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eoTps séjournaient en moyenne quatre et même cinq jours à la. 'Morgue avant d’être inhumés ou’ reconnus ; aujourd’hui, le séjour.qu’ils y font an moyenne n’est guère que de vingt-quatre heures.

D’une statistique décennale faisant partie des Annales d’hygiène pratique et de médecine légale et due à. M. A. Devergie, il résulte : qu’il a été reçu à la Morgue de 1836 à 1846, déduction faïtéde 94 portions de corps composées d’ossements, de débris de dissection ehiiidesthle et de portions de membres qui sé détacheht journellement dés noyés pendant■ leur Séjour dans l’eau, 3,3’44’corps : 2,851 indiv’idus de tout âge et 493 enfants nouveaunés à terme ou non à terme, c’est-à-dire 197 enfants ù terme et 296-fœtus.< D’où iliré- ■ Suite que le nombre dés fœtus reçus annuellement a la Morgue (devenu tout à -coùi* ; a.1 partir dé là fermeture dés tours des enfants trouvés en 1841, cinq fois plus fort que ce qu’il était en 1836) est une fois et demie p4us grand’ que celui des enfants nés à terme. Sur ces 2, ’SSl individus, 2,331 appartiennent au sexe masculin et 520 au sexe féminin :’quatre fois et-, ’demie plus d’hommes que dé femmes ;- 378 seulement Sont’restés inconnus, ce qui dénne ■ prés de 7 personnes reconnues sur-8 exposées.’Or, dans la période de 1836 à 1835, pr6s des’deux tiers des’ individus recueiliisla Morgue étaient restés ignorés. . Qiitls sont les âges1 de la vie qui fournissent le plus de personnes à. la Morgue ? : J

630’

1,242 >-, -l.

702

133

515 hommes

115 femmes

p5o hommes

192 femmes

(599 liommés

163 ""feinmes

125 hommes

58 femmes

Quels sont les genres de mort qui alinien- ’ tent la Morgue ? On compte, de 1836, à 1846 (nous calculons : toujours sur cette période), . 1,768’ suicidés, savoir ’ :> submersion ;-1,414 ;. suspension, 114 ; mort par armes h feu, ss ; asphyxie par le charbon, 4G ; chute d’un lieu élevé, 56 ; mort- par armes tranchantes, 16 ; mort par empoisonnement, il ; écrasement. par des voitures, 7 ; mort par l’alcool, 4.

La submersion est la grande pourvoyeuse de la Morgue. Les mois pendant lesquels on reçoit le plus de noyés sont : avril, mai, juin et juillet. Les quartiers-où régnent le moins d’aisance et de travail sont aussi ceux qui donnent le plus de corps à la Morgue. C’est le.quartier SainterAvoie qui fournit le plus et celui de la Chaussée-d Antin qui fournit.i le moins. À Paris, sur 5,466 habitants, il en. est un dont le corps, par une circonstance quelconque, arrive sur les dalles de la Mor^ gue. La-banlieue entre pour un sixième dans la-proportion des individus reçus à la Mot-. gue, os départements pour un seizième. Re-, . levons sur les registres de la Morgue divers • chiffres s’appliquant à l’année 1858, prise au hasard k titre d’exemple :

IJommes : 260

Femmes 49 ■

Nouveau-nés à ternie 57,

Fœtus. 63 1

Portions de cadavres 9

Total.

447

La Morgue dépend de la préfecture dé’police. Le personnel de son administration se compose d’un médecin inspecteur, d’un médecin chargé de faire les autopsies et d’un greffier. Viennent ensuite deirx garçons de service ou morgueurs. La Morgue recueille des corps’non-seulement de Paris, mais des’ communes de la banlieue, ’des communes-de Sèvres, Saint-Cloud. et Meudon, comprises dans le ressôH’de la préfecture de police,quoique faisant partie du département de Seine-et-Oiséj et même ’Argénteuil, Saint-Germain, etc., -’ ■ ■ ’■ ■

Les ordonnances, déclarations, "’ sentences, etc., qui ont trait à la Basse-Géôle et depuis à la Morgue offrent des particularités, assez curieuses ; mais il.serait trop long de les rapporter.ici. La déclaration’ du’5 septembre 1712 et ceile du 9 avril 1.736, ’ expllquées tout au, long dans une « sentence ’de M. le prévôt de Paris où dé son lieutenant criminel. » du 11 janvier, 1742, ’concernant leur exécution. ;’n’xerit ce ’qu’il’conviént’g’ue les’officiers, de justice et de police fassent. « au sujçtdes cadavres, des personnes qui seront trouvées mortes, soit dans’les lieux publics, soit dans d’autres endroits. » L’ordonnance concernant la levée des cadavres, du 9 floréal an VUI, règle, .entre autres choses, le service intérieur’ dé la Bas’sé-Geolè a.làquelle, comme nous l’avons déjà dit, rétablissement de la Morgue a été Substitué par l’ordonnance du 29 thermidor an XII (17 août 1804). Plusieurs de ses dispositions, ainsi que" celles contenues dans une autre. Ordonnance du 2 décembre 1822, sont toiiibees’çh ’désuétude ou ont été renouvelées par l’arrêté réglementaire du.service intérieur de la Morgue de Paris de M. le préfet de police, en date du îer janvier 1836,

Sont reçus et déposés a la Morgue les cadavres ou portions de cadavres d’individus non reconnus ou non réclamés, quel que soit le lieu où ils aient été trouvés dans le ressort de la préfecture de police. Le greflier-cûiicierge reçoit et enregistre les renseignements

MORG

'-■i*i «’v, ,,

qui lui sont donnés sur les personnes disparues ep il-.en rendiicompte sur..*le-chiimp au préfet de molice^Nul cadavre ne peut-être, admis.sans.un ordre.du préfet) de police, .du procureur de la République ou d’un officier dej police judiciaire. Les objets et papiers trouvés sur un- cadavre sont déposés, à la^ pr.éfepture de police ; les vêtements, restent’à la Morgue pour y être exposés avec le cadavre qui, ’en, entrant dans l’établissement et avant d’être soumis : aux regards-du public, fait une station, au lavoir. Ce lavoir- consiste, en-uivbassin à’hauteur diappui, rempli, d’eau et pourvu d’une.pierre longue et large qui lui sert de margelle, une sorte d’évier contre lequel le-derrière, de la voiture qui, apporté un. corps peut s’appuyer ; on amène lécadayre sur, cette large margelle et, les.mqrgueursje layent à l’aide d’un.j.tùyau, dé^p’pmpe adapté à un, gros robinet "placé aù-déssùs "bVÙt bassin* ;’ lés’morgueurs’s^servent dédeux bâtons’terminés par’un’ crochet dé fer pour ôter lès, chaussures èt’agiter dans’ l’eau les’vêtements des noyés. Les corps reconnus ou dont là’Jdô-" composition est telle que l’inhumation immédiate devient nécessaire sont’déposés1 dansla salle des morts ;, des demi-cylindres entoile métallique, les. reçouyrent et Jes. mettent à l’abri des insectes., Les individus dont la just’ ; tice suspecte le genre, de mort sont soumis, à l’autopsie ; cette.opération a lieui dans là’sâ-ll’e de dissection, sur une table.garnie d’un appareil désinfectant communiquant avec^ un.» fourneau, d’appel placé, dans la-pièce voisine. Les personnesq’ui se présentent âu, greffe-de la Morgue pour, faire une reconnaissance sont itimiédiatement.çoiujuitesauprès^diicommissaire de police-du Quartier’, .par ïe igjr’effier-çonciêrgé ; après, jl’âcComplissemehc dés.

formalités1’ légales devant.ce-magistrat, lé1’ corps reconnu est retiré de" la salle-d’exposition. Alors, si la famille ne le réélamepas, c’est-à-dire si elle ne peut acquïtter’les frais. de ^’inhumation ;. c’est. la 'Morgue., quii : ls’en charge, — et, roulé dans une, serpiUèr ; e et misL dans-le- fourgon, le. cadavre.est.envoyé au [ cimetière, h^^Morgue ne doit.remettre le.

corps d’un individu à sa ; famille quç par l’intermédiaire

de.l’administration, des pompes

funèbres, ilaquellejne, fonçtionne pas/gratui-,tement, on le sait, Ne pourraitron trouver un moyen de ne pas priver, les-familles i.mlig’enr tes de la triste consolation de rendre les der- ’ nie.rs devoirs h celui-que-souvent la misère a porté au suicide ?. La translation.de la Mor- jruaiau.cimetière des corps non.réclamés a’

ilieuila.nuit, dans uù-tombereau réservé h cet. usage, par-un- garçon de la Morgue. Les vê- ] tements et autre3 effets’ : appartenant, aux pér-, ] sonnes reconnues sont rendus à,1a famille. ’, ’ Ceux des personnes nonireçpnnues sont co*n-.j serves k la Morgué pendant’, six mois au, moins ; après quoi, l’Administration des. domaines-s en emparé. • :, ’, . ’]- lV, ,', ’, , .’., ’, ’

V..I I’ J ’. -■ ■]-.•-.■, ]’, !-..., . ’.. i. ■ -r Chronique, de la Morgue.. Il ’est question ’ de la il/on/ue.dans le journal de l’avocat Bar- ; bier, àipropos d’pnévéneinént dont tout’Paris s’émut en l’année 1721. On avait trouvé, derrière les Chartreux un homme, affreuser ment mutilé, la tète presque séparée au tronc, le nez coupé, les partiessexuellesmises dans la bouche, les entrailles arrachées. ’Sur’cet ! . homme était placé^J’écriteau, suivant" :, '.Ci-gïiJeaiijl’Àbaty, gui a eu le traitement gû’il’me-" ritQ.it' ; ceux qui en ferontr autant peuvent at-~ tendre Ae même sort. Jean" l’Abaty signifiait Jeant l’Assommé, Jean le Massacre.^ Le nom véritable (le ce, malheureux, qui resta, deux’ ou trois jours à la., Mprgue sans être.réclamé*, n, o- fut connu, — que, plus.tard. Jean. l’Àbaty/ slappelait Jacques Le Ifèvre ; il était soldat aux. gardes-françaises et faisait, en., même temps partie de la. bande du fameux’ Car’touche. A.cette, époque, ’ ; les. çàrjgùçhiens, .vive-* ment traqués’par la police, étaiéntén pleine désorganisation, et Cartpuche ; -voyait la trahison le.menacer ;, ses soupçons éiantitoinr^ bés sur Jacques Le.Fièvre, jeune hommej dé vingt et un-ans, il lui donna.xen’dezTvous, le U octobre 1721, dans un enclos situa derrière les Chartreux, et, là, sans lui laisser le teinps’ de.se défendre, il le frappa -de. son épé’o : tpmelab’andese précipita sur ce.malhéureux. Mais ce fu.tJDuehiilelet, soldat aux gardes de la.çompagnie. : de-M. de Çaiimon’t et a’ffllié à la troupe de Cartouche., qui le mit dânsl’etaî, honrible où à fut^rouvéi, ,, , ", . ", i’, ,

Eti’avril 1722 ; un meurtre, entouré de, cir, ?. constances mystérieuses, excita la.curiosité des. Parisiens, qui se «pressèrent à la.-Morgue, duiCKàtélet, où l’on avaic déposé le cadavre d’un homme percé dé deux coups de poignardet trouvé dans-la, rivière. Ceti.homme, reconnu bientôt, était le nommé Sandrier, premier commis de M. de La Jonchère.trésorier. général, de l’extraordinaire, des ; guerres, lequel avait, i disparu depuis trois semaines ; mille bruits’coururent à ce sujet dans le public. «-On dit, rapporte Barbier, que.iTest. pour avoir mal parte.du gouvernement, etj l’on dit que l’on ia pris sept ou huit d’é.best nouvellistes qui s’avisent de gloser sur ceuxqui administrent. > Ce qui lit, plus de bruit, encore, ce fut l’exposition de quinze ouseize petits enfants dont : le.plus.âgé avait trois ans ; le peuple amassé aux alentours de la. Morgue était rempli d’indignation et d’effroi.. Cependant le faits’éctaircit bientôt, et l’on appi-it que le célèbre anatomiste Joseph Hunault était cause de tout ce scandale ; il avait, dans le-but-de se livrer à des expérionces, réuni

MORG.

chez un chirurgien do ses amis tous ce« petitaj.corps. : ;

les- habitants/fdu(.yois, "mp.gel, ^f-, ,

frayés, s’étaient plaints.a^n officiel" de, ; po-r, . lice, qui-, â, yait’ fait, ’enlever et.transporter ; a la 'Morgue, ces enfa.n.ts, destinés, d’nborçï. À la dissection., Comment redire uhq chose.horrible-racontée par, Barbier ?, a Lé10’ m’ai 1741, la Morgue..exposait une tête d’homme, cuite aveci ; des herbes.et, du laçd.ijjn faïtjnsiçir de " la.r.ne •Saiiit-Martin dépo^qUe, (lan^ la nia1 tinée, du !.10, mai, -.un homme, àtèiiant a îàmàin’ une.hnguenote ou : marmite, sans, ipiéds>, était. entré dans, l’allée^âe, sa maison ; que, i)éu, deutemps après, r, y iejitranj lui, -nièmp, .il avait.^ trouvé, la huguenotè".au".b’asde l’osçdiier•’àecouvertejfaite^e.son^çontênu.eïlé ’f’u.Ipor.-, ’,

.e§ k4a.jMorgite, - < ; où itout, !^ gêuplg alla’/la voir. » Ûnejmo.mie, ’.rappprtéel : du.dajré.jnirii’" iin.amateur.el [trouvée g^néiuno.bp. Ue parmi ■ les bagages du ; qgçhe. d’eaiîde Fqntainobleaùjj, fit a son.tour événement enl11767.. Après pro-j cèsTverbal dressé par, ., un, çom !nissa, ir, e, ’igno,3, r runti, assisté d’un, chirurgien, non-moins ignorajit..q.ue, lui, if, fut or ; donn.é ;, que, «Jlèçâjlpyrà, »jt serait transporta.à la Morgue et^qu’on.infpr^jj merait contre les auteurs] « du1meuçtre..«1"L ; e, peuple, qui, -sur.là foi’de la.justice, ’qrut, ypir, v, un : j.eune homme, étouffé à* dessein <jet*.çaûhé^ dans»une boîtej, siindignait^déiatrocité’ du, 1 crime, lorsque le propriétaire de, là mômie, ^ trèsvinquiet.’du^sijrt- d.ej.cette, curiosités, qu’i.l destinaità son cabuaet, s’çn vint a la Morgue réclamer ;, le.-pTé.teji.du ’cadavre, ^ arrêté aps^it^t, on le conduisit.qhez ïe"’cp’mmissâirëj.qù’il rendit, bien : honte, ux aipsi-qua.lé cfiirurgieh.j Pour rentrer, .en.possession de s.a’ momie, , il-iluL., faHutt, aypir, lreçqursjilM. le.jieptçnant . criminel, ce qui rendit très-pubtique l’ayen, -/, "’ture ; idont on ritbeaucçup à. la^ville f, t S làL cô’url Tâ’ço’rin’et mit’aù th’éâ’trë ceitéplûisahteaffairéî’et’ le cô ; ninissairè’R’ochebruné, héros ’ priiiqipal dé]a ; piècé, ’eut’, un succès dé-mo- L qùerié, |t6ùt1K'.fkitinexprimable.’ Afrivons^-inâint’énànt^."i’789.’ Ôri’ sait’cérriment Foulon, . contijôléyï gén’éràl des.fihan’ces, ’ hommé ’dur !]et avidé^uia’yait commis1 d’Kqrribies exactions ét’tdil qu’iffàllàitïâiré marigèrdu’foinau’pènpié, ’fut ariêté, çon’dùit’a Pàris’eijug’é ’■ par le peuple luï-mêiné’^ui lùï’nt’son’lpvû’ces’.' sommairement.. Q’n lùiïtnt des’brtîès àùfcoti, un’boùqûét’ dé chardonS à’"la inain’èt une bette de foin derrière lu ! dos’. En cét’étàt ; il ! fut traîné à l’Hôtel’ dé ville, pendant quéBor-’ ' thier dé Saùvighy, soVi gendre, était’ ache-’, miné de Çompiègne à Paris ; ; quand’ce der1 i nier arriva^ ’poursuivi par la multitùdéVFo’u-JoH’venait d’être pendu à un réverbèré ; sa tété Coupée, mise a’ù bout, d’une piqu’ejfuf présentée à Berthièr, jjui fut massacré à son tour ; un dragon lui ou vrille corps’,1 èti àrra*-’c cha le cœur qui, placé au bout d’un cjoûtelasi’ fut ainsi’4'ue là tété promené.daiis Paris, Lés ’membres mûtilé’s’dê Foulon, que lépeuple], ’ appelait lé ministré de quarante-huit ’heùreis’- (pjireéqu’il avait ditqùe, pourvu qù’ilfùt çbn-troleur général des nnancés.peridantdeùx fois ’vjngt-qiiatré Heures, il lui était indifférent dé mourir après), se retrouvèrent avec Ceux de : Berthier a la Morgue ; mais’un sieur So’udiri ;’ du.batallioii de Sainte-Opportuné, d’où il fut chassé plus tard pour’Ce tàit !, ’ alla y’prendre les, têtes de ces malheureuses victimes de leur egoïsmé.aristoç’ratique et, après les’avoir lavées dans’iin seâù d’eau, les donna au peu- ; ple « pour les mettre àù1 bout d’une pique. » jEn octobre 1793 ; le ’peuplevéut tirër^de la I Morgue, où 611 l’a ëxposé’, ’le corps d’un nommé Charles Lavalery, administrateur du"’dépar’ temehtide Seine, -etTÛi8e,)JÏc<îm« ; de l’aristocratie : On va lui- fairedes funérailles., lors», que deux citoyens déclarent et prouvent que ledit Lavalery n’était qu’un aristocrate. Le

conseil, pour éviter toute espèce d.edésor- ; dre, fitaussitôt enterrer.ca cadavre. Jusqu’en

n.Qveinbre 1814, la Morguéne fait pa’s^pailer ’ d’elle ;’ ; înàis à : cette1 époqué ’unéaffluence considérable s’y pçrta péndaita plusieurs jours, ’ ■ p|our y] voir réunis les’débris’ d’uh’caaâvre ;* qù’^ 1 ori sût depuis être celui d’un’ nonii’nè ’ Auguste. Daûtun, ’ ; récëveùr’*dél’enregistre-’-' iné’iH, àss/as^iné par son’ frère ’ChWlëSr Dau1 • tun’ Çèb débris avaient été trouvés’dans différents ’quartiers’ d’é, ’1 Paris ! ’wil^à’s’sàèsihiL’fùt gùillbliné.eh avril 1,815. ’Mais’ û ^y’è’ut, une àffliien’ce bien ’pllis/graude encore lorsqu’on ’ apprit ijué iè corps de la Bellé’éëaillèi’é étaità la Morgue (v. ECAiLLERB)."La m’ême chose arriva en-m’ai 1827 pour la BerQèrï3dlory (v, ce mot), quibe tarda- pàs—à occuper tout Paris. Trois ans plus tard, la révoluf-joi^de Juillet éclatait, et la Morgue, regorgeait de cadavres. Un jour, un grand bateau, .sur îeqtie.l^tlottait.un drapeau noir, ] reçut^, cent

viugt-êinq cadavres ; ; on les descendit, dé’jla. Morgue suèdes. çivierês^jOn.les rangea, ’par piles, qu’les couvrit, de paillé, bn’jëtadessûsd.e, laLchaux.r vive pour arrêter les progrès de là putrét’aoLion ; puis, le funèbre, bateau fût conduit vers le Champ-de-Mârs^’çùlésres’te^’ de ces héros, furent provisoirement inhumes. En 1832, la. Morgue offrit, uiiaff| ;éuxr spectacle : soixante-dix-huit’.yiQtimes dès^angrantes journées des 5 et 6 juin y furent entas-*" sèes. La catastrophe du Chàmp, -dé-M.ars, arrivée le 14 juin 1837, a, l’pccasïon des fêtes d.u mariage du duc d’Orléans, /valut à, laAfbrgue vingt-deux cadavres de personnes écra’-’ sôes ou ètQuffée.s, parmi lesquelles se trouvait un individu horribleùient déiiguré, .-’dont l’es poches recelaient douEe^montres et un poignard. Au mois de mai, 1839, la M.çrgue exposait huit cadavres, dçnt sept àè jèuaes.

MORH

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fens de dix-huit à Vingt’ ans. parmi ces cà- avyes^s©, . trouvaient ceux d, e Jean Tourès, ^onilamne pailla ^our^es pair^, ’d’ans le pro : çès d’Avril ; ajvingt’àns de détention, et que i’arniiisUe de !, mai 183T avait rendu à !a liberté, " eVdé Jean, Fournierj ouvrier couvreur, décoré fip Juillet, qui, en juillet 1830, avait arboré au-’de^sùs lies tours Notre-Dame le premier drapeau tricolore qui ait flotté sur Pàris.Il y àyàit aussi celui d’un nommé Guillauinei Ôniétj" surKlequel oh trouva un papier inditjuàht due sè’s’Hmis lui réservaient laplàce del jj’réfët’de pplice ; sous son gilet était une larjje ceinture bleue terminée à son extrémité’par une frange d’or. Mais l’histoire la plus dramatique que raconte le lugubre établissement ; d’est, -sahs’-contr’edit, cellé de VEufaiit dé-ia Villette. Ce pauvre petit, assassifiédansJUés circonstances mystérieuses ’et

horribles, amena ; pendant deux mois et demi qu’il resta exposé, ’ dés flots de visiteurs à la’ AA>r0«< :"IlJavait-été embaumé’, revêtu dé ses habita etJ placé, non plus sur la dalle froide,1’ mais"’sur un petit lit’blànc élevé sur une estrade ; là’, ’il-’sembiait-dôrmuV’Né terminons pas cette chronique de la mort violente sans rappeler la-date du’8'mai 1842. L’accident du cheibiti’de fêr’dè Paris à Versailles est do ceux’dont lé-souvenir ne "s’efface pas do la mémoirédes hommes ; "-T01H Paris vint voir à la’ •Morguei les ’restes qu’on y avait déposée. Ah I si-les tables de*la’ilfor#iie pouvaient parler ! N’essayohs’pà’s *de leur arracher les se%’rèts qu’é !lëèTgftrdén£ si bien et citons seulement, en unissant, [les quelques’ noms qui, dîlns ’ces-’deViii’èrès’années, l’onV illustré ce monument : d’abOrd-Dùchàtelet-, rédacteur du- Siècle ancien réducteur en chef du Patriote ? de là M eurthe, ramassé sans vie au coin de la rue, de la -Huchétte ; l’acteur Lé-’ peintre aine, ’qui se précipita’dans le canal Saint - Martin-"éh- sortant de voir jouer lé Pendu ; yillars, l’excellent comique du Gymnase, et Gérard, de. Nerval, trouvé pendu dans, la rue de la Lanterne. L’exposition fut évitôeices trois derniers, que Ion déposa dans la, saltedqs *morts, à leur arrivée la M.orgue. M. F.jMaillart a, publié, en 1860, Jiecherc/iesJiistoriques : et critiques sur la Morgue (in-is). ■ ’ ! ’, ’ '

MORGUE interj. (mor-ghé — jcoiruption dû-mot màrdieu). Jurement à l’usage de certains paysans. — i..-, ,, ., ,, ■ ■ 1 ■ ;

MOKauÉ, ée (mor-ghé) part, passé du v. Moigùéi" : yïire. MOHOtiB’par un-fat< ■

MORGUEAO ; s. m. (rrior-gd — rad. mordue). Guichetier qui examine les prisonniers avant de les’ écrouer. il yiéui mot, ’,

MORGUER. v.. a. • ou trv (mor-ghé—. rnd. morgue). Truiteravec morguo, regarder d’unairJiér et méprisant : Za comédienne, est aussi 'fiér.e que la duchesse de P.ortsmouth ; elle la morgue ; elle lui jfait la grimace^ (M.""" ; de Sév.) Xa médiocrité mougue le génie. (Chateaub.).u Traiter uveci, dédain : Aucun défaut ne me chaque-, excepte ta.moquerie et (a suffi- ■ sauce, que j’ai, granii’peine à ne pas moegukr. (Clïateaub :)., -., >...

■—Pur ext.’S’inquiéter, sesnucier peu de : Mokgoer lu fortuné. MORGÙER’/a fnort. ■

—=- ;Èxaniinér a’ l’entrée dans la geôle, enparlant des prisoérifers’. Il Vieille mot. ■ , jf-’Absol. Montrer de la’iViorgue, do l’insoileîiûe  :’L’hotifie qui vit sans auliier à droite eï a !gàuçfiè né s’uvisè-t-il pas aujourd’hui de ImorgÇér et de, vous regardera ■peine ? (Moricier’.), ’ ', ’". -, ■ ■’., ’ ' ’,

I, i/, .il, n’., -», 1 •-, — ■•’ , . ’, ;. [ ■,

, Se œorguer v. pr. Se regarder 1 un 1 autrie] avec, une hauteur méprisante : jVohï iious rencûiiirài’H’s-aùea eua : dans la 'rue.de Buci, ■sans, que Jes’uns xet les autres fissent autre ]chosfi ouej’d/sK, ’MORpUKR., (BassQinpierre.)

; liTroia qonBeilIar» ol quatre.bons bourgeois

a, Auprès Ué’la criaient a pleinq tête , Et izmorgxuiient d’un air trùs-malhonnate.. I, ; ;, i, i- 1 -. ...jj -.i., , 1 .Voltaire., HIOHRUES (jMaUhieù’DE), littérateur fran :çais. V : AfOORO’OKS. i r~ ■ "• ’ '

MORG, UÉUR sJm.'(m’OT-gheiir — ràd. motguér)." Geôlier ’.'qui’ était, chargé d’examiner les pi ; ispliniet’s’à"lèur.entréé.. Tr P^fs’o.nn^. qui, a l]habitude de morguer. -T-r. Employé : qhargé de, laver les.corps amenés1, à-la Morgue., -. :, ’, -, ..

MORGOlENNE ihterj. (mor^ghiè-ne — corruptioh’diï mût’mordieuJ.’Juroiï de paysan,

M0« !1ÉRY (Adblphe-Loùis-Napoléon Robin), mé’ifçyui ethouimé’p’(ilitique français, nèà LOudéac (Ç6tes-dû-N, oi’d) en 1805, mort ’ à Paris en 1864.i Étudiantien médeqîne à Paris’ SousU’a Restauration, ’] il prit’ une part importante W’mouvement’ dés écoles, fut un

dés combattants de juillet 1830 et fit de vives instances auprès, du, générai Là Fayette pour qJi.’it)>réelamâttla République. ; Morh’éry alla ensuite passer, son, dpetorat à Strasbourg, et revint danà*sa Ville natale, où il pratiqua Son a’rf’aveç ùri désintéressement.sans exemple. Il y fut, un dés ’ebéfs de" i’opposition, et’ y constitua là Société des droits’de l]hotiitne. Après la révolution de 1848, le gouvernement provisoire le nonulià commissaire général dans, lédépartement du Finistère et, peu après, les électeurs des Côtes-du-Nord 1 enyo^è’rent’siêger.fc la Constituante, pans cet

assembléé, ilorliéry vota constamment avoo, la’giiùche républicaine, qoinbattit vivement là’pplit’iqûe napoléonienne de l’iïiysêe et b-