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ment déposé au secrétariat de l’Institut, mais que l’on ne connaît que par quelques lignes insérées dans un autre de ses ouvrnges, contient en germe la théorie des polaires réciproques, qui depuis a fait l’objet de tant de belles recherches du général Poncelet.

Monge a publié un grand nombre de mémoires dans les Collections de l’Académie des sciences, dans les Journaux de l’École polytechnique et de l’École normale, dans le dictionnaire de physique de l’Encyclopédie méthodique, dans les Annales de chimie, enfin dans la Décade égyptienne. On lui doit, en outre, indépendamment de son Traité de statique : Dictionnaire de physique (Paris, 1703-1822, 5 vol. in-4"), en collaboration avec Cassini, Bertholon, etc. : Avis aux ouvriers en fer sur la fabrication de l’acier (1794, in-4o), avec Berthollet ; Description de l’art de fabriquer les canons (1794, in-4o) ; Feuilles d’analyse appliquée à la géométrie (1795, in-fol.), rééditées tous le titre do : Application de l’analyse à la géométrie (1807, in-4» ; 1849, in-4o) ; Géométrie descriptive (1799, in-4<>) ; Précis des leçons sur le calorique et l’électricité (1805, in-8o) ; Application de l’algèbre à la géométrie (1805, iri-40} ; Théorie des ombres et de la perspective, publiée avec la édition de la Géométrie descriptive (1819).

MONGE (Louis), savant français, frère du précédent, né à Beaune en 1748, mort en.1827. 11 prit part comme astronome, sur l’Astrolabe, à l’expédition scientifique commandée par La Pérouse en 1785, devint ensuite professeur de mathématiques à l’École militaire, examinateur d’hydrographie (1787), examinateur de la marine et prit sa retraite en 1824.

MONGELLAZ (P.-J.), médecin français, né en Savoie dans laseconde moitié duxvmesiècle. Nous ignorons la date de sa naissance et celle de sa mort. Il prit le grade de docteur à Paris et se fixa dans cette ville, où il se livra à l’exercice de son art. Mongelluz a publié les ouvrages suivants : Essai sur les irritations intermittentes (Paris, 1821, 2 vol. in-8o), ouvrage refondu et réédité sous le titre de : Némographie des irritations intermittentes (Paris, 1S38, 2 vol. in-8o)j Réflexions sur la théorie physiologique des fièvres intermittentes et des maladies périodiques (Paris, 1825, in-8o) ; l’Art de conserver sa santé et de prévenir les maladies héréditaires (Paris, 1828, in-8o).

MONGËLLAZ (Fanny Burnier, dame), femme du précédent, née à Chambéry en 179S, morte en 1830. Elle était nièce du célèbre Berthollet, dont elle devint l’héritière. Ses parents lui firent donner une excellente éducation à Genève et elle se fit remarquer de bonne heure par la vivacité de son intelligence, par l’exaltation de ses idées et de sas sentiments. Ayant épousé le médecin Mongellaz, elle le suivit à Paris et revint mourir dans sa ville natale. On a d’elle : Louis'XVIII et Napoléon dans tes champs Élysées (Paris, 1825, iii-80) ; De l’influence dés femmes sur les mœurs et les destinées des nations, sur leurs familles et la société, et de l’influence des mœurs sur le fionheur de la oie (Paris, 1828,

2 vol. in-8o), ouvrage dont Nodier a fait un grand éloge.

MONGETTE s. f. (mon-jè-te). Bot. Nom vulgaire des haricots dans le midi de la France.

MONGEZ (Antoine), dit l’Aîné, archéologue français, né à Lyon en 1747, mort à Paris en 1835. il entra fort jeune dans la congrégation de Sainte-Geneviève et dut à ses progrès rapides, à son ardeur nu travail, d’être nommé garde du cabinet des Antiques. Divers écrits qu’il publia à partir de 1777 attirèrent l’attention de l’Académie des inscriptions, qui l’admit au nombre de ses membres en 1785. À l’époque de la Révolution, Mongez adopta avec chaleur les idées nouvelles, se lia d’abord avec les girondins, puis’entra en relation avec le peintre David, avec Marat, et se rangea du côté des montagnards. Il renonça alors à ses fonctions ecclésiastiques, se maria avec M1’* Levol, peintre distingué, puis fut successivement membre de la commission des monuments, commissaire du gouvernement auprès de l’administration des

monnaies (i"92), membre de l’Institut (1796), membre du Tribunat (1799) et administrateur des monnaies (1804), place qu’il occupa jusqu’en 1827. En 1816, Mongez fut éliminé de l’Institut ; mais, deux ans plus tard, il y rentra à la suite d’une élection nouvelle, et le ministre de Villéle le destitua, en 1827, de fies fonctions d’administrateur des monnaies, qui lui fuient rendues après la révolution de juillet 1830. Mongez a été un des promoteurs du système monétaire actuellement en usage. Indépendamment de quarante-huit mémoires insérés dans le recueil de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, on lui doit plusieurs ouvrages dont les principaux sont : Histoire de Marguerite de Valois (1777, in-8o) ; Dissertation sur les noms et les attributions des divinités infernales (1783), couronnée par l’Académie des inscriptions ; Dictionnaire d’antiquités, mythologie, diplomatique des chartes et dtronologie (Paris, 1787-1821, 4 vol. in-fol.), faisant partie de l’Encyclopédie méthodique ; Algèbre (Paris, 1789,

3 vol. in-18) ; XExplication des tableaux de ta galerie de Florence (Paris, 1787-1821, 4 vol. lu-fol.) ; Considérations générales sur les monnaies (1796, in-8<>) j Iconographie romaine

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(Paris, 1812-1929, 4 vol. in-4<>), dont le premier volume est de Visconti. — Sou frère, Jean-André Mongez, né à Lyon en 1751, mort en 178S, fit également partie de la congrégation de Sainte-Geneviève et s’adonna

d’une façon toute particulière k l’étude des sciences naturelles. Il collabora nu Cours d’agriculture de l’abbé Rozier, rédigea, à partir de 1779, le Journal de Physique, traduisit et publia le Manuel du minéralogiste de Bergmann (1784), fit partie, en 1785, comme aumônier et comme naturaliste, de la fameuse expédition de lia Pérouse et partagea le sort du célèbre marin.

MONGEZ (Marie-JoséphinéAngélique Lkvol, dame), femme peintre française, née à. Conflans-1’Archevêque, près de Paris, en 1775, morte à Pari3 en 1855. Elle eut pour maîtres Re^nault, puis Louis David, qui s’attacha à développer ses rares dispositions et sous la direction duquel elle devint une artiste fort remarquable. Angélique Levol épousa, vers l"96, un ami de David, l’archéologue Mongez, bien qu’il eût vingt-huit ans de plus qu’elle. Nous citerons, parmi ses tableaux : la Mort d’Astyanax (1802) ; Alexandre pleurant la mort de la femme de Darius, toile qui lui valut une médaille de ire classe en 1804 ; Thésée et Pirithoûs délivrant deux femmes des mains de leurs ravisseurs (1806) ; Orphée aux enfers (1808) ; la Mort d’Adonis (1810) ; Perséeet Andromède(isn) ;MarsetVénus (1814) ; Saint Martin partageant son manteau pour couvrir un pauvre (1819) ; les Sept chefs devant Thèbes (1S27), etc. On lui doit encore les portraits de Napoléon /er et de Louis XVIII, et les dessins de 380 figures qui ornent 1» Dictionnaire d’antiquités de son mari.

MONGHIDORO, bourg et commune du

royaume d’Italie, province et district de Bologne, mandement de Loiano ; 4,424 hab.

MONGIUR ou BOGUPOUR, ville de l’Indoustan anglais (Bengale), sur la rive droite du Gange, dans l’ancienne province de Bahar, à 384 kilom. N.-O. de Calcutta, à 128 kilom. E. de Patna, par 25° 23’ de lat. N. et 84" 6’ de lat. E ; 36,000 hab.

La ville de Monghir renferme des fonderies de fer, des fabriques de taillanderie et des manufactures de fusils et d’armes blanches. Le principal bazar est bien approvisionné et très-fréquenté. Les maisons, aux façades blanches et aux toits formant terrasses, offrent un aspect délicieux. Le fort est précédé de larges fossés. Les principaux édifices sont l’église protestante, les bâtiments de la poste, du tribunal et de la caserne. Les mura d’enceinte furent construits sous la domination mogole. Les environs de cette ville sont charmants. A 6 kilom. ae trouvent des eaux chaudes (hot-usaters) dont la température atteint de 38 à 40<> centigrades. De nombreux globules d’air montent a la surface de l’eau et la font bouillonner.

Dans le xvi» siècle, cette ville fut un sujet de contestation entre les rois de Bahar et du Bengale. En 1580, elle servit de quartier général au rajah Todermoa, général d’Akbar ; elle fut prise en 1763 par les Anglais. Il Le district de Boglipour a 23,400 kilom. carrés et 2,000,000 d’hab. Sol fertile en riz, blé, légumes, coton, ricin, canne à sucre.

3IONGIN (Edme), prédicateur et prélat français, né à Baroville (Aube), en 1668, mort à Bazas en 1746. Il se signala, tout jeune encore, par son talent comme prédicateur, remporta trois prix d’éloquence à l’Académie française, devint précepteur de deux princes de la maison de Condé et fut appelé à faire partie de l’Académie en 1703. Abbé de Saint-Martin d’Autun en 17U, Mongin prit possession, en 1724, de l’évêché de Bazas et administra son diocèse avec autant de modération que de sagesse au milieu des querelles religieuses qui agitaient alors l’Eglise de France. Ses Œuvres, consistant en sermons, panégyriques, oraisons funèbres, mandements, pièces académiques, etc., ont été publiées à Paris (1745, in-4o). Mongin avait plus de goût que de chaleur ; il possédait une instruction solide, et ses discours se font surtout remarquer, dit d’Alembert, par un ton noble et simple, par une douce sensibilité, par une diction élégante et pure.

MONGINOT (François de la. Salle, plus connu sous le nom de), médecin français, né à Langres en 1569, mort à Paris en 1637. Il vint se fixer à Paris où il acquit une grande réputation comme praticien et devint médecin du prince de Condé, puis de Henri IV. Eu 1617, Monginot embrassa la religion réformée et publia, à cette occasion, un ouvrage intitulé : Résolution des doutes ou Sommaire décision des controverses de l’Église réformée et de l’Église romaine (La Rochelle, 1617, in-8o). On lui doit, en outre, un traité sur la peste, sous le titre de Secrets polydœdales (Paris, 1606), et Traité sur la conservation de la santé (1631). — Son fils, François Monginot, s’adonna également avec succès à la médecine, quitta la France après la révocation de l’édit de Nantes et devint médecin du roi, d’Angleterre. On a de lui un l’railé sur le quinquina (Paris, 1686).

MONG1TORB (Antonin), archéologue et biographe italien, né à Païenne en 1663, mort dans la mémo ville en 1743. Il devint chanoine de la cathédrale de Païenne, consulteur du saint-office, se fit connaïlre par d’importants travaux archéologiques et biogra MONG

phiques, par ses connaissances étendues dans l’histoire profane et sacrée et devint membre de l’Académie des Arcades, sous le nom de Lipurio Tritiano. Nous citerons, parmi ses ouvrages : Vita de due santi Mamiliani (lJalerme, 1701, in-4») ; Compendio deVa vita di santa Rosalia (Païenne, 1703) ; Divertimenti geniali (Palerme, 1704, in-4o) ; sur la Sicilia inventrice de Vincenzo Auria ; Palermo santificato délia vita dé suoi santi cittadini (Païenne, 1708) ; Bibliotheca sicula sive de Scriptoribus sicutis qui tum vetera tum recenliora ssscula illustrarunt notitim locupletissimx (Palerme, 1708-1714, 2 vol. in-fol.), son plus important ouvrage ; Bulle, privilégia et instrumenta Panormitanx metropolitanB Ecclesim collecta notisque illustraia (Palerme, 1734, in-fol.) ; Parlamenti générali di Sicilia (Palerme, 1749, in-fol.), .etc. Il a laissé aussi quelques ouvrages manuscrits et une édition de la Sicilia sacra de Pirro (1733, 2 vol. in -foi.).

MONGLAT (marquis de), général français, auteur de mémoires. V. Montglat.

MONGLAVE (François-Eugène Garait de), littérateur français, né à Bayonne en 1796, mort en 1873. En 1814, il alla prendre du service au Brésil dans l’armée de dom Pedro, puis se rendit en Portugal (1819), où il se prononça pour le régime constitutionnel. De retour en France, Monglave fonda à Paris un petit journal satirique intitulé le Diable boiteux (1823). Ce journal fut ressuscité deux fois par lui avec peu de succès en 1832 et en 1857. Ennemi déclaré de la Restauration, Monglave l’attaqua vivement dans ses écrits, fut plusieurs fois condamné à la prison et à de grosses amendes, et se vit forcé de prendre divers pseudonymes pour collaborer a la Minerve, à la Renommée, à la Lorgnette, au Miroir, etc.

Professeur à l’École des sourds-muets de Paris, fondateur de l’Institut historique (1833), dont il devint le secrétaire perpétuel, il a publié, outre des brochures administratives, des romans : ilfon parrain Nicolas (1823, 2 vol. in-12) ; les l’archemins et la livrée (1825,

2 vol. in-12), avec Marie Aycard ; le Ministère des finances, roman de mœurs (1825,

3 vol. in-12) ; Oclnute ou la itfaitresse d’un prince (1825, 2 vol. in-12) ; le Bourreau (1830, 2 vol. in 12) ; quelques pamphlets, savoir : les Drames de la cour ; Dé"~ta pairie et des pairs (1826) ; Biographie pittoresque des pairs de France (1826) ; Biographie des quarante de l’Académie française (1826, in-32J ; quelques ouvrages historiques, notamment : le S’ége de Cadix en 1810 (1823, in-8u) ; Résumé de l’histoire du Mexique (1825, in-18) ; Histoire des conspirations des jésuites de France (1825, in-8o) ; Histoire politique, maritime et militaire de la guerre d’Orient, avec le comte Vien ; le Comte de Cavour (1861, in-8»), etc.

MONGOL, OLE s. et adj. (mon-gol, o-le). Géogr. Habitant de la Mongolie ; qui appartient à ce pays ou à ses habitants : Les Mongols. Lis nations mongoles.

— Anthropol. Race mongole, Une des races humaines, qui habite le nord-est de l’Asie : Il y a trois races principales : la race caucasienne, ta race mongole, ta race nègre. (St-Marc Girard.)

— s. m. Langue parlée dans l’ancien empire des Mongols.

— Encycl. Anthropol. Race mongole. Dans la classification qu’en a généralement adoptée pour caractériser les principales variétés de l^spèce humaine, la race mongole ou mongoliquo tient un rang intermédiaire entre la race caucasique et la race nègre. La race mongole ou jaune parait avoir eu pour point de départ la chaîne des monts Altaï. Elle s’est ensuite étendue progressivement dans les contrées qui sont au nord et au midi de ces montagnes, à l’orient des contrées habitées par la race caucasique. Elle a formé ainsi : d’une

Eart, les peuplades qui habitent les régions yperboréennes de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique depuis le cap Nord jusqu’au Groenland, et qui sont connues sous le nom de Lapons, de Samoyèdeset d’Esquimaux ; d’autre p»rt, les hordes nomades disséminées dans le grand désert de l’Asie, les Kalmoucks, les Kalkas, etc., et les grandes nations qui peuplent 1» Chine, le Japon, la Corée, les lies Philippines, les îles Jlanannes, les îles Carolities et toutes les autres terres qui s’étendent au nord de l’équateur jusqu’au 1720 degré de longitude orientale.

Les peuples de cette race ont le teint plus ou moins olivâtre, le visage large et plat, les pommettes saillantes, le nez épaté à narines découvertes, les yeux étroits, longs et oblique, peu fendus, présentant un angle externe relevé, des paupières comme bridées et demicloses ; la bouche grande, présentant des lèvres épaisses et arquées, le menton saillant, les cheveux plats et noirs et la barbe grêle et distribuée par pinceaux ; le front est bas, aplati, et l’angle facial ne mesure que de 75° à 80° ; les membres sont gros, charnus, mal dessinés ; enfin, chez la femme, les mamelles Sont coniques.

On a divisé cette race en quatre branches ou rameaux : le rameau mandchou, le rameau sinique, le rameau byperboréen et le rameau carolin.

Le rameau mandchou occupe les contrées les plus élevées de l’Asie orientale, comprises entre les monts Altaï et le Thibet, depuis la mer Caspienne jusqu’au Janou.

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Le rameau sinique peuple-la Chine, le lapon et la Corée. Les habitants de ces contrées sont les plus anciennement civilisés du globe ; mais cette civilisation est devenue depuis longtemps stationnaire. Elle ne fera de nouveaux progrès que lorsque les ports de la Chine, largement ouverts aux étrangers, lui permettront de se retremper au contact deâ peuples appartenant à la race caucasique.

Le rameau byperboréen comprend des peuplades qui, reléguées au milieu des régions glacées du pôle, n’ont d’autre industrie quo celle de la pêche, qui subvient a tous leurs besoins.

Le rumeau carolin ou mongol pélagien est disséminé dans les lies qui s étendent depuis les Philippines jusqu’aux lies Mulgraves.

Enfin les Malais, qui habitent l’Inde au delà du Gange et une grande partie de l’archipel Asiatique, sont regardés par quelques naturalistes comme un mélange de la race mongolique avec la race caucasique. Quelques auteurs rangent les Turcs et les Hongrois dans la race mongole.

— Langue et littérature. Les idiomes des hordes mongoles forment une famille que l’on classe dans le groupe desMangues tartares et qui se rattache ainsi à la classe des langues agglutinantes. Cette famille se compose principalement de trois idiomes, dont les deux

premiers offrent de grandes différences entra eux dans les formes grammaticales et presque aucune dans les mots : le mongol propre, le kalmouk et le bouriate.

L’idiome mongol, plus simple que celui des Turcs, se rapproche davantage du mandchou. Le mongol a moins de verbes dérivés que le turc, langue qui appartient aussi à la famille tsirtare, et sa conjugaison n’a ni personnes ni nombres. La langue nîongole est sonore. Cette langue ne présente pas de dures associations de consonnes et offre au contraire une douce et harmonieuse distribution de voyelles. Des idiomes de cette famille, le mongol est celui qui sembla trahir le plus une origine monosyllabique. Les radicaux, en effet, y sont fort courts et composés le plus souvent de trois lettres seulement. Ces radicaux sont, il est vrai, susceptibles de revêtir des flexions, tant de déclinaison que de conjugaison.

Cette langue offre des périodes très-longues ; elle n a ni articles ni genres, et se sert rarement des pronoms. Le verbe n’a pas le mode subjonctif et lui substitue l’indicatif. Les prépositions sont remplacées par des postpositions.

La littérature mongole, qui a été si brillante sous le règne du puissant Khoubilaï et de ses successeurs, dont lu cour était le rendez-vous d’une feule da savants musulmans, thibétains, indous, etc., est plus riche et plus variée que la littérature mandchoue. Outre le grand nombre de livres de théologie bouddhiste qu’elle possède, notamment une traduction du Grand jour, que les missionnaires appellent la Bible des Thibétains, elle a des poéines, des romans, un grand nombre de livres historiques, des grammaires et des dictionnaires mongols, indous et très-probablement des ouvrages en ouïghour, en turc, eu tchakhatéen et en langue nipotienne. C’est dans les chroniques mongoles qu’on peut espérer trouver les antiquités de la Tartarie et l’histoire de toutes les races mongoles, dépouillées de toutes les traditions que les Occidentaux y ont mêlées fort mal à propos.

Les collections de manuscrits inongols les plus considérables qui existent en Europe so trouvent dans les bibliothèques de Saiut-Pétersbourg et de Dresde !

L’écriture mongole, dont l’écriture mandchoue n’est qu’une variété, s’écrit eu colonnes verticales de haut en bas ; ces colonnes so suivent de gauche a droite. Elle possède dos voyelles au nombre de sept, des diphthongues qui en dérivent et dix-sept consonnes. Les Mongols et les Mandchous ne décomposent point leur écriture en simples signes phonétiques ; ils joignent toujours une consonne à une voyelle ; ils ont donc un syllabaire au lieu d’un alphabet. Ce syllabaire comprend seulement 187 signes ou groupes. Cette écriture se compose, à ce qu’il parait, principalement de caractères sémitiques ; l’élément indien n’y est pas non plus étranger, et l’arrangement perpendiculaire accuse une influence chinoise.

La langue kalmouke est parlée par des tribus qui habitent près du Coconor et aussi sur les bords de l’Ili, dans l’empire chinois. E> !o est plus simple dans ses formes grammaticales que le mongol propre. Sa littérature, quoique plus’pauvre que celle des Mongols, est encore assez riche. Les Kalmouks possèdent des poèmes de vingt chants conservés par la seule tradition ; leurs bardes ou dchangartschi les récitent au milieu du peuple attentif et ravi de joie. L’alphabet kalmouk, calqué sur celui des Mongols, est cependant moins imparfait ; il en diffère par quelques lettres et par un genre particulier d’éiègjuce. On a publié une traduction de la Bible en cette tangue.

La langue bouriate est parlée par des peuplades habitant le lorfg des fleuves Uda, Biriussa, Ora, etc., dans le gouvernement d’Irkoutsk. Cette langue est complètement inculte et abonde en articulations qui se prononcent du nez et du gosier. On a aussi publié une traduction da la Bible dans cette langue. V. Mongolie.