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faites, et ayant été ensuite conduit aux prisons de l’Abbaye, et décrété d’accusation, le 31 août, il devint l’une des premières victimes des massacres des 2 et 3 septembre. Les révolutionnaires et les royalistes ont également attaqué Montmorin. Sincèrement attaché au roi, il dut, en effet, être regardé comme un traître par les premiers, qu’il avait d’abord servis et flattés, et dut également déplaire aux autres, qui l’accusaient de s’allier avec les destructeurs de la monarchie. Bertrand de Molleville, qui l’a vu d’assez près, fait l’éloge de ses lumières et de son habileté : il blâme les « coryphées » de l’émigration d’avoir suspecté le royalisme de ce ministre, et fait observer qu’il y avait peut-être plus de courage à rester attaché à la personne du roi qu’à aller au dehors servir la cause de la royauté. M. Ferrand, dans sa Théorie des révolutions, a fait de Montmorin un portrait assez juste : « C’était un ministre faible, mais pur et honnête ; il aimait le roi et en était aimé comme un véritable ami. »


MONTMORIN-SAINT-HÉREM (Louis-Victor-Lux, comte DE), officier français, hé en 1762, mort en 1792. Il servit d’abord dans le Royul-Piémont, et devint gouverneur de Fontainebleau. Montmorin était colonel du régiment de Flandre, lorsque, ses drapeaux ayant été enlevés dans la nuit du 6 au 6 octobre 1789, il se dirigea sur l’hôtel de ville et se les fit rendre. Dénoncé comme suspect et aristocrate, il sortit de France, puis y rentra, fut arrêté et conduit à la Conciergerie, où il périt lors du massacre du 2 septembre. — Sa femme, née à Chadieu, en Auvergne, en 1744, fut condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire de Paris (23 mars 1794), pour avoir entretenu des correspondances avec M. de La Luzerne. — Son fils, sous-lieutenant de chasseurs, âgé de vingt-deux ans, né à Versailles, périt aussi le même jour et par suite du même jugement. — Son second fils, Calixte, fut attaché à la légation française en Toscane et mourut à Florence.


MONTMORT, bourg de France (Marne), chef-lieu de canton, arrond. et à 18 kilom. S.-O. d’Épernay, près des sources du Melin ; pop. aggl., -188 hab. — pop. tôt., 770 hab. Commerce de grains, bois. Suivant une ancienne tradition, ce bourg doit son origine a une forteresse bâtie par un nommé Croizart, vers la première année de l’ère chrétienne. Le château de Montmort, classé parmi les monuments historiques, est un magnifique spécimen de l’architecture du XVIe siècle. « Il consiste, dit M. Barthélémy, en un vaste carré bastionnè aux quatre coins, avec mâchicoulis. On arrive à la plate-forme (c’est le reste d’une construction du XIe siècle) par un escalier accessible aux cavaliers, avec un autre pour les piétons, pratiqué dans la vis même du premier. Le donjon, tout en brique, est un massif carré, flanqué de quatre tours couvertes en tuile ; il a été construit par Jeanne de Hangest, dame d’Aguerre, et terminé en 1577, ainsi que le constate ce millésime sculpté en plusieurs endroits du château. Les salles sont vastes, voûtées, mais ne présentent plus de détails curieux ; tout en haut se trouve un belvédère, surmonté d’une lanterne et d’où l’on découvre toutes les forêts de ce pays. » Les cuisines et la salle des gardes sont extrêmement curieuses. L’église paroissiale de Montmort, classée parmi les monuments historiques, est précédée d’un beau porche et renferme le tombeau de la duchesse d’Angoulême, femme de Charles de Valois. Près de Montmort se voient les restes du prieuré du Mont-Armé, où ont été découvertes des peintures à fresque de l’époque gallo-romaine.

MONTMORT (Pierre RÉMOND de), géomètre fiançais, né à Paris en 1678, mort en 1719. Destiné par sa famille à la magistrature, il étudia le droit, dont il se fatigua bien vite, passa en Allemagne, puisa dans la lecture des ouvrages de Malebranche le goût de la philosophie et hérita de son père, après son retour en France, d’une grande fortune. A partir de ce moment, Montmort s’occupa principalement de mathématiques et porta dans 1 étude de cette science une grande pénétration d’esprit. Il succédait son frère dans un caponicat de Notre-Dame, fit imprimer à ses frais plusieurs ouvrages scientifiques et se démit de sa prébende pour épouser, en 1704, Mlie deRomicourt, petite-nièce de la duchesse d’Angoulême. Ce savant est surtout connu par divers travaux sur la théorie des probabilités et la sommation de certaines suites.

Mouimori (formule de). On doit à Montmort, entre autres résultats curieux, une formule remarquable pour exprimer la somme de p termes d’une suite, dont les différences Unissent par s’annuler. Cette formule est

1 * ■ 1,2 1, 2, 3

t£a +..

a désignant le terme de la suite à partir duquel on compte, et a<i, t&a, etc., les premières différences des divers ordres fournies par les termes de cette suite, à partir du même terme à. La démonstration en a été insérée en 1718 dans le recueil publié par la Société royale de Londres.

Ses recherches sur le calcul des probabilités ont paru sous le titre Essai d’analyse sur les jeux de hasard, dont la seconde édition

est de 1713. On y trouve sa correspondance I avec Jean et Nicolas Bernoulli sur les principales questions traitées dans le corps de l’ouvrage. Montmort était particulièrement lié avec Malebranche, Taylor et Moivre. 11 fut nommé, en me, associé libre.de l’Académie, des sciences. IL mourut dans le cours de la fameuse épidémie de petite vérole qui fit tant de victimes à Paris en 17.19.

MOiSTODINB, bourg et comm. du royaume d’Italie, province de Crémone, district et mandement de Crema ; 2,339 hab. Fabrication de brosses de racine. Le duc de Vendôme y défit le prince Eugène en 1705.

MONTOGGIO, bourg et comm. du royaume d’Italie, province et district de Gênes, mandement, de Slagliêno ; ;3,870 hab.

MONTOIR s. m. (mon-toir — rad. monter). Grosse pierre, borne ou billot de bois placé pour aider les cavaliers à, monter à cheval : Les auberges de campagne ont gardé le mojttoir. L’image des palefrois devint si général et subsista si longtemps, qu’en 1650 on voyait encore dans quelques rues les derniers MONToms publics, espèces de bancs en pierre qui servaient pour se hisser à cheval. (Jubinal :)

— Manège. Appni du pied gauche du cavalier sur l’étrier. Il Calé du montoir ou simplement Montoir, Côté gauche du cheval, parce que c’est ordinairement de ce côté que l’on s’élance pour se mettre en selle. Il Càté hors du montoir, ou hors le montoir, ou hors montoir, Côté droit du’cheval : Les chevaux d’Espagne sont tous marqués à la cuisse, hors le montoir, de la marque du haras dont ils sont sortis. (Btiff.) Il Cheval aisé, facile, doux au montoir, Cheval qui se laisse monter paisiblement. Il Cheval rude, difficile au montoir, Cheval qui se tourmente, qui regimbe lorsqu’on veut le monter.

— Techn. Outil dont on se sert pour monter certains appareils, certaines machines.

MONTOIR, bourg et commune de France (Loire-Inférieure), canton de Saint-Nazaire, arrond. et à 17 kilom. O. de Savenay, au haut d’une éminence ; pop. aggl., 534 hab.pop. tôt., 4,859 hab. Importante exploitation de tourbe. Commerce de bestiaux.. Montoir est situé sur un monticule qu’environnent des prairies tourbeuses appelées brières dans le pays. « Les parties les plus assainies des brières nourrissent, dit M. Jeanne, de nombreux troupeaux de moutons dont la chair est très-astimée. À l’époque de la fenaison, chaque propriétaire reconnaît sa portion de prairie ; mais quand les foins sont coupés, la prairie est remise en commun et livrée aux troupeaux. Toute la partie des brières qui s’étend au N.-O. de Montoir, dans la direction de La Roche-Bernard, sur une longueur de 15 kilomètres environ et une largeur de 10 kilomètres, est une immense tourbière, appelée la Grande-Brière. Jadis cet emplacement aurait été occupé, dit-on, par une vaste forêt, qu’aurait renversée un ouragan terrible en l’an 70» ou en 1177. Les habitants du pays retirent sans cesse de ce sol marécageux un grand nombre de troncs d’arbres, do chênes surtout, dont le bois est devenu aussi noir, aussi dur que l’ébène. Tous ces troncs d’arbres ont leurs racines au S.-O. et leurs tiges dirigées vers le N.-O., sans doute parce que le courant venu de la mer les a tous renversés dans ce sens. Les BriéronS taillent chaque année dans ces.marécages d’énormes fossés d’où ils extraient plusieurs milliers de tonnes de tourbe, qu’on brûle dans lo pays et qu’on expédie à Nantes, à Vannes et à La Rochelle. Les habitants du hameau de Rozet, situé dans une lie de la Brière, fabriquent avec de la poussière de tourbe un noir végétal qui sert à étendre les engrais artificiels. 200 blains, ou petites embarcations à fond plat, qui peuvent facilement naviguer sur les canaux d’assèchement, transportent ces engrais àMéan ; de là une centaine de chaloupes les remontent jusqu’il Nantes. •

MONTOIHE, ville de France (Loir-et-Cher), ch.-l. de canton, ùrrond. et à 18 kilom..0. de Vendôme, sur le Loir ; pop. aggl., 2,478 hab.’ — pop. tôt., 3,054 hab. Fabrication de serge, bonneterie de laine, toile et cotonnade. Restes d’anciens murs d’enceinte, ruines d’un château fort du xiie siècle. On remarque aussi à Montôire la chapelle de Saint-Gilles, ornée de peintures à fresque ; maisons, en pierre du xme siècle.

MONTOIS, OISE s. et adj. (mon-toi, oi-ze). Géogr. Habitants de Mons ; qui appartient à Mons ou à ses habitants : Les Montois. L’industrie MONTOISE.

MÔNTOlSON, branche de la maison de Clermont, en Dauphiné. Elle a pour auteur Claude de Clermont, fils puîné d’Ainard III, baron et vicomte de Clermont, mort vers 14S5. La plupart des membres décette famille suivirent la carrière des armes.

MONTOUEO (Pauline-Isabelle de Bottens, baronne de), femme de lettres suisse, née à Lausanne en 1751, morte à Bussigny, près de Lausanne, en 1832. Elle fut mariée d’abord à M. de Crouzas et en secondes noces au baron de Montolieu. Cette dame, riche et ayant quelque goût pour la littérature romantique, débuta à trente-cinq uns par un roman agréable : Caroline de Lichtfield (1781, 2 vol. in-12), publié sous le voile de l’anonyme. La baronne de Montolieu est surtout

MONT

connue par sa traduction du chef-d’œuvre de Wyss, ie Robinson suisse (1813,2 vol. in-12), dont elle écrivit la continuation. On lui doit, en outre, un grand nombre de traductions.et d’imitations d’ouvrages anglais et allemands. Us forment environ une quinzaine de volumes.

MONTONA, bourg de l’empire d’Autriche, dans l’Istrie, cercle et a 16 kilom. N>0. de Pisino, sur le Quieto ; 2,000 hab. Près de ce bourg s’étend la forêt du même nom, d’où la marine autrichienne tire une grande partie de ses bois de construction.

MONTONE, bourg et commune du royaume d’Italie, province de l’Ombrie, district de Pérouse, mandement de Umbertide ;. 2,245 hab. MONTOPOLI-1N-VALDARNÛ, bourg et commune du royaume d’Italie, province de Florence, district et mandement de San-Miniato ; 3,283 hab.

MONTORFANO {Giovanni-Donato), peintre italien de l’école milanaise. Il vivait au xve siècle, eut pour maître Vincenzio Foppa et exécuta, on 1495, une immense fresque représentant le Christ sur la croix entouré d’innombrables figures, dans le couvent des dominicains délie Crazie de Milan. Dans cette peinture, qui rappelle le style de Mantegna, Montorfano a donné aux tètes et aux mouvements de ses personnages une vérité, une beauté et une expression que l’on trouverait difficilement dans les œuvres de ses contemporains. Malheureusement pour la réputation de cet artiste, son œuvre se trouve en face de l’ndmirable Cène de Léonard de Vinci, dont le voisinage est écrasant.

Monioreucli (rue). Cette rue, située dans le quartier Montmartre à Paris, s’étend parallèlement à la rue Montmartre, de la pointe Saint-Eustache à la rue Saint-Sauveur. Elle formait autrefois deux tronçons : la partie comprise entre Saint-Eustache et la rue Mauconseil porta jusqu’en 1792 les nonis de rue de la Comtesse-d’Artois et de rue de la Portede-la-Comtesse : d’Artois. Ces noms rappelaient Robert If, comte d’Artois, qui avait jadis son hôtel entre la rue Pavée et la rue Mauconseil ; jusqu’en 1498, au milieu de la rue de la Comtesse-d’Artots, s’élevait une grosse tour provenant de l’ancienne enceinte. À cette date, elle fut démolie. Mais la véritable rue Montorgueil, allant jusqu’à la rue Saint-Sauveur actuelle, tire son nom de la hauteur dite Vicus Montis Superbi (bourg du Mont-Orgueilleux), conduisant à la butte dont la rue Beauregard occupe l’emplacement. Au coin de la rue d’Artois et de la rue Tiquetonne s’élevait au xive siècle l’hôpital dit Hôtel-Dieu Saint-Eustache. En 1792, les deux rues d’Artois et Montorgueil furent réunies sons ce dernier nom. Lu première reprit son-ancienne dénomination en 1814, mais elle l’a reperdue en 1830. La rue Montorgueil est aujourd’hui une rue commerçante et bruyante, illustrée autrefois par ses établissements chers aux gourmands.

MOîVTORIO-AL-VOMANO, ville du royaume d’Italie, province de l’Abruzze Ultérieure 1™, district et à 16 kilom. S.-O. de Teramo, ch.-l. de mandement ; 3,880 hab.

M ONTORIO-NE1 -FRENTAN1, bourg et commune du royaume d’Italie, province de Molise, district et mandement de Larino ; 2,235 hab.

MONTORIO-VËRONESE, bourg et comm. du royaume.d’Italie, province, district et mandement de Vérone ; 2,016 hab.

MONTORO, l’ancienne Epora, ville d’Espagne, province et à 40 kilom. N.-E. de Cordouo, ch.-l. de juridiction civile, sur la rive gauche du Guadalquivir ; 12,000 hab. Fabrication de draps, toiles et poteries. Important commerce d’huiles et de fruits. Cette jolie ville possède un beau pont de pierre jeté sur le Guadalquivir et dont la construction remonte au commencement du xvio siècle.

MONTORO-INFERIORE, bourg du royaume d’Italie, province de la Principauté Ultérieure, district d’Aveliino, ch.-l. de mandement ; 4,630 hab.

MONTORO-SUPERIORB, bourg du royaume d’Italie, province de la Principauté Ultérieure, district d’Aveliino, ch.-l. de mandement ; 4,721 hab.

MONTORON s. m. (mon-to-ron — du nom du financier Montoron, à qui Corneille dédia son Cinna, et duquel il reçut 10,000 francs). Hist. littôv. Usité seulement dans la locution épitre à la Montoron, Épître faite pour de l’argont. Il Vieille loc.

MONTOUCHI s. m. (mon-tou-chi). Nom indigène du bois de mahot.


MONTOYA (Antonio-Ruiz DE), jésuite et lexicographe péruvien, né à Lima, mort en 1652. Il passa en 1606 au Paraguay, pour s’y adonner à l’œuvre des missions, étudia la langue guarani et se livra avec succès à la conversion des Indiens. Montoya a composé deux ouvrages importants : Tesoro de la lengua guarani que se usa en et Peru, Paraguay y Rio de la Plata (Madrid, 1639, in-4o) ; ArU de la lengua guarani (1724, in-4o).


Montparnasse (QUARTIER), fraction du XIVe arrondissement de Paris, bâtie sur le territoire de l’ancien hameau de Montparnasse. Longtemps, ce hameau ne fut couvert que de guinguettes et de bals champêtres,

MONT

comme on en trouvait à toutes les barrières de Paris, et le quartier qui lui a succédé conserve encore quelque chose dé cette physionomie spéciale.

Dès avant l’annexion, et alors qu’il était séparé de la ville par le mur d’enceinte, des rues populeuses s’ouvrirent dans ce quartier j la principale artère est la rue de la Galle, ou foisonnent les bals, les restaurante, les cabarets, et où se construisit, dès 1818, une petite salle de théâtre qui, agrandie en 1856, porta depuis le nom de théâtre Montparnasse. C’était un des théâtres exploités par Seveste, puis par Larochelle ; des acteurs connus ou même célèbres y débutèrent : Beauvullet, Alcide Tousez, Lafontaine, Villars, Laurent. De nombreux établissements chorégraphiques emplissent cette rue, le soir, d’un tapage incessant. La maison des Mille-Colonnes, avec son architecture fantaisiste, fut longtemps le Deffieux et le Mabile du quartier ; c’est encore un restaurant, auprès duquel Bobino s’est établi ; en face, le Jardin-de-Paris rivalisa avec lui ; il est fermé depuis quelques années, ainsi que le bal Tonnelier, sur la chaussée du Maine. Ce dernier bal avait une physionomie particulière ; la danse y était sage au point que las mamans du quartier y conduisaient leurs filles ; la chorégraphie du bol Constant (Mille-Colonnes) était un peu plus audacieuse, ce qui l’avait fait surnommer le bal des gigoteuses. Le bal Grados, avec son orchestre de cuivres ronflants, u est guère fréquenté que par un public spécial.

L’établissement le plus curieux du quartier. est le restaurant de la Californie, qui n’est qu’un vaste hangar, muni de tables et de bancs massifs. Autrefois, on se défiait si bien des consommateurs, que les ustensiles de table, l’assiette et le gobelet, étaient rivés au bois par une chaîne de fer, ce qui n’empêchait pas la clientèle d’être fort nombreuse. On y consommait annuellement près de 3,000 pièces de vin, 120 pièces d’huile et de vinaigre, 132,000 kilogr. de haricots ; on y servait 1.825,000 portions de bœuf et de mouton, sans compter les portions de chat baptisées lapin sauté. De rautre côté de la chaussée du Maine était le célèbre cabaret de la mère Saguet, longtemps fréquenté par les membres du Caveau, et où se réunissait une société bachique qui s’intitulait laSociété des Joyeux.


Montparnasse (CIMETIÈRE) ou cimetière du Sud, situé boulevard d’Enfer et boulevard de Montrouge où donne la porte d’entrée, fort peu monumentale. Beaucoup moins vaste que le cimetière du Nord ou du Père-Lachaise, il a pourtant une contenance de 10 hectares environ. C’est la nécropole de la rive gauchec’est-à-dire de l’aristocratique faubourg Saint-Germain et du quartier des Ecoles. On y trouve les sépultures d’un grand nombre d’illustrations scientifiques et littéraires.

Ce cimetière date seulement de 1824 ; il a été créé pour remplacer les nécropoles supprimées de Clamart (rue du Fer-à-Moulin), de Vaugirard et de Sainte-Catherine. Sa configuration est celle d’un vasto peu tagone, borné par le boulevard d’Enfer, le boulevard de Montrouge, la rue du Champ-d’Asile et les immeubles qui bordent un côté de la rue de la Gaité. Etabli dans une plaine, il n’offre aucun relief et ne présente qu’une surface plane, divisée en grands massifs. Ses allées sont ombragées de beaux arbres, plantés en ligne droite.

Parmi les sépultures du cimetière Montparnasse, on rencontre celles d’un grand nombre de savants et d’académiciens : celles d’Ancelot, du mathématicien Biot. de Briffaut, de Droz, d’Alexandre Duval, de Quatremère de Quincy, d’Alex. Lenoir, du baron Baude, de Fortoul, de Monge, de Laurent de Jussieu, le célèbre naturaliste, d’Emile Saisset, l’éminent professeur, de Raoul-Rochette ; celles des médecins ou chirurgiens Boyer, Lisfranc, Récamier, Moquin-Tandon ; du chimiste Orfila, du docteur Gannal ; celles de deux Pères diversement célèbres, le Père Loriquet et le Père do Ravignan ; de l’abbé de Féleta, le critique des Débats, du poBle Mègésippe Moreau, d’Abel Hugo, frère de Victor Hugo ; celles d’un grand nombre d artistes : les statuaires Houdon, Rude, Debay, Dumont, Chaudet, Ramey, Simart, Deseinne, Seurre, Espercieux, Petïtot ; les peintres Drolling, Ducornet, Gérard, Guérin, Heim, Michalon, Bosio, Charlet.le dessinateur popufaire de la vieille garde ; de l’acteur Bocage. Parmi les autres illustrations de tous genres inhumées au cimetière Montparnasse, noua citerons encore le conventionnel Grégoire, Boulay de la Meurthe, le ministre Billault, Henrion de Pansey, Chauveau-Lagarde ; le général Petit, célèbre par les adieux de Fontainebleau ; le colonel Amoros ; Dornès, représentant du peuple, tué aux journées de juin 1848 ; A. Cochin, fondateur de 1 hospice qui porte son nom ; les savants bibliographes Quérard, Beuchot et Barbier ; Suinte-Beuve ; Pierre Leroux, le navigateur Dumont d’Urville, la marquise de Créquy, M"" Récamier, sœur Rosalie.

Le cimetière Montparnasse renferme un grand nombre de monuments artistiques : la sépulture des Rochechouart de Moneinart ; le monument de Dumont-d’Urville, élevé par la Société de Géographie ; la chapelle de Ch. Sturm, membre de l’Institut ; le monument de ’ marbre blanc de la sépulture Corot ; des médaillons de David d’Angers sur les tombeaux