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traire, fort remarquables par l’expression et la vie des têtes, par la beauté du coloris.

MORONGUE s. f. (mo-ron-ghe). Mets indien composé de viande ou de poisson cuits avec des feuilles de ben.

— Bot. Morongue mariage, Erythrine des Indes, dont les (leurs s’offrent eu bouquet le jour du mariage.

MORONOBÉE s. f. (mo-ro-no-bé). Bot : Genre de guttifèrçs de la Guyane.

— s. f. pi. Tribu de guttifères ayant pour type le genre moronobee.

MOROPHORE s. m. (mo-ro-fo-re — du gr. môrnn, mûre ; pherô, .je porte). Bot. Nom scientifique donné quelquefois au mûrier.

MOROSAGL1A, bourg et comm. de France, départ, de la Corse, arrond. et à 26 kilom. da Corte, ch.-l. de canl. ; 913 hab. Justice de paix. Ancien et vustc couvent de franciscains affecté aujourd’hui à l’école communale. Patrie de Puschale Paoli.

MOROSE adj. (mo-ro-ze — lat. morosus, mot que quelques étymologistes rapportent à mos, mûris, habitude, manière d’être, caprice. Delâtre tire morosus, chagrin, bizarre, demorus, insensé, le même que le grec môros et le Sanscrit mvhera, fou, sot, de la racine muh, frapper, troubler). Bourru, chagrin, bizarre : Les fourbes sans esprit, les intrigants morosks sont en tous lieux les favoris des belles. (E. de Gir.) Il Empreint d’une tristesse chagrine : Arrière la morale et ses dictons moroses !

A. Barbier. Quand les hommeB n’ont plus que des songes moroses. Heureux qui sait se prendre au pur amour des choses 1 Brizbux. Il Qui inspire la tristesse : Anacréon, chargé du poids des ans moroses, Pour songer à la mort se comparait aux roses Qui mouraient sur ses cheveux blancs.

V. Huao. MOROSE, ÉE adj. (mo-ro-zé — rad. morose}. Néoi. Devenu morose.

MOROSl-(Joseph), mécanicien italien, né à Ripalïatta (Toscane) en 1772, mort à Cocombola en 1840. Il s’adonna avec passion a l’étude des sciences exactes et devint un très-habile mécanicien. Morosi se fit connaître en construisant la machine qui sert k démontrer physiquement la parabole résultant du mouvement horizontal combiné avec-le mouvement vertical, en exécutant un automate joueur d’échecs d’un mécanisme fort ingénieux et en construisant un métier pour tisser à la fois deux bas de soie. Ses travaux le firent nommer professeur suppléant de physique expérimentale k l’université de Pavie, avec une pension de 600 livres. En 1799, il se rendit en France, où 11 fit un voyage scientifique, devint, en 1801, professeur de mécanique à Milan, fonda dans cette ville un établissement pour la filature du coton, futchargé par le gouvernement d’une mission en France, en Allemagne, en Hollande, en Suisse (1807), étudia les principales industries de ces pays, d’où il rapporta des dessins et des machines, et prit sa retraite en 1832. L’Institut italien le comptait au nombre de- ses membres.

MOROSIF, IVE adj. (mo-ro’-ziff, i-ve — lat. morosus ; de mora, relard). Ane. jurispr. Tardif, lent, négligent : Créancier morosif.

MOROSIM, ancienne famille patricienne de Venise qui a donné k cette ville quatre doges et plusieurs hommes d’État et généraux. Les principaux membres de cette famille sont les suivants :

MOROSI NI (Dominique), doge de Venise, né en 1080, mort en 1156. Il accompagna, dans sa jeunesse, Ordelafo Faliero en terre sainte, prit part k la conquête de Ptolémaïs et de Sidon, battit en mo les Padouans, qui réclamaient uné partie des lagunes, fit ensuite la guerre contre Étienne II, roi de Hongrie, et continua, sous le doge Dominique Michieli, à se.distinguer par ses talents militaires. En 1122, il décida la victoire maritime de Jaffa, qui donna aux chrétiens la Palestine, prit ensuite par mer une grande pnrt au long siège de Tyr, qui finit par capituler, et s’empara peu après d’Ascalun. Sur ces entrefaites, l’empereur de Constantinople, Alexis Comnène, ayant ouvert les hostilités contre les Vénitiens, Morosini reçut l’ordre de ravager Rhodes et les îles de l’Archipel grec, ce qu’il fit, mérita le surnom de Terror GrtecoruuijOpéraplusieursdescentesen Morée, s’empara de Modon, puis livra au pillage plusieurs villes de la Dalmatie, qui s’était prononcée contre les Vénitiens, et détruisit Belgrado, l’ancienne Zara, Manuel Comnène, qui venait de succéder à Alexis, ayant été attaqué dans le même temps par Roger, roi de Sicile, jugea prudent de faire la paix avec la république vénitien»», k laquelle il concéda le droit de commercer librement dans ses ports. À la mort de Polanî, en IMS, Morosini fut élevé à la dignité de doge. Peu après, il s’empara de (Jorfou (1149), soumit Pola fit plusieurs autres villes de l’Istrie qui s’étaient révoltées, Rovigo, Parenzo, Vimago, etc., et fit alliance avec le roi de Sicile. Il mourut à soixante - seize ans, laissant la réputation d’un des plus grands hommes de sa patrie.

MOROSIM (Marin), doge de Venise, mort en 1252. Il devint duc de Candie en 1243 et

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fut chargé de comprimer une formidable insurrection des patriotes de cette île contre la domination vénitienne. En 1249, il succéda comme doge àJ.Tiepolo, qui venait d’abdiquer. Pendant son règne de trois ans, il embellit la place Saint-Marc, jeta les fondements du pont du Rialto et refusa à saint Louis de lui fournir des vaisseaux pour transporter les croisés.

MOROSIM (Leonardo), homme d’État vénitien. Il vivait au xrve siècle, avait rempli de hautes fonctions et se trouvait président du tribunal des Quarante, lorsqu’il se mit, en 1370, à la tête d’une conspiration ayant pour objet de faire passer Venise sous la domination de François de Carrare, duc de Padoue. Cette conspiration ayant été découverte, Morosini fut arrêté avec ses complices, rayé du livre d’or et condamné à une prison perpétuelle.

MOROSIM (Nicolas), diplomate et administrateur vénitien. Il vivait au xive siècle, se distingua par ses talents et par son éloquence dans diverses missions importantes dont il fut chargé en Italie, en Allemagne, à Constantinople, et devint successivement sénateur, membre de laQuarantie, gonfalonier de Saint-Marc, membre du conseil des Dix. Lorsque, en.1379, pendant la guerre dite de Chiozza, Venise, attaquée à la fois par les Padouans, les Génois et les. Hongrois, fut Sur le point de succomber, ce fut Morosini qu’on chargea d’aller négocier la paix. Il se rendit successivement auprès de Francesco de Carrare, seigneur de Padoue, de l’amiral génois Doria, du prince Charles de Hongrie, qui lui firent des conditions tellement humiliantes, qu’il répondit à chacun d’eux : « Eh bien ! vous n’aurez rien ! » De retour k Venise, il rendit compte au peuple de sa mission, l’excita par son éloquence k se défendre jusqu’à la dernière extrémité, à reprendre l’offensive, k marcher contre l’ennemi, vit la population entière se soulever pour défendre la patrie, et bientôt il eut la joie de voir les Vénitiens écraser les Génois, repousser l’armée des Hongrois et contraindre les Padouans à faire une paix désastreuse. Morosini, qui avait si puissamment contribué au triomphe, mourut peu de temps après.

MOROSINI (Michel), doge de Venise, frère du précédent, mort en 1382. Il fit preuve de talents militaires en s’emparant de l’Ile de Ténédos (1377), de diverses places de l’Archipel, et en remportant plusieurs avantages sur les Grecs et les Génois. Pendant la terrible guerre de Chiozza (1379), lorsque la population entière se livrait aux plus grands sacrifices pour la défense de la patrie, Michel Morosini, dont la rapacité était extrême, ne songea qu’à spéculer sur la misère générale en achetant des propriétés à vil prix. Malgré l’indignité de sa conduite, les Vénitiens ne l’élurent pas moins doge en 1382, pour honorer la mémoire de son frère. Trois mois après, Michel Morosini était emporté par une peste qui ravagea Venise.

MOROSIM (Paul), diplomate et savant, né à Venise en 140G, mort en 1483. Il acquit une grande instruction, se fit recevoir docteur et ne tarda point à être investi des fonctions les plus importantes. Morosini fut chargé en 1451 de régler les limites de l’Istrie avec l’empire ; en 1459, de terminer les différends survenus entre le sénat et Borso, duc-d’Esté ; puis il se rendit successivement, comme ambassadeur, en Pologne, en Bohême, à Naples, à Rome (1464 - 1471), reçut un siège au sénat et fut employé dans le gouvernement des provinces de terre ferme. Ce fut lui qui décida Bessarion à léguer sa belle bibliothèque au sénat de Venise. Outre quelques ouvrages inédits, on a de lui : De Bternitate temporalique Chrisli génératione in judaioe improbationem perfidiz Christian» religionis gloriam divinis enunliationibus comprobata (in-4°) ; Apologia reipublicis Venetianx.

MOROSIM (André), historien, né à Venise en 1558, mort en 1618. Lorsqu’il eut fait de fortes études à Padoue, il revint à Venise, fut successivement nommé avocat général (1593), sage de terre ferme, sage grand (1605), historiographe de la république, et fit partie du conseil des Dix. Morosini fut un historien distingué. Il a laissé : Histoire de la conquête de Constantinople par les Vénitiens (1627, in-4°) ; Histoire de la république (1623, in-fol.) ; c’est la continuation en latin de l’Histoire de Venise de Paruta ; elle va jusqu’en 1615 et a été traduite en italien par Molino (1782). Quelques-uns de ses écrits ont été recueillis et publiés sous le titre de : O/iuscii/orum et epislolarum pars prima (Venise, 1625, in-8°).

MOROSINI (François), doge de Venise, surnommé le Pélopunéaiaque, né en 1613, mort

en 1694. Il fut un des plus grands capitaines de la république. Dès sa jeunesse, il se distingua contre les pirates de l’Archipel, prit une part brillante à la guerre contre les Turcs et tut nommé, en 1651, généralissime de lailotte. En 1667, on lui confia la défense de Candie ; il y soutint un siège de vingt-huit mois qui est demeuré célèbre. Après soixante-neuf assauts, quatre-vingts sorties, mille troi^ cent soixante-quatre explosions de mines, il capitula honorablement (27 septembre 1669) et rendit aux Turcs la place, t, ’.i n’était plus qu’un monceau de riunes, arrosées du sang de trente mille chrA’iens et de cent dix mille Ottomans, Bien qu’il eût capitulé sans auto MORP

risation, il fut bien accueilli k son retour et nommé procurateur de Saint-Marc. Toutefois, peu après, un membre du grand conseil, ennemi du héros de Candie, l’accusa de lâcheté et de concussion, et souleva contre lui la populace, qui demanda sa tête. Morosini dut se constituer prisonnier et passer en jugement ; mais ses juges l’acquittèrent à l’unanimité.

À la reprise des hostilités (1684), il prit Sainte-Maure et le Péloponèse aux Turcs et remporta la brillante victoire des Dardanelles (1687). Il fut proclamé doge en 1688, après la mort de Giustiniani, fit encore une expédition navale dans l’Archipel (1693), battit k plusieurs reprises les flottes turques, puis, épuisé par l’âge et les fatigues, il mourut a Napoli de Romanie. Ses concitoyens, qui, dès 1687, lui avaient fait élever une statue avec cette inscription : Francisco Mauroceno, Peloponesiaco, adhuc viventi, firent rapporter son corps à Venise, où il fut déposé dans un superbe monument funéraire. Morosini a pris rang parmi les Vénitiens les plus illustres par ses talents militaires, son intrépidité, son patriotisme et ses vertus privées.

MOROSITÉ s. f. (mo-ro-zi-té — rad. morose). Caractère morose, tristesse chagrine et bourrue : Les moralistes ont censuré le luxe avec plus de morosité que de lumière. (Marroontel.) La morosité est fréquemment la compagne de l’ambition et de léyoïsme. (Villermé.)

— PI. Pathol. Ordre de maladies, appartenant k la dusse des vésanies et comprenant les genres boulimie, nostalgie, nymphomanie, hydrophobie, etc.

MOROSOPHE s. m. (mo-ro-so-fe — du gr. mâros, fou ; sophos, sage). Pathol. Personne atteinte de morosophie : Les morosopiibs ne sont pas des fous. (Barbaste.) La maison qui convient aux morosophes doit être à la fois une maison de santé, de correction et de repentir, (barbaste.)

MOROSOPHIE s. f.>(mo-ro-SO-ft — du gr. môros, fou ; sophia, sagesse). Espèce de folie grave : Dans les faits de morosophie, il s’agit toujours d’une maladie de l’instinct, laquelle a peroerli l’affectibilité en la poussant sans cesse à des désirs sanguinaires. (Barbaste.)

MORO-SPHINX s. m. (mo-ro-sfainkss). Entom. Espèce de papillon du- genre sphinx, dont la chenille se nourrit de caille-lait.

MQROXALIQUE adj. (mo- ro-ksa-li-ke). Chim. Se dit quelquefois pour moriqub.

MOROXITE s. f. Cno-ro-ksi-te). Miner. Minéral qu’on trouve en Norvège et qui est de la chaux phosphatée, d’un bleu verdâtre ou d’un gris bleuâtre.

MOROXYLATE s. m. (mo-ro-ksi-la-te •du gr. màron, mûre ; xulon, bois). Chim. Sel fourni par la combinaison de l’acide moroxylique ou morique avec une base. Il On dit

aUSSi MORATB.

MOROXYLIQUE adj. (mo-ro-ksi-li-quedu gr. màron, mûre ; xulon, bois). Chim. Syn. de MORIQUE.

MOROZZO, bourg d’Italie, province de Cuneo, district et à 10 kilom. N.-O. de Mondovi, chef-lieu de mandement ; 1,709 hab.

MOROZZO (Charles-Joseph), en latin Morotius, érudit et prélat italien, né à Mondovi en 1645, mort il Saluées en 1729.11 entra dans l’ordre des feuillants, devint abbé de la Consola à Turin, puis fut évêque de Bobbio (1693) et de Saluées (1698), où il fonda un séminaire. Ses principaux ouvrages sont : Theatrum chronologicum Cartusiensis ordinis (Turin, 1681, in-fol.) ; Cisiercii reflorescentis chronologica historia (Turin, 1690, iu-fol.).

MOROZZO (Charles-Louis, comte), physicien italien, né à Turin en 1744, mort en 1804. Il entra dans l’artillerie en 1760 et devint, en 1792, colonel du régiment provincial de Turin. Morozzo s’était adonné de bonne heure à l’étude des sciences sous la direction de Laf range et était devenu membre de l’Académie e Turin, d’où son dévouement à la cause royale le fit exclure après la bataille de Marengo. On trouve, dans les recueils de ce corps savant, de nombreux mémoires de Morozzo, écrits en fiançais. Nous nous bornerons à citer : Examen physico-chimique sur la couleur des fleurs ; Expériences eudiométriques sur l’air pur ; Examen physico-chimique des couleurs animales sur la rosée ; Sur l’air vicié par la respiration animale ; Sur les inflammations spontanées ; Sur la variolite du Piémont, etc.

MOHOZZO (Joseph), prélat italien, frère du précédent, né à Turin en 1758, mort à Novare en 1842. Docteur en théologie en 1777, il se rendit ensuite k Rome et fut nommé successivement protonotaire apostolique, vicelégat de Bologne, gouverneur de Pérouse et de Civita-Vecchia par Pie VI, ambassadeur auprès du roi d’Elrurie par Pie VII, archevêque de Thèbes in partibus (1802), secrétaire de la congrégation des évêques, et fut chargé, en 1808, d’une mission k Paris, au Sujet des différends survenus entre le pape et l’empereur. En 1816, il reçut le chapeau de cardinal et, en 1S17, fut appelé à occuper le siège de Novare. Morozzo a publié une Statistique du patrimoine de Saint-Pierre (Rome, 1797) et un Éloge historique du cardinalBobba (Turin, 1799).

MORPETH, ville d’Angleterre, comté de Northumberland, à 23 kilom. N.-O. de New MDRP

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castle, sur la Wnnsbeck et sur le chemin de fer d’York k Berwick ; 13,794 hab. Cette ville, qui donne le titre de vicomte au comte de Carlisle, fut brûlée en 1215 par ses propres habitants révoltés contre Jeun sans Terre. Agréablement situéo entre des collines boisées, elle se livre surtout au commerce des laines. Ses principales curiosités sont : l’hôtel de ville construit en 1714, d’après les dessins de Vanburgh ; le pont suspendu jeté sur la rivière de Wansbeek ; l’école gratuite fondée par Édouard-VI et les restes d’un château dont il subsiste une belle porte.

MORPHASME s. in. (mor-fa-sme — du gr. morphasma, même sens). Chorégr. Danse bouffonne des anciens, figurant les métamorphoses des dieux.

MORPHÉE s. f. (mor-fé). Pathol. Lèpre caractérisée par un amas de petites taches.

— Arboric. Maladie de l’olivier et de l’oranger.

— Eacy<S. Arbor. V. mosfbs. MORPHÉE, dieu dessonges, fils du Sommeil

et de la’Nuit. Il avait pour frères, selon les uns, pour enfants, d’après les autres, Fhantase et Phbbétor. Il est le principal ministre du Sommeil et il veille k ce qu aucun bruit n’en trouble le repos. C’est lui qui est chargé d’endormir les hommes et de repaître de songes leur imagination. Il a lui-même pour lieutenants Phantase et Phobétor. Il excelle k revêtir mille formes différentes (de là son nom, du grec morphè, forme) et k prendre la démarche, le visage, l’air et le ton de voix de ceux qu’il veut représenter. Dans Ovide, qui place son séjour près des fabuleux Cimmériens, le Sommeil, d’après les ordres de Junon, choisit Morphée pour aller porter en songe k Alcyone la nouvelle du naufrage de Céyx, Son époux.

On représentait Morphée tenant h la main une poignée de pavots, avec lesquels il touchait ceux qu’il voulait endormir, et on lui donnait dos ailes de papillon pour exprimer sa légèreté.

Les postes prennent souvent Morphée pour le sommeil, et il intervient presque toujours avec ses pavots-, quelquefois aussi ils le désignent par une périphrase qui rappellequelqu’un de ses attributs : le Dieu do» ■ange», le Fil» de I» Nuii, le Dieu de» pavot», le Mlnl»-Ir* du Sommeil, le Dieu du repot, etc. Est-ce dans les bras de Morphée

Que l’on doit d’une amante attendre le retour ? J.-B. Rousseau.

Remarquons en passant que cette locution : dans les bras de Morphée, est devenue aujourd’hui familière et plaisante, et que l’emploi en serait ridicule en poésie.

La nuit couvrait la terre, et le dieu du repos

Sur tout ce qui respire épandait ses pavots.

Deluxe.

Secoue, avant le jour, les pavots de Morphée ; Crains surtout, crains Circé, douce et cruelle fée.

Dksaintanoe. Les pavots que Morphée épaissit sur les yeux De la volupté qui sommeille.

Lebrun. Déjà Morphée au teint vermeil Abaisse ses ailes légères, D’où la mollesse et le sommeil Vont descendre sur mes paupières.

De BerniS. — Iconogr. Charles Le Brun a représenté Morphée, dans une des peintures de la voûte de la galerie d’Apollon, sous les traits d’un vieillard ailé, caché sur des nuages et tenant des pavots. Dans un tableau de François Marot, intitulé le Sommeil de Morphée et qui est au musée du Louvre (n° 341), le dieu est représenté sous la forme d’un enfant étendu, les ailes déployées, sur des nuages et sur des pavots ; dans la partie supérieure de la composition, la Nuit est sur son char. Au même musée est un tableau du Primatice qui représente la Terre réueillant Morphée ; Cybèle, coiffée d’une couronne murale et descendue de son char attelé d’un lion dont on n’aperçoit que la -tête, pose une main sur l’épaule de Morphée, qui dort appuyé sur des coussins, et, de l’autre main, montre le Temps, s’efforçant de retenir la Nuit qui s’envole. Au palais Doria-Tursi, k Gènes, esc une peinture de Solimène dont le sujet est Y Aurore réveillant Morphée. Houasse a peint pour Trianon un Morphée s’éveillant à l’approche d’Iris. Le inusée du Belvédère, k Vienne, possède un tableau de Fr. Gessi qui représente Morphée apparaissant à Alcyone sous la figure de Céyx. Citons enfin, parmi les figures du dieu du sommeil, un terme sculpté d’après un dessin dePoussin et qui décore le bosquet de la Girandole, à Versuillea, et une statue que Houdon exécuta pour son admission k l’Académie de peinture ot de sculpture.

MORPHÉIQUE adj. (mor-fé-i-ke — rad. morphée). Pathol. Atteint de la morphée : Lépreux MORPHÉIQCK.

— Substantiv. Personne atteinte de la morphée : Un MORPHKIQBE.

MORP1IIL (lie au), lie d’Afrique, formée par le fleuve le Sénégal et le marigot do Doué. Elle est commandée par Podor, position importante où nous avons eu un poste. Cette île est extrêmement fertile et très-propre k de grandes cultures. Elle appartient, ainsi que le territoire qui l’avoisinc, aux Foulahs du Fouta.

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