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ou positif des peuples d’Europe. À la science pratique de la jurisprudence il joignait un esprit élevé, épris du juste, et avait constamment en vue le bien général. Ses ouvrages sur le droit public sont encore estimés et ceux qu’il fit paraître sur le droit de l’ancien empire germanique jouirent d’une grande autorité, tant que dura cet empire. Moser n’a pas laissé moins de quatre cents ouvrages et opuscules. Les principaux sont : Remarquables conclusa du conseil auligue (Francfort, 1720, 8 vol. in-8o); Bibliotheca juris publici (Stuttgard, 1729-1734, 3 vol. in-8o) ; Principes de la constitution actuelle de l’Allemagne (Tubingue, 1731, in-8o) ; Introduction à la procédure en usage au conseil antique (Francfort, 1733-1737, 4 vol. in-8o) ; Corpus juris evangelicorum ecclesiasticum (Zullichau, 1737-1738, 2 vol. in-4o) ; l’Ancien droit public de l’Allemagne (Nuremberg, 1837-1854, 53 parties in-4o), ouvrage très-estimé ; Archives politiques de l’Allemagne (Nuremberg, 1751-1757, 13 parties in-4o) ; Nouveau droit public de l’Allemagne (Stuttgard, 1766-1772, 20 vol. in-4o) ; Mélanges concernant la noblesse de l’empire (1772, 6 parties in-8o) ; Dissertations sur diverses matières concernant l’organisation de l’empire (Ulm, 1772-1778, 5 vol. in-8o) ; Histoire moderne de la noblesse immédiate de l’empire (Ulm, 1775-1776, 2 vol. in-8o) ; Explication du traité de paix de Westphalie (Erlangen, 1775-1776, 2 parties) ; Essai sur le nouveau droit des gens en usage en Europe en temps de paix et de guerre (1777-1780, 10 vol. in-8o) ; Document pour servir à la connaissance du droit des gens moderne de l’Europe (Tubingue, 1787, in-8o), etc.

MOSER (Frédéric-Charles de), homme d’Etat et publiciste allemand, fils du précédent, né à Stuttgard en 1723, mort à Ludwigsbourg en 1798. Formé par son père à la connaissance des affaires publiques, il devint conseiller aulique de Hesse-llombourg, puis fut successivement nommé député des deux Messes au cercle du Rhin, membre du conseil aulique impérial, baron.administrateurdu comté impérial de Falkenstein, et enfin premier ministre et chancelier de la principauté de Darnistadten 1770. Destitué dix ans plus tard pour avoir résisté aux volontés despotiques de son souverain, il vit en même temps ses biens confisqués, en appela au conseil aulique de l’empire, fut réintégré dans ses possessions, reçut une pension de 5,000 florins et vécut depuis lors dans la retraite. On lui doit un grand nombre de compilations, parmi lesquelles nous citerons : Jlecueil de tous les recez du cercle du Saint-Empire (Ebersdorf, 1747-1848) ; Histoire pragmatique de la procédure suivie devant le conseil aulique impérial (Francfort, 1751) ; Jlecueil des principaux mémoires récemment émis en matière de droit public et privé de l’Allemagne (Ebersdorf, 1752-1756, 9 vol. in-4o) ; Recueil d’avis du conseil aulique (Francfort, 1752-1769) ; Amusements diplomatiques et historiques (Francfort, 1753-1764, 7 vol. in-so) ; Pensées patriotiques sur la manière de penser librement en matière politique (1755) ; le Maitreet le serviteur (1759), sur les devoirs d’un souverain et de son ministre ; Archives patriotiques (Fra.nuforl, 1784-1790, 12 vol, in-8o) ; Vérités politiques (Zurich, 1790, 2 vol.) ; Histoire des vaudois (1798), etc.

MOSEIt (Georges-Michel), peintre en émail et orfèvre suisse, né à Schali’house en 1707, mort à Londres en J7S3. Comme son père, il fut d’abord chaudronnier, puis apprit l’orfèvrerie et la peinture sur émail, se rendit en Angleterre en 1726 et y acquit une grande réputation par ses montres, ses médaillons et ses tabatières enrichies de peintures en émail d’une élégance et d’un fini d’exécution admirables. Moser fut un des principaux fondateurs de l’Académie de peinture de Londres, dont il reçut la vice-présidence avec une pension de 100 livres sterling (2,500 fr.), et le roi lui conféra des lettres de noblesse, — Sa fille, Marie Moser, née en 1744, devint un habile peintre de fleurs et fut chargée de décorer divers appartements du palais de Windsor.

MOSEB (Guillaume-Godefroy), agronome et administrateur allemand, né à Tubingue en 1729, mort en 1793. Après avoir rempli diverses fonctions administratives dans le Wurtemberg, il devint conseiller intime à la cour de Darmstadt, passa au service du prince de Tour-et-Taxis en 17S0 et fut par la suite député de ■•ercle à Ulm. Ses principaux ouvrages sont : Principes de l’économie forestière (Francfort, 1757, 2 vol. in-8») ; Caractères des espèces d’arbres de l’Allemagne et de l’Amérique du Nord (Leipzig, 1794, in-8o). 11 publia.de 1788 à 1793, des Archives forestières (17 vol. in-8o).

MOSER (Juste), littérateur allemand. V.

MOËSliR.

MOSES MENDELSSOHN, savant israélite allemand. V. Mendklssohn.

MOSETTE s. f. (mo-zè-te). Camail des cordeliers. Il Camail que portent aujourd’hui les évoques et les chanoines : Le pape, levé à la hâte, se tenait en rocket et en moskttb dans la salle de ses audiences ordinaires. (Chateaub.)

MOSEIEIM (Jean-Laurent de), célèbre historien et théologien protestant allemand, né a Lubeck en 1694, mort à Goattingue en 1755.

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Quoique son père fût catholique, il fut élevé dans la communion luthérienne et fît de brillantes études à Lubeck et à l’université de Kiel. Nommé, en 1723, professeur de théologie à 1’université de Helmstœdt, il occupa dignement ce poste jusqu’en 1747, époque où il fut appelé à Gœttingue comme professeur de théologie, avec le titre de chancelier de l’université. « Il serait difficile, dit Stupfer, de nommer une des nombreuses branches dessciences théologiques qui ne lui doive pas de nouvelles richesses et des améliorations réelles. Toutefois, ses travaux les plus importants sont relatifs à la morale et à l’histoire de l’Église.» — «Tandis qu’avant lui, dit M. Michel Nicolas, les historiens de l’Église n’avaient vu dans les hérétiques que des esprits corrompus et pervers, poussés à l’erreur par la seule impulsion de leurs mauvaises passions, il chercha le premier à remonter aux causes réelles qui avaient produit les divers schismes et à apprécier, sans haine et sans parti pris, des hommes qui avaient pu se tromper, mais qui le plus souvent n’avaient cru obéir qu’à la force de la vérité. Le promier encore il attira l’attention sur les modifications successives que les dogmes avaient éprouvées dans le cours des âges. ■ On ne lui doit pas moins de cent soixante ouvrages, dont les plus importants sont : Sermons (1725-1739, 6 vol. in-S°) ; Eiementa theologi» dogmaticœ (Nuremberg, 175S, in-8o), souvent réimpr. ; 'Théologie polémique (Bretzow, 1758 et 1764, 3 vol. in 4°) ; Droit ecclésiastique général des protestants (1760, in-8o) ; Morale de l’Écriture sainte (9 vol. in-4o) ; les quatre derniers volumes sont de Miller, son disciple et son successeur dans la chaire de théologie à Gœttingue ; Vindicis antiquss chrislianorum disciplinai, advenus Tolandi Nazarethum (Kiel, 1720, in-4o) ; Commentation.es et orationes varii argumenli (Hambourg, 1751, in-8o) ; Instilutionum Ilistorix ecclesiasticse antiquioris et recentioris libri IV (Francfort et Leipzig, 1726, in-8o), ouvrage capital qui a eu plus de trente éditions ; De rébus christianorum ante Constanlinum Magnum commentant (Hchiistffidt, 1753, in-4o) ; flistoria Mich. Serveti (Helmstœdt, 1727, in-4o) ; Essai d’une histoire impartiule et approfondie des hérétiques (Leipzig, 1746-1750, 2 vol. in-4o) ; Dissertationes ad historiam ecclesiasticam pertinentes (Altona, 1733, 2 vol. in-8<>).

MOSILLE s. f. (mo-zi-lle ; Il mil.). Entom. Genre de diptères athéricères.

— Encycl. Les mosilles sont caractérisées par une tête plus haute que large ; des antennes assez courtes, insérées au milieu de la face ; les ailes couchées l’une sur l’autre ; les balanciers nus ; les pattes propres au saut ; le corps court ; les palpe* simplement dilatées ; la trompe épaisse, reçue à sa base dans une espèce de voûte arquée et saillante. Leur mœurs rappellent celles des mouches. La mosilte arquée est d’un noir bronzé, avec les ailes et les balanciers blanchâtres ; elle est commune en Europe. La mosilte /Wfe est noire, avec le dessus de l’abdomen d’un vert pâle ; sa larve vit dans l’intérieur des tiges de plusieurs céréales et cause quelquefois d’immenses ravages dans les récoltes d’orge, en Suède. La mosilte du fromage est remarquable par les mouvements de sa larve, qui exécute des sauts très-singuliers, en saisissant l’extrémité de son corps avec ses crochets mantabulaires et en le débandant ensuite avec force. Nous citerons.encore les mosilles sautillante, des celtiers, de la lèpre, etc.

MOSKEN, petite ville de la Norvège, dans le groupe des îles Lofoden, comprise dans le diocèse de Nordland.au S.-O. de l’Ile Flagestad, par 670 50’ de lat. N’., 100 40’ de long. E. Elle mesure 24 kiloin. du N. au S. et 12.kilom. de l’E. À l’O. Entre cette lie et l’île Veeroé au S. est le courant de Maelstrom, dangereux en hiver.

MOSKORZOWSKI (Jarosz-Jérôme), célèbre théologien socinien polonais, né vers 1560, mort en 1625. Il avait été, à différentes reprises, nonce à la diète de Pologne, lorsqu’il embrassa, en 1595, les doctrines des sociniens. Etroitement lié avec Socin’, il défendit ses opinions avec une ardeur qui ne se ralentit pas jusqu’à sa mort et fit preuve d’un rare talent de dialecticien. Il écrivait, avec une égale facilité, le latin et le polonais, et ses ouvrages dans cette dernière langue sont, encore aujourd’hui, regardés comme des modèles de pureté et d’élégance classiques. On a de lui : Oralio gua confinetur brevis calumniarum depuisio, quibus premuntur ilti gui doctrinam Christi et apostolorum sludium suumposuerunt (1595), écrit d’une virulence excessive, mais aussi d’une logique Serrée et difficile à réfuter ; Réponse à t écrit dit Avertissement, publié par le ministre Jean Pétricius (Rakoiv, 1602) ; Réfutation de l’affront que le jésuite Pierre Skarga a vainement essayé d’infliger à l’assemblée de Jésus de Nazareth (1607, in-4o) ; Réfutation du second affront, etc. (1610, in-4o) ; Philopolites ou l’Ami de la patrie, court traité des devoirs du bon citoyen (1616) ; Refutalio libri de baptismo M. Smiglecii jesuitie (1617) ; Réponse à l’ouvrage de Gorski, intitulé l’Impudence des ariens (1617), etc. Moskorzowski fut l’un des quatre théologiens qui travaillèrent au Catéchisme de Rakow, publié en 1605, et il le traduisit lui-même en latin. En 1653, sous le protectorat de Cromwell, le Parlement anglais fit brûler publiquement ce

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catéchisme. Moskorzowski avait, en outre, édité plusieurs des ouvrages de Socin, et il laissa en manuscrit divers ouvrages.

MOSKOVA, MOSKOWA ou MOSKVA, rivière de la Russie d’Europe, qui prend sa source dans le gouvernement de Smolensk, cercle et à 16 kïlom. N.-E. de Gjatsh, coule à l’E., entre dans le gouvernement de Moscou, passe près de Mojaïsk, à Zvemgorod, à Moscou, puis se dirige ’au S.-E. et se joint a l’Oka, à 4 kilom. de Kolomna, après un cours de 380 kilom., navigable sur 160. Ses principaux affluents sont l’Iskoua, l’Istra. À gauche ; la Pakhra, a droite. Par le canal de l’Istra à la Sestria, la Moskova communique avec le Volga. C’est sur les bords de cette rivière, près du village de Borodino, que les Français gagnèrent sur les Russes, le 7 septembre mî, la bataille dite de la Moskova, h la suite de laquelle le maréchal Ney fut nommé prince de la Moskova par Napoléon 1".

Moakova (BATAILLE DB LA), gagnée par

Napoléon sur les Russes le 7 septembre 1812. En poursuivant sa marche sur Moscou, Napoléon rencontra l’armée russe, forte de 130,000 hommes, ayant sa droite établie près de la petite rivière de la Moskova, et sa gauche sur les hauteurs qui bordent la Rologha. Après avoir fait enlever une redoute établie sur un mamelon isolé et défendue par 10,000 hommes, après avoir bien reconnu la position de l’ennemi, Napoléon donna ses ordres pour la bataille. Le 7 septembre au matin, voyant le soleil se lever radieux et sans nuages, bien qu’il eût plu la veille : «C’est le soleil d’Austerlitz !» s’écria-t-il ; puis il fit lire cette proclamation à son armée : • Soldats, voilà la bataille que vous avez tant désirée : désormais la victoire dépend de vous. Elle nous est nécessaire ; elle nous donnera l’abondance, de bons quartiers d’hiver et un

prompt retour dans la patrie. Conduisez-vous comme à Austerlitz, à Friedland, à Vitepsk, a Smolensk, et que la postérité la plus reculée cite avec orgueil votre conduite dans cette journée ; que l’on dise de vous : Il était à cette grande bataille, sous les murs de Moscou.’t

Napoléon donna aussitôt le signal de l’attaque. L’ennemi occupait une forte position et ne présentait qu’un front resserré, à masses profondes ; sa gauche s’appuyait à un grand bois et était protégée par un mamelon où se trouvait une formidable redoute armée de 25 pièces de canon ; deux autres mamelons, garnis de redoutes, défendaient le centre, qui s’étendait jusqu’à un grand village qu’on avait démoli pour couvrir le plateau d’artillerie et d’infanterie ; la droite s’enfonçait derrière la Kologha, en arrière du village de Borodino, et s’appuyait de même à deux mamelons également armés de batteries et de redoutes. Près de 300,000 hommes se trouvaient ainsi en présence et allaient engager une des plus sanglantes luttes de ce siècle, qui en avait tant vu déjà.

À six heures du matin, le prince Poniatowski se mit en marche, avec son corps d’armée formant la droite des Français, pour tourner la forêt à laquelle s’appuyait la gauche des Russes, tandis que le maréchal Davout s’ébranlait pour longer la forêt, ayant en tête la division Compans. Deux batteries de 60 pièces chacune, élevées pendant la nuit par nos troupes, commençaient à tonner contre les Russes et à tracer de sanglants sillons dans leurs masses immobiles ; bientôt ce fut le tour de la fusillade, et l’action so trouva engagée sur toute la ligne avec la plus extrême vivacité. Murât, commandant la gauche de l’armée française, se porta sur le village de Borodino et l’enleva malgré l’énergique résistance de l’ennemi. À sept heures, le centre, sous les ordres du maréchal Ney, s’ébranle de son côté sous la protection de 60 pièces de canon qui foudroient le centra des Russes. Leur artillerie répondait à. la nôtre avec la même rapidité ; mais rien ne pouvait arrêter l’impétuosité de nos soldats, éleetrisès par l’exemple de l’héroïque Ney, qui semblait défier les boulets. Telles furent la précision de nos mouvements et l’irrésistible ardeur de nos troupes, qu’à huit heures du matin les Russes avaient été chassés de toutes leurs positions, après avoir vu leurs redoutes enlevées et leur artillerie remplacée par la nôtre sur tous les mamelons. Mais ils ne sont pas encore vaincus ; massés au pied des hauteurs qu’ils ont perdues et du haut desquelles 300 pièces de canon vomissent sur eux une tempête de boulets et de mitraille, ils essayent de les reconquérir après n’avoir pas su les défendre. On les voit s’ébranler tout à coup, et, excités par les cris et l’intrépidité de leurs officiers, gravir ces hauteurs résolument, sans s’émouvoir des ravages causés dans leurs rangs par notre artillerie. Alors la tempête redouble ; c’est un ouragan de fer et de feu qui les enveloppe, les renverse et les rejette tout sanglants au pied des mamelons.

Pendant ce temps-là, Poniatowskt luttait dans le bois contre la gauche de l’ennemi avec son intrépidité ordinaire, et Murât exécutait sur sa droite, avec toute sa cavalerie, des charges meurtrières. Toutefois, les honneurs de la journée furent pour le maréchal Ney qui ne cessa de déployer autant d’intrépidité que d’intelligence et de sang-froid. Pour accélérer la retraite de l’ennemi, qui, de même qu’à Eylau, restait héroïquement

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immobile sous les décharges multipliées de notre artillerie, Napoléon fit exécuter une charge de front, la droite en avant. Le succès de ce mouvement nous livra les trois quarts du champ de bataille. Les Russes, cependant, combattaient toujours, protégés par leurs redoutes de droite. Le général Morand réussit à les emporter ; mais, attaqué aussitôt par des forces supérieures, à ne put s’y maintenir et dut revenir en arrière. Ce demi-succès ranima la confiance de Kutusoff, commandant de l’armée russe. Il voulut tenter encore une fois la fortune et fit marcher toute sa réserve, qui comprenait la garde impériale, Le centre de l’armée française fut ébranlé sous le choc de toutes ces troupes d’élite, et Kutusoff put un instant espérer reprendre ses positions. Mais alors Priant se porta avec toute sa division sur le village détruit, tandis que 80 pièces de canon, dirigées contre les colonnes russes, les arrêtaient enfin par leur feu terrible. Cependant l’ennemi ne recule pas encore, et pendant deux heures ses masses se tiennent serrées sous les volées de mitraille qui y creusent des broches profondes. Alors Murât fait exécuter sur elles des charges terribles et répétées qui commencent à y jeter le trouble et le désordre. En même temps, le général Caulaincourt, s’élançant à la tête du 5« cuirassiers, renverse tout sur son passage, arrive jusqu’à la grande redoute de gauche dont notre armée avait eu tant à souftrir, et y pénètre enfin par la gorge. Cette charge brillante décida de la victoire ; mais Caulaincourt la paya de sa vie : en entrant dans la redoute, il tomba mortellement frappé par un boulet. Néanmoins, les Russes combattaient encore, non plus dans l’espoir de vaincre, mais pour assurer leur retraite, qu’ils effectuèrent enfin avec promptitude.

Cette journée, si glorieuse pour nos armes, nous coûta environ 20,000 hommes tués ott blessés et plusieurs généraux, entre autres Caulaincourt et Montbrun. Quant aux Russes, écrasés par notre artillerie, ils ne perdirent pas moins de 50,000 hommes et eurent une l’ouïe de généraux tués ou blessés. La victoire nous ouvrait les portes de Moscou, et elle valut au maréchal Ney, qui y avait pris la part la plus glorieuse, le titre de prince de la Moskova.

MOSKOVA (prince de la). V. Net.

MOSLAMIN s. m. (mo-sla-main). Nom que l’on donne quelquefois aux musulmans ou sectateurs de Mahomet.

MOSLEM s. m. Cno-zlaimm). Hist. or. Littéralement Vrai croyant, nom primitif des musulmans.

MOSLEMAII ou MASELMAS, fameux capitaine arabe, fils du calife Abdel-Melek, mort en 739. Sous les califats de ses frères Walid 1er, Soleiman, Yezid II, Heseham, il commanda avec un grand éclat les armées musulmanes, conquit une partie de la Cappadoce, du Pont, de l’Arménie, ravagea la Galatie, traversa l’Hellespont en 716, battit l’année impériale et assiégea Consiantinople, mais ne put parvenir à la prendre. Après avoir ramené en Syrie les débris de son armée, Mosleinah battit le fameux Yezid-Ibn-Mahieb, qui s’était révolté et à qui il lit trancher la tête. Poursuivant le cours de ses exploits, il chassa de l’Aderbaidjau les Turcs Khozars, s’empara, en 725, de Césarée, battit de nouveau les Khozars en 727, réduisit le Chirwan et mourut peu après son retour d’une nouvelle expédition contre les Grecs.

MOSNERON - DELAUNAY (Jean-Baptiste, baron), homme politique et littérateur français, né à Nantes en 1738, mort à Saint-Gaudens en 1830. Il appartenait à une riche famille d’armateurs. Poussé par le goût des voyages, il parcourut l’Angleterre et la Hollande, puis s embarqua pour Saint-Domingue. De retour en France, il abandonna la marine pour étudier le droit à Paris ; niais là il délaissa fa jurisprudence pour les lettres, présenta au Théâtre-Français deux tragédies qui furent refusées, renonça alors à l’art dramatique et retourna à Nantes, où il s’occupa du commerce de -son père. La rare intelligence dont il fit preuve en matière commerciale attira l’attention de ses concitoyens, qui le nommèrent successivement membre du tribunal et de la chambre de commerce, délégué près des états de Bretagne, près du ministre de la marine et, en 1789, près de l’Assemblée constituante. Député à l’Assemblée législative en 1791, par le département de la Loire-Inférieure, il y vota constamment avec la droite, se prononça pour qu’on ne confondît pas les prêtres insermentés avec les perturbateurs reconnus

et offrit au nom de son frère un vaisseau pour porter des troupes à Saint-Domingue. Non réélu à la Convention, il fut emprisonné comme royaliste sous la l’erreur et recouvra la liberté après la chute de Robespierre. Eu 1799, il allasiégerauCorpslégislatit, dont il fit partie jusqu’en 1S03. À partir de ce moment, il vécut complètement dans la retraite. Pendant la Restauration, il reçut la croix de la Légion d’honneur, le titre de baron (1823) et obtint, pour sa femme, l’entrepôt de tabac de Pau, puis la recette centrale de Saint-Gaudens. Nous citerons, parmi ses écrits : le Paradis perdu, trad. de Milton (Paris, 17S9) ; De quelques réformes et améliorations à faire en Bretagne (1789, in-so) ; Vie du législateur des chrétiens sans lacunes et sans miraclet