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Parto, sur l’emplacement de la villa du poêle Sannazar, qui composa un poBme sous le titre de De pariu Virginis (tombeau de Sannazar, par Santacroce, terminé parMontorsoli ; statues de Minerve et d’Apollon, considérées comme une Judith et un David) ; chapelle de Monte-della-Piela, bâtie en 1601 (tableau du maître-autel, par Caravaggio ; Rédempteur, par Corenzio ; peintures de Santafede et de Corenzio) ; San-Pietro-ad-Aram, bâtie à l’endroit où l’on prétend que saint Pierre éleva un autel (bas-relief, Descente de croix, par Santacroce ; Saint*Michel, Vierge délie Grazie, par Merliano) ; San-Pietro-a-Majella (peintures de la voûte, regardées comme le meilleur ouvrage du Calabrese ; tableau d’autel, par Stanzioni ; fresques, par dé Matteis) ; San-Pietro-Martire (Assomption et Madone, par Silvestre dé Buoni ; Captivité et martyre de saint Pierre, par Franc. Imperato), et San-Severino-e-Sosio, fondée en 1490, restaurée

après le tremblement de terre de 1731. Les fresques du chœur et du transsept de cette église, p*r Corenzio, sont considérées comme ses meilleurs ouvrages. On y remarque : te tombeau des trois frères Sanseveriui, par Merliano, et des peintures du Pérugin, de Pedro délia Plata, de Girol. Impurato, d’Amato il Vecchio et de Marco de Sienne.

Palais, édifices civils. Le palais royal, ancienne résidence des vice-rois de Naples, a été construit en 1000, sous le vice-roi comte de Lemos. Ce magnifique palais est l’un des ouvrages les plus importants de Domenico Fontana. « Sa décoration, dit M. A.-J- Du Pays, consiste en trois rangs de pilastres d’ordres différents, placés les uns sur les autres et couronnés d une corniche, garnie alternativement de pyramides et de vases. La

longueur de sa façade est de 520 palmes napolitains et sa hauteur de 110. Il ne subsiste que cette façade de Fontana, le reste a été modifié à diverses reprises. Le palais, développant sa façade du côté de la place dite

largo di Palazzo, vis-à-vis de l’église San-Francesco-di-Paoli, est enveloppé de constructions

diverses. Au lieu de jardins qui,

du côté de la mer, devaient concourir à son agrément et à sa munificence, il est couvert par des forteresses. »

Le palazzo Reale di Capodimonte, ancienne villa des rois de Naples, est situé aux portes de la ville, sur une colline, d’où l’on découvre un magifique panorama. Commencé on

1738 par Charles III et resté inachevé pendant près d’un siècle, ce palais a été, à partir de 1834, l’objet de travaux considérables. A l’E. et au N. s’étendent de délicieux jardins.

Le palais de l’archevêché, rebâti en l£47, renferme de belles peintures à fresque par Lanfranc.

LcspaliiiB particuliers ne présentent pas autant d’intérêt, au point de vue de l’architecture, quo les palais de Rome, de Florence, ■ de Venise et de Gènes ; mais ils possèdent, pour la plupart, des œuvres d’art fort remarquables. Nous signalerons : le palazzo Angri, construit en 1773 par Vanvitelli (peintures du Titien, de Ribera, de Rubens et de Van Dyck) ; le palazzo Bisignano (fresques de Po-HdoreCaravage) ; le palaisCasarano (tableaux

de Daniel de Volterre, d’Holbein, de Velazquez, do J. Romain, d’Andréa del Sarto, de Gérard Dov) ; le palazzo d’Avalos (les Césars, par Titien ; tnpisseriestfort curieuses) ; le palais Fondi (riche galerie de tableaux) ; le palazzo Miranda (collection do tableaux de Ribera, de Lucas do Leyde, d’Albert Durer, de Teniers, de Guido Reni, etc.) ; le palais Santangelo (très-importante collection d’objets d’art, en vases italo-grecs, en terres cuites, en verres, en bronzes, en camées, en estampes, en médailles et en tableaux du Calabrose, de Ribera, de Salvator Rosa, du Tintoret, de Sebastiano del Piombo, de Gérard Dov, etc.) ; le palazzo Taccone et, enfin, le palazzo Terranova.

Le despotisme inquiet et féroce, qui a longtemps tenu Naples sous sa main, a laissé de nombreux vestiges dans les forteresses qui, sous le nom de châteaux, dominent plus qu’ils ne protègent les différents quartiers de la ville ; ce sont : le château Saint-Elme, fortifié primitivement par Louis XII, lors do l’occupation française de Naples, .et qui fut transformé par Charles-Quint en une citadelle imprenable ; le Château-Neuf, bâti par Charles d’Anjou et dominant à la fois la ville et le port ; il est entouré de fossés énormes et flanqués de tours très-élevées ; cette forteresse était la résidence favorite des rois do Naples ; ils s’y trouvaient en sûreté contre l’ardent amour de leurs peuples : le château do l’Œuf, qui commande le golfe de Naples ; il est bâti sur une pointe de rocher et relié par une jetée à la terre ferme ; le château Capuano, autre forteresse qui servit aussi de résidence aux rois de Naples ; on y a installé depuis les tribunaux et les archives ; le château ou tour del Carminé, fortifié surtout après l’insurrection de Masaniello ; le Pizzo Falcone, bâti sur l’emplacement du palais de Lucullus ; il domine le château de l’Œuf et communique sur la colline où s’élève le fort Sahit-Elme par le pont de la Chiaja. Près du Château-Neuf s’élève l’arc de triomphe d’Alphonse l«r, construit au xve siècle par le Milanais Pietro di Martino ; il est orné de bas-reliefs représentant les victoires de Ferdinand Ier sur le duc dAnjou et les barons rebelles.

« Après avoir visité les musées du Vatican et du Capitole, il semble, dit M. Du Pays,

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que l’on ait épuisé en Italie l’étude de l’antiquité figurée sur les monuments qui nous ont été conservés. Mais de nouvelles merveilles attendent le voyageur au musée de Naples, Ici même l’intérêt s’accroît pour la curiosité par une révélation intime et étendue de la vie, des habitudes des anciens, à l’aide non plus seulement d’inscriptions, d’autels, de tombeaux, de statues, mais d’un nombre prodigieux d’objets mobiliers à leur usaçe, depuis les plus riches jusqu’aux plus vulgaires. C’est qu’ici ce n’est plus le hasard heureux d’une fouille accidentelle qui fournit quelque fragment antique isolé ; ce n’est plus un tombeau, un temple, un théâtre qu’on exhume, c’est une ville tout entière, ensevelie sous les cendres du Vésuve, qui livre incessamment au musée de Naples d’inépuisables trésors. » L’édifice qui renferme ces précieuses collections fut construit, en 1587, par j£ duc d’Ossuna. Le comte de Lemos, son successeur, le fit terminer par Giulio Fontana. Le rez-de-chaussée du palais est affecté aux peintures murales et aux mosaïques antiques, aux ouvrages antiques en marbre, aux antiquités égyptiennes et osques, aux statues en bronze antique, aux inscriptions, aux monuments de l’art au moyen âge, aux.verreries antiques et terres cuites. L’énumération complète de ces différents objets formerait un ouvrage volumineux ; nous nous bornerons à signaler les

objets les plus curieux et les plus renommés. Les peintures antiques trouvées à Herculanum, Pompéi et Stabies, exécutées en détrempe et à l’encaustique, c’est-à-dire avec des couleurs délayées dans la cire, sont fort nombreuses et d’un grand intérêt. Les plus remarquables de ces peintures sont : les Marchands d’amour ; les treize Danseuses de Pompéi ; une Cigale conduisant un char (rainé par un perroquet ; Vénus pleurant la mort d’Adonis ; le Sacrifice d’Iphigénie ; Oresle et Pylade conduits au sacrifice ; Hercule et le lion de Nëmêe ; Ariane abandonnée ; VEducaiion d’Achille ; Thésée tuant te Centaure, peinture monochrome sur marbre, fort curieuse ; Télêphe nourri par la biche ; Néréide couchée sur un monstre ; Briséis enlevée à Achille ; douze faunes acrobates ; Persée délivrant Andromède ; Médée méditant le meurtre de ses enfants ; Sophonisbe et Masinissa ; Thésée vainqueur du Minotaure ; Péronée allaitant son père dans sa prison, etc. On remarque aussi une curieuse collection de peintures reproduisant les usages et les procédés des anciens et des animaux de toute espèce. Les mosaïques les plus curieuses figurent : des poissons et des crustacés, des combats fe coqs, des tritons, des scènes comiques, des sirènes, des canards, des fleurs, des candélabres, Bacchus sur la panthère, les trois Grâces, des trophées, des groupes d’Amours, etc. Dans la collection des antiquités égyptiennes, provenant de la galerie Borghèse, de Pompéi et du musée Borgia, on remarque : des bustes et des statuettes de dieux, de prêtres et de prêtresses ; une table isiaque ; un célèbre papyrus avec caractères grecs, contenant les noms des ouvriers employés aux travaux du Nil ; un fragment de la partie inférieure de l’obélisque de Monte-Citorio ; de nombreuses momies, des crocodiles empaillés, etc. La collection étrusque et osque renferme : des bronzes du plus grand intérêt, des inscriptions, des urnes lacrymatoires et de beaux vuses ornés de peintures représentant : le Combat de Thésée avec le Centaure, Cyltarus et Hyllonome, Enëe sauvant son père de l’incendie de Troie et Achille chez tes filles de Lycomède. La collection des. statues et bas-reliefs en marbre compte plus de 1,500 sculptures, dont les plus renommées sont : un Athlète vainqueur, admirable pour la pureté du style antique ; le Gladiateur blessé, superbe statue connue sous le nom de Gladiateur Farnèse ; Viciria Archas, mère du proconsul Balbus ; les statues équestres de Balbus père et fils, qui furent préteurs et proconsuls à Herculanura (ce sont les deux seuls groupes de ce genre qui nous soient parvenus, avec le MarcAurèle du Capitole) ; Ganymède et l’aigle, gracieuse composition en marbre ; Oreste et Electre, groupe fort remarquable ; Hercule et Omphale ; Hercule et lolas ; Bacchus et Ampelus ; Antinous en Mercure ; un Faune portant Bacchus sur l’épaule, excellent groupe de travail grec ; lu belle statue colossale de Minerve Farnèse ; la statue si expressive A’Agrippine pleurant la mort de Germanicus ; une tête colossale de Jules César ; les bustes A’Adrien, A’Antonin le Pieux, de Marc-Aurèle, de Trajan, de Lucius Verus ; la statue de Caligula ; Flora ou Vénus drapée, chef-d’œuvre de sculpture grecque, trouvé avec VHcrcule Farnèse dans les thermes de Caracalla ; la statue A’Eschine, admirable monument de l’art- antique ; une belle statue de Junon richement drapée ; la statue ù’Antinous ; Apollon jouant de la lyre ; un beau vase de marbre grée, orné d’un bas-relief très-remarquable où l’on voit Mercure qui confie à Leucothoô Bacchus encore enfant, entouré de Faunes et de Bacchantes, par Salpion d’Athènes ; le torse de Psyché ; le torse Farnèse ou do Bacchus, chefd’œuvre de l’art grec ; Atlas soutenant le ciel, monument curieux de l’astronomie ancienne ; une tête A’Alexandre ; une tète colossale de Junon ; un beau vase en marbre grec ; le piédestal élevé en l’honneur de Tibère par les quatorze villes de l’Asie Mineure qu’il avait fait rebâtir après un tremblement de terre ; une Néréide sur un monstre marin ; plusieurs

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statues de Vénus, notamment celle de la Vénus Callipyge, trouvée dans la Maison dorée de Néron. La collection épigraphique contient près de 1,600 inscriptions sur marbre, distribuées en huit classes : inscriptions sacrées, honoraires, publiques, funéraires, arabes, grecques, osques et puniques, chrétiennes et miscelliques. Dans la galerie affectée à cette collection se trouvent deux monuments.antiques très-célèbres : le groupe du Taureau Farnèse, chef-d’œuvre de sculpture grecque, ouvrage d’Apollonius et de Tauriscus, sculpteurs rhodiens, et l’Hercule Farnèse, œuvre admirable deGlycon d’Athènes. La collection des bronzes forme deux divisions : l’une contenant les statues, l’autre les petits bronzes. Nous nous bornerons à signaler parmi ces œuvres, toutes très-remarquables : le buste de Scipion l’Africain ; un Mercure au repos, une des plus exquises statues du musée ; un Faune dormant, œuvre, admirable ; un Faune dansant, statue très-gracieuse ; le charmant groupe de Bacchus et Ampelus ; une magnifique statue de Sénèque ; un Faune ivre, chefd’œuvre de l’art grec ; unetêtede cheval colossale ; une statue équestre d’A lexandre, eto. Les collections de verres antiques, de terres cuites, de petits bronzes et de vases italogrecs sont aussi fort remarquables. On remarque surtout, dans la galerie des petits bronzes, les célèbres tables d’airain d’Héraclée, trouvées en.173 !, antérieures de trois siècles à l’ère chrétienne, La collection des vases est sans contredit la première du monde. Elle contient près de 3,300 pièces. La salle des papyrus renferme près de 3,000 petits rouleaux noirs et calcinés, trouvés, dans les bibliothèques d’Herculanum. Le cabinet des gemmes et objets précieux contient plus de 2.000 objets d’or ou d’argent, dont une grande partie est antique. Le pavé de ce cabinet est décoré de mosaïques., parmi lesquelles on remarque celle du Cave canem ; au milieu est la célèbre* Tazza Farnèse, en sardoine orientale. Un cabinet réservé, connu sous le nom de musée secret de Naples, renferme un assez grand nombre d’œuvres libertines ; quelques-unes cependant pourraient être exposées

sans danger ; mais on est pudique à Naples (v. cabinet). Le cabinet numismatique contient environ 50f000 médailles, collection précieuse surtout pour les anciennes monnaies des villes d’Italie, de la Grande-Grèce et de la Sicile.

La galerie de tableaux se compose d’environ 900 peintures. Nous ne pouvons signaler ici que les chefs-d’œuvre les plus renommés : Couronnement d’un doge, Moïse sauvé des eaux, le Centurion devant le Sauveur, portrait du cardinal Bembo, de Paul Véronèse ; Annonciation, d’Artémise Gentileschi ; Saint Jean Evangé/isle, le Repentir de saint Pierre, Sainte Madeleine, Saint Jérôme écrivant, Tête d’un cordelier, du Guerchin ; Sainte Famille, Jésus endormi, Saint Jean l’Evangéliste, de Guido Reni ; Saint Corne et saint Damien adorant la Vierge et l’Enfant Jésus, Herminie recouverte des armes de Clorinde rassurant les bergers effrayés, Sainte Vierge avec l’Enfant Jésus et des suints, de Lanfranc ; Chute dé Simon te Magicien, de Louis Carrache ; Saint Eustache adorant la croix, la Càananëenne, Renaud chez Armide, d’Aug. Carrache ; Martyre des apôtres André et Jacques, de Muratori ; Jésus en croix adoré par la sainte Vierge et deux saints, de Lionello Spada : Sainte Rose de Viterbe en gloire, de l’Albane ; Saint Sébastien porté au tombeau, de Donato Cresti ; lu Vierge et l’Enfant Jésus dans un site champêtre, de Salimbeni ; Archimède calculant là hauteur d’une colonne, Pythagore étudiant les métaux, une Sainte Famille, portrait de Christophe Colomb et d’AmeVic Vespuce, du Parmesan ; Résurrection du Christ, de Badaloechi ; Adoration des mages, deCésaredaSesto ; Vision de saint liomuald, de Francesco Mola ; la Vierge présentant l’Enfant Jésus à l’adoration de saint Jean et de saint Pierre, de Loretizo Lotto ; Portrait d’Antonelto, prince de Salerne, en berger, de Giorgione ; Portrait d’Anne de Boulen, de Sébastien del Piombo ; Christ à la colonne, de Palma le vieux ; Rois mages. Cène à Emmaûs, de Garofalo ; Adoration des mages, de Fede Galizia ; Evêque béni par la Vierge, de Dosso Dossi ; Déposition de croix, de Palma le jeune ; Vue de l’église de Notre-Dame délia Sainte à Venise, de Canaletto ; la Vierge, l’Enfant Jésus et saint François, Sainte Famille, Vénus entourée d’Amours, Hercule entre le Vice et la Vertu, d’Annibal Carrache ; Résurrection de Lazare, de Bembo ; Portrait d’homme, do Giorgione ; Jésus-Christ suivi d’une multitude, Capucin tenant une tête de mort, Portrait de Jean d’Autriche, Madone assise sur la lune, un Portrait, du Tintoret  ; Saint François d’Assise, de Muziano ; Martyre de saint Laurent, de Santacroce ; Alexandre Farnèse sous la protection de Minerve, un Portrait de femme, la fameuse Danaé (musée secret), portraits de Paul I/1 et de Philippe II, du Titien ; Vue du Vatican au moment où Charles III se présente à Benoit XIV, de Pannini ; Sainte Familiers Baroccio ; Assomption, de Pinturicchio ; Saint Joseph dans sori atetier, une Tête de Vierge, de Sassoferrato ; la Vierge, l’Enfant Jésus et tes mages, du Pérugin ; Tète de saint Joseph, la Vierge, l’Enfant Jésus et saint Jean, une Madone, Moïse sur le Sinaï, une Sainte Famille, dite la Madonna col divino amore, portraits du pape Léon X, du cardinal Passerini, Jésus-Christ au tombeau, Por-

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trait du pape Urbain IV, de Raphaël ; Sainte Famille, de Filippo Lippi ; Sainte Famille, do C. Maratta ; Portrait du roi de Sardaigne, de Raphaël Mengs ; le Père éternel, du Pérugin ; Charles III de Bourbon sur la place de Saint-Pierre, à Rome, de Pannini ; l’été d’homme, une Transfiguration, Sainte Barbe, une Sainte Famille, de Jean Bellin ; Silène entouré de satyres, Martyre de saint Sébastien, Saint Jérôme, de Ribera ; Bacchante jouant avec l’Amour, carton de Michel-Ange ; Départ d’Adonis pour la chasse et sa mort pteurée par Vénus, de Luca Cambiaso ; la Vierge et saint Jean-Baptiste, de Palma levieux ; une Nativité, d Albert Durer ; un Paysage, de Claude Lorrain-, Vierge, connue sous le nom de la Zingarellu ou del Coniglio (lapin), la Vierge endormie et tenant l’Enfant Jésus, le Mariage mystique de sainte Catherine, de Corrége ; Bramante montrant un plan d’architecture au duc d’Urbino, d’Andréa del Sarto ; la Charité, Cupidon et Zéphire, de Schidone ; la Vierge et l’Enfant Jésus, de Luini ; Résurrection de Lazare, de J. da Ponte ; l’Ange gardien, du Dominiquin ; Saint Jérôme et saint Jacques implorant la protection de saint Michel, de Simon Papa ; la Vierge et l’Enfant Jésus sur un trône avec des saints, d’Antonio Solari ; Sainte Famille, Portrait du pape Alexandre VI, de Sébastien del Piombo ; Sainte Famille, connue sous le nom de la Madonna délia Gatta, de Jules Romain ; Christophe Colomb, du Parmesan ; Jésus-Christ et sainte Véronique, de Polydore de Caravage ; Christ mort, les Trois Mûrie, Nicodème et saint Jean, de Garofalo ; Assomption, ^de Bartolommeo délia Porta.

Etablissements scientifiques et littéraires. Naples possède quatre bibliothèques publiques : celle qui occupe les mêmes bâtiments que le musée fut ouverte en 1804 et contient environ 200,000 volumes, parmi lesquels 6,000 appelés quattracent)sti (xv° siècle) et 3,000 manuscrits. Les principales curiosités | de cette bibliothèque sont : une Bible en parchemin (xine siècle), connue sous le nom de Biblia Atphonsina, parce qu’elle est apostillée de la main même d’Alphonse Ier d’Aragon ; la deuxième partie des lettres de saint Jérôme (vue siècle) ; un Ésope en latin et en italien, avec gravures sur bois, imprimé en 1485 ; l'Histoire naturelle de Pline ; un office divin, avec miniatures représentant diverses espèces do fleurs, de fruits et d’insectes ; un bréviaire, dit de Paul III, décoré de peintures ; la Divina commedia, ornée de dessins ; un office de la sainte Vierge, écrit de la main de Monterchi, avec miniatures par Giulio Clovio ; des autographes de Francesco da Buti, d’Egidio daVilerbo, de Léonard de Vinci, de Faoio Giordano, de Pirro Ligorio, de Giambatista Vico et de Gravina. La bibliothèque possède une précieuse collection d’éditions du xva siècle, notamment un magnifique exemplaire du Catholicon, de Giovanni de B’albis et la Biblia sacra Maguntina.

La bibliothèque Brancacciana, léguée au public par le cardinal Brancaccio en 1C74 et considérablement augmentée depuis, contient environ 70,000 imprimés et 7,000 manuscrits. Signalons aussi la bibliothèque de San-Filippo Neri (18,000 vol.) et la bibliothèque do l’Université (25,000 vol.).

Les principaux théâtres de Naples sont : le théâtre Saint-Charles, qui passe pour le plus vaste de tous les théâtres d’Europe après celui do la Scala de Milan (on y représente les grands opéras et les ballets) ; le théâtre del Fondo, alternant ses représentations avec le théâtre Saint-Charles, dont il est une sorte de succursale ; le théâtre dé Fiorentini, le plus ancien de Naples (on y joue la tragédie, la comédie et les drames en prose) ; le théâtre Neuf, consacré à l’opéra-bouil’e ; le théâtre San-Carlino, animé par les exploits et les lazzi de Polichinelle ; les théâtres de Saint-Ferdinand et de la Fenice.


Naples (histoire du royaume de), de 1734 à 1825, par le général Colletta. Cette histoire, qui fait suite à celle de Giunnone et qui a été traduite en français par Charles Lefèvre (Paris, 1835j 4 vol. in-8°), est divisée en dix livres et n’embrasse guère qu’un siècle, c’est-à-dire le règne de Charles VII, celui de Ferdinand IV, la république Parthénopéenne, la première restauration de Ferdinand, les règnes de Joseph Bonaparte et de Joachim Murat, la seconde restauration et la fin du règne de Ferdinand. Le sentiment qui domine cette histoire est qu’une sage liberté constitutionnelle est aussi nécessaire aux Deux-Siciles que l’indépendance territoriale. Les observations sur le carbonarisme, sur les défauts de la constitution des cortès, sur le gouvernement de Joseph et de Murat, sur les causes qui ont perdu la révolution de 1820, portent le cachet d’une raison pratique et sûre, vraiment digne d’un homme d’État. Mort en exil, on comprend qu’il ait prononcé des paroles amères sur les réactions qui ont ensanglanté le royaume de Naples, sur les hommes qui les ont préparées, sur ceux qui ont exaspéré les ressentiments du pouvoir et trop bien servi ses vengeances. D’ailleurs, c’est avec la plus grande impartialité qu’il juge les actes et la politique des gouvernements dont il écrit l’histoire ; les intérêts de la vérité passent chez lui avant toute autre considération, et il a le courage bien rare de résister à l’esprit de parti. On voit dans plusieurs pages de ce livre que Colletta croyait