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étendue. Il est très-important aussi de surveiller la formation des cicatrices qui peuvent occasionner des difformités et l’occlusion d’ouvertures naturelles.

Enfin, le traitement local et général du lupus sera avantageusement secondé par l’usage des bains simples et des bains de vapeur, et surtout par les douches de vapeur, qui conviennent spécialement dans les cas du lupus avec hypertrophie.

— Art vétér. Cette maladie, essentiellement ulcéreuse, se montre assez souvent chez certains animaux domestiques, notamment chez les chiens et chez les bêtes bovines. Quoique lente dans sa marche désorganisatrice, cette affection est quelquefois assez grave pour faire mourir les individus qui en sont atteints.

Les causes du lupus sont encore peu connues des animaux à tempérament lymphatique ou lymphatico-nerveux paraissent plus prédisposés que les autres à contracter cette maladie : il en est de même des chiens dont les oreilles, par leur grande longueur, sont exposées à des agitations, des irritations continues ou fréquemment réitérées. Les maladies des oreilles, les affections psoriques de la tête, les irritations produites aux lèvres, au bout du nez, l’action de brouter chez les bêtes ovines, sont au nombre des causes occasionnelles.

On distingue plusieurs variétés de lupus. L’une de ces variétés, qui peut se montrer chez tous nos animaux domestiques, mais est surtout commune chez le chien, a son siège ordinaire à la pointe des oreilles. Les poils tombent, la peau s’épaissit un peu, rougit, devient le siège d’un prurit insupportable, s’enflamme, se fendilie, saigne, suppure, et il se forme une croûte brune qui est très-adhérente. Il n’est pas rare de voir l’ulcère s’arrêter et la cicatrisation se faire spontanément ; mais au moindre frottement, la cicatrice s’ouvre, l’ulcère apparaît de nouveau et continue à envahir les tissus dél’oreille, au point qu’il peut s’étendre jusqu’à la base de la conque, qu’il divise ainsi en deux bandelettes.

II existe une autre variété de lupus, qui se montre aux testicules, plus souvent à la croupe, et qui est presque toujours mortelle.

—ir Lupus ou dartre rongeante des bêtes ovines.<Jhez les botes ovines, au début du lupus, la peau du museau et de la lèvre supérieure s’enflamme. Puis elle se détruit bientôt superficiellement, un ulcère se "forme qui ronge

toute l’épaisseur de la lèvre, et met les dents inoisives à découvert, envahit les ailes du nez, la cloison cartilagineuse ; en quelques jours, de fortes portions de ces organes ont disparu. Cette maladie est extrêmement rapide dans sa marche ; mais la nature restaure encore plus rapidement les parties détruites, lorsqu’un traitement convenable a arrêté l’ulcération ; au bout de trois semaines à un mois, les portions détruites se sont reproduites.

Les animaux à oreilles fines, tels que les chats et les chiens, sont quelquefois atteints de lupus. La peau des oreilles rougit dans ses parties superficielles seulement ; elle so couvre d’oxfoliations épideriniques, devient lui-sante, s’amincit au point de devenir transparente dans certains endroits ; enfin, elle se racornit, se" brise. Alors les oreilles se roulent sur elles-mêmes ou se plient en divers sens. Cette variété à marche chronique est très-souvent incurable.

Le traitement du lupus varie suivant la variété et suivant son degré. Le traitement du chancre des oreilles consiste en bains locaux d’eau d’orge, d’eau de mauve saturnés, alternés avec des applications de gomme arabique en badigeon, saupoudrée avec de la poudre de ris ou d’amidon. On peut encore faire, après les bains locaux, des onctions de pommade soufrée, à l’iodure de soufre, au camphre ou au chloroforme. Les caustiques ne donnent jamais de bons résultats, et ils ont, en outre, le grave inconvénient d’augmenter la profondeur de l’ulcération et par conséquent la déformation de l’oreille, lorsqu’ils sont suivis de euérison. Si les moyens ci-dessus indiqués n enrayent pas l’ulcère à son début, à faut appliquer des emplâtres do diachylon ou de poix noire.

Souvent le mal est si rebelle, les chiens, en secouant les oreilles, le font renaître avec tant de persistance, qu’on se voit forcé de couper les oreilles au delà des limites de l’ulcère, et encore, après cette opération, le mal peut se montrer de nouveau. Enfin, lorsque le lupus affecte la croupe ou les testicules, on doit tout essayer contre cette affection, qui est généralement mortelle.

Quant au lupus des bêtes ovines, le remède héroïque à lui opposer est la cautérisation avec le bichlorure de mercure, réitérée chaque fois que les escarres se soulèvent. S’il existe des ulcérations dans la bouche, on les cautérise avec l’eau de Kubel. Enfin, il faut nourrir les animaux a la bergerie avec des fourrages hachés, des racines cuites ou réduites en pulpe, des herbes tendres, etc.

On triomphe parfois du lupus des carnivores par des douches froides et des pommades au camphre, au chloroforme, à l’iode et à l’ioduro do soufre.

LUPUS (Chrétien), écrivain allemand. V. Wolf.

LUPUS (Rutilius), grammairien latin. V.

RCTJUUS.

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LUPUS PROTOSPATA, chroniqueur italien qui vivait au xne siècle. Le surnom de Prolospnia semble indiquer qu’il était d’origine grecque et qu’il avait la charge de capitaine des gardes. On lui doit : Ckronicon brève re- l’iim in regno neapoliiano gestarum ab anno 800 ad 1102 (Naples, 1626, in-4o).

LUPUS SERVATUS, écrivain ecclésiastique. V. Loup de Ferrières.

I.UQUE, en latin Agla Minor, ville d’Espagne, province et à 49 kilom. S.-E. de Cordoue, près de la source de la Marbella ; ■4,508 hab.

LURAG111 (Rocco), architecte, né au commencement du xvie siècle, mort à Gênes en 1590. Il a construit, dans cette dernière ville, le magnifique palais Tursi Doria qui donne une haute idée de son talent. — Un architecte et sculpteur de la même famille, Antonio Luraghi, dont les principales œuvres datent de 1650 à 1671, fut élève d’Avizentini ; il succéda à son maître dans la charge d’architecte du duc de Modène et termina les palais de Modène et de Fassuolo.

LURATE ABBATE, bourg du royaume d’Italie, province, district et à 14 kilom. S.-O. de Came ; 2,644 hab. Récolte et commerce de céréales et de soie.

LUKBE {Gabriel de), historien français, né à Bordeaux, mort en 1613. Il fut d’abord avocat, puis devint procureur syndic à Bordeaux. Très-versé dans l’histoire de sa province natale, il a publié sur ce sujet plusieurs ouvrages très-estimés, notamment : Anciens et nouveaux statuts de Bordeaux (Bordeaux, 1593)j De illustribus Aquitanis viris, à Conslanttno ad nostra tempora (1591), contenant 113 biographies ;Lurbmi Carumna, seu de fluviis et urbibus Aquitanix (1593), etc.

LURCY-LÉVY, bourg de France (Allier), ch.-l. de cant-, arrond. et il 4G kilom. N.-O. de Moulins ; pop. aggl., 1,641 hab. — pop. tôt., 3,966 hab. Fours à chaux ; manufacture de porcelaine ; fabrication de brique réfractaire. Commerce de bestiaux, grains, vins.

LCR E, en lat. Lulera, ville de France (Haute-Saône), ch.-l. d’arrond. et de cant., à 28 kilom. N.-E. de Vesoul, dans une plaine arrosée par l’Ognon et plusieurs ruisseaux ; pop. aggi., 3,378 hab. — pop. tôt., 3,555 hab. L’arrondissement comprend 10 cantons, 203 communes et 129,350 hab. Tribunal de lrc instance, justice de paix ; collège communal ; bibliothèque publique. Bonneterie, tuileries, chamoiseries ; aux environs, usines à fer et acier. Commerce de vins, grains, bois, fromages, kirsch. Le terrain sur lequel s’élève la ville est presque entièrement entouré do marais. La ville elle-même ne présente rien de remarquable. Les bâtiments occupés par la sous-préfecture, construits au xvme siècle sur l’emplacement d’une ancienne abbaye, servirent de demeure aux princes-abbés" de Lure. Cette ville, très-ancienne, était autrefois assez importante pour que, en 810, il en lut fait mention dans le partage qui eut lieu entre Charles le Chauve et Louis le Germanique. Au xnc siècle, Lure était une place forte ; elle fut plusieurs fois pillée et incendiée durant les guerres qui précédèrent la conquête de Louis XIV (îcr juillet 1674).

L’abbaye de Lure, une des plus anciennes de France, fut fondée en 610 par saint Déile ou Déicole, compagnon et disciple de saint Colomban. Ce dernier, forcé de quitter le monastère de Luxeuil qu’il avait fondé, s’était mis en route suivi de quelques fidèles : saint Déile était parmi eux, quand, à quelques lieues de Luxeuil, vaincu par la fatigue, il demanda à Colomban la permission de ne pas aller plus loin. Le domaine de Lure, où il se trouvait alors, appartenait à un seigneur bourguignon nommé Verfaire. Saint Déile eut d’abord à souffrir des persécutions cruelles, tant de la part des habitants que de celle du seigneur ; mais Verfaire étant mort, sa veuve, nommée Berthilde, lui fit don de trois terres. Saint Déile réunit alors quelques-uns des compagnons de Colomban et fonda l’abbaye de Lure. Clotaire II (613) combla de dons le monastère.

Il y a apparence que l’abbaye fut détruite de fond en comble, comme celle de Luxeuil, par les Sarrasins (732). On la voit se relever peu à peu sous Pépin, grandir sous Charlemagne et redevenir puissante sous Louis le Débonnaire. En 817, elle échange, conformément aux prescriptions du concile d Aix-la-Chapelle, la règle de saint Colomban contre celle de saint Benoît. En 864, Waldrade, sœur de l’archevêque de Cologne et maîtresse de Lothaire II, chasse les religieux de leur monastère et confisque leurs biens. L’abbaye se relève encore une fois grâce à la protection de l’empereur Othon (959), qui lui accorde de nombreux privilèges. Elle parvint à conserver jusqu’au xvn« siècle sa souveraineté et ses droits régaliens, dont Louis XIV la força à se dépouiller en sa faveur, après la conquête définitive de la province. En 1754, l’abbaye de Lure fut enfin sécularisée et convertie en un chapitre noble.

Au début de la Révolution, l’abbé de Reinach fit construire un très-bol hôtel, encore debout aujourd’hui, et chargea un jeune architecte récemment établi à Belfort de tracer le plan des maisons canoniales qui devaient entourer cet hôtel : cet architecte de LUR1

vait être le général Kléber. Les événements arrêtèrent les travaux commencés.

L’abbaye de Lure subit à la Révolution le sort des autres maisons monastiques : pillée, en 1789, par une population irritée à cause des dîmes qu’elle avait dû lui payer si longtemps, elle fut, l’année suivante, déclarée bien national. Les reliques de saint Déile furent jetées au feu. « Aujourd’hui, dit un écrivain local, le voyageur qui demande à visiter les ruines de l’église abbatiale est conduit dans une cour malpropre où il ne reste pas pierre sur pierre. » L’hôtel du grand prévôt et les constructions canoniales, œuvre de Kléber, sont encore debout : l’hôtel est devenu l’hôtel de la sous-préfecture ; les autrès-constructions sont divisées en habitations particulières.

LURE (monts de), montagne de France (Basses-Alpes) ; elle commence sur les confins des trois départements de la Drôme, de Vaucluse et des Basses-Alpes, en s’appuyant au montVentoux, court de l’O. À l’E., sépare les gorges du Jabron des affluents de la Durance, qui arrosent l’arrondissement deForcalquier, et se termine au S.-E. de Sisteron, près du confluent de la Durance et du Jabron. Son point culminant s’élève à 1,827 mètres.

LURETTE s. f. (lu-rè-te). Ichthyol. Nom vulgaire de l’ablette spirlin, en Champagne.

LURI, bourg de France (Corse), ch.-l. de cant., arrond. et à 32 kiloin. N. de Bastia ; pop. aggl., 461 hab. — pop. tôt., 1,538 hab. Éducation de vers à soie ; filatures. Commerce de vins, d’huile, de cédrats, d’oranges. Au sommet d’un pic très-élevé se dresse la tour appelée dans le pays Tour de Sénèque, et qu une tradition erronée dit avoir été habitée par le philosophe latin pendant son séjour en Corse, sous le règne de Claude. Cette tour est sans nul doute le donjon d’un château du moyen âge.

LURIDE adj. (lu-ri-de — lat. luridus, même sens). Hist. nat. Qui est d’un jaune sale, livide.

— s. f. pi. Bot. Ancien groupe peu naturel, comprenant des genres de plantes lurides et la plupart vénéneuses, réparties aujourd’hui entre diverses familles, notamment parmi les apocynées, les personnées et les solanées.

LURIDITÉ s. f. (lu-ri-di-tê -» rad. luride). Pathol. Coloration jaune pâle de la peau.

LUR1EU (Gabriel de), écrivain et adminis^ trateur, né à Paris en 1803. Il entra de bonne heure dans l’administration, et il a été successivement inspecteur général des administrations de bienfaisance (1833), maître des requêtes au conseil d’État (1846), président du conseil de la section des établissements de bienfaisance (1847), membre du comité d’hygiène des hôpitaux (1863), enfin vice-président du conseil des inspecteurs généraux des services administratifs (1865). Tout en suivant la carrière administrative, M. de Lurieu s’est beaucoup occupé de littérature. Il a composé pour le théâtre des vaudevilles, des drames, des livrets d’opéras-comiques, dont plusieurs ont eu du succès. Nous citerons parmi les vaudevilles : Un jour à Rome, en un acte (1S23) ; VEligible, en un acte (1825) ; la Prise de voile, en deux actes (1832) ; Marmitons et grands seigneurs, en un acte (1835) ; Gil Blas de Santillane, en trois actes (183G) ; Lazarille de Termes, en deux actes (183 ?) ; Un Cordon bleu, en trois actes (1839) ; la Pèche aux beaux-pères, en deux actes (1845), etc. On lui doit deux drames : Dolly, en trois actes (1835) ; le Loup de mer, en deux actes (1839) ; et les opéras-comiques suivants : le Château d’Urluby (1S34) ; Angélique et Mëdor (1843) ; l’Amazone (1845) ; les Monténégrins (1849) ; les Porckerons (1850) ; les Trois Nicolas (1S58), etc. Enfin il a publié : Eludes sur les colonies agricoles de mendiants, de jeunes détenus et des enfants assistés, en Hollande, Belgique, Suisse et France, ouvrage qui a remporté un prix Montyon à l’Académie française (1S51).

LURINE (Louis), littérateur français, né à Burgos en 1810, mort à Paris le 30 novembre 1800. Il fut élevé à Paris et à Bordeaux. Son premier ouvrage fut une satire : le Cauchemar politique (1831). Il collabora ensuite à quelques vaudevilles, rédigea des journaux en province, et revint à Paris en 1840. Attaché à la rédaction littéraire du Siècle, du National et du Courrier français, il donna à ces journaux de nombreux feuilletons ou nouvelles. Jusqu’en 1848, il prêta le concours de sa plume à diverses entreprises de librairie, telles que : les Bues de Paris (1843, gr. in-S°, fig.) ; les Environs de Paris (1844, gr. in-8o, fig-) ; les Couvents, avec Alphonse 13rot (1845, in-S°, fig) ; les Prisons de Paris, avec Maurice Alhoy (1845, in-8o, fig.), et la Police de Paris, avec lémême (1S47, in-8o, fig). En 1S48, il devint rédacteur en chef de la Séance, journal politique, et, en 1853, de la Comédie, journal de théâtre. À part sa collaboration à des œuvres Collectives, on a de lui : Histoire poétique et politique de Lamartine (1848) ; le Treizième arrondissement (1850, in-S", grav.) ; Ici l’on aime (1854, in-18 ; 2» édit., 1S59) ; le Train de Bordeaux, recueil de nouvelles (1854, in-18) ; un Éloge de Balzac, prononcé devant la Société des gens de lettres (1856) ; Voyage dans le passé (in-18) ; le Talisman du cœur, etc. Au théâtre, il a fait représenter divers ouvrages, parmi lesquels nous citerons ■ Mme Basile, vaudeville en un acte,

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avec M. Solar (1834) ; le Z ?roi(d’aînesse (1842, Délassements-Comiques), la Comédie à Ferney (1857, Théâtre-Français), pièces en un acte, avec M. Albéric Second ; les Femmes peintes par elles-mêmes (trois actes, au Vaudeville), les Comédiennes (quatre actes, 1857), la Boîte d’argent (un acte, 1858), M. Jules (un acte, 1859), avec M. Raymond Deslandes. Il était, à sa mort, directeur du Vaudeville depuis près de deux années. Louis Lurine fut président de la Société des gens de lettres, qui avait couronné son Éloge de Balzac, cité plus haut, et vice-président de la commission des auteurs dramatiques. Son théâtre se recommande surtout par un ton de bonne compagnie qu’on voudrait rencontrer plus souvent chez les écrivains dramatiques de notre époque. Ses livres ont une sève méridionale particulière, une vigueur qui n’exclut pas la grâce. Son Treizième arrondissement est un petit chef-d’œuvre du genre facile : on y trouve des remarques fort originales et de piquantes observations ; les pensées de ce genre y abondent : » Il n y a plus de fruit défendu : tout est mangé.— Les femmes sont comme les poires d’hiver : elles mûrissent sur la paille. — Dans le XIIIe arrondissement, il n’y a pas de clefs : il n’y a que des passepartout.— Dans le XHI« arrondissement, une chemise est- un costume. — Le bonheur n’a pas d’histoire, » etc.

LURO (Bertrand-Victor-Onésime), jurisconsulte, écrivain et homme politique français, né à Villecomtal (Gers) en 1823. Il vint étudier le droit à Paris, où il se trouvait lors de la révolution de 1848. Républicain ardent, il adressa l’année suivante aux électeurs du Gers, comme vice-président du comité républicain de ce département, séant à Faris, et dont son ami M. Batbie était président, une circulaire dans laquelle à émettait les idées démocratiques les plus avancées et engageait les électeurs a imposer à leurs candidats un mandat impératif. Eu même temps, il se présenta à la députation dans le département où il était né, mais ne fut point élu. Peu après, M. Luro succéda à M. Portalis comme avocat au conseil d’État et à la cour de cassation. Après l’attentat du 2 décembre 1851, il se chargea de soutenir devant la cour de cassation le pourvoi des républicains condamnés par les conseils de guerre de Louis Bonaparte et plaida l’incompétence. Ayant vendu sa charge, il retourna dans le département du Gers, où il fut élu, en 1SG6, conseiller général pour le canton de Miélan. Lors des élections du 8 février 1871, les électeurs du Gers le nommèrent député à l’Assemblée nationale. Ce ne fut pas sans étonneinent qu’on vit alors le chaud républicain de 1848 aller siéger au centre droit, parmi les membres des partis monarchiques, et voter constamment avec les réactionnaires les plus intolérants. Du reste, il n’a joué dans cette Assemblée qu’un rôle des plus insignifiants, et n’a guère pris la parole que pour interpeller le gouvernement sur la révocation des magistrats que le gouvernement de la Défense nationale avait remplacés pour s’être déshonorés et avoir avili la magistrature en siégeant dans les commissions mixtes. M. Luro a voté pour les préliminaires de paix, pour l’abrogation des lois d’exil et la validation de l’élection des princes d’Orléans, pour les prières publiques, pour le pouvoir constituant de l’Assemblée, contre la proposition Rivet qui conférait à M. Thiers le titre de président de la République, contre le retour de (Assemblée à Paris et pour l’installation des ministères à Versailles, etc. Enfin, il a pris part à la campagne entreprise par la majorito monarchique contre M. Thiers, et a contribué par son vote, ’le 24 mai 1873, à le renverser du pouvoir. On doit à M. Luro : Du travail et de l’organisation des industries dans la liberté (1848, in-S°) ; Marguerite d’Augoulême, reine de Navurre, et la Benaissuiice ; résumé de conférences faites à Pau en 1866 (in-8°). Enfin il a collaboré au Courrier du Gers (1807) et au Conservateur du Gers (1871).

LUROE, ancien monastère, situé en Suède, dans une Ile du lac Wener, habité simultanément par des religieux et des religieuses de l’ordre de Saint-Bernard. Les paysans des environs chantent encore aujourd’hui une mélodie qui était à l’usage des nonnes. Ce monastère fut détruit lors de l’introduction de la Réforme dans le pays, et ses biens furent réunis aux domaines de la couronne.

LURON, ONNE (lu-ron, o-ne — mot d’origine inconnue. Génin croit qu’il vient de/eiiron pour levron, jeune lièvre ; Nisard soupçonne qu’il se rattache au radical leurre, pifjerie ; d’autres le tirent de te huron, le mineur, qui, par l’agglutination de l’article, est devenu luron ; enfin F. Michel veut qu’il ait pour radical lottre, espèce de musette et de danse). Personne gaie, décidée, bon vivant : Un gai luron. lJe francs lurons. Une vraie luronne.

LURY-SUR-ARNON, bourg de France (Cher), ch.-l. de cant., arrond. et à 30 kilom. N.-O. de Bourges, sur la rive droite de l’Arnon ; pop. aggl., 524 hab. — pop. tôt., 870 hao. Forges. Commerce de vins et d’huiles d’excellente qualité. Anciennement, Lury formait une petite ville défendue par de profonds fossés et une enceinte, où l’on pénétrait par deux portes, dont une subsiste encore. La ville eut fort à souffrir des guerres de reli-