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•orte de vocabulaire étymologique allemand (1527) ; Du serf arbitre, réponse à Érasme (1528) ; Fables d’Ésope traduites en allemand (1530) ; Formule de concorde de Wiltemberg (1530) ; Supputation des années du monde (1541-1545) ; Symbole du sacrement contre les visionnaires (1543) ; Contre les trente-deux articles des théologiens de Loicvain (1545) ; laPapaulé fondée à Home par le diable (1545) ; Fragments philologico-exégétiques, recueil de poésies publié en 1730 ; Propos de table (1565) ; Colloques, méditations, facéties, etc., de Martin Luther, publiés en 1571. De tous ces ouvrages, ceux qui sont écrits en allemand sont infiniment supérieurs aux autres par la pureté et la vigueur du style, par la netteté de la pensée, par la verve de l’éloquence, par l’emportement de la polémique. C’est par ses livres écrits en langue vulgaire que Luther a passionné et révolutionné l’Allemagne et, plus, le monde chrétien. Dans ses écrits latins, il est de beaucoup inférieur à Érasme, ce terrible gouailleur qui lit passer tant de mauvais jours au grand réformateur.

Parmi les travaux innombrables qu’on a consacrés à Luther, nous citerons : Cenlifolium lulheranum, par J.-A. Fabricius (Hambourg, 1728-1730, 2 vol. in-8") ; Vie de Luther, par Mélanchthon (Wittemberg, 1546, in-8») ; Histoire de la vie, des écrits et des doctrines de Luther (Paris, 1839, 2 vol. in-18) ; Vie de Martin Luther, par Haa ;-r (Vulence, 1840, in-18) ; Mémoires de Luther, par Michelet (Paris, 1835, 2 vol. in-8").

— Iconogr. On possède un assez grand nombre de portraits authentiques de Luther. Lucas Cranach le Vieux nous a laissé plusieurs beaux portraits do Luther. On sait que cet artiste fut étroitement lié avec le réformateur, dont il partagea et soutint les doctrines, il exécuta des dessinsetdes gravures satiriques contre le pape et le catholicisme. Son meilleur ouvrage est un triptyque qui appartient à l’église de Weimar, et dont le sujet central est une véritable allégorie protestante. lireprésente le Christ en croix, que saint Jean-Baptiste montre à Luther et à Cranaeh’luimême, debout à droite au pied de l’instrument du supplice. Ces deux portraits sont excellents. Un autre portrait du même artiste représente Luther en chevalier armé et cuirassé.

Des portraits de Luther attribués à Cranach se votent dans les musées de Munich., de Dresde, de Bàle, de Vienne, etc. Le réformateur, ordinairement vêtu de noir et ayant un livre à la main, a un visage éner gique, les yeux perçants, la bouche expressive et pour ainsi dire parlante, le cou gras et fort.

Florence possède un beau portrait de Luther par llolbein. Au palais de Lambelh, à Londres, on voit un tableau d’un artiste inconnu représentant Luther et sa femme.

Desgravures d’après les portraits de Luther ont été exécutées par J. Kenkel, E.-G. Krueger, J.-F. Boit (1794), J.-El. ilaid, C. Buchorn (1806), J.-Fr. Muller (1S3S), etc. D’autres portraits ont été gravés par A. Altdorfer, le maître allemand aux initiales I. B. (1530), J.-C. Boecklin, K. Boyvin, A. van Buysen, Corn. Coninck, R. de Hooghe, Daniel Hopfer, Hieronymus Hopfer, Johann Keyl, Melchior Lorch (1548), J.-S. Negges, J. Mangot (d’après Sehnorr), etc. Dans l’immense galerie Giustiuiuni figurait un très - beau portrait d homme vêtu du costume des ermites de Saint-Augustin d’Ërl’urt, la tète nue, les cheveux courts. Une tradition ancienne voulait que cette peinture, exécutée par le. Titien, représentât Martin Luther.

Une composition de M. Chenavard, faisant partie de la série de cartons qui étaient destinés à la décoration du Panthéon, représente Luther déchirant les bulles du pape dans l’église deWittemberg. M. Labouchèrea peint 1Enfance de Luther (gravé parNargeot), Zwther et sa famille (gravé par le même), Luther, Mélanchthon, Pomeranus et Cruciger traduisant la Bible (lithographie par Léon Noël), Luther à la diète de Worms (Salon de 1857). M. Holfeld a représenté Luther au château de Wartbourg, composant son viande réforme (Salon de 1833) ; M. A. Anker, Luther au couvent d’Erfurt (Salon de 1861) ; M. A. von Heyden, la Rencontre de Luther et de Frundenberg à Worms (Salon de lacs) ; M. Adolphe Erhardt, Luther rencontrant deux étudiants suisses dans l’auberge de l’Ours-Noir, d léna (Exposition universelle do 1867) ; etc. Au Salon de 1849, M. Louis Schroder a exposé une statue de Luther enseignant au peuple l’Évangile.

Lutber (mémoires dis), traduits et mis en ordre par Al. Michelet (Paris, 1837, 2 vol. in-8°). Ce livre, malgré le titre qu’il porte, n’est pas exactement l’œuvre du réformateur ; c’est à vrai dire une longue biographie de Luther, composée de fragments tirés principalement des lettres du célèbre novateur et de ses Propos de table ou discours familiers. La part de l’éditeur traducteur, qui a relié tous ces matériaux par une habile rédaction biographique, occupe la moitié de l’ouvrage. Ce travail intéressé vivement, comme tableau animé et Adèle des sentiments, des doctrines et du caractère de l’homme qui imprima à l’Europe un si puissant mouvement. Ce récit nous fait d’abord suivre tous les mouvements de l’âme et de la pensée de Luther, depuis le commencement des études de ce

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pauvre fils d’ouvrier mineur, jusqu’à son entrée dans le cloître des Augustins ; puis les modifications que cette étude, de plus en plus approfondie, faitsubirà la doctrine intérieure du réformateur,

o Je suis fils d’un paysan, écrit-il ; mon père, mon grand-père, mon aïeul étaient de vrais paysans. Mon père est allé à Mansfeld et y est devenu mineur. Moi, j’y suis né I Que je dusse être ensuite bachelier, docteur, etc., cela n’était point dans les étoiles. N’ai-je pas étonné les gens en me faisant moine ? puis en quittant le bonnet brun pour un autre ? cela vraiment a bien chagriné mon père et lui a fait mal. Ensuite, je me suis pris aux cheveux avec le p-ipe ; j’ai épousé une nonne échappée et j’en ai eu des enfants. Qui a vu cela dans les étoiles ? qui m’aurait annoncé d’avance qu’il en dût arriver ainsi ? n Ce développement successif des idées et de la vie morale de Luther fait voir en lui, dès l’origine et dans l’ensemble de ses actions, un homme simple de cœur et de mœurs, ardent dans ses affections naturelles, sincère et profondément religieux, sans présomption, quoique confiant dans ses forces, hardi jusqu’à l’audace, et cependant fréquemment troublé par ses réflexions. C’est en même temps un homme bon et simple, joyeux convive, aimant la musique et les gais propos. Mais 1 obstination et 1 aveugleinent de ses adversaires, et, disons-le, la simple contradiction de ceux mêmes qui pensent à peu près comme lui le mettent hors des gonds. Il félicite Mélanchthon de sa douceur et de sa modération, mais pour son compte, il s’applaudit de son emportement et même do son orgueil ; car Dieu se sert des facultés de chacun. Malgré ses imperfections et ses défauts, Luther apparaît comme une âme fortement trempée, un esprit énergique et éminent, exempt d’avidité et d’ambition, un homme simple, loyal, affectueux, compatissant.

Dans ce travail de M. Michelet, on admire une narration vive, remplie de détails attachants, encadrant habilement les aveux, les récits, les pensées du réformateur, des fragments de ses discours et de ses écrits. Cet ouvrage nous initie à la vie, aux mœurs, aux habitudes, à la pensée de Luther.

Les Mémoires de Luther sont de véritables confessions. On avait travesti de toute façon le souvenir de Luther. M. Michelet s’est appliqué à lui restituer sa personnalité, sans parti pris, dans le seul dessein de le montrer sous son vrai jour. Le libéralisme moderne a vu dans Luther un précurseur de la liberté politique : « De nos jours, dit M. Michelet, les amis de la liberté se recommandent volontiers du fataliste Luther. Cela semble bizarre au premier coup d’œil ; Luther lui-même croyait se retrouver dans Jean Hus, dans les vaudois, partisans du libre arbitre. C’est que ces doctrines spéculatives, quelque opposées qu’elles paraissent, se rencontrent toutefois dans leur principe d’action, la souveraineté de la raison individuelle, la résistance au principe traditionnel, à l’autorité. Il n’est donc pas inexact de dire que Luther a été le restaurateur de la liberté pour les derniers siècles. S’il l’a niée eu théorie, il l’a fondée en pratique. Il a, sinon fuit, au moins courageusement signé de son nom la grande révolution qui légalisa en Europe le droit d’examen.

Luther, ses opinion» religieuses et morales pendant la premièro période de In R<5foriuc (1517-1525,), par Maurice Schwalb (Paris et Strasbourg, 1866, in-8u). De cette étude se dégage un portrait du réformateur qui résume sur lui l’opinion de l’auteur. « Plein d’ardeur et de foi, mais par moments assailli malgré lui par les ténèbres du doute et de l’incrédulité ; dévoué jusqu’à désirer le martyre, mais habile aussi à sentir et à éviter les pièges ; noblement lier et rempli pour ses adversaires d’un mépris qu’il étale sans scrupule-, vaniteux !parfois, mais avec une naïveté qui rend sa vanité presque aimable ; scolastique et humaniste ; fanatique et prudent ; moine et émancipateur du mariage ; démagogue jusqu’à insulter l’empereur et parfois un peu courtisan ; logique et inconséquent ; subtil et grossier ; nature étonnamment mobile et complexe, mais qui, dans tous ses replis et dans toutes ses variations, conserve une merveilleuse unité de pensée et d’intention. »

Ces disparates, ces contradictions du caractère de Luther se rencontrent aussi dans ses opinions. Il faut voir, dans le livre de M. Schwalb, par combien de tâtonnements, d’hésitations, d’incertitudes il a passé, de 1517 à 1525, et combien il a varié depuis. Et ce n’est pas seulement sur des points de détail, mais sur l’essentiel que portent ces divergences. Dans cette période de huit années, M. Schwalb ne signale pas moins de six conceptions différentes de la doctrine de la justification par la foi. Voici la conclusion que tire l’auteur :

« Sa doctrine incomplète, inactive, fragmentaire, diverse, ne peut donc servir de norme et il serait puéril d’en appeler à elle comme à une autorité irréfragable. Ellemême, par ses développements et ses variations, se réfute et se manifeste telle qu’elle est, c’est-à-dire comme une doctrine essentiellement transitoire et imparfaite. » Aussi sa grandeur et sa force ne résident-elles point dans son orthodoxie, car « c’est en se séparant de la tradition, c’est en répudiant

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l’autorité de l’Église, c’est en opposant aux Pères, aux scolastiques, aux conciles, au pape et même à l’Écriture sainte, l’oracle de sa conscience et l’indomptable force de sa volonté ; bref c’est par son subjectivisme, par son rationalisme religieux, et non point par son orthodoxie, que Luther créa l’Église protestante. »

Luther (Martin), drame en cinq actes et en vers, par Werner (1807). Cette pièce est aussi mal conçue que la plupart des œuvres dramatiques allemandes, où l’action est si souvent sacrifiée à une pensée plus ou moins philosophique, politique ou mystique. Tout semble bon pour le théâtre en Allemagne, où toute œuvre dramatique revêt la forme d’une thèse ; mais on a rarement choisi, en Allemagne même, un sujet moins scénique que celui de Martin Luther. Ce n’est même pas un sujet proprement dit, mais une suite de tableaux où l’on assiste aux premiers progrès de la Réforme, h l’émancipation des nonnes, à la diète de Worms, à la captivité de Luther, à ses prédications. Tous ces faits historiques Sont entremêlés d’apparitions qui semblent amenées exprès pour rendre le tout invraisemblable, d’effets scéniques, notamment celui de Luther jouant de la flûte pour se donner du cœur, qui sont plus que puérils.

Et pourtant, on ne peut se défendre, en lisant ce drame, des impressions mystiques que doit avoir éprouvées l’auteur en l’écrivant. Le style, fatigant à la longue par sa forme lyrique, traduit dans certaines scènes de véritables inspirations. Quelques caractères, comme ceux de Mélanchthon, de Catherine, de l’électeur Frédéric, sont tracés avec un profond sentiment de la réalité historique. Nous ne croyons pas l’ouvrage susceptible d’être supporté à la scène, bien que les Allemands lui aient fait affronter cette épreuve ; mais on ne peut nier que plusieurs de ses parties offrent un grand intérêt à la lecture.

Lutber (une famille au temps du), tragédie de Casimir Delavigne. V. famille.

Luther (choral de). Le célèbre réformateur allemand eut, à son époque, la réputation d’un grand musicien, et cette réputation n’était point usurpée. Le choral que nous reproduisons comme spécimen de son talent est une œuvre grandiose, sévère, calme et cependant fervente. C’est la prière d’un homme robuste de corps et de cœur. Meyerbeer, du reste, meilleur juge que nous dans la question, faisait un tel cas de cet hymne que, désespérant sans doute de faire mieux, il l’intercala presque textuellement dans les Huguenots, en y ajoutant seulement une coda de neuf mesurés.

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LUTHER (Paul), chimiste allemand, le plus jeune fils du célèbre réformateur, né à Wittemberg en 1533, mort à Leipzig en 1593. Après avoir étudié les lettres, il s’adonna à la médecine, professa cette science à léna, et devint successivement médecin des ducs de Weimar et des électeurs de Brandebourg et de Saxe. À la suite d’une controverse théologique dans laquelle il voulut prouver la supériorité des doctrines paternelles sur celles de Mélanchthon, il fut destitué, puis réintégré dans son poste de médecin de la cour de Saxe. Il a écrit un ouvrage sur le régime à observer en temps de peste, publié à Krfurt en 1626.

LUTHER (Robert), astronome allemand, né vers 1810. Il s’est fixé à Bilk, près de Dusseldorf, en Prusse, et s’est principalement attaché à découvrir les petites planètes télescopiques qui se trouvent situées dans le hiatus signalé par Kepler entre Mars et Jupiter. C’est à lui qu’on doit la découverte de Thélis (17 avril 1S52) ; Proserpine (5 mai 1S53) ; Bellone {1er mars ]S54) ; Leucolhée (19 avril 1855) ; Fidès (5 oct. 1855) ; Aglaia (15 sept. 1857) ; Virginie (19 oct. 1857) ; Calypso (4 avril 1858) ; Mnémosyne (22 sept. 1859) ; Concordia (22 avril 1860) ; LetO (26 avril 1861) ; Niobé (13 août 1861), etc. M. Luther a reçu de l’Académie des sciences de Paris, en 1855, un prix qu’il a donné à la ville de Leyde, pour contribuer à y fonder un observatoire et, en 1861, un prix d’astronomie fondé par Lalande.

LUTHER (Amédine Luperger. dite), actrice française, née à Nantes en 1S29, morte à Paris en 1861. Elle embrassa tout enfant la carrière dramatique que suivait sa mère, et débuta le 11 mai 1837 au Gymnase, dans l’Amant bossu ; l’année suivante, elle obtint de grands succès dans le rôle d’enfant écrit pour elle dans Grand-papa Guérin. Après avoir accompngné sa mère, M’c Anna Luther, sur les théâtres de Versailles, de Bruxelles, de Nimes, de Lille et de Brest, elle revint à Versailles en 1847, s’y fit remarquer et fut engagée à la Comédie-Française, où elle débuta avec un éclatant succès, au mois de mai 1848, par le rôle d’Abigaïl, du Verre d’eau, et celui de Cécile, de 11 ne faut jurer de rien. Elle s’éloigna de notre première scène dans un mouvement de dépit et alla au Gymnase ; elle y parut en 1S50 dans le rôle d’Adine, de la Grand’mère, créa ensuite, avec son air enfantin, sa candide physionomie, le rôle principal dans la Tentation d’Antoinette, et recueillit pendant son séjour a ce théâtre les plus beaux éloges qu’on puisse adresser à une actrice. Après avoir été jouer à Bruxelles le rôle de Diane de Lys, elle résilia son engagement avec le Gymnase et passa au Vaudeville, où sa création de Cécile, dans la Joie de la maison, la plaça au premier rang. La mort interrompit brusquement sa carrière. Cette actrice se distinguait surtout par un jeu fin, spirituel, gracieux ; sa naïveté, sa gentillesse et sa beauté mutine trouvaient merveilleusement leur place dans la comédie moderne. Citons encore, parmi ses meilleures interprétations, aux Français : Aline, À’Une chaîne ; Florentine, de la Mère coupable ; Fanchette, du Mariage de Figaro ; au Gymnase : Marianne, des Philosophes de vingt ans ; Laure, de Laure et Delphine ; Zoé, du Mariage au miroir ; Jacqueline, de la Marquise de La Uretêche ; Hortense, de la Petile-fille de la grande armée ; Flora, du Démon du Foyer ; Clara, de l’Article 213 ; Emma, des Diamants de Madame ; Marguerite, des Jeux innocents ;, enfin au Vaudeville : Jeanne, du Fauconnier ; Clémentine, du Vieux Bodin ; Anna, des Parisiens ; Lucie, de Trop beau pour rien faire, et Marthe, de Dalila.

LUTHÉRANISME s. m. (lu-té-ra-ni-sme). Doctrines religieuses des luthériens : Professer le LUTHERANISME.

— Encycl. On se tromperait beaucoup si l’on croyait que Luther a formulé un corps do doctrine complet et réglé d’une façon définitive les croyances de ses disciples. Un pareil fait serait d’ailleurs unique dans l’histoire des religions, et Luther avait de plus contre lui, pour atteindre ce résultat, l’incertitude de ses opinions, la versatilité de sa doctrine. Seulement, ses principes sur la grâce et sur le libre examen devaient porter des fruits, et autour d’eux se groupèrent tout d’abord de nombreux adhérents : ce furent les premiers luthériens. Plus tard, les divisions survenues parmi les réformés précisèrent le sens de ce mot, qui fut dès lors réservé aux réformés d’Allemagne et du nord de l’Europe. Ou peut regarder la croyance des luthériens comme formulée pour la première fois dans la confession n’Augsbourg (1530).

En Suède, le luthéranisme se développa rapidement par la protection de Gustave Wasa. Dans le Danemark, le luthéranisme devint également la religion de l’État, et le cierge catholique souffrit unésorte de persécution sous Christian III (1536). V. Lut&er et protestantisme.

LUTUEBBDRG ou LOUTHEUBOURG (Philippe-Jacques), peintre français, né en 1740, mort en 1812. Élève de Tisehbem et de Casanova, il se fit une notoriété par son talent à peindre les batailles et les sujets champêtres. Après un assez court séjour en France,