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MARS

»- Êncyol. Guerre marsique. V. guerre

SOCIALE.

MAltSIS (François), jurisconsulte français, né à. Gourdon (Lot), mort dans la même ville. Il vivait au xvne siècle, remplit les fonctions de lieutenant général du présidiail de Gourdon, et publia, sous le titre de Prstermissoriumjuris cioilis (Paris, 1623, in-4o), un ouvrage qu’on peut encore consulter avec fruit.

— Un parent du précédent, AmbroiseMARSis, né à Gourdon en 1733, mort en 1815, devint curé de sa ville natale et publia quelques ouvrages sur la religion, entre autres : Exercices de dix jours de retraite pour toutes sortes de personnes (Paris, 1775, 2 vol. in-12).

MARSO (Pietro), en latin Petrus M/irsus, philologue italien, né k Cesa, près de Rome, mort à Rome en 1512, Il fut professeur au collège romain et chanoine de Saint-Laurent. Marso a écrit sur plusieurs auteurs de l’antiquité des commentaires et des notes qui ne manquent pas d’un certain mérite, eu égard au temps où il vivait. Nous nous bornerons à citer : Silius Itatieus eum commentariis (Venise, 1483, in-fol.) ; Explanatio in Ciceronis libris de Officiis, de Seneelule, de Amicilia et Paradoxa (Venise, 1481, in-fol.).

MARSO (Paul), surnommé Piacinus, philologue italien, selon les uns né k Piscina (Abruzze), selon d’autres né à Cesa, et frère du précédent. Il vivait au xve siècle, habita Venise, puis Rome, où il donna des leçons, et publia, entres ouvrages, un Commentaire sur les Fastes d’Ovide (Venise, U85, in-fol.).

MARSOLEAU s. m. (mar-so-lô). Ornith. Nom vulgaire de la linotte.

MARSOLLIER (Jacques), historien et hagiographe français, né à Paris en 1647, mort à Uzès en 1724. Il appartenait à une famille distinguée de la magistrature. Il entra dans la congrégation de Sainte-Geneviève et fut envoyé au chapitre d’Uzès, Ce chapitre ayant été sécularisé, Marsollier devint archidiacre de la cathédrale. En 1697, il concourut pour le prix d’éloquence de l’Académie française Sur ce Sujet : Dans la haute fortune on ne sait si l’on est aimé, et remporta le prix. Son travail est consciencieux, mais d’un style lourd et diffus. Marsollier ne fut guère célèbre que par sa rivalité avec Fléchier, qui le dépassa toujours, cela va sans dire. Assurément, il cherchait la vérité sans arrière-pensée ; mais il la rencontrait rarement là où elle était, et il semblait prendre à tâche de s’engager dans des voies malencontreuses et sur des chemins périlleux, d’où il ne pouvait plus sortir. Dans la province qu’il habitait, il eut une certaine réputation ; en dehors du Languedoc, on le connaissait peu et il n’acquit jamais d’autorité auprès des érudits. On a de lui : Histoire de l’inquisition (Cologne, 1693, in-12), abrégé médiocrement fait ; Directorium inquisitorum; Histoire de l’origine des dîmes ou dixmes, des bénéfices et autres biens temporels appartenant aux communautés religieuses (Lyon, 1689, in-12), ouvrage devenu rare et réimprimé à Paris en 1694. L’Histoire du cardinal Ximénès (Toulouse, 1693, in-12) est le moins inconnu des livres de Marsollier. Il parut à la même époque, à peu près, que l’ouvrage de Fléchier qui porte le même titre. On établit des parallèles ; on lit des comparaisons. Du côté de Fléchier, étaient le bon goût, la belle langue et peut-être même le bon sens ; du côté de Marsollier, il y avait un certain piquant qui manquait à son rival, trop louangeux et trop enthousiaste de l’homme qu’il célébrait. L'archidiacre d’Uzès ne craignait pas de mêler à l’éloge quelques traits satiriques, et cette contradiction était ce que le public, fatigué des apologies, aimait par-dessus tout. On essaya de la réfuter dans un pamphlet violent, intitulé : Marsollier découvert et confondu dans ses contradictions (1708, in-12). On doit encore à Jacques Marsollier : Histoire de Henri VII, roi d Angleterre (Paris, 1697, 1725 OU 1727, 2 vol. in-12) ; Vie de saint François de Sales (1700, in-4o), traduite en italien, à Florence. Elle présente quelques détails agréables, bien que l’ensemnle soit défectueux ; Vie de l’abbé de Rancé, réformateur de la Trappe (Paris, 1702, in-4o ; 1703, 1757, 2 vol. in-12), critiquée amèrement par Dom Gervaise, et laissée bien loin en arrière par l’œuvre de Chateaubriand sur le même sujet ; Vie de la bienheureuse mère de Chantal (Paris, 1716, 1717, 2 vol. in-12 ; 1752, 1779), abrégée par un auteur qui a gardé l’anonyme ; Histoire de Henri de La Tour d’Auvergne, duc de Bouillon (1718, 1726, 3 vol. in-12) ; Apologie ou Justification d’Érasme (1713, in-12). Le Père Le Courayer, jésuite, et le Père Gabriel, augustin déchaussé, ont publié une réfutation de ce livre, dans lequel Marsollier s’est efforcé de prouver par des citations qu’Érasme ne s’écarta jamais du catholicisme. Marsollier nourrissait à l’endroit d’Erasme une affection qu’il ne dissimulait pas. Bans ses Entretiens sur les devoirs de la vie civile, il prit pour modèle les Colloques de son philosophe préféré. On pensa même longtemps qu’il fallait lui attribuer une traduction de quelques opuscules d’Érasme, tels que le Mépris du monde et la Pureté du christianisme. Mais, depuis, il a été démontré que c’était une erreur et que cette traduction était de Claude Bosc, procureur général à la cour des aides. Marsollier, quoique peu entendu en matière de grammaire, releva probablement les fautes de Cl. Bosq. Voilà toute la part qu’il convient de lui attribuer. Ce fut, d’ailleurs, la dernière publication à laquelle il mit la main. Il s’éteignit, sans avoir réussi à percer complètement la demi-obscurité qui l’entoura pendant toute sa vie.

MARSOLLIER DES V1VETIERES (Benoît-Jossph), auteur dramatique français, né à Paris en 1750, mort près de Versailles en 1817. Tous les amateurs de l’ancien répertoire de l’Ojiéra-Coiuique connaissent le nom de Marsollier, inséparable de celui des compositeurs qui ont fait la fortune de cette scène si éminemment française. Ce librettiste, de l’école de Sedaine, qui, comme lui, savait allier heureusement le touchant au comique, le rire aux larmes, appartenait à une famille de magistrats et lui-même était, avant la Révolution, payeur de rentes à l’Hôtel de ville. Ce fut à vingt-quatre ans qu’il commença à travailler pour le théâtre. Après quelques œuvres de peu de valeur données au Théâtre-Italien, il produisit Nina ou la Folle par amour (1786), opéra mis en musique par Dalayrac. La romance de Nina est restée célèbre, grâce surtout à l’inspiration méthodique du maestro. Marsollier fit, également en collaboration avec Dalayrac, les Deux petits Savoyards (1789) ; Camille ou le Souterrain (1791) ; Alexis (1798) ; Adolphe et Clara (1799). Ces pièces, et nombre d’autres, ont fait les délices de nos pères. M. Weiss, le Savant bibliothécaire franc-comtois, nous apprend que les Deux petits Savoyards furent essayés sur le théâtre de Besançon, probablement avec succès : « Marsollier, dit-il, avait loué le château d’Antorpas, en Franche-Comté, et il y venait passer, toutes les années, la belle saison avec Dalayrac et quelques-uns de ses amis. Ce château, dont on avait fait un hôpital militaire pendant la Révolution, conserve encore cependant des traces du séjour de Marsollier ; on voit, dans les jardins, le banc de Nina ; des tourelles massives, des créneaux, des ponts - levis rappellent le poëte qui aimait a s’environner des/ anciennes images de la chevalerie, qu’il rajeunissait dans ses ouvrages. » ’

La Révolution no fut point favorable k Marsollier, elle le ruina complètement ; auparavant, il jouissait d’une grande fortune. Force lui fut, dès lors, de demander à sa plume des moyens d’existence ; jusque-là il n’avait travaillé qu’en amateur. Dalayrac, Gaveaux ot Méhul lui prêtaient le secours puissant de leur’ génie. D’abord sympathique aux principes do 1789 (il fit jouer alors le Chevalier de Labarre, qui n’a point été imprimé), Marsollier redevint royaliste et ne cessa plus de l’être. Il garda un silence prudent en 1793 et 1794 et la l’erreur l’oublia ; plus tard, sous le Consulat, ayant donné Cange et la Pauvre femme, « pièces qui attirèrent tout Paris, » il subit la peine de quelques jours de prison au Temple. En 1814, Louis XVIII lui donna la croix de la Légion d’honneur. Retiré à la campagne, près de Versailles, Marsollier y nuit ses jours en proie à la tristesse, voire au chagrin : on avait refusé deux ou trois de ses derniers opéras et les anciens étaient représentés avec peu de soin. Cet homme bon, aimable, modeste, spirituel et d’une extrême probité aurait pu, le travail aidant, devenir un de nos premiers auteurs comiques. Une production trop considérable (environ cinquante pièces) nuisit au développement des heureuses qualités dont il était doué. «On m’a raconté, dit un de ses biographes, que les vingt-deux premières pièces qu’il présenta aux comédiens furent refusées. Pour essuyer autant de rebuts-, il fallait une grande vocation pour la carrière théâtrale. Dans la propriété qu’avant la Révolution il possédait k Brignais, près de Lyon, il avait une salle de spectacle. »

Marsollier, oncle de" la comtesse de Beaufort d’Hautpoul, a laissé une œuvre considérable qui, nous le croyons, n’a pas été réunie. Bornons-nous ici à indiquer quelques pièces importantes : le Connaisseur, comédie de société, en trois actes et en prose, publiée sous sous le nom du chevalier D. G. N. (de grand nez) [Paris, 1771, in-8o] ; Richard et Sara ou le Trompeur trompé (1772, in-8o), sous le même pseudonyme ; le Vaporeux, eu deux actes (Paris, 1782, in-8o) ; Céphise, deux actes, en prose (1783) ; Norac et Javolci, trois actes, jouée k Lyon en 1785, et impr. au profit des pauvres nourrices ; Gulnare ou l’Esclave persane ; Laure ou l’Actrice chez elle ; la Maison isolée ou le Vieillard des Vosges ; une Matinée de Catinat ; Vlrato ; Léonce ou ie Fils adoptif. Une de se3 comédies posthumes (l’Ami Ctermont), reçue au Théâtre-Français, y fut jouée avec un demi-succès en 1819. Mentionnons

encore la pièce A’Argill (1793) et une Description de la Baume ou Grotte des Demoiselles (Lyon, 1785, in-8o), tirée à un petit nombre d’exemplaires pour l’Académie de Lyon et quelques amis.

MARSON, bourg de France (Marne), ch.-l. de cant., arrond. et à 14 kilom. E. de Châlons-SUr-Marne ; 316 hab.

MARSOUIN s. m. (mar-souin — du germanique : ancien haut allemand merisuin, allemand moderne meert schwein, de meer, mer, et de schwein, pourceau, cochon de mer). Mamm. Genre de cétacés voisins des dauphins, dont ils se distinguent par leur tète non terminée par un bec, mais obtuse et arrondie, et une seule nageoire dorsale : La

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chair des marsouins a un goût assez désagréable ; cependant elle sert de nourriture chez quelques peuples du Nord. (Bouillet.)

— Pop. Homme gros, laid, malpropre, mal bâti.

— Mar. Pièce de bois qui relie la carlingue à l’étrave et à l’arcasse. I) Tente placée à l’avant du mât de misaine.

— Encycl. Les marsouins ont le museau court, uniformément bombé ; ils ont une nageoire dorsale et des dents coniques en nombre très-considérable, fixées tout le long des deux mâchoires. Leur nom, qui signifie en allemand cochon de mer, leur vient probablement de la quantité considérable de graisse que l’on trouve sous leur peau. Le marsouin commun est le plus petit de tous les cétacés et aussi celui qui abonde le plus sur nos côtes ; il n’atteint que lm,25 à l",50 de longueur, et vit en troupes nombreuses. On le voit souvent bondissant à la surface de l’eau et sa vélocité est extrême ; il remonte fréquemment les rivières, et il paraît que des individus sont arrivés ainsi k la hauteur de Paris. On n’en fait la pêche que pour l’huile que l’on retire de sa graisse.

Une seconde espèce de marsouin, connue sous le nom d’épaulard ou de dauphin gladiateur, est, au contraire, le plus grand des animaux de cette tribu ; sa longueur est souvent de 6 à 8 mètres. Quelquefois on le voit sur nos côtes, mais c’est dans la mer du Nord quo ce grund marsouin est le plus commun. 11 est célèbre par les combats qu’il livre à la baleine. Réunis en troupes nombreuses, les épaulards attaquent l’immense cétacè et le hareèlentjusquk ce qu’il ait ouvert la gueule, et alors ils lui dévorent la langue. Il y a encore une autre espèce de marsouin k laquelle on a donné le nom de delphinaptère, et qui ne diffère du marsouin commun que par l’absence de la nageoire dorsale. L’épaulard blanc de la mer Glaciale, que l’on nomme aussi marsouin religieuse, appartient à cette division.

MARSTALL, bourg de Prusse, province du Slesvig-Holstein, à l’extrémité orientale de l’île d’Eroè ; 1,687 hab. Petit port de commerce. Chantiers de constructions navales.

MARSTON-MOOR, lieu d’Angleterre, comté et au N.-O. d’York, près du faubourg de Tockwith, célèbre par la victoire de Fairfax et de Leslie sur les troupes royales, en 1644.

Mar.lon-Moor (BATAILLE DE), gagnée par

les généraux parlementaires Fairfax et Manchester sur le prince Robert, commandant l’armée royale, le 2 juillet 1644, Charles Ier venait de remporter un brillant avantage sur Waller, un des meilleurs généraux du Parlement, lorsque la bataille de Marston-Moor vint porter un coup mortel à ses espérances. Fairfax et Manchester assiégeaient York, lorsqu’ils furent prévenus de l’approche du rince Robert, qui s’avançait au secours de a ville avec vingt mille hommes. Ils se hâtèrent de lever le siège et essayèrent, mais inutilement, d’empêcher le prince de pénétrer dans la place. Celui-ci se porta aussitôt sur les traces de l’ennemi qui se retirait, malgré les sages avis de Newcastle qui lui affirmait que la discorde fermentait dans le camp des parlementaires : les Écossais étaient mal avec les Anglais, les indépendants avec les presbytériens, le lieutenant général Cromwell avec le major général Crawford. Le prince Robert resta sourd à ces sages conseils, et atteignit promptement l’arrière-garde ennemie. Alors, de part et d’autre, on se prépara au combat. « Presque k portée de mousquet, dit M. Guizot(//is<ûi>e de la révolution d’Angleterre), séparées seulement par quelques fossés, les deux armées passèrent cependant deux heures immobiles et dans un silence profond, attendant l’une et l’autre qu’on vint l’attaquer. «Quel poste ine destine Votre Altesse ? demanda Newcastle au prince. — Je ne a compte pas engager l’action avant demain matin, lui dit Robert ; vous pouvez vous reposer jusque-là. » Newcastle alla s’enfermer dans sa voiture. À peine y était-il établi que la mousqueterie lui apprit que la bataille commençait ; il s’y porta soudain, sans commandement, k la tête de quelques gentilshommes volontaires comme lui tenus k l’écart. En peu d’instants, un bruit effroyable couvrit la plaine ; les deux armées s’assaillirent, s’enfoncèrent, se mêlèrent presque au hasard ; parlementaires et royalistes, cavaliers et fantassins, officiers et soldats erraient sur le champ de bataille, isolés ou par bandes, demandant des ordres, cherchant leur corps, se battant où ils rencontraient l’ennemi, mais sans résultat comme sans dessein général. La déroute éclata tout k coup k l’aile droite des parlementaires ; rompue et saisie d’effroi par une vigoureuse charge des royalistes, la cavalerie écossaise se dispersa. Fairfax essaya de la retenir ; les Écossais s’enfuyaient en tous sens, criant : « Malheur à nousl nous sommes perdus ! « Et ils répandirent si rapidement dans le pays’la nouvelle de leur défaite que, de Newark, un courrier l’alla porter k Oxford, où pendant quelques heures des feux de joie furent allumés. Mais, en revenant de la poursuite, les royalistes, à leur grande surprise, virent le terrain qu’ils occupaient naguère au pouvoir d’un ennemi vainqueur : çeudaut que la ca MARS

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vftlerie écossaise fuyait devant eux, leur aile droite, bien que commandée par Robert lui-même, avait subi le mémo sort ; après une lutte acharnée, elle avait cédé k l’invincible obstination de Cromwell et de ses escadrons ; l’infanterie de Manchester avait consommé sa défaite ; et, content d’avoir dispersé les cavaliers du prince, Cromwell, habile à rallier les siens, s’était reporté aussitôt sur le champ de bataille pour s’assurer la victoire avant de songer k en jouir. Après un moment d’hésitation, les deux corps victorieux rengagèrent le combat, et k dix heures il ne restait plus un royaliste dans la plaine, si ce n’est trois mille morts et seize cents prisonniers. •

Les résultats de cette journée furent désastreux pour la cause royaliste : York, une des deux grandes villes restées fidèles k Charles Ier (l’autre était Oxford), capitula au bout de quinze jours. C’est sur le champ de bataille de Marston-Moor que les redoutables cavaliers de Cromwell prirent lo nom do Côtes-de-fer, sous lequel ils sont restés si célèbres dans l’histoire. L’étendard du prineo Robert lui-même était tombé en leur pouvoir, et ils auraient envoyé au Parlement plus de cent drapeaux royalistes si, dans l’enthousiasme de leur triomphe, ils ne les eussent mis en pièces, pour en orner leurs bras et leurs coiffures.

MARSTON (Jean), auteur dramatique anglais, contemporain deShakspeare. On ignore la date de sa naissance et celle de sa mort, et l’on n’a presque aucun détail sur sa vie. 11 aurait été d’abord l’ami de Ben Jonson, si l’on en juge du moins par la dédicace qu’il lui a adressée de la pièce du Mécontent ; mais cette amitié ne dura guère, ainsi que nous l’apprend VEpiire au lecteur placée en tête de la Sophonisbe, et dans laquelle il reproche k Jonson d’avoir pillé les auteurs latins dans ses deux pièces de Séjan et de Calilina. Marston laissa un assez grand nombre de tragédies et de comédies, parmi lesquelles les suivantes ont été publiées k part, savoir : Antonio et Mellido (1002) ; la Vengeance d’Antoine (1602) ; le Mécontent (1604) ; le Courtisan hollandais (1605) ; le Parasite (1606) ; la Merveille des femmes ou Sophonisbe (1606) ; Tamerlan le Grand (1007) ; Que voulez-vous ? (1607) ; la Comtesse insatiable (1613). Le Mécontent, excellente comédie, pleine de traits mordants et écrite, dans un style éminemment poétique, se trouve aussi dans la collection de Dousley ; d’après le titre de l’édition primitive, cette pièce aurait été écrite par Webster, et Marston n’aurait fait que la retoucher. On a encore du même auteur : la

Métamorphose de la statue de Pygmalion et quelques satires (150S, in-16) ; le l’ouet descétératesse, trois livres de satires (1598, in-10) ; Micro-Cynicon, six satires bourrues (1599, in-16). Marston travailla aussi avec Ben Jonson et Chapman k la pièce d’Eastward Hoc (la Bêche à l’Orient), qui contenait des allusions satiriques contre les Écossais. Les trois auteurs furent mis en prison, mais le débonnaire Jacques I« ne tarda pas k leur pardonner.

MARSTON (Westland), auteur dramatique et poète anglais, né k Boston.(comté do Lincoln) en 1819.11 est le fils d’un ministre dissident. D’abord clerc d’avoué k Londres, il abandonna bientôt l’étude de la procédure pour suivre sa vocation, qui le poussait vers les lettres. À partir de 1843, Marston a écrit do nombreuses pièces de théâtre dans lesquelles il a essayé de faire revivre un genre tout k fait national, mi-classique et mi-roinantique. Ses œuvres dramatiques sont très-appréeiôos du public anglais, qui les a souvent accueillies avec une faveur marquée jusqu’en 1856, époque à laquelle il a cessé de travailler pour la théâtre. Nous mentionnerons parmi ses tragédies ou ses drames en cinq actes : la Foi jurée ou la Rivale d’elle-même ; la Fille du praticien, une de ses meilleures pièces ; le Cœur et le monde ; Strathmore ; Philippe de France ; Anna Black ; Trevanion ou Une fausse position, pièce tirée d’un roman do Dickens. Citons encore la Politique au village, comédie en deux actes. M. Marston a publié en outre un poème intitulé Gérald, suivi de plusieurs poésies de moindre importance. Enfin il a donné au célèbre recueil de YAthensun. quelques pièces de vers très-remarquées, entre autres la Promenade de la mort à J3alaklava (1855).

MARSTRAND, ville de Suède, préfecture et k 45 kilom. N.-O. de GOtheborg, avec un petit port, sur une lie montagneuse du Cattégat, distante de la côte de 15 kilom. ; 1,272 hab. C’est aujourd’hui l’établissement do bains de mer le plus fréquenté de la Suède ; il est surtout favorable aux poitrinaires k cause de la douceur comparative de la température. Marstrand est d’origine très-ancienne ; on la trouve déjà désignée dans les documents du xme siècle comme ville de commerce importante. Par suite de ses pêcheries de harengs et des nombreux privilèges qui lui avaient été octroyés, elle atteignit, vers le milieu du xvi» siècle, une prospérité qui, malgré des calamités de tout genre, se maintint mémo longtemps après qu elle eut été incorporée à la Suède ; mais la concurrence de Gôtheborg, k laquelle elle fut obligée de sacrifier une partie de ses franchises, trois incendies consécutifs et les malheurs de la guerre attirés sur elle par suite de la construction dans