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épisodes émouvants do la routo ; et souvent reproduit, c’est ia chasse aux bisons : l’immense troupeau donne le spectacle d’une mer animée. « ]/Indien et le bison, dit Frémont, sont la poésie du désert. » Passant la rivière Kansas, un des affluents de la Nebraska, le chef de la caravane suivit la route ordinaire des émigrants qui se dirigent vers l’Oiégon, une sinuosité à peine marquée sur les prairies et sur les rochers, mais semée d’ossements. Arrivé dans la vallée de la Nebraska, Frémont l’explora jusqu’au point où la rivière se bifurque ; il remonta l’une des branches jusqu’à la source, tandis qu’un de ses compagnons en faisait autant pour l’autre. Cette course l’amena en vue des montagnes Kocheuses. Un massif appelé la chaîne du Vent est une sorte de nœud d’où descendent quatre grands fleuves : le Colorado ou rivière Verte des Américains et là Colombie, qui se jettent dans le Pacifique ; le Missouri et la Nebraska qui vont, sur l’autre versant, se réunir au Mississipi. Frémont gravit l’iinmense muraille qui forme la charpente centrale, amoncellement de cimes neigeuses et de crêtes : l’une d’elles, le pic Frémont, a 13,570 pieds de hauteur. Retournant vers la Nebraska, il descendit le fleuve en canot ; il franchit les rapides et revint à Saint-Louis par le Missouri.

Lors de la deuxième expédition (1843), il fut chargé d’explorer l’Oregon et la Californie : une suite de 30 hommes lui fut donnée, Après avoir remonté le Kunsas et la rivière Républicaine, traversé la fertile contrée qu’arrose cette rivière, il remonta vers le col du Sud (South Pass), en suivant des plateaux montagneux. Après avoir franchi le col, il se dirigea vers le bassin du grand lac Salé, sol volcanique, alors non habité, mais très-fertile, recouvert de bois magnifiques et d’excellents pâturages. La rivière de l’Ours l’amena dans un Tac, aux eaux d’une extrême densité, et dont une gorgée peut suffoquer le nageur. Frémont prévit le prospère avenir de cette oasis, avant l’arrivée des mormons, •et celui de la Californie, avant la découverte de lor. Quittant les borda du lac, il entra dans les plaines de l’Orégon, remonta la branche méridionale de la Colombie, ou rivière Lewis, et s’engagea ensuite dans une contrée montagneuse où la végétation avait une grande vigueur. C’est le groupe des montagnes Bleues. Au sortir des montagnes Bleues, Frémont descend dans les riches prainos qui s’étendent jusqu’à la Colombie. Arrivé sur les bords du fleuve, il franchit la séné des rapides ou cascades, cherche, vers la limite méridionale du bassin, le fleuve Buenuvontura, indiqué par les anciens géographes, et continue de longer la sierra Nevada. Les Indiens indiquent par leurs signes quif n’y a pas d’issue. Dans cette position critique, Frémont se résout à franchir la chaîne pour descendre dans la Californie. Des marches forcées font parvenir la caravane, réduite à 25 hommes, au sommet de la cnalne centrale, t Roche sur roche, neige sur neige, » avaient dit les Indiens. Plus de vivres. Pendant neuf mois, Frémont resta en vue des neiges éternelles, ayant déjà parcouru 3,500 milles ; enfin, on découvrit, à 0,238 pteds d’altitude, la vallée du Sacrainento : une brise tiède, des arbres magnifiques, un printemps éternel annoncent un autre climat. Toiles avaient été les souffrances ressenties, qu’il y avait eu des cas do folie momentanée chez quelques hommes de 1 expédition.

En 1844, Frémont fit sa dernière reconnaissance. Après avoir étudié tout le pourtour du Grand-Bassin, il en parcourut l’intérieur et compléta la géographie de cette vaste région, la moins connue de toute l’Amérique du Nord. Il suivit sur toute la longueur la rivière Mary ou Humboldt, qui traverse la trrand-Bassin de l’est à l’ouest sur une très-grande étendue. La fertile vallée de cette rivière, qui sillonne des plaines de sable et prend sa source dans une chaîne de montagnes très-rapprochées du grand lac Salé, est devenue aujourd’hui la seule route des milliers d’émigrants ou de voyageurs qui vont en Oregon ou en Californie.

Frémont n’a pas écrit une relation coordonnée de ces campagnes géographiques, mais des rapports adressés au secrétaire de la guerre. Ces rapports fort intéressants ont été traduits en plusieurs langues.

Montagne (JjA)> étude par J. Michelet (186S). Cet ouvrage continue heureusement la série commencée par l’Oiseau, l’Insecte, la Mer. Cest encore le besoin de retremper dans la nature son âme attristée par les bassesses du second Empire qui a porté l’illustre écrivain à composer ce volume. « Dans le long combat de la vie, dit-i(, dans un temps de sombre attente, ce petit livre m’empêcha de descendre et me retint à mi-côte. Si j’avais suivi 1 homme seul, j’uurais faibli de tristesse. Lorsque dans l’étude humaine l’haleine allait me manquer, je touchais terra mater et reprenais mon essor. ■ Le livre de la Montagne est divisé en deux parties. Dans la première, l’auteur passe eu revue le mont Blanc et les glaciers, ces châteaux d’eau d’Europe. Il pét nètre ensuite dans l’rlelvéùe, le pays des lacs* puis nous ramène dans les hauts passages des Alpes italiennes.

Delà nous passons aux Pyrénées, riches de lumière, comme les Alpes de leurs eaux

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abondantes. Un chapitre fort intéressant est consacré par M.’Mieheletaux continents qu’il appelle les deux grandes montagnes du globe et dont il nous fait admirer l’harmonieuse dualité. Les affinités et les contrastes des continents sont décrits là de main de maître.

Puis, c’est le pôle avec ses montagnes de glace et ses aurores boréales, orages silencieux dont l’auteur donne une éblouissante description. Du pôle, nous passons d’un saut au tropique, des montagnes dé glace aux montagnes de feu, à Java, dont il énumère la végétation incendiaire.

On se repose ensuite dans la zone de paix, celle des prairies ; puis, s’élevant de nouveau, M. Michelet considère le majestueux amphithéâtre des forêts alpestres, commençant au châtaignier pour aboutir aux conifères neigeux.

La pensée de l’auteur voyage ainsi du Nord au Sud, de l’Orient à l’Occident, de l’ancien monde au nouveau, et donne la vie à tout ce qu’elle touche. Selon M. Michelot, cette idée de croire que seul l’homme sent et pense est un paradoxe du moyen âge et de la scolastique. Aux yeux du célèbre écrivain, le sentiment, la sensation et la pensée circulent dans les trois règnes de la nature. De la plaine comme de la montagne, de chaque partie de la création s’élève une voix grave ou légère, lugubre ou enjouée qui s’adresse à l’homme. C’était l’idée persane, l’idée égyptienne, l’idée syrienne, l’idée grecque. O est aussi l’idée de M. Miohelet : « Sur la montagne, dit-il, la vie paraît légère ; les lourds nuages de l’âme s’envolent sur ces hauteurs. Tout est petit en présence de ce grand livre vivant, imposant, si pur. Les livres même religieux, mystiques, ici sont de trop. Les religions spéciales ont la voix faible, souvent fausse, devant cette haute religion qui les domine. • Tout dans la Montagne, et en particulier la physionomie vive et saisissante du style, témoigne de la foi de l’auteur en ce qu’il écrit ; sans être obligé de partager ces croyances, le lecteur ne saurait refuser ses éloges au talent de l’écrivain. Micheiet possède à un haut degré l’art de donner à son style la forme qui lui plaît et qui convient, l’art de présenter, par des contrastes habilement ménagés, des tableaux tour à tour sombres, gracieux, grandioses ; des scènes de tristesse, de gaieté, d’horreur. Il en résulte une grande variété, qui se trouve accrue par le talent avec lequel il entremêle les descriptions, les réflexions générales, les récits, les anecdotes, les confidences autobiographiques. On lit avec le plus vif intérêt les Légendes des glaciers, Comment je fus inhumé pour reoivre (le chapitre de prédilection de l’auteur) ; les Fleuves Inn, Rhône, Jthiiij Beauté maternelle de l’Italie, Sociabilité aimable de nos plantes, le Hameau sibyllin^ qui évoque et guérit, le Châtaignier, le Hêtre, le Sapin, le Picea, le chapitre intitulé VEngadine, etc. Michelet trouve des accents éloquents pour faire connaître les services rendus et 1 influence exercée par les montagnes, les glaciers et les forêts. > Rien, dit-il, n’est comparable aux Alpes ; nul système de montagnes ne semble en approcher. Elles sont le réservoir de l’Europe, le trésor de sa fécondité. C’est le théâtre des échanges, de la haute correspondance des courants atmosphériques, des vents, des vapeurs, des nuages. L eau, c’est de la vie commencée. La circulation de la vie, sous forme aérienne ou liquide, s’accomplit sur ces montagnes. Elles sont les médiateurs, les arbitres des éléments dispersés ou opposes. Elles les accumulent en glacier, et puis équitablement les distribuent aux nations. On croit aujourd’hui dans les Alpes que les glaciers pendant sept ans avancent et pendant sept ans reculent. S’ils reculent, l’été est fort et la moisson abondante, les subsistances faciles, et l’aisance, « fissure la paix. S’ils avancent’, l’année est j froide, pluvieuse, les fruits peu mûrs, les blés 1 manquent et le peuple souffre. La révolution I n’est pas loin. Redoutable thermomètre sur lequel le monde entier, le monde moral et politique, doit toujours avoir les yeux. C’est sur le front du mont Blanc, plus ou moins chargé de glaces, que se lit le futur destia, la fortune de l’Europe et les temps de la paix sereine et les brusques cataclysmes qui renversent les empires, emportent les dynasties. » À un autre point de vue, Michelet voit dans la montagne un élément de régénération morale et littéraire : « Il ne faut pas emporter sur la montagne les grossiers esprits de la plaine, ni la littérature maladive, énervante de notre époque. Des écrivains, même éminents, des génies qu’on peut admirer par leurs artifices subtils, leur recherche, sont indignes d’être lus sur ces hauteurs. La grandeur austère des Alpes, la poésie immaculée do ces vierges sublimes doit tenir bien à distance nos faiblesses et nos romans. »

Sans négliger les grands travaux des géologues, qu’il a savamment compulsés et comparés, Michelet a surtout puisé dans ses connaissances personnelles ; il n’aime pas marcher à la suite. «Le présent volume, dit-il, sort en majeure partie de nos voyages mêmes et dit ce que nous avons vu. Il ne frra aucun tort aux grands labeurs scientifiques, aux travaux, si instructifs des Schacht ou des Schlagenweit. L’intérêt qu’il peut présenter, ce sont nos rapports d’amitié avec cette haute nature si grande, mais si indulgente, qui so révèle volontiers à ceux qui l’aiment beau MONT

coup. On verra à quel degré d’intimité nous admirent les patriarches des Alpes, les arbres antiques et vénérables, qu à tort on a crus muets. Nous restons reconnaissants de la faveur paternelle de ces augustes géants, ces monts sublimes, au sein desquels nous trouvâmes de si doux abris, qui si généreusement nous versaient aussi leur âme pacifique et profonde. »

Mon m g no (LETTRES ÉCRITES DB LA.), par

J.-J. Rousseau. V. lettres.

MONTAGNE (la), petit pays de l’ancienne France, dans la Bourgogne, compris aujourd’hui dans les départements de la Côte-d’Or et de l’Aube. Le lieu principal était Châtillonsur-Seine.

MONTAGNB VERTE (la), pittoresque colfine située à 4 kilom. de Vichy. C’est une des promenades les plus fréquentées par les buveurs d’eaux. Les sentiers par lesquels on gravit la côte traversent les plantations et les vignobles qui la couvrent et lui ont mérité sou nom ; une route a été récemment pratiquée pour les voitures-. Sur le sommet a été construit un restaurant élégant, entouré de jardins spacieux et ombragés qui s’étagent sur les pentes supérieures. Du sommet d une tourelle, l’œil embrasse un immense horizon : le bassin de l’Allier, les pics du Puy do Dôme, les crêtes des monts Dore blancs de neige, les montagnes du Forez ; aux pieds de la côte, la vallée de Vichy, Cusset et le panorama des pays situés de l’autre côté de l’Allier.

MONTAGNE D’OB (la), montagne dô Chine, située à 8 kilom. S.-O. de la ville de Tchin-Kiang-Fou, à i’E. de Nankin, et qui se prolonge jusqu au milieu de la rivière Kiang. Dans les grands vents, la mer remonte jusqu’à la Montagne d’Or et en isole le pic le plus élevé, qui semble vaciller au milieu des flots ; c’est a cause de cette particularité qu’elle a été aussi I appelée Feou-yu, ou le Jaspe flottant.

La Montagne d’Or a été longtemps une résidence d’été des empereurs de Chine. L’empereur Kien-long y lit bâtir un palais (1751) et vint y demeurer fréquemment. Il a daté de la Montagne d’Or un assez grand nombre de poésies.

MONTAGNE (VIEILLE-) V. MORBSNET.

MONTAGNE PELÉE, la plus élevée des hauteurs qui constituent les soulèvements volcaniques de l’Ile de la Martinique ; elle atteint 1,320 mètres d’altitude et est couverte en grande partie de forêts impénétrables.

MONTAGNE (Jacques de), magistrat français, né au Puy et qui vivait au xvte siècle. Avocat général à la cour des aides de Montpellier en 1555, il prit part à l’établissement de la Réforme, puis essaya, mais sans succès, de calmer les passions religieuses fort surexcitées. Il fut nommé président à la cour des aides en 1575 et reçut des lettres de noblesse peu d’années après, ce qui a fait supposer qu’il n’était pas un ardent protestant. On lui doit une Histoire de la religion de l’État de France, depuis la mort de Henri II jusqu’au commencement des troubles de 1560 (Genève, 1565, in-8o). C’est un fragment d’un ouvrage beaucoup plus considérable qu’il laissa en manuscrit, sous ce titre : Histoire de l’Europe depuis 1559 jusqu’en 1587,

MONTAGNE (Jean-François-Camille), botaniste français, né àVaudoy (Seine-et-Marne) en 1781, mort au même lieu en 1866. A quatorze ans, il entra dans la marine, prit part à l’expédition d’Égypte et, de retour en France en 1802, il se mit à étudier la médecine. Reçu deux ans plus tard chirurgien de marine, il fut d’abord attaché à l’hôpital militaire de Boulogne-sur-Mer, puis à l’armée de terre, et devint, en 1808, chirurgien-major d’un régiment du roi de Naples Murât, qui le nomma en 1815 chirurgien en chef de son armée. De retour en France en 1816, M. Montagne exerça son art à Paris jusqu’en 1819, époque où il rentra dans l’armée comme chirurgien-major. Il fit partie de l’expédition d’Espagne en 1823, devint en 1830 chef du service de l’hôpital militaire de Sedan1 et prit deux ans plus tard sa retraite. Pendant plus de vingt ans, le docteur Montagne s’adonna à l’étude microscopique des végétaux cryptogames, et il en décrivit près de deux mille espèces. En 1852, l’Académie des sciences l’admit au nombre de ses membres. Outre un grand nombre d’articles publiés dans le Dictionnaire d’histoire naturelle, de Ch. d’Oibigny, dans les Annales des sciences naturelles, le Recueil des savants étrangers, les Archives de botanique, etc., on lui doit : Huit centuries de plantes cellulaires exotiques nouvelles, dans les Annales des sciences naturelles ; t’hyces novse aut minus notiB, dans les Olia Hispanica de Webb (1839) ; Ptantx cellulares, dans la Phytographia Canariensis de Webb (1840) ; Mémoire sur le phénomène de la cotoralion des eaux de la mer Bouge (1844) ; Plantes cellulaires, dans le Voyage au pôle sud de Dumont d’UrviJle ; Cryptogames cellulaires, dans le Voyage de la Bonite (1844-1816) ; Algues, dans Y Exploration scientifique de l’Algérie (1S50) ; Sylloge générum specierumque cryplogamarum (Paris, 1S55, in-4o), ouvrage général sur la matière qui a fait le principal objet de ses études.

MONTAGNB (Matthieu), peintre et graveur flamand. V. Plattenberq.

MONTAGNÉA s. m. (ruon-ta-gné-a ; gn rail.)

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Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, établi pour des arbrisseaux du Mexique, comprenant une dizaiDe d’espèces. Il Genre de champignons créé pour une espèce qui croit dans les sables du littoral de la Méditerranée, en France et en Algérie.

— Encycl. Ce genre est surtout connu par une belle espèce, introduite depuis quelques années dans nos jardins. Le montagnéa à feuilles de berce est un sous-arbrisseau à tige robuste, à quatre angles mousses, ponctuée de blanc, rarement rameuse ; ses feuilles opposées, velues, sont longues d’environ om,70 ; elles se divisent en lobes larges et inégalement sinués, et sont munies de sortes d’oreillettes foliacées à leur base. Les fleurs sont disposées en capitules jaunes au centre, blancs au pourtour, et dont la réunion constitue un corymbe terminal ; elles paraissent en hiver. Cette plante, originaire du Mexique, est cultivée dans nos serres et se multiplie de boutures herbacées. Au mois de mai, on peut la mettre en plein air et elle figure très-bien parmi les plantes dites à grand feuillage, qui sont fort à la mode aujourd’hui.

MONTAGNETTE s. f. (mon-ta-gnè-te ; gn mile. — dimin. de montagne). Fum, Petito montagne.

MONTAGNEUX, EUSE adj. (mon-ta-gnen, eu-ze ; gn mil. — rad. montagne). Où il y a beaucoup de montagnes : Pays montagneux. Province, région montagneuse. La Grèce est un petit pays montagnbux, entrecoupé par la mer, à peu près de l’étendue de la GrandeBretagne. (Volt.)

— Syn. Montagneux, moniueax. Un pays montagneux est élevé, il fait partie d’une montagne, on l’oppose a un pays bas ; ou bien c’est une région d’une étendue considérable dans laquelle on remarque plusieurs chaînes de montagnes. Un pays montueux est beaucoup moins vaste ; le niveau général peut en être très-peu élevé, mais on y trouve ça et là des collines, des monts qui rendent sa surface très-inégale.

MONTAGN1NI (Charles-Ignace), comte DB Mfrabello, diplomate piémontais, né à Trino (Montfenat) en 1730, mort à Turin en 1790. Il était depuis trois ans docteur en droit lorsque, en 1755, le comte Martini de Cigala le chargea de se rendre à Vienne, en Autriche, pour y liquider la succession du général Baloria. L’habileté dont il fit preuve dans cette mission engagea le comte Canule, ambassadeur de Sardaîgne à Vienne, à le prendre pour secrétaire. Il rendit dans ce poste des services que le roi Victor-Amédée III récompensa en lui conférant le titre de comte do Mirabello (1773). Depuis lors, il devint successivement ministre plénipotentiaire près do la diète de Ratisbonne (1775), près du sta- " thouder Guillaume V (1778), vice-président des archives de la cour à Turin (1790) et chevalier de Saint-Maurice. Indépendamment d’un grand nombre d’ouvrages inédits, conservés à la bibliothèque royale de Turin, on a de Montagnini divers écrits, parmi lesquels nous citerons : Pro monarchia (Vienne, 1755) ; Essai sur l’avantage de connaître le caractère des peuples et leurs goûts pour le gouvernement d’un État (1736) ; Essai pour servira l’étude du droit de la nature et des gens (1759) ; Sur la politique en général (1762) ; Réflexions sur les voyages politiques d’un prince (1765) ; Sur i’exequatur des bulles des papes (1769) ; Essai sur la tactique moderne (1782), etc.

MÛNTAGNON.ONNEs. (mon-ta-gnon, o-no

— rad. montagne). Géogr. Nom donné aux habitants d’une montagne voisine de Neuchâtel, en Suisse.

MONTAGNY (Étienne), sculpteur français, né à Saint-Étienne (Loire) en 1816. Élève de Rude et de David d’Angers, il débuta au Salon en 1849, par un Saint Louis de Gonzague qui lui valut une 3° médaille. En 1850, il exposa la Vierge, le Buste de Claude Esclée, J/llo Eslher ; en 1852, l’Abbé Lyonnet ; en 1853, l’Enfant prodigue, œuvre fort remarquable, et J.-B. Thiollier. M. Montagny envoya a l’Exposition universelle de 1855 la Reine du ciel et plusieurs des ouvrages exposés par lui précédemment : un Louis IX et un Buste d’enfant (1857) ; la Vierge et YEnfant Jésus (1859) ; un groupe représentant Psyché surprenant l’Amour endormi (18G5), qui reparut à l’Exposition universelle de 1SC7, avec un Saint François d’Assise ; le Génie de la métallurgie (1870), statue de fonte, destinée à la place de l’Hôtel-de-Ville de Saint-Étienne ; Mater Dei (1872), statue en fonte ; un portrait-médaillon en marbre et un buste en plâtre (1873), etc.

M. MoiHiigny a obtenu en 1853 une 2e médaille, en 1855 une 30, en 1857 une ire et une 30 à l’Exposition de 1867. C’est un artiste laborieux, d’un talent réel, qui exécute ses œuvres avec le plus grand soin, mais qui manque de puissance et d’originalité.

MONTAGR11ÎR, bourg de France iDordogne), chef-lieu de cant., an’ond. età 14 kilom. E. de Ribérac, près de la rive droite de la Dronnej pop. aggl., 165 hab.— pop. tôt., 70t hab.

MONTAGU, terre seigneuriale située dans le diocèse de Chalon. Elle devint l’apanage d’Alexandre de Bourgogne, fils puîné de Hugues III, duc de Bourgogne, et d’Alix de Lorraine. Cet Alexandre, mort en 1205, fut père, entre autres, de Gui de Montagu, évêque, comte de Chalon, et d’Eudes, seigneur mj