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gr.ie des religieuses. En 1611, l’abbesse Marie de Beauvilliers fit rétablir les parties du couvent qui avaient le plus souffert pendant la guerre et qui renfermaient la chapelle du Martyre, comprise dans l’enclos même de la communauté. Ce fut au cours des travaux qu’eut lieu la découverte d’une crypte souterraine, à laquelle on arrivait par un escalier et au fond de laquelle se trouvait une sorte d’autel. La découverte do cette cutacombe fit grand bruit, et l’opinion générale fut qu’on avait retrouvé le véritable oratoire de saint Denis et des premiers fidèles. Une grande affluence de curieux ne tarda pas à se porter à Montmartre, à cette occasion. La relue Marie de Médieis vint elle-même visiter le Tombeau des martyrs, qui valut à l’abbaye une nouvelle provision d’aumônes et de dons. . Eu 1622, la communauté do Montmartre, fut partagée en deux maisons différentes : celle du monastère dit d’En-Haut et celle dite des Martyrs, au-dessous. Chacune eut sa supérieure particulière. La maison des Martyrs fut érigée en prieuré régulier, dépendant du monastère, sous les mêmes titre et invocation de saint Denis et de ses compagnons. L’église du prieuré fut longtemps pour les Parisiens le lieu de dévotion et de pèlerinage par excellence. Tous les ans, le chapitre de Notre-Dame y faisait une procession solennelle et les prédicateurs les plus renommés s’y succédaient. Vers 1G80, les deux monastères d’En-Haut et d’En-Bas furent réunis comme jadis en une communauté unique, et dans une construction, sinon entièrement nouvelle, du moins agrandie à cet effet. La vieille maison mère, la.maison d’En-Haut, . fut abandonnée pour celle située à mi-côte, du côté de Paris. L’abbaye de Montmartre, supprimée en 1790 et vendue quelque temps après, fut détruite en 1793.

Aujourd’hui, on voit encore, derrière l’église paroissiale, la’ chapelle dans laquelle un grand nombre d’abbesses furent inhumées et où^ les offices du couvent furent célébrés jusqu’au jour où les religieuses émigrèrent définitivement au prieuré, sous "Louis XIV. Cette chapelle, appelée aujourd’hui le Chœur des dames, est propriété de l’État et ne sert plus au culte. Auprès de l’église paroissiale et sur une partie do l’emplacement jadis occupé par les bâtiments du monastère, dont les caves existent encore, on a construit une grande chapelle et on a élevé un calvaire qui, encore aujourd’hui, est deux fois l’an l’objet d’un pèlerinage. Dès le xvnc siècle, la butte était, dit-on, couverte de moulins a vent. On en comptait douze en 1780 ; mais depuis cette époque le nombre en a toujours été en diminuant. Il n’y en avait plus que dix en 1795. Nous citerons les plus fameux, dont les noms ne sont plus qu un souvenir ; c’étaient : le moulin de la Lancette, appartenant à l’abbaye et qui dut sa ruine à un éboulemont ; le moulin de But-à-fin, le moulin de la Galette, les moulins Vieux, Neuf, de la Vieille-Tour, de la Grande-Tour, du Palais, Ratlot, Paradis, de la Béquille. Les carrières de Montmartre, qui fournissaient pour Paris du plâtre en abondance, ne sont plus exploitées, bien qu’elles soient loin d’être épuisées.

Montmartre avait jadis quatre fontaines : la fontaine Saint-Denis, dont l’eau passait pour avoir le don de guérir les lièvres, celle de la Fontanelle, celle de la Bonne-Eau et celle du But. Cette dernière existe encore. Les eaux des trois autres ont été taries par suite de l’expluUaiion des carrières. Aujourd’hui, l’eau parvient à Montmartre à ï’aide d’une machine hydraulique, mue par une pompe à feu établie a’ Saint -Ouen, sur les bords de la Seine, et qui fait arriver cette eau à une hauteur de 130 mètres, sur le sommet de la butte, où un réservoir double la reçoit.

Parmi les monuments de Montmartre, nous citerons : l’église do Saint-Pierre, classée parmi les monuments historiques. Elle conserve encore, de sa construction primitive, quatre colonnes en marbre noir et blanc, d’un seul bloc, surmontées d’un chapiteau corinthien : deux sont à l’entrée, les deux autres à l’extrémité de l’édifice, dans la chapelle abandonnée de l’ancienne abbaye. Ces colonnes proviennent, suivant la tradition, de l’un des anciens temples païens construits sur Montmartre au temps de la domination romaine. En 1859, on a commencé à Montmartre la construction d’une nouvelle église et, en 1S73, l’Assemblée nationale a autorisé l’archevêque de Paris à édifier au sommet de la butte une église qui doit être consacrée au Sacré-Cœur. La mairie de MontJ martre, construite eu 183S, n’a rien de remarquable. Mentionnons aussi l’existence à Montmartre de deux établissements de charité : l’asile de la Providence, situé Chaussée des Martyrs, no 13, fondé par M. et Mulo Micuulc de Lu Vieuville en 1804, et l’asile des vieillards, fondé en 1854, par l’Assiàtance publique.

Eiilin, pour en finir avec les souvenirs qui se rattachent à Montmartre, rappelons que cette commune porta quelque temps, pendant la Révolution, le nom de Montmarat et que, le 29 mars 1814, labutte fut bravement défendue contre les alliés par une poignée "de soldats, secondés par des élèves de l’Ecole polytechnique. Après.la capitulation de Paris (28 janvier 1871), les gardes nationaux transportèrent sur la butté Montmartre une

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grande Quantité de canons qui^deyaient.leur rester, dans la crainte qu’ils ne fussent enlevés par les Allemands. Ce fut à Montmartre, rue des Rosiers, que s’établit peu après le Comité central de la garde nationale. Le mouvement communaliste du 13 mars 1871 fut provoqué par l’ordre d’enlever les, canons qui se trouvaient à Montmartre, et le général Lecomte, chargé de présider à cet enlèvement, se vit conduit rue des Rosiers, où. il fut fusillé en même temps que le général Clément-Thomas. Lors de l’entrée des, troupes de Versailles à Paris, la butte Montmartre, sur laquelle on avait établi des batteries de canons formidables, fut enlevée presque sans résistance à la suite d’un mouvement tournant, le 24 mai 1871.

Montmartre (CIMETIERE Dm). Ce fut VOIS

179S que l’administration municipale de Paris, dans le but de remplacer le cimetière établi depuis peu dans la plaine ; de Cliehy et qui avait succédé à celui de Saint-Roch, fermé depuis quelque temps, fit ouvrir le nouveau cimetière, dit aujourd’hui cimetière Montmartre ou cimetière du Nord. Situé près des anciennes barrières Blanche et. Montmartre, au delà des boulevards extérieurs, à l’extrémité des rues Blanche, Bleue, Fontaine, Cliehy, il est établi sur l’emplacement d’une vaste et ancienne carrière à plâtre, d’où le nom de Grandes-Carrières sous lequel cet. emplacement fut désigné jusqu’au jour de sa nouvelle destination. Transformé en cimetière, le terrain prit a l’origine le nom de Champ du repos : il était destiné aux inhumations des cinq premiers arrondissements de la capitale. Mais le Champ du repos était loin, à son inauguration, d’atteindre sa superficie actuelle, qui s’élève à 10 hectares environ, grâce a des acquisitions successives de terrains voisins. Le cimetière Montmartre, aujourd’hui fermé a son tour, hormis aux morts dont la famille possède un caveau mortuaire, est divisé en deux grandes parties séparées par un mur. Dans l’une, dont le terrain assez accidenté présente de petites éminences, se trouvent les tombes dont les terrains sont, concédés à perpétuité ; dans la seconde, moins ancienne, et dont.le terrain est plat, on voit d’un côté le lieu de sépulture des juifs, entouré d’une enceinte particulière, de l’autre les concessions temporaires et les fosses communes. Dans l’une et l’autre des deux grandes parties du cimetière existent, dans le sens de la longueur, trois allées, et cinq dans celui de la largeur. Les carrés ainsi formés s’appellent divisions. Il n’y a pas, dans le premier, d’allée secondaire bien indiquée, la forme et la grandeur des monuments s’opposant à l’établissement de ces sentiers réguliers. Dans le second, au contraire, chaque division est sillonnée de petits sentiers, et comme les tombes sont généralement adossées les unes aux autres, les sentiers servent pour deux rangs de tombes. Ces rangs se nomment lignes et les ligues sont numérotées. Dans chaque ligne, les tombes sont aussi numérotées, de sorte que, pour chercher une tombe, il faut connaître : 1» le cimetière dans lequel elle se trouve ; 2o la division ; 3» la ligne ; 40 le numéro d’ordre.

Au milieu de l’allée faisant face à la grande porte d’entrée se trouve une haute cioix de pierre, qu’on appelle simplement la Croix.

Nous citerons, parmi les notabilités qui rer poseiu dans le cimetière Montmartre, les noms suivants : maréchal de Ségur, amiral Baudin, général comte de Girardin, baron de Menneval, général Cavuignac, Armand Marrast, Bineau, Rôcamier, Nourrit, Kalkbrenner, Paul Delaroche, Alfred et Tony Johannot, Adolphe Adam, Delessert, Villemain, etc., et une des sépultures porte cette inscription : 0 Ici est déposé le cœur du maréchal Lannes, duc de Montebello. «Les tombeaux les plus remarquables sont ceux de Henri Murger, de Godefroi Cavaignac, de Charlotte de Montmorency-Luxembourg, de Ruggieri, artificier

du roi, deDupin. Binder, Léon Gozlan, Christophe Cpquerel, de Polignac, de la famille Véron, d’Horace Vernet, le tombeau du représentant Baudin, etc. Citons encore les

tombeaux d’Halévy et celui de la famille Millaud, dans le cimetière des juifs.

Mouiiuartro (rue et faubourg). La rue, le quartier et le faubourg Montmartre doivent leur nom à la porte qui regardait la butte. En.1356, le prévôt des marchands, Étienne Marcel, fit élargir l’eucéintè, et la porté Montmartre, qui se trouvait sous Philippe-Auguste à la hauteur de la rue Neuve-Saiut-Eusiaché (où d’Aboukir actuelle), fut transportée ou plutôt rétablie beaucoup plus loin.. Vers 1370, Charles V fit construire un palais vaste et somptueux à l’angle de la rue Montmartre et de la rue du Jour actuelle : ce nom de Jour vient par abréviation du nom même de la demeure royale, qui fut désignée sous celui de Séjour du roi ; ce palais a-depuis’ long- ■ temps disparu. Vers 1812, dans cette même rue du Jour, l’évêque de Chartres, abbé de Royaumont, se fit bâtir un hôtel auquel il donna son nom, et qui passa peu après aux mains du fameux duelliste Montmorency-Bouteville, mort en place de Grève. L’hôtel de Royaumont devint alors un tripot, une taverne et le quartier général des Metteurs du temps.

Une autre rue voisine de la rué Montmartre, la rue Jean-Jacques Rousseau, ci-devant

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rue Plâtrière, était en 1292, bien-avant de s’appeler, rue Plâtrière, un chemin fangeux, désigné sous le nom de Maverse. Néanmoins, ce fut là que Gui, comte de Flandre, fit vers le même temps élever sa résidence. Cet hôtel passa ensuite aux ducs.de Bourgogne, puis fut morcelé. Un seul corps de logis resta debout et servit de local aux maîtres et doyens de la Passion de Notre-Seigneur. Ce fut sur l’emplacement de l’hôtel de Flandre que furent construits l’hôtel Bullion, qui a longtemps servi d’hôtel des ventes, et l’hôtel Fleuriau, devenu l’hôtel des Postes. Jean-Jacques Rousseau a habité en 1770 le n<> 2 de la rue Plâtrière qui porte aujourd’hui son nom. Nous ne dirons rien de la rue des Fossés-Montmartre, dont le nom dit suffisamment

l’origine. Quant au faubourg Montmartre.son origine date pour ainsi dire d’hier, et il s’étend et se peuple chaque jour. Mais quant à des souvenirs historiques, il n’en a pas encore. On trouvera au mot Grange-Batelière l’histoire de son origine, qu’il serait superflu de répé1 ter ici.

MONTMARTRiTE s. m. (mon-mai-tri ; te). Miner. Variété de gypse calcarifère, ainsi nommée parce qu’on la rencontre principalement à Montmartre.

MONTMAUR (Pierre de), bel esprit et. fameux parasite, né à Détaille, pré3 de Tulle, en 1570, mort à Paris en 1048. II était pauvre ; mais, doué d’un esprit vif, il plut sans doute à quelque jésuite, qui le fit étudier dans une maison de la compagnie à Bordeaux, et il fit de.rapides progrès dans la connaissance des langues anciennes. Orphelin et.besoigneux, ses études achevées, il dut chercher, à gagner sa vie. Après avoir essayé de diverses professions, il se fit, dit-on, charlatan et vendit des drogues sur les places publiques ; h Avignon, entre autres villes. Venu à Paris, il fit son droit, fut reçu avocat et, ne réussissant pas au barreau, entra comme précepteur dans la maison de Rocher-Choiseul. En iC23.il remplaçait au collège de Boncourt Jérôme Goulu- dans la chaire de grec, et dès ce mouient il commença à jouer ce rôle de parasite et do diseur de bons mots qui lui a valu sa renommée. Il eut alors à soutenir une guerre acharnée contre tous les littérateurs de son temps, srattira par ses intempérances de langage les plus sanglantes

injures et s’en vengea |iar d’excellentes plaisanteries, tout en continuant de bien dîner. Son orgueil, depuis qu’il avait une position avouable et dont sa science véritable le rendait d’ailleurs digne, un esprit caustique, une mémoire chargée d’anecdotes scandaleuses sur les morts comme sur les vivants, ses épigrammesi son avarice sordide, quoiqu’il eût amassé par toutes sortes de voies beaucoup d’argent, sa fureur de primer partout et le métier de parasite qu’il affichait avec cynisme, font de ce personnage un type exr centrique. Tous les lettrés le redoutaient ; aucun n’osait l’affronter en face. Ménage donna le signal en publiant en latin une vie de Montmaur : Vita Gargilii Mamurrs, parasilo-pedagogi, et la pièce do vers : Mamurrx, parasito-sopltistxmeiamorp/wsis. Ces curieux opuscules parurent à une date incertaine et ne furent réimprimés par Ménage qu’après la mort du fameux parasite, dans ses Miscellanea (1652, in-4o). Une foule d’épigrammes latines et françaises suivirent. Vion-Dalibray en composa à lui seul soixante-treize, qu’il réunit sous le titre d’Anti-Gomor. Dalibray appelait toùjqurs Montmaur Gomor :

Révérend père confesseur,

J’ai fait des vers do médisance.

— Contre qui ? — Contre un professeur.

— La personnne est de conséquence ; Contréqui ? — C’est contre Gomejr.

— Eh bien, bien ; achevez votre Confiteor.

Balzac se mêla au concert et écrivit son Barbon, dirigé autant contre le professeur que contre le parasite. Ménage l’avait métamorphosé en perroouct, répétant du grec : sans savoir ce que c est et se logeant le plus’ haut possible niin de mieux percevoir les fumées des cuisines. Le peu d’amis qui lui restaient l’engngeaient à se venger en imprimant sur Ménage, Balzac et les autres les anecdotes qu’il racontait si bien a table, ’■ mais il avoua qu’il était trop paresseux ;" écrire un livre lui faisait horreur. « Qu’importe, disait-il, ces métamorphoses en p’erroquet ? , Manquô-je de vin pour me réjouir et de bec pour me défendre ? ■ Dès lors ce fut une mode d’attaquer Montmaur. Un ouvrage anonyme (recueilli par Sallengre dans son Histoire, de Montmaur), YIJistoirédu parasite Mormon, résume tous les anastqui couraient sur lui. Anecdotes et épigrammes reproduisent assez souvent les mêmes choses

en prose et en, vers ; c’est toute une légende : à savoir, que. Montmaur, deux jours, après sa naissance, sléchappa du sein de sa nourrice pour aller, manger sur le gril une saucisse toute chaude ; que-Dieu, ayant déjà envoyé à la terre la peste et la guerre, envoya Montmaur pour causer-la famine ; qu’il avalait un plat d’alouettes comme un verre de vin ; qu’un chat lui ayant Lvolé une, perrdrix, rôtie, il mangea le.chat" pour ne pas perdre son—rôti ; qu’il oubliait, volontiers avoir dîné pour dluer une-seconde fois, etc. Montmaur parait avoir été ce.que l’on appello une tête de Turc sur.’laquelle s’exercent.les jeuues littérateurs ; il y en a comme

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celâ’un oudoux par’ génération. On ne s’en tint pas là ; on l’accusa de vices ignobles et ’ même de crimes ; il fut jeté en prison sur une dénonciation qui l’accusait d’avoir tué un portier du collège de Boncourt. Son innocence fut reconnue, on le relâcha et il conti- ’ nua de bien dîner ; les meilleures tables lui étaient ouvertes et il payait généreusement son écot en bonnes plaisanteries. « Fournissez les viandes’etle vin, disait-il, je fournirai le sel. 1 C’est lui qui, dînant un jour au milieu d’une société bruyante, s’écria : « Eh ! messieurs, un peu de silence ; on ne sait ce qu’on mange. » Ce trait a été tourné contra lui on épigramme. Il avait toujours la riposte : ’ un avocat, fils d’huissier et honteux de son père, s’était mis à la tête d’un petit complot dirigé contre ce parasite, a table, et donna le signal en disant : « G uerre 1 guerre à Montmaur ! » Celui-ci lui répliqua : « Vous êtes bien différent de M. votre père, qui dit toujours * Paix là ! paix là ! »

Montmaur est resté célèbre ; Boileau le cite dans sa première satire ; Colnet l’invoque.en guise de Muse, en tête de son Art de diner en ville ; Sallengre a écrit des 'Mémoires an son honneur : on croirait qu’il s’agit d’un des hommes de Plutarque.

MONTMAURISME s. in. (mon-mo-ri-sme

— du.nom de Montmaur), Parasitisme, l(Jeu de nwts, iprôpôs de.table, il Vieux mot.. v

MONTMÉDY, en latin Maledictus, Mons Medius, ville de France (Meuse), ch ;-l. d’arronri. et de canton, dans une position pittoresque, sur la’ rive ’droite du Chiers, à. 80 Ëilom.■ N.-IS. de Bar-lé-Duc ; pop. aggl.,

1,587 hab. — pop. tôt., 2,020 hab. L’arrondissement comprend 6 cantons, 131 communes et 58,298 hab. Fabrication de chamoiseries. Commerce de grains et do vins. Tribunal de

ire instance ; justice de paix ; place de guerre. Montmédy se divise en haute et basse ville, formées de rues étroites/ tortueuses et bordées de maisons mal construites. La ville haute, " est située sur un rocher escarpé, qui s’élève isolément au milieu d’une belle et vaste campagne, environnée de bois. Cetto partiéde la ville, resserrée dans les fortifications de la citadelle, se compose presque uniquement d’une grande place sur laquelle se trouvent l’église et l’hôtel de ville. La fortification’acluelle de la place, due à Vauban en très-grande partie, suit les contours du plateau et affecte la forme d’un triangle rectangle dont là pointe serait énioussée, Ou plutôt d’Un trapèze à bases inégales. La plus grande de ces bases, tournée du côté de l’est et ayant vue sur la ville basse, est limitée par le bastion Notre-Dame et le bastion détaché. L’escarpement presque à pic de cette fiartie en fait Un des points les plus forts de a place. Au niidi, et presque perpendiculairement à cette base, se. trouve un des, côtés, terminé pur le bastion des Connils et portant sur son milieu le bastion Graillé. Le voisinage du Chiers, qui en cas de revers pour un assiégeant lui fermerait toute retraite, autant que la difficulté de creuser des tranchées dans le roc, empêche que cette face soit jamais’ sérieusement attaquée. L’autre côté, tourné vers le nord, est terminé par le bastion Saint-André ou de l’attaque. On. y arrive par d&S pentes beaucoup moins rapides que celles des autres Cotés, et le rocher, couvert d’unéépaisse couche de terre, permet toute espèce de travaux pour s’avancer à couvert près de ses fossés. Quant à la base supérieure, elle est fort étroite et limitée par le bastion des Connils au S. et le bastion Saint-André au N. La ville haute n’a qu’une seule entrée, formée par deux portes routières, séparées par un passage à ciel ouvert d’une longueur d’environ 80 mètres. Le bastion détaché protège cetto entrée. La ville basse, dans laquelle on entre par trois portes, est environnée d’un mur d’enceinte, soutenu par dès bastions ou tours peniagonales.

D’abord simple rendez-vous de chasse des comtes de Chiny, Montmédy devint en peu de temps un bourg important, dont les maisons se groupèrent, au xme siècle, autour d’un château fort construit par le comte Kr- ’ nould-lll en 1235. En même temps qu’il faisait élever ce château, le Comte entourait le reste du plateau d’une muraille crénelée et flanquée de tours. En 1S64, Montmédy passa à la maison de Luxembourg et devint successivement fief du saint-empire, province de Bourgogne, puis tantôt française, tantôt espagnole. Prise et reprise des deux côtés, elle eut constamment à souffrir de ces attaques. En 1542, Montmédy fut assiégée par le duc d’Orléans et capitula. Elle rentra dans la possession de Charles-Quint par suite de là pais de Crespy. Redevenue un instant française sous Henri II,1 elle" retourna à l’Espagne par le traité de Cateau-Canibrésis. Lapaix de Vervins (1598) remit les choses dans le même état. En 1657, Montmédy, assiégée par la maréchal, de La Fertè sous les yeux de Louis XIV et défendue par un gouverneur espagnol, résista héroïquement pendant cinquante-sept jours et se rendit le 6 août

1G57. La paix de Niinègue (1878) donna définitivement à la’Fraticela possession de Montmédy. et de son territoire. En 1791, ce fut k Montmédy que M. de Bouille attendit Louis XVI ; qui fuyait Paris pour passer il l’étranger et sa mettre à la tête du mouvement destiné à renverser les conquêtes de 1»