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miration locale, ont une signification, elles Veulent dire que l’art contemporain a triomphé de l’art antique et que la Bavière marche en tête des vainqueurs. Malheureusement, la galerie consacrée aux modernes est encore à peu près vide et rien n’y montre ce triomphe écrasant que promet la fresque ; ce ne peut être que la glorification de la peinture de l’avenir.

Le musée, ancienne galerie de peinture, est actuellement affecté aux collections de sculpture sur ivoire, qui sont fort riches.

Etablissements scientifiques, artistiques et littéraires. L’Académie royale des scierççes a été fondée, en 1789, par l’électeur Màximilien-Joseph III ; en 1807, elle reçut du rot Maximilien une nouvelle constitution et une dotatation importante ; elle a été réorganisée en 1887. La bibliothèque publique, installée dans un bel édifice, près du Kriegs Ministerium, possède 800,000 volumes et 22,000 manuscrits. Munich a des collections scientifiques importantes : le inusée d’histoire naturelle, le musée brésilien, composé de collections formées par Spix et Martins, le jardin botanique, le cabinet des médailles, un laboratoire public de chimie et l’observatoire de Bpgenhausen sont des établissements du premier ordre.

L’université, fondée en 1472 à Ingolstadt, transférée en 1800 à Landshut, puis à Munich en 1827, est une des plus célèbres de l’Allemagne, Elle compte soixante professeurs et environ 2,000 étudiants ; sa bibliothèque possède 150,000 volumes. Parmi les principaux établissements d’instruction publique, on compte, outre cinq lycées, le Biind-Institute et le lîamenstift (collège des dames). . Le principal théâtre de Munich est le Hpl’f, . ancien théâtre de la cour ; son portail corinthien, d’un bel effet, donne sur la place Max-Joseph ; la salle a été agrandie et restaurée à la suite d’un incendie qui l’avait consumée en 1823. L’Odéon, édifice construit dans, lel Style italien, est à’ la fois une salle de bal et] une salie de concert., ’.■-►■■ ■. |

. — Commerce, industrie. L’industrie, est fort active à Munich. En tète des grands établissements industriels se placent la fonderie de fer, la manufacture de porceluine et l’atelier de peinture sur. verre, qui.appartiennent ’à l’État ; c’est de ce dernier atelier que sont sortis les riches vitraux qui décorent lus égli. ses modernes et qui sont pour ia plupart d un . admirable travail. Les principales manufactures privées fabriquent des draps estimés, des blondes, du calicot, du damas, des rideaux ; ateliers de construction de machines, d’instruments d’optique et d’astronomie, de chirurgie^ de mathématiques, d’instruments de musique de tout genre ; fabriques de tabac, de papiers peints, de toiles cirées ; nombreuses brasseries qui expédient dans toute l’Europe une bière estimée. La bière de Munich était consommée pour une forte partie en France, avant les événements ; de 1870-1871 ; à Paris, on l’a, généralement remplacée par les bières de Vienne et de Strasbourg. En revanche, les Bavarois en usent immodérément ; les cafés et les tavernes sont nombreux à Munich, de même que les ginguettès dans les environs, et la bière y coule à flots.

Quand son prix augmente, ik est pas*rare de

voir éclater quelque émeute populaire.

MUNICH (Burchard-Christophe, comte’de).

V. MUKNICH.

MUNICIPAL, ALB adj. (mu-ni-si-pal, a-le

•—lat. muuicipalis ; de municipium, municipe). Qui appartient, qui u rapport aux munîcipes,

—aux administrations communales ; Droit municipal. Garde municipale. Sans libertés mu-

. Nicipalbs, poi«/ de vrai.patriotisme. (E. Alleta.) Sans les libertés politiques, il n’y-iipoint de.libertés mvxkipm.es.'solides, et réciproquement. (Guizot.) Rome laissait à.ses tributaires,

-■comme contre-poids, .de larges libertés, municipales. (E. Texier.j .Une ville sans autorité municipale est décapitée. (Proudh.). . — Corps municipal, officiers, municipaux, "Magistrats ; fonctionnaires qui administrent une municipalité. — ■■., >- :<■.■

Conseil, muniàipal, Corps généralement électif, qui règle, sous la présidencédu maire, toutes’les questions relatives à l’administration de la commune.

Agent municipal, Nom donné, sous la République, aux administratètirs’des communes de plus de 5, ’000 âmes..’".

..., — Maison municipale^ MaiKe, L maison çom- ; inune où s’assemble le i^onseil iriuiiîcipai Çtoii

sont établis les services relatifs àradmxnisjratïoa municipale., ,.., ., ■ ’.

.. ;, .— Garde municipale, Garde spécialement A chargée de la poUcé ; militaire de Paris. Il , Garde municipal où substantiv., Municipal,

Soldat de la garde municipale ; Je disqis donc * que-la- pudeur du municipal s’était gendarmée

pondant que la reine dansait son fameux ^pas

de la Tulipe orageuse, {E. Sue.) —i. — Fin. 'Billet municipal, Bon destiné a

payer les créanciers.de la commune, en at■ tendant que la municipalité ait les fonda né. cessaires pour solder en espèces..

MUNICIPALEMENT adv. (mu-hi-si-pà-lemait — rad. municipal)’. Selon les formes municipales : ’ Les villes gouvernées mokiCipalU- MBNT sont riches. (Voit.) :", -.

; MUN1CIPAL1SÉ, ÉË (mu-ui-si-pa-li : zé)

parti passé du v. Municipaliser. Réduit à

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l’état de municipe ; soumis au régime municipal : Ville MUNICIPAL1SÉE.

MUNICIPALISER v. a. ou tr. (mn-ni-S>pa-li-zé — rad. municipal). Soumettre au régime municipal : L’expérience doit nous avoir corrigés de notre manie de vouloir municipaliser l’Europe. (Hoche.)

Se municipaliser v. pr. Être municipalité ; se mettresous le régime municipal : Toutevilte a pour tendance naturelle de se municipaliser.

. MCNICIPALISME s. m. (mu-ni-si-pa-lisme — rad. municipal). Système de gouvernement basé sur l’administration municipale.

MUNICIPALITÉ s. f. (mu-ni-si-pa-li-té. rad. municipal). Ville soumise à l’organisation municipale : Home n’était dans l’origine qu’une municipalité, qu’une commune. (Guizot.) Les municipalités sont la base de l’état social, te seul moyen possible d’intéresser le peuple entier au gouvernement et de garantir tous ses droits. (Mirab.)

— Corps des officiers municipaux : La municipalité vint complimenter le roi. ■

— Lieu de réunion du conseil municipal, Mairie : Être appelé à la municipalité.

"-r Encycl. Hist. Le mot municipalité n’a

"été introduit dans le langage du droit public

qu’en 1789, c’est-à-dire lors de fa Révolution.

On s’en sert depuis pour désigner ’soit la

commune, soit les officiers municipaux qui

l’administrent. Parfois même et par exten — sion, on a donné le nom de municipalité au

bâtiment serVant de maison commune.

Le mot municipalité peut être considéré

■ comme l’équivalent du triot commune ; toutefois, il rappelle un ordre d’idées différent. Il existe, en effet, une distinction entre les institutions municipales et les institutions communales, lesquelles ne remontent qu’aux successeurs de Hugues Capet. Les unes sont purement romaines, les autres féodales. Les premières rappellent la cité, et les autres le rief. Nous nous bornerons ici à Ces quelques mots, car nous avons traité ailleurs les questions qui se rattachent à l’idée d’une municipalité. V. COMMUNE, CONSEIL MUNICIPAL et MAIRE.

MUNICIPE s. m. (mu-ni-si-pe — lat. municipium, de munia, équivalent de mujiera, fonctions, emplois, offices, charges, et capereu prendre, tenir. JDelàtre rapproche le latin munus du sanscrit manas, opinion, opinion favorable, honneur, de la racine man, penser ; mais il se rapporte plus probablement au même radical que munire, pourvoir, savoir la racine sanscrite mil, lier), Antiq. rom. Titre donné aux villes soumises à 1 autorité deRome, dont les habitants participaient au droit de bourgeoisie romaine, sans qu’elles cessassent de s’administrer elles-mêmes : Besançon devint un des municipbs d’Auguste ; elle eut son sénat, ses décemvirs, ses décurions. (X. Marinier.) Andernaçh est un ancien municipe romain remplacé pw une commune gothique qui existe encore. (V. Hugo.) 11.Bourgeois d’une ville qui avait le titre et les droits de municipe.

■J-’ Encyol. Hist. V. CONSUIL MUNICIPAL.

7 MUNIER s. m. (mu-nié), Ornith. Nom de la siftelle ou-torchepot, dans les Vosges lorraines.

— : MUNIER (Étienne), ingénieur français, lié à Vesoul en 1732, mort à Angoulêmeen 1820. Élève de l’École des ponts et chaussées, il fut successivement ingénieur à Angoulême, ingénieur en chef à Versailles (1786), à Beauvais et de nouveau à Angoulême, jusqu’en 1800, époqueoù il prit Sa retraite. Parmi ses travaux, nous citerons ceux qu’il fit faire pour rendre la Charente navigable de Cognac a Civray et le port de l’Houmeau. On lui doit, ehtre autres écrits : Essai d’une méthode

■ générale propre à étendre les connaissances .des voyageurs (Paris, 1779, 2 vol, in-8°), recueil d’observations relatives à l’histoire, à

, la-répartition des impôts, au commerce, aux sciences, etc. ; Nouvelle géographie à l’usage des deux sexes, contenant un précis historique de l’origine des divers peuples de la terre, etc. (Paris, . 1804, 2 vol. in-8°) ; Observations sur

■ ■les dix-neuf articles proposés à> l’examen des cultivateurs par la Société impériale d’agriculture (Angoulême, 1813, in^ol, mémoire qui lui avait valu’une médaille d or/

MUNIFICE s. m. (mu-hitli-se -^-.iat, munificius ; de munus, charge, et de/Vcio, je fais).

Antiq. rom. Soldat qui, lie jouissant d aucune exemption, apportait dans le camp l’eau et le bois, et remplissait toutes les corvées.

MUNIFICENCE : s. f. (mu-ni-fi-san-selatin munificentia ; de munus’, proprement charge, fonction, office et, par dérivation, —ddn, et de facere, faire). Vertu qui porte à faire de grandes libéralités : Bien des riches ont une munificence à timbre et une ladrerie à sourdine. (Petit-Senn.) -Dieu donne les hétos dans sa colère ou dans sa munificence. (Mto« de Renneville.)

MUNIFICENT, ENTE adj. (mu-ni-fi-san, an-te — rad.. munificence). Qui a, quijnontre de la munificence. Il Vieux mot. On a dit

aussi MBKIF1QUE.

, MUNIMENT s. m. (mu-ni-man — du la t. munimentwn, moyen de défense^ de munire, fortifier). Acte, pièce justificative, il Vieux tpot. ■

MUNÎ

MUNIN, dans la mythologie du Nord, nom d’un des deux corbeaux qui sont perchés sur l’épaule d’Odin, et qu’il envoie tous les jours dans l’univers pour savoir ce qui s’y passe. Ils reviennent et lui parlent à l’oreille. L’autre corbeau s’appelle Hugin.

MUNIPOUR, principauté de l’Inde, à l’E. du Gange ; elle a pour bornes à l’E. l’empire birman et a l’O. la province anglaise de Catchar ; quant à ses frontières du N. et du S., elles sont mal déterminées, car elles sont formées par des montagnes à peu près inexplorées jusqu’à ce jour. Le territoire de Munipour est compris entre 21° et 25° 15’ de latit. N., et 90» 40’ et 92° 40’ de longit. E. Sa plus grande longueur de l’O. À l’E. est de 210 kilom. ; sa plus grande largeur du N. au S., de 140 environ, et sa population est évaluée à 90,000 bab.

La vallée de Munipour, qui forme la principale et, de beaucoup, la plus importante partie de la principauté, a unç altitude de 750 mètres, et s’étend sur les deux rives de l’Imphan-Toorel ; à l’E., elie est bornée par la chaîne des monts Muring et au N. et au S. elle est limitée par des collines élevées, qui se détachent de deux grandes chaînes de montagnes. Le principal cours d’eau de la vallée est l’Imphan-Toorel, dont les deux branches principales prennent leur source dans la région montagneuse située au N. de la vallée ; la branche orientale est appelée Erilet la branche occidentale Kongba. Elles se réunissent vers 21° 40’ de latit. N., et ne forment plus qu’un seul cours d’eau qui reçoit trois affluents, le Thobal, la Myettha et le Koretub, et qui, après un cours de 480 kilom., interrompu par une foule de cataractes et de rapides, va se jeter dans le Ningtha^ affluent de l’Iraouaddy. La rivière Barak on Sourmah traverse le district montagneux situé à l’O. de la vallée de Munipour, et a, dans la principauté, ur cours d’environ 300 ki(om. ; mais il est trop rapide pour être navigable. Il le devient, mais seulement pour les bateaux d’un tonnage médiocre, au.point où il reçoit la Djiri ou Jeeree. Il se jette dans le Brahmapoutra près de Sunerampour, dans le Bengale.

Le climat de la vallée de Munipour est assez frais à cause de la hauteur de cette vallée au-dessus du niveau de la mer et de l’influence des montagnes qui l’entourent. En décembre et en janvier, le thermomètre varie, a midi, entre 13° et 14° cent. ; en juin, il s’élève ordinairement jusqu’à 26° ou 30°. Le Ïirincipal produit agricole est le riz, qui forme a base de.la nourriture des ifabitants et que l’on récolte partout en abondance. On cultive aussi le tabac, la canne à sucre, l’indigotier, la moutarde, plusieurs espèces de sésame et le pavot, qui donne un opium peu inférieur à celui des autres régions de l’Inde ; le coton vient à merveille dans les vallées des districts montagneux ; enfin, depuis plusieurs années, nos légumes d’Europe y ont été introduits et leur culture y prend chaque jour plus de développement.

Les districts montagneux renferment d’immenses forêts : des cèdres d’une taille gigantesque, des sapins et des pins couvrent les sommets les plus élevés ; sur la plupart des collines et des montagnes, on trouve des chênes de toute taille, qui sont utilisés comme bois de chauffage et comme bois de construction.

Les animaux employés pour l’agriculture sont le buffle et le bœuf, mais surtout le premier. Le gros bétail est, en général, supérieur à celui du Bengale. Les chevaux sont de petite- taille, m ; iis vigoureux et ardents. On n’élève de chèvres et de moutons que sur les pentes des montagnes. Les forêts sont peuplées d’éléphants, de daims, de sangliers, de chiens sauvages et de tigres, et il existe une grande variété d’espèces d’oiseaux. Le fer abonde dans beaucoup d’endroits, surtout dans les environs de Langthabal, et il y existe des sources salées d’une grande richesse.

La vallée de Munipour renferme un grand nombre de villages oui sont, la plupart, situés sur les rives des affluents de l’Imphan-Toorel, La ville de Munipour, qui a donné son nom à la principauté, s’élevait a peu de distance de la rivé occidentale du Kongba, par 24° 48’ de iatit. N. et 91° 47’ de longit. E. Elle fut détruite pendant la guerré avec les Birmans, antérieurement à 1726, et, comme elle n’a jamais été rebâtie depuis, le rajah de Munipour a fixé sa résidence au village de Langthabal.

Lés Munipouriens sont, selon toute apparence, des descendants de colons mongols qui se Seraient établis dans la contrée h une époque fort ancienne. Ils ressemblent plutôt aux Chinois et aux Birmans qu’aux habitants du Bengale, et sont plus grands, plus vigoureux et plus intelligents que ces derniers. Ils ont fait, en peu d’années, de grands progrès dans les arts de la civilisation. Leur principale industrie consiste dans la fabrication de différentes espèces de cotonnades et de mousselines, ainsi que d’étoffes de soie, remarquables surtout par la vivacité et par l’éclat de ’ leurs couleurs ; on estime en première ligne leurs longues écharpes, qu’ils ornent de riches broderies et qui sont exportées en grandes quantités dans le royaume d’Ava. L’idiome des Munipouriens diffère de celui des habitants du Bengale ; mais, en général, ils comprennent et parlent le bengali. Le brahma MUNI

nisme semble être la religion dominante du pays.

La principauté de Munipour est placée sous la protection des Anglais depuis la paix conclue avec les Birmans à Yandabo, en 1826. Un agent politique de la Grande-Bretagne réside constamment à l’endroit où le rajah tient sa cour. Gambhir-Sing, le rajah qui se mit le premier sous la protection des Anglais, mourut en 1832 et eut pour successeur son fila, qui régnait encore en 1866.

MUNIR v. a. ou tr. (mu-nir — lat. munire, d’un radical moin, qui appartient à la langue de l’ancienne Italie, dou mania, muraille, osque moinico, commun, public, ancien latin municus, commun, public, radical qui se trouve aussi dans communis, commun. Le primitif de meenia, munire, est probablement le sanscrit mil, lier, d’où aussi le latin murus, mur. Cependant Delàtre rattache le latin murtis, d où il tire directement munire, au sanscrit manas, opinion, opinion favorable, honneur, de la grande racine aryenne man, penser. Pictet indique pour communis le sanscrit mâna, mesure, de ma, mesurer, qui a la même mesure pour tous, ensanscritsaniflnyam, gothique gamainlns). Garnir, pourvoir des choses nécessaires à la défense : Munir une place de guerre. Gand tombe avant qu’on pense à le munir. (Boss.)

— Pourvoir, garnir, en général : Munir des voyageurs de toutes les choses nécessaires. Munir sa canne d’un bout de fer.

Se munir v, pr. Se pourvoir : Se munir de provisions. Il se munit d’argent, de lettres de change et de vivres. (Volt.)

Borée et le soleil virent un voyageur Qui s’était muni par b.nheur

Contre le mauvais temps...

La Fontaine.

— Fig. S’armer : SB munir de patience. Dans les maux violents, la nature se recueille tout entière et le cœur se munit de toute sa constance. (Fléch.)

munissieR s. m. (mu-ni-sié). Mamm. Espèce de bœuf qui ressemble à l’aurochs. Il On dit aussi muniSter, MUNITION s. f. (mu-ni-si-on — lat. mumtio ; de munire, munir). Art mil. Provision des choses nécessaires dans une année ou dans une piace de guerre : Munitions de guerre. Munitions de bouche. Toute l’épargne des nations est dépensée en munitions de guerre. (Proudh.) il Pain de munition, Pain fuit spécialement pour la nourriture du soldat, u Fusil de munition, Fusil de gros calibre, qui était l’arme ordinaire de l’infanterie de ligne.

— Fam. Victuaille : Les munition8 manquèrent ; il fallut jeûner.

— Fig. Provision : De bons livres sont la meilleure munition pour le voyage de la vie, (Montaigne.) H Vieux en ce sens.

— Encycl. On désignait autrefois sous ce nom toutes les fournitures, principalement de comestibles, nécessaires à une place ou à des troupes. Par la suite, on distingua les munitions de bouche et es’munitions de guerre ; enfin, on a fini par désigner uuiquement par ce terme le matériel nécessaire au service îles armes à feu. Les munitions de bouche, qu’on appelle aujourd’hui subsistances militaires, consistent en vivres de toute nature : en pain manutentionné, en biscuit et en fourrages. Les soldats des légions romaines en étaient pourvus pour quinze jours. Tite-Live dit même qu’ils en recevaient pour un mois entier ; mais cette assertion nous semble inacceptable. Jamais havre-sac n’eût eu capacité suffisante pour pareille distribution. Nos soldats, en temps de guerre, portent ordinairement du biscuit pour plusieurs jours de consommation. Les munitions de guerre comprennent la poudre et les cartouches, les gargousses, les projectiles, les armes, outils, et, en général, tout le matériel d’une armée ou d’une place. L’ordonnance de 1763 prévoyait le cas de culpabilité des militaires détournant à leur profit les munirions de guerre. Les gardes-magasin, les corps administratifs, les officiers des différentes armes, et principalement les adjudants, sont chargés du soin des munitions.

MUNITIONNAIRE s. m. (mu-ni-si-o-nè-re — rad. munition). Administr. Celui qui est chargé de fournir les munitions nécessaires à la subsistance des troupes : Fénelon avait ouvert ses greniers aux troupes dans un temps de cherté et où les munitionnaires étaient à bout. (St-Sim.) Salomon Lévi eut l’adresse de se faire munitionnairb de l’armée impériale en Italie. (Volt.)

— Encycl. Administr. mil. Dés le temps de Philippe - Auguste, en 1211, on trouve en France des agents désignés sous le nom de commis du roi et chargés de pourvoir à la nourriture des soldats. Louis XI, en 1470, établit des commissaires gèuéraux des vivres, appelés à s’occuper de la distribution des vivres et de la comptabilité. Au xvie siècle, les munitionnaires, placés sous la surveillance des commissaires des guerres, étaient tenus de souscrire l’engagement de fournir aux armées du pain, de la viande, etc. Ils devaient établir à la suite des camps un marché où les militaires trouvaient tout ce qui était nécessaire à leur nourriture et à leur entretien. Les munitionnaires généraux étaient des commissaires employés en vertu d’un traité et, par cette raison, appelés traitants.