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sition : il y a loin de là a. la prison de Pentonville, à Londres, par exemple : dans cette prison, des rangées de cellules en amphithéâtre sont disposées de manière que le détenu, sans être vu de ses codétenus et sans les voir, peut embrasser du regard tout l’ensemble de la cérémonie religieuse et entendre la parole du prêtre. Sauf cette réserve, qui ne porte d’uilleurs que sur un point de détail, la prison Mazas est, en somme, comme le plus curieux et le plus complet monument d’un système que la science a condamné chez nous, mais qui est encore aujourd’hui pratiqué chez les nations voisines. La maison d’arrêt cellulaire a souvent abrité des coupables ou tout au moins des prévenus illustres ; parmi ces derniers, nous citerons quelques victimes du coup d’État du 2 décembre 1851 ; plus récemment, le banquier Mirés y a été emprisonné. L’ensemble de Mazas, avec toutes les dépendances que nous avons sommairement décrites, occupe une superficie de 33 hectares de terrain.

MAZATLAN, ville du Mexique, État de Cinaloa, à l’embouchure du Mazatlan dans l’océan Pacifique, k 317 kilom. S. de Cinaloa ; 3,600 hab. Grâce à la position qu’elle occupe sur l’océan Pacifique, elle peut devenir l’un des principaux entrepôts des États mexicains et l’une des plus importantes escales de ta navigation dans les mers du Sud et de l’Océanie.

MAZDAK ou MAZDEK, mage et réformateur persan, né à Istakhar ou Persépolis vers 470 de notre ère, mort vers 535. Il était grand pontife des mages à Nichapour lorsque, à l’occasion d’une i’umine et de la peste qui ravageaient la Perse en 500, il s’annonça comme prophète, comme envoyé de Dieu pour régénérer l’humanité. Après avoir attaqué avec une grande éloquence les abus que les grands faisaient de leurs richesses, la vénalité des magistrats, il prêcha la fusion des deux principes du bien et du mal, la communauté des biens et des femmes, l’égalité des rangs et des fortunes. Il eut un nombre immense de disciples, et parvint à faire adopter sa doctrine par le roi de Perse lui-même (Kobad), qui essaya de la réaliser en publiant une loi agraire. Cette mesure eut pour résultat immédiat de livrer la Perse à une effroyable anarchie ; Kobad fut détrôné, remplacé par son frère Djamasp. puis tiré de prison et replacé sur le trône. Mazdak, qui s’était réfugié dans l’Inde après la chute de Kobad, retourna en Perse après sa restauration, mais ne trouva plus aucun1» sympathie auprès du roi. Lorsque Khosrou succéda à son père Kobad, il rit examiner, dans une assemblée de ministres d’État et de la religion, la doctrine do Mazdak, qui avait eu pour résultat de faire de la Perse un pays ou tous les liens naturels étaient brisés, toutes les ressources épuisées, les rangs sociaux renversés, et où la moitié des terres, faute de bras, était en friche. D’après le récit de Ferdouei, Mazdak, convaincu d’imposture, fut livré à Khosrou, qui le lit attache ! a un arbre, tuer à coups de flèches et livra au supplice cent mille de ses sectateurs. Les idées de Mazdak, bien que proscrites, ne s’enracinèrent pas moins en Perse et en Orient jusqu’au temps de l’islamisme. À cette époque, elles se fondirent avec les doctrines hérétiques des diverses sectes hétérodoxes Mazdak est souvent désigné par les Orientaux sous l’épitbète de Zendik (l’impie).

MAZDÉEN, ÉENNE adj. (ma-zdé-ain, é-ène), Hist. relig. Qui appartient au mazdéisme : Doctrines mazdéennes.

MAZDÉISME s. m. (mazdé-i-sme). Hist. relig. Religion de Zoroastre : Le fondateur du mazdéisme a rattaché à son Mithra une partie des caractères de l’Agni védique, notamment celui de médiateur. (A. Maury,)

MAZDÉISNAN s. m. (ma-zdé-i-snan). Hist. relig. Sectateur du mazdéisme ou culte de Zoroastre.

MAZÉ, ÉE (ma-zé) part, passé du v. Mazer : Cette fonte est incomplètement mazbb.

MAZÉ, bourg et commune de France (Maineet-Loiiej, caut. de Beaufoi’l-en-Vallée, arrond. et à 19 kiloin S.-O. de Beîiugê, sur la riv<> droite du (Jouesnon ; pop. aggl., 041 hab.pop. tôt, 3,9"4 hab. (Julture maraîchère 1 commercé de céréales. L’église paroissiale, reconstruite récemment, n’a conservé du xivc siècle que son clocher et les belles croisées du chœur. Aux environs, château de Montgeotfroy, l’un des plus beaux édifices de l’Anjou.

MAZÉAGE s. m. (ma-zé-a-je — rad. mater). Techn. Premier affinage que l’on donne à la fonte.

— Encycl. Le mazéage est une des préparations que l’on fait subir k la fonte pour faciliter et accélérer le travail de l’aflinuge, en la décarburant et en la purifiant dans des foyers spéciaux. (Jette préparation s’opère de plusieurs manières : on distingue le muséage de Sityrie, le mazëage de Souabe et le mateage du Nivernais ; le premier, qui s’applique aux foutes grises, consiste à mettre le métal eu fusion dans un creuset semblable aux foyers d’afrinerie, alimenté avec du charbon de bois et assez fortement soufflé par une tuyère très-incliuée. Dans cette opération, le métal se dépouille des matières étrangères qu’il contient. Le second mode, em


ployé pour toute espèce de fonte grise ou ilanche, a pour but de refondre Ta fonte comme dans le cas précédent, mais en y ajoutant des scories pour lui faire éprouver un commencement d’affinage. Enfin, dans le troisième, qui tient à la fois des deux premiers, on refond la fonte avec une addition de scories, et on la coule, sur du sable humecté, en plaques que l’on divise en morceaux appelés mazelles.

MAZÉAS (Guillaume), savant et littérateur français, né à Landerneau (Finistère) en 1712, mort à Vannes en 1776. Après avoir été secrétaire d’ambassade à Rome, il devint chanoine de Vannes, correspondant de l’Académie des sciences et membre de la Société royale de Londres. Mazéas a laissé un assez grand nombre de Mémoires sur l’optique, la minéralogie, la chimie appliquée a l’industrie, et il a traduit de l’anglais, entre autres ouvrages : la Pharmacopée des pauvres (1758.. in-18) et les Moyens de conserver la santé des gensde.mer, de Lind (1760, in-8°).

MAZÉAS (Jean-Mathurin). mathématicien français, frère du précédent, né à Landerneau en 1713, mert k Paris en isoi. Il fut successivement professeur de mathématiques et de philosophie au collège de Navarre, membre de la Société royale de Londres et de l’Académie de Berlin, chanoine de Paris (1783), fierd.t son canonicat i 1 époque de la Rèvoution et tomba dans la plus affreuse misère. La Convention lui accorda des secours, et le Directoire une pension de 1,800 francs. On a de lui : Éléments d arithmétique, d’algèbre et de géométrie, ouvrage qui fut classique et qui a eu Sept éditions (1758-1788), et Institutiones philosophiez sive elementa logiese.. mathematicx, etc (1777, 3 vol. in-12).

MAZEAU s. m. (ma-zo — rad. mazer). Techn Plaque de fonte soumise à l’opération du mazéage.

MAZEAU (Charles-Jean-Jacques), jurisconsulte et homme politique français, né k Dijon en 1825. Après avoir exercé la profession d’avocat dans sa ville natale, il se rendit a Paris, où il acheta, en 1856, une charge d’avocat au conseil d’État et à la cour de cassation. M. Mazeau collabora alors à la Revue de législation, puis au Dictionnaire politique de MM. Bloch, et fut nommé en 1868 membre du conseil général de la Côte-d’Or. Lors des élections complémentaires du a juillet 1871, les électeurs de ce département envoyèrent M. Mazeau siéger à l’Assemblée nationale. Très-attaché aux principes républicains, il s’est associé aux votes de la gauche et a appuyé la politique de M. Thiers lorsque cet homme d’État se prononça pour rétablissement définitif de la république. M. Mazeau a été chargé de faire plusieurs rapports et a prononcé des discours, notamment, sur l’organisation du conseil d’État, sur le projet de loi relatif tu jury, sur la composition des conseils généraux en Algérie etc Dans une lettre publié* sn juillet 1873, il s’est prononcé avec énergie contre les agissements de la majorité monarchique.

MAZÉDIATES s. m. pl. (mo-zé-di-a-te). Bot. Deuxième ordre de la méthode lichénographique de Fries, comprenant les lichens qui renferment une poussière dans l’intérieur de i’apothecie ou enveloppe des organes iepruducleurs.

MAZEIRA, île d’Arabie, dans la mer d’Oman, par 20» 35’ de latit. N. et 56» 20’ de longit. E. ; 95 kilom. sur 20. Sol fertile, quoique pierreux.

MAZEL (Abraham), chef camisard, né k Saint-Jean-du-Uard vers 1075, mort près d’Uzès en 1710. Il prit une grande part a la délivrance des prisonniers de l’abbé du Chaila (1702) et devint un Jes chefs les plus vaillants de l’insurrection des Oévennes. Après la soumission de Cavalier, Mazel se réfugia à Genève ; mais bientôt il revint dans ses montagnes et continua la guerre. Découverr dans les carrières du Gèvuudan, il fut amené devant Bàville, intendant du Languedoc Quelques personnes à qui il avait sauvé la vie intercédèrent en sa faveur. Au lieu de le condamner à périr sur la roue, on le condamna k une détention perpétuelle, et il fut jeté dans les cachots de la tour de Constance, à Algues-Mortes. Sept mois plus tard, il était parvenu à percer une épaisse muraille, et il Se sauvait avec seize do ses compagnons de captivité. Mazel retourna alors à Genève, où il arriva au mois d’août 1705, et passa de là en Hollande- Mais le désir de revoir les Cévemies le tourmentait toujours. Il partit une seconde fois avec deux chefs cauiisards, et fit prévenir quelques protestants de son prochain retour. Bâville en fut instruit et prit ses mesures. Arrivé dans le Vivarais (1709), l’intrépide Mazel essaya vainement de soulever le pays II réunit néanmoins quelques hommes avec lesquels il battit des détachements envoyés contre lui ; mais, attaqué par 6,000 hommes sous les ordres du duc de Roqueluure, il vit tomber autour de lui presque tous ses compagnons, et, bien que couvert de blessures, il parvint à s’échapper. Muzel trouva un asile dans les Cévenues et organisa une nouvelle insurrection dans les environs d’Uzès. Tout était prêt, mais le chef.camisard avi/it été dénoncé. Le soir du 17 octobre 1710, la maison où il était avec un ami nommé Coste fut cernée par les soldats.


Comme ils essayaient de s’enfuir par les toits, ils furent tués. Leurs têtes furent portêeSj l’une à Vernoux, l’autre à Uzès et brûlées publiquement. Avec Mazel périt le dernier chef des camifards.

MAZELINE (Pierre), sculpteur français, né à Rouen en 1633, mort en 1708. Il a exécuté, pour le palais de Versailles et diverses autres résidences royales, un grand nombre de morceaux, entre autres Y Europe, en marbre, et une reproduction de l’Apollon du Belvédère. On lui doit, en outre, en collaboration avec Simon Hurtrelle : le Chancelier Leiellier avec un Génie pleurant sa mort ; le Monument du duc de Créqui soutenu par l’Espérance, qui se trouve à l’église Saint-Roch, à Paris ; la Statue équestre de Louis XIV, qui fut érigée à Montpellier en 1717 et détruite pendant la Révolution.

MAZELLE s. f. (ma-zè-le). Techn. Fonte projetée sur des laitiers, dans l’affinage bérgamasque.

MAZENDERAN ou MAZANDÉRAN, autrefois l’Hycanie, province Je ’a Perse moderne baignée au N. par la mer Caspiennfi, limitée à. l’E. et au S-E. par le Khoraçan, au S par le Tabaristan et k l’O. par le Ghilan. ontre 36° et 3$o a& lat.-N.j et entre 48° jt 52^ de longit E ; superficie, 25,000 kilom larrés ; 750,600 hab Capitale, Sari ; villes principales, Aswrabad, Amol, Barfourouch. « La côte, généralement basse et unie., présente la baie d’Asterabad. Le pays s’étèvp graduellement, jusqu’à la chaîne les monts AlbourS, qui couvre la partie méridionale. Les rivières les plus considérables sont : l’Abiscoun, le Kourgau et le Babol, qui se Jéchargeot dans la mer Caspienne. Dans les montagnes, il tombe en hiver de la neige qui ne reste jamais longtemps ; l’été y est chaud et humide. Le sol des plaines et des vallées est partout fertile, mais l’ngiiculture y est négligée Les principales productions sont : ie riz en très-grande quantité, et l’orge, surtout dans les montagnes. On reçoit» peu de blé, mais beaucoup de fruits. Les orangers, les citronniers, les oliviers, les noyers, les châtaigniers et beaucoup d’autres arbres b fruit d’Europe y croissent parfaitement Le coton, le chanvre, la canne a sucre et le tabac s’y récoltent aussi en abondance ; il en est do même de la soie, mais elle ^st de qualité inférieure à îelle du Ghilan. Les montagnes sont en partie couvertes de forêts de chênes, d’ormes, d". platanes et d’érables. Les pâturages nourrissent de nombreux troupeaux de bœufs, de moutons, ie chèvres, de chameaux qui forment la principale richesse du pays. L(commerce, considérable avec les autres provinces de la Perse, est borné, quant k l’extérieur, à quelques échanges avec la Russie, à laquelle il fournit de la soie, du coton et du riz Le teint des habitants est plus basané que celui des autres Persans les provinces méridionales ; leur langage est aussi plus informe *i plus dur. On leur reproche beaucoup d’orgueil st de vanité et peu d’hospitalité. Us sont chiites st intolérants en matière religieuse ; leurs mollahs ou prêtres ont la manie des disputes théologiques Les nomades se composent de plusieurs tribus deCadjars. desK.>dzav«ndset des Mandatons ; ils professent aussi la religion mahométane, mais sont la plupart sunnites. Ils sont forts et robustes, st errent principalement dans les montagnes et les vallées ; ils ent leurs propres kans. mais payent un tribut a la Perse. » (Dictionnaire géographique universel.)

MAZENOD (Charles-Antoine de), magistrat français, mort à Marseille en 1820. D était fils de flharlés-Alexundi’e de MaZennd, qui, après avoir fait partie des mousquetaires, devint président de la cour des comptes, aides et finances de Provence, puis président à mortier au parlement. Il devint membre de la sour des comptes et du parlement dé Provence en même temps.jue son père, se fit remarquer par soû savoir et par l’agréinen* de son esprit, é- fut du nombre des nobles qui, se fondant sur ce que les états de Provence avaient nommé jusque-là les députés aux états généraux, protestèrent contre la décision de Neckcr voulant que la députatiou fût nommée par sénéchaussée et non par corps d’état. La part qu’il avait prise à cette affaire le rendit fort impopulaire. Ne se croyant plus en sûreté à Aix, il émigra alla hubiter Païenne, refusa les offres qui lui furent faites par le gouvernement consulaire et ne revint en France qu’en 1817. Il a laissé plusieurs ouvrages manuscrits, notamment une Histoire des contestations entre le parlement et la cour des comptes, depuis l’institution du parlement (6 vol. in-fol.).

MAZENOD (Charles-Fortuné de), prélat français, frère du précédent, né à Aix en 1749, mort à Marseille en 1840, Lorsqu’il eut achevé ses études ihéologiques k Paris, il retourna dans sa ville natale, obtint un canonicat, devint vicaire général de l’archevêque de Boisgelin, refusa do prêter le serment exigé par la constitution civile du clergé, émigra en Suisse, puis à Venise, revint à Aix après la mort de Robespierre, mais se vit contraint de nouveau, après le 18 fructidor, de s’expatrier. Il était à Païenne avec son frère en 1S17, lorsqu’il fut nommé par Louis XV111 évêque de Marseille. Il revint eu France, mais ne prit possession de son


siège qu’en 1S23, s’attacha à rétablir dan» son diocèse la discipline ecclésiastique, se démit à quatre-vingt-huit ans de ses fonctions et devint chanoine de ire classe à Saint-Denis.

MAZENOD (Charles-Joseph-Eugène de), prélat français, neveu du précédent et fils de Charles-Antoine, né à Aix en 1782, mort k Marseille en 1861. Après avoir reçu en 1811 l’ordre de la prêtrise au séminaire de Saint-—Sulpice, k Paris, il dirigea pendant quelque temps cet établissement, puis se rendit dans sa ville natale, y fonda une congrégation de missionnaires, que Gié^oire XVI reconnut en 1826, et devint en 1829 grand vicaire de son oncle, évêque de Marseille. En 1832, le pape l’ayant sacré évêque in partibus d’Icosie sans demander l’autorisation du gouvernement français, Mazenod fut menace de perdre ses droits de citoyen et d’être privé de ses fonctions. Toutefois l’affaire finit par s’arranger, et Louis-Philippe nomma de Mazenod évêque de Marseille, en remplacement de son oncle, Je l" avril 1837. Depuis lors, ce prélat parcourut, en qualité de visiteur apostolique, les États barbaresques et s’attacha particulièrement à favoriser l’extension de sa cougrugation d’oblats, qui compte aujourd’hui plus de dix succursales. Il fut appelé k siéger au Sénat eu 1656. Outre ses mandements, on a de lui : Réclamation adressée au roi, à son conseil et aux Chambres législatives, au sujet de la loi sur l’injtruction secondaire (1844).

MAZEPPA (Ivan), personnage semi-légendaire, hetman des Cosaques de l’Ukraine, né en 1644, mort en 1709. Quelques biographes en font un gentilhomme polonais, né dans le palatinat de Podolie. Le prince Galitzin, dans la petite étudu qu’il lui a consacrée, le fait naître à Mazepuitzi, près de Kiev, et lui donne pour nom de famille celui de Stepanowiteh. D’autres croient, avec plus de raison, qu’il était Cosaque et originaire de l’Ukraine. 11 est certain qu’il fut page du roi de Pologne Jean-Casimir V et qu’il reçut à la cour une éducation très-soignée. Il entra ensuite chez un gentilhomme polonais, au service duquel lui arriva l’aventure qui l’a rendu célèbre. Amant heureux d’une très-grande dame, il fut un jour surpris par le mari, qui, l’ayant fait saisir par ses domestiques, imagina de le punir avec un raflinement de cruuuté bi* zarre : Mazeppa fut lié tout nu sur un cheval sauvage et abandonné h la course capricieuse de l’animal, qui, étant né dans l’Ukraine, n’arrêta son galop effréné que lorsqu’il se trouva au milieu des steppes. Le cheval avait dû galoper plusieurs jours et franchir quelques centaines de lieues. Recueilli plus mort que vif pur des Cosaques, Muzeppa se fixa chez eux, sut se faire a leur vie errante, leur plut par son courage en même temps qu’il les domina par l’ascendant de l’homme instruit sur des ignorants, et finit par être, élu hetman d’un des cainps de Zaporogues du Dnieper. Telle est la légende que Voltaire a, l’un des premiers, accréditée dans son Histoire de Chartes XII. Le chevalier Pask, qui avait été lié avec Mazeppa a la cour de Jean-Casimir, raconte autrement l’aventure et la réduit à des proportions plus simples. D’après lui, Mazeppa était un jeune Cosaque de l’Ukraine, anobli par Jean-Casimir, ^ui l’aimait beaucoup et qui prit un soin particulier de son éducation. Voici les détails qu’il donne sur la course forcée de sou ami - «... Tulibaski fit «ompléiement déshabiller Mazeppa et ordonna a ses valets Je l’attacher a sou cheval dos sur dos, la tête tournée vers la queue, les pieds liés au-dessous du ventre, et chacun des bras attaché à une des jambes. Le cheval, qui était naturellement fougueux, fut dlors fouetté on lui tira aussi quelles coups de pistolet aux oreilles, puis on le laissa courir. Le chemin qui conduisait k la maison de Mazeppa était un sentier étroit ; il fallait traverser un petit bois plein ie ronces, d’aubé- • pines et de poiriers sauvages. Le cheval, qui avait suivi plus d’une fuis ce sentier, s’y précipita ivec la rapidité d’une flèche, et il est facile d’imaginer de combien de horions et d’égratiguures Mazeppa eut à souffrir pendant cette course. Arrivé k la porte de sa maison, il eut encore assez de force pour appeler le portier. Celui-ci, ayant reconnu sa voix, ouvrit la porte ; mais, dès qu’il l’eut aperçu, il la referioa bien vite en faisant des signes de croix. Mazeppa fut obligé d’attendre encore longtemps. A lu lin, ses domestiques, revenus de leur frayeur, le reconnurent et le firent entrer. Il faillit mourir de ses blessures, et il demeura enfermé plusieurs mois, occupé k se frotter avec toutes sortes d’onguents. Une fois rétabli, à s’exila volontairement de Pologne. • Réfugié dans l’Ukraine, son pays, Muzeppa devint le secrétaire de l’hetman des Cosaques, Zamotluwitz, auquel il succéda par élection en 1687, Zutnoïlowitz ayant été destitué pour impéritie militaire. L aide apportée par Mazeppa k Pierre le Grand dans l’expédition d’Azov, où il commandait un corps de plus de G0, ooû hommes, lui valut le cordon de Saint-André, le litro de conseiller privé, puis celui de prince de l’Ukraine. Enivré par cette haute fortune, 11 rêva alors de se rendre indépendant et nous d’obscures intrigues, d’abord avec Stamslaf Lesczyuski, puis avec Charles XII. Il offrit i ce dernier de se tourner contre Je czar, t condition de recevoir la Sévérie pour prix de