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les quelques lignes qui suivent : « Tous ses romans, dit-il, sont courts, ce qui est une qualité ; leur lecture est attachante. Et pourtant, dans leur brièveté, ils sont prolixes. Beaucoup de pages pourraient en être retranchées sans nuire aucunement à l’effet général. Non-seulement ils offrent une absence à peu prés complète d’habileté dans les combinaisons dramatiques, habileté qui n’est pas, je crois, rigoureusement indispensable à un écrivain de génie ; mais ils pèchent tous par je ne sais quel laisser-aller de touche qui se traduit en portraits vagues ou discordants, en caractères faux ou effacés, par je ne sais quel abus d’une heureuse facilité d’exécution qui dégénère en longueurs et en minuties et ne s’arrête jamais à temps dans la description ou l’analyse. » Nodier a fait de la science comme, il faisait du roman ou de l’histoire, avec beaucoup d’imagination et d’esprit, mais en réalité avec peu de profondeur. Ce n’est pas que l’érudition lui manquât ; il savait beaucoup et discourait de la façon la plus aimable et la plus attrayante ; mais les vrais savants, les hommes spéciaux en tous genres s’accordent à ne voir en lui qu’un ingénieux amateur. Une des passions de ce charmant esprit, qui en a eu beaucoup, a été la philologie. Nodier a fait une grammaire, il a fait une critique raisonnée de tous les dictionnaires, il a composé deux dictionnaires ; il a commenté, annoté, expliqué tous les classiques de notre langue ; mais dans tous ces travaux, si intéressant et si spirituel qu’il soit, il n’est pas un guide bien sûr. Ses aperçus, ses observations et surtout l’attrait qu’il sait répandre sur des discussions de linguistique ou de bibliographie, sujets arides par excellence, en rendent seulement la lecture agréable. Son grand mérite a été de faire pénétrer le goût dos livres rares, des belles éditions, parmi les gens du monde, qui jusqu’à lui ne s’en étaient guère préoccupés.

Pour terminer, nous donnerons ici, comme appréciation générale du talent de Ch. Nodier, ce jugement de Sainte-Beuve : « Ce qui caractérise son personnage littéraire, c’est de n’avoir eu aucun parti spécial, de s’être essayé à tout de façon à montrer qu’il aurait pu roussir à tout, de s’être porté sur maints points à certain moment avec une vivacité extrême, avec une surexcitation passionnée, et d’avoir été vu presque aussitôt ailleurs, philologue, ici, romanesque là, bibliographe et werthérien, académique cet autre jour avec effusion et solennité et, le lendemain ou la veille, le plus excentrique, ou le plus malicieux des novateurs : un mélange animé de Gabriel Naudé et do Cazotte, légèrement cadet de René et d’Obermann, représentant tout à fait en France un essai d’organisation dépaysée de Byron, d’Hoffmann, Français à travers tout, Comtois d’accent et de saveur de langage, comme La Monnoye était Bourguignon, mariant le Menagiana à Lara, curieux à étudier, surtout en ce que seul il semble lier au présent des arrière-tonds et des lointains fuyants de littérature, donnant la main de Bonneville à M. de Balzac et de Diderot à M. Hugo. Bref, son talent, ses œuvres, sa vie littéraire, c’est une riche, brillante et innombrable armée, où l’on rencontre toutes les bannières, toutes les belles.couleurs, toutes les hardiesses d’avant-garde et toutes les formes d’aventures... ; tout, hormis le quartier général... » Le quartier général ! c’est-à-dire l’unité de vues, la concentration de tous ses efforts, de ses immenses ressources vers un point, un but défini, l’ordre et la méthode dans le travail, substitués au caprice et à la fantaisie : voilà ce qui a manqué à Nodier pour produire un monument durable.



NOD1FÈRE adj. (no-di-fè-rè — du lut. ho- dus ; nœud ; fero, je porte). Hist. nat. Dont la surface est pleine de nodosités." ’


NODIFLORE adj. (no-di-flo-re — du lat. nodus, nœud ; flos, fions, .fleur). Bot. Se dit de plantes qui ont les (leurs situées sur les nœuds des tiges et des rameaux.

NODINCS, NODOT1S ; NODU.T1S ou NODU TUS ; noms divers d’un dieu ro’main’qui protégeait les blés, à l’époque de là formation du nœud (nodus) de la tige. *

« NODIPÈPE adj. (no-di-pè-de —du lat. nodus, nœud ;.pes, .pied).Zool. Séditdes.animaux dont les pieds sont garnis de nodosités.,

NOD1PENNE adj. (no-di-pè-rie —’ du’ lat. 7i0(ius, ’i ;œud ; penna- aile). Entom. Sédit des coléoptères dont les élytres’sont garnis’de nodosités.

KODJIBABAD, ville de l’Indoustan anglais (Pendjab), à 145 kilom. N.-E, de Delhi. Entrepôt d’un commerce considérable entre, le Pendjab et l’Afghanistan. Ony voit le tombeau do Nadjib-edj-Daouleh, par qui elle fut fondée. -,

NODJY, ville de l’Indoustan anglais, pro’v de Calcutta, à 16 kilom. S.-E. de Nodjibabad ; 17,000 hab.

NODOPYGE s. m. (no-do-pi-je — dû lat. nodus, - nœud, et du gr. pugé, ’fesse). Myriap. Genre de la famille des iulidées.

NODOSAIRE s. f. (no-do-zè-re — du lat. nodosus, noueux). Koram. Genre de rhizopodes slichostègues, de la famille des équilaté- ? ralidées, comprenant plusieurs espèces, dont le type se trouve dans l’Adriatique : Les modosairks offrent quelques-unes des plus cran-

NOE

des coquilles parmi les rhizopodes. (Dujardin.).’

NODOSITÉ s. f. (no-do-zi-té — du lat. nodus, nœiid). État de ce qui a des nœuds : La modosité d’une plante. Il Nœud’ : L’homme adulte a des ticalriees et des emodosités qui témoignent de sa lutte avec les éléments contraires. (E. Liltré.)

— Pathol. Incrustation qui se forme autour des articulations atteintes de rhumatisme ou dé goutte.

NODOT (François), littérateur français, né an commencement du xviiib siècle. Tout ce qu’on sait de- lui, c’est qu’il fut commissaire des vivres pendant les guerres du Piémont. Possédant quelques connaissances en philologie, il commença à se faire connaître en publiant des fragments inédits du Satiricon de Pétrone (Paris, 1693), qu’il prétendit avoir été découverts à Belgrade, mais.dont les savants ont contesté l’authenticité. U publia ensuite, entre autres ouvrages : le Mu :, nitionnaire des armées de France (Paris, 1697, in-8o)’ ; Histoire de Mélusine (Paris, 1698) ; Relation de la cour de Itome (Paris, 1701) ; Nouveaux mémoiresObservations faites suites monuments de l’ancienne et de la nouvelle Home (1706, 2 vol.), etc.

NODULAIRE adj. (no-du-lè-re — du lat. nodus, nœud). Qui est chargé de nœuds.

— Qui appartient aux nœuds : On ignore l’origine de ces pierres détachées^ rie forme modulaire, qu’on retrouve dans certains terrains antérieurs. (A. Maury,)

— s. f.’Bot. Genre ’d’algues, de la famille des confervacées. Il Syn. de lÉmanée, autre genre d’algues d’eau douce ; Il Ancien genre d’algues cajcifères, formé aux dépens des ccràllines et comprenant des espèces noueuses.

Il Nom donné à un genre peu naturel, comprenant à : la fois dès tubulairês et des algues ealéifères.

NODULE s. m. (no-du-le — lat. nodulus, dimin. de nodus, nœud). Petit nœud, nouet : Le blutoir est tris-nécessaire dans une boulangerie, parce que la farine arrive souvent coagulée dans les sacs et forme de petits emodules qu’il est osiez difficile de réduire sans se servir du blutoir.'(V. Borie.)

— Miner, Petit noyau formé de substance minérale : On trouve parfois dans les modules de. minerai de fer argileux des feuilles, -des branches et des fruits autour desquels la matière- ferrugineuse slest concrétionnée, (A. ■ Maury.)

NODULEUX, EUSE adj.’ (no-du-leu, eu-ze

— du lat. nodus, nœud). Qui a beaucoup dé petits nœuds. Il Qui’est en forme de nodule : Concrétion moduleusE.

. NODULÎFÈRE adj. (no-du-li-fè ; re — du lat1. nodulus, petit nœud ; foro, je porte). Hist ; nat. Qui a un grand nombre de petites nodosités à la surface.

NODUL1PENNÉ adj, (no-du-îi-pè-ne — du a.t.-nodulus, petit nœud ; penna, aile). Entom. Qui a des tubercules sur les élytres.

NODUS s. m. (no-duss — mot lat. qui signif. nœud). Chir. Tumeur dure et indolente, qui se forme sur las os, les tendons et les ligaments. Il Saillie considérable des’extrémités articulaires des os, dans certaines maladies. Il il Nom donné à l’épaississement d’un point quelconque du système fibreux.

— Mamm. Genre de mammifères cétacés. -r Encycl. Chir. Il est difficile d’assigner à

ce, mot un sens précis ; car on a appelé nodus, tantôt les incrustations ou concrétions tophacées qui se forment autour des articulations affectées de goutte ou de rhumatisme, tantôt les tumeurs désignées par les chirurgiens sous le nom de ganglions. Les véritables nodus sont de petits renflements d’une portion d’un tendon ou d’un faisceau fibreux. Il n’y a pas production d’un corps nouveau, mais seulement une sorte d’hyperuopliie ou d’engorgement d’un tissu normal. Ces nodus tendineux ou aponévrotiques ont ordinairement le volume et la forme d’un haricot ; leur densité est plus considérable que celle du tissu dont ils tont partie. Leur texture est le plus souvent fibreuse, et leur sensibilité est presque toujours tout à fait nulle, si ce ri^est quelquefois au moment des variations atmosphériques et pendant les temps humides. L’état stationnaire des nodus, le peu de douleur et de gêne qu’ils occasionnent font qu’ils ne réclament habituellement, aucun traitement ; mais s’ils augmentaient de volume et pur suite mettaient obstacle aux fonctions des organes sur lesquels ils sont situés, on pourrait avoir recours aux préparations résolutives, telles que les pommades iodurées, et, si le cas l’exigeait, à une opération chirurgicale, afin d’en débarrasser complètement le malade.

NOE s. f. (nô — V. l’étym. du mot soue). Sur les côtes de l’Océan, Flaque laissée par là mer, et assez profonde pour qu’on puisse y nager.

NOÉ s. in. (no-é — n. pr.). Lois de Noé, Bois fossile qu’on a découvert en Sibérie. , NOÉ (de l’hébreu Noach, qui se rattache, suivant Evald, àune racine perduenac/i, ulliéeà , nouveau, récent, et signifie le rénovateur), patriarche hébreu, le dernier de la race de Seth, né l’an 2978 avant J.-C, mort en 20J8. 11 était fils de Lameth. En ce teinps-là, d’à NOE’

près la Bible, régnait une effroyable corruption, et Dieu, qui se repentait d’avoir créé l’homme, résolut de l’anéantir avec tous lès êtres vivants de la création. Un homme, toutefois, trouva grâce devant lui ; c’était Noé, qui, par sa vertu, mérita, d’être sauvé du déluge universel.. D’après les ordres de Dieu, il construisit un vaisseau immense et’s’y enferma avec toute sa fcimille, sa femme, ses trois fils, Sem, Cham et Japhet, les femmes de ces derniers, sept couples de chaque animal pur et deux de chaque animal impur.

Lorsque les eaux qui avaient inondé l’univers entier et détruit la race humainé commencèrent à s’écouler, Noé débarqua sur le mont Ararat, en Arménie, se livra à l’agriculture et découvrit la vigne. La première fois qu’il but du vin, il s’enivra et s’endormit nu dans sa tenté. Son fils Cham l’ayant surpris en cet état et raillé de sa faiblesse, il lé maudit et lui prédit que sa postérité serait esclave de celle de ses frères. Ce patriarche mourut à l’âge dé950 uns. Ses fils se dispersèrent : Japhet alla repeupler l’Europe, Sem l’Asie, et Cham l’Afrique. Les descendants de ce dernier accomplirent la prédiction ’de Noé ; c’est ainsi que la lèpre de l’esclavage se trouve légitimée par la Bible, de même que par les livres sacrés de tous les peuples.

Les Arabes appellent Noé Nouh-en-nébi, Nouh le prophète, et lui donnent souvent les surnoms de En-nadji, le sauveur, parce qu’il à sauvé les êtres vivants enfermés dans 1 arche, et de Chcikh-el-mourseleïn, le seigneur des envoyés de Dieu ou prophètes. Les traditions musulmanes s’écartent sensiblement du récit de la Bible à propos de la vie de Noé et donnent certains détails qui ; s’ils ne sont pas extrêmement vraisemblables, n’en restent- pas moins fort curieux. Noé aurait reçu l’ordre d’aller trouver le roi des Persans Zohak, dans lequel.on s’accorde généralement à voir le Nemrod de l’Écriture sainte, pour lui enseigner.la connaissance du vrai Dieu ; mais, ayant échoué dans sa mission, il alla faire de la propagande religieuse dans différents pays et-parviiit à réunir quatre-vingts prosélytes que le Coran, considère comme des musulmans. On voit que Noé joue dans les traditions musulmanes un rôle plus actif que dans la Bible et qu’il méritait ainsi le nom de prophète que lui donnent les Arabes. Noé aurait laissé dix, livres contenant l’histoire de ses relations avec le ciel et diverses autres choses curieuses ; mais cette assertion est plus que contestable, et les livres de Noé doivent être rangés dans la catégorie des ouvrages soi-disant composés.par Adam, Enoch, Seth, etc. La sourate du Coran intitulée Sourate de Iloud contient l’histoire do

!a construction de l’arche fort au long. Le

récit du Coran se rapproche ici considérablement du récit biblique. La légende veut que Dieu ait fait planter à Noé l’arbre dont le bois devait servir exclusivement à la construction de l’arche. Cet arbre, noxnmè.sagh, employa vingt ans à atteindre sa croissance complète ; alors Noé se mit à l’œuvre, malgré les moqueries et les railleries des autres hommes, qui lui disaient qu’il ne pourrait jamais faire flotter un pareil vaisseau, construit si loin de tout cours d’eau, qu’il vaudrait mieux faire venir l’eau jusqu’au vaisseau et autres choses semblables. Les versets du Coran semblent calqués sur ceux de la Bible quand ils disent : «■Prends et transporte dans l’arche deux couples de tous les animaux, mâle et femelle, à l’exception- des animaux impurs. » Quant aux hommes, le Coran dit : « Tu admettras les fidèles et même les infidèles ; mais il en entrera fort peu.» L’arche, construite en deux ans, comprenait trois étages ; celui d’en haut contenait les oiseaux, celui du milieu les hommes et celui d’en bas les animaux quadrupèdes.

Quand tout fut ainsi prêt, le déluge commença. Les rabbins prétendent que l’eau qui. montnit était bouillante ; les Arabes expliquent ce fait en disant que l’eau sortit d’abord du Tannour ou four dans lequel Eve faisait cuire son pain et qui s’était transmis jusqu’à cette époque de. patriarche on patriarche. La Bible dit que huit personnes seulement entrèrent dans l’arche ; les Arabes prétendent qu’il y en avait quatre-vingts, et que Chanaan, fils dé Cham, n’y fut pas reçu. On n’est pas d’accord sur l’endroit d’où partit l’arche ; les uns veulent que ce soit deKoufah, les autres de l’endroit où fut bâtie plus tard Babylone, les autres des Indes.. Noé voulait faire entrer Chauaan ; mais celuiTci refusa et. dit qu’Userait parfaitement à l’abri sur le sommet des montagnes ; au moment même où il parlait avec son père, il fut emporté par le courant et noyé. Après six mois d’une navigation à l’aventure, l’arche s’arrêta sur le mont Djondi, qui fait partie de ia chaîne des monts Gordiens ou Ararat. Les Arabes affirment que l’arche s’arrêta le dixième jour du mois de moharram et disent que le jeûne qu’ils observent aujourd’hui à pareille époque a été institué par Noé au sortir de l’arche.

Dès lors la terre commença à se repeupler ; mais sans s’occuper des autres familles qui se trouvaient, suivant eux, dans l’arche, les ArabesdisentqueiJem. Cham et Japhet, seuls, firent souche de nations, et ils admettent à cet égard la filiation de la Bible. Cependant, contrai rement aux traditions hébraïques, quelques auteurs musulmans accordent un quatrième fils à Noé et le nomment Madjectoua. Pour.les Arabes, les descendants de Sem con NOE-

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stituent la race intelligente et bénie ; Japhet, au contraire, aurait engendré des peuples "pervers et malfaisants, tels que Gog et Magog, Tchin et Matchin. Cham a donné naissanco aux nègres. On voit que cette classi(jcation ethnographique est fort élémentaire. Quant à la prédominance de la race de Sem sur celle de ses deux autres frères, voici ce qu’on rapporte. Noé, s étant levé de très-bonne heure pour faire la prière du matin, appela Sem pour venir prier avec lui. Sem accourut sur-le-champ, suivi de son fils Ar Ïihaxad. Pendant qu’il rendait grâces à Dieu, e Seigneur lui dit qu’il accorderait aux descendants de Sem’ et d’Avphaxad le don exclusif de la prophétie, de l’apostolat et déla souveraineté absolue sur les autres peuples. Cham ayant répondu moins rapidement à l’appel de son père, parce qu’il avait sommeil, reçut la malédiction de Noé, qui lui prédit

?ue ses fils seraient les esclaves des fils de ses

rères ; mais, s’étant repenti de su sévérité, il supplia Dieu d’inspirer à ceux qui seraient les maîtres des fils de Cham de la douceur et de la bienveillance pour eux.

Les musulmans sont persuadés que les débris de l’arche de Noé subsistent encore sur la montagne où elle s’est arrêtée, montagne que les Turcs appellent actuellement Parmak Tliaghi, la montagne ou le pic du doigt. 11 existe môme au pied de cette montagne unpetit bourg appelé Tkamanin, et l’on prétend que ce nom de Tluananin, qui signifie quatre-vingts en arabe, lui a été donné par allusion aux quatre-vingts personnes renfermées dans l’arche, qui s’établirent à cet endroit après le déluge. ’ ~. ■’ '

Il existe en Mésopotamie un monastère appelé Deïr Abonna, !e monastère de notre père ; on prétend qu’on y voit encore le sépulcre de Noé. Il y a aussi d’ans la province d’Arabie pelée Bahreïn un endroit nommé Ardh Nouh, terre de Noé, auquel se rattachent diverses légendes.

Auguste Kopisch a publié, en 1838, Y Histoire de Noé, poème allemand, qui doit sa popularité à une grande fraîcheur et à la simplicité tout à’fait épique du style.

Noé. Iconogr. Noé est un des patriarches dont la figure et les actes ont été le plus fréquemment retracés par les artistes ; en lui et par lui, l’allégorisme chrétien a symbolisé la première régénération du inonde antique. Parmi les peintres qui ont peint les épisodes les plus remarquables de l’histoire du cycle de Noé, nous citerons Bcnozzo Gozzoli et Pietro da Orvieto, Michel-Ange, Uaphaël, et, de notre temps, l’Allemand H. de Hess.

C’est au Campo-Santo de Pise que Gozzoli et Pietro da Orvieto ont peint à fresque l’histoire de Noé. Pietro a représenté diverses circonstances du déluge : l’ange du Seigneur commandant à Noé de construire l’arche ; Va fin du déluge et la colombe rapportant à Noé un rameau d’olivier ; le sacrifice offert à Dieu par Noé et sa famille après la sortie de l’arche. Les fresques de Gozzoli sont justement célèbres ; nous décrirons ciaprès celle qui représente VIvresse de Noé ; celle où l’artiste nous montre le patriarche maudissant Chain a’malheureusemeiit beaucoup souffert des injures du temps.

Les’ sujets peints.à fresque par Michel Ange à la chapelle Sixtine sont : le Sacrifice de Noé avant son enirée dans l’urclie ; le Déluge et VIvresse de Noé.

Raphaël a peint quatre scènes de l’histoire du patriarche, dans la troisième arcade des Loges du Vatican : 10 la Construction de l’arche ; Noé donné des ordres ; ses trois fils préparent les matériaux pour l’arche, dont on voit la charpente dans le lointain ; 2° le Déluge ; 3° la Sortie de l’arche ; pendant que les animaux sortent par couple de l’arche, Noô et sa femme, ayant auprès d’eux un de leursfils et deux de leurs belles-filles, expriment leur douleur à l’aspect des ravages causés par le déluge ; 4° le Sacrifice de Noé : Noé prie, debout devant un autel, pendant qu’un de ses fils immole un bélier j^leux hommes, avec des taureaux, se voient dans le fond. Vasari attribue l’exécution de la première et de la quatrième de ces fresques à Jules Romain ; mais d’autres ont cru y reconnaître la manière de Fr. Penni. Une des figures du tableau de la Construction de l’arche est devenue classique : c’est celle, entièrement nue, de l’un des fils de Noé occupé à scier une pièce de bois, travail qui fait ressortir sa puissante musculature. Les quatre compositions ont été gravées.par S. Badalocchio, Orazio Bordigiani, Fr. Villamena, Nie. Chaperon, A. Aveline, Césare Fantetti, J.-C. de Meulemestre, J. ;Volpato, etc.

Les fresques de H. de Hess se composent de quatre grands tableaux et de quatre petits, et décorent l’une des coupoles de l’église de Tous-les-Saints, à Munich.

Voici maintenant l’indication des œuvres d’art inspirées à divers auteurs par l’histoire de Noô :

Construction de l’arche, miniature d’un manuscrit grec du xive siècle, publiée par d’Agiiicourt (PeUUure, pi. lxii).

Noé faisant entrer sa famille et tes animaux dans l’arche, pierre gravée dans)e style antique, publiée dans le Thésaurus diplijchorum de Gori ;’tableaux d’un maître inconnu do l’école alleniaude du xvi» siècle (musée de Bruxelles), de Jacques Bassan (musées du Louvre, des Offices, de Madrid, de Dresdo),