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transporta son commerça à Amsterdam en 17H. Bientôt dégoûté du peu de bonne foi de ses confrères, il renonça au commerce et se livra uniquement à l’étude. Il entreprit alors des publications de livres rares, et vécut dans la retraite, souvent distrait cependant par les nombreux bibliographes qui venaient le consulter. En mourant, il légua sa riche bibliothèque à l’université de Leyde. Marchand a collaboré à lacélèbre satire, le Chef-d’œuvre d’un inconnu ; il a donné des notes sur la Satire Ménippèe ; il a été l’un des principaux, rédacteurs du Journal littéraire (La Haye, 1713-1737, 24 vol. in-12). On a encore de lui : les Catalogues des bibliothèques d’Em. Bigot (1706), de Jean Giraud (1707), et de Joaehim Fauluier(179) ; ce dernier est rare parce que P. Marchand l’a fait précéder de Son Epitome systematis bibliographici, exposé d’un nouveau système bibliographique ; Histoire critique de l’Anti-Caion, satire de César de Plaix, avocat ; Histoire de la Bible de SixteQuint, avec des remarques pour connaître la véritable édition de 1590 ; Histoire de l’origine et des premiers progrès de l’imprimerie (La Haye, 1740, in-4o) ; Dictionnaire historique ou Mémoires critiques et littéraires (La Haye, 1758-1759), suite du dictionnaire de Bayle et de Chaufepié. Cet ouvrage posthume fut publié par les soins d’Allamand, son exécuteur testamentaire. On lui doit encore une édition des Lettres choisies, de Bayle {Rotterdam, 1714,3 vol. in-12) ; le Cymbalum mundi, de Bunaventure Desperriers (Amsterdam, 1711, in-12), précédé d’une Lettre critique ; les Voyages, de Chardin (Amsterdam, 1735, 4 vol. in-4o) ; l’Histoire des révolutions de Hongrie, par l’abbé Brenner (La Haye, 1739, 2 vol. in-4o ou 6 vol. iu-12) ; les Œuvres de Brantôme, avec Le Duchat(La Haye,1740, 15 vol. in-12) ; les Œuvres de Villon (La Haye, 1742, in-s°, | ; les Lettres du comte d’Estrades (Londres-La Haye, 1743,9 vol. in-12) ; les Mémoires du comte de Guiche (Londres- La " Haye, 1744, in-12) ; Direction pour ta conscience d’un roi, par Féiwlon (Londres-La Haye, 1747, in-go et in-12) ; la Nouvelle histoire de Feue ton (Londres-La Haye, 1747, in-12).

MARCHAND (Étienne), navigateur, né dans l’île, de Grenade en 1755, mort à l’île de Fiance en 1793. Il fit sur des bâtiments de commerce plusieurs voyages aux Antilles, passa ensuite dans les Indes, puis, de retour en France, il fut chargé par une maison de commerce de Marseille de visiter la côte N.-O. de l’Amérique, pour s’y procurer des pelleteries, À la fin de 1790, Marchand quitta Marseille sur le Solide, dont il était capitaine, doubla la Terre de Feu, et accomplit le second voyage autour du monde exécuté par des Français. Il découvrit Noukahiwa, qui porta d’abord son nom, et un groupe des Marquises auquel il donna celui d’Iles de la Révolution, lit ensuite voile vers les îles Sandwich, d’où il se rendit en Chine, retourna en Europe par l’océan Indien, l’île de France, et jeta l’ancre à Toulon, au mois d’août 1792. Marchand devint chef de bataillon de la garde nationale de Marseille et, quelque temps après, se rendit à l’île de France, où il mourut. M. do Fleuriau a publié, d’après le journal d un officier "de l’expédition, une relation fort intéressante du voyage de Marchand, sous te titre de Voyage autour du mande pendant les années 1790, 1791 et 1792 (Paris, 1798-1800, 4 vol. iu-4°), avec cartes et figures.

MARCHAND (Jean-Gabriel, comte), général et pair de France, né près de Saint-Marcellin eu 1765, mort en 1851. Avocat avant la Révolution, il fut élu, eu 1791, capitaine par les volontaires du 4e bataillon de l’Isère, et fit toute la campagne d’Italie et du Rhin. Chef de bataillon depuis 1795, il fut blessé et fait prisonnier au combat de la Madona de la Corona, et échangé aussitôt après par Bonaparte, qui le nomma colonel, Il assista à la bataille de Novi comme aide de camp de Joubert, et fut envoyé à l’année du Rhin, avec le titre de général de brigade ; il se distingua aux combats d’Haslach et d’Atbec, et, le 31 décembre 1805, fut promu général de division. Il prit part k la bataille d’Iéna, à celle de Friedland, k la prise de Magdebourg, et passa en 1808 en Espagne, où il battit les Espagnols et les Anglais dans plusieurs combats en Andalousie et en Portugal. À Busaco, il « lutta avec acharnement, mais la supériorité en nombre des ennemis l’emporta. Marchand fut rappelé en 1812, et reçut la mission de servir de chef d’état-major général au roi de Westphalie, Jérôme, qui devait commander l’aile droite de la grande armée, dans la campagne de Russie. Il contribua à la victoire de la Moskowa et, pendant ..la retraite, il lit presque constamment partie de l’arrière - garde. En janvier 18U, Marchand organisa des levées en masse et forma des corps francs dans l’Isère ; il chassa les Autrichiens de Chambéry et les bloqua durant un mois dans Genève. À la nouvelle de l’abdication de Fontainebleau, il dut déposer les armes. Louis XVIII le confirma dans le commandement de la 7e division militaire, à Grenoble, grade dont il était investi lors du débarquement de Napoléon k Cannes. Le général Marchand avait à opter, dans cette circonstance difficile, entre ses anciennes affections et son devoir ; il n’hésita pas. il mit Grenoble en état de défense, et, lorsque le3 troupes sous ses ordres passèrent’du côté de

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Napoléon, après l’entrée de celui-ci dans Grenoble, il refusa de le servir. Après les Cent-Jours, il n’en fut pas moins accusé de connivence avec Bonaparte. Il fut acquitté, mais disgracié et mis a la retraite. Après 1830, il devint pair de France.

MARCHAND (Jean-Henri), littérateur français, mort à Paris vers 1785. Il quitta le barreau pour devenir censeur royal. On lui doit un grand nombre d’opuscules en prose et en vers, qui ne manquent ni d’esprit ni de gaieté. Lavucui Marchand, comme on l’appelait au xvine siècle, était un plaisant de société, grand fabricateur de fausses nouvelles, de facéties de mauvais goût, etc. Il dut à ce genre de publications une sorte de célébrité, qui lui valut pendant quelques années l’honneur d’occuper une place dans les almanachs et mémoires littéraires du temps. Nous citerons de lui : Requête du curé de Fontenoy au roi (1745, in-4o), attribué quelquefois au poète Roy ; liequête des sous-fermiers du domaine pour le contrôle des billets de confession (1752, in-12) ; Mémoire pour M. de Beaumanoir au sujet du pain bénit (1756, in-8o) ; la Noblesse commerçable ou ubiquisle (Amsterdam, Paris, 1756, in-12) ; le TrembCément de terre de Lisbonne, tragédie, par M. André, perruquier (1756, in-12) ; l’Encyclopédie perruquière, ouvrage curieux, à l usage de toutes les têtes (Paris, 1757, in-12) ; Mon radotage et celui des autres, recueillis pur un invalide retiré du monde (Paris, 1759, in-12) ; l’Esprit et la chose (Paris, 1760, in-12) ; Testament de M. de Voltaire, trouvé dans ses papiers après sa mort (Paris, 1762, in-12) ; Essai de l’éloge historique de Stanislas, roi de Pologne (Paris, 17S6, in-4o et in-S<>) ; Hilaire, par un métaphysicien (Paris, 1767, in-12) ; les Délassements champêtres (1768, 2 vol. in-12), les Panaches ou les Coiffures à ta mode (l"69, in-12, et 1778, in-12) ; Mémoires de l’éléphant, écrits sous sa dictée et traduits de l’indien par un Suisse (1771, in-8o) ; les Caprices de la fortune, avsc Naugaret (Paris, 1772, in-12) ; Histoire du pntce Menscktkoff ; les Vues simples d’un bonhomme (Paris, 1776, in-8o) ; les Giboulées de l’hiver (1781) ; les Fruits de l’automne (1781) ; les Maisons de l’été (1782) ; les Fleurs du printemps (1784).

MARCHAND (Louis-JosephNarcisse, cc, mte), premier valet de chambre de Napoléon l*r, né à Paris en 1791. Il entra au service de l’empereur en 1811, un peu après la naissance du roi de Rome. Il n’abandonna pas son maître dans la mauvaise fortune, et le suivit k l’île d’Elbe, et plus tard à Sainte-Hélène. Marchand partagea les délassements littéraires du captif ; le Précis des guerres de Jules César, qu’il publia eu 1836, fut, tcut entier écrit de sa main, sous la dictée de l’empereur. À son lit de mort, Napoléon lui donna le titre de comte, le rit dépositaire de son testament et des codicilles qui y étaient annexés, et le chargea en outre de remettre différents objets k son fils, à sa majorité. Revenu en France, Marchand, d’après le vœu même de Napoléon, épousa en 1823 ta fille du général Biayer et. vint se fixer à Strasbourg. Il ne put obtenir du gouvernement autrichien de remplir sa mission auprès du duc de Reichstadt ; après sa mort, il remit au duc de Padoue les objets qu’il n’avait pu faire parvenir au jeune prince. En 1840, il fut adjoint comme commissaire au voyage du prince de Jpinville k Sainte-Hélène., pour ramener en France les cendres de Napoléon, et, jk son retour, fut nommé chevalier de la Légion d’honneur. Sous le second Empire, un décret impérial du 6 niai 1355 lit exécuter les dernières volontés de Napoléon 1". Il avait été porté sur le testament pour les legs suivants : 600,000 francs, un collier de diamants, une partie du mobilier de Longwood, é le tiers de la bibliothèque. Enfin, le 2 avril 1861, jour où les cendres de Napoléon ont été déposées dans la crypte des Invalides, il fut promu officier de la Légion d’honneur.

MARCHAND, bouffon de Henri IV. V. Guillaume (maître).

MARCHAND (Françoise Duché de Vancy, M’"e le), femme de lettres française. V. Lïï Marchand.

MARCHAND DE CAKUUIIB (François-Roger-Fidel), officier et littérateur français, né à Béthune vers 1734, mort à La Flèche en 1802- Il servit successivement dans les gardes du corps, dans la maréchaussée, dans la gendarmerie et dans les vétérans, s’adonna à 1 étude des sciences physiques et naturelles, entra en correspondance avec BulTon et Dolomieu, et rit partie de plusieurs académies de province. On publia après sa mort ses Essais historiques sur la ville et le collège de La Flèche (Angers, 1803, in-8"). Ses autres ouvrages, restés manuscrits, sont : Dictionnaire ou Encyclopédie raisonnée et réfléchie des trois règnes de. la nature ; les Phénomènes de la nature expliqués par le système des molécules organiques vivantes ; les Secrets des arts, de la physique, de la chimie, etc. ; le Trésor des champs ; la Médecine ramenée à ses premiers principes ; Minéralogie du département de la Sarthe ; les Fruits de mes études ; Dictionnaire de la maréchaussée ; Contes de l’ancien temps, extraits de Jtoland furieux.

MARCHAND DU BREU1L (Charles-François), administrateur et écrivain français, né k Paris en 1794, mort à Paris en 1834, Élève

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de l’École polytechnique, puis de l’École de droit, il suivit quelque temps la profession d’avocat, et fut nommé en 1832 sous-préfet de Biaye, au moment où la duchesse deBerry était détenue dans la forteresse de cette ville. La façon dont il se conduisit dans ces circonstances lui valut d’être nommé, l’année

suivante, préfet de l’Ain. Marchand était venu se marier à Paris en 1834, lorsque, destitué pour être resté dans ce.te ville malgré l’ordre du ministre qui enjoignait à tous les préfets de retourner dans leur département, il se tua, dit-on, d’un coup de fusil. Il est l’auteur d’un ouvrage curieux, publié sous le voile de l’anonyme et intitulé : Journées mémorables de la Révolution française (Paris, 1826-1827, 11 vol. in-32).

MARCHANDAGE s. m. (mar-chan-da-jerad. marchander). Action de marchander : Le marchandage parait amuser les J’urques autant que les Anglaises. (Th. Gaut.)

— Action des entrepreneurs et des tâcherons qui, après s’être rendus adjudicataires d’un travail, traitent en seconde ou en troisième main ; et à forfait, avec des ouvriers, pour la confection de telle ou telle partie du travail : Les ouvriers réclamaient l’abolition du marchandage, c’est-à-dire de l’exploitation vexatoire des ouvriers par des sous-entrepreneurs de travaux, (D. Stern.)

— Encycl, Econ. polit. Le mot de marchandage, autrefois peu connu en dehors du monde des uuvriers, a eu en 1848, dans les réunions siégeant au Luxembourg sous la présidence de M. Louis Blanc, un retentissement considérable. À cette époque, où non-seulement

l’on demandait l’égalité des salaires, mais encore où l’on cherchait à affranchir les ouvriers de ce que l’on appelait l’oppression des entrepreneurs, les ouvriers des industries se rattachant à la construction des maisons s’élevèrent avec violence contre le système des entrepreneurs généraux qui morcelaient le travail entre des sous-entrepreneurs partiels.

M. H. Say a écrit, au sujet de ces prétentions des ouvriers, des lignes excellentes, que nous empruntons au Dictionnaire de l’économie politique : « Au milieu des vives discussions qui se sont élevées sur le marchandage, il a été constamment fait une confusion, que les ouvriers délégués de la menuiserie près la commission du Luxembourg ont cherché k éclaircir. Ce qui est souvent appelé murchaudage, ce k quoi les ouvriers du bâtiment ont cru pouvoir attribuer des abaissements de salaire, c’est le système d’entreprises générales, par lesquelles le travail est ensuite panagé au rabais entre un grand nombre d’entrepreneurs. Cette question n’est autre que celle de la libre concurrence dans les entreprises industrielles, question dans laquelle vient se confondre celle de savoir si le rôlo de l’entrepreneur d’industrie dans loute production est un rôle utile, et si les services qu’il rend par son expérience, par la conception de l’entreprise, par l’apport de ses capitaux, méritent une rémunération. Quant aux salaires, les causes qui influent sur leur quotité sont multiples, et les plus agissantes sent celles qui se rapportent aux ouvriers eux-mêmes, à leur mode d’existence, k leur nombre comparé k ia quantité de travail «.exécuter. Les délégués de la menuiserie n’ont pas manqué d’abonder dans les idées qui prévalaient au Luxembourg, en 1848, contre les entrepreneurs d’industrie et contre le capital ; mais l’entraînement général leur avait encore laissé un certain bon sens pratique qui les a portés k défendre, non-seulement par ta parole dans l’ancienne Chambre des pans, mais encore au dehors, et notamment dans une pétition adressée à L’Assemblée nationale, le marchandage, tel qu’il est pratiqué dans les ateliers de menuiserie. ■ La meuuib série, lisaient-ils, non-seulement exige une certaine force physique, mais demande eil> core une certaine habileté de main et de coup d’œil que l’on ne peut acquérir qu’avec le temps ; elle exige aussi une connaissance approfondie d’un dessin spécial, ce qui Unit par constituer le bon ouvrier, et le met k même d’exercer utilement sa profession. 11

« est très-rare de voir un jeune homme de seize k dix-sept ans, qui termine Son apprentissage, se montrer un ouvrier accompli ;

ce n’est guère qu’entre vingt et vingt-cinq ■ ans qu’il est apte, quand il a voulu bien travailler, k remplir ces conditions. Il y a donc six k sept années où les jeunes gens doivent travailler pour compléter leur ins truc non, tout en recevant un salaire, sous la conduite d’un marchandeur, véritable contre-maître dans l’atelier où il prend ses

« travaux a forfait. •

Dans la charpente et la serrurerie, les travaux sont organisés à peu près de la même manière que dans la menuiserie. (C’est au moins ce qui ressort d’une Statistique de t’induslrie à Paris, d’après l’enquête faite par la Chambre de commerce.)

Parmi les ouvriers qui réclamaient le plus énergiquement contre le marchandage, se trouvaient beaucoup de jeunes gens impatients d’arriver k l’égalité des salaires, sans prendre le temps de compléter leur éducation professionnelle. Le gouvernement provisoire voulait avant tout donner satisfaction aux demandes, fondées ou non, des ouvriers. Par un décret du 21 mars, il déclara le marchandage illicite, et le frappa d’une amende de

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50 francs k 100 francs pour la première fois, de 100 francs k 200 francs pour la récidive, et enfin, en cas do nouveau délit, d’un emprisonnement d’un a six mois. Bien que ce

décret n’ait pas été abrogé, le marchandage a prévalu dans l’usage, et, depuis les grands travaux de Paris, il se pratique plus que jamais.

Du reste, les ouvriers ne font plus entendre de réclamations contre ce système.

MARCHANDA1LLER v. a. ou tr. (marchan-da-llé ; Il mil. — rad. marchander). Marchander longtemps sur un objet de peu de

valeur, ou pour une minime différence de prix.

MARCHAND AILLEUR.EUSE s. (mar-chanda-fleur, eu-ze ; Il mil. — rad. marchandanté). Personne qui marchandante.

MARCHANDÉ, ÉE (mar-ehan-dé) part, passé du v. Marchander : Quoique l’empire ait souvent été acheté, il n’avait pas encore été marchandé. (Montesq.)

MARCHANDER v. a. ou tr. (mar-chan-dé

— rad. marchand). Débattre avec un marchand le prix de : Marchander un poulet, un turbot, un panier de fruits, un cheval, un pantalon.

— Offrir de l’argent pour une chose qui n’est pas ou ne devrait pas être vénale, en débattre le prix : Marchander les consciences n’est pas moins honteux que de tes vendre. Périsse l’homme indigne qui marchande un cœur et rend l’amour mercenaire. (J.-J. Rouss.)

Tout s’achète ; au forum on trafique des voix, On marchande l’honneur de triompher deB roia.

Aunàult.

— Entreprendre k forfait, de seconde main, une partie d’un travail.

— Fig. Donner, accorder k regret, d’une main avare, avec parcimonie : Ne pas marchander sa vie. il n’est qu’un moyen d’empêcher une révolution de tomber dans les excès, c’est de ne pas lui marchander ses droits. (E. de Gir.)

— Absol. Surfaire et marchander ne sont pas nécessaires pour bien acheter et bien vendre. (Mich. Chev.) Il est un protecteur auquel on peut, sans rougir, consacrer ses travaux, un Mécène noble et généreux qui récompense sans marchander, et qui paye ceux qui l’amusent ; c’est te public. (Scribe.) Je crois que, du moment qu’on se décide à faire des confessions, il n’y. a pas à marchander. (Ste-Bouve).

Ne pas- marchander quelqu’un, Ne pas l’épargner, ne pas hésiter à le châtier.

Se marchander v. pr. Être marchandé : Dans la période patriarcale, l’or et l’argent se marchandent encore et s’échangent en lin■ yots. (Proudh.)

— S’épargner l’un l’autre : Des adversaires qui ne se marchandent pus.

MARCHANDEUR, EUSE s. (mar - chandeur, eu-ze — rad. marchander). Personne qui marchande beaucoup, qui a l’habitude de marchander.

— Ouvrier, ouvrière, qui prend un certain travail k forfait et de seconde main.

— Adjectiv. Qui aime a marchander, qui a l’habitude de marchander : Les femmes sont plus marchandeuses que les hommes.

MARCHANDISE s. f. (mar-chan-di-zerad. marchand). Ce qui se vend et s’achète : Acheter des marchandises. Expédier des marchandises- Avoir ses magasins pleins de marchandises. Cet épicier ne vend que de mauvaises marchandises. Le prix moyen du transport des marchandises par le roulage est de 18 centimes par tonne et kilomètre, marchandise prise et rendue en magasin. (Proudh.) Les lois iniques’ font de ta femme une marchandise appartenant à l’homme. (G. Sand.)

— Fam. Choses dont on voudrait se défaire avec profit : Faire valoir sa marchandise. Vanter sa marchandise.

— Fig. Objet d’échange, chose qu’on se transmet par une sorte de commerce : Les sciences sont les plus précieuses marchandises qui entrent dans te commerce des hommes, (La Motte Le Vayer.) Dans les temps de révolution, tes opinions sont les seules marchandises dont on trouve la défaite. (Châteauh.)

Marchandise d’étape, Se disait autrefois de certaines marchandises anglaises, dont l’exportation ne pouvait avoir lieu que par onze ports d’Angleterre et trois ports n’Irlande.

Bien débiter sa marchandise, Faire valoir ce qu’on dit par la manière dont on le" dit,

—.Faire métier et marchandise d’une chose, En avoir l’habitude : C’est un conteur de sornettes, il en FAIT MÉTIER ET MARCHANDISE.

(Acad) Il Se servir habituellement d’une chose, pour en tirer prurit : Les hypocrites

FONT MÉTIER ET MARCHANDISE de la déOOtioil.

(Acad.) Quand, à Paris, une femme a résolu

de FAIRE MÉTIER ET MARCHANDISE de Sa beauté,

ce n’est pas une raison pour qu’elle fasse fortune. (Bulz.)

Moitié guerre, moitié marchandise, Moitié de gré, moitié de force : Il l’a obligé à lui vendre sa maison moitié guerre, moitié marchandise. Il D’une manière équivoque : H a fuit sa fortune MOITIÉ GUERRE, MOITIÉ MAR-CHANDISE. (Acad.)

— Dr des gens. Le pavillon couvre la marchandise, Un bâtiment portant un pavillon.