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OCTA

Il appartenait à la branche cadette do la famille Octavia. Grâce à la fortune gagnée par son grand-père dans la fabrication de cordages, il parvint sans peine aux charges de l’Etat. Ce fut avec autant do droiture que de capacité qu’il remplit successivement les fonctions de tribun des soldats, de questeur, d’édile plébéien, de préteur (6l), et il épousa Atia, nièce de Jules César. Nommé, en 60, proconsul et gouverneur de Macédoine, Octavius battit, en se rendant dans son gouvernement, une bande d’esclaves révoltés qui s’étaient réunis à l’appel des complices de Catilina, administra la Macédoine avec honnêteté et énergie, battit les Besses et des tribus thraces, reçut de ses soldats le titre à’imperator, revint en Italie en 59 et mourut l’année suivante à Noie, en Campanie.

Octavius (l’), traité apologétique de la religion chrétienne, parMinutius Félix (ne siècle de l’ère chrétienne). La ressemblance de cet ouvrage avec l’Apologétique de Tertullien avait fait conjecturer qu’il n en était qu’une copie. Cette opinion est erronée ; car, si les arguments employés par Tertullien et par Minutius Félix sont à peu près les mêmes, on les retrouve encore dans beaucoup d’autres ■ auteurs des premiers siècles de l’Église ; les accusations des païens contre les chrétiens ne varient pas davantage. Mais, dans l’ouvrage de Minutius, la doctrine est très-vague ; elle se réduit presque à l’unité de Dieu et à la vie future. Un y remarque, de plus, l’absence des superstitions qui envahirent l’Église au nie siècle. Chez Tertullien, au contraire, la doctrine est plus compliquée et plus précise. Ensuite Lactance, né en 250, croit a l’originalité de l’Oclavius ; et dans son Institution divine, où, contrairement à beaucoup de Pères, il suit l’ordre chronologique, il parle, en énumérant les défenseurs du christianisme, de Minutius Félix d’abord, puis de Tertullien et enfin de Cyprien. Minutius est, d’après lui, le plus ancien apologiste de l’Église latine-. Il a dû vivre sous le règne de Maro-Aurèle, dans la seconde moitié du ne siècle.

L’Oclavius est sous forme de dialogue ; son titre est le nom du principal interlocuteur. Il se compose d’une préface, d’un discours où sont résumées toutes les attaques contre le christianisme, et du discours d Octavius, qui est la réfutation du premier,

La préface n’est qu’une introduction destinée a déterminer la mise en scène. L’avocat Octavius, chrétien, venu à Rome pour affaires, se promène avec le païen Cécilius Natalis, un autre avocat, qui méprise fort le christianisme ; ce dernier ayant salué avec respect une statue de Sérapis, Octavius s’indigno et la discussion commence.

Cécilius pose en principe le doute et l’incertitude ; il considère comme une impiété que dos hommes ignorants et de basse condition, comme les chrétiens, tranchent des questions que tous les philosophes n’ont pu résoudre. S’il existait une Providence qui gouvernât le inonde, verrait-on les bons malheureux et les méchants triomphants 1 Si l’existence de cette Providence n’est qu’une hypothèse, ne vaut-il pas mieux continuer à adorer des dieux qui sont connus depuis longtemps, qui ont fait la grandeur des Romains ? Les chrétiens ne forment qu’une faction infâme, bonne à extirper par des moyens énergiques ; ils tuent des enfants dans leurs rites sacrés et en boivent le sang ; ils commettent des incestes et toutes sortes d’abominations : ce qui donne crédit à ces accusations, c est le mystère dont ils entourent leur culte et l’inquiète curiosité, l’indécence de ce Dieu qui est partout et qui voit tout. Il peut tout, il voit tout et il vous laisse, vous ses sectateurs, dans l’opprobre et la misère ? Vous l’implorez et il ne vous’secourt pas ? Il est donc ou impuissant ou injuste, et, s’il no vous secourt pas pendant votre vie, comment pourrait-il vous venir en aide après votre mort ? Sa conclusion est celle-ci : « Il ne faut pas chercher à résoudre ce qui est incertain et à tranohor les questions vainement débattues par les sages. Cette recherche serait une porte ouverte a la superstition et la perte de toute religion établie. ■ (Le discours d’Octavius reprend l’une après l’autre toutes les accusations de Cécilius et les réfute : Tous les hommes sont nés raisonnables sans distinction de condition : discuter sur la religion n’est donc le monopole de personne et tous peuvent arriver à la vérité. Or, la raison nous montre un Dieu qui a fait tout ce qui existe ; la beauté et l’ordre qui régnent dans l’univers prouvent l’unité de Dieu. Les dieux de l’Olympe n’étaient que des héros que les hommes, dans leur ignorance, ont divinisés ; l’histoire de Jupiter, celle de Saturne sont des fables puériles. Un dieu peut-il naître ou mourir ? Pourquoi alors n’en naitrait-il plus aujourd’hui ? Et ces dieux, quelle est la piété que le peuple a pour eux ? Leurs prêtres et leurs vestales se livrent à l’impudicité. Ce ne sont pas les dieux qui ont fait la grandeur de Rome, c’est le brigandage. Quant aux chrétiens, la pureté de leurs mœurs et la tranquillité de leur vie sont le plus éclatant démenti aux imputations d’infanticide et d’inceste. Si la nouvelle religion n’a ni temples ni autels, c’est que le Dieu invisible a pour temple l’immensité et demande pour sacrifice la pureté du cœur. Cécilius est tellement enchanté de cette ar OCTO

gumentation qu’il se convertit au christianisme. Ce dialogue, que l’on regarde comme un modèle d’élégance de style et qui a plutôt les allures d’une controverse entre gens du monde qu’entre théologiens, a été regardé pendant longtemps comme le huitième livre de l’ouvrage d’Arnobe contre les>gentils, Disputationum adversus génies. C’est que la première édition du traité d’Arnobe fut faite sur un vieux manuscrit du Vatican, le seul qu’on en connaisse d’ailleurs, plein de fautes, et dans lequel on donne comme huitième livre le petit livre de notre auteur, ainsi perdu à la suite d’un grand ouvrage dont le style ne vaut pas le sien. François Baudin reconnut l’erreur et fit une publication particulière du dialogue, qui a été souvent réimprimé depuis et traduit plusieurs fois en français, d’abord par Perrot d’Ablancourt (Paris, 1660, in-12), ensuite par l’abbé de Gourcy, dans son Recueil des anciens apologistes du christianisme. Antoine Péricaud a donné (Paris et Lyon, 1843, in-8°) une nouvelle édition de cette traduction, avec le texte en regard et des notes.

OCTAVO adv. (o-kta-vo — mot lat. formé de octo, huit). Huitièmement ; s’emploie quand on compte par primo, secundo, etc.

In-octavo. V. ce mot a son rang alphabétique.

OCTAVON, ONNE s. (o-kta-von, o-nedu lat. octavus, huitième). Celui, celle qui provient d’un quarteron et d’une blanche, ou d’un blanc et d une quarteronne.

— Adjectiv. : Un enfant octavon. Une femme octavonne.

OCTEVILLE, bourg de France (Manche), ch.-l. de cant., arrond. et à 2 kilom. de Cherbourg ; pop. aggl., 1,381 hab. — pop. tôt., 2,208 hab. Filature de laine :

OCTEVILLE, bourg de France (Seine-Inférieure), cant. de Montivilliers, arrond. et à. 10 kilom. du Havre ; pop. aggl., 508 hab.pop. tôt., 2,151 hab. Commerce de bestiaux et de graines oléagineuses.

OCTIDENTÉ. ÉE adj. (o-kti-dan-té). Hist.

nat. V. OCTODENTB.

OCTIDI s. m.’ (o-kti-di —du lat. octo, huit ; dit», jour). Chronol. HuiLième jour de la décade, dans le calendrier républicain.

OCTIL adj. (o-ktil —du lat. octo, huit). Astron. Aspect octil, Position de deux planètes qui sont éloignées l’une de l’autre d’un huitième de cercle ou de 45°.

OCTILLION s. m. (o-kti-li-on — du lat. octo, huitième). Arithm. Mille septillions.

OCTINGENTESIMO adv. (o-ktain-jain-tézi-mo — mot lat. formé de otlingenti, huit cents). Huit-centièmement. Se dit quand on a compté les objets d’une série par primo, secundo, tertio...., jusqu’à huit cents. On compte ensuite : octingentesimoprimo, ’octingentesimo secundo, etc.

OCTIPÈDE adj. {o-kti-pè-de — du lat. octo, huit ; pes, pedis, pied). Zool. Qui a huit pattes.

OCTOBLÉPHARÉ, ÉE adj. (o-kto-blé-fa-ré

— rad. octobiepàarie). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte à l’octoblopharie.

— s. f. pi. Tribu de mousses, ayant pour type le genre octoblépharie.

OCTOBLÉPHARIE s. f. (o-kto-blé-fa-rldu gr. oktô, huit ; blepharis, cil). Bot. Genre de mousses, de la tribu des bryacées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans les régions les plus chaudes du globe.

OCTOEOTHRIE s. m. (o-kto-bo-trî — du gr. oklâ, huit ; bothrion, suçoir). Heïminth. Genre de vers trématodes polycotylaires, comprenant plusieurs espèces qui vivent-en parasites sur les branchies des poissons,

OCTOBRACHIDÉ, ÉE adj. (o-kfo-bra-ki-dô

— du gr. aklô, huit ; brachion, bras). Zool. Qui a huit bras ou huit appendices en forme de bras.

OCTOBRE s. m. (o-kto-bre — lat. october ; de octo, huit, avec le suffixe ber, grec phoros, qui porte. Le mois d’octobre était ainsi désigné parce que, dans l’ancienne année romaine, qui commençait au mois de mars, il était le huitième). Chronol. Dixième mois de l’année : Le mois d’ octobre. Le 15 octobre ou d’octobre. C’est ordinairement à la fin de septembre ou au commencement d’octobre que la marmotte se recèle dans sa retraite. (Buff.)


Ci-gît Jean, qui baissait les yeux
         À la rencontre des gens sobres.
         Et qui priait souvent les dieux
         Que l’année eût plusieurs octobres,
                       Mainard).

Jus d’octobre, Vin :


Un chanoine dégoûté
      Du bon jus d’octobre,
    Un auteur sans vanité,
      Un musicien sobre.
    Va-t’en voir s’ils viennent, Jean,
      Va-t’en voir s’ils viennent.
                 Lamotte-Houdard.

— Antiq. rom. Cheval d’octobre, Cheval qu’on immolait au dieu Mars, chaque année, au mois d’octobre.

— Encycl. Chronol. Ce mois était le huitième de l’année dans le calendrier de Romulus. Lorsque, sous Numa, il passa au dixième rang qu’il occupe encore, il était sous la protection du dieu Mars.

C’est le 22 ou le 23 de ce mois que le soleil entre dans le signe du Scorpion.

Pendant le mois d’octobre, la moyenne de la température à Paris est de 9°. Celle de la pression atmosphérique, de 750mm.

Dans la concordance avec le calendrier républicain, le mois d’octobre va du 10 vendémiaire au 10 brumaire environ.

— Agric. Le mois d’octobre est un des plus chargés de travaux. L’arrachage et l’enlèvement des plantes-racines, les emblavures d’automne, les travaux de la vendange, sollicitent à chaque instant l’attention et les bras du cultivateur. Ces divers travaux devant s’effectuer dans un court délai et dans certaines conditions, sous peine d’insuccès, imposent parfois, tant aux hommes qu’aux animaux, un surcroît de fatigue qu’il est nécessaire de combattre par une meilleure nourriture. C’est encore en octobre que s’effectuent les Lattages pour semences, la.récolte du houblon, de la garance, du tabac, des maïs tardifs, du sarrasin. Ou sait que ce mois est, dans toute la France, l’époque la plus favorable pour la semaille du blé.

Aussitôt que les grands travaux seront terminés, on aura soin de donner un labour profond aux terres argileuses destinées aux récoltes de printemps. Ces labours sont de la plus grande utilité dans ces sortes de terres, parce qu’ils facilitent l’action de la gelée et des influences atmosphériques.

L’arrachage des betteraves, carottes, rutabagas, n’a lieu en octobre qu autant que ces plantes doivent être suivies d’une récolte de céréales. En effet, elles peuvent rester plus longtemps en place, surtout celles qui, étant entièrement souterraines, redoutent peu les premières gelées. On doit choisir, pour rentrer ces racines, un temps couvert, mais non humide. S’il fait quelque chaleur, on ne doit les rentrer que le matin et le soir. L’arrachage s’effectue à ta main ou à la charrue, suivant que l’un ou l’autre mode offre plus de facilités. Toutes ces racines peuvent se conserver en celliers ou en silos. Souvent même, on se contente de les mettre en tas ronds de lm,50 de hauteur, avec les têtes garnies de feuilles en dehors. Elles se conservent très-bien de la sorte, pourvu qu’on ait eu la précaution de les couvrir de feuilles, ’ de paille et d’une légère couche de terre.

On doit récolter au plus tard dans la quinzaine d’octobre les choux à tête. On les rentre par un beau temps et on sépare les têtes des trognons et des feuilles extérieures. Ces dernières sont données tout de suite au bétail. Les trognons hachés au coupe-racines serviront de nourriture pendant l’hiver. Les têtes ainsi dépouillées se peuvent conserver jusqu’à la fin de l’hiver, pourvu qu’elles soient saines et qu’on leur accorde certains soins. Elles ne craignent pas la gelée, mai 3 pourrissent facilement quand on les entasse dans des celliers ou dans des silos. Le mieux est de les mettre en petits tas recouverts de paille, soit dans les celliers, soit en plein air sur le gazon ou sous un hangar. On peut encore les enterrer les uns à côté des autres, à environ om,30 de profondeur et le trognon en l’air, dans un sol exempt d’humidité.

Pour arracher la garance, on creuse, en suivant les lignes, un fossé de 0«>,50 à om. GO de profondeur, et l’on enlève les racines avec un petit crochet à deux dents ou un râteau en fer. On peut aussi sa servir, comme en Flandre et en Provence, d’une charrue défonceuse. Les petites racines qui demeurent dans le sol servent à regarnir la plantation ou à fournir des jets au printemps-suivant, pour une nouvelle plantation dans un autre terrain. Après" l’arrachage, les racines sont transportées dans un lieu sec, aéré et couvert, où elles sont mises à sécher sur des claies. Les garances semées en mars reçois vent en octobre un fort chaussage qui les recouvre de 001,06 à o«i,08 de terre.

Les chevaux ayant beaucoup à faire durant ce mois, on ne doit rien retrancher de leur ration d’avoine. Parmi les aliments verts, les carottes seules peuvent entrer dans leur ration. On peut encore laisser aller au pâturage les poulains de l’année, mais seulement dans le milieu de la journée. On doit, du reste, leur donner une bonne nourriture et ne pas compter sur ce qu’ils peuvent recueillir au dehors.

Les bêtes bovines de travail doivent être traitées comme les chevaux. C’est le moment d’opérer le sevrage des veaux qu’on veut élever, et de châtrer les mâles, ainsi que les taureaux de réforme.

Les moutons trouvent encore à se nourrir dehors ; néanmoins, il convient de leur donner tous les matins un supplément de nourriture sèche. On continue la monte pour l’agnelage tardif. Dans les pays vignobles où le ban des vendanges est établi, la qualité du vin est amoindrie parce que 1 on est tenu de récolter dans un certain espace de temps tous les raisins, qu’ils soient mûrs ou non. Là où cette coutume d’un autre âge a disparu, les vendanges durent ordinairement tout un mois, et, comme on a soin de ne récolter que les raisins mûrs, dans les meilleures conditions possibles, on obtient un produit supérieur tout à la fois en quantité et en qualité.

Les travaux forestiers à accomplir en octobre sont l’élagage, les transplantations, la récolte des grams, les plantations et les se OCTO

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mis. L’élagago ne doit commencer qu’à la fin du mois, alors que la végétation est tout a fait suspendue.

La transplantation des arbres résineux a lieu plus favorablement au printemps ; celle des autres arbres doit commencer en octobre.

C’est aussi en octobre que l’on commence les semis et les plantations de toutes les essences qui ne craignent pas les gelées. 11 faut pourtant avoir soin de ne choisir qu’un terrain peu humide, sans quoi tes racines et les graines seraient exposées à pourrirT La récolte, les semis et la conservation des graines, travaux qui appartiennent tous à ce mois, exigent certaines précautions sur lesquelles il est utile d’attirer l’attention.

Dans la culture maraîchère, on sème au mois d’octobre, en vue du printemps, les salades, laitues ou romaines, soit sur couches, soit à l’air libre. On sème aussi les dernières miches, le cerfeuil pour graine, les derniers radis et choux-fleurs demi-durs. On repique en pépinière les choux d’York, les choux-fleurs et la bourrache. On fait blanchir les derniers céleris et les racines de chicorée sauvage destinées à fournir la salade barbe do capucin. On arrache- les patates par un temps chaud. On doit garnir tes terrains ensemencés avec du terreau, et non avec du fumier, parce que ce dernier favoriserait la multiplication des vers de terre. On multiplie les ananas, par œilletons, dès le commencement du mois. Les pieds d’ananas déjà formés donnent presque tous leurs fruits en octobre.

C’est en octobre que la plupart des arbres fruitiers donnent leur3 fruits. On doit avoir soin de ne faire la cueillette ni trop tôt ni trop tard. Les fruits trop mûrs se conservent

fieu ; ceux qui le sont trop peu sont de meileure garde, mais ne tardent pas à se rider et perdent beaucoup de leur qualité. Lors de la cueillette, qui doit se faire, non en masse, mais successivement, on posera doucement les fruits dans un panier, sans les froisser, sans les superposer, en évitant toute contusion, et on les retirera ensuite avec la même précaution pour les ranger, sans qu’ils se touchent, dans le fruitier. Celui-ci restera d’abord ouvert pendant plusieurs jours, pour qu’ils s’y ressuient, si, préalablement, on ne les a pas fait séjourner pendant quelques jours dans un local bien sec. Le meilleur fruitier est celui où règne constamment une température basse et égale, sans humidité, qui est inaccessible à la gelée et où l’air et la lumière ne pénètrent qu’à volonté. Les caves peu profondes, les celliers bien secs peuvent servir de fruitier pour les" fruits a pépins ; mais le raisin demande une pièce d’intérieur beaucoup moins fraîche ou même un grenier. Après la chute des feuilles, on pourra débarrasser les arbres des branches mortes, du gui, des mousses. On commencera les trous pour les plantations d’arbres. C’est en octobre que se terminent les plantations d’arbres et arbustes d’ornement, verts ou résineux. Vers la fin de ce mois, on commencera à planter ceux à feuilles caduques qui se dépouillent de bonne heure. On pourra encore greffer et bouturer les plantes qui continuent à croître dans la serre.

Le jardinier fleuriste aura soin d’enfouir en octobre tous ses fumiers et de faire les grands mouvements de terre ; l’hiver ameublira ensuite le soi, et la végétation n’en ira que mieux au printemps suivant. C’est le moment de semer les plantes annuelles destinées à être repiquées en bâche un peu plus tard. On divise et replante une grande partie des plantes vivaces qui fleurissent au printemps, ainsi que les bordures de sauge, lavande, petit-chêne, mignardise, statico, thlaspi vivace, etc. Vers la fin du mois, on plante les rosiers, les tulipes, les jacinthes, les iris d’Angleterre et d’Espagne. Dans les serres et orangeries, on commencera à rentrer les plantes les plus délicates, et, dans la deuxième quinzaine, toutes indistinctement. Dans la serre aux orchidées, on chauffera légèrement, le matin seulement dans les beaux jours ; mais si le soleil ne paraît pas, on devra aussi faire du feu le soir.


Octobre 1789 (JOURNÉES DES 5 ET 6), Un des grands épisodes de la Révolution. Pendant que l’Assemblée nationale poursuivait le cours de ses immortels travaux, les factions de la cour conspiraient lentement, sans relâche, contre les institutions nouvelles, renouant chaque jour la trame de leurs intrigues, enfantant projet sur projet et préparant toujours quelque coup de force ou quelque trahison. Le complot du jour était d’enlever le roi, de le conduire dans une place forte, à Metz, au milieu des troupes de Bouillé, et de commencer la guerre civile avec l’appui de l’Autriche. Breteuil, sous l’inspiration de la reine, dirigeait l’intrigue, de concert avec Mercy d’Argenteau, l’ambassadeur d’Autriche, et divers autres personnages composant ce qu’on a nommé si justement le « comité autrichien.» On accaparait de tous côtés l’argent, on précipitait les préparatifs, et successivement on investissait encore une fois de troupes Paris et Versailles. La proscription des meilleurs patriotes entrait naturellement dans le programme, et des listes même étaient dressées.

Mais Paris veillait, averti, surexcité par des organes infiniment clairvoyants et sensibles, la presse et les sociétés populaires. Et, d’un autre côté, le projet fut éventé ; La Fayette, notamment, en eut connaissance