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LYDI

de Quelques monuments anciens existant encore dans la Lydie et dans la Phrygie, par Stewart (Londres, 1843) ; Description de l’Asie Mineure, par Texier (Paris, 1838 et années suiv.) ; Sur les tombeaux de rois lydiens, près de Sardes, par Olfers (Berlin, 1859), etc.

LYDIE, darrie romaine, qui fut une des maîtresses d’Horace. Quatre odes de ce poëte ont été inspirées par cette beauté et nous font assister aux péripéties de cet amour. Dans la première, plein d’un intérêt apparent pour un jeune homme épris de Lydie, il reproche à celle-ci d’amollir son amant et de l’arracher aux travaux de la guerre ; mais on voit percer le dépit d’un rival éconduit. (Liv. I, vu.) Laxmtt ode du même livre nous apprend que le poète est parvenu à remplacer auprès de Lydie le jeune adolescent. Mais son bonheur ne fut pas de longue durée. L’inconstante quitte bientôt Horace pour Télèphe. Lu poète se plaint amèrement de cette infidélité. La réconciliation vint bientôt. Lydie se lassa de Télèphe, et Horace de Chloé, qu’il avait prise pour se consoler. Ce renouvellement d’amour donna lieu à cette ixo ode du Ille livre, tant de fois admirée et traduite, charmant dialogue qui a. inspiré à Ponsard sa petite pièce de Horace et Lydie. Les lecteurs qui peuvent lire l’ode d’Horace dans le latin reconnaîtront que ce petit dialogue, analogue à nos duos d’opéra, avait été composé pour être chanté. Nous en donnerons la traduction de Musset, qui en a même donné deux variantes ; voici la plus heureuse, selon nous :

HORACE.

Du temps où tu m’aimais, Lydie, De ses bras nul autre que moi N’entourait ta gorge arrondie ; J’ai vécu plus heureux qu’un roi.

LYDIE.

Du temps où j’étais ta maîtresse Tu me préférais à Chloé ; Je m’endormais à ton côté, Plus heureuse qu’une déesse.

HORACE.

Chloé me gouverne a présent, Savante au luth, habile au chant ; La douceur de sa voix m’enivre. Je suis prêt a cesser de vivre

S’il fallait lui donner mou sang.

c

LYDIE.

Je me consume maintenant Pour Calais, mon jeune amant, Qui dans mon cœur a pris ta place. Je mourrais deux fois, cher Horace, S’il fallait lui donner mon sang.

HORACE.

Eh quoi ! si dans notre pensés L’ancien amour se ranimait ? Si ma blonde était délaissée ? Si demain Vénus offensée A ta porte me ramenait ?

LYDIE.

Calais est jeune et Adèle,

Et toi, poûte, ton désir

Est plus léger que l’hirondelle,

Plus inconstant que le zéphyr.

Pourtant, s’il t’en prenait euvie,

Avec toi j’aimerais la vie.

Avec toi je voudrais mourir.

Malgré cette promesse, Lydie fut encore parjure, ce qui blessa si cruellement l’irascible poète qu’il se vengea par des outrages amers de l’infidélité d6 sa maîtresse. Dans la xxve ode du Ier livre, il s’efforce d’humilier la courtisane en lui rappelant la décadence de ses attraits et le nombre, de jour en jour réduit, de ses adorateurs. On ne va plus frapper la nuit à ses fenêtres, ni troubler son sommeil par le refrain d’autrefois : « Lydie, tu dors, tandis que durant de longues heures je, veille à ta porte et meurs d’amour pour toi. » Le temps vient, dit Horace, où la perfide aimera en vain sans se faire aimer. Cruelles paroles ! langage injurieux qui était permis, parait-il, à la galanterie romaine, car Horace s’est permis plusieurs fois le même langage pour d’autres que Lydie.

LYDIEN, IENNE s. et adj. (li-di-ain, i-ène). Géogr ; anc. Habitant de la Lydie ; qui appartient à ce pays ou à ses habitants : Les Lïdikns. La population lydiennk.

— Antiq. Jeux lydiens. Jeux publics que les Lydiens, chassés de leur pays, apportèrent on Ktrurie, où ils se réfugièrent.

— Mus. gr. A !ode lydien, ou substantiv., Lydien, Un des modes de la musique des Grecs, lequel occupait le milieu entre l’éolien et l’hyperdorien : Orphée chantait selon le mode i.YDiiiN. il Qui est selon le mode lydien. Musique lybiennis. Mélodie lydienne. Flûte ly-

MliiN’NK. Ton LYDIISN.

— Miner, âne, Pierre lydienne, ou substantiv., Lydienne, Variété noire de jaspe, connue sous lu nom de pierre de touche.

— s. f. pi. Antiq. gr. Nom donné b. un < : hcour de Bacchantes, en mémoire des Lydiennes qui avaient accompagné Bacchus dans les Indes.

— Encycl. Mus. gr. Le mode lydien chez les Grecs, éLait le premier des modes moyens, en commençant par les plus élevés. Il venait après l’hyperdorien ou îu’iyio-lydien, qui était le dernier des modes aigus, et avant l’éolien ou lydien grave. Les Grecs le dénommaient

LYE

aussi quelquefois mode barbare, parce qu’il leur venait d’un peuple de l’Asie.

« Le caractère du mode lydien, dit Jean-Jacques Rousseau dans son Dictionnaire de musique, était animé, piq’uant, triste cependant, pathétique et propre à la mollesse ; c’est pourquoi Platon le bannit de sa république. C’est sur ce mode qu’Orphée apprivoisait, dit-on, les bétes mêmes, et qu’Amphion bâtit les murs de Thébes. Il fut inventé, les uns disent par cet Amphion, fils de Jupiter et d’Antiope ; d’autres, par Olympe, Mysien, disciple de Mars vus ; d’autres, enfin, par Mélampides ; et Pindare dit qu’il fut employé pour la première fois aux noces de Niobé. » Comme la plupart des autres modes grecs, le mode lydien prit place, plus tard, parmiceux du plain-chant de l’Église chrétienne. Nous ne saurions mieux faire, a son sujet, que de reproduire ce qu’en dit Poisson dans son excellent Traité du chant grégorien : « Le cinquième, dans l’ordre des modes du chant, est le lydien ou hyper-lydien. Il est formé de la sixième octave, dont il est la division harmonique ; il est authente, majeur et impair, de l’espèce de chant.oxypyene. Son octave commence au fa F de sa finale, et se termine au fa f ; sa division est à la quinte de sa finale, et cette quinte est sa dominante. Ce mode, outre sa finale, a ses repos sur sa dominante, sur sa médian te qui est k la tierce au-dessus de sa finale. Ne pouvant avoir de repos sur le demi-ton au-dessous de sa finale, il on a quelquefois sur le ion au-dessus, qui est sol, mais rarement. Ce mode est agréable, et propre à exprimer les grandes ’oies. Les textes qui marquent la victoire et le triomphe lui sont propres. On l’emploie aussi avec succès dans les dialogues qui doivent être animés, comme il est aisé de le sentir dans le chant de la Passion ; il est aussi dépréeatoire, pressant et affectueux, propre à marquer la confiance. Il a ses progressions vives, animées, éclatantes ; il admet en descendant beaucoup de douceur, ce qui se l’ait par le bémol, souvent nécessaire dans ce mode pour éviter le triton qui se trouverait du si au fa et du fa au si ; c’est pourquoi quelques-uns le croient souvent mêlé avec l’ionien, sa seconde espèce ; mais quand il a quelque bécarre à sa quarte, il est bien certain qu’il n’est point ionien, qui ne peut admettre de bécarre à la quarte au - dessus de sa finale sans changer de nature. »

LYDITE adj. (li-di-te —rad. lyda), Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte à la lyda.

— s. m. pL Tribu d’insectes hyménoptères, de lu famille des tenthrédines, comprenant les genres lyda, tarpe et lophyre.

LYDIUS (Balthazar), théologien hollandais, né dans la seconde moitié du xvie siècle, mort à Dordrecht en 1629. Fils d’un pasteur allemand réfugié en Hollande, Lydius suivit la carrière de son père et exerça les fonctions du ministère évangélique à Dordrecht. On a de lui : Waldensia’, iâ est Conservatio verx Ecclesix demonstrata ex confessiombus quum 2’aùoriturum tum Bohemorum scriptis (Rotterdam, t. 1er, 1616 ; Dordrecht, t. II, 1617 ;.

LYDIUS (Jacques), controversiste hollandais, fils du précédent, vivait au xvne siècle. 11 exerça les fonctions ecclésiastiques à Dordrecht, joua un rôle important dans le synode assemblé eu cette ville (161S) et publia des ouvrages de controverse, des poésies, etc. Nous citerons : Sernwnum conviaulium lib. II (Dordrecht, 1643, in-4o) ; Agonistica sacra, sine Syntagma vocum et pkrasium agouisticarum qux in scriptura occurrunt (Rotterdam, 1G57, in -12) ; les Drôleries romaines (Dordrecht, 1671, in-8<>) ; Syntagma sacrum de re militari neenon de jurejurando cum figuris notisque (Dordrecht, 1698, in-4«), etc.

LYDUS s. m. (h-duss). Entom, Genre d’insectes coléoptères hétéromères, de la famille des trachélides, tribu des vésicants, comprenant six espèces qui habitent l’Europe, l’Asie et le nord de l’Afrique.

LYDUS (Jean Laurentius, plus connu sous le nom de), historien grec, né k Philadelphie, ’ en Lydie, en 490, mort à Constantinople en 565. Il remplit diverses charges administratives à la cour de Justinieii et profita des nombreux loisirs que lui laissaient ces sinécures pour étudier la philosophie. Largement rétribué de ses emplois, époux d’une femme riche, élevé à la dignité de premier cartufaire, Lydus croyait pouvoir aspirer aux plus hautes destinées, quand la mort de l’empereur Anastase son protecteur arrêta l’accroissement de sa prospérité ; il dut alors se résigner à la culture des lettres. Il avait composé un assez grand nombre d’ouvrages importants, dont il ne reste que des fragments : Des mois (en grec), origine et description des fêtes instituées à Rome depuis sa fondation ; De magislrulibus reipubiiete romans, etc. Ce qui reste des ouvrages de Lydus a été publie, avec traduction latine, par ’ Bekker dans le Corpus scriptorum historiée byzantins.

LYE (Édouard), philologue anglais, né a, Totness (comté de DevonJ en 1702, mort en 17G7. Il remplit diverses fonctions ecclésiastiques, consacra ses loisirs à l’étude de l’anglo-saxon et devint membre de la Société des antiquaires de Londres. Lye a publié, avec des remarques et une grammaire anglosaxonne : ï’Etymologicum anglicanum, deju LYGD

nius. Son principal ouvrage est Diclionarium saxonico et guthico-latinum (1772, 2 vol. in-fol.).

LYELL (sir Charles), célèbre géologue anglais, né à Kinnordy (comté de Forfar) en 1797. Il est le fils d un botaniste de mérite. Après avoir fait ses études au collège d’Exeter, à Oxford, il se livra à l’étude du droit et se fit inscrire au barreau de Londres ; mais il quitta^de bonne heure la profession d’avocat artn’de se livrer h son goût pour les sciences naturelles, principalement pour la géologie. En 1834, M. Lyell fit un premier voyage scientifique en France, en Allemagne, en Italie, et publia le résultat de ses excursions scientifiques dans les Mémoires de la Société géologique et dans les Annales des sciences naturelles. Ce n’est guère qu’à partir de l’année 1832, où il fut chargé du cours de géologie au collège royal de Londres, que son nom commença à percer. Ce cours fut publié en 1833 à Londres, sous le titre de Principes de géologie, et traduit en français vingt ans plus tard, sous la direction d’Arago, par Mme Tullia Meulien. Dans cet ouvrage, accueilli avec une très-grande faveur, l’auteur explique les changements successifs de la croûte terrestre par le refroidissement lent de notre globe, et donne la théorie du système métamorphique. Les Éléments de géologie (1838), abrégé populaire de cet ouvrage, n’ont pas obtenu un moindre succès. En 1841 et an 1S45, sir Charles Lyell a entrepris aux États- Unis deux voyages dont il a publié les fort intéressantes relations sous ce titre : Exeursions dans l’Amérique du Nord (Londres, 1845), et Seconde visite aux ÉtatsUnis (Londres, 1849). Sir Charles Lyell a été créé chevalier en récompense des services rendus par lui à la science. Dès 1831, il était député lieutenant du comté de Forfar. Deux fois, en 1836 et 1850, il a présidé la So ; ciété géologique de Londres. En 1853, il a été désigné par le gouvernement anglais pour faire partie de la commission envoyée à 1 Exposition universelle de New-York, et, en 1855, il a reçu de l’université d’Oxford le titre de docteur honoraire. Outre les ouvrages précités, des articles, des mémoires insérés dans divers recueils scientifiques, on lui doit un Manuel de géologie (2 vol.) et ('Ancienneté de l’fwmme prouvée par la géologie (1803), ouvrages qui ont été traduits en français.

LYELL1E s. f. (la-ïè-lî — de Lyell, natur. angl.). Bot. Genre de mousses, de la tribu des bryaeées, croissant au Népaul.

LYÈRE (Adrien de), en latin Lyrnsua, jésuite et écrivain mystique belge, né à Anvers en 1588, mort en 1661. D’abord recteur du collège de Cassai, il s’adonna ensuite avec un très-grand succès à la prédication, à Malines et à Bruxelles. Lyère a publié des ouvrages de piété qui ont eu beaucoup de succès, notamment : Traité de l’excellence et du culte du saint nom de Marie (Bruxelles, 1G3S), traduit en français et en plusieurs autres langues ; Trisauion Marianum (1655, in-fol.) ; De imitalione Christi Jesu patientis (1655, infol.), etc.

LYFOKD (William), théologien anglais, né à Peysmere (Berkshire) en 1598, mort à Sherburne en 1653. Il devint ministre de Sherburne, dans le Dorsetshire. D’un caractère paisible et bienveillant, Lyferd se tint à l’écart des discussions politiques et religieuses de son temps, consacrant entièrement son existence au travail et à l’accomplissement des devoirs de sa charge ; et bien qu’il eût été choisi pour faire partie de la fameuse assemblée de Westminster, il refusa d’assister aux délibérations.

On a de lui, entre autres écrits : Cas de conscience proposés à l’époque de la rébellion ; il expose dans cet écrit ses principes de tolérance et de conciliation avec beaucoup de modestie et de bonne foi ; Principes de foi et de bonne conscience (Londres, 1642) ; les Sens de l’homme sincère exercés au discernement du bien et du mal, ou Tableau des erreurs, hérésies et blasphèmes du temps présent (Londres, 1655, in-4<>).

Lygdamou, tragi-comédie en cinq actes et en vers, de Georges de Seudéry (1G31). Nous ne parlons de cette pièce qu’a titre de curiosité littéraire ; son auteur l’avait écrite, comme il le dit lui-même, dans un style bien éloigné de l’ordinaire, « et nous sommes de son avis ; » c’est là le côté curieux de cette œuvre. Comme fond, c’est un imbroglio à ne pas s’y reconnaître. Deux fier-à-bras, Lydias et Lygdamon, courent le monde en quête d’aventures ; ils ne se connaissent nullement, mais ils se ressemblent d’une façon si frappante qu’on les prend toujours l’un pour l’autre. Leurs maîtresses les confondent comme tout le monde, de sorte que Lygdamon, rebuté par Sylvie, se trouva très-bien accueilli par la maîtresse de Lydias, qui le prend pour son amant. Mais alors on vient l’arrêter, comme ayant tué quelqu’un en duel : c’était une aventure de son méneehme, et le preux chevalier, confus d’avoir abusé une femme, va loyalement s’empoisonner, lorsque Lydias parait avec Sylvie, qui de son côté avait pris Lydias pour Lygdamon et s’excusait auprès de lui de ses froideurs du matin. Tout s’explique alors et chacun reprend ses affections premières, sans se préoccuper du désagrément que la méprise avait causé.

Il y a dans cette comédie des vers typi LYGE

ques. Une scène entre Lygdamon et Sylvie en donnera une idée.

LYGDAMON.

A. ce coup, je vous prends dedans la rêverie.

SYLVIE.

Le seul émail des Heurs me servait d’entretien. Je rivais comme ceux qui ne pensent a rien.

LYGDAMON.

Votre teint que j’adore a de plus belles roses. Et votre esprit n’agit que sur de grandes choses.

SYLVIE.

Il est vrai, j’admirais la hauteur de ces bois.

LYGDAMON.

Admirez mon amour plus grande mille fois.

SYLVIE.

Que l’aspect est plaisant de cette forêt sombre !

LYGDAMON.

C’est où votre froideur se conserve dans l’ombre.

SYLVIE.

Je n’ai jamais rien vu de si beau que les cieux.

LYGDAMON.

Eh quoi ! votre miroir ne peint-il pas vos yeux ?

SYLVIE.

Que le bruit de cette onde n d’agréables charmes I

LYODAMON.

Pouvez-vous voir de l’eau suns penser a mes larmes ?

SYLVIE.

Je cherche dans ces prés la fratcheur des zéphirs.

LYGDAMON.

Vous devez ce plaisir au veut de mes soupirs.’...

SYLVIE.

Que d’herbes, que de fleurs von tbigarrant ces plaines !

LYGDAMON.

Leur nombre est plus petit que celui de mes peines.

SYLVIE.

Les œillets et les lis se rencontrent ici#

LYGDAMON.

Oui dans votre visage, et dans moi le souci.

Voilà ce qui avait du succès chez nous cinq ans avant le Cid.

LYGÉE s. m. (li-jé — du gr. lugaios, noirâtre,). Entom. Genre d’insectes hémiptères, type de la famille des lygéens et de la tribu des lygéides, comprenant de nombreuses espèces, dont une grande partie habitent l’Europe : Les lygeës sont agiles et courent avec rapidité quand on veut les saisir. (Blanchard.)

— Bot. Genre de plantes, de la famille des graminées, tribu des phalaridées, dont l’espèce type croit sur les bords de la Méditerranée.

— Encycl. Entom. Les lygées ont la tête petite, courte, un peu conique, triangulaire, bombée en dessus, non rétrécie en arrière ; des antennes filiformes, composées de quatre articles ; des yeux globuleux, entre lesquels sont placés deux ocelles ; le corselet plat, deux fois plus, large en arrière qu’en avant ; l’écusson triangulaire, assez petit ; le corps oblong, ovale, un peu caréné en dessus ; les élytres de la largeur de l’abdomen ; les pattes assez longues, à tarses de trois articles. Ce genre comprend de nombreuses espèces, dont une grande partie habitent l’Europe. On trouve fréquemment les lygées" réunis en quantités considérables sur diverses plantes. La plupart sont d’une couleur rouge plus ou moins vive, relevée de taches noires. Ils vivent aux dépens des plantes, et attaquent aussi les petits insectes. Ils sont très-agiles et courent avec rapidité quand on veut les saisir. Les femelles déposent leurs œufs en paquets sur les plantes.

Le lygée aptère doit son nom spécifique à ce que la plupart des individus n’ont que des élytres ; rarement on en trouve qui soient en outre pourvus d’ailes. Ces élytres, ainsi que le corselet, sont d’un rouge vif taché de noir ; la tête, les antennes, l’écusson et les pattes sont de cette dernière couleur. L’insecte, malgré ses affinités avec les punaises, n’exhale aucune mauvaise odeur. On le trouve souvent, en grand nombre et comme par tas, au pied des arbres, surtout des tilleuls, pendant la belle saison. • Quand on observe, dit M. BoisdiivaJ, une réunion d’individus de celte espèce, orl voit qu’ils se tiennent souvent les uns sur les autres, la tète dirigée vers un point centrai, constamment placé du côté du soleil. Dans l’accouplement, qui dure trois ou quatre jours, le mâle est posé sur la femelle et non bout à bout, comme dans la punaise des choux. Après l’accouplement, le corps des femelles se développe considérablement. Celles-ci se traînent lentement et déposent leurs œufs, par petits groupes, sous les feuilles dans les lieux humides. Ces œufs sont d’un blanc de perle, lisses et luisants. Ils deviennent blanchâtres au bout de quelque temps et grossissent jusqu’au moment de l’éclosion. »

Cet insecte perce, à l’aide de son bec, lecorce des tilleuls pour en sucer la sève ; il y détermine quelquefois des chancres et devient, par son abondance, très-nuisible, surtout aux jeunes arbres. Il est heur«usemont facile de s’en débarrasser, en arrosant le pied des arbres, soit avec de la lessive, soit avec une solution de savon noir, soit encore avec de l’huile lourde de gaz mélangée de dix fois son poids d’eau. Parmi les espèces exotiques.