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traite des noirs et de l’esclavage colonial (Paris, 1828), etc.

MORENCY (Suzanne Giroux, dame Qbillbt, dite M«»s de), femme auteur française, née à Paris vers 1772. Elle devint, en 1788, là femme d’un avocat de SoissoiiS, nommé Quillet, qu’elle quitta en 1791 pour sa rendre à Paris avec son amant, N. Quinette, devenu député à l’Assemblée législative. Délaissée par ce dernier, Suzanne s’abandonna entièrement à son goût pour la galanterie, devint la moltresse du général de Biron, de Dumouriez, séjourna quelque temps en Belgique, demanda à là Convention de décréter le divorce, prit à son retour à Paris le nom de M"» de Morency et fut arrêtée en même temps que le conventionnel Hérault de Séchelles, un de ses nombreux amants. Elle était enferméé à la prison des Anglaises lorsqu’elle entendit par une lucarne un crléttr de journal annoncerl’exécution de Hérault de Séchelles ; Elle

éprouva à cette nouvelle une commotion tellement violente, qu’elle tomba à la renverse de la table sur laquelle elle était montée et resta trois mois sans recouvrer la raison. En sortant de prison, elle entra dans un hôpitul et, lorsqu’elle recouvra la santé, elle se trouva sans ressources et complètement dépouillée de ses attraits. C’est alors qu’elle chercha des moyens d’existence dans la composition de romuns « d’une physionomie baroque, dit Monselet, écrits dans un style sans nom, pétulant, obscur, sentimental, efiromé. ■ A partir de 1806, son existence devint tellement obscure qu’on ne sait rien sur les dernières années de sa vie. On a d’elle : Jtlyrine ou l’Ecueil de l’inexpérience (Paris, 1799, 3 vol. in-8), histoire scandaleuse dont l’auteur est l’héroïne ; Euphémie ou les Suites du siège de Lyon (Paris, 1801, 4 vol. in-12) ; Jiosalimi bu les Méprises de l’amour et de la nature (Paris, 1801, 2 vol.) ; Usa ou les Ermites du mont Blanc (Paris, 1801) ; Orphana ou’l'Enfant du hameau (Paris, 1802) ; Zephira et Fidgetla ou les Débutantes dans le monde (Paris, 1806. 2 vol.)..

MORENDO adv. (mo-rain-do — mot ital. qui siguif. en mourant). Mus. En éteignant successivement les sons jusqu’au silence complet.

MORÈNE s. t. (mo-rè-ne). Méd. anc. Hémorroïdes.

— Bot. Genre d’hydrocharidées, qui croissent dans les eaux tranquilles.

— Encycl. Les morèiies sont des plantes aquatiques, vivaces, à rhizomes rampants, noueux, ainsi que les tiges, qui sont nageantes et portent îles feuilles fasciculées. Les fleurs sont dioïques, jaunes ou blanches, pédonculées, munies de spathes ; les maies,

plusgrandes, ont un périamhe à six divisions alternant sur deux rangs, les intérieures pétaloïdes, trois étamiiies ; les femelles ont un péri an t lie semblable, mais plus petit ; le fruit est une capsule à trois loges polyspermes. Ces plantes habitent les eaux stagnantes. La moreiie commune est assez abondante en Europe ; son port rappelle en petit Celui du nymphéa. Ses fleurs paraissent en juin et en juillet ; elles présentent un phénomène analogue à celui qui constitue le sommeil des plantes. Ouvertes durant le jour< elles se ferment et s’enfoncent sous l’eau aux approches delà nuit, pour na se montrer de nouveau

u’au lever du soleil. On ne lui connaît pasautre usage que celui de servir de retraite aux poissons et aux grenouilles ; on pourrait en tirer parti pour orner les bassins et pour assainir tes marais.

MORÉNIE s. f. (mo-ré-nl). Bot. Genre ds plantes, de la famille des palmiers, il On dit

aUSSi MORÉNIER.

MORENO (José), peintre espagnol, né a Burgos en 1642, mort dans la même, ville en 1674. Sous lu direction de François Solis, il devint un habile dessinateur, un excellent coloriste et fut appelé à la cour, sur le bruit de sa renommée naissante, par le roi Charles 11. Cet artiste, qui reçut le surnom de Peiulro des Vierges, fut emporté à l’âge dô trente-deux ans par une maladie dé poitrine. Ses œuvres, représentant pour la plupart des Madones, des Assomptions, des Conceptions, sont composées avec art et se font remarquer par la grâce et par le sentiment. On voit 6es tableaux au musée do Madrid et dans les palais royaux de l’Espagne.

MORENO (don Juan), amiral espagnol, né à Cadix en 1743, mort en 1817- La bravoure dont il avait donné les preuves dans maintes circonstunees l’avait fait parvenir au grade de lieutenant général de marine (1705), lorsqu’il fut appelé, en 1800, à prendre le commandement d’une flotte franco-espagnole,

chargée de chasser les Anglais de la1 Méditerranée. Le gouvernement anglais ayant

appris la jonction prochaine des forces des contre-amiraux français Dumanoir et Linois k celles de Moreno envoya, pour empêcher cette jonction, une escadre sous les ordres de Saumarez. Ce dernier attaqua dans les eaux d’Algésiras, le 4 juillet 1800, Linois qui le battit complètement et le força à aller réparer sa flotte à Gibraltar. Pendant ce temps, Moreno se décidait enfin à prendre la mer et à rallier les divisions françaises d’Algésiras. Le 9 juillet, ayant rencontré la flotte de Saumarez devant le cap Carnero, il accepta le combat et eut constamment l’avan ï

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tage jusqu’à la nuit. Mais alors les choses changèrent de face. Saumarez ordonna au commandant du Superb de passer entre le Jleal-Çarlos et YErmenegilda, en lâchant, ses bordées de bâbord et de tribord, puis de continuer sa route. Les vaisseaux espagnols, surpris par cette attaque subite, engagèrent aussitôt entre eux une canonnade qui devint désastreuse. Le Real-Carlos et ('Ermenegilda sautèrent en engloutissant dans les flots leurs équipages ; le Saint-Antonio se rendit et les autres vaisseaux souffrirent tellement, que Moreno dut se hâter de rallier la flotte et de gagner Cadix. Peu après, il-fut remplacé dans son commandement par l’amiral Gravina et ne tarda point à prendre sa retraite.

MOhE-ORE, nom des indigènes de l’IleChatham. V. ce mot.

MORÉOTE s. etadj. (moVré-o-tè). Géogr. Habitant de la-Mprée ; qui appartient, à la Morée ou à ses habitants : Les Moréotks. Une Moréotb. La presqu’île môréoté ;

MOKERl (Louis), érudit français, ’né à Bàrgemont en 1643 (Var), mort à Paris en’1680. Il xommença à Draguignan ses études, qu’il termina à Lyon. Pendant son séjour en cette ville, il fit paraître différents ouvragés ; oubliés aujourd’hui, tels que : l(> Pays, d’amour (16Ç1) ; les boum plaisirs de la poésie ou Recueil de diverses pièces en vers (1666, in-12) ; Pratique de la perfection chrétienne et religieuse (1677,3 vol. in-8«), traduit dél’espagnol d’Alphonse Rodriguez. Durant son séjour à Lyon, Moreri entra dans les. ordres, et prêcha pendant cinq ans avec succès ; puis.il abandonna la chaire pour se consacrer exclusivement à l’exécution, d’un, dictionnaire qui devait comprendre , tdui ce que renferment de curieux la mythologie et l’histoire. Vers 1673, il devint aumônier de Gaillard ’de Longjumeau, évoque d’Apt, à qui il dédia le prét mier volume de son ouvrage. Deux ans plus ’ tard, il se rendit à Paris où, ’grâce ait ministre de Pomponne, qui l’attira chez lui en 1C78, il put sb faire connaître. Ce ministre ayant été disgracié, Moreri reprit ses travaux et, quelque temps après, mourut d’une maladie que causèrent ses veilles prolongées. Les contemporains de cet érudit s’accordent h dire qu’il avait de grandes connaissances, mais manquait de goût et de jugement. Voltaire, faisant allusion aux modifications qi’adû subir le dictionnaire de Moreri, a ditqire ■ c’était uné ville nouvelle bâtie sur l’ancien plan. » Nous avons parlé ailleurs, (v. notre préface, page xvn) de ce diotionnnaire qui eut, pendant un siècle, une série d’éditions : la première, intitulée le Grand Dictionnaire historique ou le Mélange curieux de l’histoire sacréeet profane, parutà Lyon (1674, in-fol.hla deuxième fut augmentée d un volume par 1 auteur ; la sixième (Amsterdam, 1691, 4 tomes in-fui.) est du fameux Jean Leclere, ministre protestant, et a servi de modèle aux quatre suivantes ; la onzième (Paris, 1704, 4 vol. in-fol.) a été donnée par Vaultier et suivie de remarques critiques (Paris, 1706, in-12), etc. La meilleure édition de cet ouvrage est la vingtième et dernière (Paris, 1759, 10 vol. in-fol.) ; elle réunit les 3 volumes de supplément de l’abbé Goujet. Ce dictionnaire a été traduit en allemand ; en anglais, en.italien et en espagnol. ’ •. i

MORES, bourg dur royaume d’Italie, dans

l’Ile de Surdaigne, province de Sassari, district et % 14 kilom. O. d’Ozieri, chef-lieu de mandement ; 2,338 hab.

MORES (Édouard Bowb), antiquaire anglais, né à Tunstall.(comté de Kent), en 1730, mort en 1778., il devint, tout jeune encore, membre de la Société des antiquaires, puis fonda, sous le nom d’Equitable sociely for assurance on Ufe, une espèce de tontine, dont il fut directeur perpétuel. Après*’une jeunesse très-laborieuse, il se livra dans l’âge mûr à la dissipation, ce qui hâta sa tin. On a de lui : Dissertations curieuses sur les fondeurs et les fonderies typographiques (Londres, 1776, in-8") ; Nomiria et insigttia gentilitia nobilium equitumque sub Edwardo primo rege militanlium (1748, in-4o).

MORËSNET, village et comra. de Belgique, province, arrond. et à 19 kilom. N.-E. de Liège ; 600 hab. Sur le territoire de ce village se trouve le célèbre établissement métallurgique de la Vieille-Montagne, le plus important de ce genre de toute l’Europe. La société de la Vieille-Montagne exploite des mines de calamine, de blende, de plomb, de houille. Elle est à même, suivant M. Du Pays, de pouvoir extraire, annuellement plus de 60 millions de kilogrammes de minerais divers. Elle distille, fabrique et lamine le zinc, La société de la Vieille-Montagne, ditM. Du Pays, fabriqua 24,000 à 25,000 tonnes de zinc brut par année. Elle lamine, en zinc de sa production ou de provenance étrangère, 25,000 tonnes ; sa fabrication en blanc de zinc comprend 5,000 tonnes ; ses extractions de minerais s’élèvent annuellement a 50,000 tonnes de calamine, 10,000 tonnes de blende, 2,000 tonnes de minerai de plomb, fer, cuivre, etc., et ses charbonnages a 150,000 tonnes. Enfin, les ventes de la Vieille-Montagne dépassent ordinairement sa production ; elle y supplée au moyen d’achats étrangers ou d’apports en participation, à Diverses institutions pour améliorer le sort des ouvriers ont été créées parla société de la Vieille-Montagne ; les principales sont la caisse dé Se MORE

cours, la caisse de prévoyance et la caisse d’épargne. La société à, en outre, fait construire des maisons dont elle facilite l’acquisition aux ouvriers.

MORESQUE adj. (mo-rè-ske — rad. More). Qui a rapport, qui appartient aux Mores : Coutumes moresques. Danse moresque.

— Archit Style moresque, Genre de construction adopté par les Arabes ou Mores’ et qui est caractérisé par des arcades circulaires dont la corde est prise au-dessous dit centre et quij par conséquent, décrivent plus d’une demi-circonférence.

— s.f. Techn. Ornement de fantaisie usité dans la damasquinerie.

— Moll. Nom marchand d’une coquille de couleur noire.

— —• Hortic. Variété d anémone. :

— s. f. pL Dessins ou peintures représentant le plus souvent des feuillages, des fleurs et des fruits de fantaisie : Les moresoues sont des hiéroylyphes dessinés, au lieu d’hiéroglyphes gravés. (Chateaub.)

— Chôrégr. Sorte de danse usitée en Provence pendant les réjouissances du carnaval, et dont on attribue l’introduction aux-Mores, qui ont plusieurs fois envahi et occupé le pays : Morksque, danse particulière usitée dans la commune d’Jstres (Bouches-du-RItône).V. Hugo.] tl À Istres, ce mot ne s !emploie qu’au pluriel, ’ -. :..

MORESSE s. f. (mo-rè-se). Féminin de More, chez quelques écrivains..

MORESTEL, bourg de France (Isère), cheflieu de canton, arrond. et à 15 kilom. N.-E. de la Tour-du-Pin, sur un mamelon, près de la Save ; pop.’ aggl., 939 hab. — pop. tôt., 1,296 hab. Fabrique de sucre de betterave. Vieille tour carrée servant d’horloge publique.

MORESTEL (Pierre), littérateur français, né à Toiirnus (Bourgogne) en 1575, mort en 1658. Il fut curé dans le pays dé Caùx, puis chanoine d’Evreux, et enfin précepteur ifu duc d’Elbeuf. On a de lui un certain nombre d’écrits qui ont été longtemps estimés, notamment : le Secrets de nature ou la Pierre de touche des poètes (Rouen, IG07) ; la Philosophie occulte des devanciers de Platon (1607) ; Artis Kabbalislicx sive sapientis divins academia (1621) ; le Guidon des prélats et bouclier des pasteurs (1634) ; Encyclopxdià, ’sive artificiosa ratio et via circularis ad artem magnant Lullii (1646), etc.

MORET s. m. (mo-rè — lat. more/um.même sens). Art culin. Mets que les anciens composaient avec du fromage, de l’ail et des aromates broyés avec de l’huile.

— Anc. pharm. Cordial contenant du sirop de mûres.

— Bot. Nom vulgaire de l’airelle en Normandie. Il On dit aussi mouret.

MORET, en latin Moretum, bourg de France (Seine-et-Marne), chef-lieu de Canton, arrond. et à il kilom. S.-O. de Fontainebleau, au confluent du Loing et du canal de ce nom ; pop. aggl., 1,844 hab. —pop. tôt., l,868.hab. Moulins & tan ; fours à chaux et à plâtre. Commerce de farines, bois, pavés, vins, céréales, batellerie. Il ne reste des -anciennes fortifications du bourg élevées par Charles VII que les portes de Paris et de Bourgogne. Ces débris ont été classés parmi les monuments historiques. L’ancien château royal, dans lequel fut enfermé F.ouquet pendant toute fa durée de son procès, a été remplacé par une maison moderne que domine un donjon découronné. L’église, monument historique,

date en partie du XIIe siècle. Les orgues, du xve siècle, sont revêtues de boiseries fort curieuses. Signalons aussi : l’hospice, dont la porte date du xne siècle ; plusieurs maisons en bois sculpté et d’agréables promenades dans les environs du bourg.

Au moyen âge, Moret était une place importante qui fut assiégée et prise par les Anglais et le duc de Boargogne en 1420, puis reprise par Charles VII en 1430. Louis VII, en 1153, avait réuni une assemblée dans le palais royal de Moret, qui fut habité par Charles VI, Charles VII, François Ier, la duchesse d’Etampes, Henri II et Catherine de Médicis. La façade do ce palais, décorée par Jean Goujon, a servi à la construction de la façade de la maison dite de, François !<>*, édifiée sur le Cours- !a-Reine, à Paris.

MORET (Antoine du Bourbon, comte de), fils naturel de Henri IV et de Jacqueline de Breuil, comtesse de Moret, né en 1607, légitimé l’année suivante, mort vers 1692. Il eut pour premier maître, au château de Pau, Seipion Dupleix, qui devint plus tard historiographe de France, puis il eut pour précepteur Jean de Lingendes. En sortant du collège de Clermont, où il avait soutenu avec succès des thèses de philosophie et de théologie, il fat nommé par Louis XIII abbé de Savigny, de Saint-Victor de Marseille, de Saint-Étienne de Caen, etc. Peu après ; il embrassa le parti de la reine mère et de Gaston, duc d’Oriéans, contre Richelieu, fut déclaré par le roi, en 1631, «atteinte ! convaincu du crime de lèsemajesté et perturbateur du repos public, » et vit ses biens, ainsi que son comté de Moret, confisqués. Antoine de Bourbon suivit alors Gaston en Lorraine, puis en Belgique. Lorsque Montmorency donna, dans le Languedoc, le signal d’une nouvelle révolte, il revint en

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France avec le duc d’Orléans, qui le chargea de défendre Albi avec 500 Polonais (1632). Forcé d’abandonner cette ville, il rejoignit Gaston dans le Lauraguais, commanda l’aile gauche à la bataille de Castelnaudary (1632), commença l’attaque avec impétuositéet tomba aussitôt atteint d’un coup de mousquet. Le comte de Moret disparut après cette oataille. Suivant quelques historiens, il y fut tué ; suivant d’autres, il se retira dans un ermitage de l’Anjou, sous le nom de frère Jean-Baptiste, et y mourut en odeur de sainteté.

MORET (José), historien et jésuite espagnol, né à Pampelune en 1615, mort dans la même ville vers 1705. Après avoir professé la philosophie et la théologie au collège de Palencia, dont il devint recteur, ilfutnomraé historiographe du royaume de Navarre et alla se fixer alors à Pampelune. On a de lui : Historia obsidionis Fontarabis, anno 1638 (Lyon, 1656), ouvrage extrêmement rare ; Jnvestigaciones de las anliquedades del regno de Navarra (Pampelune, 1665, in-fol.) ; Annales del regno de jYovarra (Pampelune, 1684-1709, 5 vol. in-fol.), histoire fort estimée, dont les deux derniers volumes sont de F. de Aleson.

MORET (Auguste-Eugène Thomas), romancier français, né à Pans le l« février 1835. Ses débuts furent difficiles, et ce fut contre le gré de sa famille qu’il se tourna vers la carrière littéraire. Les publications populaires illustrées ont eu eu iui un collaborateur assidu et des plus acceptés. Le fond de ses ouvrages, essentiellement démocratique, est souvent emprunté à l’histoire. De 1859 à 1873, il a publié notamment : les Mystères de la Saint-Barthélémy (in-4«) ; les Miettes de la science (in-8°) ; les Conférences d’une jolie femme (in-18) ; les Nuits de l’Opéra (in-18) ; les Amours d’un garde-française fin-is) ; les Femmes sous la l’erreur {in- îs) ; les Confessions de Ninon de Lenclos (in-4°) ; les Confessions deMH<* de La Vallière (in-4<>) ; les Femmes au cœur d’or (in-18) ; les Confessions de il/me de Pompadour (in-4°) ; les Confusions de la comtesse Du Darry (in-4°). M. Eugène Moret a de plus inséré dans divers journaux : les Femmes martyres, les Dalles de la Morgue, les Maudits, les Fils de Tartufe, le Médecin des Femmes, les Femmes de Paris, le Dernier criminel, les Forçats de ta vie parisienne, etc. Quelques-uns de ces romans ont été écrits en collaboration. M. Eug. Moret a été appelé à faire partie du comité de la Société des gens de lettres, dont il est membre, en 1872.

MORET DE LA FAYOLLE (Pierre), historien français, né à Poitiers vers 1630. II exerça la profession d’avocat au présidial de cette ville et composa les ouvrages suivants : Histoire généalogique de la maison de Houci et de Roye (Paris, 1675) ; Histoire de la république romaine (Paris, 1676, 2 vol. in-12) ; le Paravent de la France contre le vent du nord (Poitiers, 1692).

MORÉTIANE s. f. (mo-ré-si-a-ne). Bot. Cannentine de llnde.

Moreio (ordre obi.). À Rome, le président de J’Académie de Saint-Luc a pour insigne un médaillon qui a été créé par le pape Pie VII, et qu’il est autorisé à porter, même quand il ne remplit plusses fonctions. C’est cet insigne que l’imagination de quelques écrivains a transformé en un ordre de chevalerie.

MORETO (Agustin), poète dramatique espagnol, contemporain de Lope de vega, de Culderon et de toute cette pléiade d’écrivains illustres qui ont fait la gloire de l’Espagne au XVIIe siècle, né à Madrid selon les uns, à Valence selon d’autres, vers 1610, mort en 1669. Sa biographie est on ne peut plus obscure, sa vie littéraire surtout. Les uns le rattachent à une famille noble, d’autres font de lui le fils naturel d’une comédienne, Violante Cavana. On ne possède la date d’aucune de ses pièces, et, réfugié dans les ordres, ayant entièrement dit adieu aux lettres, il n’en lit faire aucune édition. La seule notice historique que l’on ait sur lui est un court passage du chroniqueur fray Antonio de Jesus-Maria, se rapportant à l’année 1657. Il était déjà, sans doute, depuis quelques années, chapelain du cardinal Moscoso. « Soucieux de son avenir, dit ce chroniqueur, le cardinal nomma Agustin Moreto, son chapelain, directeur de l'hôpital du Refuge, à Tolède. C’était un homme fort connu pour son esprit agréable et cultivé, qui, renonçant aux applaudissements mérités de la scène, consacra sa plume à louer Dieu et changea son enthousiasme poétique en esprit de dévotion. Pour que sa surveillance lût permanente, le cardinal lui assigna sa résidence dans l’hôpital. » Sa vie d’écrivain est donc absolument ignorée ; on ne peut parler que de ses œuvres.

Moreto, même en face des grands génies de la scène espagnole à cette époque, tient dans la littérature dramatique un rang considérable. Plus régulier, plus sage, moins fécond que ses rivaux, il excelle à utiliser les idées des autres et à les porter à un plus haut point de perfection. Il doit l’idée mère de son chef-d’œuvre, Dédain pour dédain, à une pièce de Lope de Vega, les Prodiges du mépris, et le fond d’une autre, El parecido en la carte, à la comédie de Cervantes, la Entretenida. Tantôt il essaye l’imbroglio dramatique sur les traces de Calderon, tantôt il se fait le rival d’Alarcon dans la peinture