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Voici maintenant, pour faire comprendre l’importance de la navigation, le tableau des entrées et des sorties par tonnes, de 18G0 à 1870’ :

Grand cabotage, Méditerranée dans l’Océan. Quantités mesurées en tonnes, 37,196 tonnes.

Petit cabotage, Méditerranée dans la Méditerranée (année 1860), 157,410 tonnes.

Quantités reçues : grand cabotage (année 1860), 5,787 tonnes ; petit cabotage, 241,099 tonnes.

Année 1861. Grand cabotage, 35,146 tonnes ; petit cabotage, 345,854 tonnes d’expédition. Quantités reçues : grand cabotage, 8,487 tonnes ; petit cabotage, 346,126 tonnes.

Année 1862. Expédition : grand cabotage, 28,896 tonnes ; petit cabotage, 203,836 tonnes. Quantités reçues : grand cabotage, 11,651 tonnes ; petit cabotage, 248,811 tonnes.

Année 1863. Expédition : grand cabotage, 25,613 tonnes ; petit cabotage, 216,082 tonnes. Entrées : grand cabotage, 10.081 tonnes ; petit, 260,650 tonnes.

Année 1864. Expédition : grand cabotage, 27,199 tonnes ; petit cabotage, 206,726 tonnes. Entrées : grand cabotage, 6,563 tonnes ; petit, 224,653 tonnes.

Année 1865. Expédition : grand cabotage, 17,089 tonnes ; petit cabotage, 170,057 tonnes. Entrées : grand cabotage, 4,765 tonnes ; petit cabotage, 218,868 tonnes. Comme on le voit, les années 18G3, 1864, 1865 sont en baissa sur l’année 1862 en ce qui concerne le grand cabotage, Océan dans la Méditerranée et Méditerranée dans l’Océan.

Année 1866. Expédition ; grand cabotage, 22,266 tonnes ; petit cabotage, 162,021 tonnes. Entrées : 2,242 tonnes de grand cabotage et 214,685 tonnes de petit cabotage.

Année 18C7. Expédition : grand cabotage, 19,980 tonnes ; petit cabotage, 205,402 tonnes. Entrées : 2,988 tonnes de grand cabotage et 197,591 tonnes de petit cabotage.

Année 1868. Expédition : grand cabotage, 17,620 tonnes ; petit cabotage, 232,945 tonnes. Entrée : 3,574 tonnes amenées par grand cabotage et 203,531 tonnes par petit cabotage. Année 1869. Expédition : grand cabotage, 24,357 tonnes ; petit cabotage, 237,010 tonnes. Entrée : 3,275 tonnes amenées par grand cabotage et 203,529 tonnes amenées par petit cabotage.

Industrie. L’industrie marseillaise est des plus considérables. Au premier rang, il convient de placer les fabriques de produits chimiques et de savon. Cette dernière industrie comptait, en 1866, 50 établissements de premier ordre, dont la production atteignait 700,000 quintaux métriques environ. Autour de cette industrie principale se groupent diverses industries accessoires, dont elle utilise les produits, à savoir : la fabrication des soudes factices et celle des huiles de graines, l’importation de l’huile d’olive, du soufre, des nitrates de soude, et l’emploi du sel marin et des planches de caisserie. Après la savonnerie, la plus considérable des industries marseillaises est la raffinerie du sucre ; on y " compte 5 raffineries, qui reçoivent annuellement près de 7 millions de kilogrammes de sucre brut. L’industrie métallurgique compte 2 hauts fourneaux, 5 fonderies de deuxième fusion, 1 établissement de tôlerie avec marteaux-pilons pour les grosses pièces de forge, mettant en œuvre environ to tonnes de fer par jour ; 6 ateliers de machines à vapeur et d’ajustage occupant ensemble 2,500 ouvriers ; 2 fonderies de plomb, l usine à cuivre, 7 établissements pour l’affinage des métaux ; 7 fabriques d’allumettes chimiques, 16 tanneries et peausseries, 14 fabriques de bougies, 7 amidonneriez ; des moulins a blé, brasseries, chaudronneries, confiseries, salaisons et conserves alimentairesj des fabriques de bouchons, d’ustensiles de pèche, de pâtes alimentaires ; manutention des vins, lavage des laines, fabrique de chapeaux, etc. La construction des navires et la pêche désertent la ville. La pêche maritime n’occupe plus guère que 400 personnes. La pêche du thon, qui se fait dans des madragues, est cependant encore assez active.

Histoire. L’an’ 154 de la fondation de Rome, 599 ans avant l’ère vulgaire, la tradition rapporte qu’une flotte, conduite par Protos et venant de Phocée, ville de l’Asie Mineure, aborda, près de l’embouchure du Rhône, sur un rivage qu’habitaient alors les Celto-Ligures.

Les Phocéens tentèrent aussitôt de capter l’amitié des populations riveraines, et notamment celle des tribus ségobriges, dont le chef était tout-puissant dans ces parages. À cet effet, Protos, chef de l’expédition phocéenne, fut député vers Nues, chef des Ségobriges. Il arriva le jour où la fille du chef des Ségobriges devait, suivant l’usage ie la contrée, se choisir un époux en présentant à un des jeunes gens assemblés une coupe remplie d’eau. Protos et ses compagnons furent invités à la fête nuptiale, et Gyptis, fille de Nans, au grand étonnement de son père et des prétendants, offrit la coupe au chef de l’expédition phocéenne.

Le pèro ratifia ce choix et céda aux étrangers, pour fonder leur ville, un emplacement qui se trouvait à l’extrémité du territoire des Saliens. Les Phocéens commencèrent immédiatement la construction de leur cité, qui, en peu d’années, prit une rapide extension. Mais a la mort de Nans, son successeur, Coinauus ou Coman, se montra très-hostile à la

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colonie, et, tandis que les Massaliotes célébraient la fête de Flore, le chef des Ségobriges, sous couleur d’honorer les dieux phocéens, fit entrer dans la salle des chars couverts de feuillages et dans lesquels il avait faitcacher des hommes armés. Lui-même, à la tète de nombreux guerriers, s’embusqua dans les montagnes qui environnent la ville. Ce complot, dont le succès pouvait compromettre l’existence de la colonie, fut dévoilé par une femme salienne éprise d’un Phocéen, Les Massaliotes, prévenus, s’armèrent ; les Ségobriges furent battus et leur chef fut pris et tué.

Cette première victoire ne donna pas pour longtemps la paix aux Phocéens ; car les Ségobriges soulevèrent contre la cité naissante toutes les tribus des Celto-Ligures. Cette coalition redoutable fut vaincue par Bellovèse, chef des Gaulois Bituriges, qui, se rendant alors en Italie, s’était trouvé à court de vivres, en avait reçu de la cité phocéenne, et, pour prix de ce secours, avait consenti à combattre la ligue celto-figure.

Pas n’est besoin de dire que tous ces récits romanesques ne reposent sur aucun fondement digne d’être discuté.

Débarrassée de ses ennemis, la colonie prit un nouvel essor, et, vers l’an 57 après sa londation, vit arriver une nouvelle colonne d’émigrants phocéens chassés de l’Ionie par Harpage le Mède, général de Cyrus. Ce secours doubla en peu de temps la puissance de la cité et lui permit d’étendre son territoire. C’est à cette date qu’auraient été importés en Gaule (540 ans environ avant l’ère vulgaire) la vigne, l’olivier et le blé. Si l’on en croit Pline l’Ancien, l’industrie savonnière, qui devait prendre de si grandes proportions à Marseille, fut fondée quelque temps après l’arrivée des nouveaux émigrants.

En étendant son influence, Massilia eut à, lutter contre les villes qui jusqu’alors avaient eu pour ainsi dire le monopole du commerce et de la puissance maritime. Rhodes, Tyr et Carthage s’efforcèrent plusieurs fois de ruiner leur rivale sans pouvoir y réussir. Plusieurs historiens grecs racontent que, dans la citadelle et dans les temples d’Apollon et de Diane, on voyait de leur temps des dépouilles enlevées aux Carthaginois dans des batailles navales..,

L’Apollon de Delphes et la Diane d’Ephèsé, protecteurs de la ville, étaient l’objet d’un culte spécial. L’organisation politique consistait en un conseil formé de six cents citoyens nommés a vie parmi les plus riches. Quinze, sur ces six cents, étaient chargés de l’administration de la ville ; trois- exerçaient une autorité analogue à celle des consuls romains. Pour être membre du conseil, il fallait être originaire de la ville et avoir des enfants. Cette organisation politique, constituée quelque temps après la deuxième émigration (540 av. J.-C), dura jusqu’à la lutte entre César et Pompée. Deux siècles à peine après sa fondation, la colonie, se trouvant trop à l’étroit, fonda d’autres villes sur le littoral de la Méditerranée ; c’est à cette date qu’il faut placer la fondation de Nicses (Nice), ainsi nommée en mémoire d’une victoire reinportée par la colonie sur les Ligures ; d’Antipolis (Antibes), de Citharista (La Ciotat), villes qui ne tardèrent pas à prendre une grande extension sous l’autorité de la métropole.

Les arts et les sciences étaient fort cultivés à Massilia. En l’an 350, le Marseillais Euthymène fut chargé de faire un voyage vers le Nord ; une première fois, il alla jusqu’en Islande (Thule) ; dans un second voyage, i il pénétra dans la Baltique. Pythéas fit, lui aussi, de lointaines excursions dans des parages alors complètement inexplorés.

Marseille vécut en bonne intelligence avec Rouie. Cette amitié était même très-étroite. On raconte que des envoyés de la colonie, à, leur retour de Delphes, où ils venaient de déposer des offrandes au nom de leur cité, passèrent à Rome, et, trouvant la ville au pouvoir des Gaulois Sénonais, se rendirent en hâte à Marseille, informèrent leurs concitoyens de ce qui se passait et décidèrent le conseil à expédier à. leurs alliés de quoi payer la rançon.exigée par les vainqueurs. Cet argent arriva trop tard, Camille ayant battu les Gaulois ; mais, pour reconnaître un pareil dévouement, il fut décidé que les citoyens de la cité amie auraient le droit, dans les spectacles, de prendre rang parmi les sénateurs (390 av. J.-C).

Les Marseillais donnèrent aux Romains le premier avis de la marche d’Annibal vers l’Italie. Après la bataille de Cannes, ils offrirent à leurs alliés tous les secours dont ils pouvaient disposer. Rome ne fut pas ingrate, et plus tard elle envoya le consul Quintus Epinius au secours de la cité phocéenne, menacée par des •tribus voisines. Ces tribus vaincues, le consul donna leur territoire aux Marseillais.

La ruine de Carthage (145 av. J.-C.) accrut dans de fortes proportions le commerce marseillais. Lorsque éclata la guerre entre César et Pompée, la ville phocéenne se prononça pour ce dernier. César, irrité, arriva devantla ville à la tète de trois légions, et, après quelques combats malheureux, les assiégés durent subir la loi du vainqueur (49 av. J.-C !.). César permit à la ville de conserver son gouvernement et ses lois, mais il s’empara de la citadelle ; puis, ayant dévalisé le trésor et pris toutes les armes, il réunit les colonies

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marseillaises (Nice exceptée) à la république romaine. Cette défaite porta un coup terrible au commerce de la ville, qui de longtemps ne put reprendre son ancienne splendeur.

L’apparition du christianisme à Marseille remonte environ à l’an 280. La première ; entreprise des peuples du Nord sur Marseille fut celle desWisigoths, qui, conduits par Ataulphe, vinrent assiéger la cité. Le comte Boniface, oui commandait la garnison romaine, força les barbares à lever le siège (413). A partir de cette époque, la puissance commerciale de Marseille diminue sensiblement, et les guerres qui éclatent de toutes parts ne lui laissent, jusqu’au xve siècle, que de courts instants de repos.

Après la chute de l’empire romain, Marseille, de nouveau attaquée par les Wisigoths, tombe au pouvoir de leur chef Euric, qui s’empare de toute la Provence. Quatre ans plus tard, les Burgondes s’en rendent maîtres et la cèdent à Théodoric. Sous Justinien, les Goths sont chassés et remplacés par les Francs (539). Vers 590, Childebert et Gontran se disputent Marseille et la mettent à sac. Enfin, la ville basse tombe au pouvoir du premier ; la ville haute est abandonnée aux évêques. En 600, l’évêque Serenus suscita des querelles religieuses qui ensanglantèrent la cité. La ville était alors administrée par des comtes ou patrices. En 735, un de ce3 chefs la livra aux Sarrasins, qui la pillèrentetlarançonnèrent. CharlesMartel chassa les Sarrasins, mais ils reparurent sous Louis le Débonnaire. En 879, Marseille passa sous la domination de"Bozon, roi d’Arles. Avant la fin du xe siècle, les vicomtes de Marseille, qui n’étaient que de simples lieutenants des comtes de Provence, devinrent les maîtres absolus de la cité. En 1214, la ville basse recouvra son indépendance et se constitua en république ; la ville haute resta soumise aux évêques et fut érigée par eux en fief épiscopal. Cette partie de la cité, presque exclusivement habitée par des pêcheurs, était séparée de la ville basse par un mur percé d’une seule porte. La ville épiscopale était pauvre ; ses habitants formaient une corporation de six cents familles, et la seule liberté qui leur fût laissée par leur seigneur consistait dans le droit d’élire tous les ans quatre chefs de famille, qui décidaient sans appel de tous les différends survenus entre pêcheurs à propos de leur profession. La ville basse, plus libre et plus riche, était alors gouvernée par un podestat, assisté d’un grand conseil investi du pouvoir législatif. En 1252, Charles d’Anjou, successeur du comte Raimond Bérenger, se rendit maître de la ville après une guerre de huit mois. En 1257, il réprima d’une façon terrible une tentative faite par la cité pour reconquérir son indépendance.

Les guerres incessantes de cette époque ruinèrent le commerce de Marseille au profit des républiques italiennes. En 1238, les deux villes, haute et basse, furent réunies. Kn 1423, Marseille fut.de nouveau assiégée par Alphonse d’Aragon, en guerre avec Louis III, . comte de Provence, son compétiteur au trône de Naples. Alphonse incendia la ville et ses soldats la pillèrent durant plusieurs jours. Le roi René fit les plus grands efforts pour rendre à Marseille son ancienne prospérité. Kn 1474, il institua les juges de commerce et réorganisa le conseil de ville. Six ans plus tard, Charles du Maine hérita de René, son grand-oncle, et légua en mourant, le n décembre 1481, la Provence à Louis XI, roi de France.

La réunion de Marseille à la France ne changea pas sensiblement la nature de ses relations extérieures. Elle continua de conclure des truites de commerce et de fonder des consulats dans les principales villes étrangères. Elle modifia toutefois la forme de son administration intérieure et créa un conseil de soixante-douze membres, douze pour chacun de ses six quartiers. En 1524, Charles de Bourbon, à la tête des troupes impériales, arriva sous les murs de Marseille et en commença le siège. Il dut le lever au bout d’un mois. En 1538, Charles-Quint, maître d’Aîx, tenta vainement de s’emparer de Marseille. Pendant les guerres de religion, le peuple marseillais massacra les huguenots ; la fureur du parti catholique était telle que l’édit de 1562, qui reconnaissait la liberté de conscience, faillit provoquer une véritable insurrection dans la ville. Le roi de France fut obligé, pour calmer cette fureur, d’insérer dans son édit une exception en faveur de Marseille. La peste de 1580 vint ajouter ses victimes à celles qui tombaient sous le fer des ligueurs.

Marseille ’se prononça pour le duc de Mayenne contre le roi de Navarre. Les duumvirs qui commandaient alors conclurent un traité avec l’Espagne, et les galères de Charles Doria entrèrent dans le port. Mais en 1596 la ville fut reprise par’le duc de Guise, auquel un nommé Libertat, Corse d’origine, ouvrit une des portes, après avoir tué dans un guet-apens un des duumvirs. Sous Henri IV, les Florentins essayèrent vainement de s’emparer du château d’if. Le commerce, à cette époque, était en assez triste état ; l’industrie marseillaise était gravement compromise par des mesures prohibitives prises parSully dans l’intérêt de l’industrie française. En 1660, Louis XIV fit son entrée dans Marseille à la suite de la répression d’une révolte dirigée par Gaspard de Glandèves. Louis XIV, pour

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réduire la ville h l’impuissance, construisit le fort Saint-Nicolas. La cité fut dès lors gouvernée par un viguier, qui devait être étranger à la ville. Il était assisté de deux échevins. Aucune imposition nouvelle ne pouvait être levée sans un ordre formel du roi. Sous Colbert, Marseille reprit son influence commerciale, grâce à ledit de mars 1669, qui rétablissait la franchise du port. De nouveaux quartiers furent créés à cette époque, et la ville s’étendit du côté de la Plaine et de la place de Rome. En 1720 éclata la grande peste. Souvent déjà Marseille avait été atteinte par ce fléau, mais jamais il n’avait sévi avec une pareille violence. Plus de 40,000 habitants sur 90,000 périrent dans cette circonstance.

La Révolution de 1789 fut saluée avec enthousiasme par la cité marseillaise, et elle envoya à Paris ses braves bataillons destinés à la défense de la patrie en danger. Marseille se prononça tour à tour pour les girondins et les montagnards. Les guerres de l’Empire furent fatales à son commerce. Elle se releva sous la Restauration, et la conquête de l’Algérie augmenta considérablement ses relations et son trafic. La république de 1848 fut acclamée à Marseille. Le coup d’État de décembre y fit de nombreuses victimes. Vers 1805, le mou vement politique s’accentua à Marseille dans un sens tout républicain. Aussi le 4 septembre 1870 fut-il salué par d’unanimes acclamations. Malheureusement, cette guerre si désastreusement déclarée et conduite porta un coup terrible au commerce marseillais. Du mois de septembre 1870 au mois de janvier 1871, l’administration républicaine eut à combattre et le mauvais vouloir des cléricaux et la turbulence de certains corps francs qui s’étaient formés dans le but de défendre le territoire. Les administrateurs républicains du département, MM. Esquiros et Gent, firent de leur mieux pour contribuer à la défense, mais les embarras intérieurs vinrent sauvent paralyser leurs efforts. Après le mouvement du 18 mars à Paris, la commune fut proclamée à Marseille (22 mars) par Gaston Crémieux, fusillé quelques mois plus tard. Le 4 avril 1871, le général Espivent, à la tête de troupes rassemblées à Aubagne, bombarda la préfecture. La ville fut mise en état de siège ; la presse républicaine fut traquée, les journaux supprimés et plusieurs rédacteurs condamnés à la prison. Les tracasseries préfectorales vinrent s’ajouter à ces sévérités, et le préfet Kérutry, dans l’affaire de la procession commémorative de la peste de 1720, faillit provoquer des troubles.

Parmi les hommes célèbres nés k Marseille, nous citerons : Pythéas et Euthymène, célèbres navigateurs ; Pétrone ; Mascaron, Durfé, Dumarsais, Barbaroux, Ruffi ; M. Thiers, qui a été président de la république française ; Garcia de Tassy ; les poètes et romanciers A. Barthélémy, L. Gozlan, Méry ; le sculpteur Puget ; le médecin J.-B.-N. Boyer ; les généraux Victor Hugues, Gaspard de Gardanne et P.-L. de Gardanne.

— Bibliogr. Histoire de la ville de Marseille, par Ruffi (Marseille, 1696, 2 vol. infol.) ; Dissertations sur la fondation de la ville de Marseille, par Cary (Paris, 1744, in-12) ; Marseille ancienne et moderne, par Guys (Paris, 1786, in-8°) ; Historia reipublicx Mussùiensium, par Ternaux-Compans (Gœttingue, 1826, in-4u) ; Tableau historique et descriptif de Marseille, pur Chardon (isoc, in-12) ; Histoire et topographie de Marseille, par E. Gareiti (1834, in-8<>) ; Précis historique sur l’ancienne Marseille, par Luncelot (1838, in-8o) ; Histoire analytique et chronologique des actes et des délibérations du corps et du conseil de la municipalité de Marseille, par L. Méry et F. Gueidon (1842, in-so) ; Histoire raisonnée du commerce de Marseille par Fouque (1842, in-8°) ;’ Histoire de Marseille, par Boudin (1852, in-8°). Citons encore les excellents travaux de M. Augustin Fabre sur Marseille, la collection de l’Almanach de Provence (1856-1873) ; Annuaire historique de Marseille, par Marius Chaumeîin (1856, in-so) ; Marseille littéraire, par le même (1857) ; Coup d’œil sur les viœurs, la littérature et les arts à Marseille, par le même (1862, in-8") ; Marseille eu en 1863, par le même (1863, in-8).

Marseille eu »3*0 (SCÈNËS"DE LA PESTE DE), deux tableaux de Serre, au musée de Marseille.

La première de ces deux grandes compositions peut passer à juste titre pour l’ceuvre capitale de 1 artiste. Elle est peinte dans une gamme sourde qui donne un caractère sombre et dramatique à l’aspect général. Les cadavres livides sont amoncelés ; les charrettes pleines de malheureux que le fléau a tués s’avancent, portant la terreur et la corruption. Profitant de l’état de stupeur dans lequel est plongée la cité, des individus s’abattent comme des oiseaux de proie sur les morts pour les dépouiller. L’évêque Belzunce, accompagné de son clergé, apporte aux mourants les consolations dernières, pendant que le gouverneur et les échevins essayent de relever les courages abattus. Ces scènes tragiques Sont rendues d’une manière saisissante.

Quant au second tableau, Vue de l’Hôtel de ville, il ne représente qu’un épisode de ce drame lugubre. Comme conception et coiuma