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rme, le favori Bireri ayant $tê nommé régent pendant la minorité d’Ivan, Mùnnicli, mécontent de lui, le fit arrêter et exiler, proclama la mère du jeune prince grande-duchesse de Russie (1740), et devint premier ministre. Mais quelques semaines après cette révolution, Mûnnich était à son tour disgracié et dépouillé de tous ses biens. À l’avénement d’Elisabeth, il fut condamné à

"mort ; toutefois, la czarine commua M peine en celle de l’exil et l’envoya à Sélim, en Sibérie (1748). En 1762, Pierre III rappela Mûnnich de son exil et lui rendit ses places à, la cour. Le feld-màrêchal lit ce qu’il put pour sauver son bienfaiteur lorsque éclata contre lui la révolte qui lui coûta le trône, et ce néfut qu’aprèsïa, chiite définitive de celui qui l’avait rappelé de Sibérie, qu’il se présenta devant Catherine II, Xa nouvelle czarine ne lui garda point rancune et l’accueillit même avec’faveur. Mùnnich se disposait à regagner sa terre natale lorsqu’il niQlirut. Il passe pour un des plus grands capitaines dé son siècle, "et le-grand Frédéric l’appelle dans

Ses, écrits le Prince Eugène de. Mo.co. Ilc>.

9p, a ^e ’ui utl ouvrage ayant pour titre : Ebauçhépour donner une idée de ta forme du gouvernement de la liussie (Copenhague, 17741 in’-S").

MUNNIKS (Jean), anatomiste hollandais, né à Utrecht en 1652, mort dans la même ville en 1711. Il enseigna l’unatomie, la médecine et.la botanique à l’université d’Utrecht, et publia, entre autres ouvrages : Traçtatus de urinis carumdemque inspecrione (Utrecht, 1674) ; Chirurgia ad praxin hodieniam qdornala (Utrecht, 1689, in-4») ; De re anatomica liber (Utrecht, 1697), etc.

MUNNIKS (Winold), médecin hollandais, ’ né à Joure (Frise) en 1744, mort en 180S. Il compléta-en Fi’ancéSes études médicales commencées en Allemagne, prit le grade de docteur en 1769, devint lecteur d’ànatomie k Leydè en 1771, puis se rendit & Groningue, ou il remplaça Camper dans sa chaire (1773). L Académie de médecine de Paris l’admit en 1780 au nombre de ses membres correspondants. On a de lui : De lui oenerea ejusquè prscipuis aumliis (Lèyde, 1799, in-4») ; Sfé-~moire sur les abus à réformer dans l éducation physique en France.

—iMONNOZlEs. f. Cneunn-hd’-zl). Bot ; Genre

d’ombellifères du Pérou.. ■.

MUNOZ (Gilles-Sanche de), antipape, connu sôus’le nom de Clément VH, tié fi’Teruél, mort 6n 1446.’ 11 était chanoine de Barcelone et lecteur en droit canon, lorsque les cardinaux restés fidèles à l’antipape Benoît XIII l’élurent pour lui succéder en 1424. Il s’installa à Péniscola, ne fut reconnu que parlé roi Alphonse d’Aragon, et consentit en 1429 à déposer la tiare, sur la demande de ce prince, qui s’était-réconcilié avec le pape Martin V. Il reçut en retour de cépontife l’évêché de Majorque, où il passa le reste de sa vie. Son abdication mit fiu au schisme qui désolait l’Église depuis un demi-siècle.

MUNOZ (don Jérôme), peintre espagnol, qui vivait à Madrid dans la première moitié du xviie siècle. Il s’adonna au genre du portrait, fut chargé, de reproduire le ? traits de Philippe IV et de la famille royale, .obtint alors, une grande vogue et exécuta un grand nombre d’œuvres. Ses portraits spnt remarquables par la re, ssemulance et par ht vérité dés carnations ; mais Muùoz donnait trop de richesse" à ses contours, et était inhabile à rendre agréablement les accessoires.

MUNOZ (Sebastien), peintre espagnol, né à Naval-Carnéro en 1654, -mort à Madrid en 1690. En sortant de l'atelier de Coello, il commença à se faire connaître par quelques fresques, puis se rendit en Italie pour y perfectionner son talent, et suivit pendant quelque temps à Rome les leçons de Carlo Maratta, qui lui apprit surtout à préférer la fraîcheur du coloris à la science du dessin, et l'effet dramatique au style noble et grand. De retour en Espagne, Munoz acquit par ses travaux beaucoup de réputation, fut chargé de nombreuses commandes, devint en 1688 peintre de Charles II, et mourut d’une chute qu’il fit en restaurant une voûte dans l’église d’Atocha. Munoz avait un talent distingué, mais on lui reproche d’avoir introduit dans sa patrie le mauvais goût qui régnait à : cette époque dans les écoles d’Italie. C’est à Tarragone et à Madrid, qu’on voit le plus-grand nombre de ses ouvrages. On cite son Martyre de saint Sébastien, Psyché et l’Amour, au musée royal de Madrid : huit-sujets tirés de la vie de Saint Éloi, à l’église San-Salvador, dans la même ville; la Chapelle de Saint-Thomas, de Villa-Nova; les Aventures d’Angélique et de Médor, dans le cabinet de la reine, au palais royal; le Martyre de saint André, dans l’église de Caneaubios.

MUNOZ (Ëvarlste), peintre espagnol, né à Valence en 1671, mort dans la même ville en 1737. II apprit la peinture sous la direction de Juau Conchillos Falco, s’adohua en même temps à l’escrime, à l’équitation, à la danse, au chant, à la musique, excella bientôt dans tous les exercices du corps et dans les arts d’agrément, joignit au talent d’un bon musicien celui d’un poBte agréable, se livra avec ardeur aux plaisirs, et acquit tant par ses aventures galantes et son existence aventureuse que par sa valeur artistique mie

grande réputation. Pendant quelquetempa, il suivit la carrière des armes, tout en s’occupant de peinture, se maria trois fois, *et finit par se fixer dans sa ville natale, où il ouvrit un atelier de peinture. La diversité de ses talents l’empêcha de concentrer toute son application à l’art de peindre ; aussi ses tableaux, exécutés avec une facilité extrême, Fècbent-ils par l’incorrection du dessin et absence d’élévation dans le tyle. Nous citerons parmi ses œuvres : la Vie de saint Pierre Nolnsque, en huit tableaux, au couvent dé la Merci, à Lorca (Murcie) ; la Vie de saint François, série de tableaux pour le couvent des franciscains de Carthagène ; Valence et l’Ile de Majorque possèdent de nombreux tableaux de> cet artiste. ’ ;

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MUNOZ (Thomas), lieutenant général espar gnol et ingénieur célèbre, né en 1743, mort à Madrid en 1823. Il rendit de grands services à sa patrie en y perfectionnant les fortifications, ’ que les Français trouvèrent dans un état respectable, lors de l’inïasion-derlSOS, et par la construction de la bélle ; plage artificielle du port de Cadix. Mufioz inventa un appareil aussi simple qu’ingénieux, pour le radoubage des vaisseaux. Uhargê de construire des bâtiments pour-un* voyage de circumnavigation, cet habile ingénieur leur donna une disposition intérieure propre, à conserver la santé des équipages, et atteignit complètement le but qu’il sétait.propose. En 1809, il adhéra au gouvernement de Joseph Bonaparte et fut, pour ce motif, exilé au retour de Ferdinand VII : Use rendit alors à Paris, y composa un remarquable.’. Traité des fortifications, et rentra dans sa patrie après la révolution constitutionnelle de 1820. :-

BIUNOZ.’(Jean-Baptiste), historien espagnol, né à Museros, près de Vàiéhee, .en 1745, mort en 1799. Il s’adonna particulièrement aux études philosophiques, se fit connaître par-quelques écrits dans lesquels ils’efforça de mêler au pérîpatétisme théologique,1 alors en vigueur en Espagne, les idées philosophiques qui & cette époque avaient cours en France, et fut nommé par Charles TOcosmogi’aphe en chef des Indeset officiai- de la sectétairerie d’État des Indes.- Ce prince le chargea en 1779 d’écrire l’histoire des- découvertes et des conquêtes des’Espagnols en Amérique ; mais MuSoz éprouva’de ^ombreuses difficultés pour l’exécution de ce projet. Les membres de l’Académie d’histoirej mal disposés pour la eosmographe, critiquèrent vivement la première partie de son œuvre, et il fallut l’intervention du roi pour que.le manuscrit fut publié. Nous citerons de lui ; De recto philosophie recenlis in t/teologia usu (Valence, 1767) ; De scriptorum gentilium lectioue et profànarum disciplinarum studiis ad chrislianx pielalis normam exigendis. (Valence, 1768) ; Ins’titutiones philosophiez (Valence 1768) ; Bistoria del nueiîo mu ado (Madrid, 1793, in-fol.), dont la première.partie seulement a paru..

MUNOZ (Augustin-Ferdinand), duéde Rianzarés, mari de là reine Marie-Christine.

V. RliNZARBS. 1

, MUNOZ DE COLLANTES (Juan-Miguel Lopez), conquérant espagnol, né à Bui-gos en 1499, mort dans la NouvelierGrenade en 1542. Il se rendit dans. la Nouvelle-Grenade avec don Garcia de Lerma, l’aida dans la conquête de Bonda, de Bezinqua, d’Aguaringua, amassa dé grandes, quantités d’or, el fut du nombre des blessés dans la bataille qui eut lieu près de Posigueyca, capitale des Tayronas, et à là suite de laquelle les" Espagnols durent ^chercher leur sàlut dans la fuite. À deux reprises différentes, Mtiûoz essaya, mais sans succès, de se rendre maître de Eusiguèyca, qu’il.dut $e borner-àflivrer aux rtamiues, et ce ne fut qu’à grand’peine qu’il parvint à gagner Santa-Marta. Bien que battu de nouveau dans la vallée de Coto, Garcia de Lerma n’en.partagea pas moirsle pay^àconquérir entre ses principaux officiers, et’Muflbz obtint dans.ee partage le district d’Ëupari. Peu

San ta-Anna, de" los "Caballeros, abandonna Andagoya lorsqu’il, eut été, déclaré reballe et se rallia à, Yadelqht’adoj don, Sébastien. de Be !ulcazar. En-l54i, il, suivit Perez "de Queskdadans son expédition à la recherche.du fameux Eldorado et mourut des. fatigues qu’il éprouva dans le cours de cetteexpéquion, .,

MUNOZ ¥ GARNICÀ (Manuel), théologien espagnol, né vers -1825. Il à acquis rapidé-mènt une grande réputatic’i par ses connaissances tnéologiques et par ses sermons, et est devenu chanoine de la ! cathédrale de Jaen et directeur de l’institut secondaire provincial de cette ville. Il était, en outre, avant la déchéance d’Isabelle" II, prédicateur de cette princesse. Nous citerons, parmi ses écrits : , Études sur l’éloquence sacrée (Paris, 1855, |2e édit.) ; Manuel de logique ; Manuel de rhétorique ; De la bienheureuse et immaculée vierge Marie, recueil de serinons ; plusieurs autres germons publiés séparément, etc.

MUNSOE, lie de Suède, située dans le lac Mselarn, à 40kilom.de Stockholm. Son église est une des plus anciennes du royaume ; elle n’est mêmet à : ce que l’on suppose, que la ■tiuLislormation’d’un ancien temple païen. Ce

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qui est certain (c’est que le grand prêtre chargé de présider au service do fameux sanctuaire odinique de Sigtuna résidait à Munsœ. Les archevêques de Suède ont hérité plus tard du domaine qu’il occupait. On trouve dans cette lie le tertre funéraire où fut enseveli Bjrern III, ainsi que plusieurs pierres runiques et autres antiquités païennes ; 800 bab. environ.

MUNSTER, ancienne petite ville et ch.-l. de cant. de France (Haut-Rhin), a 19 kilom. O. de Colmarj cédée à l’Allemagne par le traité de Francfort (10 mai 1871) ; pop. aggl.j 3,653 hab. — pop. tôt., 4,762 hab. Filature et tissage de coton ; impression.sur étoffes. Munster est très-pittoresquëment située, ’ à 360, mètres d’altitude, au confluent délaFecht, qui arrose la vallée principale, et du Kleinthal, qui descend vers. Munster par un vallon secbndàii’e. C’est le centre d’un grand mouvement industriel. Presque tous les villages qui l’entourent renferment des usines. Son commerce comprend les produits de ses manufactures et les’ denrées agricoles, au pVenifer rang desquelles il faut placer les fromages qui s’expédient chaque année par plusieurs centaines de mille kilogrammes. Le plus iraportant de tous les établissements de la vallée de Munster est la filature de MM. Hartmann et fils, qui rivalise avec les plus remarquables manufactures de l’Alsace.

Signalons à Munster : l’église paroissiale, de construction moderne ; l’école primaire, l’une des plus complètes de l’Alsace, et l’hospice fondé avec la fortune de M. Henri Locwel. Aux environs de la villej une hauteur isolée porte les ruines du château, de Schwartzenbourg, bâti en 1261, et dans lequel fut détenu, en 1293, le prévôt de Colmarj Walter Rœsselmann.

MUNSTER, en latin Monasterium, ville de Prusse, ca.-l. de la province de Westphalie, de la régence et du cercle de sou uom, à 470 kilom. S.-O. de Berlin, sur l’Aa, affluent dé l’Ems, par 51» 58’ de latit ; N. et 50 17’ de longit. E. ; 25,000 hab. Evéché, autrefois indépendant, sécularisé en 1805 ; siège du gouvernement de la province de tWestphalie ; cour "d’appel, division militaire, université catboliçiue, trois gymnases ; écoles de médecine, vétérinaire, normale primaire, de sourdsmuets ; bibliothèque publique, jardin botanique, collections scientifiques. Munster, dontles fortifications ont été détruites et transformées en promenades en 1815, a-encore aujourd’hui le caractère d’une ville du moyen âge et ses maisons à arcades lui donnent un aspect tout particulier. Cette ville fuit un commerce considéruble. On y trouve plusieurs fabriques de papiers peints, liqueurs, céruse, vinaigre, amidon, cuirs, lainages, draps ; des teintureries, des moulins à vapeur ; elle fait un commerce considérable de toiles, jambons de Westphalie, bestiaux et céréales.

L’édifice le plus considérable de Munster est la cathédrale, bâtie du xm» au xvo siècle et offrant un mélange des styles roman et gothique. Elle est surmontée de deux clochers pyramidaux d’un bel effet. À l’extérieur, les parties les plus remarquables sont le transsept méridional et le portail du S. appelé le Paradis. L’intérieur a été saccagé par les anabaptistes ; on y remarque : la galerie du Crucifix avec ses escaliers de pierre du xvie siècle ; les fonts baptismaux en bronze ; un Jugement dernier en pierre ; une Piété en marbre ; le tombeau de l’évêque Galen et une horloge astronomique.

Citons encore : 1 église Ueberwasser, surmontée d’une belle tour gothique ; l’église Ludgéri ; le Rathhaus (hôtel de ville), bel édifice dû xvo siècle (la salle dans laquelle fut signé le traité de Westphalie contient les portraits des souverains et des ambassadeurs qui prirent part au congrès, ils ont été peints par G. ïerburg) ; le Schloss, bel édifice derrière lequel s’étend un joli jardin ; l’université catholique, qui possède une petite collection d’histoire naturelle, un jardin botanique, un observatoire, une bibliothèque de 35,000 volumes. Fondée en 1631, au milieu du bouleversement de la guerre de Trente ans, cette université n’en subsista pas moins jusqu’en 1819, époque à laquelle elle fut supprimée. Elle n’etuit composée alors que û une Faculté de théologie et d’une Faculté de philosophie ; on la rouvrit en 1825, eu y ajoutant une Faculté de médecine. Citons encore : le musée provincial ; le Kunstverein (union des arts) où se voient d’anciennes peintures de l’école de Westphalie.

Munster existait déjà du temps de Chailemagne, qui y institua, en 791, un évêché dont la sécularisation n’a eu lieu qu’en 1802. Ses anciens évoques, qui s’étaient élevés au rang de prin ’es indépendants, avaient acquis une grande puissance temporelle ; ils entretenaientdeux régiments de cavalerie et. un régiment d’infanterie ; leur pouvoir s’étendait sur un territoire considérable (v. Munstisr [évêché dej). En 1532, sous l’évêque Frédéric H, qui. penchait assez pour une réforme modérée dans l’Église, la Kélormation pénétra dans Munster, malgré la résistance du chapitre ; en 1535 et 1536, cette ville fut le théâtre des troubles religieux et politiques causés p ; ir les anabaptistes. Ces derniers, à la tête desquels se- trouvait Jean de Leyde, soutinrent un siège contre l’évêque, qui, vainqueur, fit exterminer presque toute la population et saccager la ville pendant huit jours. Par la suite,

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Munster soutint k plusieurs reprises des guerres contre ses évêques et fut prise d’assaut, en 1660, par l’évêque de Galen, qui y construisit une citadelle. Dans la guerre de Sept ans, Munster fut tour à tour prise et reprise par les Français et par les alliés. En 1806, elle échut à la France, fut incorporée, en 1809, au grand-duché de Berg, en 1810 à l’Empire français ; elle devint alors chef-lieu du département de la Lippe. En 1814, elle fut donnée à la Prusse, qui en rasa les fortifications. Ce fut à Munster que fut sigué le traité de Westphalie, en 1648. Dans cette ville, l’évêque Everard de Diest tint, en 1279, un concile qui publia vingt-trois statuts, soit pour la reforme du clergé, soit pour régler certains usages religieux, il La régence de Munster, une des troié divisions et la plus septentrionale de la province de Westphalie, est comprise entre la province de Hanovre au N., la Hollande et la Prusse rhénane à l’O., la régence d’Arnsberg, dont la sépare la Lippe, au S., la régence de Minden au S. Cest un pays. plat, rempli de pâturages, semé de bruyères ; on y récolte peu de céréales, mais beaucoup de chanvre et de lin. La régence dé Munster, composée de la partie septentrionale de l’ancien évêché de Munster, est subdivisée en onze cercles, couvrant une superficie de 126,935 hectares, avec une population de 411,000 hab. On y exploite de grandes quantités de tourbe, de sel, de fer et de houille. L’industrie manufacturière y a principalement pour objet la fabrication des toiles, du tabac et les opérations métallurgiques.

Munxcr (traité dk), nom sous lequel les historiens désignent quelquefois le traité de Westphalie.

Munster (coNQHÈs db), célèbre tableau de Terburg. V. congrès.

MUNSTER(ÉvêcEÉDB), ancienne principauté souveraine de l’empire germanique, au N. du cercle de Westphalie ; elle était bornée à l’O. par les Provinces-Unies des Pays-Bas, à l’E. par les comtés prussiens de Ravensberg, de Tecklenburg et de Lingen et par le comté de Diepholz. Primitivement vassal des comtes de Tecklenburg, cet évêché fut érigé en principauté immédiate au xil» siècle. L’évéque prince de Munster était, dans l’ancienne organisation de l’Allemagne, directeur du cercle de Westphalie, alternant avec l’électeur palatin comme duc de Juliers. Il siégeait, comme prince de l’empire, & la diète générale, sur le premier banc du collège des princes, au cinquième rang, entre les évêques de « Bâle et d’Osnabrùck. Quoique conservant son administration particulière, l’évêchôde Munster devint, en 1719, annexe de l’archevêché de Cologne, dont le titulaire portait concurremment le titre d évèque de Munster. Sécularisé en 1803, ses domaines furent partagés entre la Prusse, le duc de Holstein-Oldenbourg, le duc d’Arenberg, la maison princière de Salin, le duc de Crouy et le comte de Looz. La Prusse, avec la part qui lui était échue, constitua la principauté de Munster, qu’elle céda’ à ia France par le traité de Tilsitt, en 1807, et qui fut incorporée au grand-duché de Beig, puis, en 1810, réunie à l’Empire français. Le traité de Vienne, en 1815, la rendit à la Prusse, qui en a fait une régence dans ses provinces rhénanes.

MUNSTEE ou MONOMIB, en irlandais Mown, une des quatre divisions ecclésiastiques de l’Irlande, au S.-O., entre le Leinster à l’E., le Connaught au N. et l’Atlantique à l’O. et au S. Elle est divisée en six cantons : Clark, Cork, Kerry, Limerik, Tipperury, Waterford. Ses côtes, violemment déchirées et échanurées, présentent un grand nombre de baies, de rades et de ports : à l’O., la baie de Gailway et de Mal, le golte qui forme l’embouchure du Shannon, les baies de Tralee et de Dingle ; au S.-O., les baies de Ballynskeley, de Bantry, de Kenmare et de Dunmanus ; au S., celles de Roaring, de Water et de Ross, les ports de liinsale et de Cork, etc., et, à l’extrémité S.-E., le port de Waterford. Elles sont, en outre, entourées d’un grand nombre d’îles, de rochers et de récifs. La province de Munster est la partie la plus montagneuse de l’Irlande, celle où le sol atteint la plus grande altitude. Le Mangerton y atteint 833 mètres d’élévation ; au cup Sybil, entre la baie de Traleé et lu baie de Dingle, le sol, qui s’élève à 1,300 mètres, est le point culminant de l’Ile. Les cours d’eau les plus importants de cette province sont le Shannon, le Càshén, le Mang et le Lane, ainsi que le Suir. Il n’y a pas en Irluude, cette terre classique de la misère, de province où la population agricole soit plus misérable ; uussi cette population décroît-elle dans une proportion effrayante. En 1845, elle se composait de 2,391,000 hab. ; en 1851, elle n’était —plus que de 1,800,000. Depuis, elle a encore considérablement diminue.

MUNSTER (Sébastien), mathématicien et hébraïsant allemand, né k Ingelheim en 1489, mort de la peste à Bàle en 1552. Il était entré dans l’ordre des curdeliers ; mais, ayant embrassé les opiuions de Luther, il se maria et se relira ù Bàle, où il professa la géographie, les mathématiques et l’hébreu avec de grauds succès. Il est aussi estimé pour la candeur de son caractère et pour ses qualités morales que pour son érudition et son savoir. On a de lui un grand nombre d’ouvrages, dontquelques-uns eoot encore recherchés ; les