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I-USIGNAN (Hugues IV bk), roi de Chypre, neveu du précédent, né en 1297, mort en 1361. II succéda à Henri II en 1324, fit une ligue contre les Turcs avec le pape et les Vénitiens, et contribua à la prise de Smyrne (13*4). Il abdiqua en faveur de. son fils Pierre Ier en 1360.

LUSIGNAN (Pierre I« de), roi de Chypre, fils et successeur du précédent, mort en 1369. Dès sa jeunesse il avait juré une haine implacable aux musulmans ; aussi à peine fut-il monté sur le trône (1360) qu’il leur prit Smyrne, et se rendit en Europe pour solliciter une croisade générale de la chrétienté. Avec les premiers secours qui lui furent accordés il mit à la voile pour l’Égypte, prit et brûla Alexandrie ; ravagea ensuite les côtes de la Syrie et, à la suite de ces succès, conclut une paix avantageuse avec le sultan d’Égypte. Pierre de Lusignan fut assassiné par les seigneurs qu’avait exaspérés sa cruelle conduite à l’égard d’une fille du vicomte de Nicosie, mise à. la torture parce qu’elle avait refusé d’épouser un des domestiques du roi.

LUSIGNAN (Pierre II, dit Pétrin de), roi de Chypre, fils du précédent, né en 1336, mort en 13S2. Il monta sur !e trône en 1369. En 1373, les Génois, s’étant emparés de l’Ile de Chypre, firent prisonnier Pierre II., qui ne put recouvrer sa liberté et ses États qu’en cédant aux vainqueurs la ville de Famagouste et en leur payant une rançon d’un million de ducats.

LUSIGNAN (Jacques lor Dli)t roj <]e Chypre, oncle du précèdent, né en 1534, mort en 1398. Lorsque Pierre II mourut, les Cypriotes demandèrent aux Vénitiens de leur rendre Jacques de Lusignan qu’ils gardaient comme otage. Ce prince retourna alors à Chypre, fut couronné en 1384, hérita à la mort de son cousin Livan V du trône d’Arménie, mais ne put prendre possession d’un royaume dont les Turcs étaient maîtres.

LUSIGNAN (Jenn II ou Janus de), roi de Chypre, fils et successeur du précédent, né en 1374, mort en 1432. Toutes les expéditions qu’entreprit ce princo eurent de malheureux résultats. Il tenta de reprendre Famagouste aux Génois, et ceux-ci envoyèrent, à la tête d’une flotte, le maréchal de Boucicaut qui le contraignit à lever le singe. En 1423, il alla attaquer Alexandrie. Le sultan d’Égypte le repoussa jusque dans son lie, le battit, le lit prisonnier et ne lui rendit sa liberté que contre une rançon de 12,000 besants, et l’engagement de payer à l’Égypte un tribut annuel.

LUSIGNAN (Jean III de), roi de Chypre, fils du précédent, né en 1415, mort en 1458. Il parvint à dix-sept ans au trône, épousa Aimée de Mont ferrât, puis Hélène Paléologue, et se laissa gouverner par cette dernière princesse qui subissait elle-même l’ascendant d’un chambellan, nommé Thomas. La faiblesse du roi provoqua divers soulèvements, et la tentative que fit Hélène pour substituer le rite grec au rite latin dans l’Ile devint une nouvelle cause de troubles. La fille légitime de Jean III, la princesse Charlotte, lui succéda.

LDSIGNAN (Jacques II de), roi de Chypre, né en 1440, mort en U73. Il était fils naturel de Jean III et conquit l’Ile sur la reine Charlotte (v. Charlotte) ; puis, il enleva la ville de Famagouste aux Génois. Passionné, généreux, libéral et reconnaissant, plein de décision et de volonté, il paraissait se préparer un règne glorieux, lorsque Venise lui fit proposer en mariage la fille du sénateur Cornaro qui possédait de vastes domaines dans l’Ile de Chypre. Jacques II, prévoyant la pression qu’allait exercer sur lui la terrible république, éluda longtemps ; enfin, trop faible pour lutter contre la toute-puissante cité des doges, il épousa Catarina Cornaro. À partir de ce jour, Venise le considéra comme son vassal et lui dicta sa conduite. Jacques II essaya de résister ; et peut-être n’aurait-il pus succombé dans la lutte qui allait s’engager, s’il n’eût trouvé une mort soudaine dans une partie de chasse. L’insurrection qui suivit son décès fit tomber le pouvoir entre les mains des Vénitiens.

LUSIGNAN (Jacques III de), dernier roi de Chypre, né en 1473, mort en 1475, fils posthume de Jacques II, et proclamé roi dès sa naissance. Après sa mort, sa mère Catarina Cornaro voulut faire valoir ses droits sur le royaume de Chypre ; mais Venise triompha d’une femme isolée et sans défense, l’expulsa de l’Ile, et soumit les Cypriotes à sa domination jusqu’en 1571, époque a laquelle les Turcs enlevèrent aux Vénitiens leur conquête. V. Chypre et Cornaro (Catarina.)

LUSIGNAN (Amaury dk), roi de Jérusalem et de Chypre. V. Amaury.

LUSIGNAN (Étienne de), historien et prêtât grec, de la branche des Lusignan d’Outremer, né à Nicosie (île de Chypre) en 1537, jtiort en 1590. Il entra dans l’ordre de Sniiit"T)ominique, se rendit à Rome, à Naples, à Paris, où il séjourna pendant dix ans (1577-1587) et fut nommé en 1578 évêque de Liinasso. On a de lui plusieurs ouvrages dans lesquete il a inséré beaucoup de fables absurdes, mais qui n’en sont pus moins fort curieux ; nous citerons i Ckorografia e brève illoriq universelle dell’ isola di Çipro’[Bo-

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’ logne, 1573) ^ et un autre intitulé : BanXixSv , éjlaxnifiov, . ou l’on trouve une longue énumération des personnes nobles qui ont embrassé l’état religieux. Ce livre fut imprimé en 1525, à Paris. Il a donné aussi une Histoire générale des royaumes de Jérusalem, Chypre, Arménie et ptiys voisins (Paris, 1579), traduction du livre italien cité plus haut ; Une généalogie de la maison royale de Bourbon (Paris, 1580) ; les Généalogies de soixantesept maisons nobles (Paris, 1586 et 1587), etc.

— La famille de Lusignan eut aussi d’autres branches que celle dite d’OuTRE-MER. C’est de cette famille que sont issues les nobles maisons de Lézé ou Lezai, d’Eu, de Pembuokb, de La Rochefoucauld, de Die, de Valence, de Marais, de Saint-Valérien, d’ANGOULÊME, de Saint-Gelais, de Saint-Sbverin, de Partiienay, de Châteauroux, etc.

LUSIGNY, bourg de France (Aube), ch.-l. de cane, arrond. et à 16 kilom. S.-E. de Troyes, sur la Barse : pop. aggl., 1,050 hab.

— pop. tôt., 1,171 hab. Tuilerie, briqueterie ; aux environs, vestiges de voies romaines. Une partie de ce bourg fut incendiée du temps de la Ligue par les reltres venus au secours de Henri IV, et ce quartier est encore connu sous le nom de Maison-Brûlée. En 1814, Lusigny fut une des communes les plus éprouvées par l’invasion étrangère. Les Français y arrêtèrent pendant trois jours l’armée des coalisés, qui y éprouva des pertes considérables. Après la bataille de Montereau, il se tint à Lusigny des conférences qui devaient poser les préliminaires d’une paix durable, mais qui en réalité ne servirent qu’à faire gagner aux alliés le temps nécessaire pour concentrer leurs forces.

LUSIN ou LUZIN s. m. (lu-zain). Mar. Ligne d’amarrage faite avec deux fils de caret très-lins et entrelacés.

LUS1TA1NS, en latin Lusitani, peuple de l’Espagne ancienne, dans la partie occidentale, entre le Douro et le Tage, à l’Û. des Vêtions. Ce peuple donna son nom ù une des grandes divisions de la péninsule ibérique, et il avait pour capitale Olisippo. Dès l’un 195 av. J.-C, les Lusitains combattirent contre les Romains pour conserver leur indépendance, et cette lutte opiniâtre, qui se prolongea pendant près de soixante ans, dut ses plus belles phases à l’intrépidité du berger Viriathe.

LUS1TAN1E, en latin Lusitama, une des trois grandes divisions del’Espagne ancienne, sous les Romains, correspondant à peu près au royaume de Portugal, moins les provinces de Minho et de Tras-os-Montes et une faible partie de l’Estraroadure portugaise. La Lusitanie romaine était comprise entre la Tarraconaise au N. et à l’E., la Bétique au S.-E. et l’océan Atlantique à l’O. Les villes principales étaient Olisippo, Scalabis et Pax Julia, qui devinrent sous Auguste les chefs-lieux de trois circonscriptions judiciaires. La Lusitanie était arrosée par le Durius (Douro) au N., le Tage au centre et l’Anas au S. V. Portugal.

LUSITANIEN, IENNE s. et udj. (lu-zi-tani-aiei, i-è-ne. — rad. Lusitanie}. Géogr. anc. Habitant de la Lusitanie ; qui appartient à la Lusitanie ou a ses habitants : Les Lusitaniens. La capitale lusitanienne.

— Syn. de Portugais dans le style soutenu.

LUSITANUS (Jean - Rodrigue Amato, dit Aninins), médecin portugais, né en 1511, à Castello-Branco, dans la province de Beira, mort vers 1568..Amatus étudia la médecine à Salamanque, et, à peine âgé de dix-huit ans, il pratiqua la chirurgie dans les hôpitaux de la même ville. ’ Cependant, raconte Portai, Amatus comptant pour très - peu la gloire qu’il s’était acquise dans un pays si ignorant et si superstitieux, quitta sa patrie, voyagea eu France, dans les Pays-Bas et en Italie. » Il séjourna assez longtemps dans ce dernier pays. À Ferrure, il enseigna la médecine, et un des premiers il osa, malgré les préjugés religieux, disséquer des cadavres humains. Il noua des relations très-intimes avec les principaux savants italiens. Juif d’origine, Atnatus professait pourtant la religion chrétienne ; mais sa conviction était peu ferme et il laissait voir un penchant très-marqué pour le judaïsme ; aussi, en 1555, à l’avènement du pape Paul IV, il fut en butte aux poursuites de l’inquisition et dut quitter l’Italie. Amatus se rendit à Thessalonique, abandonnant sa fortune et sa bibliothèque pour sauver sa vie ; là il abjura le catholicisme et revint à la foi de ses pères ; mais, pour cacher sa conversion, il changea son nom portugais contre celui d Auiulu» Lulilaiiu».

Lusitanus était un observateur sagace et ingénieux ; ses ouvrages renferment un nombre considérable d’observations chirurgicales intéressantes. Il découvrit les valvules des veines. Il nous a laissé de nombreux ouvrages dont plusieurs sont intéressants au point de vue de l’histoire de la médecine, mais dont les autres, très-médiocres, sont hérissés d’un vain étalage d’érudition. Dans tous, il se montre partisan convaincu de Galien et des médecins arabes. Voici la liste de ses œuvres : Curationum medicinalium centurie septem, quibus prsmittitur commentada de introït a medici ad asyrolantem, deque crisi et diebus criticis (Venise, 1557). Le nom de Centuries donné à cet ouvrage vient de ce

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qu’il est divisé en sept parties, contenant chacune cent observations remarquables de médecine et de chirurgie suivies de nombreux commentaires : Exegemata i’ii priores duos Dioscoridis de matéria medica libros (1536) ; De morbo gallico (155S). On publia, en 156S, un extrait des Centuries de Lusitanus. Enfin il avait composé un ouvrage sur Avicenne, d’après la version latine de Mantinus ; mais il perdit le manuscrit au siège d’Ancôue, lorsqu’il s’enfuit de cette ville à l’approche du duo d’Albe.

LUSSAC, bourg de France (Gironde), ch.-l. de cant., arrond. et à 13 kilom. N.-E. déLibourne ; pop. aggl, 317 -hab. — pop. tôt., 1,872 hab. Carrières de calcaire blanc. Commerce de vins, céréales et chanvre.

LUSSAC-LES-CHÂTEAUX, bourg de France (Vienne), ch.-l. de cant., arrond. et à 12 kilom. S.-O. de Montmorillon, sur la rive droite de la Vienne ; pop. aggl., 906 hab. — pop. tôt., 1,791 hab. On y voit les ruines du château de Lussac, qui fut autrefois la propriété des ducs de Mortemart. C’est à Lussac, près du pont sur lequel on passe la Vienne, que fut tué, en 1369, le célèbre Chandos, celui qui fut cause de la prise du roi Jean à la bataille de Poitiers.

LUSSAN, bourg de France (Gard), ch.-l. de cant., arrond. et à 16 kilom. N.-O. d’Uzès ; pop. aggl., 400 hab. — pop. tôt., 1,092 hab. Récolte et filature de cocons.

LUSSAN (Raveneau de), flibustier, né à Paris en 16C3. Pris de bonne heure du goût des aventures, il accompagna, en 1676, un officier de sa connaissance au siège de Condé, puis s’embarqua pour Saint-Domingue (1679), se trouva bientôt sans ressources et s engagea alors dans la troupe de flibustiers commandée par Laurent de Graff. Lussan prit part aux expéditions dirigées contre Granada,

firès du lac Nicaragua, contre Guayaquil, sur a côte du Pérou, contre Tehuantépée, sur la côte du Mexique, etc. Après le pillage de ces villes, les flibustiers se virent attaqués par des troupes espagnoles de beaucoup supérieures en nombre et durent battre en retraite par terre (janvier 16S8). Harcelés par l’ennemi, ils firent par des détours 300 lieues, quoiqu’il n’y en eût en droite ligne que 80 de Malapa, leur point de départ, à la mer des Antilles, vers laquelle ils se dirigeaient. Pendant cette retraite, que Voltaire regarde comme plus remarquable que celle des Dix mille, Lussan fit preuve d’autant de sangfroid que de courage. De retour à Saint-Domingue, il écrivit le récit des expéditions auxquelles il venait de prendre part, et ce récit intéressant, bien qu’un peu diffus, parut sous le titre de Journal du voyage fait d la mer du Sud avec les flibustiers de l’Amérique (Paris, 1688, in-12). On ignore ce que devint, à partir de cette époque, l’auteur de cet ouvrage.

LUSSAN (Marguerite de), romancière, née à Paris en 1682, morte en 1758. Elle passait pour être la fille naturelle du prince Thomas de Savoie, dont elle fut autorisée à porter les armes. Venue jeune à Paris, elle y vécut d : ins le commerce des gens de lettres, et se fit elle-même une certaine réputation comme auteur. Le savant Huet fut de ses amis intimes ; le poëte La Serre mourut dans sa maison, et 1 on prétend que les abbés Boismorand et Baudot l’aidaient de leurs conseils pour la rédaction de ses ouvrages. Elle était laide, mais fort aimable, sensible et généreuse. Son amour pour la bonne chère lui fut funeste, car elle mourut d’une indigestion. Elle a cultivé avec succès le genre du roman historique, et ses ouvrages d’histoire peuvent être, pour la majeure partie, considérés comme des romans. Parmi ses nombreux écrits nous citerons : Histoire de la comtesse de Goudez (1725, 2 vol. in-12) ; Anecdotes de la cour de Philippe-Auguste (1733, 6 vol. in-12) ; Anecdotes de la cour de François Jot (1748, 3 vol. in-12) ; Annales galantes de la cour de Henri II (1749, 2 vol.) ; Vie du brave Crillon (1757, 2 vol. in-12) ; Histoire du règne de Louis XI (1755, 6 vol.) ; Histoire de la dernière révolution de Naples (175G, 4 vol. in-12).

LUSSAN (François d’Esparbès de), maréchal de France. V. Aubeteree.

LUSSON (Adrien-Louis), architecte français, né à La Flèche en 1790, mort à Home en 1864. Élève d’Abel Lahure, de Percier et de Fontaine, il entra jeune encore à l’École des beaux-arts, où il concourut sans succès pour le prix de Rome. Mais le dévouement de sa famille à la branche aînée des Bourbons lui valut, en 1816, les fonctions lucratives de sous-inspecteur des travaux publics et la direction partielle des travaux exécutés au marché Saint-Germain. C&tte position lui laissant de fréquents loisirs, il alla passer deux ou trois ans en Italie et il se mit à étudier avec ardeur les admirables débris des civilisations antiques. Les Étudet et les Projets qu’il fit à cette époque et qui forment la eilleure partie de ses œuvres, furent remarqués au Salon de 1827et à celui de 1831. Lusson fut nommé, en 1828, inspecteur général des bâtiments de la ville. Destitué de ces fonctions après la révolution de 1830, il reprit le cours de ses voyages. En 1855, il envoya a l’Exposition universelle un remarquable dessin représentant un spécimen d’ar LUST

chitecture gothique. Ce travail lui valut d’être chargé de la construction de l’églisé Saint-Eugène, qu’il commença, mais qui fut terminée par un autre architecte.

I.USSUKGIN (SAN-), bourg du royaume d’Italie, dans l’Ile de Sardaigne, prov. de Cagliari, district et à 24 kilom. N.-E. d’Oristano ; 4,061 hab. Fabrication d’eau-de-vie, fromages, saucissons et salaisons estimés.

LUSTIG (Jacques-Guillaume), musicographe allemand, né à Hambourg en 1706. mort en 1780. Organiste dans sa ville natale dès l’âge de seize ans, il alla se fixer en 1728 à Groningue, où il remplit les mêmes fonctions. Outre des biographies de musiciens et diverses traductions, on lui doit : Intraduclion à la connaissance de la musique (1751, in-8°) ; Grammaire musicale (1754) ; Douze arguments sur des sujets de musique (1756).

LUSTRAGE s. m. (lu-stra-je — rad. lustrer). Techn. Action ou manière de lustrer : Lustrage du drap. Lustrage mécanique.

LUSTRAL, ALE adj. (lu-stral, a-le — rad. lustre). Antiq. rom. Qui se fait tous les lustres, tous les cinq ans : Sacrifice lustral. Files lustrales, n Qui sert à purifier, à faire des lustrations : Eau lustrale.

Vidons sur notre front, ainsi qu’un ûot lustral. Un flacon tout entier d’huile de Portugal.

A. de Musset. Il Victime lustrale, Victime du sacrifice lustral ou de tout autre sacrifice expiatoire. Il Contribution lustrale ou Or lustral, Imposition sur l’industrie, qui frappait presque tous les artisans, .et qui se paya d’abord tous les cinq ans, ensuite tous les quatre ans : Constantin exempta les clercs de la contribution lustrale. H Jour lustral, Jour où l’on faisait la lustration d’un enfant nouveau-né.

— s. m. Contribution lustrale : Payer le lustral. Les clercs furent exemptés du lustral.

— s. f. pi. Fêtes qui accompagnaient le sacrifice lustral : On célébrait les lustrales tous les cinq ans.

lustratif, ive adj. (lu-stra-tiff, i-verad. lustrer). Qui sert à lustrer, qui donne le lustre, il Peu usité.

LUSTRATION s. f. (lu-stra-si-on — lat. lustratio ; de lustrare, purifier). Antiq. rom. Cérémonie par laquelle on purifiait une ville, un champ, une personne souillés par quelque crime, quelque impureté : Lustration par l’eau, par le feu, par un sacrifice. Il Cérémonie qui consistait à asperger d’eau un enfant nouveau-né, ou le cadavre d’une personne morte.

— Encycl. Antiq. Les lustrations étaient des cérémonies religieuses qui ne Concernaient pas seulement les personnes, mais aussi les villes, les armées, le bétail, les champs ; elles étaient considérées comme des moyens d’expiation. Le mot lustre (lush-wn), est même venu des lustrations par lesquelles on purifiait, tous les cinq ans, la ville de Rome. Il y avait des lustrations de diverses espèces, selon qu’on employait l’eau, l’air et même le feu. On se servait aussi d’une multitude d’herbes ou d’autres produits de la terre et surtout d’œufs, parce qu’on croyait que dans 1 œuf sont spécialement renfermés les quatre éléments, la coque représentant la terre, le blanc représentant l’eau, le jaune présentant l’image d’un globe de feu, et le tout étant, disait-on, rempli d’un esprit chaud et humide, qui participait aux qualités dj l’air.,

Les lustrations étaient publiques ou particulières : les premières se faisaient par le ministère des hauts magistrats, des généraux ou des prêtres, selon le cas. Il y avait trois manières de faire des lustrations publiques : on les fuisait par les victimes, pur l’eau ou par le feu. Pour purifier uno armée par le sacrifice, on coupait la victime en deux parts, que l’on plaçait de chaque côté du chemin conduisant ù l’autel et entre lesquelles défilaient les soldats. Le roi ServiusTullius purifia le peuple romain après le premier dénombrement qu’il en fit, en faisant conduire autour de l’assemblée une truie, une brebis et un taureau avant de les sacrifier. Ces sacrifices s’appelaient, du nom des trois victimes, Suovetaurifia (sus, ovis, iaurus).

On fuisait la lustration d’un champ par une espèce de procession, comme le dit Virgile, dans la cinquième églogue :

Jlxc tibi semper ervnt, et guvm solemnia vota Red Janus Nymphis, el quum lustrabimua aijros.

La lustration consistait, dans ce cas, à chanter en choeur les louanges de Cérès et de Bacchus en faisant tourner trois fois les victimes autour des vignes et des champs ensemencés, ainsi que le même poète nous l’apprend dans les Géorgiques :

Terque nùvas eircum felix est koslia fruges.

Nos processions des Rogations sont certainement une réminiscence de ces lustrations. La lustration avec l’eau se pratiquait après le*s funérailles. Le prêtre, prenant sur 1 autel un tison allumé, le plongeait dans un vase plein d’eau ; puis, avec un rameau d’olivier ou de romarin, il répandait sur les assistants cette eau, appelée lustrade, en tournant trois fois autour de l’assemblée, comme