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se multiplie quelquefois outre mesure dans les prairies basses, qui en paraissent toutes rouges, preuve frappante de la négligence des cultivateurs, car cette plante, à laquelle les bestiaux ne touchent pas, occupe ici une —p’lace inutile. Pour la détruire, il faut rompre la prairie, labourer le sol et le cultiver pendant quelques années en céréales ou en plantes binées ou sarclées. On cultive quelquefois dans les jardins cette lychnide, qui présente une variété à fleurs blanches. Elle se propage très-facilement, n’exige aucun soin et produit un bel effet dans les sols humides et au bord des pièces d’eau.

La lyelmide visqueuse, • vulgairement attrape-mouche, bourbonnaise, œillet de janséniste, a des tiges visqueuses au sommet, des feuilles linéaires, quelquefois rougeâtres, et des fleurs purpurines, disposées en panicule terminale. Cette plante croît dans les prés de l’Europe centrale et méridionale. Les moutons l’aiment beaucoup, mais les vaches n’y touchent pas. Les mouches et autres insectes vont souvent s’engluer et se prendre à la viscosité dû sommet des tiges. On la cultive dans les jardins.

La lychnide dioïque, vulgairement jacée ou compagnon blanc, a de grandes fleurs blanches ; elle croît dans les prés, les jachères et le long des chemins, et fleurit au printemps et en été. Cette espèce est commune dans la majeure partie de l’Europe. Tous les bestiaux la mangent. On la cultive quelquefois dans les jardins. Elle présente une variété à fleurs rouges, que plusieurs auteurs ont érigée en espèce distincte.

La lycknide à couronne, vulgairement coque lourde ou œillet de Dieu, est une plante bisannuelle, couverte dans toutes ses parties de longs poils blancs ; ses rieurs sont grandes et d’un rouge vif. Elle croît dans les contrées méridionales de l’Europe. Les anciens utilisaient son duvet pour faire des mèches de lampe ; aujourd’hui encore, dans certains pays, on remploie en guise de charpie. On la cultive fréquemment dans les jardins, ainsi que les lychnides fleur de Jupiter et rose du ciel, qui en sont très-voisines. Parmi les autres espèces de ce genre, on distingue la lychnide des moissons, plus connue sous le nom de nielle.

LYCHNIDE, ville de l’ancienne Illyrie, sur la rive droite du lac Lyehnitis. C’était le chef-lieu des Dassarètes ; elle porte aujourd’hui le nom d’Okhrida.

LYCHNIDE, ÉE adj. (li-kni-dé — rad. lychnide). Lot. Qui ressemble ou qui se rapporte à la lychnide.

— s. f. pi. Groupe de plantes, de la famille des caryophyllées, ayant pour type le genre lychnide.

LYCHNIS s. m. (lik-niss). Bot. Syn. de

LYCHNIDE.

Ce blanc lychnis, qui n’a de parfum que le soir !

Saintine.

LYCHNITE s. f. (li-kni-te —du gr. luknos, lanterne). Miner. Marbre blanc de Paras, ainsi appelé, selon Pline, parce qu’on le taillait dans les carrières à la lueur des lampes.

LYCHN1T1S (lac), lac de l’ancienne Illyrie, appelé aujourd’hui Okhrida.

LYCHNOBIEN s. m. {li-kno-bi-ain — du gr. luchnobios ; deluchnos, lampe, et de bios, vie). Antiq. Avare, homme capable d’assaisonner sa salade, par économie, avec l’huile de ça lampe. Il Homme studieux qui travaille à la clarté de la lampe. Il Ivrogne, homme qui prolonge ses veilles pour boire.

LYCHNOCÉPHALE s. m. (li-kno-sé-fa-le — du gr. tuchnos, lampe ; Jeep/talé, tête). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des composées, tribu des vernoniées, originaire du Mexique.

LYCHNOÏDE adj. (li-kno-i-de — de lychnide et du gr, eidos, ressemblance). Bot. Qui resremble à une lychnide.

LYCHNOMANCIE s. f. (li-kno-man-sî — du gr. lue/mos, lampe : manteia, divination). Antiq, Divination qu’on pratiquait ’au moyen d’une lampe.

LYCHNOPHORE s. m. (li-kno-fo-re — du gr. luchnos, lampe ; phoros, qui porte). Bot. Genre d’arbustes, de la famille des composées, tribu des vernionées, comprenant des espèces qui croissent au Brésil.

LYCHNORE s. m. (li knu-re-du gr luchnos, lampe ; oura, queue). Entom. Syn. de mctDOTK, genre de lampyrides.

LYCIAKQUE. V. LYCIE.

LYCIDIE s. m. (li-si-dî). Entom. Syn. de

PINOPHILE.

LYCIE, en latin Lycia, contrée do l’ancienne Asie Mineure. Elle avait pour bornes, au N., la Phrygie ; à l’E., la Pamphylie ; au S., la mer Méditerranée, et à l’O la Carie. Le rivage de la mer est bordé de hautes montagnes, qui, à certains points, atteignent une altitude considérable ; c’est ainsi que le mont Solymo (auj. Takhatlu), au N. de Phaselis, sur les frontières de la Pamphylie, s’élève à 2,350 mètres. Cependant, malgré cette nature montagneuse de la côte, il y avait, au rapport de Strabon, un grand nombre d’excellents ports. La longueur du littoral, depuis Telmissus à l’O. jusqu’à Phaselis à l’E., est évaluée par le même auteur à 1,720 stades. La région septentrionale de la Lycie est occupée par les montagnes auxquelles s’ap LYCI

puie du côté du S. le plateau de la Lycie et qui semblent avoir été connues des anciens sous le nom de Masicytus. C’est par erreur que, sur beaucoup de cartes, le mont Masicytus est placé.au centre de la Lycie, où il n’existe aucune montagne. La Lycie était arrosée par deux fleuves, le Xanthe et le Limyrus. Le Xanthe, que l’on a représenté comme un cours, d’eau de peu d’importance, est, en réalité, un fleuve considérable, qui descend des montagnes du nord de la Lycie, et l’intérieur de cette contrée, au lieu d être, comme on l’a cru longtemps, occupé par des montagnes, est, au contraire, une plaine fertile entourée de montagnes des deux.côtés et arrosée sur toute son étendue par le Xanthe.

D’après Hérodote, les Lyciens furent primitivement appelés Milyens puis Solymes. Mais ils changèrent encore de nom et prirent celui de Termiles, lorsque leur contrée fut tombée en la possession de Sarpédon, qui avait été forcé de quitter la Crète à la suite de graves dissentiments avec son frère Minos. Enfin ils prirent le nom de Lyciens, après l’arrivée de Lycus, fils de Pandion, qui, chassé d’Athènes par son frère Egée, vint s’établir dans cette contrée. Dans Homère, cette contrée est désignée sous le nom de Lycie, et les Solymes y sont-mentionnés comme un peuple belliqueux que Bellérophon alla combattre par ordre du roi de Lycie. Plus tard, le sud de la Phrygie, au nord de la Lycie, reçut aussi le nom de Milyas ; mais les habitants ne furent jamais appelés Solymes, bien que ce nom se retrouve, de nos jours encore, dans le mont Solyme, sur la côte N.-E. Ce qui prouve que la Lycie fut primitivement colonisée par les Grecs, c’est non-seulement le récit d’Hérodote, mais encore une foule de traditions lyciennes, ainsi que le culte d’Apollon, qui était répandu dans toute la contrée. Xanthe était une colonie Cretoise, et, à GO stades au-dessous de cette ville, se trouvait un bois consacré à Latone, près d’un ancien temple d’Apollon Lycien. Mais le principal temple de ce. dieu se trouvait à Patara, sa résidence d’hiver ; il y rendait des oracles par la bouche de sa prêtresse.

Les Lyciens semblent avoir eu dans les premiers temps une grande puissance. Seul de tous les peuples à l’ouest du fleuve Halys, ils ne furent pas soumis par Crésus, et ils firent une résistance désespérée à Harpagus, lieutenant de Cyrus, qui finit cependant par les vaincre et incorpora la Lycie à la monarchie persane. Ils fournirent cinquante vaisseaux à Xerxès, lors de son expédition contre la Grèce. Après la chute de l’empire des Perses, ils continuèrent à être soumis aux Séleucides, jusqu’à la défaite d’Antiochus par les Romains, qui donnèrent aux Khodiens la Lycie et la Carie. Les Lyciens recouvrèrent leur liberté sous Sylla, qui leur permit de conserver leurs lois et leur constitution politique particulière. Selon Strabon, la Lycie forma alors une confédération composée de vingt-trois villes, qui envoyaient des députés à une assemblée, chargée d’élire le gouverneur annuel de la Lycie ou Lyciarque, ainsi que les juges et les magistrats inférieurs. C’était, en outre, dans cette assemblée que se traitaient toutes les affaires de la nation. Les six ville principales, Xanthe, Patara, Pinara, Olympe, Myra et Tlos, avaient chacune trois voix dans cette assemblée ; chacune des autres villes en avait deux ou une, suivant son importance. À la suite de dissensions entre diverses villes, cette constitution fut abolie par l’empereur Claude et la Lycie fut réunie à la Pamphylie.

La Lycie renfermait un grand nombre de villes importantes ; Pline en mentionne trente-six, mais il dit qu’antérieurement il n’y en avait pas moins de soixante-dix. Telmessus, sur la frontière de Carie, était un excellent port de mer et dut être une ville considérable à l’époque de Crésus, mais elle déclina dans la suite, et, au temps de Strabon, ce n’était guère plus qu’un village. Au sud de Telmessus, sur la côte, se trouvaient les villes de Pynda, de Crogus et de Patara. Strabon décrit cette dernière comme une grande cité, qui renfermait plusieurs temples magnifiques, et Tite-Live dit qu’elle avait été la" capitale de la Lycie. Selon Pline, le nom primitif de cette ville était Sataros, mais Ptolémée Philadelphe le changea dans la suite en celui d’Arsinoé. Au nord de Patara, sur le Xanthe (auj- Etchen-Tchai), s’élevait la ville de Xanthe, qui fut prise et détruite par Harpagus, général de Cyrus. Cinq siècles plus lard, elle fut incendiée par ses propres habitants assiégés par Brutus, auquel ils ne pouvaient plus résister. Elle fut cependant restaurée dans la suite, ainsi qu’il apport des inscriptions grecques et des ruines découvertes par le voyageur anglais Fellowes, dont la collection de marbres funéraires lyciens de toutes les époques, qui se trouve aujourd’hui au musée Britannique, a été recueillie dans cette ville ou dans ses environs. Une partie des premiers murs de la ville, de construction cyclopéenne, subsiste encore. Plus avant dans l’intérieur, sur le Xanthe, se trouvait Tlos, au point qui, sur beaucoup de cartes, est désigné comme l’emplacement de Pinara ; Fellowes y découvrit les ruines d’un magnifique théâtre, ainsi que des tombeaux taillés dans le roc vif. À l’E., le long de la côte, on rencontrait Myra, Limyra et Olympe. Entre Myra et Olympe, le promontoire Sacré s’avançait à une grande distance dans lamer, en

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face des îles Chélidoniennes. Sur la frontière de la Pamphylie s’élevait l’importante ville de Phaselis, fondée par les Doriens. Elle avait trois ports et était l’une des cités commerciales les plus florissantes de la côte méridionale de l’Asie Mineure. Dans les derniers temps de la république romaine, c’était le principal repaire des pirates de Cilicie, et elle fut détruite pour ce motif par Paulus Servilius. Elle fut reconstruite plus tard, puisque Lucain en fait mention, mais elle né recouvra jamais son importance première. Aujourd’hui la Lycie forme avec la Pamphylie l’un des dix-sept sangiacs de l’Anatolie. C’est une contrée assez peuplée. La grande masse de la population est formée par des Turcs, qui mènent, la plupart, une vie à demi nomade. Le commerce est fait par des Arméniens et par des Grecs, qui vivent dans les villes de la côte et forment la majorité de la population d’Almali, ville de l’intérieur, qui ne compte pas moins de 25,000 hab. Beaucoup de Turcsémigrent avec leurs troupeaux sur les plateaux élevés de l’intérieur. Le long de la côte de Lycie, ainsi que dans les provinces avoisinantes de Carie et de Pamphylie, on rencontre un grand nombre d’Arabes syriens, qui sont presque tous marins et qui semblent s’être établis depuis plusieurs siècles dans la contrée.

Parmi les animaux sauvages que renferme la Lycie, les plus redoutables sont le kaplan ou léopard, et l’arslan ou lion, qui commettent de grands ravages parmi les troupeaux. On en tue un grand nombre tous les ans, et le gouvernement accorde une prime de 100 à 200 piastres pour chaque tête de lion. C’est dans le district de Sidyma, sur la côte, qu’on en rencontre le plus. Parmi les animaux domestiques, le bœuf est absolument de la même espèce que celui qui est représenté sur les anciennes monnaies et sur les monuments de la Lycie ; mais il y a aussi une espèce de bœuf nain, de la taille d’un gros chien, quoique plus vigoureusement construit. Les buffles et les chameaux abondent ; l’élève des chevaux se fait sur une grande échelle, et l’on voit souvent paître dans les vallées des troupeaux de plusieurs centaines de têtes. L’unique espèce est celle dont les anciens marbres nous offrent de si belles images : la tète a le caractère arabe, le poitrail est très-large, les pieds sont élégants et minces, et les oreilles petites ; on ne les ferre jamais. Les rivières et les lacs abondent en tortues d’une grande espèce, et, sur leurs rives, les arbres sont surchargés de grenouilles vertes grimpantes. Aucune région de l’Asie Mineure ne renferme d’aussi belles vallées que celle du Xanthe et du Dolomon-Tchai. Le myrte, le laurier-rose et le grenadier garnissent les rives des cours d’eau ; les plaines qui les bordent sont bien cultivées, et, en beaucoup d’endroits, les champs sont entourés de haies de myrtes et de chênes verts épineux, auxquels se mêlent l’oranger, l’olivier sauvage, le grenadier, le laurier-rose, le storax verdoyant, etc. La vigne, la clématite et autres plantes grimpantes y trouvent un appui pour leurs capricieux entrelacements. Les arbres fruitiers sont cultivés en enclos. Les collines sont couvertes de chênes et de peupliers élevés, qui fournissent d’excellent bois de construction, dont une petite quantité seulement est exportée par les villes de la côte. Le chêne (quercus xgilops) est une source de richesse, à cause de son gland, la valonea des marchands de Smyrne, qui est employé à tanner le cuir et qui lui donne cette agréable odeur qui place le cuir de Turquie même au-dessus de celui de Russie. On trouve aussi une" sorte de raifort comestible, qui est, en outre, employé comme savon. À mesure que le voyageur approche des plaines élevées de l’intérieur, les arbres à fruit délicats, tels que l’olivier, l’aloès et autres plantes méridionales, disparaissent et font place au noyer, au pommier et au poirier. L’immense plaine qui entouré Alrnali, et qui a une altitude de 1,200, -mètres, est l’une des régions les plus fertiles et les mieux cultivées de l’Asie Mineure ; on y récolte surtout de l’orge, qui forme la nourriture habituelle des chevaux. Dans les plaines et sur la côte, c’est le maïs qui est le principal objet de la culture..

A consulter : Fellowes, Journal écrit pendant une excursion en Asie Mineure (Londres, 1839, en angl.) ; Relation des découvertes faites en Lycie (Londres, 1842) ; Spratt et Forbes, Voyages dans la Lycie, la Milyas et la Cibyratis (Londres, 1847, 2 vol.) ; Bachofeii, le Peuple lycien et son importance pour le développement de l’antiquité (Fribourg, 1802, en allein.).

LYCIEN, IENNEs. etadj. (li-si-ain, i-è-ne). Géogr. anc. Habitant de la Lycie ; qui appartient à, la Lycie ou à ses habitants : Les Lyciens. Les villes lyciennes.

LYCIETs. m. (li-si-è). Bot. Genre d’arbres et d’arbrisseaux, de la famille des solanées, comprenant une quarantaine d’espèces, qui croissent surtout dans la région méditerranéenne et l’Amérique tropicale : Le lyciet d’Europe est un arbrisseau d’un, aspect triste et maigre. (P. Duchartre.) Les jeunes pousses des lyciets peuvent être mangées. (T. de Berneaud.) |i On dit aussi lycion.

— Encycl. Les lyciels sont des arbrisseaux ordinairement épineux, à feuilles alternes, entières, plus ou moins glauques, souvent fasciculées, à Heurs axillaires et pédoncu LYCI

lées. Ils sont connus dès la plus haute antiquité ; on les trouve mentionnés dans la Bible et dans les auteurs grecs, latins et arabes. Les anciens les cultivaient, non-seulement comme végétaux d’ornement, mais encore pour leurs fruits, qui entraient dans l’alimentation et dans la matière médicale. Ce genre comprend une quarantaine d’espèces, qui croissent dans la région méditerranéenne, en Asie et dans l’Amérique tropicale. Plusieurs d’entre elles sont cultivées dans nos jardins ; la couleur de leurs fleurs varie beaucoup ; elle est violette, purpurine, rose, jaune ou même blanche ; les fruits sont rouges ou violets. Quelques espèces servent à faire des haies défensives.

Le lyciet d’Europe croît sur les rivages sablonneux des bords du bassin méditerranéen ; on le retrouve dans l’intérieur des terres au voisinage des salines, sur les terrains imprégnés de sel ; il peut croître en pleine terre à la latitude de Paris, et même dans des climats plus froids, pourvu qu’on le place à une exposition méridionale et abritée. Le lyciet lancéolé est une espèce très-voisine, peut-être même une simple variété, qui en diffère par sa taille plus élevée, ses tiges flexueuses, ses rameaux divariqués et courbés au sommet, ses fleurs plus petites et ses baies oblongues ; il croit en Grèce et dans l’Italie méridionale.

Le lyciet de Barbarie, vulgairement nommé jasminoïde, est un -peu moins épineux que le lyciet d’Europe ; ses rameaux anguleux, longs et pendants porient des feuilles lancéolées, aiguès, glabres, et des fleurs purpurines ou viulacées, auxquelles succèdent des fruits jaunes ou rouge jaunâtre. Originaire, comme Je précédent, des bords du bassin méditerranéen, il est depuis longtemps cultivé dans tous les jardins, et, comme il est d’ailleurs peu délicat et réussit dans tous les sols et à toute exposition, il est aujourd’hui naturalisé dans presque toute la France. Il présente une variété dont les rameaux grisâtres sont couverts d’un duvet cotonneux et léger.

Le lyciet de Chine forme un buisson touffu ; ses rameaux nombreux, qui s’entrelacent et se penchent vers la terre, sont ornés d’un beau feuillage vert, de baies violettes et de fleurs d’un rouge vif. Introduit en France vers le commencement du dernier siècle, il s’est répandu partout, car il s’accommode aussi de tous les terrains ; dans nos jardins paysagers, il produit un effet agréable, autant par sa forme que par la grande quantité de fleurs dont il est habituellement couvert, depuis les premiers jours du printemps jusqu’à l’équiuoxe d’automne, etméine jusqu’aux approches de l’hiver.

Le lyciet d’Afrique est un bel arbuste toujours vert, toujours couvert, depuis le milieu du printemps jusqu’à la fin de l’automne, de fleurs brunes ou violet foncé, exhalant une odeur fort agréable ; abandonné à lui-même, il forme un buisson irrégulier. Bien qu’il soit peu délicat, il est prudent, sous le climat de Paris, de le rentrer en orangerie durant l’hiver.

Les jeunes pousses des lyciets peuvent être, ainsi que leurs feuilles, consommées en salade, comme on le fait-dans les campagnes des diverses régions du midi de l’Europe. Les fruits peuvent servir aux mêmes usages et être soumis aux mêmes préparations que ceux de l’épine-viiiette. Les bestiaux broutent volontiers leurs feuilles, et les oiseaux se montrent très-avides de leurs fruits. On les cultive dans les jardins d’agrément pour former des buissons ou des palissades, pour garnir les berceaux et les tonnelles, pour orner les rocailles, les terrasses, les sauts-deloup, par leurs rameaux pendauts.

a La faculté qu’ont ces arbustes, dit Bosc, de croître dans.les plus mauvais sols, et de se multiplier par toutes les voies, doit les rendre précieux pour la grande agriculture. En effet, lors même qu’ils ne fourniraient tous les trois ou quatre ans que du fagotage propre à chauffer le four, ce serait déjà beaucoup ; mais il est probable qu’ils rendraient encore d’autres services. Ils ont éminemment la faculté, comme les ronces et autres plantes sarinenteuses, de favoriser, par la fraîcheur qu’ils conservent à la terre, la germination et la croissance des chênes et autres grands arbres dans les terres sablonneuses. Je ne doute pas qu’ils n’améliorent les terres par les débris de leurs nombreuses feuilles. Je conseillerai donc aux propriétaires des pays de bruyère, de graviers, des sols calcaires, comme la Sologne, la Crau, la Champagne pouilleuse, etc., de planter des lyciets. Je conseillerai encore à ceux dont les champs sont parsemés de tas de pierres de planter ces arbustes au milieu de ces tas ou sur leur pourtour, en dirigeant leurs rameaux dessus, pour ne pas perdre entièrement le terrain qu’ils recouvrent. Bientôt on les verra pousser des interstices, du milieu même de ces pierres, par la disposition traçante de leurs racines. Cette même disposition rend lej lyciels propres à maintenir les terres en pente, exposées à être entraînées par les pluies ou par les inondations. »

LYCINE s. f. (li-si-ne — ta.il. lyciet). Chim.

Substance extraite d’une espèce de lyciet.

— Encycl. La lyciiie est un alcaloïde organique que l’on trouve dans le lyciet de Barbarie. Pour la préparer, on fait bouillir à plusieurs reprises, avec de l’eau, les feuilles