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ter l’impôt, les autres payaient pour lui. La cour des aides de Rouen rendit un arrêt pour défendre les poursuites à raison de cette solidarité, mais le conseil cassa cet arrêt. Quelque temps après, l’excès de la misère poussa les paysans à se soulever en masse. Sous la conduite d’un certain Jean Va-nu-pieds, qu’ils s’étaient donné pour chef, ils marchèrent sur Rouen, dont la population tout entière leur était sympathique, et y entrèrent sans résistance.

La révolte parut dès lors avoir le caractère d’une résurrection de l’esprit provincial, d’une tentative faite pour affranchir la Normandie de la domination des rois de France et lui restituer l’autonomie. Le cardinal de Richelieu frappa sans pitié ; il cassa le parlement de Rouen, la cour des aides, le maire, les échevins, le lieutenant général. Il remplaça toutes les autorités locales par une commission présidée par le chancelier Séguier et composée de juges tirés de Paris. Puis, Gassion, maréchal de France, marcha avec 4,000 hommes sur les insurgés. Il entra à Caen et attaqua Avranches, où il trouva une résistance désespérée. Les insurgés, retranchés derrière une barricade, arrêtèrent cinq heures durant les troupes royales. Ils se battirent jusqu’à ce qu’il n’y eût plus que dix d’entre eux vivants. Pour avilir l’insurrection, on promit la vie à celui des dix qui voudrait pendre les autres ; l’un d’eux, après avoir longtemps hésité, se décida. Tous les autres rebelles qu’on put trouver furent pendus ou roués vifs.


NU PROPRIÉTAIRE s. Jurispr. Celui qui possède un fond sans en avoir la jouissance.


NU-PROPRIÉTÉ s. f. S’écrit quelquefois, mais à tort, pour nue propriété. V. propriété.


NUPTIAL, ALE adj. (nu-psi-al — lat. nuptialis ; de nuptiæ, noces). Qui a rapport aux noces, à la cérémonie des noces ou aux nouveaux mariés : Bénédiction nuptiale. Anneau nuptial. Chambre nuptiale. Lit nuptial. Couche nuptiale. Le soleil est comme un époux éclatant qui sort de sa chambre nuptiale. (Mass.)

Habits nuptiaux, robe nuptiale, Habits, robe que prennent les époux le jour de leur mariage. || Plumage plus éclatant dont se parent la plupart des oiseaux dans la saison des amours : Ces oiseaux, la plupart intertropicaux, faisant deux couvées par an, pour l’ordinaire, revêtent leurs habits nuptiaux lorsque le ciel devient pur et serein. (Virey.) || Verdure dont la terre se couvre à l’époque du printemps :

La nature a repris, au mois de ses amours,
Sa robe nuptiale et ses plus beaux atours.
                              Béranger.

— Mythol. rom. Divinités nuptiales, Celles qui présidaient au mariage, savoir : Jupiter, Junon, Vénus, Diane et Suada.

— Anc. jurispr. Gains nuptiaux, Avantages que se font les conjoints par contrat de mariage ou autrement. || Avantage que fait un époux à l’époux survivant.


NUQUE s. f. (nu-ke. — Chevallet rapporte ce mot au germanique : ancien haut allemand hnach, chignon, nuque ; anglo-saxon hnacca, hnecca, necca ; islandais hnacki ; danois nakke ; suédois nucke ; allemand nacken, genick ; anglais neck, cou ; probablement de la racine sanscrite nah, lier. Pour appuyer cette étymologie, Chevallet fait observer que le germanique a déjà fourni à notre langue hasterel, qui s’employait également pour nuque :

De sa broche de fer li à III cops donnez ;
Parmi le hasterel li est li sans filez.
               (Chronique de du Guesclin.)

Hasterel, haterel, hasterot était provenu, en effet, de l’ancien haut allemand halsadara, composé de hals, cou, et de âdara, vaisseau sanguin, artère, veine ; anglo-saxon aedra, exactement le sanscrit adhâra, récipient, support, et plus spécialement un canal, un fossé, de â, préfixe, et dhar, porter, contenir. Comparez le sanscrit dhara, veine. La nuque était ainsi désignée par les Germains parce que c’est la partie où se trouve l’une des principales artères du cou, l’artère occipitale. Diez repousse l’étymologie que Chevallet donne pour nuque, parce que la voyelle ne concorde pas dans le germanique et dans le français, et il propose le hollandais nocke, qui signifie à la fois coche de flèche et colonne vertébrale. Selon M. Littré, la véritable étymologie serait celle qui a été indiquée autrefois par Bochart, d’après lequel nuque viendrait de l’arabe noukhâa, qui signifie la moelle. M. Littré remarque à l’appui que nuque a signifié la moelle chez Lanfranc et chez A. Paré : « Spondille est ung os perce au milieu ; par lequel pertuis la nuque passe, » dit Lanfranc). Anat. Partie postérieure du cou, et particulièrement Cavité qui se trouve immédiatement au-dessous de l’occiput, chez l’homme et les animaux : Appliquer un vésicatoire à la nuque. On voit au bas de la nuque. du cou de l’eider une large plaque verdâtre. (Buff.)

— Par ext. Cheveux qui couvrent la nuque :

        Ceux dont le temps blanchit la nuque
         Blâment les plaisirs qu’ils n’ont plus.
                    Scribe.

— Art vétér. Partie antérieure du bord supérieur de l’encolure, à son point d’union avec la tête.


NURA s. f. (nu-ra). Arachn. Genre d’arachnides, de l’ordre des acariens.


NURAGHE s. m. (nu-ra-ghe). Antiq. Nom donné à de grands monuments, de forme conique, que l’on trouve en grand nombre en Sardaigne, et qui passent pour être des tombeaux de l’époque pélasgique. || On dit aussi noraghe et nurage

— Encycl. V. noraghe.


NURCIA, aujourd’hui Norcia, ville de l’Italie ancienne, qui faisait partie du territoire des Sabins. Patrie de Sertorius et de saint Benoît.


NUREMBERG, en allemand Nurnberg, ville du royaume de Bavière, ch.-lieu du landgerichtbezirk de son nom, à 351 mètres d’altitude, sur la Pegnitz, à 56 kilom. S. de Bamberg, à 77 kilom. S.-O. de Wurzbourg, par 49° 27’ 30" de latit. N. et 8° 44’ 26" de longit. E. ; 63,000 hab. Tribunaux, école polytechnique, gymnase, écoles de commerce et de beaux-arts ; sociétés savantes ; sociétés d’agriculture, d’industrie, etc.

La Pegnitz divise Nuremberg en deux parties à peu près d’égale grandeur, appelées Saint-Laurent et Saint-Sébald. ■ Les deux villes, groupées autour des deux paroisses principales, dit l’auteur de VArt en Allemagne, sur deux collines opposées, durent avoir deux enceintes particulières, dont on reconnaît encore la place en jetant les yeux sur une carte de la cité actuelle, et que le rempart du xvie siècle a toutes deux enfermées dans ses vastes flancs. Dans la première enceinte, au nord de la Pegnitz, était la ville du xiio siècle ; dans la seconde, au midi de la rivière, était la ville du xme siècle. La ville a une physionomie curieuse et peut-être unique ; elle semble avoir été construite au hasard ; les maisons n’observent aucun alignement, et, outre les saillies que chacune d’elles projette sur la rue, elles font toutes des saillies les unes sur les autres, de manière à se dégager entre elles et à se rendre indépendantes autant qu’il est possible. La pente continuelle du terrain, 1 embranchement incessant des rues qui se coupent sous les angles les plus variés, les bras divers de la Pegnitz, qui vont sans cesse en se séparant et eu se rejoignant d’une manière inattendue, les avances originales que les maisons font dans l’eau, les pignons bizarres qu’elles élèvent à la rencontre des rues, les encoignures qui pendent sur les façades, les immenses toits rouges, percés de plusieurs étages de lucarnes, offrent, sans doute, un aspect original et imprévu, qui contraste fortement avec toutes les capitales de l’Allemagne, tirées au cordeau par les princes du dernier siècle ; mais, dans tout ce désordre piquant, on ne rencontre pas une seule maison qui date du xive siècle, et à peine en trouve-t-on quelques-unes qui ont gardé la façade du xve. Sur tous les pignons qui la décorent, je n’ai pas rencontré une seule ogive ; les plus anciennes habitations ont des fenêtres carrées et encadrées de filets... Si les lignes caractéristiques de l’art du moyen âge ont été effacées à Nuremberg, il faut reconnaître que les habitudes générales de cette grande et curieuse époque y sont clairement indiquées dans les édifices. La maison du peuple s’y montre, comme dans le vieux temps, faite de bois et portant devant chaque étage, sous la vaste protection du toit commun, ses grands balcons couverts, espèce d’avant-scène du foyer domestique. Ce sont ces commodes balcons que le riche a remplacés par les encoignures saillantes, dans lesquelles les femmes accomplissent agréablement leurs travaux, tout à la fois suspendues en dehors de la maison et enfermées cependant en son sein. L’appareil de l’existence privée se traduit avec cette naïveté dans toutes les parties de la façade et fournit à l’art les motifs les plus variés et les plus charmants : au rez-de-chaussée, la porte d’entrée, une fenêtre haute qui éclaire le vestibule sans le trahir, une porte basse pour le service des parties inférieures ; au premier étage, l’appartement commun, qu’on reconnaît à sou encoignure saillante, ayant trois points de vue différents ; aux étages supérieurs, les pièces destinées à l’usage de chacun ; dans le toit, la lucarne maîtresse, avec la grue, curieusement sculptée, qui est le signe de la propriété agricole dont elle attend les produits. On peut juger de l’ancienne prospérité de la viile par le grand nombre des étages et des fenêtres ; on rêve qu’il y a eu la autrefois, comme aujourd’hui dans nos capitales, un énorme entassement d’individus. Cependant, nulle part de palais. Les plus importantes habitations ne sont encore que des maisons de marchands ; mais ces marchands du moyen âge ne devaient point ressembler a ceux de notre époque. L’absence de boutique qu’on observe ordinairement dans leurs demeures ferait croire qu’ils n’exposaient point leurs marchandises aux regards ; artistes, artisans, négociants travaillaient dans leurs encoignures, et les enseignes, dont la sculpture décorait leurs portes, étaient toute la montre qu’ils faisaient, »

Nuremberg possède un grand nombre de monuments et de curiosités, dont voici la description :

Sanot-Lorénzkirche, ia plus grands et la

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plus belle des églises de Nuremberg, commencée en 1274 par ordre de l’empereur Adolphe de Nassau, a été construite à diverses époques. Le beau portail ogival offre deux portes séparées par un pilier central orné d’une statue de la Vierge et de l’Enfant Jésus. Les sculptures entassées avec profusion au-dessous de la grande ogive représentent divers sujets, notamment : la Naissance du Christ, l’Adoration des Mages, la Présentation au temple, la Fuite en Égypte, les Prophètes, Y Ensevelissement et la Résurrection du Christ, le Jugement dernier, les Douze apôtres, Adam et Eoe. Le portail s’ouvre entre deux tours commencées en 1280 et achevées vers le milieu du xve siècle. Le portail septentrional, remarquable par son élégance, offre une sculpture très-ancienne, représentant Jésus-Chvist au jardin des Oliviers. Les fenêtres du chœur sont ornées de magnifiques vitraux ; mais la principale curiosité de Saint-Laurent est le tabernacle adossé à un pilier. > Ce tabernacle, dit l’auteur de l’Art en Allemagne, ressemble moins aune œuvre d’art qu’à un^ plante grimpante qui aurait sa racine dans le parvis et qui, rencontrant un appui, s’élancerait jusqu’à la voûte en dessinant dans son essor les figures les plus capricieuses. Cependant, en y regardant fort attentivement, on finit par découvrir un plan fixe à travers le luxe de cette parure désordonnée ; alors on distingue d’abord une galerie à jour supportée par trois grosses figures agenouillées, dont l’une passe pour être le portrait de l’auteur lui-même ; au dessus de la galerie, le tabernacle carré avec quatre saints aux angles ; au-dessus du tabernacle, qui forme comme le rez-de-chaussée, une espèce d’entre-sol composé de petites sculptures disposées en trois tableaux de façon à représenter des scènes de la Passion ; puis un premier étage composé de plantes végétales, recourbées, embrouillées, entortillées de toutes les manières, qui supportent ia foule des Juifs assemblés devant Jésus-Christ, au pied du tribunal de Pilate ; puis un second étage plus simple, où Jésus crucifié est entouré de la Vierge, de Madeleine et de saint Jean ; enfin un troisième étage, portant une figure seule, couverte par une pointe qui s’enroule en forme de crosse sous la nervure de la voûte. Tout ce monument est comme une grande pièce d’orfèvrerie allemande, façonnée avec un goût splendide et équivoque, et traduite en pierre avec une admirable souplesse. Le tabernacle de Saint-Laurent a coûté cinq années de travail, avec deux aides apprentis, à Adam Krafft. L’artiste reçut du bourgeois qui le lui avait commandé la somme de 770 florins. » Nous signalerons en outre h l’intérieur de l’édifice une sculpture en bois de Veit Stoss, représentant la Salutation angélique ; le Crucifix du maître-autel, en bois doré, par ie même artiste ; le monument du jurisconsulte Kress ; une vieille peinture, la Vierge et l’Enfant Jésus ; le tombeau de la margrave Sophie de Brandebourg ; un tableau curieux, le Couronnement de la Vierge ; les volets de l’autel de Saint-Nicolas, peints par Hans Culmbach ; ceux de l’autel Sainte-Anne, etc. Devant l’église s’étend la place de Saint-Laurent, dont le centre est occupé par la fontaine des Vierges, construite en 1589. Cette fontaine est ornée de douze figures de fonte, représentant six enfants nus supportant les armes de la ville et six vierges qui sont des emblèmes de vertus. Au sommet est la Justice avec sa balance.

L’église de Saint-Sébald, affectée au cuite protestant, offre un mélange de tous les styles. La nef date du xiie siècle, le choeur du xivo, les tours du xive et du xve. Les principales curiosités de l’extérieur sont : le portail du Nord ; la porte des Fiancés, dont les sculptures représentent les Vierges sages et les vierges folles ; des bas-reliefs exécutés par Adam Krafft et figurant le Jugement dernier et la Passion du Christ ; un Crucifix colossal en bronze, un des plds anciens ouvrages en métal qui aient été fabriqués à Nuremberg ; la statue de Saint Christophe avec l’Enfant Jésus, du sculpteur Hans Decker, et de nombreuses sculptures représentant des sujets variés. On remarque surtout à l’intérieur de l’édifice le tombeau de saint Sébald, chef-d’œuvre de Pierre Vischer, qui y consacra treize ans de travail et dépensa 2,042 florins. Ce tombeau, qui a 5 mètres do haut, 2U1.S5 de long et 1^,55 de large, est une sorte de cage aux minces colonnettes enfermant la châsse de saint Sébald, toute couverte de lames d’or et d’argent. Des enfants jouant avec des chiens ornent la console de la châsse ; autour du socle, des bas-reliefs représentent les miracles attribués à saint Sébald. «Les douze statues d’apôtres qui sont adossées aux colonnes, à la hauteur de l’entablement de la chasse, ont des têtes et des draperies qu’on peut comparer aux plus beaux morceaux que l’imitation des anciens ait inspirés au génie moderne. Les sirènes qui soutiennent les candélabres aux quatre angles affectent les formes allongées et fuyantes que, quelques années après, le Primatice naturalisa en France ; les figures nues qui sont assises au pied des colonnes semblent posées par Michel-Ange, et celles qui en couronnent le faîte ont le costume et la tournure des œuvres les plus élégantes que Florence ait produites à la fin du xive siècle. » (De l’art en Allemagne.) L’attention est, en outre, attirée h l’intérieur de

NURE

Saint - Sébald par des sculptures d’Adam Krafft, le Christ portant sa croix, Judas trahissant son maître, le Christ à la montagne des Oliviers, la Cène ; la fenêtre des Margraves, représentant le Margrave Frédéric d’Auspach et Bayreuth acec sa femme et ses huit enfants, peints sur verre, en 1515, par Veit Hirschvogel ; plusieurs tableaux d’autel ; un crucifix et des statues en bois de la sainte Vierge et de saint Jean, par Veit Stoss ; des fonts baptismaux en cuivre, dans lesquels l’empereur Wenceslas fut baptisé en 1361 ; une petite statue de la Vierge, en bronze, ’ par un des fils de Pierre Vischer ; le tabernacle orné de sculptures ; des tableaux de Michel Wohlgemuth (Crucifixion), Creuzfelder (Adam et Eve), Erinel (Descente de croix), Merian (le Christ couronné d’épines), Hans Culmbach (des Saints et des Saintes) ; plusieurs vitraux de couleur, etc.

La chapelle de Saint-Maurice, fondée en 1313, rebâtie en 1354 et restaurée en 1829, renferme aujourd’hui une collection de tableaux de l’ancienne école allemande. Cette collection se compose de plus de 140 tableaux, parmi lesquels nous désignerons : une Sainte Catherine, école byzantine de la basse Allemagne ; la Naissance de la Vierge, de Mekenen ; la Vierge et l’Enfant Jésus, de Meister Wilhelm ; Saint Étienne conduit au martyre, d’AUdorfer ; la Résurrection de Jésus-Christ, par un élève de Van Dyck ; la Présentation au temple, par un élève de Mékenen ; l’Annonciation, par Mekenen ; la Sainte Vierge et l’Enfant Jésus, par Heemskerk ; le Portrait du cardinal de Bourbon, par Jean van Eyck ; la Résurrection de Jésus-Christ, par Hemling j ('Adoration des Mages, par Goltzius ; JésusChrist en croix, par-Quentin Messis ; ia Couronne d’épines, par Heemskerk ; Saint Georges et saint Sébald, par Wohlgeinuth ; Saint Joachim et sainte Anne, par Culmbach ; Sainte Marguerite, par Zeitlomb ; Zébédée et Marie Satomé, par Schœngauer ; Joseph et Marie avec l’Enfant Jésus, du même ; Helmerie avec son mari et son enfant, du même ; Sainte Ursule, par Zeitlomb ; Portrait de Christian II, roi de Danemark, par Lucas Cranach ; Saint Benoit et saint Wilibald, par Culmbach ; Sainte Marie et sainty Marguerite, par Michel Wohlgemuth ; Saint Jérôme, par G. Penz ; Saint Jean et saint Nicolas, par Wohlgo.muth ; Deux hommes et deux femmes tirant de l’eau le corps de saint Quirin, par Altdorfer ; ta Sagesse sur l’abime, par Griln Baidung ; un Ecce horno, d’Albert Durer ; Marie Cléophas et Alp hé e avec quatre enfants, par Schœngauer ; un Vieillard et une jeune fille, par Lucas Cranach ; la Vierge et l’Enfant Jésus, par Baidung Grùn ; la Vierge et l’Enfant Jésus, par Hans Holbein ; Sainte Onuphre, par Schauffelein ; le Portrait du peintre Lautensak, par un inconnu ; Saint Jean et les suintes Marie pleurant sur le corps de Jésus-Christ, par Lucas Cranach ; la Vierge et l’Enfant Jésus, par Hans Burgkinair ; Jésus-Christ en croix, par Schauffelehi ; une Mère avec ses six filles, par un inconnu ; un Portrait d’homme, par Grimmer ; le Mariage de la Vierge, par Burgkmair ; un Portrait de femme, par Grimmer, etc.

L’/Égidienkirche (église de Saint-Gilles), bâtie au commencement du xvme siècle, dans le style italien, renferme : un tableau de Van Dyck, le Christ mort entouré de deux martyrs et de saint Jean ; deux gigantesques bas-reliefs en bronze, par Pierre Vischer ; deux vieux tableaux de 1462, une sculpture de Hans Decker, le Christ au tombeau, et des sculptures d’Adam Krafft.

Le château de Nuremberg, bâti sur le point le plus élevé de la ville, couronne un groupe de rochers. Fondé au xie siècle par Conrad II( embelli surtout par Frédéric Barberousse, qui se plut a l’habiter, il servit plus tard de résidence aux burgraves de Nuremberg et fut reconstruit entièrement dans la premièremoitié du xvre siècle. Les parties les plus anciennes du château sont : la tour pentagone, d’où l’on découvre une belle vue sur la viile et ses environs, et la tour des Païens, ainsi nommée parce qu’elle est ornée de vieilles sculptures qui passent pour des anciennes idoles du paganisme, et enfin les deux chapelles, situées l’une au-dessus de l’autre. Ces deux chapelles datent probablement du xio siècle ; elles sont du style byzantin. Ou y remarque, entre autres bas-reliefs en pierre ou en marbre, ceux qui représentent : Pharaon dans la mer Rouge, la Cène, la Résurrection du Christ, le Couronnement de la Vierge et deux bas-reliefs en bois, un Groupe de saints et le Jugement dernier, attribués à Veit Stoss. La cour principale du château renferme un vieux tilleul qui, selon la tradition, aurait été planté par l’impératrice Cunégonde. On dit cet arbre âgé de plus de 700 ans ; il a 5 mètres de circonférence. Les appartements du château sont ornés de vitraux de couleur, de tableaux des maîtres allemands et de sculptures sur bois de Veit Stoss. Les bastions ont été construits d’après le système de fortification proposé par Albert Durer à son retour d’Italie ; ils ont été transformés en jardins publics.

L’hôtel de ville, construit dans la première moitié du xrve siècle, rebâti presque entièrement au commencement du xvne siècle,

dans le style italien, par l’architecte (Jari Hulzscberer, offre une façade de 93 mètres de long. La guerre de Trente uns ayant épuisé les ressources de la ville, l’édifice n’a pas été achevé. Au milieu de la cour s’élève