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Paris et adressa aux Chambres une pétition dans laquelle, après avoir dénoncé les signataires des ordres de 1814, il signalait ceux qu’il considérait comme les auteurs de tous ses maux et comme les receleurs des valeurs enlevées à la reine de Westphalie, valeurs dont une partie n’était pas encore et ne fut jamais rendue à cette princesse. L’ordre du jour fut prononcé sur cette pétition, dont l’auteur fut mis une fois de plus à l’index.

Après avoir profité de la loi relative aux indemnités accordées aux émigrés et obtenu quelques avantages dans la répartition, Maubreuil alla se retirer en Bretagne, dans sa famille, et sans doute on l’y eût laissé tranquille si, décidé à provoquer un nouvel éclat, il ne se fût mis en tête d’exiger une réparation dans son honneur et sa fortune. Talleyrand était l’homme sur lequel se concentrait toute sa haine ; ce fut sur lui qu’il résolut de se venger, puisque toutes ses plaintes avaient été systématiquement rejetées, soit par les Chambres, soit par les tribunaux. Il médita de faire un affront public à celui qui, selon lui, avait causé tous ses malheurs depuis la rentrée des Bourbons. En conséquence, ayant pu se procurer un billet d’entrée pour l’église de Saint-Denis, où se célébrait, le 20 janvier 1827, un service funèbre pour le repos de l’âme de Louis XVI, cérémonie où devaient paraître les plus hauts personnages de la cour de France, il se plaça sur le passage du cortège, et quand Talleyrand parut à la suite des princes, il le renversa à ses pieds en le frappant d’un soufflet au visage. On releva le prince, que l’on crut assassiné et Maubreuil fut arrêté sur-le-champ. Traduit en police correctionnelle le 24 février, il fut condamné à cinq ans d’emprisonnement et à dix ans de surveillance de la haute police. Maubreuil interjeta appel de ce jugement et présenta une requête à l’effet de citer des témoins. Ceux-ci, grands personnages, firent en sorte de ne pas se présenter. Maubreuil, avec une violence extrême, mais où l’on trouve quelquefois l’accent de la vérité, passa en revue les hommes haut placés qui avaient dirigé le complot de 1814 et abusé de sa jeunesse pour l’entraîner dans une mission où il devait laisser repos et honneur. La cour confirma la sentence des premiers juges et ne crut pas devoir forcer Talleyrand, Roux-Laborie, le général Dupont, Anglès, Bourrienne et autres à une comparution. La même année parut une Histoire du soufflet donné à M. de Talleyrand- Périgord, prince de Bénévent, grand chambellan de Louis XVIII, par M. Marie-Armand, comte de Guerri de Maubreuil, marquis d’Orvault, et une Notice historique sur M.-A. de Guerri de Maubreuil, marquis d’Orvault, et les principaux motifs qui ont déterminé sa conduite contre le prince de Talleyrand dans la journée du 20 janvier 1827 (Paris, 1827, in-8o).

Maubreuil fut conduit à la maison centrale de Poissy. Au bout de deux ans, une de ses parentes obtint qu’il fût transféré dans une maison de santé de Paris. Sa condamnation purgée, il se trouva sur le pavé, à peu près dénué de ressources. Il adressa un mémoire aux puissances signataires des traités de 1814 ; les ministres étrangers intervinrent auprès du gouvernement de Juillet, et une rente viagère de 5,000 francs fut assurée à ce singulier personnage, autour duquel les haines commençaient à s’apaiser. Cependant M. Guizot lui enleva plus tard cette dernière ressource. Il vécut alors des libéralités de la famille de La Rochejaquelein, et chercha des distractions dans les voyages. Il visita les États-Unis, l’Angleterre et l’Allemagne. L’oubli couvrit son nom ; on le crut mort. La Biographie Michaud lui donne une place comme tel ; la Biographie Didot fixe même la date de son décès en 1835. Il reparut en 1852, et réclama à Napoléon III la continuation de sa pension. Un secours annuel de 2,500 francs lui fut accordé, et personne ne songeait plus à lui, lorsque, vers la fin de septembre 1867, les journaux retentirent des diverses circonstances d’une tentative de meurtre commise sur la personne d’une marquise d’Orvault. Celle-ci avait été atteinte, dans ses appartements, de trois coups de pistolet au visage. L’assassin n’était autre que le propre frère de la victime. On ne tarda pas à apprendre que ce jeune homme était pauvre, tandis que sa sœur disposait d’une fortune importante. Était-ce la cupidité qui l’avait poussé au crime ? Voulait-il venger l’honneur de sa famille ? Quoi qu’il en soit, le 15 janvier 1868, la cour d’assises de la Seine le condamna à vingt ans de travaux forcés. Cet événement révéla que la marquise d’Orvault était la femme du héros de la fameuse affaire de 1814, Marie-Armand de Guerri de Maubreuil, marquis d’Orvault ; elle s’appelait Catherine Schumacher, fille d’un cocher de la banlieue, et avait été connue dans le monde galant sous le nom de Mme de Labruyère. Maubreuil, âgé de près de quatre-vingts ans, l’avait épousée en 1866, pour donner un nom à cette femme perdue en échange d’une vie de luxe et de repos dans un somptueux hôtel du faubourg Saint-Honoré. Son bonheur fut passager. Une demande en payement d’une somme de 35,000 francs, faite par les époux d’Orvault à un jeune vicomte, ancien amant de Catherine Schumacher, avait ouvert la porte au scandale. Ce jeune vicomte avait greffé sur son procès une demande en pension alimentaire, intentée par les parents de la marquise, moyen détourné de révéler son passé. Les époux d’Orvault avaient perdu leur procès et s’étaient vu flétrir par le ministère public (audience du 9 janvier 1868). Après le père, qui avait vu dans une association avec le débiteur de sa fille un moyen de chantage, ç’avait été le tour du frère, qui s’était promis de « faire danser la marquise. » Après plusieurs demandes d’argent, il aboutit à la tentative d’assassinat dont nous avons parié. Il n’en fallut pas davantage pour fixer de nouveau l’attention publique sur l’aventurier d’autrefois ; le nom de Maubreuil, déjà marqué d’une tache ineffaçable, jeta encore une fois, dans tout ce gâchis, un triste et dernier éclat. Abandonné par la fille Schumacher, sa femme, accablé par l’âge et par la maladie, il se réfugia à Asnières, où il méditait la rédaction de ses mémoires, après avoir introduit une demande en nullité de son mariage pour vice de forme. La mort vint enfin frapper cet homme, à qui on ne saurait refuser une énergie extraordinaire, mais qui, cédant à de mauvaises passions, avait souillé et gâté sa vie.


MAUBUISSON, hameau de France (Seine-et-Oise), commune de Saint-Ouen-1’Aumône, canton, arrond. et à 3 kilom. N. de Pontoise ; 42 hab. Ce hameau renferme les ruines d’une célèbre abbaye fondée en 1236 par Blanche de Castille, et classée au nombre des monuments historiques. Cette abbaye, dite en latin Malodunum, en français Malbisson, l'Abbaye royale, etc., etc., puis enfin Maubuisson. était l’un des plus riches monastères de filles rie l’ordre de Clteaux. Commencés en 1236, les bâtiments en furent achevés vers 1241. Quelques jours avant sa mort, Blanche de Castiile prit elle-même l’habit de l’ordre de Cîteaux, où elle fut inhumée avec beaucoup de pompe en 1252. Ce fut dans ce monastère qu’on enferma, en 1314, trois princesses fameuses, Marguerite de Bourgogne, femme

du roi Louis X lo Mutin, et ses deux bellessœurs, Jeanne et Blanche. Plus tard, la situation de l’abbaye de^ Maubuisson, à peu de distance de Paris, lui valut, pendant les guerres civiles et étrangères qui désolèrent la France, ’d’être fréquemment ravagée, notamment par les Anglais, sous Charles VII, et pendant la Ligue. Ce fut dans l’église de l’abbaye do Maubuisson que fut inhumée Gabrielle d’E«trées (1599) : La sœur de la célèbre favorite en était alors abbesse, et il paraît que sous son gouvernement la règle do la maison s’était relâchée au dernier degré. Pendant la Fronde, l’abbesse Catherine-Angélique d’Orléans embellit et agrandit considérablement les bâtiments du monastère, qui devint dès lors un des plus riches et des plus considérables de France. Une des dernières abbesses de Maubuisson fut, en 16G4, la fille du roi de Bohème Frédéric IV, Louise-Marie Hollandine, princesse palatine de Bavière, qui, au dire de la princesse Palatine, mère du Kégent, avait eu quatorze bâtards et s’en vantait publiquement en jurant à tout propos « Par ce ventre qui avait porté quatorze enfants. ■ L’abbaye a été détruite à la Révolution (1791), ainsi que l’église qui, suivant l’abbé Lebeuf, contenait un grand nombre de tombeaux importants, parmi lesquels on remarquait ceux de la reine Blanche de Castille, de Charles le Bel, d’un frère de saint Louis, de Jean de Brienne, de Jeanne de Fiance, fille de Charles le Bel et de Blanche de Bourgogne, de Catherine de France, fille de Charles V. et de Gabrielle d’Estrées. Les restes de l’abbaye servent aujourd’hui de remise, de bûcher et d’étable. « Ces ruines, dit M. Hérard, forment un ensemble extrêmement remarquable, soit par l’importance des constructions, soit par les détails d’architecture. Parmi les salles, nous citerons celle du Chapitre, magnifique reste de l’art au xne siècle. Elle est divisée en trois travées par deux colonnes monostyles. Le dortoir des novices, la plus grande de toutes les salles existantes, est divisé en quatre travées ’ par des colonnes. »

Près du monastère se trouvent de vastes caves et une chapelle souterraine qui servait de sépulture aux religieuses. De la ferme de Maubuisson, attenante au monastère, il subsiste une magnifique grange pouvant contenir 100,000 gerbes et partagée en trois nefs par deux files de colonnes. Le parc de Maubuisson est clos par une haute et ancienne muraille flanquée de tourelles du xvie siècle.


MAUBURNE ou HOMBOIR (Jeaii), écrivain ascétique belge, né à Bruxelles vers 14G0, mort k Paris en 1503. Il entra dans la congrégation des chanoines réguliers du Mont-Saint-Agnès, y remplit divers emplois et se

Ht connaître par de pieux écrits. Appelé en France par Nicolas de Haequeville, premier président au parlement de Paris (1497), il fut chargé par lui de réformer les chanoines réguliers du royaume, s’acquitta avec autant de zèle que de succès de sa mission dans plusieurs abbayes, et devint prieur (1500), puis abbé du monastère de Livri. Mauburne travailla ensuite a la réforme de l’ordre de Saint-Benoit. Les fatigues causées par ses travaux religieux lui ayant occasionné utie grave maladie, il fut conduit à. Paris, où il mourut. Mauburne était lié avec saint François de Paule, Érasme, Pierre de Bruges, l’évêque Louis Pinel, etc. Ses principanx ouvrages sont : IlQselum exercitiorum spiiitualium et sacrarum méditatioimm (Bàle, 1491),

MAUC

le premier livre imprimé et authentique dans lequel des passages de VImitation de JésusChrist aient été rapportés et donnés sous le nom de Thomas à Kern pis ; Venatorium invesligatorium sanctorum canonici ordinis, chronique manuscrite.

MAUCAS s. m. (mo-ka — du lat. malus, mauvais, et de cas). Mauvais cas ; situation fâcheuse, il Vieux mot.

— Jeux. À la paume, Balle mal servie.

MAUCE s. f (mô-se). Ornith. Syn. de

MAUVK.

MAUCERO s. m. (mô-sèr). Bot. Nom vulgaire de l’ellébore pied-de-griffon.

MAUCH (Charles), voyageur allemand, né à Louisbourg (Wurtemberg) vers 1835. Enthousiasmé par les découvertes de Livingstone et de Speke, il résolut d’explorer une partie de l’Afrique et choisit pour base d’opération la république transvaalienne, plateau situé a, l’ouest de la baie de Lagoa. Après avoir parcouru, en 1865, tout le territoire de la république, dont il dressa ia carte, il visita, de mai 1866 à janvier 1867, accompagné de l’Anglais Hursley et de M. Harmsen, la région comprise entre la rivière de Potschef, dans le Transvaal, et le 20° degré de latitude, puis marcha vers le nord-est, jusqu’à environ 330 kilom. de la ville de Tête, sur le Zambèze inférieur. Les voyageurs parcoururent ainsi tout, le plateau de Limpopo, et toute la partie méridionale du bassin du Zambèze, région jusqu’alors presque inconnue, M. Mauch a entrepris, vers la fin de 1867, un nouveau voyage dans le Zambèze, mais en prenant sa direction plus à l’ouest que dans ses premières excursions ; du Zambèze, il s’est dirigé vers le nord pour parvenir jusqu’aux régions équatoriales.

Mauriinmp (race ovine du). M. Graux, fermier de Mauchamp, près de Berry-au-Bac (Aisne), trouva, en 1823, dans le troupeau de mérinos qu’il possédait un agneau mâle complètement dilTèrent des autres parla longueur et le brillant de la mèche et aussi par sa conformation singulière. Le fermier de Mauchauip accoupla son agneau devenu bélier avec des brebis mérinos ; il eut deux agneaux, un mâle et une femelle, qui étaient tout h fait semblables à leur père. Enfin, à force de persévérance, il obtint par des croisements cent quuraute-deux bêtos âgées d’un mois à. six ans. La toison de ces nouveaux produits était très-longue, avait la mèche très-pointue et la laine peu tassée. Elle ressemblait complètement au poil des chèvres de Cachemire par le brillant et la douceur en même temps que par la blancheur, et elle avait de plus la finesse que n’a pas le poil. À partir de 1832, les encouragements officiels fuient prodigués à M. Graux. Dans l’espace de vingt-cinq ans, il a reçu au moins 120,000 francs. En 1840, vingt brebis et trois béliers furent achetés à M. Graux pour les bergeries de l’État- On en transporta une partie à Alfort et l’autre à Lahayevaux, dans les Vosges. Par des croisements aveu des sujets anglais, on parvint à produire des moutons très-recherchés maintenant dans les environs de Paris. Ils produisent une laine plus fine et meilleure que les moutons anglais, et ont en outre les qualités recherchées pour la boucherie. La bergerie de Lahayevaux ayant été transportée à Gevrolles, dans la Côted’Or, on s’y occupa avec un grand succès de l’amélioration de la race du Mauchamp. On y a fait notamment un croisement du inauchainp avec le rambouillet, qui a parfaitement réussi. Les éleveurs d’Australie et du Cap savent parfaitement apprécier cette race, car ils viennent tous les ans en acheter à Gevrolles et dans les troupeaux du Châtillonnais qui ont été améliorés par les béliers que les éleveurs de ce pays ont pris à Gevrolles. À l’exposition des produits de l’industrie française de 1845, trois châles entièrement semblables pur le lissage et par les dessins furent présentés par M. Fortier, fabricant à Paris ; l’un était fait avec du duvet de cachemire, un autre avec de la laine soyeuse de mauchamp, le troisième avec de très-belle laine mérinos d’Allemagne. Les trois châles soumis à l’examen du jury ne se distinguaient que par la différence de leur douceur. Sous ce rapport, le châle de cachemire fut classé le premier, le châle de mauchamp le deuxième et le châle allemand le troisième. De son côté, M. Biétry écrivait : « La laine de mauchamp a pour nous, fabricants de cachemires, une grande valeur en ce qu’elle peut entrer dans la fabrication des chaînes cachemires, en leur donnant plus de force et sans altérer aucunement leur brillant et leur douceur. Cette qualité est d’autant plus précieuse pour nous que jusqu’ici le tissu cachemire pur avait toujours un grand défaut, c’étuit de ne pas avoir assez de soutien ; grâce au mélange do la lai no mauchamp et du cachemire dans les chaînes, le tissu acquiert la consistance nécessaire à l’emploi pour robes. • Un autre manufacturier, M. Davin, a basé son industrie sur la mise en œuvre de la laine mérinos soyeuse. Le mouton mauchamp a été, en outre, employé pour améliorer, dans le sens de la finesse, la laine des mérinos de Rambouillet. Les croisements exécutés en cette occasion ont

donné lieu à une variété intermédiaire, connue sous le nom de mauchainp-mérinos, et qui serait mieux nommée mauchamp-ram MAUC

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bouillet, attendu que les deux éléments de ca croisement ne sont que des variétés de la race mèrine. La laine du mauchamp-rambouillet a sur celle du rambouillet pur l’avantage de perdre beaucoup moins au dégraissage etjie fournir au peignage une plus grande quantité de matière utile.

Le bélier mauchamp, croisé avec la brebis métisse dishley-inérinos, produit un agneau dont la toison est plus soyeuse et dont l’aptitude k faire de la viande est plus prononcée, ainsi que nous l’avons dit plus haut d’après M. Magne,

MAUCIIARD (Bernard-David), médecin allemand, né iiMarbach (Wurtemberg) en 1696, mort à Tubingue en 1751. Il fit ses études médicales u. Stuttgard, Tubingue, Altorf et Paris. Nommé licencié en médecine à l’université de Tubingue en 1722, il devint, l’année suivante, médecin de la cour de Wurtemberg. En 1726, il fut nommé professeur d’anatomie et de chirurgie à l’université de Tubingue, et cependant il ne fut reçu docteur qu’en 1729. Ses écrits sont nombreux, et traitent surtout des maladies des yeux et de médecine légale. En voici les titres : De vera glandulx appellations (Altorf, 1718) ; De hernia incarcerata (Tubingue, 1722) ; De inspectionibus anatomicis (Altorf, 1726) ; De inspectione et sectione leguli, harumque exemplo speciali(Altorf, 1736) ; De medicina in nuée (1737) ; De hypopyo graui et intrieato ocuti adfectu (1742) ; De fistnla cornez (1742, in-4o) ; De empyesi oculi (1742) ; De ulceribus cornes (1742) ; De ungue aculi sive pure inler cornes lameltas collecta {U2) ;Dissertalio sistens cornes oculi lunicx examen anatomico-physiologicuni (1743) ; De maculis cornes (1743) ; De hydrophthalmia (1744) ; De paracentesi oculi in hydrophthalmia senum (1744) ; Oculus artificiaïis (1749) ; Dissertations medicm sélects Tubingenses oculi humani affectas medico-chirurgice consideratos sistentes (Tubingue, 1783, 3 vol. in-8<>).

MAUCH-CHUNK, ville des États-Unis d’Amérique, dttus l’État de Pensylvnnie, k 80 kilom. N.-E. de Harrisburgj, sur la rive droite de la Luhigh, au point ou celle-ci reçoit les eaux da la Mauch-Chunk, en tête du canal de la Lehigh ; 6,284 hab., presque exclusivement occupés a l’extraction et au transport des houilles. La plupart des approvisionnements et des objets de consommation sont tirés des comtes et îles États voisins ; le trafic sur les houilles et les bois de construction y donne lieu à un mouvement d’affaires très-actif. Le principal champ d’exploitation de la houille se trouve à 12 kilom. O. do la ville, sur lo Summet-liill, montagne élevée de 450 mètres au-dessus de l’Océan, et reliée à Mauch-Chunk par un chemin de fer d’un système très-ingénieux. La production du bassin houillerde la Lehigh, dont Mauch-Chunk est le centre, entre pour un sixième dans la production totale de l’État de Pensylvanie, dont la richesse exceptionnelle parait inépuisable. En 1805, il est sorti des mines de Mauch-Chunk, dont l’exploitation se fait à ciel ouvert, 850,000 tonnes de charbon, vendu au prix moyen de 3 dollars (15 fr.) la tonne.

MAUC11L1NB, bourg et paroisse d’Écosse, comté et à ia kilom. S.-E. d’Ayr, près de l’Ayr ; 1,300 hab. Exploitation de nouille ; fabrication de lainages et tabatières. Ce bourg a été illustré par les poésies de William Burns, qui habita pendant trois ans une ferme des environs. Plusieurs scènes des chefsd’œuvre de ce poète se passent sur les bords do l’Ayr, près du bourg de Mauchline.

MAUCLERC s. m. (mô-klèr — du lat. malus, mauvais, et de clerc). Homme ignorant, il Vieux mot.

MAUCLERC (Pierre, surnommé), duc de Bretagne et comte de Dreux, mort en 1250. Fils de Robert, comte de Dreux, il épousa Alix, liile de Gui de Thouars et héritière du duché de Bretagne, devint, à ce titre, duc de cette province en 1213, se révolta à plusieurs reprises pendant la minorité de saint Louis, entra dans la ligue des seigneurs contre Blanche de Castille, régente du royaume, fut vaincu, et dut abandonner le gouvernement de la Bretagne à son fils Jean lor (1237). Redevenu simple gentilhomme, il tourna contre les Sarrasins son humeur inquiète et belliqueuse, se croisa en 1240, revint en France sans être corrigé, accompagna en 1247, dans une nouvelle croisade, saint Louis en Égypte, fut fait prisonnier avec ce monarque et mourut eu revenant en France. Les violences qu’il avait exercées contre le clergé, particulièrement contre l’évêque de Nantes, qui l’avaient fait excommunier et regarder comme le fléau de l’Église nantaise, avaient valu & Pierre son surnom de Muueloro, sous lequel il est surtout connu.

MAUCLERC (Paul-Emile de), littérateur et pasteur protestant, né à Paris en 1698, mort a Stettin en 1742. Son père, avocat au parlement de Paris, s’était réfugié en Suisso pour cause de religion. Paul-Emile fut appelé en 1719 à uesservir l’Église de Buchholz, près Berlin, et devint à cette époque un des collaborateurs de la Bibliothèque germanique. L’année suivante, l’Église française de Leipzig voulut se l’attacher ; mais le roi de Prusse s’y opposa et, pour lui montrer l’estime qu’il faisait de ses talents, lo nomma successivement ministre de Stettin (1721), prédicateur de lu cour, surintendant des Églises françaises de la Pomérauie et de la marche Ukraine,

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