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porte d’un côté une empreinte saillante et de l’autre un taillant en forme de hache. Le taillant enlève sur le tronc de l’arbre une portion d’écorce d’environ om,06 carrés ; c’est sur cette surface, appelée le blanchi ou miroir, que s’applique l’empreinte. Cette empreinte, gravée nettement dans le bois, se conserve longtemps. Au bout de quelques années, le blanchi, envahi de plus en plus par l’écorce des parties environnantes, finit par disparaître ; mais la marque imprimée n’en persiste pas moins dans le corps de l’arbre, et on la retrouve au moment de le débiter. C’est ainsi que, dans le tronc d’un chêne Îilusieurs fois centenaire, on peut trouver es marques apposées, à chaque coupe, par les anciens possesseurs. Le martelage sert, en effet, à constater le droit de propriété, en indiquant qu’à des époques dont la date est facile a fixer par le nombre des couches concentriques le sol appartenait à tel ou tel propriétaire, Nombre de procès sont ainsi terminés par la constatation des anciennes marques. Dans l’intérieur d’une coupe, on pratique le martelage sur n’importe quelle partie du pied de l’arbre ; mais, vers la limite des propriétés, la jurisprudence accorde la propriété de 1 arbre et du fonds à celui dont la marque se retrouve faisant face au reste de la propriété. Il importe donc, dans ce cas, que chacun fasse les entailles de son côté. L’administration a des règles fixes en fait de martelage. Les baliveaux, de l’âge du taillis sont marqués au pied d’un seul blanchi portant une seule empreinte du marteau de l’Etat ; les modernes sont marqués un peu plus haut, de deux blanchis portant chacun une empreinte ;.enfin, les anciens, à la racine, d’un seul blanchi portant trois empreintes. L’acquéreur d’une coupe peut ainsi se rendre compte des réserves dont il est responsable, et s iissurer préalablement de leur existence. Le martelage s’applique encore aux arbres désignés sous le litre de pieds corniers ou parois, qui sont destinés à inarquer les limites aux coins et sur les flancs d’une coupe. Les pieds corniers reçoivent deux empreintes, une sur chaque face, à 1 mètre du sol, avec le marteau de l’État, et une avec le marteau de l’agent du service qui opère. Les parois sont marquées des mêmes marteaux, mais sur une seule face. On marque les arbres abandonnés à l"1,50 de hauteur. Dans l’intérieur des coupes, lorsque le nombre des arbres abattus est moins considérable que celui des arbres réservés, on marque les premiers à la racine et au corps. L’empreinte du marteau est considérée comme une véritable signature, et toute contrefaçon peut être poursuivie comme un faux. Envisagé sous le point de vue qui vient de nous occuper, le martelage présente de nombreux avantages ; malheureusement il a, d’autre part, des inconvénients très-graves. L’entaille faite au pied des arbres peut être trop profonde ou trop large. Dans ce cas, elle ne se recouvre pas aussi vite que cela serait nécessaire ; il en résulte une longue exposition à l’air et aux variations atmosphériques ; par suite de ces circonstances, la partie découverte peut être fortement endommagée, la sève cessant d’y circuler et les influences atmosphériques déterminant une pourriture locale qui gagne.de proche en proche et poursuit ses ravages, bien que la disparition de la plaie soit complète. Lors même que l’entaille serait bien faite, la partie mise à nu cesse de faire corps avec le reste de l’arbre, et ne se soude pas avec les couches qui viennent la recouvrir ; elle est pour toujours frappée de mort. Cette situation donne lieu assez souvent à l’accident connu sous le nom . de roulure. Dans l’un et l’autre cas, la valeur de l’arbre se trouve sensiblement diminuée. Pour éviter ces inconvénients, quelques propriétaires, au lieu d’employer le martelage, entourent l’arbre de cordons de peinture, posés à des hauteurs différentes, pour distinguer l’âge des réserves. Malheureusement, ce système ne peut servir à rien pour indiquer k qui appartient l’arbre marqué. Aussi, malgré ses désavantagea notoires, le martelage se maintient-il encore. Pour le rendre moins dangereux, on a soin toutefois de le faire avant la sève. C’est là une excellente pratique, qu’il ne faut jamais négliger. De cette manière, la blessure peut se recouvrir dans l’année même d’une couche de sève suffisante pour empêcher la pourriture et la roulure

— Législ. La falsification du marteau de l’État étant des plus faciles, le législateur l’a frappée d’une pénalité sévère ; il en a fait un crime prévu et puni par l’article KO du code pénal, qui est ainsi conçu : « Ceux qui auront contrefait ou falsifié les marteaux de l’État servant aux marques forestières, ou qui auront fait usage de marteaux falsifiés ou contrefaits, seront punis des travaux forcés à. temps, dont le maximum sera toujours appliqué dans ce cas. > Ce texte a donné lieu à une question sur laquelle la jurisprudence est en désaccord avec la doctrine. Ést-il nécessaire que la fraude, pour être punissable, en matière forestière, ait eu lieu à l’aide d’un marteau contrefait ? ou suffit-il, pour qu’elle tombe sous la pénalité de l’article 140, qu’il y ait eu imitation de cette empreinte ? La cour de Nancy avait à juger le cas d’un individu qui avait, à l’aide de couleur, imité l’empreinte du marteau officiel (le martelage ■e fait, en général, à l’aide d’un marieau en MART

duit de couleur). La fraude fut immédiatement reconnue ; mais la cour de Nancy jugea qu’il n’y avait là qu’une manœuvre frauduleuse destinée à couvrir un délit forestier. La cour de cassation jugea dans un sens opposé, et, sur le réquisitoire de Me Merlin, cassa l’arrêt de Nancy.

MARTELANGE, village et comm. de Belgique, province du Luxembourg belge, arrond. et à 26 kilom. E. de Neufehâteau, sur la Lure ; 1,250 hab. Ardoisières considérables.

MARTELÉ, ÉE (mar-te-lé) part, passé du v. Marteler. Travaillé au marteau : Vaisselle

MARTELÉES.

— Numismatiq. Monnaie ou médaille martalée, Monnaie ou médaille antique dont le revers a été limé et remplacé par un autre de coin moderne. Ce genre de fraude a été surtout employé pour les monnaies romaines do bronze, afin de placer un revers rare et nouveau sur des pièces dont on conservait l’avers. On a ainsi souvent frappé sur des pièces authentiques des revers imaginaires, "tels que celui qui porte la légende : Veni, vidi,

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via, sur une monnaie de Jules César, et celui qui présente les mots : Expeditio judaica, sur une médaille d’Adrien...

— Mus. Trille martelé, Trille dons lequel chaque son se fait entendre distinctement.

— Litt. Vers martelés, Vers péniblement travaillés, qui sentent l’effort qu’ils ont coûté au poète : Cette traduction était en vers durs, raboteux, martelés, sans couleur et sans harmonie. (Marinontel.)

— s. f. pi. Véner. Fientes, fumées des bêtes fauves qui n’ont pas d’aiguillons à leurs extrémités.

MARTELER v. a. ou tr. (mar-te-lé — rad. martel. Change e en è devant une syllabe muette : Je martèle, tu martèleras). Battre, frapper à coups de marteau : Marteler le fer sur l’enclume.

— Par ext. Frapper comme avec un marteau :

... Mon poing désarmé martelé les armures Mieux qu’un chêne noueux choisi dans les forêts.

V. Iluao.

— Fig. Produire, travailler avec effort : Il martèle ses vers. Il martèle sa diction. (Acad.)

Maudit Boit l’auteur dur dont l’âpre et rude verve. Son cerveau travaillant, rima malgré Minerve, Et de son lourd marteau martelant le bon sens, A fait de méchants vers douze fois douze cents !

Boileau.

Il Donner de l’inquiétude, du souci à : Dieu martèle les mauvais princes de mille tintouins, qui sont autant de bourreaux en leur conscience. (Et. Pasq.)

— Eaux et For. Marquer au marteau, en parlant des arbres destinés k être abattus ou conservés.

— v. n. ou intr. Fauconn. Il se dit des oiseaux de proie quand ils font leur nid.

Se marteler v. pr. Être martelé ; On appelle malléables les métaux qui peuvent se

MARTELER.

MARTELET s. m. (mar-te-lè — dimin. de martel). Techn. Petit marteau employé pour des ouvrages délicats.

— Ornith. Nom vulgaire du martinet noir. MARTELEUR s. m. (mar-te-leur — rad.

marteler). Techn. Ouvrier d’un feu d’affinerie, qui est spécialement chargé de soigner le marteau. Il On dit aussi martineur. il Ouvrier qui travaille certaines pièces au marteau : Jamais le marteleur ne peut réparer pleinement ce que te fondeur a gâté, (Buff.)

MAHTEL1ÈUE (Pierre du La), avocat français. V. La Martelière.

MARTELINE s. f. (mar-te-li-ne — dimin. de marteau). Techn. Marteau de fer pointu d’un côté, diamanté de l’autre, qui sert à piquer et à égrener la pierre ou le marbre sans en détacher des éclats, il Ciseau en marteliue, Ciseau dont le tranchant est diamanté comme un des bouts de la marteline, et qui a la même destination que cette dernière.

MARTELLERIE s. f. (mar-tè-le-rl — rad. marteau). Techn. Atelier spécial pour le travail au marteau.

MARTELLI (Ludovic), poëte italien, né à Florence en 1499, mort en 1527. Des poésies lyriques qu’il publia et sa polémique contre Trissin, qui voulait introduire de nouvelles lettres dans l’alphabet italien, le firent connaître du prince Sanseverino, qui l’appela à Salerne. Il mourut à la fleur de l’âge, laissant inachevée une tragédie intitulée : Tullia, que termina C. Tolumei, et qui est estimée pour des passages vigoureusement écrits, bien qu’au fond ce soit une pâle imitation de V'Electre de Sophocle. On a de lui : liiposta alla epistola del Trissino (in-4°), et ses Poésies (Kome, 1533, in-8o).

MARTELLI (Vincent), poëte italien, frère du précédent, né à Florence vers le commencement du xive siècle, mort vers 1556. Il se rendit également il Salerne, et trouva un protecteur dans le prince Sanseverino, dont il perdit les bonnes grâces pour lui avoir conseillé de ne point aller demander à Charles-Quint d’empêcher l’établissement de l’inquisition à Naples. Ayant été emprisonné

quelque temps après, il fit vœu de faire le

pèlerinage des lieux saints s’il recouvrait la liberté, et tint exactement sa promesse. Vincent était inférieur, comme po8te, à son frère. On a de lui : Lcttere e rime (Florence, 1563, in-*»).

MARTELLI ou MARTELLO (Pierre-Jacques), poète italien, né à Bologne en 1665, mort dans !a même ville en 1727. Il abandonna l’étude de la médecine pour s’adonner aux lettres, devint secrétaire du sénat de Bologne en 1697, professeur do littérature à l’université de cette ville en 1707, suivit peu après, en qualité de secrétaire, Philippe Aldovrandi, envoyé en ambassade à Rome, puis se rendit au même titre à Paris, avec Pompée Aldovrandi (1713), et entra dans cette ville en relation avec les écrivains les plus distingués du temps. Martelli s’est placé au rang des meilleurs poètes italiens de son temps par ses compositions dramatiques, où l’on trouve parfois la noblesse et la puissance des poètes grecs, qu’il prenait pour.modèles. Bien qu’elles ne fussent pas destinées à être représentées, quelques-unos d’entre elles furent jouées avec beaucoup de succès, notamment Alceste et lphigénie en Tauride. 11 essaya de mettre à la mode les vers de douze pieds, rimant deux à deux, comme nos alexandrins ; mais cette innovation fut mal accueillie, et ses confrères repoussèrent, comme trop monotone, cette espèce de vers, appelés depuis lors en Italie martelliani. Outre vingt-cinq pièces de théâtre, on doit à Martelli un poème intitulé : Degli occhi di Gesu ; six satires contre les charlatans littéraires sous le titré de : Il secretarioclitemate, des dialogues, des discours, etc. Ses Œuvres (Opère) ont été publiées à Bologne (1733-1735, 7 vol. in-8o).

MARTELL1EN adj. m. (mar-tè-liain). Litt. Se dit des vers héroïques de douze pieds de la poésie italienne.

MARTELLIÊRE s. f. (mar-tè-liè-re). Nom donné, dans le midi de la France, aux travaux de maçonnerie qui reçoivent les vannes, dans les canaux d’irrigation.

MARTELLO s. m. (mar-tèï-lo — du nom de l’ingénieur corse qui inventa cette sorte de défense). Fortif. Genre de tours ou fortins propres à la défense des côtes. Il On dit aussi

TOUR MAXIM1LIENNE.

— Encycl. Le mot italien marlello est principalement usité en Corse et désigne une

tour défensive qui est destinée à résister à un assaut livré après un débarquement. En 1794, les Anglais ont emprunté à la Corse, le nom et l’usage du marlello, et ils ont armé leurs côtes de ce genre d’ouvrage. Ces tours ont environ 10 mètres de hauteur ; elles sont voûtées et à l’épreuve de la bombe ; leur porta est à la hauteur du premier étage ; on y entre par une échelle ou par un pont-levis ; elles sont garnies de meurtrières. Les Autrichiens, après les guerres du premier Empire, ayant été témoins de l’avantage que les Anglais tiraient de ces ouvrages de fortification, en adoptèrent l’usage, mais sous un autre nom. Los’tours dites maximiliennes, qu’ils ont multipliées sur les côtes de l’Italie, ne sont autre chose que les martello corses. En juillet 1833, on en construisit trente-deux aux approches de Lintz, sur 1© Danube ; elles sont unies entre elles et ont 2-1 mètres de diamètre et 9 mètres d’élévation. Chacune d’elles contient une citerne et une cave. Le rez-de-chaussée est le magasin des vivres ; le premier étage sert de logement ; le deuxième est l’arsenal ; une plate-forme surmonte le tout, garnie de 10 pièces de siège.

MARTELLO (Pierre-Jacques), poète italien. V. Martelli.

MARTËLLV (Honoré - François Richaud, dit), acteur et auteur dramatique français, surnommé le Moié d« la province, né à Aix (LSouches-du-Rhône) en 1751, mort en 1817. 11 quitta le barreau pour le théâtre et débuta en 1777 dans sa ville natale. C’est en province que Martelli s’-est acquis une grande célébrité, rivalisant avec les meilleurs comédiens de Paris. Comme auteur dramatique, il n’est plus guère connu que par les Deux Figaro, pièce dirigée contre Beaumarchais, et représentée en 1790. Outre ses pièces de théâtre, on lui doit un recueil de Fables nouvelles (Bordeaux, 1788, in-12).

MARTELOT s. m. (mar-te-lô). Ornith. Nom vulgaire du traquet-pâtre.

MARTÈNE (Edmond, dom), érudit et bénédictin français, né à Saint-Jean-de-Losne (Côte-d’Or) en 1654, mort à Paris en 1739. A dix-huit ans, il entra dans l’ordre de Saint-Benoit, à l’abbaye de Saiut-Remi, à Reims. Bientôt ses capacités le firent appeler à Paris, dans l’abbaye de Saint-Germain, et plus tard à Marmoutier, où il écrivit la vie do Claude Martin, religieux de cette abbaye. Cet ouvrage lui valut un blâme de la part de ses supérieurs, qui l’exilèrent dans l’abbaye d’Evron, dans le bas Maine. De là il se rendit au monastère de Bonne-Nouvelle, à Rouen, pour aider dom de Sainte-Marthe dans lu publication des Œuvres de saint Grégoire le Grand. De retour k Marmoutier, il fut chargé en 1708, par le chapitre général de son ordre, d’aller recueillir dans les monastères et les bibliothèques de France des matériaux nécessaires à la rédaction du nouveau QalUa christiana. Martèiie partit aussitôt pour remplir cette mission, qui dura sept ans, et fut aidé

dans ses recherches par dom Ursin Durand. Les découvertes que firent les deux bénédictins pendant leur voyage sont des plus curieuses, et on les trouve en entier dans les premiers recueils publiés par eux. En 1717, Martène fit partie de la commission réunie par le chancelier d’Aguesseau pour examiner le projet’de dom Maur Audren, relatif à une nouvelle collection des historiens de France. Ce projet ayant été approuvé, il fut chargé d’en dresser lo plan. En mars 1718, Martène et Ursin Durand, sur l’ordre de leurs supérieurs, entreprirent un nouveau voyage, afin de rechercher des documents pour ce vaste recueil. Ils allèrent jusqu’en Saxe, revinrent à Saint-Germain-dès-Prés au bout de dix-huit mois et continuèrent à travailler ensemble jusqu’en 1734, époque où Durand fut exilé en Picardie, à cause de son opposition à la bulle Unigenitus. Malgré son grand âge, Martène travaillait encore avec uneactivité extraordinaire, lorsqu’il mourut d’une attaque

d’apoplexie. Bien qu’on ne puisse placer au premier rang les ouvrages de ce laborieux compilateur, on ne peut nier l’utilité de ses travaux, qui dispensent souvent de faire des recherches difficiles pour trouver des manuscrits rares et conservés en de trop lointains pays. Les ouvrages do dom Martène sont : Commentarius in regulam Sancti-Bcnedicti litteralis, moralis, historiens, ex variis antiquorumscriptorum commentationibus, etc., concinnatus (Paris, 1090 et 1G95, in-4<>) ; De antiquis monachorum rilibus libri qinnque, collecti ex variis ordinariis, consuetudinariis, etc. (Lyon, 1690, 2 vol. in-4«} ; la Vie du. vénérable P. D. Claudu Martin (Tours, 1697, in-8») ; Maximes spirituelles du vénérable P. D. Claude Martin, tirées de ses ouvrages (Rouen, 1G98, in-12) ; De antiquisEcclesis ritibus libri quatuor, collecti ex variarum insigniorum ecclesiarum libris pontificatibus, etc. (Rouen, 1700, S vol. in-4o) ; Tractatus de antiqua Ecclesi& disciplina, in dioinis celebrandis officiis varias diversarum ecclesiarum ritus et usus exhihens (Lyon, 1706, in-4<>) ; Veterum scriptorum et monumentorum, moralium, historicorum, dogmaticorumcollectio 7iova (Rouen, 1700, in-4o) ; Thésaurus novus anecdolorum ■ (Paris, 1717, 5 vol. in-fol.) ; Voyage littéraire de deux religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur (Paris, 1717, in-4o) ; Mémoire pour faire voir que les élections du supérieur général, -faites par compromis, ne sont pas contraires aux usages du royaume (1717) ; Veterum scriptorum monumentorum, historicorum, dogmaticorum et moralium amplissima collectio (Paris, 1724-1733, 9 vol. in-fol.) ; Imperialis stabulensis monasterii jura propugnata, adversus iniquas disceptationes Ignatii Itoderici (Cologne, 1730, in-fol.) ; Annales ordinis Sancti-Denedicti, tomus VI (Paris, 1739, in-fol.). Enfin on doit ajouter à cette longue liste divers manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale, dans le résidu de Saint-Germain ; le plus important est uno Histoire de l’abbaye de Marmoutier, avec pièces justificatives.

MARTENS (Thierry), célèbre imprimeur belge, .surnommé l’Aide <io» Paya-Bus, né à

Alost, près de Bruxelles, en 1150, mort en 1534. Après avoir voyagé en France, en Allemagne et en Italie pour s’initier à tous las procédés typographiques, il fonda dans sa ville natale la première imprimerie qu’aient eue les Pays-Bas, grava et fondit lui-même des caractères, puis transporta successivement ses presses à Anvers (1493) et à Louvain (1501), où, avant tout autre imprimeur français et allemand, il lit usage de caractères grecs, ce qui l’a fait surnommer par La Serna-Santander « le Père de l’imprimerie grecque dans le Nord et l’Aide des Pays-Bus. » On admire surtout ses belles éditions des classiques grecs, aussi remarquables par la correction du texte que par la netteté et l’élégance des caractères. D après le Père van Iseghem, qui en a dressé le catalogue, lo nombre des ouvrages sortis des presses de Martens est de deux cent dix, sur lesquels il y en a quatre-vingt-dix dont on ne connaît qu’un seul exemplaire. La marque de cet imprimeur est un écusson renfermant les lettres initiales T. M., et suspendu à un arbre soutenu par deux lions. À partir de 1517, il employa un écusson offrant une double ancre. Martens était un philologue distingué et vivait au milieu des savants. Il est l’auteur d’un Dictionarium kebraicum (in-4°, sans date), publié sous le voile de l’anonyme et dont la Bibliothèque nationale de Paris possède un exemplaire. La statue de ce célèbre typographe, exécutée par Jean Greefs, a été érigée à Alost en 1856.

MARTENS (Frédéric), voyageur allemand, né à Hambourg. Il vivait au xvio siècle, fit plusieurs voyages sur mer en qualité de chirurgien, visita le Spitzberg en 1671 et donna une description, remarquable par sa parfaite exactitude, de cette région de l’océan Glacial arctique dans un ouvrage intitulé : Voyage au Spitzberg et au Groenland (Hambourg, 1675, in-4o). Ce livre a été traduit en français (1715, in-12).

MARTENS (Georges-Frédéric de), jurisconsulte et diplomate allemand, né à Hambourg le 22 février 1756, mort à Francfort le 21 février 1821. A vingt-huit ans, il était professeur de droit à l’université de Gœttingue (1784). Il s’était fait un nom dans la science du droit, lorsque les événements vinrent mo-