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deux bêtes font valoir par leurs couleurs l’étalon noir du milieu ; sa tête et son poitrail se détachent sur les clairs du cheval blane,tanilis que Ses flancs, près du bai, ont plus d’éclat et de finesse. l’ius près encore, sur le bord du tableau, un quatrième cheval immobile complète le groupe ; il est gris de fer, et sa silhouette, au repos, accuse plus vivement le mouvement hardi des autres ; un homme en pantalon vert-olive le tient par la gourmette, et, sans lui donner plus d’importance qu’il ne fallait, l’artiste a su le rendre irréprochable. Des percherons blancs, à la croupe puissante, légèrement pommelés, forment le groupe de droite ; ils s’en vont d’une allure franche vers le fond du marché, où. s’agite, dans une ombre fine et lumineuse, une cohue de maquignons et d’amateurs. Encore ici, le dessin est savant, solide, hardi et l’arrangement très-sévère. Dans les tons clairs, la couleur est brillante et distinguée ; elle a, dans les demi-teintes et les vigueurs, uno rare transparence et beaucoup d’air ; par des modulations sages, elle se lie solidement aux intensités du premier groupe et se dégrade plus légère jusqu’aux, ombres vagues du fond. Ces fonds sont pleins de silhouettes finement accentuées : ce sont des chevaux en mouvement, des figures alertes. Colorés avec discrétion, ces petits groupes secondaires, derniers développements de l’idée principale, relient l’ensemble tout entier au rideau d’arbres verts grisonnants qu’on voit en face, au dernier plan. À gauche, enfin, et bien loin, se dessine, bleuâtre, enfouie dans une vapeur nuageuse, la coupole du Panthéon. •

Celte analyse donne k peine une idée de ce qu’il y a de mouvement, de vie, d’observation juste et de puissance d’effets dans cette œuvre magistrale.

MARCHÉ, ÉE (mar-ché) part, passé du v. Marcher. Exécuté en marchant : Pas de dansa mahché. En quelques pas faits avec une extrême lenteur, et plutôt glissés que marchés, Abdul-Medjid franchit l’espacéqui séparait la porte de la mosquée du bloc de marbre. (Th. Gaut.)

— Techn. Pétri avec les pieds, piétiné : Terre à brique bien marchée.

MAKClIliUlilJSE (Chabot de), de l’ancienne maison de Chabot de Poitou, femme poète du xiii* siècle. Elle était contemporaine de Bertran de Boni et vécut à Avignon, où elle tenait une de ces réunions poétiques connues sous le nom de cours d’amour. Jean de Nostredame en parle assez souvent d’après le moine des îles d’Or, et la mêle fa. tous ces jeux d’esprit et de galanterie fort estimés alors en Provence. « Elle romauçoyoit, dit-il, en toute sorte de rhyihine provençale ; comme Phanette, elle étoit très - excellente en la poésie et avoit une fureur ou inspiration divine, laquelle fureur estoit estimée un vrai don de Dieu.»

La dame de Marehebruse eut un fils qui a laissé ieux ouvrages ; l’un est intitulé l)e la nittura d’avior, l’autre, Las taulas d’amour (les Tables de l’amour). D’après le moine des îles d’Or, ce dernier seul lui appartiendrait ; l’autre, qui est une véritable physiologie de l’amour, tel qu’on le comprenait alors, aurait été écrit par sa mère.

MARCHEGAY (Paul-Alexandre), archéologue français, né à Saint-Germain-de-Prinçay (Vendée) en 1812. Lorsqu’il eut achevé ses études de droit à Paris, il suivit les cours de l’École des chartes, et fut ensuite attaché aux tiavaux historiques de la Bibliothèque royale. De 1841 à 1853, M. Mttrehegay a été archiviste du département de Maine-et-Loire. Il a publié : Archives d’Anjou, recueil de documents et de mémoires inédits (Angers, 1843-1853, 2 vol. in-8°J, ouvrage auquel l’Académie des inscriptions a accordé une médaille d’or ; Recueil des chroniques d’Anjou (Paris, 1855-1856, 2 vol. in-8°), avec M. Salmon ; Cartulaire du Ronceray (Angers, in-8°)’ ; Cartulaire des sires de Rays (Nantes, 1857, in-S°) ; Notices et documents historiques (Angers, 1857), recueil d’articles et de documents insérés dans la Bibliothèque de L’École des chartes ; la Revue de l’Anjou, etc.

MARCHENA, ville d’Espagne, prov. et à 40 kilom. S.-E. de Séville ; 12,500 hab. Fabrication de grosses étoffes de laine, poterie, toiles. Cette ville, construite sur le penchant de deux collines, est entourée de furtitications en ruine. Ses églises méritent l’attention. La principale est un très-ancien édifice à cinq nefs, dont le maître-autel et le chœur sont en bois de cèdre. Le palais des dues d’Arcos, qui était fortifié au temps des Maures, est remarquable par son architecture. Marchena possède, en outre, un petit établissement de bains sulfureux renommés pour le traitement des maladies cutanées.

MARCHENA (José), homme politique et littérateur espagnol, né à Utrera (Andalousie) en 1768, mort à Madrid en 1821- Sa famille ta destinant à la carrière ecclésiastique, il fit da solides études théologiques et littéraires ; mais la lecture des écrits philosophiques français détourna Marchena de la profession qu’il allait embrasser, et il faillit s’attirer les rigueurs de l’inquisition par la franchise et l’hérésie de ses opinions avancées. Prévenu à temps de l’arrestation qui le menaçait, il se réfugia en France, où la Révolution venait d’éclater. Sa profonde érudition, sa connaissance des langues tant anciennes que mo MARC

dernes, sa fougue, sa jeunesse (il avait vingt et un ans) intéressèrent les personnages qui étaient à la tète du mouvement social. Pendant quelque temps, il collabora au journal de Marat, l’Ami du peuple. Les idées farouches de Marat épouvantèrent Marchena, qui se rallia à Brissot et aux girondins. Après la journée du 31 mai 1793 (chute de la Gironde), il suivit à Caen Louvet et quelques autres députés qui voulaient fomenter des soulèvements dans la province en faveur de la Gironde. Forcé de fuir, l’Espagnol fut arrêté à ^Bordeaux, transféré à Paris et incarcéré. Quand, le 5 avril 1794, Robespierre frappa à la tète Danton et Camille Desinoulins, il épargna en Marchena un ennemi dont il pensait n’avoir rien à craindre, bien que celui-ci eût osé lui écrire : «Tyran, tu m’as oublié 1» Au 9therinidor an II, Marchena, rendu à la liberté, fut attaché aux bureaux du Salut public et prit part à la rédaction du journal l’Ami des lois. Malheureusement, le parti thermidorien s’étant scindé en deux sections, Marchena, ayant embrassé la cause de la section qui succomba, fut destitué de lune et l’autre de ses places pour «ses opinions rétrogrades. » C’est alors qu’il lança contre Legendre, Tallien et Fréron son pamphlet intitulé : Réflexions sur les fugitifs français (1795), qui le fit proscrire.après le 31 vendémiaire. Amnistié promptement, il publia de violentes diatribes contre le Directoire lui-même, qui, lui appliquant la loi sur les étrangers, le rit ; en 1797, reconduire jusqu’à la frontière. L’année suivante, Marchena saisit le conseil des Cinq-Cents d’une demande en restitution de ses droits de citoyen français, qu’il avait exercés depuis cinq ans sans contestation, protestant contre la fausse application de la loi de floréal à son égard. Sa réclamation fut accueillie. Il rentra en France et fut nommé secrétaire du général Moreau, qu’il suivit à l’armée du Rhin. À ce moment, il commit la supercherie littéraire qui donna à son nom une certaine notoriété dans le monde des savants. Pendant son séjour à Bàle, on lui attribua une chanson plus que badine, dont le général Moreau le réprimanda vertement. Marchena prétendit, pour s excuser, que la chanson n’était qu’une traduction exacte d’un fragment inédit du Satyricon de Pétrone, qu’il avait découvert dans la bibliothèque de Saint-Gall, et, deux jours après, il mettait le fragment en question sous les yeux du général. Ce passage fut publié dans les journaux, et l’un des critiques les plus érudits de l’Allemagne attesta l’authenticité de la pièce. Un peu plus tard, mis en goût par la réussite de sa plaisanterie, Marchena imagina un passage également inédit de Catulle, qu’il affirmait avoir relevé sur un papyrus u’Herculanum. Mais un professeur d’iéna le prit rudement à partie, et Marchena fut forcé d’avouer le stratagème. On raconte également qu’il était un sujet de risée pour l’étatmajor du général, par sa prétention à plaire à toutes les femmes, et que les aides de camp du général lui adressaient nombre de lettres anonymes qui lui firent monter de ridicules factions.

Pour utiliser les facultés vraiment extraordinaires de sou secrétaire, Moreau lui demanda une statistique des contrées de l’Allemagne qui pouvaient devenir le centre de ses opérations. Marchena, qui ne savait pas un mot de la langue allemande, se mit à l’étude, fut, en quelques jours, en état de lire tous les ouvrages allemands publiés sur cette matière, et des extraits de ces livres, soutenus de ses propres observations, il composa un fort utile travail honoré du suffrage de tous les généraux qui le consultèrent. Lorsque Moreau revint à Paris, Marchena l’y suivit et se montra fidèle dans la mauvaise comme ■ dans la bonne fortune. Moreau ayant été exilé en 1804, Marchena suivit Murât à Madrid, en 1808, eu qualité de secrétaire. À peine arrivé, il fut arrêté par ordre du grand inquisiteur, et Murât dut avoir recours à la force armée pour faire délivrer son secrétaire. Joseph Bonaparte étant monté sur le trône d’Espagne, Marchena fut chargé de la rédaction du journal officiel et nommé chef de division des archives au ministère de l’intérieur. Il traduisit l’urtufe et le Misanthrope, qu’il fit représenter avec un grand succès. À la retraite des Français en 1813, Marchena vint habiter successivement plusieurs villes du Midi, notamment Bordeaux, et y publia des traductions en espagnol de divers ouvrages de Voltaire, de Montesquieu, de Jean-Jacques et de l’abbé Moreilet. À la révolution de 1820, après la proclamation des cortès, il retourna en Espagne ; mais, dénoncé comme un partisan des Français, il fut mis eu interdit et mourut misérable.

Les ouvrages de Marchena se composent de : Réflexions sur les fugitifs français (Paris, 1795, in - 8°) ; le Spectateur français, en société avec Valmalette (1796, in-so) ; Essai da théologie (Paris, 1797, in-8°) ; Fraymentum Petronii ex bibliothecs Sancti-Ualli antiquissimo manuscripto excerptum (Bàle, 1800, in-8°) ; Description des provinces basques, insérée dans les Annales des voyages ; Leçons de philosophie morale el d’éloquence (Bordeaux, 1820, 2 vol. in-8°) ; — traductions espagnoles : Coup d’œil sur la force, l’opulence et la population de la Grande-Bretagne du docteur Clarke (Paris, 1802, in-Su) ; Emile de J.-J. Rousseau (Bordeaux, 1817,3 vol. in-12) ; Lettres persanes de Montesquieu (Nîmes, 1818, in-8°) ; Contes de

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Voltaire (Bordeaux, 1819,3 vol. in-8°) ; Manuel des inquisiteurs, à l’usage de l’inquisition d’Espagne et de Portugal, par l’abbé Moreilet (Montpellier, 1819, in-8°) ; l’Europe après le congrès d’Aix-la-Chapelle, par de Pradt (Montpellier, 1820, in-12) ; De la liberté religieuse, par Benoît (Montpellier, in-8<>) ; Julie ou la Nouvelle Héloïse, par J.-J. Rousseau (Toulouse, 1821, 4 vol. in-8°).

MARCHENOIR, bourg de France (Loir-et-CherJ, eh.-l. de canton, arrond. et à 28 kilom. N. de Blois ; pop. aggl., 787 hab. — pop. tôt., 685 hab. C’était autrefois une petite ville qui avait quelque importance, ainsi que l’attestent les ruines de sa forteresse et les vestiges de ses anciennes murailles. La révocation de l’édit de Nantes enleva les trois quarts de la population de cette ville et ruina son commerce et son industrie.

Pendant la guerre de 1870-1871, la forêt de Marchenoir devint un point stratégique d’une grande importance pour l’armée française, à qui elle servait de lieu de concentration et de refuge en cas d’échec. Plusieurs combats se sont livrés en avant de cette forêt, mais ils n’ont eu aucune influence sur l’issue do la campagne.

MARCHE-PALIER s. m. (mar-che-pa-lié). Marche qui forme le bord d’un palier d’escalier. Il PI. MARCHES-PALIERS.

MARCHEPIED s. m. (mar-che-pié— démarcher et de pied). Estrade à laquelle on monte par un ou plusieurs degrés, et qui sert à exhausser quelque chose : Le marchepied du trône. Il Escabeau à plusieurs degrés sur lequel on monte pour atteindre des objets trop élevés pour la main : Ajouter sur un mabche- bhsi> pour prendre un volume. Il Petit escabeau sur lequel on pose les pieds lorsqu’on est assis. Il Degrés qui ordinairement se replient, et sur lesquels on pose le pied pour monter dans une voiture ou pour en descendre : Baisser le marchepiedd’unecalèche Nospèrcs trouvaient plus commode d’approcher une chaise pour monter en voiture que de s’embarrasser les jambes dans un marchepied. (G. Sand.) Il Partie d’un carrosse sur laquelle le cocher pose les pieds.

— Fig. Moyen d’atteindre un but ou une position élevée ; Aux yeux du chrétien, le malheur est un marchepied qui peut élever l’homme jusqu’au ciel. (Ueseurei.) Dieu ne nous a-t-il pas donné la faculté de réfléchir la nature, de la concentrer en nous par la pensée, et de nous en faire un marchepied pour nous élancer vers lui ? (Balz.) Craignez le médecin ambitieux qui ne voit dans ses malades que des marchepieds pour sa réputation. (Maquel.) Chez la femme, l’univers est le marchepied de la passion (Balz.) L’homme de guerre, miroir et parangon de chevalerie, se fait des cadavres de ses compagnons un marchepied à l’avancement. (Proudh.)

— Mar. Cordage que l’on tend de chaque côté des vergues, pour servir d’appui aux pieds des matelots. Il Nom donné à des barres de bois disposées au fond d’une embarcation, pour que les pieds des rameurs puissent y trouver un point d’appui.

■— Nav. fluv. Petit chemin qui longe un cours d’eau, du côté opposé au chemin de halage. Il Se dit quelquefois pour chemin de halage.

— Typogn Sorte de pupitre cloué sur le plancher, à côté de la presse manuelle en bois, à l’endroit où les pieds de l’imprimeur s’arrêtent lorsqu’il lire le barreau.

MARCHER v. n. ou intr. (mar-ché — On a proposé comme origine de ce verbe le latin mercari, négocier. On a rapporté aussi marcher à un substantif marche pour marque, avec le sens de vestige, trace du pied. Diez rejette ces étymologies. Comme le verbe marcher est d’une date relativement récente, il n’admet pas non plus le celtique march, ni le vieux haut allemand marah, cheval. 11 pense que le mot vient de marche, frontière, et que la signification du verbe s’est déduite de la vieille locution française aller de marche en marche, qui signifiait voyager. Nous avons fait marchermarche, comme cheminer de chemin, et monter de mont. Les Grecs disaient de même choreo, marcher, de chora, pays, et les Latins peragrare, voyager, de ager, champ. Scheler présente une autre conjecture : « La langue allemande, dit-il, possède un mot trdûer, signifiant le résidu de choses pressées ; tout en admettant qu’il corresponde avec l’anglo-saxon drabloe, anglais drabb, lie, sédiment, néerlandais drabbe, dretf. il n’en est pas moins établi que trâber dérive de traben, proprement frapper, fouler, puis trotter, néerlandais draven. Qu’y aurait - il donc de surprenant que le français marcher, équivalent de l’allemand traben, vînt de marc, équivalent de l’allemand trâber ? Marcher n’est autre chose que frapper, fouler la terre. Il est probable que, dès le principe, il s’y est attaché plutôt l’idée d’appuyer le pied sur quelque ehose, que celle de locomotion ; il a la valeur du latin gradi, ingredi, allemand treten. Il est probable que l’usage général de marcher, fuire-des pas, provient de sa signification propre et réservée d’abord au. langage des métiers, savoir fouler, presser, taper ; ou dit encore aujourd’hui marcher l’étoile, la ouate, la terre ; les briquetiers marchent 1 argile dans les marcheux. Qui sait encote si la langue latine ne possédait pas déjà un verbe marcare dans le sens de frapper î Le substantif marcus, marteau, permet de le

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supposer. » Marcher, presser du pied, et marc, chose prosséB, "auraient donc le même radical, et ce radical, qui est contenu dans le latin marcus, marculus, marcellus, marteau, marcere, se flétrir, l’allemand mark, pulpe, etc., est une des dérivations, par racines secondaires, de la grande racine aryenne mar, mal, mourir ; au sens actif, détruire, tuer, broyer, écraser, frapper, qui a produit une foule de dérivés dans les langues indo-européwines). Se mouvoir, changer de place en

déplaçant successivement ses pieds : Marcher rapidement. Marcher sur un char.in poudreux. Avoir peine à marcher. L’autruche est faite pour marcher, non pour voler. Certains insectes marchent avec une prodigieuse rapidité. L’écureuil est trop léger pour makchhr. (Buff.) La génuflexion devant i idole ou devant Vécu atrophie le muscle qui marché et la volonté qui va. (V. Hugo.) Nous apprenons à marcher à force de tomber. (F. Bastiat.) La femme ne marche pas, elle ondule en faisant la roue. (II. Castille.)

Vous marchez d’un tel pas qu’on a peino a vous suivre.

Molière.

Il Aller en marchant, se rendre : Marcher à la mort d’un pas ferme. Il Se mettre eu route, avancer :

Le sommeil sur ses yeux commence a s’épancher ; Debout, dit l’Avarice, il est temps de marcher,

Boileau.

Marchons, marchons, touB ces beaux complimenta Sont pauvretés qui font perdre le temps.

Voltaire.

—Occuper un rang, une place déterminée : Marcher en tête, marchera la queue, n^ Avoir ’ rang : Personne ne marche plus en tête des choses, on marche à la queue. (St-M«rc Girard.) La philosophie marche la première dans l’ordre de nos connaissances. (De Bonald.) Le cœur doit marcher avant l’esprit et l’indulgence avant la vérité. (J. Joubert.)

— Se mettre en campagne, aller au combat, en parlant des armées : Marcher sous un habile général.

3 ’attaque sur son trône une reine orgueilleuse [breux. Qui voit sous ses drapeaux marcher un camp nom Racine.

— Se mouvoir, changer de place par une suite de mouvements imprimés à des parties quelconques du corps : MarchERsur les mains, sur tes genoux, sur le ventre. Le serpent marche à t’aide de ses eûtes et de ses vertèbres. (H. Taine.)

— Se mouvoir, changer de place, en parlant des objets inanimés : Notre barque marchait très-rapidement. Tous tes astres semblent marcher de l’est à l’uucst. Les rivières sont des chemins qui marchent et qui portent où l’on veut aller. (Pasc. J Le flux et le reflux marchent d’un pas uniforme. (Buff.) Il Fonctionner, se mouvoir, en parlant d’un mécanisme : Ma montre ne marche plus. La filature a cessé de marcher.

— S’écouler, en parlant du temps : Le temps agit sur les esprits par cela seul qu’il marche, (Chateaub.) Les siècles marchent malgré nous et sans nous. (La Rochef.-Doud.)

— Avoir la liberté de ses mouvements, pouvoir agir : La première condition pour que le gouvernement représentatif marche, c’est que les élections soient libres. (Mmu de Staël.)

— Tendre progressivement : Marcher à sa ruine. L’homme marche vers le tombeau, traînant après lui la longue chaîne de ses espérances trompées. (Boss.) Tout annonce que nous marchons vers une grande unité. (J. île Maistre.) L’espèce humaine marche à tu liberté et y arrivera, quels que soient les obstactes qui arrêtent ou prolongent sa marche. (Chateaub.) L’humanité marche à la conquête de la vérité. (A. Martin.) En aucune chose peut-être il n’est donné à l’homme d’arriver au but ; sa gloire est d’y marcher. (Guizot.) Il faut résolument marcher à la fortune pour en faire un large et magnifique usage. (Ste-Beuve.)

Le monde avec lenteur marche vers la sagesse.

Voltaire.

Ah ! combien j’ai connu de ces amis bénins Qui marchaient à leur but en rusés patelins !

Al. DuvaL.

— Se mouvoir dans un certain milieu, y exercer son activité : Marchons d’un pas soutenu dans le chemin de la vertu. (Boss.) Il faut marcher dans le monde comme en pays ennemi. (St-Evrem.) Lorsqu’on suit une route, il faut y marcher franchement, rondement. (Chateaub.) Rien n est plus difficile à l’homme que de sortir de ta mauvaise voie quand il y longtemps marché. (Guizot.) Celui-là n’arrive jamais à rien qui marche dans les sentiers battus. (J. Janiu.)

Il en est qui, les yeux fixés sur le devoir, . D’un pas toujours égal marchent sans s’émouvoir.

Ponsaed.

— Procéder : La nature marche par des dégradations inconnues. (Bufl.)

— Progresser, se développer ; Quand l’esprit humain fait un pas, il faut que tout marche avec lui. (Chateaub.) L’opinion ne se commande pas ; il faut ta suivre, car elle marche toujours. (Mmo Campan.) Ce n’est pas l’état social qui fait MARCUHR la science, c’est la science qui fait marcher l’état social. (E. Littré.) Tout marche, tout a toujours marché, tout marchera éternellement. (Proudh.) Les républiques sont tenues de marcher plus vite