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oc

obvenire ; du préf. ob, et de venire, vrnirj. Jurispr. Revenir, échoir à l’État par succession ou autrement.

OBVENTION s. f. (o-bvan-si-on — lat. obventio ; de obvenire, obvenir). Dr. canon, impôt ecclésiastique : Les juifs payeront au curé les dîmes et toutes tes autres obventions Que rendraient tes chrétiens. (Fleury.)

— Ane. jurispr. Obventions extraordinaires, Fruits que la chose ne produit pus ordinairement.

OBVERS s. m. (o-bvèr — lat. obversus ; du préf. ob, et du lat. versus, tourné). Numism. Côté d’une médaille qui correspond à ce qu’on appelle la face, dans les monnaies, il On dit aussi AVERS.

OBVERSE adj. (o-bvèr-se — lat. obversus ; du préf. ob, et do versus, tourné). Qui est tourné en face. Il Peu usité.

— s, m. Se dit quelquefois pour obvers. OBVIABLE adj. (o-bvi-n-ble — rad. obvier).

À quoi l’on peut obvier. Il Peu usité.

OBVIER v. n. ouintr. (o-bvi-é — lat. obviare ; du préf. ob, et de via, voie. Prend deux t" de suite aux deux prem. pers. pi. de l’imp. de l’ind. et du subj. prés. : Nous obviions, Que vous obviiez). Porter remède d’avance, couper chemin : Obvier à un inconvénient. Pour obvier à la chicane, Lysandre ne voulait point qu’il y eût de lois écrites. (D’Ablaiie.)

OBVOLUTÉ, ÉE adj. (o-bvo-lu-té — du préf. ob, et du lat. volutus, roulé). Bot. Se dit des organes qui s’enroulent les uns sur les autres : Pétales obvolutés.

OBVOLUTIF, IVE adj. (o-bvo-lu-tiff, i-ve — rad. obvoluté). Bot. Qui est enroulé sur une autre partie : Feuilles obvûlutives.

OBVOLVANT, ANTE adj. (o-bvol-vun, an. lu — du préf. ob, et du lat. volvo, je roule). Hist. nat. Qui couvre par devant.

OBY s. m. Autre orthographe du mot obi.

OBY (GRANDE-), lie de l’archipel des Moluques, au S, de Gilolo et au N.-N.-O. do- Céram ; environ 68 kilom. de long de l’E. l’O., sur 34 kilora. de large.

ODY (PETITE-), îla située à l’O. de la Grande-Oby. Longueur de 13 à 15 kilom. Pêcheries de perles.

OBYRE s. m. (o-bi-re). Bot. Genre de plantes, de la famille des graminées,


OC, préfixe. V. OB.


OC (ok). Particule qui signifiait Oui, dans le dialecte roman qui se parlait au sud de la Loire.

Langue d’oc, Langue romane que l’on parlait au sud de la Loire : La Gaule compte deux langues romanes, la langue d’oïl et la Langue d’oc. (E. Littré.)

— Encycl. On divisait, au moyen âge, les langues néo-latines, ou issues du latin, en trois branches : la langue d’oc, la langue d’oil et les langues de si, dénominations tirées de la manière de dire oui, soit au sud de la Loire, entre la Loire et les Pyrénées (oc), soit au nord de la Loire (oïl), et en Espagne, en Portugal et en Italie (si). La langue d’oc et la langue d’oïl, particulières à la France, sont deux rameaux de ce qui constituait la langue romane ; c’est donc à tort que l’usage s’est établi longtemps de ne considérer comme langue romane que l’idiome parlé dans le Midi. L’erreur est venue de ce que la domination romaine a laissé plus de traces au midi qu’au nord de la Loire, quoique le latin ait tout aussi bien contribué à former la langue des trouvères que celle des troubadours.

La langue d’oc s’est constituée, d’après quelques auteurs, postérieurement aux invasions germaniques, du mélange du latin parlé jusqu’alors au sud de la Loire, dans la Lyonnaise, la Narbonnaise et la Provence, avec les idiomes des envahisseurs ; suivant d’autres, et c’est l’opinion la plus probable, elle s’est formée, au moment même de la conquête romaine, du mélange du latin des conquérants avec les idiomes celtes et gaulois parlés dans ces contrées. Aucun monument littéraire n’atteste, il est vrai, la réalité de cette dernière hypothèse, puisque les premières poésies des troubadours sont de beaucoup postérieures à l’époque de la domination romaine ; mais un peuple ne perd pas sa langue tout à coup, comme par décret, et l’on doit croire que les populations gauloises, en adoptant le latin, le modifièrent suivant le génie de leur propre langue, leur mode de prononciation et les conditions mêmes de leur organe vocal. C’est toujours ainsi que se forment les idiomes nouveaux. Si le latin pur fut employé dans les actes officiels et parlé correctement dans les villes, il est bien supposable qu’il en fut autrement dans les campagnes où la vieille sève gauloise ne put s’imprégner qu’à la longue d’un élément étranger. La langue d’oc, même perfectionnée du VIe au XIIe siècle, garde encore des traces des divers idiomes parlés au sud de la Gaule antérieurement aux invasions des barbares, éléments grecs provenant de la colonie marseillaise, éléments ibériens qui ont persévéré dans l’idiome basque, éléments celtiques qui formaient à l’origine le fond de la langue. Ces éléments se sont éliminés peu à peu pour faire une plus grande place au latin ou tout au moins à des dérivations du latin, mais ils ont subsisté à l’état de racines dans un grand nombre de mots ; l’élément germanique est comparativement peu important.

La langue d’oc, plus analytique que le latin, possédait l’article et les verbes auxiliaires ; ses diverses formes de conjugaison étaient empruntées au latin, ainsi que la suppression du pronom ; des flexions particulières désignaient les personnes. Les terminaisons sont latines et se reconnaissent sous une légère altération ; par exemple, pour les verbes, les désinences en unt, ent et ant sont, dans la langue d’oc, eu, on, en et an ; pour les substantifs et les adjectifs, les désinences en us sont changées en o et os ; quelquefois elles sont supprimées : solus, en langue d’oc sol ; sapiens, savi ; visus, vis, etc. ; le pluriel se forme d’ordinaire, comme en français, par l’adjonction d’un s. Il n’y a pas de genre neutre.

Parlée sur la surface d’un territoire très-étendu, la langue d’oc n’a jamais été uniforme ; elle s’est, dès l’origine, divisée en un grand nombre de dialectes : le languedocien, l’agenais, le catalan, le limousin, l’auvergnat et le provençal ; le béarnais, le poitevin, le saintongeois, le périgourdin ont formé des subdivisions moins importantes. Tous ces dialectes subsistent encore, les uns à l’état de patois, les autres à l’état de langue restée plus ou moins littéraire. Nous avons consacré des articles spéciaux aux plus importants (V. CATALAN, LANGUEDOCIEN, LIMOUSIN), ce qui nous dispense d’entrer dans des détails plus précis.

La langue d’oc a été l’objet, depuis le commencement de ce siècle, d’études très-importantes ; mais, par suite de l’erreur que nous avons signalée plus haut, c’est sous le nom de langue romane qu’on l’a désignée pendant longtemps. Le Dictionnaire de la langue romane, do Roquefort (1815, in-8o), est particulier à la langue d'oc et à ses divers rameaux, car on ne reconnaissait alors aucun caractère roman à la langue d’oïl ; tel est aussi le Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours’', de Raynouard (1836-1844, 6 vol. in-8o). M. Honnorat a publié un Dictionnaire provençal-français ou Dictionnaire de la langue d’oc ancienne et moderne (1846-1850, 4 vol. in-8"), entreprise distincte de la précédente et plus actuelle. Bien qu’il offre les radicaux des. mots en indiquant les langues qui les ont fournis, ce dictionnaire se rapporte autant et plus même à la langue moderne qu’à l’antique langue des troubadours, à laquelle est spécialement consacré le Lexique de Raynouard. Aussi l’œuvre d’Honnorat présente-t-elle des parties dont Raynouard ne s’est point préoccupé : les noms particuliers aux coutumes, aux usages, aux institutions du Midi languedocien ; les noms des meubles, des instruments, des outils ; ceux des différents êtres appartenant aux règnes divers de la nature ; enfin, ce glossaire présente environ 90,000 mots des différents dialectes provençaux, avec leur prononciation figurée et leurs équivalents en trois langues : allemand, espagnol, portugais. Nous citerons encore, comme une excellente source de renseignements, le Tableau historique et littéraire de la langue parlée dans le midi de la France, par M. Mary-Lafon (1842, in-18).


OC s. m. (ok). Flûte turque terminée par une boule.

= OCA ou OCCA s. f. (o-ka). MétrohV, ocqce, — Bot. Nom indigène de l’oxalide tubéreuse dont les tubercules se mangent sous le nom de cavi : Z’oca rouge est considérée au Pérou comme de beaucoup préférable à /’oca jaune. (Bon jardinier.)

OCA (sierra de), partie la plus septentrionale de3 monts Ibériens, en Espagne. Cette chaîne se rattache au versant roédielional des Cantabres, dans le N. de la province de Palencia, entre les sources de l’Ebre et de laPisuerga, et court au S.-E., dans la province de Burgos. Longueur totale, 100 kilom.

OCÀIDO, ville de Colombie, départent, du Cauca (Nouvelle-Grenade), prov. de Choco, à 160 kilom. N. de Novita, a 400 kilom. N. de Popayan.

OCAIGNER v. a. ou tr. (o-ké-gné ; gn mil). Ane. Techn. Enduire un gant d une certaine composition qui en conserve le parfum. *

O CALÉE s. f. (o-ka-lé — du gr. ohaleos, rapide). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des brachélytres, tribu des aléoebares, comprenant une dizaine d’espèces qui habitent surtout le nord de l’Europe.

OCAMBARO, bourg du Mexique, province de Mechoacan, à 88 kilom. S.-E. de Vulladolid, sur la route de cette ville à Toluca, à l’O ; des anciennes mines d’Angangeo.

OCAMPO (Florian de), chroniqueur espagnol, historiographe de l’empereur Charles-Quint, né à Zamora en 1499, mort l’année même de l’abdication de l’empereur (1555). Comme tous les hommes voués à l’étude et au recueillement, il a laissé peu de traces de sa vie, sauf ses livres. Il était d’une souche illustre, descendant, illégitimement il est vrai, de la maison de Valence et de celle des Girones. Don Diego de Valencia et Santa-Garcia de Ocampo eurent un fils naturel, Lope de Ocampo, le propre père de l’historiographe. On fit étudier le jeune Florian à Zamora, puis à l’université d’Alcala, ou professait le fameux Antonio de Nebrija, le réfor OCAR

mateur des études en Espagne. Florian de Ocampo lui fut toute sa vie très-attaché et lui conserva une sorte de culte. Au sortir des études, il entra dans les ordres, eut presque aussitôt une prébende et ensuite un canonicat à Zamora même. Dès 1527-, il s’occupait de réunir les immenses matériaux nécessaires à l’œuvre qu’il voulait entreprendre, une Chronique générale de l’Espagne précédée d’un résumé de l’histoire universelle. Lecteur infatigable, chercheur patient, érudit, il compulsa toutes les sources de l’histoire espagnole, et, spécialement sur les questions d’origine, fit preuve d’une grande érudition ; malheureusement il manquait de critique et admettait avec une facilité égale les documents irrécusables et les fables de Bêrose et de Manéthon. Ainsi préparé par l’étude, par des voyages en Espagne et dans quelques contrées de l’Europe, déjà renommé comme historien, quoiqu’il n’eût encore rien fait paraître, il accepta la place de.chroniqueur royal qui lui fut offerte a la cour de Charles-Quint (1539). En 1544, il fit paraître les quatre premiers livres de sa grande chronique ; quoique les lecteurs dussent éprouver quelque désappointement, Car cette chronique espagnole, prenant son point de départ au déluge, n’arrivait, à la fin des quatre livres, qu à la république romaine, cette œuvre était si impatiemment attendue que deux éditions successives furent enlevées aussitôt. Une troisième, publiée à Médina (1553), contient un livre de plus et s’arrête aux Scipions. C’est là toute l’œuvre d’Ocampo ; les huit autres volumes’ de la Chronique générale sont dus à Ambrosio Morales, son continuateur. L’œuvre d’Ocampo, malgré ses imperfections, son style lourd et fatigant, son défaut de critiquera crédulité vraiment singulière de l’auteur, n’en est pas moins précieuse quant aux sources historiques, surtout pour ce qui se rattache aux antiquités. On s amuse en voyant Ocampo se fatiguer à faire descendre les rois d’Espagne de Tubul-Caïn et composer gravement les généalogies les plus ridicules ; mais certaines parties sont curieusement étudiées et lui ont coûté de longues recherches. C’est ainsi qu’il fit un voyage on Irlande, pour vérifier si les traditions du pays s’accordaient avec de vieilles légendes espagnoles qui font de l’Irlande une ancienne colonie de l’Espagne. Outre sa Coronica gênerai, on lui doit une édition des vieilles chroniques composées sur l’ordre d’Alphonse le Sage (Zamora, 1541) et une généalogie, fort bien fuite, de la maison de Valence, dont il descendait. Ces travaux ne paraissent pas l’avoir enrichi ; aux cortès de Valladolid, tenues l’année même de sa mort (1555), il sollicitait une pension de 400 ducats, afin, dit la pétition, de pouvoircontinuer ses travaux de chroniqueur et d’historiographe ; la pension lui fut accordée, mais la mort le surprit dans toute la force de l’âge. Ou a des éditions de sa Chronique générale de 1578 et de 1604 ; la meilleure est de 1791 (2 vol. in-4<>).

OCANA, ville de Colombie, départem. de la Mngdalena (Nouvelle-Grenade), à 152 kilom. S.-E. de Mompox et à 360 kilom. N.-N.-E. de Santa-Fe-de-Bogota, sur la rive droite du rio del Oro et dans une partie de la chaîne des Andes. Mines de cuivre aux environs.

OCANA, ville d’Espagne, province et à 36 kilom. E.-N.-E. de Tolède et à 40 kilom. S.-S.-E. de Madrid, à l’entrée d’une plaine fertile ; 5,500 hab. Le 19 novembre 1809, les Français y remportèrent une victoiro sur les Espagnols. Elle conserve encore quelques restes de ses anciennes murailles, mais elle est bien déchue de sa splendeur passée. On y remarque des rues larges et bien pavées, une très-belle place entourée de portiques, le palais du duc de Frias, l’hôtel du gouverneur, de jolies fontaines, plusieurs hôpitaux, des fabriques de savon, de draps, de bas et de poterie de terre. Les environs sont très-fertiles, principalement eu blé et en huile.

OCARITZ (Joseph, chevalier d’), diplomate espagnol, né dans la province de la Rioxa, mort à Varna en 1805. Tout jeune encore, il entra dans la diplomatie, devint successivement secrétaire d’ambassade à Turin, secrétaire de légation à Copenhague, attaché au ministère des affaires étrangères à Madrid, consul général à Paris et enfin chargé d’affaires d’Espagne auprès du gouvernement français en 1792, après le départ de l’ambassadeur Thomas Iriarte, rappelé à Madrid par Charles IV. Avant de déclarer la guerre à la France, le roi d’Espagne chargea Oearitz de mettre tout en œuvre pour sauver Louis XVI. Ce diplomate s’acquitta avec le plus grand zèle d’une mission qui devait rester infructueuse. Dans une lettre qu’il écrivit au ministère des affaires étrangères, il déclara que, si on laissait Louis XVI se retirer dans tel pays qu’il jugerait convenable, l’Espagne se déclarerait neutre pendant la guerre actuelle et qu’elle interviendrait comme médiatrice pour mettre un terme à la guerre engagée contre la Prusse et l’Autriche. Cette lettre, lue à la Convention, fut vivement combattue par les montagnards, et l’assemblée passa à l’ordre du jour. Il en fut de même lorsque Oearitz demanda, le 17 janvier 1793, ’ un sursis à l’exécution du roi, et toutes ses démarches pour corrompre à prix d’urgent les membres les plus influents de la Convention restèrent sans résultat. Au mois do mars suivant, la Convention ayant déclaré la guerre

OCCA

1209

k l’Espagne, Oearitz dut quitter la France, où il revint en 1795 pour entamer des négociations de paix. Après la signature du traité do Bâle, il reprit à Paris son poste de consul général et devint ensuite ministre à Hambourg, ministre plénipotentiaire à Stockholm (1803) et ambassadeur à Constantinople. Après la restauration de Louis XVIII, ce souverain accorda une pension de 0,000 fr. À la veuve d’Ocaritz, en souvenir de ce qu’il avait fait pour sauver Louis XVI.

OCATAHOULA ou OCATAllOOLA, lac des

États-Unis d’Amérique, dans la Louisiane, traversé par la rivière do son nom ; il a 32 kilom. de long du N.-E. au S.-O., sur 8 kilom. de large. Il Rivière des États-Unis d’AmérU que, dans la Louisiane ; elle naît dans leN.-E* du comté de Nntchitoches, coule au S.-E., traverse le lac de son nom et se perd dans l’Ouachitta, vis-à-vis du confluent du Tensaa, après un cours d’environ 1G0 kilom.

OCCABE s. m. (o-ka-be-lat, occabus, même sens). Antiq. rom. Bracelet enrichi de pierres précieuses, que les sacrificateurs portaient, particulièrement dans la cérémonie du taurobole.

OCCAM ou OCKAM (frère Guillaume d’), moine cordelier d’origine anglaise, une des illustrations de la philosophie scolastique, né à Ockam, dans le comté de Surrey, vers 10 milieu du xmo siècle, mort à Munich (Bavière) le 7 avril 1347.11 fit ses études au collège de Morton, dépendant de l’université d’Oxford. Nommé, en 1300, archidiacre de Stow, dans le comté de Lincoln, il refusa cette fonction, mais aecepttren 1302 une prébende à Bedford, puis en 1305 une autre k Stowe, dont il se démit en 1319. Il avait commencé par être le disciple de Scot, le chef des réalistes. Ses connaissances étendues et son assiduité au travail lui avaient acquis dès sa jeunesse une autorité que la vivacité de son talent et sa merveilleuse dialectique avaient encore rehaussée. Les disputes théologiques dont il’ fut l’occasion le firent chasser de l’université d’Oxford ; il se réfugia à Paris, où il professa la théologie. Philippe le Bel, en quête de défenseurs dans sa querelle avec Boniface VIII, lui confia le soin do démontrer, à l’aide d’arguments puisés dans lé droit canon et les autres sources du droit ecclésiastique, que les rois, au temporel, sont indépendants du saint-siégo. Ses confrères d’Angleterre l’ayant choisi.en 1322 pour provincial de l’ordre des cdrdeliers, il se rendit en cette qualité h rassemblée générale tenue à Pérouse, où il attaqua la prétention de ceux qui voulaient que les franciscains cessassent’ d’être un ordre mendiant, c’est-à-dire pussent posséder des biens en propre. Il objectait que Jésus-Christ n’avait rien possédé, que les apôtres avaient été dans la même cas, et qu’il était bon de les imiter eu renonçant aux biens de la terre. Au lieu de lui répondre, ses adversaires eurent recours au pape, qui imposa silence à Occam. A son retour en France, le moine, grâce à l’appui de Michel de Césène, général des cordeiiers, put entreprendre contre les vices privés des souverains pontifes une campagne qui le fit excommunier en 1330. Il se sauva en Allemagne pour échapper aux effets de l’excommunication. L’empereur Louis de Bavière, alors en guerre avec le saint-siége, accueillit Occam avec empressement. La polémique engagée en faveur du prince, par le célèbre cordelier, avec les partisans du pape, faillit lui coûter cher ; il ne dut la vie qu’à l’intervention de Louis de Bavière. Occam mourut à Munich eu 1347.

Goldast a réuni, sous le titre collectif de Monarchia sancti romani imperii, les écrits d’Occom composés pour ia défense de Louis de Bavière. Quelques autres ont été recueillis par Brown à la fin de son Fasciculus rerum expetendarum.

Les principaux ouvrages du célèbre moine sont : Dialogorum libri seplem adversus hmreticos (Paris, 1476, 1 vol. in-fol.), très-rare ; Quodlibeta ex emendatione Cornelii Ouden~ drick (Paris, 1487,1 vol. in-4<>) ; Super quatuor libros -senlentiarum (1495, 1 vol. iu-fol.) ; Super potestute summi pontificis quxstionum oclo decîsiones (Lyon, 1490, 1 vol. in-fol.) ; Summa logices (Venise, 1491, 1 vol. in-4o) ; Quxstiones in libros physicorum (Strasbourg, 1491, 1 vol. 4n-fol.) ; Expositio aurea super totam artem veterem videlicet in Porphyrii prsdicabitia et Arislotelis przdicamenta (Pologne, 149G, 1 vol. in-fol.)

Les franciscains étaient scotistes et Guillaume eut à lutter contre les tendances de son ordre dans ses attaaues contre la philosophie de Scot ; mais, d autre part, les dominicains étaient thomistes parce que saint Thomas d’Aquin était un des leurs. À la fois ad^ versaire de Scot et de saint Thomas, Occam fut en butte aux attaques des partisans de ces deux chefs d’école. Les néoplatoniciens du xve siècle, qui étaient réalistes, l’ont également maltraité dans leurs écrits. Il a fallu l’autorité d’Arnauld et de Leibniz pour remettre en honneur la mémoire du chef des

liominalistes, princepa nouiliiullum, COUUÏIO

on l’appelait.

Sa doctrine entière se réduit à la question des idées. Duns Scot est d’avis que l’universel (les genres et les espèces) existe in re, c’est-à-dire a une existence réelle ; saint Thomas n’admet l’existence réelle que dans les individus, en d’autres termes, il soutient que leagen 152