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nène, qui lui conféra les titres do césar et de roi de Thessalonique, De concert avec sa femme et plusieurs personnages importants, il s’efforça de renverser le protosébaste Alexis, . excita à Constantinople une sédition que le patriarche Théodose parvint à apaiser, et appela dans cette ville Andronic Comnène qui, après s’être emparé du souverain pouvoir, fit étrangler Reinier et sa femme. — Boniface III, frère des précédents, régna à !a fois sur Thessalonique et sur le Montferrat (1183-1207). Fait prisonnier par Saladin à la bataille deTibériade (1187), il fut, peu après, échangé par son frère Conrad. Revenu dans le Montferrat en 1191, il augmenta ses États, fut choisi pour arbitre par les princes d’Allemagne et désigné, en 1202, pour commander la quatrième croisade. Il contribua à la prise de Constantinople, reprit Thessalonique, dont , il devint roi, reçut du conseil suprême des croisés l’Ile de Candie, qu’il revendit presque aussitôt aux Vénitiens, puis résolut de conquérir l’ancienne Grèce. Il s’empara facilement de la Béotie, de l’Attique (1204), fit prisonnier à Corinthe l’usurpateur Alexis, retourna à Thessalonique pour repousser des attaques des Bulgares (1205), releva les villes’ et les forteresses détruites par les envahisseurs et fut tué en 1207 devant Satalieh, en Asie Mineure. Il avait introduit dans le Montferrat et, par suite, dans toute la Loinbardie la culture du maïs, transplanté d’Orient. C’était un prince plein de bravoure et un des plus habiles hommes de guerre de son temps. Sa douceur et sa bonté l’avaient fait chérir des croisés, et il eût été proclamé empereur de Constantinople sans l’opposition des Vénitiens, qui redoutaient l’agrundissement d’un prince dont les États touchaient aux leurs.

Guillaume VI, marquis de Montferrat, fils du précédent, mort en 1225, commença par gouverner le Montferrat depuis 1203 jusqu’à la mort de son père, en 1207. Il passa alors à Thessalonique pour.assurer à son jeune frère Démétrius la possession de ce petit royaume, revint ensuite en Italie, où il soutint une guerre contre les Milanais, puis retourna à Thessalonique pour rétablir sur le trône son frère, qui avait été renversé par Théodore, roi d’Épire ; mais il mourut subitement à l’ouverture de la campagne. Son armée, qui n’avait pas confiance en Démétrius, retourna en Italie, et ce prince, après avoir vainement ; tenté de recouvrer Thessalonique, revint avec son neveu Boniface en Italie, laissa par son testament tous ses droits sur son royaume à l’empereur Frédéric II et mourut à’Casai en 12ÎJ0. — BoNrFACE IV, dit le Géant, marquis de Montferrat, fils ’de Guillaume VI, mort en 1253. Il prit part avec son père à l’expédition de Thessalonique en 1224 et rentra, à son retour en Italie, en possession du Montferrat, bien que son père eût engagé pour 7,000 marcs d’argent la moitié de son marquisat à l’empereur Frédéric II. En 1234, il se déclara en faveur de la ligue lombarde contre Frédéric II, à qui il fit sa soumission en 1237 et qui, deux ans plus tard, renonça en sa faveur aux droits que Démétrius lui avait transmis par son testament sur le royaume de Thessalonique ; il assista ensuite l’empereur dans ses guerres contre les guelfes, défendit, après la mort de ce prince, la cause de son fils Conrad IV et battit les habitants d Alexandrie, qui avaient envahi en 1252 son territoire. — Son fils, Guillaume VII, dit te Grand, marquis de Montferrat, né en 1243, mort en 1292, lui succéda étant encore mineur, fut placé sous la tutelle de sa mère, Marguerite de Savoie, et épousa en 1257 la fille du comte de Glocester, Isabelle, qui lui apporta en dot 4,000 marcs d’urgent. Ce l’ut lui qui, en 1265, ouvrit l’entrée de l’Italie à Charles d’Anjou ; mais, dès que ce prince, après avoir conquis le royaume de Naples, voulut étendre sa domination sur le nord de l’Italie, le marquis de Montferrat lui opposa la plus vive résistance (1274), se ligua-avec les républiques de Pavie, d’Asti, de Gênes ot les Visconti de Milan, s’empara d’Alexandrie, d’Albe, ainsi que de plusieurs villes soumises à Charles d’Anjou, se vit bientôt à la tète d’une armée formidable qu’il sut maintenir en activité en la mettant à la-solde des princes ses voisins, lorsque lui-même n’avait point de guerre, et, profitant de son influence, se lit décerner par les habitants eux-mêmes la seigneurie de plusieurs villes’indépendantes, telles que Milan, lvrée, Verceil,

Tortone, Payie, etc. En 1284, il maria sa fille Yolande a l’empereur de Constantinople, An. dronic Paléologue. Guillaume, prince ambitieux et sans foi, qu’on peut regarder comme le créateur des condottieri, s était fait un grand, nombre d’ennemis ; toutes les villes guelfes finirent par se liguer contre lui. Fait prisonnier en 1290 par les Alexandrins révoltés, il fut enfermé dans une cage de fer, où il resta jusqu’à sa mort (1292). — Son fils, Jean 1er, dit le Juste, marquis de Montferrat, né en 1276, mort en 1305, se retira à la cour de Naples après l’emprisonnement de son père. Profitant de l’absence du jeune marquis, Mathieu Visconti, seigneur de Milan, s’empara de Trino, Montecalvo, Casale, etc. Jean, se voyant dans l’impuissance de reprendre ces villes, lit la paix avec Visconti et le constitua son lieutenant dans le marquisat ; mais dans la suite, s’étant fortifié par l’alliance du comte de Savoie, Ainédée V, dont il avait épousé la fille Marguerite (1296), U se ligua avec le marquis do Saluées et

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d’autres seigneurs contre Visconti, prit Novare, Verceil, Casale, recouvra la plus grande partie de l’héritage paternel lorsque les Visconti eurent été chassés de Milan (1302), et mourut à vingt-huit ans sans laisser de postérité. Il légua en mourant le marquisat à sa sœur Yolande, femme de l’empereur Andronique Paléologue, ou à celui de ses enfants qu elle désignerait. — Théodore Paléologue, chef de la seconde branche des marquis de Montferrat (1305 à 1338), neveu du précédent, disputa longtemps son héritage au marquis de Saluées et finit par régner sans contestation, sous la protection de l’empereur

Henri VII (1310). Il venait de s’emparer de Casale (1316) lorsque, sa mère étant morte, il passa en Grèce pour aider son frère, l’empereur Andronic le Jeune, à repousser lesTurcs. Au bout de deux ans, il revint en Italie, rétablit la paix entre les guelfes et les gibelins, fit régler le service militaire.et les finances par les états du-marquisat (1320), retourna ensuite à Constantinople, où il passa de nouveau quelques années, et, de retour dans le Montferrat, gouverna sa principauté avec douceur et sagesse. Il est l’auteur d’un Traité déla discipline militaire, qu’il composa en grec et traduisit en latin. — Son fils, Jean Paléologue, marquis de Montferrat, mort en 1372, résolut, en recueillant l’héritage paternel, de recouvrer les possessions enlevées.à Guillaume le Grand après son emprisonnement. Dans ce but, il s allia aux gibelins, reçut la, soumission-d’Ivrée et !de Valence, battit en 1345 Reforza Dago, envoyé contre lui par la reine de Naples, soumit avec Othon de Brunswick, son parent, qui était venu s’établir à sa cour, les villes envahies par l’armée napolitaine, pritNôvare, Albe et une grande partie du Piémont, accompagna en 1355 l’empereur Charles IV dans son expédition en

Toscane et à Rome, et reçut, en récompense. des services qu’il lui rendit, le titre de vicaire ’de l’empire en Italie, Jean Paléologue eut à soutenir ensuite une longue guerre avec lesVisconti de Milan, engagea à son service la compagnie blanche, bande d’aventuriers, qui porta la peste en Lombardte, ne put empêcher Bernardo Visconti de s’emparer de

Côme, de Valence et de Casale et mourut, dit-on, du chagrin qu’il éprouva de ces revers. Ce prince s’était efforcé de faire régner dans ses États l’ordre et la justice. — Son fils, Othon ou, Secondetto Paléologue, né en 1360, mort en 1378, prit possession du marquisat de Montferrat en 1372, sous la tutelle de son oncle, le prince Othon de Brunswick, qui conclut, en 1376, une paix glorieuse avec Galéas Visconti. L’année suivante, le marquis de Montferrat épousa Yolande, sœur de Galéas Visconti, et prit en main le pouvoir. Mais bientôt son caractère violent hâta le terme de son existence. Étant entré en fureur contre un de ses palefreniers, il venait de se jeter sur lui pour l’étrangler lorsqu’un valet, témoin de cette scène, assena sur la tète d’Othon un coup si violent qu’il en mourut peu de jours après, sans laisser d’enfants.-Son frère, Jean III Paléoloque, marquis de Montferrat, mort en 1381, — lui succéda (1378) sous la tutelle de son oncle, Othon do Brunswick ; qui essaya vainement de lui faire rendre la ville d’Asti, dont s’était emparé Galéas Visconti. Charles III d’Anjou ayant envahi le royaume de Naples en 13S0, Othon de Brunswick courut au secours de la reine Jeanne, sa femme, et emmena avec lui le jeune marquis de Montferrat, qui trouva la mort dans une attaque dirigée sur Naples. — Son frère, Théodore II Paléologue, marquis de Montferrat, mort en 1418, se trouvait comme otage à la cuur de Milan, lorsque la fin prématurée de son frère l’appela à prendre possession du marquisat en 1381. Pour recouvrer sa liberté, le jeune marquis dut abandonner tous ses droits sur Asti ; mais, après la mort de Galéas Visconti, il profita des troubles qui éclatèrent dans le Milanais pour reprendre Casale et d’autres places du Montferrat, s’allia avec Amé VII, comte de Savoie, déclara la guerre à Jean-Marie Visconti (1408), le contraignit à partager le gouvernement de Milan entre les guelfes et les gibelins, aida les Génois ù. chasser de leur ville les Français, futélu’par eux capitaine de leur république (1410), .per" dit cette charge au bout de trois ans et se réconcilia en 1417 avec le duc de Milan, à qui il rendit Verceil. En 1414, l’empereur Sigismond lui avait conféré la dignité de vicaire de l’empire en Italie, dignité qui passa à tous ses successeurs, et il put alors soumettre complètement la noblesse du marquisat jusqu’alors a demi indépendante. — Son fils,

Jëah-JaCQUES, marquis de Montferrat, né en 1395, mort en 1445, fut un des princes les plus malheureux de sa maison. U se ligua avec Florence et Venise contre le duc de Milan, se vit enlever par François Sforce.tout le Montferrat, à l’exception île Casale et de quelques châteaux, fut contraint de remettre en dépôt au duc de Savoie ce qui lui restait de ses États, implora alors le secours des Vénitiens, qui forcèrent le duc de Milan /a restituer ses conquêtes (1443), mais ne put amener le duc de Savoie à rendre le dépôt qu’il avait reçu, et ce dernier retint prisonnier le fils du marquis. À partir de cette époque, la maison de Montferrat, déchue de son ancienne splendeur, déclina rapidement. — Jean IV Paléologue, fils du précédent, ’mort en 1464, ’lui succéda dans le marquisat de Montferrat en 1445. Il fit quelques conquêtes dans le Mila MONT

nais, fut obligé de les rendre à François Sforce en.1452 et mourut sans laisser d’enr fants. — Son frère, Guillaume V111, marr quis de Montferrat, mort en 1483, avait acquis la réputation d’un habile homme de guerre avant do succéder à Jean IV en 1464. Entré d’abord au service de Jean Sforce, il avait, obtenu de lui la seigneurie d’Alexandrie, a laquelle il se vit forcé de renoncer en 1450 pour recouvrer sa liberté ;, Il passa alors au. service d’Alphonse de Naples, tenta de reprendre Alexandrie en 1452, fut battu k Canina, se réconcilia avec Sforce après la paix de Lodi (1454) et reprit un commandement dans l’armée milanaise. Devenu marquis de Montferrat, Guillaume s’affranchit de la.dépendance féodale que le duc de Savoie avait umposée à son père et fut nommé, en 1472, par : le duc déMilan qui, lui donna-de iforts subsides, capitaine général de ses.troupes.-Son-frère, Boniface V, marquis de Montferrat, mort "en 1493, était avancé-en âge lorsqu’il lui succéda. N’ayant pas eu d’enfant d’une première femme, Hélène de Penthièvre, il épousa en secondes noces, -en 1485, Marie, princesse de Servie, dont il eut deux fils qui lui succédèrent, et trompa, ainsi les espérances de Louis, marquis de Saluées, gendre de Guillaume VIII ; qui comptait s’emparer de Montferrat après la mort de Boniface V. Aucun événement.remarquable ne

signale le règne de ce prince, ainsi que ceux des.trois derniers membres de la.famille.de Montferrat, Guillaume IX, né en 1488 j mert en 1518 ; Boniface VI, né en 1517, mort on 1530 d’une, chute de.cheval pendant une chasse, et Jëan-Georoes, né en 1492, mort en 1533. Ce dernier héritiermâledesMontferrat était abbé de Bremida et évêquede Casale lorsqu’il fut appelé à recueillir la succession de son neveu, Boniface VI. Il déposa l’habit ecclésiastique, épousa en. 1533 Julie, princesse de Naples, et mourut peu après d’une attaque d’apoplexie. Le marquisat passa alors au marquis de Mantoue, Frédéric H’de Gonzague, qui avait épousé la fille, do. Guillaume IX.

MONTFERRIER (Alexandré-André-Victor Sarrasin de), mathématicien et pûblicistô, né a Paris le 31 août 1792, mort en mars 1863. Il’s’occupa d’abord des chimères du magnétisme animal, en rechercha les rapports avec les lois de la physique et de la physiologie, fonda, pour propagerles théories de Mesmer, les Annales du magnétisme animal (1814), dont il rédigea presque seul les premiers volumes, prit part à l’établissement de la Société parisienne du magnétisme et < publiai sous le pseudonyme de Lauionue, les Éléments du magnétisme animal (Paris, 1818, in-8») ; Des principes et des procédés du.magnétisme animal (Paris, 1819, 2 vol. in-S°), etc.’, ouvrages destinés à propager ses idées. Un peu plus tard, Montferrier, qui avait pris part à la rédaction de divers journaux défendant les

idées libérales, fonda YUltrii, puis l’Oracle français (1820), feuilles dont l’existence fut des plus éphémères, l’Ere nouvelle (1831), et deyint, par la suite, gérant du Moniteur parisien. Montferrier a donné depuis des ouvrages sérieux et utiles, parmi lesquels nous distinguerons son Dictionnaire des sciences mathématiques pures et appliquées (1834-1840, ■3 vol.’ in-4») ; un Cours élémentaire de ?ûalhématiques pures (1838, 2 vol. in-8°) ; un Précis de physique et de chimie (1839) et un’Dictionnaire de marine (1842, in-8o), 1) avait entrepris, en 1856, une Encyclopédiémaihëmatique d’après les idées de son beau-frère, le mathématicien polonais Wronski ; mais le premier volume seul a paru. ’ ' ’ ". ’, r, ’

, . MONTFERRIN, INE s. et adj. (mon-fè-rain, i-ne). Géogr. Habitant de Montferrat ; Qui ap.parlient.à Montferrat ou-.à ses habitants : Les Montferrins. Lapopulation mont-

, FERRINE.., ..-., < i ■.

— s. f. Chorégr. Danse italienne : Danser

■ la montferrinb. il Air sur lequel cette danse s’exécute : Jouer ta montfërrine. ’ '

MONTFIQUET (Raoul de), écrivain ascétique français, né à Monifiquet, village près de Bayeux, mort vers 1520. Tout ce qu’on sait de lui c’est qu’il, fut.docteur en théologie. Il a composé quelques ouvrages extrêmement rares et fortrecherchés.pour leur.a’n’çienneté par les bibliophiles. C’est à ce titre que nous citerons : Tractatus de.vera, reali atque mirabili existentia totius Christi (Paris, 1481,

■ in-fol.), trad. en français ; Exposition de l’o’raison dominicale (Paris, .1485, in-4<> goth.) ;

le GuidonGouvernement des igens mariez, traité singulier du sainçt sacrement, estât et fruit du mariage (Paris, sans date ; iii-4° goth.), écrit en rimes..’, ,, .

.. MONTFLEURY’ (Zacharie Jacob, dit), co-médien et auteur dramatique français, fié en Anjou vers lfiOlj mort" à’Paris-en 1067. 11 ■avait reçu une bonne instruction et était page du duc de-Guise, lorsque, s’étant pris de passion pour le théâtre, . il résolut de se faire comédien. Dans ce ’but, il ’Se rendit en province et se fit admettre dans une troupe ambulante, sous le nom.de. Mouiflenrj. Le talent dont il fit preuve dans les rôles tragiques et comiques lui valut d’être engagé dans la troupe de l’hôtel dé Bourgogne vers 1637. Montfieury devint rapidement le favori du public et remplit avec talent les premiers rôles. Cefutdui1 quheut l’honneur décréer le rôle du Gid et celui du jeune Horace. Le car MONT

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dmal de Richelieu l’avait’pris en telle affection que, lorsque Montfieury épousa Jeanne de La Chalpe, il voulut que la noce se fit dans sa maison de Ruel. Cet acteur jouait le rôle d’Oreste dans la tragédie d’Andromaque, lorsqu’il tomba.malade et mourut en quelques jours. On a de lui une tragédie fort médiocre, la Mort d’Asdrubal, qui fut jouée et imprimée en 1G47 (in-4°).

■ MONTFLEURY (Jeanne de La Chalpb> dame), comédienne française, femme du précédent, née en 1614, morte à Paris en 16S3-Elle était veuve du comédien Pierre. Rousseau lorsque l’acteur Montfieury l’épousa en 1638. Jolie, spirituelle, distinguée, elle résolût de suivre la carrière du théâtre, reçut.des leçons de déclamation de son second’«mari et débuta au théâtre de l’hôtel, de Bourgogne. Grâce à sa diction correcte, à sa voix sympathique, à son naturel et à sa verve ; elle devint une des actrices les plus applaudies de ce théâtre, auquel elle resta attachée jusqu’en 1667.’ Elle prit alors sa’retraite et reçut une pension de 1,000 livres.

MONTFLEURY (Antoine Jacob, dit), auteur dramatique, fils des précédents, né à Paris en 1640, mort à Aix en 1685. Après avoir fait de très-bonnes études, il fut reçu avocat en 1660 ; mais, au lieu de suivre la carrière du barreau, il se fit auteur dramatique et débuta, cette même année, par une comédie en un acte, intitulée le Mariage de rien. En 1665 ; il épousa Marguerite de Soulas, fille du comédien Floridor, et continua à faire représenter des comédies, dont l’une, la Femme juge et partie (1669), obtint un succès tel qu’il balança celui du Tartufe. Colbert, qui l’avait pris en amitié, lui proposa d’entrer dans la finance et l’envoya, en 1678, en Provence pour recouvrer des sommes que le parlement d’Aix devait au roi ; Montfleury s’acquitta très-habilement de cette mission délicate. Il allait retourner à Paris pour remplir un emploi élevé dans les fermes, lorsqu’il mourut d’une hydropisie. Montfleury était instruit, spirituel et parlait parfaitement l’espagnol. Ses comédies, écrites en vers faciles et bien tournés, abondent en traits heureux, en images vives et piquantes, en idées originales ; mais le choix des sujets et même des expressions y blesse trop souvent la décence et en rendraient aujourd’hui la représentation impossible. Une seule de ses pièces est restée au répertoire, la Femme juge et partie, en cinq actes, qui fut réduite en trois actes par Onésime Leroy et qui, depuis 1821, a été jouée, à diverses reprises, sous cette forme au Théâtre-Français. Outre les deux pièces précitées, on lui doit : les Bêtes raisonnables en un acte (1061); le Mari sans femme, en cinq actes (1663)’, pièce pleine de verve piquante; l’Impromptu de l’hôtel Condé en un acte (1603); Thrasybule, en cinq actes (1663); l’École des jaloux ou le Cocu volontaire, en trois actes (1064); l’École des filles, en cinq actes (1666); le Procès de la femme juge et partie, en un acte (1669); le Gentilhomme de Beauce, en cinq actes (1670); la Fille capitaine, en cinq actes (1672); l’Ambigu-Comique ou les Amours de Didon et d'Énée, en trois actes (1673), tragédie mêlée de trois intermèdes comiques; le Poète comedien, en cinq actes (1678), avec deux intermèdes en prose; Trigaudin ou Martin Braillard, en cinq actes (1674); Crispin gentilhomme, en cinq actes (1677); la Dame médecin, en cinq actes (1678); la Dupe de soi-même, en cinq actes, comédie qui n’a pas été représentée. Sauf les Bêtes raisonnables, les pièces de Montfleury ont été réunies en un recueil publié à Paris (1705, 2 vol. in-12; 1739, 3 vol. in-12; 1774, 4, vol. in-12). Cette dernière édition est la plus complète.

■• MONTFLEURY ’ (Jean lie’Petit de), polito français, né à Caen’en IG98, ’mort dunsi la

— mémo ville en.Î777. Il se fit connaître par un grand nombre d’odes et de poésies diverses, et- devint membre de la Société des belleslettres de Caen. On a de lui : Odeau cardinal . de Fleury (1727) ;’ la Prise de Bergrop-zoom, poème (1747) ;’ Grandeur de Jésus - Clir is t, poemé en quatre chants (1752) ; Essai, sur l’instruction morale, politique et chrétienne (Caen, 1755, in-8o) ;’la Mortjustifiée, -<oiimo (1761, in-8o) ; oto. — Son frère, l’abbé de Montfleury, chanoine de Bayeux, ’mort en 1753, a laissé dés Lettres curieusesetinstmetives a -un Père de l’Oratoire (1728, in-S°) ; ’•

MONTFORT, bourg de France (Landes), chef-lieu de canton, arrond. et à 19 kilom. E. de Dax, sur la rive gauche du Louis. ; pop. aggl., 550 hab’. — pop. tpt., .l,6£7 hab. Commerce de céréales, vins, résine, bestiaux. Restés de l’ancien mur dlenceinte., ,.

MONTFORT-L’AMAURY, ville de Franco (Seine-et-Oise), ’chef-lieu de-canton, arrond, et à 19 kilom. N.-O. dé Rambouillet ; pop : iaggl., ’ l, ’363"hab. —pop., tot., ’1,510 hab.’ Commerce do. grains, chevauxi, 1 bois et bestiaux. Cette petite ville est agréablement’ bâtie en.amphithéâtrésur un coteau dont unepûtite.rivièrébaigne le pied.-.Sur un’ mamelon escarpé quiVdomine- la ville so ’ dressent les restes du château des anciens comtes de. Montfort, dont le nom occupe si souvent l’histoire pendant les trois premiers siècles.de.la dynastie des Capets (v. plus . loin.) L’église paraît remonter au x»o siècle, mais elle-aiété remaniée depuis. On.y Voit . des vitraux, du xviû siècle.-La porto. Bardou, riuifait face h l’église ; semblo-avoir été lo