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NONCE s. m. (ron-so — du lat. nuntius ou mmeitis, messager. Corssen voit dans nuntius, archaïque nounlius, une contraction de novendus, semblable à celle qui a fait uundiws de novendins. Noveniius signifierait proprement qui apporte une nouvelle, de novus, nouveau, d’où un verbe novere, donnant noveutius, comme florere donne florentia. Il est possible aussi que nuncius se rapporte directement à la racine sanscrite nu, énoncer, répandre). Adininistr. ecclés. Prélat chargé de représenter le pape auprès d’une cour étrangère : Le nonce du pape à Madrid. Un nonce apostolique. Il Nonce ordinaire, Nonce résidant, comme ambassadeur, à titre permanent. H Nonce extraordinaire, Nonce chargé d’une négociation spéciale et de fonctions temporaires.

— Hist. Député de l’ordre équestre des villes de Hongrie. Il Député de la noblesse k la grande diète de Pologne, !l Nonces terrestres, Députés des palatinats aux. diètes de Pologne, qui furent établis sous Casimir IV et prirent une grande autorité.

— Encycl. Adininistr. ecclés. Le personnage diplomatique qu’on appelle un nonce était autrefois un légat ordinaire, c’est-à-dire un légat du second ordre, pour le distinguer du légat a latere, pris dans le sein du sacré collège et envoyé seulement dans les circonstances solennelles. La transformation moderne des anciens légats en simples nonces accuse un changement radical dans leurs fonctions. Les légats étaient des lieutenants du pape, dans les pays où il étaient accrédités. Ils y exerçaient des pouvoirs immenses, dirigeaient le personnel régulier et séculier de l’Église, conféraient les bénéfices ecclésiastiques, administraient la justice, ’avaient la haute main sur tout ce qui concernait l’exercice du culte. À l’occasion, ils tenaient le pouvoir civil en échec. En France, l’autorité royale avait pris des précautions minutieuses contre leurs empiétements. Malgré ces précautions, on se fera une idée de la puissance qu’ils avaient su conserver à la fin (lu xvie siècle, par cet extrait de Pithou (art. Il des Libertés de l’Église gallicane ou plutôt des Maximes de Pithou) : ■ Le pape n’envoie point en France légats avec faculté de réformer, juger, conférer, dispenser et telles autres qui ont accoutumé d’être spécifiées par les bulles de leur pouvoir, sinon k la postulation du Roy Très-Chrestien ou de son consentement, et le légat n’use de ses facultés qu’après avoir baillé promesse au roy par escrit sous seing et juré par les saints ordres do n’user desdictes facultés es royaumes, pays, terres et seigneuries de la sujettion, sinon tant et si longtemps qu’il plaira au roy ; et sitôt que ledict légat sera adverti de sa volonté, au contraire, il s’en désistera et cessera. Aussi qu’il n’usera desdictes facultéz, sinon pour le regard de celles dont il aura le consentement du roy et conformément à iceluy, sans entreprendre ni faire chose préjudiciable aux saints décrets, conciles généraux, franchises, libertés et privilèges de l’Église gallicane et des universitéz etestudes publiques de ce royaume. Et à caste fin se présentent les facultéz de tels légats à la cour de parlement, où elles sont veues, examinées, vérifiées, publiées et registrées sous telles modifications que la cour voit estie à faire pour le bien du royaume, suivant lesquelles modifications se jugent tous les procez et différends qui surviennent pour raison de ce et non autrement. ■

Par « estudes publiques, » objet mentionné parmi ceux que le légat n’a pas le droit de réglementer, Pithou entend l’enseignement public. Ainsi, le légat n’avait pas le droit de s’en occuper en France. En d’autres termes, il lui était défendu d’établir chez nous l’inquisition romaine.

Les nonces ont conservé le nom de légats jusqu’au commencement du xixÇ siècle, mais en perdant chaque jour de leurs vieilles attributions, k mesure que le monde moderne s’affranchissait de l’autorité catholique.

Le décret organique du concordat de iSOl détermine les limites de l’autorité des nonces. Ces limites sont très-étroites. « Sans doute, dit Portails dans son rapport sur les articles organiques, c’est le pape qui donne la mission quand il s’agit d’un objet de sa compétence, et c’est on son nom qu’elle s’exerce ; mais c’est par !" permission et sous l’autorité du souverain qu’elle s’exerce, car rien ne peut avoir exécution parée dans un État sans le consentement de la puissance publique qui régit cet État. »

Sous l’ancien régime, quand un nonce ou légat du saint-siége commettait un excès de pouvoir, il pouvait être poursuivi. En 1591, Henri IV, par lettres patentes du 14 juillet, donna l’ordre au parlement de procéder con-1 tre un nonce du pape Grégoire XIV, entré dans le royaume sans sa permission ; car il était député aux chefs de la Ligue, et, le 5 du mois d’août suivant, le nonce fut décrété de prise do corps par le parlement. Il s’agit du parlement royal siégeant à Tours, comme on pense bien, et non du parlement de Paris, inféodé k la Ligue.

Actuellement, les nonces exercent une mission presque toute politique. Ils jugent pourtant, quand ils en reçoivent l’ordre exprès, des appels dûment portés du métropolitain en cour de Rome et font des informations sur les bonnes vie et mœurs des ecclésiusti NONC

ques que l’État propose à Rome pour devenir évêques.

Portalis.dans le rapport déjà cité, conteste au nonce le droit de juger sur les appels en cour de Rome : « S’il s’agit d’affaires contentieuses, dit-i), ou le pape est en droit d’en connaître en première instance où il n’en peut connaître qu’en cause d’appel. Dans ces deux cas, il est tenu, selon les articles 45 et 46 des libertés de l’Église gallicane, de déléguer en France et à des ecclésiastiques français le pouvoir de vider les causes qui sont en jugement. »

Portalis ne voulait pas non plus que le nonce eût le droit d’informer, à propos des promotions à l’épiscopat ; mais l’usage laisse au nonce ce privilège. Du reste, l’État ne considère pas ces informations comme des actes de juridiction, mais comme des moyens de se procurer des renseignements.

D’après une circulaire ministérielle du 9 octobre 1323, le nonce, en France, n’a pas le droit de communiquer avec les évêques. Quand il reçoit de Rome quelque chose qui les concerne, il doit se servir de Vintermédiaire’du ministre des affaires étrangères, lui communiquer les instructions reçues, et le gouvernement se charge de les faire parvenir à l’épiscopat. Cette mesure n’est guère mise en pratique. Rome communique directement avec les évêques ; elle a pour cela toutes sortes de moyens. Et puis, le nonce agit a. sa guise. On ne l’inquiéterait que dans une circonstance critique. De part et d’autre, il existe sur ce point un accord tacite entre l’autorité civile et l’autorité ecclésiastique. De fait, les nonces du saint-siége n’ont conservé nulle part en Europe les prérogatives des anciens légats. On a même changé leur nom dans le but de le leur faire entendre. Loin d’avoir conservé une suprématie quelconque sur le clergé de France, il y a même l’article 10 du décret organique du concordat qui les soumet à l’autorité de l’ordinaire, dans lelieuqu’ils habitent. Mais comme l’ordinaire, c’est-à-dire l’évêque, n’a jamais essayé de se prévaloir de cette prescription, elle est tombée en désuétude.

Les nonces d’aujourd’hui n’étant plus que les représentants du saint-siége en matière diplomatique, on emploie, pour désigner leurs pouvoirs et leur rang, les mêmes qualifications que pour les diplomates. Il y a dénonces ordinaires et des nonces extraordinaires ; on appelle internonces les envoyés temporaires que la diplomatie nomme ministres plénipotentiaires par intérim. Quoiqu’ils aient été dépouillés de toute juridiction dans les pays où ils sont accrédités, pourtant il y a quelques États dans lesquels le nonce du pape continue d’être autorisé à conférer des bénéfices ; en d’autres termes, k distribuer des abbayes, des canonicats, etc., à des ecclésiastiques ou moines de leur choix.

— Bibliogr. Dupin, Manuel du droit public ecclésiastique français (Paris, 1844, l vol. in-12) ; Migne, Dictionnaire raisonné de droit et de jurisprudence civile ecclésiastique (Paris, 1849, t. 11, in-4»),

— Hist. Dans chaque district de l’ancienne Pologne, la noblesse, réunie en diétine eu petite diète, choisissait des députés chargés de la représenter dans la seconde Chambre de ce qu’on pourrait appeler le parlement. L’organisation du pouvoir politique en Pologne a subi des transformations qu’il serait long et difficile de suivre. La dernière constitution polonaise fut promulguée en 1791. Le 3 mai, elle commença de fonctionner. Cette constitution réglait qu’il y aurait deux Chambres ; l’une, appelée sénat, était présidée par le roi ; l’autre, appelée Chambre basse ou des députés (nonces), devait être présidée par un maréchal. Les deux Chambres se réunissaient de droit tous les deux ans. Le roi pouvait dissoudre le sénat, mais non la Chambre des nonces. On voit que, en Pologne, il n’y avait ni peuple ni bourgeoisie qui fussent représentés. Il y avait deux noblesses : la grande, dont les délégués formaient-le sénat, et la petite, dont les délégués, qualifiés de nonces, formaient la Chambre basse. Cet état de choses Huit en 1796, avec l’indépendance du royaume, et fut rétabli en 1807 par Napoléon, lors de la fondation du grand-duché de Varsovie. La charte octroyée par l’empereur de Russie en 1815 maintint l’ancien gouvernement composé de deux Chambres prises exclusivement dans la noblesse. Le peuple et la bourgeoisie restèrent exclus du pouvoir. Ce fut la seconde Chambre, ou Chambre des nonces, qui dirigea le mouvement révolutionnaire de 1830. Une décision de la diète, prise après la chute de Varsovie (1S31), stipula que ses membres pourraient prendre des décisions légales, même à l’étranger, pourvu qu’ils fussent au moins au nombre de trente-trois.

Il est bon de remarquer ici que l’organisation purement féodale de la résistance aux Russes est une des principales causes de la ruine de la Pologne. Les classes inférieures et moyennes de la société polonaise, n’ayant jamais eu de part au gouvernement, n’ont rien à perdre sous le joug de la Russie et le tolèrent sans scrupule. La politique russe, profitant de la situation afin de déraciner les souvenirs nationaux, n’a eu qu’à protéger le peuple et la bourgeoisie, qui lui ont su gré de ses bienfaits. Aussi, l’insurrection polonaise de 1802 n’a-t-elle pu recruter que de

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rares adeptes en dehors des classes nobiliaires, les seules pour qui la patrie existât auparavant.

NONCHAIN s. m. (non-chain). Arboric. Variété de poire d’automne.

NONCHALAMMENT adv. (non-cha-la-man — rad. nonchalant). Avec nonchalance : Travailler nonchalamment. Il Avec mollesse et abandon : Être eouc/ié onchalamment. Marcher NONCHALAMMENT. Être NONCHALAMMENT

accoudé.

Sur un lit de repos la bella était couchée,

La tête sur sa main nonchalamment penchée.

La Sablière.

NONCHALANCE s., f. (non-cha-lan-sôrad. nonchaloir). Défaut d’activité, d’ardeur et de soin : Travailler avec nonchalance. Mettre de la nonchalance dans la conduite d’une affaire. Faire tout avec nonchalance. Quand l’âme se dissipe en vagues désirs, elle ne sait ce qu’elle veut, et elle tombe dans la nonchalance. (Boss.) Les devoirs s’observent avec une excessive nonchalance. (Mass.) Il Mollesse, abandon, affaissement : La NON-CHALANCE embellit une petite chose et en gâte toujours une grande. (Dider.) Soyez grave sans faste, aisé sans nonchalance.

SiNI.ÊQUG.

Il Pose, action, parole nonchalante : Les iwnchalance* sont ses plus grands artifices.

BÉON1ER.

— Syn. Nonchalance, indolence, molle»«o.

V. INDOLENCE.

NONCHALANT, ANTE adj. (non-cha-lan — rad, nonchaloir). Insouciant, qui agit ou parle sans l’ardeur et l’activité nécessaires : Être nonchalant. Avoir un caractère nonchalant. Il Qui agit, se meut ou parle avec mollesse ou abandon ; Les blondes sont aussi nonchalantes que les brunes sont vives.

La Mollesse à Clteaux a choisi son séjour ; Les plaisirs nonchalants folâtrent h l’entour.

Boileau.

Il Qui aime la mollesse, qui s’abandonne volontiers à une sorte de paresse : La nonchalante oisiveté Se blesse sur un lit de roses.

De Bernis ... J’ai l’esprit paisible et nonckalant, Et de contrarier je n’ai pas le talent.

Fonbard.

— Par ext. Qui est fait avec nonchalance ou par nonchalance : Un travail nonchalant.

Il Qui appartient aux personnes nonchalantes : Autrefois, la laine du Thibet ne figurait que sur les nonchalantes épaules de la femme opulente. (Thiers.)

— Poétiq. Qui inspire la nonchalance, qui la favorise :

Les voila, ces sapins à la sombre verdure, Cette gorge profonde aux nonchalants détours, Ces sauvages omis dont l’oniique murmure

A bercé mesbeaux jours.

A. de Musset.

Nonchalant de, Qui ne s’inquiète pas, qui ne s’occupe pas de ; qui ne s’intéresse pas à : Être nonchalant des dires du monde. Je veux que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant n’elle et encore plus de mon jardin imparfait. (Montaigne.) Il Cet emploi a vieilli ; il faut le regretter.

— Substantiv. Personne nonchalante : C’est une grande nonchalante.

NONCHALOIR v. a. ou tr. (non-cha-loirde non, et de chaloir. Ce dernier mot répond à l’italien calere, à l’espagnol caler, qui se trouve également dans la langue d’oc, nolam- • inent dans la Chronique des Albigeois. Ces verbes dérivent du latin calere, qui, de su sifnincation propre, être chaud, être enflammé, tre brûlant, est passé à la signification figurée être cuisant, en parlant d’un souci, être inquiétant, inquiéter, soucier. JVoncAn/oiVétait assez souventprissubstantivenient. M.Littré signale le normand caleux, paresseux, et demande si ce ne serait pas une aphérèse de nonchaleux, qui se dit encore en Berry pour nonchalant, et s’il ne faut pas y rattacher le populaire caler, qui s’emploie avec la signification de reculer, avoir peur). Négliger, ne pas mettre de soin ou d’intérêt à : Nonchaloir l’avenir de ses enfants. Il Vieux mot.

— v. n. ou intr. Se livrer à la nonchalance ; manquer de zèle, d’activité. Il Vieux mot.

— s. m. Nonchalance, mélange d’indifférence et d’apathie : La chatte^était couchée fort solennellement sur mon habit que j’avais été et regardait les pigeons avec un air de nonchaloir. (Baudelaire.)

Depuis deux jours, hélas ! je l’ai perdu, Du nxmchaloir le héros adorable.

ClIAUl.lEU. Elle aime aussi la paix, les champs.l’airfraisdusoir, Un penser calme et fort, mêlé de nonchaloir.

Sainte-Beuve. Il Sans-façon, léger et indifférent : M. Thiers a une façon pleine de nonchaloir d’excuser le crime. (H. Castille.)

NONCIATION s. f. (non-si-a-si-on — lat. nuntiatio ; de nuntiare, annoncer). Action d’annoncer ; annonciation.

— Ane. jurispr. Sommation d’interrompre des travaux jusqu’à ce que la justice ait statué.

NONCIATUBE s. f. (non-si-a-tu-re — du lat. nuncius, messager). Fonctions, charge, qualité d’envoyé, de délégué, de député. Il Vieux en ce sens.

— Administr. ecclés. Fonction d’un nonce du pape : La nonciature de Paris. Être élevé à la nonciature, h Exercice de la même charge : Il est mort pendant sa nonciature.

Il Palais du nonce : Faire viser son passeport à la nonciature. Philippe V fit défendre au nonce de se présenter devant lut, fil fermer la nonciature et rompit tout commerce avec Ilome. (St-Simon.) il Pays appartenant au pape et administré par un nonce apostolique : La nonciature d’Avignon,

— Hist. Charge de nonce, à la diète polonaise.

NON-COACTION s. f. Absence de coaction : La nmon-coaction de la volonté.

NON-COMBATTANT s. m. Art mil. Homme attaché à l’armée, mais k un titre qui le dispense de prendre part au combat, comme chirurgien, musicien, aumônier, etc.

NON-COMPARANT, ANTE adj. Pratiq. anc. Qui ne comparaît pas en justice.

— Sustantiv. Celui qui fait défaut, qui na comparait pas en justice.

NON-COMPARANCE s. f. Pratiq. anc. Défaut de comparution d’une personne assignée, i

NON-COMPLET s. m. Administr, mil. État d’une troupe dans laquelle tous les hommes inscrits au rôle ne sont pas présents : On est trop facile sur le non-complet. (Beausobre.)

NON-CONCILIATION s. f. Jurispr, Défaut de conciliation.

NON-CONDUCTEUR, TRICE adj. Physiq. Qui n’est pas conducteur ou qui est très-mauvais conducteur de la chaleur ou de l’électricité : Corps non-condocteuks. Substances NON-CONDUCTRICES.

NON-CONFORMISTE S. m. Hist. relig. Celui qui s’écarte de la religion officielle, en Angleterre : L’Église anglicane met les calvinistes puritains au nomiredesNON-cONFORMiSTES. (Boss.) Il S’est dit d’abord de ceux seulement qui refusèrent d’obtempérer au décret par lequel. Charles Ier tenta d’établir en Angleterre et en Écosse l’unité de discipline et de liturgie.

— Fam. Personne qui se livre à des plfti-sirs contre nature.

— Adjectiv. : Les Églises non-conformistes.

NON-CONFORMITÉ s. f. Défaut de conformité.

NONDINATEUR adj. m. (hon-di-na-teurdu lat. nitndiua, foire). On écrit mieux nundinateor. V. ce mot. *■

NONE s. f. (no-ne — du lat. nona hora, la neuvième heure ; de nonus, adjectif ordinal de novem, neuf. Dans plusieurs patois, ce mot s’est conservé avec le sens de midi et de repas de midi, dîner. En anglais, noon signifie également midi. Le vieux français noner signifiait goûter, faire un repas vers le soir. La neuvième heure après minuit correspond à neuf heures du matin ; la neuvième heure, comptée à la manière romaine, correspond à trois heures du soir. Ces deux manières de compter ne cadrent pas avec la signification de midi ; mais, comme le remarque M. Grandgagnnge, encore sous François Ier, on nouait, on dînait a neuf heures. Ce philologue cite, pour le démontrer, le vieux dicton : Lever a cinq, dîner a neuf, Souper û cinq, coucher à neuf Fait vivre d’ans nonante et neuf.

« On a donc d’abord, dit-il, nommé le dîner d’après l’heure à laquelle il se prenait ; ensuite, cette heure ayant été successivement reculée jusqu’à midi, on a néanmoins désigné ce repas par la nom de dîner, quoique ce nom fût devenu inexact par son sens étymologique. » Les Allemands continuent de même à appeler leur dîner mitlag-essen, manger de midi, quelle que soit l’heure à laquelle ils prennent ce repas. Jadis, none s’employait aussi comme désignation d’une région, le sud-ouest). Antiq. rom. Quatrième partie du jour, commençant après la neuvième heure, c’est-à-dire a trois heures de l’après-midi. Liturg. Heure canoniale qui se récite

après sexte, et dont la place propre est a l’heure de none, c’est-à-dire à trois heures après midi.

— Anc. jurispr. Neuvième denier qu’il fallait-payer à titre de redevance, pour jouir de certains biens.

— Mus. S’est dit quelquefois pour neuvième : Intervalle de none.

— Techn. Nom de l’une* des pièces du moule à coupelles.

— s. f. pi. Chronol. Septième jour des mois de mars, mai, juillet et octobre, cinquième jour des autres mois, formant un point fixe dont la distance servait à distinguer les jours qui suivaient celui des calendes, chez les Romains : Le jour des nonës d’avril. Le cinquième jour avant les nones de mai. La veille des nones de juin. Les premiersjours du mois se comptaient en indiquant leur rang avant le jour des nones ; ainsi, le 1"T mai s’appelait le 7°jour avant tes