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Bon style que dans ses idées, fut écrit en quelque sorte comme s’il eût été’un journal français, publié à Versailles par des Français et rédigé par des Français. Sa partie officielle seule n a pu-dissimulcrson origine : elle n’enregistre que les victoires prussiennes et les édus prussiens... Le lecteur et l’historien y trouveront la réunion la plus complète et la plus utile, pour leurs études ou pour leurs travaux, de toutes les pièces défavorables qui ont pu être publiées contre nous... Voyez en tête de presque tous ses numéros s’étaler pompeusement les télégrammes victorieux annonçant le chiffre de nos canons pris, de nos hommes tués et de nos soldats prisonniers. Puis lisez, non sans une véritable indignation patriotique, ces décrets de préfets, de ministres ou de généraux allemands, décrets concernant des Français et, hélas ! exécutoires en plein territoire français ! Et ensuite la série de ces articles.multipliés, empruntés à toutes les sources hostiles à la France et présentant au lecteur les tableaux les plus décevants et les prévisions les plus sombres, annonçant la défaite comme inévitable, la famine comme certaine et la chute do Paris, la grande ville et le dernier rempart de notre défense et de nos libertés, comme infaillible et prochaine. «

Le Moniteur prussien renferme un très-grand nombre de documents fort curieux. Il faut citer à part une série de télégrammes Secrets adressés à l’empereur au commencement de la guerre et trouvés par les Prussiens au palais de Saint-Cloud, des listes de soldats français prisonniers en Allemagne et qui se sont évadés du lieu de leur internement, des rapports militaires, un journal quotidien de In guerre, des appréciations presqu’au jour le jour de tous les journaux étrangers sur la situation militaire et politique des belligérants, etc. Triste journal ! en somme, « dont je souhaite, ajoute en terminant M. Georges d’Heylli, que la lecture, en dehors de son véritable intérêt historique, in ;spire à tout Français le profond dégoût qu’elle m’a fait éprouver... »

MUNITION s. f. (mo-ni-si-on — lat. monitio ; de monere, avertir). Avis, avertissement. Il Peu usité.

— Dr. canon. Avertissement juridique fait au nom de l’évêque, et répété trois fois avant de procéder’ a l’excommunication. Il Publication d’un monitoire.

— Encycl. Les monitions, dans l’Église primitive, étaient purement verbales et avaient lieu sans formalités ; la disposition des anciens canons ne leur en donnait pas moins d’effet. Celui qui aurait méprisé ces monitions était de plein droit privé de son bénéfice.

On faisait déjà des monitions vers 630, ainsi que nous l’apprend un, concile tenu à cette époque dans la province de Reims. Mais les formulités judiciaires dont on acecompagnait ordinairement ces monitions ne furent introduites que par le nouveau droit canonique. On les attribue ’à funocent III, qui monta sur le saint-siége en 1198.

La concile de Trente voulait que ces monid’oiis se rissent sans éclat, lorsqu’il dit que la correction des mœurs des personnes ecclésiastiques appartient aux évêques seuls, qui peuvent, sine strepitu et figura judicii, rendre des ordonnances ; mais la crainte que les supérieurs ne portassent leur autorité trop loin, ou que les inférieurs n’abusassent de la douceur de leurs juges, fit astreindre en France les ecclésiastiques à observer certaines règles dans ces procédures et condamnations.

Quoique toutes les personnes ecclésiastiques fussent sujettes aux mêmes lois, le concile de Trente fait voir que les bénéficiers, pensionnaires ou employés à quelque office ecclésiastique étaient obligés, encore plus étroitement que les simples clercs, à observer ce qui était prescrit dans les canons ; c’est pourquoi il voulait que les ecclésiastiques du second ordre, bénéliciers, pensionnaires ou ayant emploi et offices dans l’Église, lorsqu’ils étaient connus pour concubiuaires, fussent punis par la privation pendant trois mois des revenus de leurs bénéfices après une monition, et que ces fruits fussent employés en œuvres pies ; qu’en cas de récidive, après la seconde monition, ils fussent privés du revenu total pendant le temps qui serait fixé par l’usage des lieux ; et après la troisième monition, en cas de récidive, qu’ils fussent privés pour toujours de leurs bénéfices, ou enfin déclarés incapables de les posséder jusqu’à ce qu’ils parussent s’être amendés ou qu’ils en eussent été dispensés ; que si, après la dispense obtenue, ils tombaient dans la récidive, ils fussent atteints d’excommunication et de censures et déclarés incapables de jamais posséder aucun bénéfice. Le même concile voulait, à l’égard des simples clercs, qu’après les monitions, en cas de récidive, ils f u3sent punis de prison, privés de leurs bénéflces^dèclarés incapables de les posséder et

d’entrer dans les ordres.

Ces monitions canoniques pouvaient cependant être encore faites de deux manières. La première se faisait verbalement, par l’évêque

on par un autre supérieur, dans le secret, suivant le précepte de l’Évangile ; c’était celle dont les évêques se servaient le plus ordinairement. La seconde espèce de monition était celle qui se faisait par des actes judiciaires, par ordre de l’évêque ou de l’official, à lare MONI

quête du promoteur ; c’était la plus sûre et la plus juridique. Les évêques ou le promoteur devaient, avant de procéder aux monilions, être assurés du fait par des dénonciations en forme, à moins que le fait ne fût venu à leur connaissance par la clameur publique. Le promoteur pouvait alors porter plainte à l’official, faire les monitions et informer ensuite, suivant l’exigence des cas. Après la’première monition, le délai expiré, on pouvait continuer l’information sur la récidive^ L’official, sur les conclusions du promoteur, rendait un décret qu’on signifiait avec la troisième monition. Si, après, l’interrogatoire, l’accusé obéissait aux monitions, les procédures en restaient la. Mais si l’accusé persévérait dans ses désordres, on continuait l’instruction du procès à l’extraordinaire. La preuve par témoins était admise quand les monitions n’étaient que verbales, lorsque l’accusé les déniait. On faisait d’ordinaire trois monitions avant de lancer l’excommunication.

MONITOIRE s. 'm. (mo-ni-toi-re— lat, monitorius, de monere, avertir, qui avertit), Dr. canon. Lettres d’un officiai obligeant, sous des peines ecclésiastiques, tous ceux qui sont instruits d’un crime ou d’un fait dont l’auteur est inconnu, à venir révéler les détails qu’ils savent : Publier un monitoire. Décerner un monitoire. Fulminer, jeter, lancer un monitoire. Il Avertissement donné au prône par un curé, dans le même but. Il Citation juridique, f ; iite sous peine d’excommunication. It Avertissement qui précède l’excommunication, et fjui doit être donné, à trois reprises différentes, à la personne qu’il s’agit d’excommunier.

— Fam. Avertissement : Il oublia de payer soti chirurgien, malgré de fréquents mONitoires, et il finit enfin par oublier qu’il ne l’avait pas payé. (Grimm.)

— Adjectiv. : Lettres monitoirks.

MON1TOR s. m. (mo-ni-tor — mot lat. qui signif. celui qui avertit). Erpét. Genre de sauriens de taille moyenne, qui passent pour prévenir l’homme de l’approche des crocodiles.

— Mar. Nom donné, depuis la guerre d’Amérique, à des navires de guerre dont la quille est complètement immergée, et qui sont munis d’une tour mobile armée d’un très-gros canon.

— Encycl. Erpét. Les monitors présentent les caractères généraux des sauriens, et particulièrement des lézards, dont ils ne se distinguent guère que par leur grande taille et l’absence de dents palatines. Ils se divisent en trois groupes principaux : les dragonnes, pour lesquelles nous renverrons à farticle spécial, les monitors proprement dits, varans ou tupinàmbis, et les sauvegardes.

Ce genre, ainsi circonscrit, se distingue par les nombreuses et petites écailles qui garnissent la tête, le ventre, les membres et la queue, et par une sorte de carène plus ou moins développée qui surmonte ce dernier organe ; ces écailles présentent parfois des teintes assez vives. « La manière dont elles sont colorées, dit Lacépède, dor.ae au tupinàmbis une sorte de beauté ; son corps présente de grandes taches ou bandes irrégulières d’un blanc assez éclatant, qui le font paraître comme marbré et forment même sur les côtés une espèce de dentelle : mais en le revêtant de cette parure agréable la nature ne lui a fait qu’un présent funeste ; elle l’a placé trop près du crocodile, son ennemi mortel, pour lequel l’éclat de la couleur doit être comme un signe qui le fait reconnaître de loin. Il a en eûet trop peu de force pour se défendre contre les grands animaux ; il n’attaque point l’homme ; il se nourrit d’œufs d’oiseaux, do lézards beaucoup plus petits que lui, ou de poissons qu’il va chercher au fond des eaux ; mais n’ayant pas la même grandeur, les mêmes armes, ni par conséquent la même puissance que le crocodile, et pouvant manquer de proie bien plus souvent, il ne doit pas être si difficile sur le choix de sa nourriture ; il doit d’ailleurs chasser avec d’autant plus de crainte que le crocodile, auquel il ne peut résister, est en très-grand nombre dans les pays qu’il habite. »

On dit même que ce saurien, quand il aperçoit un caïman, fait entendre un sifflement très-fort, qui exprime sa frayeur ; il donne par là une sorte d’avertissement aux personnes qui se baignent dans les environs et les garantit ainsi de la dent meurtrière du terrible reptible. De là les noms de monitor, sauvegarde, sauveur, etc., qui lui ont été donnés par les voyageurs. Quant à la dénomination vulgaire, mais impropre, de tupinàmbis, elle est due à une erreur de Seba, qui a pris, comme le singe de la fable, le Pirée pour un homme, en d autres ternies un nom de pays ou de peuple (les Topinambous) pour le nom même de l’animal.

Les monitors vivent pour la plupart au bord des eaux ; ils sont assez bons nageurs. De plus, la conformation de leurs pieds, dont les doigts sont complètement séparés les uns des autres, leur donne une grande facilité pour grimper sur les arbres. Malgré tous ces avantages, leur vie est misérable, car ils se fatiguent souvent en poursuivant des animaux bien plus agiles qu’eux. Quand la proie leur manque, ils se rejettent sur les mouches, les fourmis et autres insectes, qu’ils chassent au milieu des bois ou au bord dos e ; uix ; ils

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se contentent même, au besoin, de corps infeets et de substances à demi pourries. La disette qu’ils éprouvent fréquemment a dû altérer leur goût. La femelle dépose ses œufs, comme le caïman, dans des trous qu’elle creuse dans le sable au bord de quelque cours d’eau*, ces œufs sont gros comme ceux d’une poule d’Inde, mais un peu plus longs ; la chaleur du soleil les fait éclore. Les habitants du pays mangent volontiers ces œufs, ainsi que la chair de l’animal, qu’ils trouvent très-sucoulente.

Le monitor du Nil, appelé par les Arabes ouaran, qui signifie lézard du fleuve, et dont on a fait varan, atteint jusqu’à 2 mètres de longueur ; ses dents sont fortes et coniques ; sa queue, ronde à la base, est surmontée d’une carène dans presque toute son étendue ; ’sa couleur varie du brun piqueté au vert et au noir ; il est comme ocellé dans toutes Ses parties. Il habite l’Égypte et vit de préférence sur les bords des fleuves ; on le trouve figuré très-souvent sur les monuments de ce pays. En domesticité, il recherche avec avidité et poursuit avec acharnement les petits animaux dont il fait sa nourriture.

Le monitor terrestre, appelé par les Arabes ouaran-el-hard {lézard des sables), est de la même taille que le précédent, dont il se distingue par ses dents comprimées, fines et aiguës, et par sa queue à carène rudimentaire ; sa couleur est généralement d’un brun clair, avec quelques taches carrées d’un jaune verdâtre. Contrairement à ses congénères, il habite loin des eaux ; et loin démontrer en captivité la même avidité, il ne prend pour ainsi dire des aliments que par force et lorsqu’on les introduit dans sa gueule.

Une troisième espèce, appelée galtabé au Sénégal, serait, d’après quelques auteurs, la même que le tupinàmbis de l’Amérique du Sud, dont nous avons parlé plus haut ; elle atteint, dit-on, 3 à 4 mètres de longueur ; sa couleur est d’un brun noirâtre, avec de nombreuses taches blanches ocellées et arrondies.

Les sauvegardes se distinguent des vrais monitors par des plaques anguleuses recouvrant la tète, des écailles rectangulaires placées sous l’abdomen, deux plis transverses de la peau sous la gorge et des pores fémoraux. On les divise en sauvegardes proprement dits et ameïvas. Les premiers ont les dents du fond de la bouche dentelées, s’étnoussant peu à peu et finissant par devenir rondes ; la queue comprimée et dépourvue de crête. Leurs habitudes sont essentiellement aquatiques. Tous habitent l’Amérique. Le grand sauvegarde est généralement d’un fond noir en dessus, orné de ligues transverses, de petits points ou de taches jaunes ; le ventre est de cette dernière couleur, et la queue est divisée par bandes alternativement noires et jaunes. Ce saurien se trouve dans l’Amérique du Sud, notamment au Brésil et à la Guyane ; il vit ordinairement dans des trous qu’il creuse dans le sable, sur les bnrds des rivières ; il s’introduit souvent dans les basses-cours. Il se nourrit d’œufs, do petits reptiles et d’insectes ; il court très-rapidement sur la terre pour chercher sa nourriture ; mais, au moindre danger, il se réfugie promptement au sein des eaux.

Les ameïvas sont caractérisés par des écailles carrées recouvrant le corps et par une queue arrondie ; leurs dents sont uniformes, coniques, simples et comprimées latéralement, et la palais en est dépourvu ; ils ont aussi des pores fémoraux. Le nom à’ameïaa, en langue brésilienne, a servi d’abord à désigner un lézard à queue fourchue. Tous les sauriens, de ce groupe habitent l’Amérique. Uameïva ordinaire est long d’environ ollI,35, dont plus de la moitié pour la queue ; il est

tros comme le poignet, vert en dessus avec e petites taches noires et irrégulièrement arrondies et des rangées verticales d’ocelles blancs cerclés de noir sur les fluncs ; le dessous du corps est d’un blanc jaunâtre. Cette espèce présente, du reste, diverses variétés dans la couleur.

Uameïva bleuâtre est à peu près de la taille du précédent ; il est bleuâtre en dessus, avec des taches blanches, arrondies, disséminées irrégulièrement. L’ameïva à quatre raies est vert en dessus ; il porte sur les flancs quatre lignes étroites, d’un jaune clair, dans l’intervalle desquelles on voit des taches noires irrégulières plus ou moins grandes. Uameïùa galonné, plus petit que les précédents, a le dessus du corps parcouru par des lignes longitudinales alternativement blanchâtres et

vert noirâtre. Les ameïvas ont les moeurs et les habitudes de nos lézards.

— Mar. L’idée de ce genre nouveau de navires, auquels on a donné le nom de monitor» appartient au célèbre Ericsson, l’un des inventeurs de l’hélice. Cette idée consiste simplement à couper toute la surface d’un navire au-dessus de l’eau, sauf ce qui est nécessaire pour la flottabifité et pour porter les canons dans une tour tournante ou dans des tours situées près du centre du mouvement et supportées par la quille et par des carlingues. Le blindage consiste dans un épais manchon d’acier passé à la ceinture du navire, qui conserve un tirant d’eau assez faible pour lui permettre de rester par de petits fonds, où les navires de grande navigation ne sauraient l’atteindre, ot do les canonuer impunément avec ses

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fiièees à longue portée ; il peut remonter es fleuves et s’approcher à faible distance des forts. Il est invulnérable sur toutes les faces et peut choisir son artillerie depuis les plus lourds canons jusqu’aux plus légers, et tirer dans toutes les directions, à Mais, dit M. le lieutenant de vaisseau Lullier dans son Essai sur ta tactique navale, ces navires ont l’inconvénient de ne pouvoir tirer que très-lentement, et ils ont des défauts nautiques qui ne leur permettent pas de s’écarter des côtes et d’entreprendre la grande navigation. Leur vitesse est bien inférieure à celle que leur puissance motrice semble annoncer ; elle est singulièrement amoindrie parla présence de la ceinture cuirassée et par l’élévation du coefficient négatif de l’hélice. Leur ceinture, tout en servant à casser le roulis et le tangage et à augmenter la stabilité, est cependant pour eux une grande cause de fatigue à la mer ; le défaut d espace, d’air, de lumièro, comme l’insalubrité des logements, y rendent le service très-pénible. En définitive, ca genre de bâtiments est appelé a rendre de grands services sur les côtes, pour la défense des ports et rades, par leur aptitude à porter une oatterie pesante dans les eaux les moins profondes. Ce fut pendant la guerre de la Sécession aux États-Unis qu’apparut le premier monitor, lequel a servi de type et a donné son nom aux bâtiments construits sur le même modèle. Nous en avons donné la description en parlant du célèbre combat qu’il soutint, en mars 1862, contre le Merrimac. V. Meerimao.

L’nttaque des forts Moultrie et Sumter et la manière complète dont le blocus du port de Charjeston fut maintenu par 4 petits monitors s’appuyant sur une puissante frégate cuirassée, Y/romide, montrent l’utilité et la puissance de ces navires et laissent apercevoir le rôle important qu’ils peuvent être appelés à jouer dans une guerre maritime.

Voici quelques déiail-s sur le Miantonomok, monitor monstre américain de 79 mètres de longueur sur 15 mètres de largeur, qui, en janvier 1867, a fait, à juste titre, l’admiration des habitants de Marseille. Son tirant d’eau est de 4"0,26 ; il émerge à peine de 1 mètre. Au centre de ce bâtiment sont installées deux tourelles que réunit une passerelle. Le Mianionomoh a prouvé, pendant sa longue croisière dans l’Atlantique, la mer du Nord et la Méditerranée, qu’il possédait toutes les qualités nautiques désirables et pouvait tenir tout ce qu’on attendait de lui. Le pont de ce monitor est complètement libre. Les panneaux qui donnent accès dans les flancs du bâtiment sont fermés : les vagues lavent inutilement le pont et viennent en vain battre les tours. Chacune de ces tours est mue par une machine qu’un homme peut mettre en mouvement et arrêter instantanément, de façon à l’amener dans une direction quelconque. La tour d’avant contient le poste du pilote et le réduit d’observation du commandant. Dans l’axe de chaque tour se place, renfermé dans un tube, un compas muni d’un indicateur. Les tours sont armées de deux canons à âme lisse, envoyant des projectiles pleins, du poids de 208 kilogr. environ. Le diamètre de ces projectiles mesure on»,38. Quand on veut charger les pièces, on les retire à l’intérieur des tours ; le projectile, monté mécaniquement des soutes au moyen d’une grue, arrive en face de la bouche deîfa pièce. L’armature des tours est en fer et se compose de plaques formant, réunies, un blindngo de om,25. Le blindage de la coque a une épaisseur de om,29. Quant au pont, il est lui-même protégé par des tôles engagées sous le plancher en bois, et composant une armature de om,0S d’épaisseur. Entre les deux tours se trouve une bouche d’air pour six ventilateurs, placés à l’intérieur. Ces ventilateurs, qui sont mis en mouvement par trois machines, envoient sous le pont 1 air extérieur. La respiration n’est pas précisément aisée dans le corps du navire, a cause de la température élevée qui y est entretenue par les foyers des machines. Mais là, comme partout, l’habitude devient au bout de peu de temps une seconde nature. Le moteur de cette énorme masse flottante, qui ne jauge pas moins de 1,500 tonneaux, se compose de deux hélices, mues par deux machines indépendantes ; la stabilité du Miantonotnoh est telle que, par les plus grosses mers, il n’a pas éprouvé des roulis amenant une inclinaison supérieure à 5 degrés et demi.

MONITORIAL, ALE adj. (mo-ni-to-ri-al, a-le — du lat. moniiorius, qui avertit). Dr. canon. Qui est en forme de monitoire : Lettres MONITORIALBS.

MONJAUZB (Jules), chanteur français, né en 1824. Après avoir reçu une certaine éducation, il sentit s’éveiller en lui la vocation dramatique, étudia d’abord le chant au Conservatoire, dans la classe de Ponchard, puis débuta à l’Odéon le 15 novembre 1845, par le rôle d’Astolfo, dans un Bourgeois de Rome, comédie oubliée de M. Octave Feuillet. Le nouveau venu, qui avait un physique agréable, de la distinction et une diction correcte, obtint un assez grand succès. Il ne tarda pas à conquérir les sympathies, se fit remarquer encore dans Echec et Mat, d’Octave Feuillet et Paul Bocage, et dans Ingénue à la cour, de M. Kinpis. À l’expiration de son engagement, il partit pour Saint-Pétersbourg, ou il épousa M°Jo veuve Lejars, écuyêre célèbre,