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écrivant l’Évangile sur les ruines du paganisme,

Venise, qui avait choisi saint Marc pour patron, possède un grand nombre d’œuvros d’art relatives à cet évangéliste. Dans la cathédrale qui lui est dédiée, on remarque une belle figure exécutée en mosaïque, pour la décoration du vestibule, par les Zuccati, d’après un dessin du Titien. I, e môme édifice renferme deux autres mosaïques, l’une exécutée sur les cartons de P. Vecchia, et qui représente le Corps de saint Marc enlevé de son tombeau d’Alexandrie ; l’autre exécutée par Leop. del Pozao, sur les dessins de Seb. Rizzi, et qui a pour sujet : les Magistrats vénitiens rendant les honneurs au corps de saint Mure..

Le Martyre de saint Marc est figure dans un compartiment d’une predella peinte par Fra Angelico, et qui appartient au musée des Offices. Le même sujet a été peint par le Tintoret, à qui l’on doit enfin l’admirable tableau que nous décrivons ci-après, et qui représente un Miracle de saint Marc ou Saint Marc délivrant un esclave.

Mnrc (saint), chef-d’œuvre de Fra Bartolommeo, au palais Pilti (Florence). L’évangéliste, assis dans une niche, a les deux mains appuyées sur le livre de son Evangile, qui est posé sur un de ses genoux ; de la main droite il tient une plume. Il a la barbe rousse et les cheveux, en désordre ; il porte une tunique verte et un manteau rouge qui l’enveloppe a demi. Son pied s’appuie sur un socle où se lit cette inscription : s. marcus.

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Selon Vasari, Fra Bartolommeo peignit sur bois cette figure de proportions colossales, pour donnner un démenti à ceux qui lui reprochaient de ne savoir pas peindre largement, et il la plaça en évidence au-dessus de la porte d’entrée du chœur de l’église San-Marco, à Florence. Vasari ajoute que cette figure est d’un" dessin excellent et d’une grande perfection (condotta con bonissimo disegno e grande eccellenzia). Lanzi, de son côté, en parle comme d’un prodige de l’art, et rapporte le mot d’un connaisseur qui prétendit voir dans cette œuvre « une grande statue grecque métamorphosée en peinture. « Ce Saint Marc a une attitude vraiment imposante ; et quant à l’exécution, elle est k la lois moelleuse et forte. Payé 40 ducats k l’artiste par le syndic du couvent de San-Mareo, il fut acquis par Ferdinand de Médicis pour 480 écus. En 1799, il fut transporté k Paris, où la peinture fut mise sur toile. Rendu au grand-duc de Toscane en 1S15, il a été placé dans la galerie du palais Pitti. Il a été gravé par P. Lorenzini, par P.-G. Langlois, dans la Galleria Pitti de Bardi.et dans la Storia délia pittura de Rosini. Il y en a une copie par A.-D. Gabbiani, à l’Académie des beaux-arts de Florence,

Marc (l’anneau de saint), chef-d’œuvre de Paris Bordone, à l’Académie des beaux-arts de Venise. Voici, racontée par Théophile Gautier, la légende dont ce tableau retrace le dénoùment : Une nuit, un barcarol dormait dans sa barque, attendant pratique le long du traghetto de Saint-Georges-Majeur. Trois individus mystérieux sautèrent dans sa barque en lui commandant de les conduire au Lido ; l’un des trois personnages, autant qu’on pouvait le distinguer à travers l’ombre, avait une barbe d’apôtre et une tournure de haut dignitaire de l’Église ; les deux autres, à un certain chaplis d’armures froissées sous leur manteau, se révélaient hommes dopée. Le barcarol tourna le fer de sa gondole du côté du Lido et commença k ramer ; mais la lagune, tranquille au départ, se mot à clapoter et à houler étrangement : les vagues brillaient de lueurs sinistres, des apparitions monstrueuses se dessinaient menaçantes au. tour de la barque, au grand effroi du gondolier ; des larves hideuses, des diables moitié hommes, moitié poissons, semblaient nager du Lido vers Venise, faisant jaillir dos flots des milliers d’étincelles, excitant la tempête, sifflant et ricanant dans l’orage ; mais l’aspect de l’épée flamboyante des deux chevaliers et de la main étendue du saint personnage les faisait reculer et s’évanouir en explosions sulfureuses Cette bataille dura longtemps ; de nouveaux dénions succédaient

toujours aux premiers ; cependant la victoire resta aux personnages tiu bateau, qui se firent conduire au débarcadère de la Piazzetta. Le gondolier ne savait trop que penser de ses étiangus pratiques lorsque, au moment de se séparer, le plus vieux de la bande, faisant reluire tout k coup son nimbe d’or, dit au barcarol : < Je suis saint Marc, lo patron de Venise. J’ai appris cette nuit que les diables, rassemblés en conciliabule au Lido, dans le cimetière des juifs, avaient formé la résolution d’exciter une effroyable tempête et de renverser ma ville bien-aimée, sous-prétexte qu’il s’y commet beaucoup da dissolutions qui donnent pouvoir aux malins esprits sur les habitants ; mais comme Venise est bonne catholique et se confessera de ses péchés dans la belle cathédrale qu’elle m’a élevée, j’ai résolu de la défendre de ce péril qu’elle ignorait, avec l’aide de ces deux braves compagnons, saint Georges et saint Théodore, et je t’ai emprunté ta barque ; or, comme toute peine mérite salaire, et que tu aB passé une rude nuit, voici mon anneau ; porte-le au doge, et raconte-lui ce que tu as vu. Il te donnera des sequius d’or plein ton

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bonnet. » Cela dit, les trois saints disparaissent ; le barcarol, passablement étonne, et il y avait de quoi, aurait cru rêver si le gros et lourd anneau d’or, qu’il tenait à la main, ne l’eût empêché de douter de la réalité des. événements de la nuit. Il alla donc trouver le doge qui présidait Je sénat, et, s’agenouillant respectueusement, il raconta ce qu’il avait vu et entendu. La remise de l’anneau, qui avait disparu du trésor de l’église où il était enfermé sous triples clefs, et qui ne pouvait en avoir été tiré que par un pouvoir supérieur, prouva la véracité du gondolier. On remplit d’or son bonnet, et l’on célébra une messe solennelle d’action de grâces pour le péril évité. Ce qui n’empêcha pas les Vénitiens de continuer leur train de vie dissolu, ajoute mélancoliquement la légende.

Giorgione a retracé, ’dans un tableau qui appartient k l’Académie des beaux-arts de Venise, l’étrange combat’ naval des saints contre les dénions. Le moment choisi par Paris Bordone est celui où le gondolier, conduit’ par un magistrat, gravit les degrés d’une : magnifique estrade où le doge trône au milieu du conseil’des Dix. Le pauvre barcarol, ayant les bras et les jambes nus, s’a- • vance d’un pas timide et tend l’anneau de saint Marc au puissant chef de la cite. Celuici se penche légèrementet faitsigne au barcarol d approcher. Les Dix, vêtus de leurs simarres rouges, regardent avec intérêt le nouveau venu. De nombreux seigneurs, en riches costumes, sont groupés a gauche, au pied de l’escalier de marbre ; au.premier plan un jeune garçon, assis sur le bord du quai, un pied sur l’extrémité d’une gondole, ouvre de grands yeux à la vue d’une aussi magnifique asstiiuulée. À travers Une grande arcade qui s’ouvre sur les cours intérieures d’un palais imaginaire, on aperçoit des curieux, qui se tiennent respectueusement k. distance. L’architecture, qui tient une grande place dans le tableau, «t qui est toute de fantaisie, a beaucoup d’élégance. Une lumière blonde et chaude traverse en diagonale le vaste portique où siègent les hauts dignitaires de la république, éclairant ceuxci et laissant dans une pénombre transparente toute la partie gauche du tableau. « Le coloris est si charmant et si. riche, si éclatant dans son harmonie, que cette toile, dit M. Charles Blanc, peut supporter le voisinage des plus beaux Titien. Quant à la touche, elle est mâle et suave tout ensemble, nourrie et ferme comme un Giorgione, fondue, effumee comme un Corrége. Les plans se dégradent à merveille par l’amortissement successif des mêmes teintes, et l’illusion est telle que, en l’absence du cadre, on se croirait dans le palais ducal, au milieu de la seigneurie^ sous un rayon de soleil. »

Ce tableau, un des chefs-d’œuvre de l’école vénitienne, a été apporté k Paris, après la conquête de l’Italie par Bonaparte ; il a été rendu en 1815. Le musée Européen, créé k Paris en 1874, en possède une bonne copie.

Nous devons ajouter que, suivant une autre-version, cette peinture représenterait un Pêcheur apportant un doge l’anneau ducal qu’il a trouvé dans téventre d’un poisson.

More (miracle dïï saint), tableau du Tintoret (Académie des beaux-arts, k Venise). Ce tableau représente la délivrance d’un esclave condamné au supplice, par saint Marc, patron de Venise. « C’est, dit M. Viardot, une vaste scène, en plein air, qui réunit une foule de personnages, mais groupés sans confusion, et concourant tous au sujet, dont l’unité reste parfaite. Au milieu de ces gens assemblés pour le supplice et témoins du miracle, l’esclave couché nu par terre, dont les liens se rompent d’eux-mêmes, et le saint étendu dans l’air, comme si des ailes le soutenaient, offrent des raccourcis d’une audace et d’un bonheur inexprimables. L’un se détache en clair Sur des costumes de couleur sombre, l’autre est sombre sur un fond d’éblouissante clarté. Tous vivent, tous s’agitent ; on voit la foule remuée par l’étoniiement et l’effroi, et l’on comprend alors la vérité de cette espèce de proverbe admis par les artistes, que c’est chez. Tiutoret qu’il faut étudier le mouvement. D’ailleurs la liberté magistrale du pinceau, le jeu savant des lumières, l’harmonie et la finesse des tous, la vigueur moirée du clair-obscur, toute la magie du colons porté à sa dernière puissance font de ce tableau une œuvre éblouissante, enchanteresse, prodigieuse, qu’on devrait appeler, non plus le Atirarfe de saint Afurc, mais le Miracle de Tùuoret. » Peint en 1548 par le maître vénitien, ce tableau est un des trois sur lesquels il a jugé à propos de mettre son nom. Il y est écrit ainsi ■ Jacomo. Teiitur. Apporté à Paris en 1799, il a été rendu en 1815. Jacques Mathan en a donné une fort belle gravure.

Marc (Saint), statue de marbre, par Donatello, dans l’église d’Or-San-Michele, à Florence, Le vieux saint, chauve et barbu, a une rude expression plébéienne, mêlée d un air frappant de bonté. On prétead que Michel-Ange, s’adressant un jour k cette figure énergique, s’écria : « Marc, pourquoi ne mô purles-iu pas ? ■ AI. Jean Rousseau, dans une intéressante étude sur Donateilo, publiée par la lievue de Paris, dit de cette statue : « Masaccio aurait fourni le dessin du personnage qu’il ne serait pas plus magistralement drapé, ni en même temps plus vrai, plus vivant, plus convaincu. »

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Vasari rapporte quo Donateilo avait été chargé, avec Filippo Brunelleschi, de l’exécution de cette statue, mais qu’il l’exécuta seul, du consentement de Brunelleschi. Mais il résulte d’un document, cité par les derniers éditeurs de Vasari, que Donateilo fut seul chargé, le 3 avril Un, de sculpter cette figure, et de la livrer le 1er novembre 1412.

Mare (ordre de Snin»-). Venise. La république de Venise avait fait venir d’Alexandrie le corps de l’évangéliste saint Marc et s’étaitplacée sous le patronage de ce saint. En son honneur, elle institua aussi, on ne sait à quelle époque, un ordre de chevalerie que le sénat seul conférait et qui était la récompense des services rendus k la république. La devise de l’ordre était : Pax tibi, Marce, evangelista meus (Paix avec toi, Marc, mon évangéliste). La décoration, qui se portait à un collier en or autour du cou, était un médaillon d’or avec la figure du lion de Saint-Marc, Le doge était grand maître de cet ordre, qui a disparu depuis des siècles.

MARC (saint), pape, né à Rome, mort le 7 octobre 336. Il était, dit-on, cardinal lorsqu’il fut élevé au souverain pontifient, après la mort de Sylvestre 1er, le is janvier 338. Pendant les quelques mois de son règne, il fonda deux.basiliques, et ce fut lui, d après quelques auteurs, qui ordonna de réciter à la messe le symbole de Nicée ; Credo in unuin Deum. L’Église l’honore le 7 octobre.

MARC, hérésiarque grec du ne siècle, chef d’une secte quifitde grands progrès enAsieet se répandit même en Europe. Marc substituait k la trinité catholique une qualernité, composée de ('Ineffable, du Sitence, du Père et de la Vérité ; il cherchait, k l’exemple des cabalistes, des mystères dans le nombre et la position des lettres, regardait la création comme l’expression de i’inexpressible, et, par delà l’inexpressible il plaçait l’inconcevable, réduisant la notion de Dieu k n’être qu’une vaine abstraction. Enfin il rejetait les sacrements et admettait un principe du mal. Ce qu’il y a de remarquable, c’est qu’il jugeait les femmes dignes du sacerdoce. Les adeptes de la doctrine, pleine de subtilités inintelligibles, de Marc furent appelés marcosiens, et se répandirent principalement en Gaule et en Espagne.

MARC (Antoine), linguiste autrichien, né à Laybach (Carniole) en 1735, mort en 1801. Il entra dans l’ordre des moines augustins, et s’adonna presque entièrement k l’étude des langues slaves du Midi. Ses principaux ouvrages sont : Grammaire carniolienne (Laybach, 1768, in-8«) ; Parvum dictionarium trilingue (Laybach, 1788, io-4°), en carniolien, iillemand et latin ; Glossarîum slavicum (Vienne, 1792, in-4<>).

MARC (Charles-Chrétien-Henri), médecin français ’d’origine allemande, né k Amsterdam en 1771, mort k Paris en 1841. Reçu docteur à Erlangen en 17B2, il pratiqua’ k Vienne, k Bamberg et en Bohême, et en 1795 publia un ouvrage intitulé : Observations générales sur tes poisons, qui eut du succès et fut traduit en différentes langues. Marc vint k Paris en 1197, se lia avec Alibert etBioaat, et concourut avec eux k la création de la Société médicale d’émuSation, Il eut à traverser des jours difficiles jusqù’k l’époque (1806J où le docteur Herbaûer, qui suivait Louis-Napoléon en Hollande, lui laissa sa clientèle. À partir de ce moment, la situation de Marc changea ; il devint célèbro par ses écrits, et fut nommé membre de l’Académie da médecine. En 1829, avec Esquirol, Paieiu-Duchâtelet, Orfila, etc., il fonda les Annales d’hygiène publique et de médecine légale, dont il écrivit l’introduction ; il devint premier médecin du roi, après la révolution de Juillet. On a de lui : Sur les hémorroïdes fermées, traduit de l’allemand de Hildenbrand (Pans, 1804, in-8°) ; Manuel d’àutopsie cadavérique médico-légale, traduit de Roze (isos) ; Recherches sur l’emploi du sulfate de fer dans le traitement des fièvres intermittentes (Paris, 1810, in-8»J ; la Vaccine soumise aui : simples lumières de la raison (Paris, 1810,1836, in-lï) ; De la folie considérée -dans ses rapports aoec les questions médico-judiciaires (Puris, 1840, 2 vol. in-8°), etc. On lui doit, en outre, un grand nombre d’articles dans le Dictionnaire des sciences médicales, le actionnaire de médecine, la Bibliothèque médicale, etc.

MARC (Jean-Auguste), peintre et écrivain français, né k Metz en 1818. Son grand-père, qui était architecte, a exécuté de grands travaux à Nancy. Le jeune Marc étudia le dessin et la peinture dans le grand-duché de Luxembourg, et commença, en 183G, k-enseigner le dessin au gymnase de Diekirch. Eii 1839, il se rendit k Paris et fut admis k l’École des beaux-arts, où il reçut des leçons de Paul Delaroche. Le jeune artiste produisit en outre des tableaux de genre et d’histoire, ainsi que de nombreux portraits, et fit en 1848 partie des artistes choisis pour exécuter la figure symbolique de la République. Parmi ses tableaux, nous citerons : le Christ nu prétoire ; la Fiance, k l’hôtel de ville do Metz ; l’Assassinai de François de Lorraine par Poltrot, etc. Tout en s’adonmuit k la peinture, M. Marc exécuta un grand nombre de dessins pour des publications illustrées. Après la mort de Paulin, fondateur de l’Illustration (1858), il devint directeur gérant

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de ce recueil, où, à partir do 1865, il a écrit le bulletin politique.

MARC-ANTOINE, nom d’un célèbre Orateur et d’un triumvir romain. V. Antoine (Marc-).

MARC-ANTOINE, célèbre graveur italien. V. Raimondi.

MAliC-AUREL, famille d’imprimeurs dauphinois, établis h Valence dans le xvmo siècle ; l’un d’eux, Pierre, était étroitement lié avec Bonaparte, qui, pendant son séjour k Valence en 1785-1786, puis en 1791, travaillait journellement dans la bibliothèque de son ami, homme d’instruction et de goût. Eu 179a, Marc-Aurel fonda le journal Ta Vérité au peuple, le premier qui ait paru dans la Drôme. — Son fils, Joseph-Emmanuel MarcAurel, né k Valence en 1775, mort à Avignon en 1834, fut nommé en 1793 imprimeur de l’armée par les représentants eu mission au siège de Toulon. Il n’avait alors que dix-huit ans. Ce fut lui qui imprima la fameuse brochure da Bonaparte, le Souper de Beaucaire (v. l’article Bonapartb). En 1 an II, il fut attaché k l’imprimerie de l’armée navale de la Méditerranée, installée k bord du vaisseau amiral le Sans-Culoite. et enfin, lors de l’expédition d’Égypte, il lut nommé par Bonaparte imprimeur de l’armée. Ce fut lui qui établit l’imprimerie du Caire, la première, sans aucun doute, qui ait fonctionné sur l’antique terre des Pharaons. Outre les pièces officielles, il imprima le Courrier de l’Égypte et la Décade égyptienne, dont les collections sont aujourd’hui si rares et si recherchées, et qui contiennent le détail des opérations de l’armée et des travaux des savants de la commission. En 1804,11 fut l’un des délégués de la Drôme désignés pour assister au sacre. Dévoué d’ailleurs à la nouvelle monarchie, il fonda une feuille officieuse, le Journal de la Drôme ; mais il ne songea jaiùais k profiter des anciennes relations de sa famille pour solliciter les faveurs du maître. Eu 1815, il commanda le détachement de la garde nationale de Valence, envoyé contre les insurgés royalistes du Midi, et prit part aux engagements qui eurent lieu devant Montéliinar, au pont de Loriol, etc. La Restauration non-seulement lui enleva les travaux administratifs dont il était chargé, mais 011corele dépouilla de la propriété de son journal. Après 1830, il devint membre du conseil municipal de Valence, puis adjoint au maire. Eu 183Ï, il fonda le Courrier de la Drôme et de l’Ardiche, journal qui, croyonsnous, parait encore aujourd’hui,

MAKC-Ab’RÈLË (Marcus Aurelius Aiitoninus Augustus, dit), empereur romain et philosophe, né à Romo le 26 avril 121 de notre ère, mort kSirmium, sur le Danube, le 17 mars 180. Il avait reçu u sa naissance les noms do Caiillua S««eru» ; il prit avec la robe virile, ù quinze ans, celui d’Aimius ïorm ; celui de Marcua Auroliua Autouinua date de son adoption par Antonin, et lui est resté dans l’histoire. Sa’famille était depuis longtemps illustre ; plusieurs de ses membres avaient occupé les premières magistratures do l’État. L’aïeul de Marc-Aurèle, Aunius Verus, sous les yeux duquel le futur philosophe fut élevé, avait été consul. Murc-Aurèle conserva toujours le souvenir des soins qu’il en avait reçus. Cependant sus progrès dans les lettres donnèrent de médiocres espérances. Plus tard il se déclare heureux de n’avoir réussi ni dans la rhétorique, lu principal objet d’étude des jeunes Romains do distinction, ni dans la poésie, qui aurait pu le distraire de la philosophie. Ses principaux maîtres furent Hérode Atticus, Frontou et Rusticus. Les deux derniers lui durent le consulat. Il reçut de Diogénète les principes stoïciens qui liront l’honneur de son règne et de sa vie privée. Son caractère grave et austère en fit dès l’enfance un favori de l’empereur Adrien, qui l’appelait Vcrissimus, par une double allusion k sa franchise et k son nom de Verus. Il était dépuis l’âge de six ans chevalier romain ; deux ans après il fut fait membre du collège des prêtres salieus. A quinze ans, ou lui donna la robe virile. Le premier acte do Marc-Aurèle, lorsqu’il eut uttoitit sa majorité, fut d’abandonner l’héritage paternel k sa sœur Annia Cornilicia. Il obtint bientôt la préfecture de ta ville, et renonça, pour remplir ces fonctions ;, k la chasse et aux. exercices du corps, qui étaient pour lui unci passion. Avant d’avoir pris la robe virile, il s’était astreint déjà au régime stoïcien et à ses rigoureuses privations. Adrien, qui dès lors voyait su lui le plus ferme espoir do l’empire, l’avait fiancé k la fille de Commodus Verus, son fils adoptif, afin de le rapprocher du trône. Après la mort de Verus, l’empereur choisit Antonin pour lui succéder, mais à condition qu’à sou tour Antonin adopterait Marc-Aurèle.

De son côté. Antonin avait épousé la tante de Marc-Aurèle, Annia Galeria Faustina. La protégé d’Adrien devint donc en même temps le neveu et le fils adoptif d’Antonin, dont il devait aussi être le gendre. Lors de l’avènement d’Antoniu k l’empire, Marc-Aurèle fut nommé césar, questeur, puis consul. Son père adoptif lui ordonna d’assister assidûment aux délibérations du sénat, afin de l’initier au maniement des affaires. Cela ne l’empêchait point de cultiver la philosophie, et Antonin, loi» de contrarier sou goût, lit venir d’Allié-