Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 2, Molk-Napo.djvu/225

Cette page n’a pas encore été corrigée

630

MQTÏI*

Qn se servait autrefois dans la traite avec les indigènes, de la Sènégambie, et qui, mal définie, variait entre 1 Titre et lli*,50. Il Mesure pour le bois à brûler, qui était faite de deux traverses entré lesquelles on empilait des| bûches d’une longueur déterminée. Il Bois de' moulé, Bois à brûler de moyenne grosseur et d’une longueur déterminée.

— — Techn. Cadré de fer ou de bois garni de fér dpht ce sert, l’ouvrier mouleur, dans lesj briquëterieà, pour fabriquer les briques et les, carteaux : Z*s moules sont ordinairement puraltèloQrammiq’ues’pour tes briques et les tutlis, carfés ou à six pans pour les carreaux. U ’ Nom donné par les maroquiniers à des espèces d’auges’dont" ils se Servent pour.mettre les’p^atix en 1 couleur : La misé en couleur se' fait, ordinairement avec trois moules disposés' de manière Que les ouvriers puissent successi- > vément et ’continuellement passer de l’un d’ Vhuiye. (Màigne.) u Vase ’dans lequel on fait cailler le lait destine à la fabrication des fromages. i Planche de bois dans laquelle spnt, gravés, les modèles des caries à jouer. Il Petite boulei de coton cardé dont tes fleuristes artificiels’se servent pour former la base des boutons dé fleurs, ’ des ovaires, des fruits, etc. I] Pelote de linge où delcoton qui remplit un{jjlttnqdè passementerie. Il Outil qui sert à diviser et à former les plis de la feuille des, éventails : Le moulé a été imaginé vers 176û, ’ et la fabrication en est restée, depuis cette époque, dans ta famille Petit. (Nat. Rondot.), Il Instrument au moven duquel ou fond les’ caractères d’imprimerie et qui se compose de quatre parties principales, dont deux, qui sont iiiitnébjles, règlent’la force de corps, tandis que les deux autres, qui peuvent s’éloigner ou’ se rapprocher à volonté, déterminent l’é-’ pàiss’eûr dé la lettre. Il Bout dû Jil de laitoa sur lequel Oh fait la tète de l’épingle. Il Morceau débois Cylindrique sur lequel on failles mailles des Hlets et qui en détermine la grandeur. II Moule de boulon, Petit morceau debois du d’os, plkt, rond et percé au centre, qu’on recouvre d’étoffe pour en faire un bouton de vêtement, u Moule perçoir, Outi) servant à’penser les moules dp boutons. Il Moule des six, dès huit, Moule de dimension telle qu’il donne six, huit chandelles ou bougies k la livre.

—■ Art culin. Ustensile en fer-blanc ou eh cuivre étante, de ’ forme variable, servant à la’ confection pu à la cuisson de certaines préparations alimentaires ou de pièces de pâtisserie, telles que, charlottes, gâteaux de riz. biscuits de Savoie, etc.

— Chim. Vase appelé aussi moufle.

—r Bot. Moule de bouton ou Grand moule de bouton. Petit agaric qui croit dans les environs de Paris..

— Créol. Moule externe, Empreinte qu’à laissée dans une pierre un corps fossile qui a disparu après son enfouissement, il Moule interne, Masse pierreuse qui s’est moulée dans l’intérieur d’un corps fossile, offrant une cavitéi ■ •

f. (mou-le — lat. musculus, issi l’ancien allemand muscula.

MOULE s.

moule, d’où aussi l’ancien allemand muscula, anglo-saxon muscel, allemand muschel, même sens. Le, latin muscutits se rapporte à la même raqine que murex pour musex, et que le grao nriis, génitif muos, pour musas et muax pour musux, moule. Pietét compare ces diverses formes avec le persan muhrah, qui signifie à la fois la conque de Vénus et un marteau. Dans cette dernière acception, il correspond exactement au sanscrit musra, pilon, de la racine mush, diviser, briser. Le coquillage peut avoir reçu ce nom, soit par suite de quelque analogie de forme, soit de ce qu’il est divisa par, une fente. Ces divers noms de la moule n’ont, en nalité, aucun rapport avec les noms de la souris, grec mus, latin mus, malgré l’identité des formes ; cette identité résultede celle des deux racines, sanscrites mus, diviser, et.miuA, voler, dérober, d’où dérive le grec mus, avec le double sens de coquille et de souris). Moll. Genre, de coquilles, bivalves) très - communes dans nos mers : L’eider se repait de moules et d’autres coquiHayes. (Buiî.) Les moules passent, pour être indigestes, et ell, es sont peu recherchées sur les tables délicates. (Base.) li Moule d’étang, moule ffuviatile, Noms vulgaires donnés aux uuodoiites. U Moule des Papous, Coquille bivalve du genre modiole. u Moule à perles, Nom.vulgaire de i’avicule à perles.

—r Techn. Cahier formé de morceaux de baudruc.he dans lequel le batteur d’or place les feuilles de métal, au sortir du chaudret, pour en terminer l’extension : La moule coiif tient huit cents feuilles d’or,

~-*Bnojol. Zool. La coquille de la moule est équivalve et régulière, à charnière ordinairement sans dents. Elle est souvent nacrée k l’intérieur ; la couche externe, beaucoup plus épaisse que la nacre, est formée de fibres perpendiculaires k la surface, qui lui donnent une dureté assez grande. Cette surj face est d’ailleurs revêtue d’un épiderme corné, brunâtre, sous lequel se montrent des couleurs souvent très-vives, nuancées de pourpre et de violet, formant souvent des bandes divergentes.

■ La moule est l’huître du pauvre, dit M. de La Blanchère, et jouit dune faveur presque aussi générale que Ba rivale ; faveur très-méritée d’ailleurs, car, outre son abondance vraiment prodigieuse sur toutes nos

MO.UL

côtes, elle a une chair grasse, savoureuse et déliqate, surtout quand elle a été améliorée par ia culture. C’est particulièrement sur les côtes rocheuses de Bretagne et de Normandie qu’on la trouve en abondance. Ce n’est point là toutefois que sont établis les parcs de culture, mais sur les côtes vaseuses de l’Océan, où l’engraissement s’effectue dans les meilleures conditions. •

— La coquille de la moule est fixée aux rochers, dont elle couvre la surface entière. Elle pend en paquets énormes aux roches surplombantes, ainsi qu’aux poutres des éstaeades de nos ponts. Elle y adhère au moyen d’un faisceau de petits câbles noirs, qui ne sont que des fils de matière cornée, une espèce de soie que sécrète l’animal, soiéqui

•présente la propriété de se coaguler d’ellemême au contact de l’eau, comme.celle des araignées et des chenilles au contact de l’air. Pour filer son byssus ou câble d’attache, la moule ullonge une espèce de langue élastique qu’elle retiré et conduit comme une sorte de trompe. Cette langue est le pied du.mpllusque, pied qui sert à plusieurs espèces, non plus à nier, mais k remuer le sable et pour s’y creuser une retraite. Lamoijte applique son pied sur le rocher puis le fait immédiatement, rentrer dans sa coquille, et dès lors un fil est attaché au roc. Ce fil, de la grosseur d’un fort cheveu, est terminé par un petit empâtement qui le lie k ia pierre. À chaque mouvement de va-et-vient, un nouveau fil est tendu, et quand le mollusque en a ainsi attaché une centaine au moins il est très-solidement fixé. Le pied de la moule peut donc être regarde comme une véritable filière, une sorte de canal élastique sécrétant une liqueur visqueuse.

La moule a les lobes du manteau divisés sur leurs bords en deux feuillets. Le lobe extérieur est attaché k lu coquille et le lobe intérieur est frangé de filets cylindriques mobiles. Le foie, d’un tissu blanchâtre, renferme de petites granulations verdâtres. La membrane dé l’estomac est mince, blanche, opafine ; les intestins, qui s’appliquent au-dessous du cœur, se dirigent d’abord vers la ligne dorsale, puis se recourbent et vont finir par un petit appendice dans la cavité du manteau, près de la charnière. Quant au pied, il est petit, mais susceptible de s’allonger pendant la sécrétion du byssus. La moule n’est pas complètement immobile ; elle est douée d’une faculté de locomotion, fort restreinte à.la. vérité, mais qui lui permet de changer leiitement de station par une sorte de reptation effectuée au moyeu de son pied. Ce pied, projeté aussi loin que possible, attache quelques fils de bySsus.puis, faisant effort sur cecâble, l’animal avance ainsi de quelques millimètres ; il peut répéter indéfiniment cetteopération et faire avec le temps un chemin assez grand.,

Le nombre des espèces de moules est considérable. On les avait divisées en sous-genres, dont on a détaché les modioles pour en faire un genre à part. La moule comestible, type du genre, est fort abondante sur toutes les côtes de l’Europe. Elle se trouve particulièrement fixée en quantité considérable

auxrochers des côtes de Bretagne et de Normandie, où on va la chercher quand la nier est bas^e. La moule polymorphe habite la Baltique, la Caspienne, la mer Noire et la plupart des grands fleuves de l’Allemagne et de la Russie.

Les moules sont hermaphrodites et donnent naissance en mars et avril à un frai gélatineux, qui, après une incubation préalable dans les plis du manteuUj se résout en une infinité de petites moules a peine visibles, qui d’abord, flottent à l’aventure, puis finissent par se fixer aux corps solides qu’elles rencontrent. La majorité de ces mollusques naissants périssent enfoncés dans les vases, dévorés par les poissons, etc. ; mais la fécondité de ces espèces est telle, que, malgré l’énorme consommation qu’en fait l’homme, on n’en a pas encore vu décroître la production.

Bien que d’une valeur commerciale bien intérieure k celle de l’huître, la moule n’en est, pas moins un produit alimentaire digne du plus grand intérêt. Outre que la modicité de son prix en permet l’usage aux populations pauvres de l’intérieur du pays, tandis que l’huître demeurera probablement un comestible de luxe, elle offre de plus l’avantage d’être, bonne k vendre au bout d’une seule année, alors qu’il faut trois ou quatre ans pour que l’huître puisse être livrée à la consommation.

On trouve parfois, surtout dans les moules du sud-ouest de la France, de petits crustacés de l’ordre des décapodes trauhyures, vulgairement appelés chancres, et dont le nomscientifique est pimiuthère ; ils habitent l’intérieur de la moule vivante, à laquelle ils ne paraissent pas nuire par leur présence. Ces parasites, quelque répugnants qu’ils puissent être pour la consommateur, ont été accusés à tort de communiquer aux moules des propriétés malfaisantes.

— Pêche. La pèche des moules est autorisée du 1er mars au 31 octobre dans le premier arrondissement maritime ; du ieraep terabre au 30 avril dans le second, le troisième et le quatrième arrondissement. Elle est interdite avant lelever et après le coucher du" soleil ; elle n’est permise que sur les meulières dont le préfet maritime a accordé l’exploitation et à l’aide de trois instruments, dont

MOUL

les dimensions sont réglementées, et quisont le couteau, le râteau et la drague. Indépendamment de ces moulières, qui sont généralement des rochers ou des bancs vaseux se découvrant à la basse mer, il y a des moulières artificielles. Nous avons raconté ailleurs (v. bouchot) l’origine et les premiers progrès de cette intéressante industrie.

Bien que la culture de la moule ait subi peu de modifications depuis qu’elle* a été inventée par Walton, nous croyons cependant devoir décrire en peu de mots les procédés actuels. Après avoir donné aux pieux la disposition que nous avons déjà décrite, on les relie ensemble par un clayonnage de baguettes d’osier ou de châtaignier, clissées comme les osiers d’un travail de vannerie. Ce clayonnage gnrnit les pieux sans intervalle, depuis leur sommet jusqu’à environ um,15 ou Om,20 du fond, de manière k permettre la libre circulation de l’eau. On a ainsi deux palissades longues d’environ zoo k 250 mètres, dont l’ensemble constitue le bouchot. On partage les bouchots en trois zones parallèles à la côte : les bouchots du bas ou d’uval, qui ne se découvrent qu’aux grandes marées ; les bouchpts d’amont, se découvrant le plus fréquemment, et, entre ces doux zones, les bouchots bâtards ou milloins. Les bouchots d’aval, formés de pieux isulùs, sans clayonnage, servent k retenir le naissain des moules que le reflux entraîne en février et mars. Là. le naissain, toujours immergé, se développe ; en juillet, lorsqu’il a atteint le volume d un haricot, les bouchoteurs vont, à la première grande marée, le détacher. Les paquets de moules, formant des espèces de grappes par l’enchevêtrement de leur byssus, sont enfermas un à un dans une bourse en vieux filet et attachés dans les interstices des clayonnages. Bientôt le filet se pourrit et disparaît, mais il est devenu inutile, les moules s’étant d’elles-mêmes solidement fixées auxbranch.es des clayonnages k l’aide de leur byssus. Lorsque enfin les moules, ayant pris de la croissance, ont acquis une vitalité plus grande et ne redoutent plus autant le contact de l’air, on les détache des bouchots bâtards pour les transplanter sur les bouchots milloins. Elles y séjournent jusqu’à ce qu’elles aient atteint la taille marchande, ce qui arrive après un an environ de séjour sur ces bouchots. C’est alors que, les moules étant devenues assez fortes pour qu’on ne craigne plus de les laisser exposées k l’air pendant plusieurs heures chaque jour, on les transporte sur les bouchots d’amont, d’où elles ne sortent que pour être livrées au commerce, Grâce k ce système, la reproduction, l’élevage, la récolte et la vente se font simultanément et sans intermittence. C’est de juillet en janvier que les transactions sont dans toute leur force et que le coquillage est 1° plus estimé.

Ce procédé, le plus généralement pratiqué, peut être modifié, quant k la l’orme des appareils, k leur disposition, k la manière dont ils sont faits, etc.

— Art culin. Avant d’accommoder les moules, il convient de leur faire subir un lavage préparatoire. Pour cala, on les plÂge dans l’eau fraîche, puis on les ratisse une k une, soit avec une brosse dure, soit avec le tranchant d’un couteau. Ce lavage terminé, on peut les accommoder de différentes manières ; on peut même les manger crues, comme les huîtres. Pour être mangées de la sorte, les moules doivent être excessivement fraîches. On choisit les plus belles et, après les avoir soigneusement lavées, on les ouvre facilement, spit en implantant le couteau vers le bas de la moule, du côté antérieur de la partie poin tue, soit en plaçant le tranchan t du couteau en croix sur le tranchant supérieur de la moule et le faisant tourner, en appuyant un peu, jusqu’à ce que l’instrument se trouve légèrement implanté entre les deux valves. La moule ouverte, on peut l’arroser de quelques gouttes de jus de citron. On la rumasse ensuite vers le bas de la coquille avec le couteau et pn la hume comme une huître. Toutes les moules ainsi consommées ne sont pas également bonnes. Les moules rouges de Toulon jouissent, pour cet usage, d’une réputation méritée ; en tout pays, on devra préférer les moules k coquille demi-transparente ; elles sont ou rouges, comme celles de Toulon, ou blanches et grasses, mais, en tout cas, savoureuses.

. — Moules au naturel ou d la marinière. Lorsque les moules ont été lavées avec soin, on les met dans une casserole avec de l’eau, du thym, du laurier, du persil, des oignons coupés en rondelles, et on les saute sur un feu vif, jusqu’à ce que toutes les coquilles soient ouvertes. Alors ou enlève k chacune des moules une de ses "coquilles. Cela fait, on met les moules, bien égouuées, dans une casserole, dans laquelle on a placé un morceau de beurre, du poivre, du sel, du persil et des échalotes hachés, et l’on fait sauter le tout. Si l’on a débarrassé les moules de leurs deux coquilles, on ajoute à la sauce dont nous venous de donner la recette un peu de mie de pain et un verre de la prenîinre cuisson, de telle sorte que la sauce soit bien liée et fasse corps avec les moules, sans être, toutefois, trop épaisse. L eau de cuisson devra être filtrée très-soigneusement k travers un liuge, car elle est toujours plus ou moins chargée de sable. Au moment de servir (es

MOUL

moules ainsi préparées, on les arrose de jus de citron.

Moules à la poulette. Cette façon de pré parer les moules diffère peu de la précédente Les moules étant cuites et dépouillées de leurs coquilles, on les tient chaudement dans un peu d’eau de cuisson (n’oubliez pas de la filtrer), et, au moment de les servir, on les lie avec deux ou trois jaunes d’œufs, auxquels on ajoute quelques petits morceaux de beurre frais et du persil finement haché.

Moules d la provençale. Lorsque les moules sont cuites, on met dans une casserole trois ou quatre cuillerées d’huile d’olive, puis du persil, des ciboules, des champignons, une gousse d ail, le tout finement haché. On arrose avec une ou deux cuillerées de bouillon et un ou deux verres de la première cuisson, soigneusement filtrée. On laisse cette sauce se réduire, puis on y jette les moules en y ajoutant du gros poivre et un peu de jus de citron,

Moules farcies. Pour préparer les moules de cette façon, on a soin de choisir des coquillages d une grande dimension^ puis on les fait cuire k l’eau, pur le procédé indiqué ci-dessus, jusqu’à ce qu’elles soient ouvertes. Cela fuit, on les débarrasse de leurs coquilles, on les égoutte soigneusement et on les laisse refroidjr. On recouvre alors la partie charnue de la moule d’une préparation faite avec du beurre, du persil, de l’ail et des échalotes très-finement hachés, puis on les met au four. Elles cuisent, k un feu doux, en dix ou quinze minutes. Il est préférable d’ouvrir les moules crues et d’introduire entre les deux parties la préparation indiquée ci-dessus. Dans tous les cas, on doit fixer les deux valves k l’aide d’un triple tour de gros fil bien serré.

— Pathol. Empoisonnement par les moules Les moules déterminent souvent des accidents. Ceux-ci ont ordinairement une grande analogie avec l’indigestion, mais ils peuvent se compliquer de démangeaisons très-vives à la peau, avec éruption de plaques semblables k celles que produit la piqûre des orties. Os peut observer aussi un état particulier de malaise, de l’épigastralgie, de l’êtouffement, des évacuations par haut et par bas, une soif ardente, de la prostration, du refroidissement aux extrémités, des lipothymies et des syncopes. Le pouls, d’abord fréquent, devient petit et serré, la face rougit et se gonfle, une éruption do taches pétèch.ales a lieu sur divers points du corps ; quelquefois enfin surviennent des sueurs froides, des convulsions et du délire. Ces divers symptômes ne se montrent guère que trois ou quatre heures après le repas, et ils sont rarement assez graves pour entraîner la mort.

On a attribué les propriétés toxiques des moules k un grand nombre de causes. Peur les uns, le mal est dû k la présence de petits crabes dans l’intérieur de ces ce quillages ; d’autres croient, avec Burrows, qu’il provient d’une altératipn putride de l’animal. Ceux-ci admettent qu’il s’est nourri d’une matièrenuisibte nommée crasse (Lamouroux), ou de petites étoiles de mer (Breumié, du Rondeau) ; ceux-là pensent, avec M. Bouchardàt, qu’il renferme des particules cuivreuses, parce qu’il s’est fixé sur la carcasse de quelque vieux navire doublé de cuivre. Aucune de ces opinions ne paraît suffisamment fondée. Ces iuuisposilions, beaucoup plus fréquentes chez certains individus que chez d’autres, tiennent sans doute moins k la qualité des coquillages ingérés qu’à l’idiosynerasie des sujets. Cela est si vrai qu’on voit souvent une seule personne se trouver empoisonnée k la suite de leur ingestion, bien que sept ou huit en aient également mangé. Enfiu, fait complètement décisif, nous avons connu ud6 personne très-friande de moules, mais qui ne pouvait en manger sans éprouver des symptômes d’empoisonnement. On doit, en général, s’abstenir de moules de mai k septembre, mois pendant lesquels ces accidents sont le plus communs.

Le traitement consiste à faire rejeter la matière ingérée, à l’aide de OB’,05 k 0§ r,10 d’émétique dans un demi-verre d’eau, s’il s’agit d’une grande personne, ou de 08r,06 k 0Br,75 et même k 1 gramme de poudre d’ipécacuanha, s’il s’agit d’un enfant et suivant l’âge de celui-ci. Dans le cas où il y aurait déjà eu des vomissements naturels ou bien lorsque plusieurs heures se sont écoulées et que les matières toxiques ont pénétre dans le tube intestinal, il faudra reepurir aux lavements purgatifs et même administrer de 20 k 60 grammes d’huile de ricin, pour provoquer l’expulsion par en bas. On donnera pour boisson de la limonade ou de l’eau vinaigrée. Enfin, s’il y a des défaillances, on relèvera les forces du malade avec une infusion aromatique de sauge, de thé, de tilleul, dans laquelle ou pourra mettre un peu d’eau-de-vie ou de rhum. Plus tard, on combattra les accidents nerveux par l’éiher et on emploiera les moyen» propres k modérer l’inflammation consécutive. On a conseillé, comme moyen préventif, aux personnes qui mangent des moules de boire après le repas un petit verre d’eau-devie ou de manger leurs moules aveu un peu de vinaigre, si elles les mangent crues ; d introduire, au cas contraire, du viuaigre dans leur cuisson.

HOULE (lk), ville de la Guadeloupe, sur la côte N.-E. de la Grande-Terre, k 35 ki-