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guides des classes pauvres, il défendit avec un zèle infatigable le droit qu’ils avaient de prendre part aux affaires politiques ; mais il ne fut pas soutenu dans ses efforts en ce sens par l’épiscopat catholique romain d Irlande, et, en 1854, il se rendit à Rome pour en appeler directement au pape de la décision de ce corps ; mais sa santé l’obligea à revenir en Angleterre, où il mourut avant que le pontife eût prononcé à cet égard. Son parti ht en lui une grande perte, car il était parvenu à s’attirer, par son talent oratoire, 1 attention universelle dans la Chambre des communes, où il ne cessa jamais de réclamer l’indépendance de l’Église catholique romaine d Irlande.

LUCAS (Pierre-Hippolyte), naturaliste, né a Paris en !815. Attaché comme aide au Muséum en 1846, il a été depuis membre d’une commission scientifique en Algérie. Outre des articles, des notes, des mémoires, dus observations, insérés dans divers journaux et recueils scientifiques, on doit à ce savant des ouvrages estimés, dont les principaux sont : Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons d hurope (1834-1835, in-8o) ; les Lépidoptères exotiques (1835-1830) ; les Papillons, vade-mecutn du lépidoptéroloqiste (IS3S) ; Histoire naturelle des crustacés (1840-18-11} ; Histoire naturelle des animaux articulés (1846, 3 vol. in-4o, 117 pi.) ; Essai sur les animaux articules de l’île de Crète (1854), etc.

LUCAS (Marguerite), duchesse de Newcastle. V. NE-wcfcSTLE.

LUCAS DE BRUGES, théologien flamand. V. Luc de Bruges.

LCCAS-CUAMPlONMÈllE (Paul), jurisconsulte fiançais. V. CHAMPlOUNlËUii.

LUCAS DE C1IANACII, peintre et graveur allemand. V. Cranach.

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LUCAS DE LEYOE, peintre et graveur hollandais, né à Leyde en 1434, mort dans la même ville en 1533. Les dernières années du xive siècle marquèrent un épanouissement général des arts dans tous les pays et virent grandir le Titien à "Venise, Raphaël à Pèrouse, André del Sarto à Florence, Albert Durer à Nuremberg, le Corrége dans le duché de Modéne, Holbein à Augsbourg, Lucas de Leyde en Hollande. La précocité du génie de ce dernier lui fit prendre de bonne heure un rang honorable parmi ses rivaux, plus âgés que lui. Selon Van Munder, son biographe, Lucas aurait produit des estampes dès l’âge de neuf ans. Lucas de Leyde fut d’abord l’élève de son père, qui s’appelait Hugues Jacob, et qui était lui-même un habile peintre. Il suivit plus tard les leçons de Corneille Engelbrecht, qui avait adopté la manière de Van Eyuk. A l’âge de douze ans, il peignit en détrempe une Histoire de saint Hubert pour le seigneur de l.ockorst, qui lui en donna 12 florins : On cite encore de lui une œuvre remarquable exécutée a l’âge de quatorze ans, le Moine Sergius tué par Mahomet. Elle fut gravée en 1508. Les Italiens eux-mêmes s’étonnèrent de trouver déjà tant de science dans un si jeune artiste. On ne pouvait croire, en effet, que le grand Ecce Homo, gravé en 1510, fut l’ouvrage d’un jeune homme de seize ans. ; On mentionne aussi, à peu près de la même époque : une Itébecca à la fontaine ; une Histoire de Joseph, peinte à la détrempe ; un Jugement dernier, qui se trouve encore a l’hôtel do ville de Leyde ; un tableau du"Veau d’or, que l’on voit à Amsterdam. Un tableau qui passait pour être un des plus beaux de Lucas, l’Aveugle de Jéricho, semble avoir disparu des galeries de l’Europe.

L’art de la gravure doit à Lucas un de ses progrès les plus essentiels, le clair-obscur. Il est vrai qu’il devait être un jour surpassé dans cette partie ; mais il lui reste, comme on l’a dit avec raison, le mérite d’avoir conçu le premier l’idée d’affaiblir les teintes pour exprimer les distances. Vasari a dit de lui, peut-être avec quelque exagération : «A peine la peinture pourraii-elle, par ses couleurs, faire mieux sentir la perspective aérienne. Les peintres mêmes ont puisé dans ses gravures les principes de leur art. » Lucas donnait un soin tout particulier à ses épreuves, et la tache la plus légère suffisait peur les lui faire détruire. Albert Durer estimait tant Lucas, qu’il allait le visiter souvent à Leyde. Ces deux artistes se lièrent d’une amitié qui ne fut détruite que par la mort.

La fortune de Lucas étant devenue fort considérable, il en profita pour exécuter de grands voyages, semant partout l’argent à profusion, donnant des fêtes aux peintres dans toutes les villes qu’il traversait. Il avait même fait équiper un vaisseau à ses dépens. Il se rendit à Middlebourg pour faire la connaissance du célèbre Jean de Mabuse, et ce fut avec lui qu’il visita les villes de Gand, de Malines, d’Anvers. Mais ce dernier voyage fut loin d’être favorable à Lucas : il revint malade à Leyde, et le publie attribua son affaiblissement au poison que lui auraient versé des rivaux jaloux. On dit que, frappé de cette idée, U ne jouit plus d’un seul instant, de repos ; toujours accablé par le mal, il ne quitta "presque pas le lit pendant les dernières années de son existence ; toutefois, il sut trouver le moyen d’y peindre et d’y graver, et c’est dans ce travail seulement qu’il puisa quelque distraction à ses maux. Quelques

heures avant’ d’expirer, il travaillait encore a sa dernière planche, une figure de Minerve. Ses biographes ont raconté que, sentant approcher sa fin, il voulut jouir encore une fois de la vue du soleil, se fit transporter en plein air et expira presque aussitôt. Lucas de Leyde était âgé de trente-neuf ans. Il s’était marié fort jeune et n’eut de son mariage quune fille., ,

En réfléchissant au peu de temps qu a vécu cet artiste, à la maladie qui le réduisit à garder le lit pendant les derniers temps de son existence, on est étonné de la quantité da tableaux qu’il a laissés en tout genre, sur verre, en détrempe et a l’huile. L étonnement redouble quand on considère que le nombre de planches qu’il a gravées au burin ou à l’eauforte atteint le chiffre de 172, sans compter une vingtaine de gravures sur bois exécutées sur ses propres dessins. On considère Lucas do Leyde comme le plus grand artiste que la Flandre ait possédé de son temps. "Ses tableaux sont peints d’une touche large, quoique finis avec soin. La couleur en est d une extrême fraîcheur. C’est surtout dans les îgures de femmes qu’il déploie toute la délicatesse de son pinceau. Dans le paysage, les arbres, les ciels et les fabriques sont peints avec iinesse et légèreté. En général, ses compositions sont Tielles, riches, variées et sans confusion ; mais son dessin, quoique correct, manque de moelleux et pèche par une imitation trop minutieuse de la nature ; ses fl»-ures se détachent trop sèchement sur les fonds ; les teintes ne sont pas assez dégradées et les couleurs sont parfois trop crues. Il est juste d’ajouter que tous ces défauts sont ceux de son temps et de son pays.

Le musée du Louvre possède deux tableaux de ce maître : une Descente de croix, composition de neuf figures, et une Salutation angélique. Il a possédé aussi : un portrait de Lucas de- Leyde, peint par lui-même ; Saint Jérôme dans le désert ; Hérodiade portant dans un bassin la tête de saint Jean-Baptiste ; un portrait de Femme en prière ; un portrait d’homme dans la même attitude, tous deux peints sur bois ; la Fontaine de Jouvence, paysage avec figures. En 1814, les deux premiers de ces tableaux furent rendus à la Prusse ; les quatre autres furent repris en 1815 par le duc de Brunswick, ainsi que les trois dessins suivants : le Dévouement de Curiius, la Femme adultère, un Homme armé d’un arc et d’une flèche. Les dessins de Lucas de Leyde sont terminés à la plume ; le travail en est fin et délicat. Il y en a quelques-uns lavés au bistre, relevés avec du blanc au pinceau. Ses estampes, déjà payées fort cher de son vivant, n’ont fait qu’augmenter de valeur ; il est très-rare den rencontrer de bonnes épreuves, et elles sont encore plus difficiles à réunir que celles d’Albert Durer. Celui-ci fut tellement frappé de la perfection des œuvres de Lucas de Leyde, qu’il n’eut plus d autre pensée que de rivaliser avec lui pour la manière et l’exécution. C’est en effet à cette émulation que l’on doit cette fameuse estampe : le Cheval de la Mort. Dans l’œuvre du peintre flamand, on remarque aussi le beau portrait de Maximilien Ier, à mi-corps. Lucas le peignit lorsque cet empereur vint a Leyde ; mais il ne grava ce portrait qu’en 1520, un an après la mort du prince. "Lucas marquait ses estampes de la lettre X, quelquefois à rebours, et les datait Se plus souvent de l’année de leur composition. La galerie de Florence possède un portrait de cet éminent artiste peint par lui-même ; il la gravé à l’eau-forte, et on lit au bas : Effigies Lues Leydensis, propria manu

scène parisienne en 1854, où il donna de nouvelles preuves de son habileté vocale dans les rôles de Rodrigo, A’Oiello ; d’Idreno, de Semiramide ; de Villafranca, d’/ tre nozze, opéra de M. Alary, etc. Cet artiste peut passer, a bon droit, pour un des derniers représentants de la grande vocalisation : « 11 sait, la ou la force lui manque, y suppléer, dit M. Gallois, par une prodigieuse agilité, par un goût extrême. Sa méthode est excellente. Quelquesuns seulement ont trouvé que, dans le cantabile, son style laissait à désirer plus d ampleur et de liaison. » Lucchesi était par excellence un ténor rossinien ; c’est là un éloge qui dispense des autres et que nul chanteur de nos jours rie pourrait lui disputer.

LUCCHES1-PALLI (Hector, comte de), diplomate italien, époux morganatique de la duchesse de Berry, né en 1805, mort en 1864. Il appartenait à une famille qui tient par son origine aux ducs de Bénévent. Fils du grand chancelier des Deux-Siciles, neveu à un ambassadeur de Naples à Madrid, Hector de

Lucchesi-PalU suivit de bonne heure la carrière diplomatique, et fut d’abord attaché de l’ambassade napolitaine au Brésil. Il fut ensuite envoyé en Espagne, où son extérieur Séduisant, non moins que son intelligence, le fit remarquer par la reine Marie-Christine, sur laquelle il prit une si grande influence, que, ayant excité la jalousie du ministre Calbmarde, il fut obligé de quitter Madrid. Le gouvernement des Deux-Siciles lui confia une mission à La Haye. Il se rendait a son poste, lorsqu’il fit à Massa la rencontre de la duchesse de Berry, sur le point d’entrer en France, où elle venait donner le signal de la guerre civile. Elle s’éprit du diplomate italien et contracta avec lui un mariage secret, qu’elle ne déclara publiquement que lorsque, prisonnière au château de Blaye, elle lut obligée d’avouer l’état de grossesse avancée dans lequel elle se trouvait. De cette union sont nés plusieurs enfants, dont YAlmanacn de Gotha ne fait pas mention. En 1833, le comte de Lucchesi-Palli avait abandonne la carrière diplomatique,

LUCCHESINl (Jean-Laurent), érudit et jésuite italien, né à Lucques en 1638, mort vers 1710. Il professa les belles-lettres, la philosophie, la rhétorique dans divers collèges, et en dernier lieu à Rome, où il devint membre de la consulte des rites. Cet écrivain a composé des ouvrages estimés, dont le style est clair et élégant. Les principaux sont : Compendium vitas sanetz Ross de Sancta-Mariat livre traduit dans plusieurs langues et très-souvent réédité (Rome, 1CS5) ; Sylvarum liber (Rome, 1671) ; Noiia copia et séries centum evidentium signorum verm fidei (Rome, 16S8) ; Falsitas politices Machiavelli (1697) ; De Janseuianorum hsresi (1706), etc.

donner ici, avec quelques commentaires, un proverbe fort connu :

À la Sainte-Luce,

Les jours croissent du saut d’une puce.

Si l’on réfléchit que la fête de sainte Lucie se célèbre le 13 décembre, c’est-â-dire huit jours avant le solstice d’hiver, on est tenté d’accuser d’erreur la sagesse des nations. Il v a cependant une explication qui la Justine complètement. Chacun -sait qu’à 1 époque de la réforme grégoriennedu calendrier, 1 erreur qui raotiva cette correction, s accumulant d’année en année, avait fini par produira entre l’année civile et l’année solaire un écart de dix jours. La correction se fit en retranchant dix jours à l’année 1581, de sorte Qu’elle n’eut que trois cent cinquante-cinq lours, et que le 23 décembre de cette année et des suivantes correspondit au 13 décembre 1580. Il s’ensuit qu’en 1580, le 13 décembre, fête de sainte Lucie, se trouvait en réalité deux jours après le solstice, moment où les jours commencent a croître d une taçott insensible, ou du saut d’une puce, comme dit le proverbe. Le proverbe était donc vrai ; le seul tort qu’il ait eu, c’a été de survivre a l innovation qui l’a rendu faux.

LUCE ou LUCIUS 1er (saint), pape, élu en 25" mort en 253. Dès son élection, il fut exile parGallus, qui le rappela après une courte disgrâce. Les avis sont partagés sur sa mort : quelques écrivains religieux prétendent qu’il fut victime de la persécution exercée par Valérien ; d’autres avancent qu’il succomba à une épidémie. Il eut pour successeur saint Étienne. L’Église l’honore le 4 mars.

LUCATELLl, nom de quelques artistes italiens. V. Locateur.

LUCAYES (lies), archipel de l’Amérique centrale. V. Baham*.

LÏICCA (Bartholomé), historien et dominicain italien, né à Lucques en 1236, mort en 1327.’U fut le disciple et l’ami de saint Thomas d’Aquin, devint prieur de son ordre à Lucques et évêque de Torcello en 1318. Outre les deux derniers livres du traité De regimine principum de saint Thomas, on lui doit : Annales ab onuo 1060 usque ad 1303 (Lyon, 1619, in-8o) ; Historia ecclesiastica noua, ouvrage intéressant publié dans les Scriptores de Muratori.

LUCCA (Michel-Angelo da), surnom du peintre italien Michel-Ange Anselmi. V. AN SELMI.

LUCCHESE (Pierre Ricci, dit il), peintre italien. V. Ricci.

LUCCHESI (Henri), ténor italien, né à Lucques en 1821. Le jeune homme, ayant manifesté un goût décidé pour la musique, reçut des leçons de chant, qui développèrent rapidement en lui les germes d’un talent sérieux. Après avoir été remarqué sur les principaux théâtres d’Italie, Lucchesi ambitionna les suffrages du public parisien, suffrages sans lesquels toute renommée reste incomplète. Il débuta avec un plein succès au Théâtre-Italien en 1849 par le rôle de Corradmo, dans Mathilda di Sabran, deRossini ; puis il chanta le rôle d’Almaviva, d’il barbiere, avec un grand talent. Il se distingua aussi dans les personnages de Ramiro, de la Cenerentola, et de Paolino, d’il matrimonio segreto. Après cette saison a la salle Ventadour, Lucchesi fit partie de la troupe du théâtre italien de Londres, à Covent-Garden. Il a reparu sur la

LUCCHESINl (Jean-Vincent), érudit italien, parent du précédent, né à Lucques en 1660, mort à Rome en 1744. Il se rendit à. Rome, où il entra dans les ordres, fut charge de rédiger la correspondance latine à la secrétairerie d’État, puis devint secrétaire des brefs et chanoine de Saint-Pierre. Lucchesini avait étudié avec passion les écrivainsde l’antiquité. Nous citerons de lui : Demosthenis orationes XII de Bepubtica ad populum habits, cum notis(tf) ; Historiarum sut temporis tomi très (1738, 3 vol. in-4o).

LUCCHESINl (Jérôme, marquis de), diplomate prussien d’origine italienne, né a. Lucques en 1752, mort en 1825. Il débuta à la cour de Frédéric II, qui le fit son bibliothécaire, sou lecteur et le chargea des relations littéraires. À la mort de ce prince, il conserva la faveur de son successeur, et lut envoyé en qualité de ministre à Varsovie, où il amena le parti indépendant h conclure une alliance avec la Prusse. Sa mission terminée, il revint à Berlin, prit part à l’expédition contre la France, et négocia avec Dumouriez pour ménager la retraite des Prussiens vaincus. À partir de 1797, il remplit les fonctions d’ambassadeur de Prusse près de Bonaparte, puis près de l’empereur, et, en 1806, fut chargé des propositions de paix après la bataille d’iéna. La convention qu’il signa n’ayant point été ratifiée par Frédéric III, il donna sa démission, revint h Lucques et accepta une place de chambellan de la princesse Elisa, sœur de Napoléon. À la fin de l’Empire, il renonça entièrement a la politique, et vécut à Florence, avec une modique fortune, dans la société des littérateurs. On lui doit : Suite cause e gh effetti délia Confederazione rhenana, sans nom d auteur (Florence, 3 vol. in-8o).

LUCCHESINl (César), érudit italien, frère du précédent, né à Lucques en 1756, mort en 1832. Il devint le premier magistrat de sa ville natale, fut envoyé en 1798 auprès du Directoire pour demander que Lucque3 ne fût pas envahi par les aimées républicaines, et remplit les fonctions de conseiller d État pendant la vice-royauté du prince Eugène. Lucchesini consacra tous ses loisirs à 1 étude et ne composa pas moins de 102 ouvrages ; la plupart ont été réunis et publiés sous le titre d’Opere (Lucques, 1832, 22 vol.). LUCCIOLE s. f. (lu-ksi-o-le). Entom. V.

LUCIOLE.

LUCE ou LUCIE (sainte). La biographie de cette sainte figurera plus loin (v. Lucie) ; mais noua ne pouvons nous dispenser de

LUCE ou LUCIUS 11, cent soixante-treizième papo, successeur de CélesUn II, ne à. Bologne, mort en 1145. Il appartenait a la congrégation des augustins. Successivement chanoine de Saint-Jean de Latran, cardinalprêtre, vice-chancelier et bibliothécaire de l’E-lise romaine, il fut nommé pape en U44, Il lit venir de France des bernardins de Oluny et leur donna le monastère de »aint-Sabas pour s’y établir. Son pontificat fut de courte durée. Les Romains, pris d une velléité d’indépendance, se révoltèrent et lo chassèrent de leur ville. Lucius demanda des secours à Conrad III d’Allemagne ; mais, impatient de soumettre les rebelles, il livra un assaut, sans attendre ses auxiliaires, tut repoussé avec perte et blessé si grièvement, qu’il mourut quelques jours après 1 assaut. Son successeur fut Eugène III.

LUCE ou LUCIUS 111, cent soixante-dixhuitième pape, né à Lucques, mort en U85. Successivement prêtre-cardinal, ovêque-cardinal, bien que peu lettré, il avait été charge par Innocent II et Adrien IV ; de diverses missions diplomatiques, dont il s était acquitte avec succès et qui avaient pose son nom ; aussi, après la mort d’Alexandre III, tut-il nommé pape en 1181. Chasse deux fois de Rome par ses sujets révoltés, il sa retira a Vérone, où il termina son existence. LucelU peut être considéré comme le véritable créateur de l’inquisition ; il avait ordonné aux évêques de rechercher, par eux-mêmes ou par leurs subordonnés, les personnes suspectes d’hérésie, et de les abandonner, après que l’Église leur aurait infligé les peines spirituelles, au bras séculier, i.uquel incombait l’exercice des peines temporelles.

LUCE (Louis-René), graveur français, né à Paris vers latin du xvne siècle, mort on 1774. Il commença par pratiquer l’orfèvrerie, puis il s’adonna à la gravure sur métaux, et lut nommé graveur du roi à l’Imprimerie rovale. Après trente années d’un travail opiniâtre, il parvint à substituer aux vignettes en bois des vignettes fondues en métal, pouvant so combiner, s’agrandir ou se rétrécir h volonté, SB composer enfin avec les lettres, et dota l’Imprimerie royale d’une nombreuse collection de poinçons, qui est encore comptée narmi les richesses de cet établissement. Ou lui doit : Epreuve du premier alphabet droit et penché (Puni, 1740, in-12) ; lissai dune nouvelle typographie (Paris, 1771, 111-40)•

LUCE (Siméon), littérateur français, né U Bretteville (Manche) en 1833. Élève de 1 Ecole des chartes, il se fit recevoir docteur es lettres (1860), et fut nommé archiviste de la ville de Niort. Quelques remarquables travaux archéologiques lui valurent d être élu membre auxiliaire par l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

On doit à M. Luce les ouvrages suivants : Histoire de la jacquérie (1S59) ; De Gaidone, sa thèse latine de doctorat (1860) ; c est une discussion critique sur un vieux poëme françaisune Chronique inédite des quatre premiers Valois (1861, in-8o), édition d’un manuscrit découvert par lui a la Bibliothèque nationale et publié par la Société de l’histoire de France ; une édition du Guidon, dans la collection des anciens poètes de la Franco (1802, in-S°). M. Luce est, depuis une dizaine d’années, directeur de la Bibliothèque de IJicote des chartes, où il a publié quelques travaux importants. Il a aussi collaboré a la Bévue de l’instruction publique.

LUCE DU GAST, écrivain anglais du Xiio siècle Il translata du latin on français, particularité qui fait supposer qu’il était d origine

française divers romans empruntes au cvele des romans de la Table ronde. Il traduisit lo Tristan et commença la traduction du Saint-

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