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français, Dé à Strasbourg en 1732, mort dans la même ville en 1795. Il professa la philosophie et devint président de l’assemblée des pasteurs dans sa ville natale. Il était très-versé dans les sciences, les antiquités, et surtout dans la métaphysique et la morale. Nou» citerons de lui : De plurilate mimdorum (1750, in -40) ; De commercio animi et corporis (1741) ; De legibus nalurx (1775).

MULLER (Louis-Chrétien), ingénieur prussien, né en 1735, mort en 1804. Il devint, en 1786, capitaine instructeur du corps des ingénieurs et produisit, par ses écrits, une révolution parmi ses compatriotes, en perfectionnant leur artillerie, leurs manœuvres d’infanterie et leur système d’attaque et de défense des places. On lui doit : l’Art des retranchements et des cantonnements d’hiver (Potsdam, 1782), ouvrage estimé ; un Tableau des guerres de Frédéric le Grand, ouvrage précieux pour la stratégie, traduit en français (1786, 1 vol. in-S»), avec 26 plans de batailles ; Pré-

• cis des trois campagnes de Silésie (1785, in-4o), etc. Ses Œuvres militaires ont été réunies et publiées k Berlin (1806, 2 vol. in-4«). MULLER (Christophe-Henri), littérateur suisse, né à Zurich en 1740, mort en 1807. Il occupa pendant plus de vingt ans une chaire de philosophie à Berlin, reçut une pension du roi de Prusse en 1788 et retourna alors dans sa ville natale. Millier fit de longues recherches sur les anciens poëtes allemands, publia un Recueil des -poèmes allemands du Xito, du

. xme et du wvasiècle(Berlin, 1781-1785, 2 vol. in-4o), et donna des éditions des Niebelungen (1783), du Parcival de W. d’Eschenbach, etc. Enfin, on lui doit des Dialogues et articles (Zurich, 1792, 2 vol. in-8o).

MULLER (Jean-Gottwerth), romancier allemand, né k Hambourg en 1744, mort k

Itzehoe (Holstein). en 1828. D’abord libraire dans cette dernière ville, il abandonna son commerce en 1772, vécut d’une pension que lui fit le roi de Danemark, et composa, dans 3a manière de Smollet et de Fielding, un grand nombre de romans qui furent très-goûtés et dont les plus remarquables sont : Sigefroid de Lindemberg (Hambourg, 1779) ; Romans comiques tirés des papiers de l’homme brun (Gœttingue, 1784-1791, 8 vol.). Il y décrit les relations ordinaires de la vie avec esprit et vérité, quoique parfois avec un peu de rudesse, et s’y livre, surtout dans ses dernières œuvres, à des digressions morales fatigantes.

MULLER (Jean-Godard de), graveur allemand, né k Bernhausen (Wurtemberg) en

1747, mort k Stuttgard en 1830. Son père le destinait à la carrière pastorale, mais il lit de tels progrès dans le" dessin, que le duc de Wurtemberg lui donna une pension pour qu’il suivît la carrière artistique. Millier prit alors des leçons du peintre Guibal, puis se tourna vers la gravure, partit pour Paris, y prit les conseils du célèbre Wille, fut nommé membre de l’Académie de peinture de cette ville (1776) et retourna peu après à Stuttgard, où il prit la direction de l’école de gravure. En

!785, il retourna à Paris pour y graver le

portrait de Louis XVI. Cet artiste jouit de son temps d’une grande réputation et ses œuvres sont encore estimées. Parmi les trente-trois planches qu’on lui doit, nous citerons : la Vierge à la chaise, d’après Raphaël ; Sainte Catherine, d’après Léonard de Vinci ; Sainte Cécile, d’après le Doininiquin ; la Bataille de Bunker’s hilln d’après Truinbull ; la Nymphe Erigone, d’après Jollain ; la Joueuse décistre,

Louis XIV, de l’archevêque Dalberg, etc.

MULLER (Chrétien-Frédéric Dii), graveur allemand, fils du précédent, né à Stuttgard en 1783, mort en 1816. En sortant de l’atelier de son père, il se rendit k Paris (lS02)<pour s’y perfectionner dans la gravure et dans le dessin, y cultiva en même temps la peinture, lit en 1SOS, le voyage de Rome et devint, en 1814, professeur de gravure à l’Académie de Dresde. L’ardeur qu’il mit au travail épuisa prématurément ses forces. Ses principales gravures sont : la Madone de Suint-Sixte, d’après^Ruphaël, son chef-d’œuvre ; Adam et Eve, d’après le même ; Saint Jean commençant l’Apocalypse, d’après le Dominiquin ; les Quatre saisons, d’après Jordaens ; la Vénus d’Arles, d’après une statue antique ; ses portraits du roi Jérôme de Westphalie, de Schiller, du Prince héritier de Wurtemberg, etc.

MULLER (Jacques-Léonard, baron), général français, né à ïhionville en 1749, mort en 1824. Entré fort jeune au service, il devint capitaine en 1791, lieutenant-colonel de volontaires en 1793 et fut successivement promu colonel, général de brigade, générai de division et commandant en chef de l’armée des Pyrénées-Occidentales. Millier forma cette année, qui avant lui n’existait que de nom, se signala aussitôt par sa bravoure et par son énergie, força les Espagnols à repasser la Bidassoa, s’empara k la baïonnette des redoutes de Saint-Martial et d’Irun, fit plus de 2,000 prisonniers, prit 200 bouches à feu, . amena par cette victoire la reddition de Fontarabie, de Saint-Sébastien, et contribua à faire poser les armes à l’Espagne. Le brave général reçut ensuite un commandement k 1 armée du Rhin, fut inspecteur général de l’infanterie sous le Directoire, organisa en

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1799 un corps de troupes destiné à diviser les forces autrichiennes, se vit attaqué par le prince Charles et dut, à cause de la trop grande infériorité de sa petite année, abandonner le siège de Philippsbourg et repasser le Rhin. Sous le Consulat et sous l’Empire, Millier reçut divers commandements à l’intérieur, devint baron en 1808 et fut mis à la retraite en 1814.

MULLER (Frédéric), poëte, peintre et graveur allemand, né à Creuznaeh en 1750, mort à Rome en 1825. Doué d’une vive imagination, il cultiva à la fois les arts et la poésie, vécut assez longtemps à Manheim, puis se rendit à Rome (1778), où il passa le reste de sa vie. Millier s’adonna d’abord k la pein- ■ ture de paysage et de genre, puis k la peinture d’histoire. L’admiration que lui inspirait Michel-Ange lui devint funeste. Il s’attacha à imiter exclusivement sa manière et tomba dans l’exagération. Quelques-unes de ses toiles, toutefois, sont remarquables : nous citerons notamment Jason, Ulysse devant l’ombre d’Ajax, l’Amour sous les roses, l’Enfer. Ses gravures à l’eau-forte, qui représentent des bergers, des animaux, des scènes champêtres dans le goût flamand, sont estimées des amateurs. Millier était, en outre, archéologue et nul n’avait à un plus haut degré que lui la connaissance des antiquités de Rome. Mais ce fut surtout comme poêle qu’il se fit un nom. Ses idylles sont des tableaux achevés de la nature la plus franche prise sur le fait. Au théâtre, il donna la Niobé (1778), Faust (1778), Geneviève, drames dans lesquels on trouve de grandes qualités et qui produisirent beaucoup d’effet sur la scène. Il publia ses Œuvres complètes à Heidelberg (18U) et à Quedlimbourg (1825, 3 vol. in-8").

MULLER (Jean de), célèbre historien suisse, né à Schaffhouse le 5 janvier 1752, mort à Cassel le 29 mai 1809. Il montra de bonne heure de rares dispositions pour les recherches historiques et se rendit, en 1769, à Gœttingue pour y étudier la théologie ; mais, au bout de quelques mois, tout en continuant ses études théologiques, il résolut de se vouer tout entier à l’histoire. En 1772, il fut nommé professeur de grec à Schaffhouse, fonctions dont il se démit l’année suivante. Victor de Bon’ stetten, avec qui il étaitintiraementlié, voulut l’avoir auprès de lui et lui fit obtenir une place de précepteur à Genève ; mais Mùller, poussé par son goût pour le changement, abandonna bientôt cette position pour ouvrir des cours sur l’histoire universelle, qui curent un grand succès. Il préparait alors son Histoire de la Confédération suisse. Ami des grandeurs, Mùller alla chercher une place à Berlin, où il ne put rien obtenir, et se vit forcé d’accepter la chaire de statistique au Carolinum de Cassel. En 1783, il revint à Schaffhouse, où il espérait trouver les moyens de rédiger paisiblement son ouvrage capital. Sur ces entrefaites, l’évêque électeur de Mayence le choisit pour bibliothécaire. Dès lors, il fut dans son élément ; la vie des cours lui plaisait ; il fut comblé de charges honorifiques, envoyé à Rome, quoique protestant, pour des négociations sur les affaires ecclésiastiques, et enfin anobli par l’empereur d’Allemagne. Lorsque, en 1792, Mayence fut prise par les Français, il se retira à Vienne, fut nommé conseiller aulique et attaché à la chancellerie. Mais on avait espéré qu’il se convertirait au catholicisme et, comme il s’y refusa toujours, on commença à le négliger. Bientôt on lui retira sa place de bibliothécaire et on lui interdit en même temps de continuer son histoire do la Suisse. Il partit alors pour Berlin, où il reçut le titre d’historiographe du roi et celui de conseiller intime au département de la guerre (1804). Mais l’entrée des Français à Berlin et la démembrement de la Prusse lui ravirent encore

une fois sa position. Il accepta une chaire à l’université de Tubingue, et il s’y rendait lorsque Napoléon, qui avait conçu de lui la plus haute idée dans une conversation qu’ils avaient eue k Berlin, l’appela à Fontainebleau et lui offrit une place de ministre secrétaire d’État dans le nouveau royaume de Westphalie. Après quelque hésitation et malgré les conseils de ses amis, Mùller accepta. En 1807, il entra en fonctions et, ne se trouvant point à la hauteur de la situation, il donna sa démission en 1808. Nommé alors conseiller d’État et directeur général de l’instruction publique, en cette qualité il sut rendre au pays des services signalés ; mais il reconnut bientôt qu’il s’était fait singulièrement illusion en espérant contribuer à la consolidation d’un état de choses régulier. Jérôme, tout entier au plaisir, en politique aveuglément soumis k son frère, ne s’inquiétait guère de la marche des affaires. Mùller voyait grandir en Allemagne l’orage sous lequel Bonaparte allait être écrasé. Le chagrin de s’être trompé de voie, les dettes qu’il avait dû faire pour figurer k la cour, la fatigue enfin, telles furent les causes de la maladie qui l’enleva k l’âge de cinquante-sept ans.

On est étonné qu’au milieu d’une vie si agitée et si nomade, Mùller ait trouvé le temps d’écrire des ouvrages aussi solides etaussi remarquables que ceux auxquels il doit sa réputation. Il avait toutes les qualités de l’historien et do l’écrivain : le vrai sens politique, l’esprit pratique, la clarté dans la disposition des matières, la critique dans l’examen des sources, une vive imagination,

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enfin un style élégant et choisi. Il considérait l’histoire comme la meilleure école pour former des citoyens. Dans ses jugements rien d’exclusif ; rien n’était plus contraire k son génie que l’esprit de système ; il comprenait les différences entre les institutions des divers pays et savait partout reconnaître les bons et les mauvais côtés. Comme prosateur, il fut un grand artiste. Le premier parmi les écrivains allemands, il comprit l’importance du style, s’efforça de raccourcir la longue période germanique, et, si on lui a reproché d’avoir été trop loin dans ce sens, on est forcé de lui accorder le mérite d’une expression nerveuse, d’une clarté admirable. Il est surtout grand dans la description ; ses paysages sont animés d’une poésie tout k fait idyllique et ses récits de bataille sont de grandioses tableaux.

Parmi ses écrits, il faut citer au premier rang son Histoire de la Confédération suisse. Le premier livre parut d’abord séparément sous le titre : Histoire des Suisses (BostonBerne], 1780, in-s°). Il ne commençait qu’à la première ligue des trois cantons, et Mùller reconnut bientôt qu’il était indispensable de parler des événements antérieurs, des origines, afin d’expliquer les causes et les influences diverses de la formation successive de la Confédération. L’ouvrage eut donc une seconde édition : Histoires de la Confédération suisse (1786-1808, 5 vol.), et na fut pas achevé par lui. C’est k dessein qu’il a employé.le mot histoires au pluriel ; la nature du sujet l’amenait, en effet, k suivre ia formation de chaque canton séparément ; chaque ville, chaque canton avait son histoire et ses tendances particulières. Mùller ne manque pas, dans le cours de son récit, de donner des aperçus généraux, des indications qui raccordent entra elles les parties. Du reste, il s’est arrêté bien avant les guerres de religion. Son œuvre a été continuée par MM. Hottinguer, Gloutz-Blotzheim, Monnard et Vuillemin ; les deux

derniers, appartenant k la Suisse française, ont écrit dans notre langue, mais dans un esprit tout à fait suisse. L’Histoire de la Confédération suisse, continuée jusqu’en 1815, et traduite en français par Labaume, avec les compléments français, a été publiée k Paris (1840-1846, 16 vol. in-8o). Les autres ouvrages de Jean de Mùller sont : Vingt-quatre livres d’histoire universelle (Tubingue, . 1810, 3 vol. in-8<>), traduit en français par Hess (1814-1817, 4 vol. in-8o) ; on y trouve des aperçus pleins de grandeur sur le développement général de l’humanité ; il est seulement k regretter qu’il n’ait pas pu y mettre la dernière main ; dans sa brièveté, ce manuel est le fruit de travaux "énormes ; la Guerre des Cimbres, en latin (Zurich, 1772) ; Essais historiques (Berlin, 1781) ; Voyages des papes (Zurich, 1782), livre qui a été l’objet de violentes attaques, parce qu’on a prétendu k tort y trouver des idées antilibérales et catholiques ; Lettres de deux chanoines (Leipzig, 1787) ; Sur le droit des empereurs de présenter aux électeurs et de refuser tes évêques élus (Leipzig, 1789) ; Remarques sur la déclaration de la Prusse à l’égard de la paix de Râle ; Commentaire de la paix de Râle ; les Dangers du temps (1796) ; Essai sur la chronologie de l’antiquité ; Sur l’histoire de Frédéric 'II de Prusse (Berlin, 1805) ; Sur la chute de la liberté des peuples anciens. Enfin, on a publié sa correspondance avec Bonstetten sous te titre : Lettres ji’un jeune savant à un ami (Tubingue, 1802), traduit en français (1810), recueil fort remarquable où Mùller expose ses idées sur l’histoire et juge les historiens avec finesse et profondeur. Ses Œuvres complètes ont été publiées par son frère (Stuttgard, 1810-1819, 27 vol. ; 1831-1835, 40 vol.). Fuessli a édité les Lettres de Millier à son plus vieil ami en Suisse (Zurich, 1812).

MULLER (Jean-Valentin), médecin allemand, né k Francfort-sur-le-Mein en 1756, mort en 1817. Reçu docteur à léna en 1780, il revint s’établir dans sa ville natale. Mùller a publié de nombreux ouvrages qui, pour la plupart, ne sont que des compilations. Nous nous bornerons k citer : Disserlatio de nervorwn originibus (1778, in-4o) ; Manuel des affections syphilitiques (Francfort, 1788, in-S°) ; Manuel des maladies des femmes (1788-1795, 4 vol. in-S") ; Physiologie (1790, in-8o) ; Essai de médecine légale (1796-1801, 4 vol. in-so) ; Orthodoxie et hétérodoxie (1798, 2 vol. in-S°) ; Répertoire demédecine (1798, 4 vol. in-8o), etc.

MULLER (Jean-Georges), littérateur suisse, né Schaffhouse en 1759, mort en 1819. Il était frère du célèbre historien Jean de Mùller. Il alla étudier la théologie k Gœttingue en 1779, passa ensuite quelque temps chez le philosophe Herder, puis revint dans sa ville natale. Après avoir été catéchiste de l’église de l’hôpital, ïl devint professeur de grec et d’hébreu a Schaffhouse, s’adonna en même temps k des travaux littéraires, fut nommé par Bonaparte, en 1803, un des sept commissaires chargés de mettre k exécution la nouvelle constitution de la Suisse, entra ensuite au petit conseil, fut président de la commission des écoles de son canton et contribua k répandre, k améliorer l’instruction publique. On a de lui, outre des traductions : Morceaux philosophiques (1789) ; Lettres sur l’étude des sciences et de l’histoire (179S) ; Fragments sur les mœurs et les opinions des temps passés (4 vol.) ; Traité de la foi des chrétiens (2 vol.), etc. Pendant les dernières années de sa vie, il renonça aux fonctions

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publiques pour s’occuper de la publication des œuvres complètes d’Herder et de celles de son frère.

MULLER (Frédéric-Auguste), poète allemand, né à Vienne en 1767, mort en 1807. Maître d’une fortune qui lui permettait de suivre ses goûts, il s’adonna k la poésie, habita successivement Halle, Gœttingue, Vienne, Erlangen, où il fit des cours de littérature, et composa trois poëmes épiques : Richard Cœur de Lion (1790), Alphonse (1790) et Adalbert le Sauvage (1793, 2 vol. in-8o). Malgré quelque ! longueurs, les deux premiers poëmes surtout sont regardés comme d’excellentes imitations de Wieland. On y trouve exprimés en beaux vers des sentiments nobles et érevés.

MÙLLER (Wenceslas ou Wenzel), compositeur allemand, né à Turnau (Moravie) en 1767, mort k Vienne en 1835. Il apprit d’un maître d’école obscur les éléments de l’art musical ; et son extrême facilité k s’assimiler les principes théoriques le mit k même, dès l’âge de douze ans, d’écrire une messe qui, au milieu de traces nombreuses d’inexpérience, laissait entrevoir un talent remarquable de mélodiste. Quand il eut achevé son éducation artistique sous Dittersdorf, il accepta, en 1783, la direction de la musique au théâtre de Brùnn, puis au théâtre Marinelli de Vienne, dont il devint le fournisseur attitré. En 1813, après un séjour lie courte durée à Prague, il fut appelé au théâtre de Leopoidstadt, où ses productions furent accueillies avec la plus grande faveur. Mùller peut être considéré comme l’Adolphe Adam de l’Allemagne, tant sous le rapport du nombre de ses productions qu’en raison de la clarté et de l’abondance de ses idées musicales. Facile, légère et sautillante, sa phrase aux rhytbmes accentués est, par malheur, fréquemment entachée de trivialité. Malgré ce manque de distinction, ce compositeur, essentiellement populaire en Allemagne, a su se

concilier le goût du public et l’estime des connaisseurs. Parmi ses opérettes, qui atteignent le chiffre énorme de deux cent vingt-sept, on cite principalement : le Nouvel enfant du dimanche, la Guitare enchantée, les Sœurs de Prague, le Moulin du Diable, qui sont le Domino noir et le Chalet des Allemands. Il faut ajouter k ces partitions, pour compléter l’énumération des ouvruges de Mùller, une quantité considérable de messes, symphonies, cantates et morceaux détachés.

MULLER (Pierre-Érasme), théologien et antiquaire danois, né k Copenhague eu 1776, mort en 1834. Après avoir fait ses études, il parcourut la France et l’Angleterre. De retour dans sa ville natale, il fut nommé professeur de théologie (1801), et évêque de Seeland en 1830. On de lui : De hierarchia et studio vils asceticm in sacris et mysteriis Grxcorum et Romanorum tatentibus (Copenhague, 1803) ; Recherches archéologiques sur les cornes en or trouvées à Gallehus (Copenhague, 1806, in-4o) ; Apologétique chrétienne (Copenhague. 1810) ; Sur l’importance de la langue islandaise (Copenhague, 1S13) ; Sur l’origine et la décadence de l’iiistorioyraphie islandaise (Copenhague, 1813) ; Ribliothèque de sagas (Copenhague, 1816-1820, 3 vol. in-S°) ; cet ouvrage est un précieux recueil k consulter sur les littératures du Nord et les traditions des pays Scandinaves ; il fut traduit en allemand par Lachmann (Berlin, 1816) ; Recherches critiques sur les sagas historiques du Danemark et des autres contrées du Nord (Copenhague, 1823-1830, 2 vol.). PierreÉrasme Mùller avait fondé, en 1805, le Journal de ta littérature danoise, où l’on trouve beaucoup de travaux signés de lui.

MULLER (Adam-Henri), littérateur allemand, né k Berlin en 1779, mort en 1829. Il étudia d’abord lu théologie k Berlin, le droit k Gœttingue (1798-1800), s’occupa ensuite quelque temps des sciences naturelles et, après avoir parcouru la Suède et le Danemark, résida deux ans en Pologne, où il s’absorba entièrement dans ses préoccupations religieuses et politiques. Lié depuis longtemps avec Gentz, il alla, en 1805, le rejoindre k Vienne et se convertit k cette époque k la religion catholique ; puis il partit pour Dresde, où il ouvrit des conférences publiques sur la philosophie, l’esthétique et la politique. De retour k Berlin en 1809, il fit des cours sur Frédéric II, se mêla aux intrigues du parti qui combattait les réformes politiques et judiciaires, devint l’organe de ce parti et se ferma ainsi tout accès aux emplois publiques en Prusse. Il repassa alors en Autriche, devint, en 1S13, commissaire provincial du Tyrol, puis major des archers tyroliens, suivit, en 1815, l’empereur François k Paris, et fut nommé, l’année suivante, consul général de l’Autriche k Leipzig, où il fit paraître deux journaux réactionnaires, l’Indicateur officiel (1816-1818) et le Correspondant impartial de la littérature et de l’Église, qii ne purent subsister longtemps. Mùller assista aux conférences de Carlsbad et de Vienne, et fut rappelé, en 1827, dans cette dernière ville, où il reçut le titre de conseiller aulique et fut attaché k la chancellerie impériale. Nous citerons, parmi ses écrits : la Théorie des antithèses (Berlin, 1804) ; Leçons sur la science et la littérature allemande (Dresde, 1806-1807) ; De l’idée de l’État et de ses rapports avec les théories populaires politiques (Dresde, 1809) ; les Éléments de l’art politique (Berlin, 1809,