Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 1, Mémoire-Moli.djvu/318

Cette page n’a pas encore été corrigée

MIRA

choses à regret, par ses vices, mais aussi par le cœur et par les entrailles ; d’avoir été pauvre et d’avoir su l’être ; d’avoir été père et d’avoir pleuré ; d’avoir été laborieux comme le dernier des hommes nouveaux ; d’avoir été captif et persécuté, et de n’avoir point engendré le désespoir, de ne s’être point aigri ; d’avoir prouvé sa nature ample et généreuse en sortant de dessous ces captivités écrasantes, à la fois dans toute sa force et dans toute sa bonté et mémo sa gaieté, ni énervé ni ulcéré, sans ombre de haine, mais résolu à conquérir pour tous, a la clarté des cieux, les droits légitimes et les garanties inviolables de la société libre et moderne. Je détache a dessein sa grande ligne, sa courbe lumineuse, que les taches et les éclaboussures de détail no sauraient dérober ni obscurcir à cette distance où désonnais la postérité le juge. • (Sainte-Beuve.)

« Assemblons en jury les hommes irréprochables, ceux qui ont droit de juger, ceux qui se sentent purs eux-mêmes, purs d’argent, ce qui n’est pas rare, purs de haine, ce qui est rare (que de puritains qui préfèrent à l’argent 1* vengeance et le sang versé !..). Assemblés, interrogés, nous nous figurons qu’ils n’hésiteront pas à décider comme nous :

« Y eut-il trahison ?.. Non.

Y eut-il corruption ?.. Oui.

Oui, l’accusé est coupable. Aussi, quelque douloureuse que la chose soit à dire, il a été justement expulsé du Panthéon.

La Constituante eut raison d’y mettre l’homme intrépide qui fut le premier organe, la voix même de la liberté. La Convention eut raison de mettre hors du temple l’homme corrompu, ambitieux, faible de cœur, qui aurait préféré à la patrie une femme et sa propre grandeur. » (Michelkt.)

•... Les passions ont autant d’empire que les idées sur les hommes pétris de terre et de feu comme lui. Ses passions n’étaient pas moins monarchiques que ses opinions. Les désordres mêmes de sa vie, les immoralités de sa jeunesse, la renommée bruyante, mais douteuse, de son nom lui faisaient comprendre, avec une sévère sagacité de jugement sur lui-même, que, s’il avait assez d’éloquence pour un factieux, il n’avait pas assez de vertu pour un républicain. Il savait que le peuple, mémo dans ses popularités révolutionnaires, ne s’attache solidement qu’à des noms qui flattent son honnêteté instinctive par la réputation de probité, de désintéressement, d’austérité même, qui honorent son attachement pour ses grands tribuns. Mirabeau n’avait aucune de ces vertus chères à la multitude, il ne lui était plus même permis d’en avoir l’hypocrisie. Le vice pardonnable et populaire, mais enfin le vice, respirait dans son nom, dans ses traits, dans sa vie entière. Il pouvait être un démagogue utile, il ne pouvait plus être un tribun sérieux. Il pouvait être un Catilina, jamais un Gracque. Robespierre et Péthion, assis dans l’ombre derrière lui, avaient sur lui cet avantage de situation qu’il ne leur soupçonnait pas encore. Mais il comprenait parfaitement déjà que Neoker, Bailly, La Fayette auraient à ce titre le pas sur lui dans une république, et qu’il n’y serait, malgré son incommensurable supériorité naturelle, que le second de ces médiocrités populaires. Ambitieux par ses nécessités privées qui lui faisaient un besoin do la fortune, la république, qui vit de désintéressement, ne l’enrichirait pus. Ambitieux par le sentiment de sa supériorité, qui lui montrait toute autre place que la première comme subalterne, la république, qui ne l’estimerait pas, ne lui offrait que des fonctions secondaires. Une cour seule, et une cour aux abois, pouvait recourir à lui comme à son salut suprême, jeter le voile de l’indulgence nécessaire duns les cœurs corrompus sur sa propre corruption, lui demander des lumières au lieu de principes, de la politique au lieu de désintéressement, des servfces au lieu de vertus, le placer comme un Richelieu ou comme un Muzurin entre le peuple et elle, l’élever, le combler de dignités et de richesses et lui faire, dans la difflculté»des circonstances, une existence aussi grande que son génie. Tribun d’un peuple vainqueur ou soutien d’un roi vaincu, c’étaient les deux rêves de Mirabeau. Il flottait dans son imagination sans cesse entre l’un eLl’autre. «(Lamartine.)

Comme il le sentait si vivement, la royauté entièrement subalternisée n’est plus qu’un rouage inutile servant à déguiser la dictature honteuse d’un chef de parti, d’une aristocratie. Au fond, le parti du roi gui règne et ne gouverne pas est un parti aristocrate. Mirabeau n’en voulait point.

Mirabeau voulait donc, pour sauver la Révolution, relever le pouvoir exécutif sans en faire une dictature comme celle de 1793 ni un despotisme militaire comme en 1804, mais une monarchie constitutionnelle comme fut à peu près la royauté sous les ministères Richelieu, Decazes et Martignac. Mirabeau devait s’approcher du prince régnant, du titufaire de ce pouvoir et cherchera l’entraîner, ce que dans le langage parlementaire on appelle servir.

Ceci entendu, il ne reste rien sur Mirabeau qui vaille la peine d’être relaté par l’histoire. Une démocratie envieuse autant qu’inepte s’obstine à souiller cette grande mémoire ; une bourgeoisie mesquine et bête l’accuse

MIRA

avec ingratitude. Cola mérite à peine l’honneur de la plus flétrissante réplique.

« Mirabeau ruiné, persécuté, ayant sacrifié à la Révolution ce qui lui restait de fortune et de vie, donnant à l’accomplissement de son œuvre ses jours et ses nuits, et ayant droit de supposer que sa pensée, autant que s^s services, était accueillie, Mirabeau reçoit une rémunération qui n’est que la garantie de repos et de sécurité dont il a un si immense besoin. Cette rémunération, que la Révolution aurait dû lui voter, c’est la monarchie, avec laquelle il s’agit de la réconcilier ; qui en attendant la lui offre ! Et Mirabeau est vendu I Mirabeau est traître !... Il s’est trouvé des bourgeois assez bêtes, des nobles assez lâches pour le dire ! Ne parlons pas de la démocratie ; elle n’eut jamais le droit de compter Mirabeau parmi les siens ; il n’était point démocrate.

Il faudrait ici mettre en regard de Mirabeau le puritain La Fayette, recevant de la cour des millions pour la trahir, payant des deniers de l’État des armées de mouchards, de journalistes, d’émissaires, -etc., pour sa gloriole personnelle.

Quand on ne verrait en Mirabeau qu’un avocat consultant, dont on occupe le talent, les journées, les veilles, les secrétaires, dont on consume la vie et le courage, on lui accorderait une légitime récompense.

Le roi Louis XVI prie le comte de Mirabeau de vouloir bien lui indiquer, jour par jour, ce qu’à son point de vue — le point de vue de la Révolution, telle que Mirabeau la comprend, — il juge utile de faire, tant à l’égard des personnes qu’à l’égard des choses, pour le service do la couronne.

Mirabeau accepte, ou plutôt accorde ses services ; il consent à devenir, si on le veut, conseiller ; mais il faut qu’on lui ôte le souci de In subsistance : et voilà Mirabeau vendu 1

Honte à la nation qui souille et outrage ses grands hommes 1 Mirabeau fût-il coupable, le devoir de l’historien serait d’étouffer le vice de l’homme dans la gloire du tribun. « » Non, non, Mirabeau ne fut point traître, vil encore moins. Sans doute il eut, comme tout honnête homme ; la pensée de faire servir sa cause à sa fortune ; jamais, pour sa fortune, il ne déserta sa cause ; jamais il ne sacrifia un iota de ses convictions.

> La calomnie organisée contre Mirabeau fut une honte pour le parti révolutionnaire de 1789 et une calamité nationale. » (P.-J. Proudhon, Notes sur les hommes de la dévolution.)

— Iconogr. Un des portraits qui rendent le mieux « la laideur grandiose et fulgurante.» de Mirabeau est celui que Copia a gravé d’après Sicardi et qui a été reproduit par Flameng dans l’Histoire de soixante ans : le tribun est vu de face ; son visage couturé a une expression saisissante. Un autre portrait de face, également remarquable, a été gravé en couleur par Alix en 1792, d’après un dessin exécuté sur nature ; au bas se lit la fumeuse apostrophe : « Je déclare que, si l’on vous a chargé de nous faire sortir d ici, vous devez demander des ordres pour employer la force, car nous se quitterons nos places que parla puissance des baïonnettes. > Un portrait de face, gravé par Bovinet d’après une peinture de Boze, a été souvent reproduit ; il ne vaut pas ceux de Copia et d’Alix. Le meilleur portrait de protil est celui que Kiesinger a gravé d’après J. Guérin : le nez est grand, le menton puissant, l’œil fin, la bouche moqueuse. Un portrait de trois quarts, de grande proportion, a été gravé par P. Audouin d’après un dessin fait sur nature. D’autres portraits ont été gravés par Levachez, par L. Carpantier (d’après Allais), par Angélique Briceau (1791), par Sergent, par Bro ou Brea (d’après un buste moulé sur nature par Desenne), par Moinal (avec ces mots d’Kschine relatifs à Démosthène : Ti £t ti aùtoô toû SfjpLo’j Powvtoç àx^xôaTe), par un anonyme (avec cetto inscription injurieuse : Vendidit hic auro patriam domimimque furenter Deposuit : fixit ieges pretio atque refixit).

Un buste de Mirabeau a été sculpté par ElshoSct (Salon de 18*9), pour la bibliothèque Sainte-Geneviève. Jaley a exécuté, sur la commande du ministre de l’intérieur, une statue en marbre du grand orateur qui a été exposée au Salon de 1836 et que Gust. Planche a appréciée en ces termes : « M. Jaley a copié de son mieux le masque de Mirabeau moulé sur le cadavre et, après avoir achevé cette besogne servile, il a cru bravement qu’il avait satisfait à la partie la plus impérieuse du programme ; il a vu dans la littéralitô de sa copie l’élimination de l’obstacle capital ; il a reproduit ce qu’il appelait la réalité pour se dispenser de l’invention... S’il avait pris pour guide et pour conseil le masque de Mirabeau, s’il avait réveillé les lèvres engourdies, s’il avait rendu au regard l’expression rronique, arrogante et libertine ; s’il avait gravé sur ce visage, d’une effrayante laideur, la menace et l’invective, je le féliciterais de ses études ; mais il n’a rien trouvé, rien compris dans ce masque hideux jusqu’à la terreur ; il n’a pas su interpréter la lettre qu’il avait sous les yeux, il n’a pas ressuscité le monstre. Le Mirabeau de M. Jaley est tout simplement un homme des halles, fier de sa force et de sa taille, comptant sur son

Eoing comme sur un argument sans réplique, abile à terrasser son adversaire, quel qu’il soit, par un coup bien assené, mais inçapa MIRA

ble de recourir à la parole pour vider une querelle. Sans doute, Mirabeau avait dans la physionomie un accent de brutalité ; mais cette brutalité n’était pas sans mélange, il y avait en lui de l’homme et du taureau. Les passions grossières qui ont dévoré sa vie n’envahissaient pas tout le champ de son visage ; au-dessus des joues amaigries par la débauche et empourprées par le vin, il y avait place encore pour le regard intelligent et impérieux. Dans la statue de M. Jaley, c’est à peine si le libertin se retrouve ; l’orateur a disparu tout entier. »

Au Salon de 1867, M. Truphème a exposé une statue en bronze de Mirabeau, qui a été remarquée. En 18C9, il a fait paraître un nouveau modèle en plâtre représentant l’orateur la main droite tendue en avant, la gauche posée sur la tribune. Une reproduction en marbre de ce modèle, commandée par le ministère des beaux-arts, a figuré au Salon de 18"2 et a été donnée à la ville d’Aix. Citons enfin une statue sculptée par M. Marcellin pour l’hôtel de la préfecture de. Marseille et dont le modèle a été exposé au Salon de 1867.

Un arrêté du ministre de l’intérieur, du 25 septembre 1830, mit au concours l’exécution d’un tableau destiné à la Chambre des députés et représentant Mirabeau répondant au marquis de Dreux-Brézé. Trente-huit artistes prirent part à ce concours, entre autres Abel do Pujol, Amaury Duval, Boulanger, Brémond, Chenavard, Court, E. Delacroix, Hesse, Larivière, Lafond, Serrur, Tassacrt, Monvoisin, Debacq, Marquis. Ce fut Hesse qui remporta le prix. Les esquisses d’Eugène Delacroix et de Chenavard ont été très-admirées, de quelques connaisseurs.

Mirabenu (la jeonesse he), pièce en quatre actes, en prose, par Aylic Langlé (théâtre du Vaudeville, 11 novembre 1864). Un Mirabeau de convention, une Sophie de Monnier imaginaire, voilà ce que l’auteur a mis en scène, en prenant pour point de départ cette aventure que les Lettres à Sophie ont rendue célèbre. Le Mirabeau de l’histoire est loin de cette sorte de Werther sentimental, parangon de pudeur et de désintéressement, que nous présente la pièce. Quant à Mme de Monnier, l’auteur a eu le tort d’en faire une Héloïse s’éprenant de la supériorité morale.et intellectuelle du jeune Mirabeau. » La laideur amêre, la démarche intercadente, la précipitation tranchante, essoufflée et bouffie, et le regard, ou, pour mieux dire, le sourcil atroce de cet homme quand il écoute et réfléchit..., » tout cela semblait produire sur les femmes la fascination que l’antiquité attribuait à la tète monstrueuse de Méduse ; et c’est à cette fascination toute physique, à cet enivrement des sens que Sophie succomba. Ses lettres, celles de son amant sont là pour le prouver, et nous partageons l’avis de M. Paul de Saint-Victor, lorsque, parlant de Sophie de Monnier, il dit : « Elle était de la molle et lascive nature de ces nymphes antiques qui s’éprennent d’un taureau divin... elle était de la race des Europe et des Pasiphaé. » Un autre démenti donné à l’histoire consiste dans le dénoûment de la pièce : Sophie se poignarde pour échapper à son mari, qui veut la reprendre. À cet égard, les faits sont trop avérés pour qu’un écrivain s’écarte de la vérité. Ce n’est pas pour Mirabeau que Sophie s’est donné la mort. Ecoutons Lamartine : ■ Sophie, trompée et flétrie, n’aspirait qu’à la tombe. Son cœur, cependant, mal éteint, se ralluma au feu d’un amour plus constant et plus pur pour un jeune gentilhomme des environs de Gien, M. de Poterat. Elle avait trouvé en lui le dévouement absolu qu’elle avait en vain attendu de Mirabeau. Un prochain mariage allait les unir, quand la mort lui enleva son dernier ami... Après avoir rendu les honneurs funèbres à son fiancé, elle congédia, sous de vagues prétextes, ses amis et ses serviteurs, brûla ses lettres, écrivit ses dernières volontés d’un esprit froid et d’une main ferme, et, s’enfermant dans une alcôve, dont elle ferma hermétiquement les portes, elle alluma le charbon du suicide et expira en serrant dans Ses mains le portrait de l’époux qu’elle avait perdu... »

Quoi qu’il en soit, on remarque dans la Jeunesse de Mirabeau de l’esprit, l’élégance de la forme et une certaine entente de la scène.


MIRABEAU (André-Boniface-Louis de Riquetti, vicomte de), frère puîné du grand orateur, né au Bignon en 1754, mort en 1792. 11 fit la guerre d’Amérique avec une bravoure brillante et fut décoré de l’ordre de Cincinnatns. iï l’époque de la Révolution, irétait colonel du régiment de Touraine et chevalier de Malte et de Saint-Louis. Nommé député aux états généraux par la noblesse do Limoges, il se rangea parmi les membres les plus intraitables du côté droit, et combattit souvent sou frère qui, d’ailleurs, le traita toujours avec bienveillance et lui évita, par sa popularité, bien des désagréments. Ses excès de table et son énorme embonpoint lui avaient fait donner le surnom de Mimiienti-Tonncau et le rendaient la proie des caricaturistes. Il lui arrivait souvent de monter à la tribune dans un état complet d’ivresse. Comme son frère lui faisait reproche de son intempérance, il lui répondit : « Plaignezvous ! de tous les vieesde la famille, vous ne m’avez laissé que celui-là. »

Cette outre, cette masse de chair avait, d’ailleurs, l’esprit le plus vif et la verve la plus aiguë. « Duns toute autre famille, disait MIRA

315

il plaisamment, je passerais pour un mauvais sujet et pour un homme desprit ; dans la mienne, jeparaisun sot et un homme rangé. ■ Rédacteur des Actes des apôtres, il inséra dans ce recueil ultra-royaliste beaucoup de saillies pleines de verve et de gaieté. Il est aussi l’auteur de la publication satirique connue sous le nom de Lanterne magique (1789, 3 n°s), du Voyage national de Mirabeau cadet et d’autres pamphlets spirituels. On a encore de lui un recueil.de Contes posthumes, dont la " versification et facile est gracieuse.

Comme orateur, il mêlait à ses discours des saillies burlesques qui n’étaient pas toujours du meilleur goût. Sans entrer dans aucun détail sur sa carrière de législateur, nous dirons seulement en gros qu’il se montra constamment opposé à toutes tes réformes et le séide obstiné de la petite faction de cour à laquelle il appartenait. Lorsque Louis XVI eut accepté la constitution, le vicomte de Mirabeau, au lieu de prêter le serment au pacte social comme les autres députés, alla briser son épée dans la cour en disant ; ’ Puisque le roi de France ne veut plus l’être, un gentilhomme n’a plus besoin de son épée pour le défendre. • Pendant la session, il eut un duel politique avec le comte de Latour-Maubourg, qui était constitutionnel, et reçut un coup d’épée.

II émigra avant la fin de la session et s’occupa de lever une légion composée de transfuges et de mercenaires, dans le but d’opérer contre la France révolutionnaire. C’est à ce propos qu’on fit courir, à Paris, te distique suivant :

L’horreur de l’eau, l’amour du vin Le retiendront au bord du Rhin.

Plus tard, il se joignit, avec sa légion, au corps d’émigrés du prince de Coudé et fit aux Français une guerre d’escarmouches assez vive. Il mourut d’une fluxion de poitrine à Fribourg en Brisgau, à la fin de 1792. Le 2 janvier précédent, l’Assemblée législative l’avait décrété d’accusation comme traître et conspirateur.


MIRABEAU (Marie de Gonneville, comtesse de), femme de lettres française, née au château de Cossesseville (Calvados) en 1829. Elle s’est fait connaître par quelques romans agréablement écrits. Nous citerons : Marguerite d’Evigny, nouvelle qui a paru dans la Mode ; le Baron d’Alché, roman publié dans la Patrie ; les Jeunes filles pauvres (18G3, in-12) ; Histoire de deux héritières (1864, in-12), en collaboration avec M. de Grenville ; les Veillées normandes (1867, in-12) ; Hélène de Gardannes (18G8, in-12) ; Henri deL’Espée (1871, in-8°), etc.


MIRABEL-AUX-BARONNIES, village et commune de France (Drôme), canton, arrond. et à 6 kilom. S.-O. de Nyons, sur la rivo droite de l’Aigues ; 1,912 hab. Récolte de bon vin. Fabrication de petites étoifes do soie, moulins à huile. Débris de constructions féodales. Canal de la Claude.

MIRABÉLIB s. f. (mi-ra-bé-ll). Bot. Genre de légumineuses de la Nouvelle-Hollande.

MIRABELLA, citadelle de Dalmatie. V. Almissa.

MIRABELLA-ECLANO, ville du royaume d’Italie, province delà Principauté Ultérieure, district et à 14 kilom. S.-O. d’Ariano, ch.-l. de mandement et de circonscription électorale ; 5,802 hab.

MIRABËLLA-1MBACCARI, ville du royaume d’Italie, dans l’île de Sicile, province de Catane, district de Caltagironc, chef-lieu de mandement ; 3,8G5 hab.

MIRABELLA (Vincent), antiquaire italien, né à Syracuse en 1570, mort à Modica (Sicile) en 1024. Il cultiva les sciences, les lettres, la poésie, la musique et devint membre de l’Académie des Lincei de Rome, de celle des Oziosi de Naples. On a de lui  : Madrigdli (Palerme, 1606, in-4»), et Lichiarasioni délia pianta deW antiche Siracuse ed’ alcune scelle medaglie d’esse (Naples, 1613, in-fol.), ouvrage rare et curieux.

MIRABELLES, f. (mi-ra-bè-le — probablement tiré du nom de la commune de Mirabeau, dans le département des Basses-Alpes). Bot. Nom vulgaire d’une espèce de prune petite, ronde, jaune, douce et parfumée, avec laquelle on fuit des gelées qu’on prépare en quantités considérables dans la petite ville de Brignoles en Provence : Les mirabelles, séchées et aplaties en disques, ’se vendent sous le nom de pistolcs.

— Bot. Mirabelle de Corse, nom vulgaire du coqueret cotonneux.

"MlllABELLO ED UN1T1 DI PAVIA, bourg

et commune du royaume d’Italie, province,

district, mandement et à 3 kilom. N. do Pavie ; 1,782 hab. Ce bourg possédait autrefois

une célèbre chartreuse supprimée en X782.

L’église, fondée par Galéus Viscoiui, dont

elle renferme le tombeau, est regardée, tant

| par la beauté de son srchitecture que par la

! richesse de ses ornements, comme un des
! plus curieux monuments de l’Italie. C’est près

do ce bourg qu’eut lieu, en 1525, la bataille

de Pavie.

MIRABELLO-MONFERATO, bourg et commune du royaume d’Italie, province d’Alexandrie, district de Casale-Monferato, mandement d’Occimiano ; 2,929 hab.