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Virginie, où il devint juge de paix, puis alla vivre près de son gendre à New-York. On prétend qu’il mourut pauvre et qu’il quitta la présidence couvert de dettes ; cependant il est juste d’ajouter que le congrès reconnut son dévouement et sa probité en lui accordant de justes dédommagements pécuniaires pour les avances qu’il avait été obligé de faire pendant la guerre.

« Comme militaire, dit M. Dezos de La Roquette, Monroe a montré du talent et de la bravoure ; comme administrateur et comme homme d’État, il s’est distingué par la suite et l’énergie des mesures qu’il a fait adopter. Ce fut à ses négociations, secondées par l’extrême désir du premier consul d’empèchor que la Louisiane ne tombât au pouvoir de 1 Angleterre, que les États-Unis durent la cession de cette belle et importante province. C’est encore à lui qu’ils doivent l’acquisition de la Floride (1821). Pendant sa présidence, l’état de l’armée de terre et de la marine fut amélioré ; plusieurs établissements, parmi lesquels on peut citer les chantiers de construction, les fabriques d’armes, les routes, etc., reçurent aussi de notables améliorations, et l’on s’occupa sérieusement des fortifications, dont Monroe avait eu le bon esprit de confier la direction au général français Bernard. Il fit enfin voter des pensions aux soldats qui avaient servi dans la guerre de la Révolution, et accorder à La Fayette la récompense des services qu’il avait rendus aux États-Unis.

Monroe (DOCTiîiNii). Cette doctrine célèbre, qui doit son nom au président des États-Unis Monroe, et dont il a été si fréquemment question en France lors de notre malheureuse expédition au Mexique, est devenue la règle fondamentale de la politique de la grande république américaine à l’égard des puissances étrangères qui voudraient intervenir dans les affaires du continent américain. Voici à quelle occasion elle se produisit.

En 1823, l’Europe était en pleine réaction absolutiste. M. Rulh, ministre des États-Unis à Londres, écrivit au président Monroe pour l’informer de ce qui se passait sur le vieux continent : l’Autriche, la Russie, la Prusse et la France, qui composaient la Sainte-Alliance, étaient résolues à rétablir le despotisme en Europe et à contenir Riego et les libéraux Espagnols. Les choses ne devaient pas s’arrêter là : les puissances alliées, afin d’apaiser leur soif «d’ordre et de justice, ■ avaient également résolu de sauver de l’abîme la jeune et inexpérimentée Amérique, do rétablir l’empire castillan dans le nouveau monde et, modernes Hercules, de terrasser par tous les moyens possibles tout État qui oserait invoquer le droit qu’ont les peuples de se gouverner à leur guise. En présence de cet état de choses, l’opinion publique s’émut vivement aux États-Unis. Le président Mbnroe, s’étant adressé à Jefferson pour lui demander son avis sur la politique à suivre en cette occurrence, reçut de lui une longue lettre, où se trouve le passage suivant : « Noire première maxime fondamentale doit être de ne jamais nous laisser entraîner dans les querelles qui troublent l’Europe ; la seconde, de ne pas souffrir que l’Europe se mêle de-s affaires de ce côté-ci de l’Atlantique. L’Amérique, au nord comme au sud, a des intérêts tout à fait distincts de ceux de l’Europe et, qui lui appartiennent en propre. 11 faut donc qu’elle ait un système à elle ot séparé de celui de l’ancien continent. Tandis que ce dernier travaille à devenir le repaire du despotisme, tous nos efforts doivent tendre à faire de notre hémisphère le séjour de la liberté. » ’Dans ces quelques lignes se trouve résumée toute la doctrine de non-intervention que Monroe formula dans son message adressé au congrès le 2 décembre 1823. « Nous devons à notre bonne foi, dit-il, aux relations amicales qui existent entre les États-Unis et les puissances européennes, de déclarer que nous considérons toute tentative de leur part d’étendre leur système à quelque partie de cet hémisphère comme dangereuse pour notre tranquillité et pour notre sûreté. En ce qui concerne les colonies et les dépendances actuelles des puissances européennes, nous ne sommes pas intervenus et nous n’interviendrons pas dans leurs affaires. Mais quant aux pays qui ont proclamé leur affranchissement, qui l’ont maintenu et dont nous avons reconnu l’indépendance, après de mûres réflexions et d’après les principes de la justice, nous ne pourrions envisager l’intervention d’un pouvoir européen quelconque, dans le but de les opprimer ou de contrôler en aucune manière leur destinée, que comme la manifestation de dispositions hostiles envers les États-Unis. » Et il ajoutait : ■ Il est impossible que les alliés étendent leur système politique h aucune partie de l’un des continents américains sans mettre en danjjer notre bonheur et notre tranquillité, et personne ne peut croire que nos frères du Sud accepteraient d’eux-jnêmes l’établissement de ce système. Il est donc impossible que nous restions spectateurs indifférents dune telle intervention, sous aucune forme qu’elle se produise. ■

Ces paroles répondaient tellement au sentiment public dans le pays libre auquel elles s’adressaient, qu’elles furent universellement acceptées. La déclaration de Monroe pouvait toutefois n’être considérée que comme une

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opinion individuelle. Les républiques de l’Amérique du Sud se chargèrent de lui donner une sanction en l’érigeant en règle de droit public. Dans le congrès convoqué à Panama en 1826, les délégués de ces républiques protestèrent contre toute intervention éventuelle de l’Europe et affirmèrent la doctrine do Monroe par une déclaration solennelle.

Aux États-Unis, cette doctrine reçut une éclatante consécration en 1853, à l’occasion des conflits survenus en Amérique, et dans l’appréhension d’une guerre entre l’Amérique et 1 Angleterre, le congrès de Washington se rangea tout entier a l’opinion de M. Seward, qui s’exprima ainsi : « Je suis radicalement opposé, opposé en tout temps, maintenant, désormais et pour toujours, en dépit des périls et des éventualités possibles, atout projet de n’importe quelle puissance étrangère sur les États de ce continent. » Enfin, ce fut de nouveau au nom de la doctrine de Monroe que le président des États-Unis protesta d’abord contre l’établissement d’un empire au Mexique par le gouvernement français et amena ce dernier, sous le coup d’une menace de déclaration de guerre, à retirer ses troupes du Mexique (1867).

MONROSE (Claude-Louis-Séraphin Barizain, dit), comédien français, né à Besançon le 6 décembre 1784, mort à Paris le 20 avril 1843. Il était voué dès sa naissance à la carrière dramatique. Son père était chanteur, sa sœur jouait les ingénues, et une desestantes les premiers rôles du drame. Au sortir d’études ébauchées au collège de Chartres, il vint sjexercer au Théâtre des jeunes artistes, vers l’âge de quatorze ans, et l’originalité de son jeu fut remarquée. Dubois, qui fut un moment directeur de l’Opéra, puis propriétaire de la Gatté, composa pour lui un vaudeville, Cassandre tout seul, où débuta le jeune Monrose, qui de là passa au théâtre Montansier, puis alla en province, à Bordeaux et k Nantes, jouer les Scapins et les Crispins, ses rôles de prédilection. Il suivit, à Turin, pendant l’occupation française, une troupe dirigée par Mlle Raucourt, passa par Florence et rentra en France en !8U, après une absence de six années. Il s’arrêta à Lyon et y donna quelques représentations. Son talent était alors dans toute sa force : l’effet qu’il produisit étendit la réputation de l’artiste jusqu’à Paris, d’où lui vint bientôt un ordre de début pour la Comédie-Française ; le 23 avril 1815, Monrose se présenta sur notre première scène littéraire sous les traits de Mascarille, dans VEtourdi de Molière, et développa toutes ses brillantes qualités, qu’il soutint encore dans le Pasquin, du Dissipateur ; Dubois, des Fausses confidences ; Scapin, des Fourberies de Scapin ; Crispin, de Crispin rival de son maître ; Hector, du Joueur, r Crispin, du Légataire uniaerset ; Sosie, d’Amphitryon ; Labranche, de Crispin rival de son maître, etc. Admis pensionnaire, puis sociétaire, Monrose devint libre de paraître dans tous les rôles de son emploi, et se mit presque au premier rang par la vérité de son jeu, qu’il gâta malheureusement quelquefois par l’exagération de la charge. Sa taille était trop petite pour les valets de la grande livrée ; mais il avait un bon masque et de la verve comique. Il créa avec beaucoup d’originalité un grand nombre de rôles dans les pièces en vogue de son époque et dans la plupart des ouvrages classiques. Monrose déployait autant de zèle que de talent ; il était toujours sur la brèche, aux dépens parfois de sa santé ; aimant son art avec passion, il ne pouvait modérer une ardeur qui lui devint funeste. Vers la fin de 1840, il éprouva les premières atteintes d’une maladie qui attaqua d’abord sa mémoire et sa présence d’esprit ; malgré des efforts inouïs, il ne pouvait plus parvenir à savoir ses rôles. Le 7 janvier 1843, l’excellent comédien d’autrefois donna au Théâtre-Français sa représentation d’adieu ; Monrose parut pour la

dernière fuis dans le rôle de Figaro, du Barbier de Sëuille. Privé de la mémoire et de la raison, il n’était parvenu à retenir le texte d’un rôle qu’il avait joué tant de fois que grâce aux soins excellents et à la sollicitude du docteur Blanche. On arriva pourtant sans encombre jusqu’à la fin de la pièce, dans laquelle Duprez avait consenti à chanter dans la coulisse, au lieu et place d’Alraaviva, la romance de Paisiello. Monrose mourut quelques mois après.

En dehors des rôles comiques du répertoire, voici la liste des principales créations de Monrose : Eugène, dans le Médisant, de Gosse ; Frontin, du Mari et l’Amant, de de Vial ; Germain, de la Jeune femme colère, d’Étienne (reprise) ; Ambroise, de Valérie, de Scribe et Mélesville ; Valentin, dans l’École des vieillards, de Casimir Delà vigne ; Germon, de l’Agiotage, d’Einpis ; Després, des Trois quartiers, de Picard et Mazères ; M. de Vertpré, du Mari de la veuve ; Verdier, de la Mère et la Fille ; Bernardet, dans la Camaraderie, de Scribe ; Crispin, de l’Obstacle imprévu, pièce de Destouches, réduite à trois actes par Louis Monrose et Hippolyte Hostein ; M. Monguillurd, dans la comédie do Rozier.

MONROSE (Antoine-Louis, Barizain, connu sous Je nom de Louis), fils du précédent, comédien français, né à Paris en 1809. Il débuta eu 1833, au Théâtre - Français, dans les rôles de premier comique, ne réussit pas et, après une tournée en province, revint

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à Paris, en 1841, jouer à l’Odéon, devant des spectateurs dont l’indulgence n’est pas précisément le défaut. La verve de l’artiste, le mordant de sa diction, l’aisance et l’originalité de son jeu furent appréciés ajuste titre. Il se révêla de plus comme auteur dramatique par plusieurs ouvrages très-agréables. En 1844, il reprit ses pérégrinations en province. Le 30 août 1845, il débutait au Vaudeville qu’il abandonna bientôt pour reparaître aux Français en juin 1S46, puis il prit la direction du théâtre de Nîmes ; il se maria dans cette ville avec MHo Drouart, cantatrice estimable. Las de ses continuels voyages, Louis Monrose rentra à l’Odéon en 1847. Il fut accueilli comme l’enfant prodigue par un public qui avait conservé son souvenir. En 1850, il débuta, pour la quatrième fois, à la Comédie-Française, où il obtint enfin l’approbation des vieux habitués, quoiqu’il exagérât encore la tendance vers la charge que l’on reprochait à son père. « Porté par son goût vers lesexcentricitésetleburlesque, où le sert jusqu’à l’excès un physique sardonique, cet acteur, dit un critique, réussit surtout dans les Crispins, les Frontins et les autres personnages de charge ou de convention. » Ce jugement est sévère. Louis Monrose était excellent dans le rôle de Basile, qu’il alla jouer sur presque tous les théâtres de France. Comme autour dramatique, il a composé les pièces suivantes : l’Obstacle imprévu, comédie en prose, de Destouches, réduite à trois actes, en collaboration avec M. Hippolyte Hostein (Comédie-Française, 3 octobre 1S38) ; un Comique à la ville, comédie en un acte et en prose (Odéon, 31 janvier 1845) ; la Couronne de France, comédie en trois actes et en vers, avec M. Hippolyte Lucas (Odéon, G novembre 1847) ; les Viveurs de la Maison-d’Or, comédie en deux actes et en prose, avec Armand Durantin (Odéon, 7 mars 1849) ; Figaro en pi-ison, comédie en un acte et en prose, avec Lesguillon (Comédie-Française, 9 février 1850) ; Mon ami Babolin, comédie-vaudeville en un acte, avec Mme Achille Comte (théâtre du Gymnase, 13 mai 1S51). On lui doit, de plus, quelques chansons et poésies diverses, recueillies sous le titre de Petites satires (1870, in-18).

Voici la liste de ses principales créations comme acteur : Charles, dans Louise de Lignernlles (rôle secondaire) ; Léonard Thierry, dans le Voyage à Pantoise, de MM. Alph. Royer et Gustave Vaez ; Salmon, du Baron de Lu fleur, de M. Camille Doucet ; Paris, de la Ciguë, de M. Emile Augier ; le docteur ûélestus, dans liomulus, dAlexandro Dumas (il y montra un naturel exquis et une ingénuité de sentiment bien rare chez un comique) ; Villerbeck, de la Czarine, de Scribe ; Dubreuil, dans un Jeune homme qui ne fait rien, de M. Legouvé ; Bridaine, de On ne badine pas avec l’amour, d’Alfred de Musset ; Basile, dans le Barbier de Séville. — Un autre fils de Antoine-Louis Monrose, Eugène Monrose, né en 1815, a fait une courte apparition au Théâtre-Français en 1852, dans le rôle de don Juan. d’Autriche et n’a pu arriver à se faire admettre comme pensionnaire. Il a joué depuis sur quelques scènes du boulevard.-Sa fille, Mlle Mourose, née en 1838, s’est fait, comme cantatrice, une certaine réputation dans une courte carrière théâtrale. Après avoir étudié le chant sous la direction de Duprez, elle débuta au théâtre de l’OpéraÛomique le 22 septembre 1859, par le rôle de la reine Elisabeth, dans lo Songe d’une nuit d’été, opéra de M. Ambroise Thomas. « De très-beaux yeux, une physionomie intéressante et une bouche un peu sérieuse font de Mlle Monrose une femme charmante qui dispose immédiatement le public en sa faveur, disait P. Scudo. Sa voix est un soprano aigu, d’une étendue de deux octaves, qu’elle parcourt avec intrépidité par une vocalisation sûre et vigoureuse. » Pendant huit ans, ÎI’10 Monrose a tenu dignement à l’Opéra-Comique l’emploi de première chanteuse. Son talent original s’accommodait surtout des créations qui permettent à une artiste de rester elle-même sans s’inquiéter des traditions. Elle a quitté la scène vers 1867. Voici la liste de ses principales créations : la marquise, du Bornait d’Elvire, opéra d’Ambroise Thomas ; Olga, de la Circassienne, opéra d’Aubjr ; la marquise de Richmond, dans le Joaillier de Saint-James, opéra de Grisar ; le "Trésor de Pierrot, opéra de M. Gautier.

MONROVIA, ville de la Guinée septentrionale, ch.-l. de la république noire de Libéria, à l’embouchure du Mesurado, à 400 kilom. S.-O. de Freetown, par 6° 10’ de lat. N. et 12° 44’ de long. O. ; 8,000 hab. Ainsi nommée en l’honneur du président Monroe. Fondée en décembre 1S21, elle a eu à souffrir des attaques des naturels, mais à présent elle s’agrandit de jour en jour.

MONS s. in. Cnonss). Abréviation de Monsieur ou de Monseigneur : jVoms n’avons rien à nous dire, noua de Lépine ; j’ai affaire, et je vous laisse. (Mariv.) 'Toi, mons Liberl, gros sac d’écus, tu veux attendre ? (F. Soulié.) Vous êtes, moiis Picard, tro^ par leur aveu moi.

Al. Du val.

— Hist. Titre d’honneur dont le roi se servait à l’égard des évêques et des archevêque : Mons Véuèque. Mons l’archevêque.

MONS s. m. (monss). Connu. Charbon do Mons en Belgique : Brûler du mons. Le mons est bon pour ta forge.

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MONS, village et comm. de France (Var), canton de Fayence, arrond. et à 33 kilom, de Draguignan, sur une éminence ; 973 hab. Aux environs du’ village, à 40 mètres de hauteur au-dessus du torrent de la Siagne, s’ouvre une grotte dont l’entrée est formée par une sorte de vestibule de 4 mètres de hauteur. La grotte mesure 185 mètres de longueur. Les voûtes sont chargées de stalactites. Au-dessous de Mons se trouve le barrage établi par. les Romains sur la Siagne et la prise d’eau de l’aqueduc de Fréjus. Ce gigantesque aqueduc, que l’on peut suivre encore dans la plus grande partie de sa longueur, traversait un tunnel pratiqué dans la roche vive et mesurant 50 mètres de longueur, 4 mètres de largeur et 25 mètres de hauteur.

MONS, en latin Castri locus, Montes Bannoniœ, en flamand Bergen, place forte do Belgique, ch.-l. de la province du Hainaut, sur la Trouille et le canal de Condé, à 52 ktlom. S.-O. de Bruxelles, par 50° 23’ de lat. N. et 1» 35’ de long. E. ; 27,000 hab. Cheflieu de division militaire, arsenal. Tribunal civil, criminel et de commerce. Collège ; école provinciale des mines ; Académie de dessin et d’architecture. Société des sciences, des arts et des lettres ; cabinet de minéralogie ; riche bibliothèque. Fabrication de coton, velours, dentelles, basins, mousselines brodées, draps communs, siamoises, savon, armes, pipes de terre ; tanneries, nombreuses brasseries ; fonderies de cuivre ; chantiers pour la construction des bateaux. Grand commerce de houblon, lin, chanvre, céréales, pierre meulière, marbre, bestiaux et chevaux. Outre cette variété de produits manufacturés et l’activité de son commerce, Mons possède une autre source de richesses : c’est l’exploitation des riches bassins houillers qui entourent la villa et qui produisent annuellement environ 20 millions d’hectolitres de houille, dont la plus grande partie s’exporte en France. La ville de Mons est divisée en deux parties par la Trouille : l’une s’élève en amphithéâtre sur une colline assez escarpée, au sommet de laquelle est un château fort ; l’autre s’étend dans la plaine ; elles communiquent entre elles par quatre ponts et sont entièrement comprises dans le système de fortifications qui entourent la ville. Ces fortifications, qui font de Mons une des plus fortes places de guerre des temps modernes, figurent un polygone flanqué de 14 bastions entourés de fossés profonds, qui peuvent facilement être remplie d’eau. On entre dans la ville par six portes, l’intérieur est assez agréable. Les rues, quoique sinueuses, sont larges, propres et Dieu pavées ; elles aboutissent à plusieurs places publiques, dont quelques-unes sont assez belles. Mons renferme quelques monuments dignes d’attention, notamment l’église de Sainte-Waudru, un des plus beaux édifices religieux du style ogival que possède la Belgique. Elle occupe l’emplacement d’une église fondée au vue siècIV, réédifiée en 1113 et détruite par un incendie. La construction de l’église actuelle dura plus d’un siècle et demi. Le chœur est la partie la plus ancienne. La grande nef ne fut terminée que vers la fin Uu xvio siècle. L’édifice a, sous clef de voûte, 241",50 d’élévation ; la longueur du vaisseau est de lOS^oo et sa largeur de Ssm^â. Ce vaisseau est un chef-d’oeuvre de hardiesse, d’élégance et de légèreté. La couleur foncée que le temps a donnée à la pierre de cnli : airû bleu qui revêt l’intérieur et les verrières de couleur, qui régnent seulement à partir des transsepts, donnent à cette église un aspect sombre et mystérieux. Les fenêtres du chœur resplendissent de vitraux magnifiques ; ils représentent : le Crucifiement, Maximilien d’Autriche et Marie de Bourgogne, avec leurs deux fils, Philippe le Beau et François. On remarque, en outre, à l’intérieur de l’édifice, un autel gothique en pierre, très-finement sculpté, et des bas-reliefs dignes d’attirer l’attention.

L’église de Sainte-Elisabeth, commencée en 1516, terminée en 1588, rebâtie sur un autre plan en 1722, offre un choquant mélange du style gothique et du style corinthien.

L’hôtel de ville, construit en 1458, sur la Grande-Place, est un élégant édifice, dont la façade est percée d’un double rang de fonê-tr* !s ogivales en accolade, et entre lesquelles existent des niches qui ont perdu leurs dais et leurs statues.

La tour du Beffroi, bâtie en 1662 par les Espagnols, occupe le sommet de la colline sur laquelle est assise une partie de la ville. Elle présente trois étages de différents ordres d’architecture.

Nous signalerons aussi : le palais de justice, bel édifice moderne ; le théâtre, dont la façade est d’ordonnance ionique au rez-dechaussée et d’ordonnance corinthienne au

premier étage ; la bibliothèque publique, qui compte environ 14,000 volumes ; le collège ; l’école des mines ; le musée, récemment créé ; l’Académie de dessin ; la promenade du Petit-Parc et celle qui a été établie sur l’emplacement des anciens remparts.

Mons occupe l’emplacuinent d’un camp romain dressé par César et occupé plus tard par le frère de Cicéron, qui y fut assiégé par Ambiorix, chef dos Eburons. Au vmo sièele, sainte Waltrude y construisit un monastère, qui attira autour do ses murs un assez grand nombre d’individus, empressés de jouir de la protection spirituelle et temporelle d’un grand