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in-S°) ; Folies nationales, pour servir de suite à la Constitution en vaudeville (Paris, 1792, in-8°) ; les Bienfaits de l’Assemblée nationale ou les Entretiens de la mère Saumon, doyenne de la Balle, suivis de vaudevilles (Paris, 1792, in-8°) ; l’A, B, C national, dédié aux républicains par un royaliste (Paris, 1793, in-s°), quatre parties. Ces derniers ouvrages ont été réimprimés (4 vol. in-32) ; ils sont rares et recherchés.

MARCHANT (Nicolas Damas, baron), médecin et antiquaire français, né à Pierrepont (Moselle) en 1707, mort à Metz en 1833. Comme son père, il suivit la carrière médicale, reçut, dès l’âge de dix-sept ans, le grade de docteur (1784), et fut pendant quelques années médecin militaire. S’étant fixé à Metz pour y exercer son art, il devint maire de cette ville en ISOu, reçut le litro de baron en , 1810, puis fut conseiller de préfecture (1820) et sous-préfet de Briey (1830). Outre des articles et des brochures sur des matières politiques et économiques, Marchant a publié : Mélanges de numismatique et d’histoire ou Correspondance sur les médailles et monnaies des empereurs d’Orient, des princes croisés d’Asie, des barons français établis dans la Grèce, etc. (Metz, 1818-1828, in-8°), avec planches, réédités avec des additions sous le titre de Lettres du baron Marchant sur la numismatique et l’histoire (Paris, 18Û0-1851). C’est un ouvrage estimé, qui atteste l’érudition et la variété de connaissances de l’auteur.

MARCHANT (Le), nom d’un poëte français, d’un historien et d’un théologien flamand. V. Le Marchant.

MARCHANT DE BEAUMONT (François-Marie), littérateur français, né à Paris en 1709, mort en 1832. On lui doit un assez grand nombre de compilations, parmi lesquelles nous citerons : le Conducteur de l’étranger à Paris (1811) ; Beautés de l’histoire de la Hollande et des Pays-Las (1817) ; Beautés de l’histoire du Japon (1S18) ; Beautés de l’histoire de ta Perse (1822), etc,

MARCHANT1E s. f. (mar-chan-tt — de Marchant, botau. fr.). Bot. Genre de plantes, de la famille des hépatiques, tribu des marchandées, établi pour des hépatiques qui croissent dans presque tous les points du globe.

— Encycl. Les marchandes forment des expansions membraneuses, à frondes lobées, glabres, d’un vert foncé, ponctuées en dessus ; les organes sexuels sont portés sur des pédoncules distincts ; le fruit est une petite capsule s’ouvranten quatre valves. Ces plantes sont très-communes en Europe ; elles croissent dans les lieux humides et ombragés, au bord des puits, des fossés, des fontaines, dans les cours inhabitées, etc. Leur odeur est fado et marécageuse. On leur a attribué la propriété de guérir les engorgements abdominaux, et surtout ceux du foie, et les maladies chroniques de la peau. On les a regardées aussi comme dépuratives, détersives et diurétiques. On dit enfin les avoir employées avec succès contre l’hydropisie, i’anasarque et la gravelle. Leur saveur est acre et astringente. Elles sont beaucoup moins usitées aujourd’hui.

MARCHANTIUS, nom d’un historien et d’un casuiste llauiand. V. Le Marchant. MARCHAUSIE s. f, (mar-chô-zS). Féod.

V. MAKCHANCB.,

MAKCHAUX, bourg de France (Doubs), eh.-l. de canton, arrond. et à 14 Jtilom. N.-E. de Besançon ; pop. aggl., 43C hab- — pop. tôt.,480 hab. Tuileries ; mine de fer ; moulins à blé. Église très-ancienne.

MARCHE s. f. (mar-che — rad. marcher). Action do marcher, d’avancer, de se déplacer : S’habituer à la marche. Ne pas supporter la marche. 5e mettre en marche. Faire une heure de marche. Diriger la marche d’un vaisseau. La marche « quelque chose qui avive mes idées ; je ne puis presque penser quand je suis en place. (J.-J. Rouss.) On ne saurait trop exercer la jeunesse à la marche. (J. Casanova.) Il Manière de marcher, démarche, maintiun d’une personne qui marche : La duchesse de Bourgogne avait une marche de déesse sur les mers. (Saint-Simon.) Les couleurs du serpent sont aussi peu déterminées que sa marche. (Chateaub.)

— Mouvements combinés d’une troupe, d’une année qui se déplace : Faire des marches et des contre-marches. Régler la marche d’une colonne.

— Espace que parcourt une troupe sans s’arrêter : Gagner une marche sur l’ennemi.

— Distance évaluée par le temps que met un homme à la parcourir en marchant avec une vitesse ordinaire : Il y a une heure de marche d’ici au village le plus voisin.

— Mouvement des corps célestes : La marche de la terre, de la lune. Il n’y a que quatre comètes dont la marche soit aujourd’hui connue. (Arago.)

— Fonctionnement d’une machine : Régler la marche d’une horloge. Une soigneuse de carderie n’a d’autre tâche que de surveiller la marche de la carde et de rattacher de temps en temps un fil brisé, (J. Simon.)

— Cortège, procession, défilé, succession do personnus : La marche du bœuf gras. Une marche triomphale. Un escadron de gendar-

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merie ouvrait, fermait la marche. Dans cette procession de grands hommes et de grandes choses, Christophe Colomb ouvre la marche, (Mallefille.)

— Fig. Progrès, évolution, action successive, développement graduel : La marche d’une maladie. La marche des événements. Bans les périodes lumineuses comme dans les siècles de ténèbres, la marche graduelle de l’esprit humain n’a point été interrompue. (M™e de Staël.) La vivacité française a donné à la marche des pièces de théâtre un mouvement rapide très-agréable. (M">c de Staël.) Tout ce qui est créé a nécessairement une marche progressive. (Chateaub.) L’humanité, dans sa marche inflexible, ne se laisse pas égarer par les hallucinations de ses prétendus sages. (Proudh.) Les choses froissent celui qui n’a pas su s’arranger à leur forme et à leur marche. (M">e Guizot.) L’esclavage, ta torture, les épreuves judiciaires n’ont pas avancé, mais retardé la marche de l’humanité. (F. Bastiat.) Avec la presse libre, pas d’erreur possible, pas de vacillation, pas de tâtonnement dans la marche humaine. (V. Hugo.)

Marche forcée, Marche dans laquelle on fait beaucoup plus de chemin qu’un homme n’en fuit ordinairement dans le même temps : La réserve arriva à marche forcée.

Marche couverte, Marche dérobée à l’ennemi. || fig. Manière d’agir dont le but est caché :

Un perfide eBt à craindre en 6a marche couverte ; Même au sein des succès, il tramé votre perte.

Fit. DE NEUFCUATEAU.

Fausse marche, Mouvement feint, par lequel on cherche à donner le change à l’ennemi.

Bataillon de marche, Bataillon, qu’on forme d’hommes appartenant à différents corps, uniquement pour les conduire ensemble à leur destination. Il Nom donné, pendant le siège de Paris eu 1870, à des bataillons de la garde nationale organisés pour opérer en dehors des fortifications.

— Mar. Degré de vitesse d’un navire : La marche de la frégate était supérieure à celle du navire qui la poursuivait, il Ordre de marche. Ordre dans lequel se placent les navires pendant la inarche.

— Techn. Espèce de pédale sur laquelle l’ouvrier tisseur appuie le pied pour exécuter la foule ou marchure, c’est-à-dire pour faire lever ou descendre les fils de chaîne : Métier à une, deux, quatre marches. Il Murche en gris, Apprêt, du coton, qui consiste à le soumettre au garançage, immédiatement après qu’il a reçu les apprêts huileux et les mordants de galle et d’alun, ce qui lui donne une couleur grise. Il Marche en jaune, Opération qui suit la précédente et lui ressemble en tout, sauf qu’elle donne au coton une teinte jaune.

— Mus. Touche de pédale d’un orgue, il Touche d’une vielle. Il Air composé pour accompagner et régler la marche des troupes : Jouei’ une marche. La marche des Suisses, u Marche harmonique, Succession de dili’érents accords, manière dont la modulation passe d’un ton à un autre.

— Archit. Degré ; partie d’un escalier sur laquelle on pose le pied pour monter ou pour descendre : Descendre les marches quatre à quatre. S’arrêter sur la première marche, h Marche carrée, marche droite, Celle qui a partout la même largeur. Il Marche dansante, Celle dont une extrémité est moins large que l’autre. Il Marche d’angle, Marche tournante partant de l’angle des deux murs, et par conséquent plus longue que toutes les autres. Il Marche de demi-angle, Celle qui précède ou qui suit la marche d’angle. Il Marches gironnées, Marches tournantes. Il Marches moulées, Celles qui sont bordées d’une moulure. Il Marches courbes, Marches cintrées. Il Marches rampantes, Celles dont le plan supérieur est incliné. Il Marche palière ou Marche-palier, Celle qui forme le bord d’un palier d’escalier.

Être ne, être placé sur les marches du trône, Être né dans une famille régnante, être proche parent du prince régnant.

— Jeux. Mouvement, mode de déplacement de chacune des pièces d’un jeu d’échecs nu d’un autre jeu : Ne pas connaître la marche du jeu de trictrac.

— Véner. Empreinte du pied de la loutre ou du cerf : Les marches et les empreintes de la loutre, les débris de poisson abandonnés par elle au bord de l’eau ne peuvent laisser au veneur aucun doute sur la présence de cet animal. (J. La Vallée.)

— Fr.-maçorni. Ensemble de pas symétriques, qui varie pour chaque grade, et qui est un des moyens de reconnaissance usités entre les adeptes.

— Syn. Marche, degré. V. DEGRÉ.

— Encycl. Physiol. La marche est le plus important de tous les mouvements de progression. Quand on examine attentivement un homme qui marche, on peut décomposer un double pas en plusieurs temps successifs. Dans un premier temps, le corps repose sur les deux jambes, le pied gauche placé en avant par hypothèse et le pied droit en arrière ; dans un second temps, le corps n’est plus appuyé que sur le membre gauche tandis que l’autre suspendu dans l’espace se dirige en avant ; dans un troisième temps, le

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corps s’appuie de nouveau sur les deux membres ; dans un quatrième temps, le membre droit touche terre et supporte seul le poids du corps, tandis que le membre gauche se dirige en avant pour replacer lo corps dans la position du départ.

Le centre de gravité du corps est poussé en avant et en haut dans la marche par l’extension du membre inférieur placé en arrière. C’est de la succession de ces déplacements du centre de gravité que résulte le déplacement du corps. Quand un homme marche, on volt le corps s’élever à chaque fois que le pied se détache de la terre ; on le voit s’abaisser chaque fois que le pied oscillant reprend terre par sa plante. Ces oscillations du centre de gravité deviennent nettes lorsqu’on observe sur un mur l’ombre d’un homme qui murche. La valeur de ces oscillations est d’ailleurs de om,03 à peu près dans la marche ordinaire.

L’homme qui marche incline son corps en avant, et cette inclinaison tend à faire passer la ligne du centre de gravité du tronc en avant des têtes de fémur qui le supportent ; cette inclinaison caractéristique est destinée à lutter contre la résistance de l’air. En même temps, létronc se trouve placé dans la direction oblique suivant laquelle se fait l’allongement du membre arc-boutc.

La longueur du pas est mesurée par la grandeur du déplacement horizontal du centre de gravité. Ce déplacement étant produit par l’allongement du membre arc-bouté sur le sol sera d’autant plus considérable que le însmbre agira sur le tronc dans une direction plus oblique et qui se rapprochera plus de l’horizontale. La durée du pas dépend de deux conditions : d’abord du temps employé par le membre à se détacher du sol, c’est-à-dire à s’étendre dans ses articulations en transportant le poids du corps, et ensuite du temps nécessaire à la demi-oscillation du membre qui a quitté le sol. La vitesse de la marche est en raison directe de la longueur du pas et en raison inverse de sa uurée. D’après les frères Weber, la vitesse maximum du déplacement est de 2m,00 par seconde, soit d un peu plus de 8 kilom. dans une heure.

La marche peut être supportée assez longtemps par l’homme, à la condition qu’elle s’opère sur un sol uni ou sur un plan légèrement incliné par en bas. Lorsque le pKn est incliné par en haut, les efforts musculaires que l’homme doit faire pour soulever à chaque pas le centre de gravité suivant une ligne ascensionnelle parallèle au plan indiqué ajoutent à l’elfort" ordinaire tout le travail musculaire correspondant a l’élévation (mesurée sur la verticale) d’un poids égal à celui du corps, depuis le point de départ jusqu’au point d’arrivée. Il en est de même lorsque l’homme monte des escaliers ou marche sur un sol mouvant. Ces deux inodes do progression sont lents et fatigants.

— Mus. Jadis, la marche était plus particulièrement du domaine de la musique militaire que de l’orchestre symphonique. Mais comme son effet est très-puissant et éminemment dramatique dans de certains cas, on ne tarda pas à l’introduire au théâtre, dans le drame lyrique, et à en faire usage aussi dans la symphonie.

Brillante et pleine d’éclat dans le style martial, majestueuse, grandiose et solennelle dans le style religieux, sombre et grave dans le style funèbre, la marche prend tour à tour les caractères divers que lui impose telle ou telle situation, La marche ordinaire est habituellement rhythméé à deux temps, et son mouvement se marque allegro murziale ; les marches solennelles s’écrivent généralement à quatre temps, sur un mouvement modéré, maestoso, et certaines marc/tes religieuses sont conçues sur un rhythme ternaire ; ces dernières s’exécutent très-lentement, adagio ou largo.

« Dans le style militaire, dit Castil-Blaze, on distingue deux sottes de marches, savoir : la marche dont ia mesure et les temps marquent le pas ordinaire, et la marche double, dont la mesure et les temps sont doublés ; ou l’appelle improprement pas redoublé, et son mouvement est du double plus rapide que celui de la marche. Celle-ci est écrite à deux temps, maestoso, le pas double à deux-quatre, allegro, et leurs mouvements sont si bien ajustés que, quand un régiment défilant au pas double et au son de la musique passe devant un poste où les tambours battent aux champs, et par conséquent dans la mesure de la marche, le rhythme grave des tambours s’accorde parfaitement avec la mesure rapide et le rhythme pressant de la musique. Cela est tout simple ; la musique joue deux mesures tandis que les tambours n’en frappent qu’une. Cet effet n’est pas sans agrément pour une oreille exercée. »

La marche, par son caractère particulier, est destinée à impressionner vivement un auditoire ; c’est pourquoi son effet est très-considérable au théâtre et dans la musique symphonique. Qui n’a frémi, qui n’a tressailli douloureusement en entendant la marche funèbre du Struensée de Meyerbeer, ou celle de la symphonie héroïque de Beethoven ? Qui, au contraire, ne s’est pas senti transporté en écoutant la marche héroïque du Tannhaûser de M. Richard Wagner, ou la marche du couronnement de Meyerbeer ?

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Voici une liste des marches les plus célèbres dans la musique dramatique ou dans la musique symphonique :

Marche religieuse a’Alcesle (Gluck).

Marche de Raoul Barbe-Bleue (Grétry).

Marche des Deux avares (Grétry).

Marche de Sttûl (Dussek).

Marche religieuse de la Flûte enchantée (Mozart).

Marche turque [instrumentée par M. Prosper Pascal) (Mozart).

Marche funèbre pour la mort du général Hoche (Cherubini).

Marche funèbre écrite pour le Service de la chapelle..royale (Cherubini).

Marche du sacre (Cherubini).

Marche des Abencerages (Cherubini).

Marche des Deux journées (Cherubini).

Marche de Fnniska (Cherubini).

Marche A’Aline, reine de Golconde (Berton).

Marche des Bardes (Lesueur).

Murche funèbre de ia symphonie héroïque (Beethoven).

Marche turque de3 Ruines d’Athènes (Beethoven).

Marche nuptiale de la symphonie en la (Beethoven).

Marche funèbre à’Egmont (Beethoven).

Marche de Lodoîska (Kreutzer).

Marche de Fernand Cartes (Spontini).

Marche et chœur de la Vestate (Spontini).

Marche du Songe d’une nuit d’été (Mendelssohn).

Marche de la Juive (Halévy).

Marche de la Reine de Chypre (Halévy).

Marche funèbre d’il Templario(Nivouï).

Marche villageoise du Frcyschùtz (Weber).

Marche funèbre de Dom Sébastien (Donizetti).

Marche du Prophète (Meyerbeer).

Marche du couronnement (Meyerbeer).

Marche du ozar, de YÈtoite du Nord (Meyerbeer).

Marche funèbre de Struensée (Meyerbeer).

Schitler-Marsh (Meyerbeer).

lra Marche aux flambeaux (Meyerbeer).

20 Marche aux flambeaux (Meyerbeer).

3o Marche aux flambeaux (Meyerbeer).

4e Marche aux flambeaux (Meyerbeer).

Murche des liançailies, de Lohengrin (Richard Wagner).

Marche du Tannhaûser (Richard Wagner).

Marche hongroise (H. Berlioz).

— Archit. V escalier.

MARCHE s. f. (marche. — Ce mot vient du germanique : allemand mark, mot dont l’origine est assurément fort ancienne. La mark était dans l’origine une subdivision du

  1. «u ou district primitif, le pâturage du clan.

Ede comprenait tout ce qui n’était pas terrain cultivé, le pâturage et la forêt avoc son gibier, et formait une propriété commune. Le gothique marka, anglo-saxon mearc, Scandinave mark, ancien allemand marcha, maracha, signifie limite, frontière, connu, et la mark était ainsi la région qui confinait à la portion habitée et cultivée du t/au. Le gothique marka s’accorde pour la forme avec le sanscrit marga, qui toutefois ne signifie ni frontière ni forêt, mais chasse et bête fauve, de la racine marg, mûrg, chercher, fouiller, et c’est la selon Pictet qu’il faut chercher le sens primitif), llist. Frontière militaire de certains États : La marche de Brandebourg. La marche d’Ancàne.

— Ane. coût. Marche avantagère, Bourgs et villages qui se trouvaient sur les confins de la Bretagne, du Poitou et de l’Anjou, il Marches communes, Paroisses situées sur les confins de deux provinces, et soumises aux deux juridictions.

— Encycl. Hist. L’institution des provinces frontières appelées marches date de Charlomagno ; c’était une réminiscence des provinces impériales-consulaires des premiers temps de l’empire romain, Germanie supérieure et inférieure, Pannonie, Mœsie, etc. Le même besoin de se défendre créait les mêmes moyens de protection, et l’organisation intérieure des marches fut à peu près celle des provinces romaines situées dans les mêmes conditions et qui n’étaient qu’un pays sans limites fixes, avec une sorte de camp fortifié pour capitale, et soumis à la toute-puissance d’un chef militaire. Les marches de Charlemagne, destinées à protéger l’intérieur de l’empire contre les incursions des barbares voisins, furent une large bande de terrain, une sorte d’épais rempart entourant l’Europe chrétienne et tenant en respect au nord et à l’est les Danois, les Slaves, les Huns, les Avares, au sud les Sarrasins, a l’ouest les Bretons insoumis. Elles furent placées sous le commandement d’un personnage important et de haute noblesse, s’aoquittant d’un service féodal, appelé indifféremment, suivant la langue des provinces, captai, marshall, margrave ou marquis, et ayant sous son obéissance les comtes des marches.

Quoique les capitulaires traitent souvent des marches et de leur importance, l’organisation en est mal connue ; leur situation même n’est guère plus facile à déterminer que celle des provinces consulaires de l’empire romain. Le nombre dut en varier SOU3 Charlemagne et ses successeurs. Nous mentionnerons seulement celles qui avaient quelque importance et qui plus tard, la barbarie une fois vaincue, devinrent soit des comtés