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L’ordre fut exécuté : les aventuriers volèrent, tuèrent, violèrent, brûlèrent pendant trois jouis entiers ; 4,000 cadavres jonchaient les rues. Puis la peste se mit dans les troupes papales. Manfredi en profita, et par un aqueduc oublié rentra dans Faenza, ou il fut proclamé seigneur. Il s’empara ensuite d’Imola. Le saint-père le fit tomber dans un guet-apens et décapiter en 1405. — Guidazzo-Antonio Manfrudi, mort en 144S, fit de ses sujets autant de soldats, et se mit à la solde de la république de Florence et du duc de Milan. Il régnait sur Faenza, Imola, Bagnacavallo et Mana. Ses fils se partagèrent ses États, — Galeotto Manfredi fut chassé de Faenza par son frère Carlo, mais il y rentra bientôt. Un jour sa femme, feignant d’être malade, lui fit dire de venir la voir. Au moment où, après s’être déshabillé, il se couchait près d’elle, quatre assassins, cachés sous le lit, se précipitèrent sur lui. D’une force herculéenne, il les avait déjà terrassés lorsque sa femme, s’élançant du lit, lui traversa le corps d’un coup d’épée. Francesca fut d’abord condamuéu, puis absoute par la cour papale. — Astorrb III succéda il son père, et fut battu et mis à mort par César Borgia. La famille des Manfredi s’éteignit en sa personne.

MANFREDI (Jérôme), médecin et astrologue italien, mort en 1492. Il enseigna la médecine et l’astrologie à l’université de Bologne, acquit beaucoup de réputation comme praticien, et gagna une grande fortune en prédisant l’avenir. On a de lai : Liber de homine et conseroatione sanitutis (Bologne, 1474, in-fol.), en italien, bien que son titre soit en latin ; Trattato délia peste (Bologne, 1478, in-4o) ; Ceiititoquium de medicis et infirmis (Bologne, 1489, in-4o).

MANFREDI (Fra Andréa), architecte, né à Faenza de 1340 à 1350, mort à Bologne, dans le couvent des Servîtes, vers 1410. Malvasia et Gualandi donnent peu de détails sur la vie de ce pauvre religieux, qui fut roi grand architecte. Ils se contentent d’admirer l’unique construction qui prouve sou beau talent ; nous voulons parler de la magnifique église des Servîtes de Bologne, qui fut construite d’après ses dessins et sous sa direction en 1383. Dix ans plus tard, la façade fut augmentée d’un portique qui est encore, malgré des restaurations maladroites, un chef-d’œuvre d’éb-gance de l’archaïsme le plus pur. Certes, Bologne, comme la plupart des villes d’Italie, est riche en églises et en chapelles, qui peuvent passer pour des chefs-d’œuvre à des titres divers. Et pourtant on les oublie, ces basiliques, pour se souvenir bien longtemps de l’église des Servites. La silhouette en est si câline et si sympathique ! on la dirait souriante en son austérité. L’ornementation, à l’extérieur autant qu’à l’intérieur, s’étale variée, rappelant à peu près tous les styles connus alors. Mais elle est si discrète en sa prodigalité et toujours si distinguée, que l’on sent une personnalité bien vivante dans le créateur de ces enroulements exquis, de ces colonnettes fouillées, de ces frises, de ces clochetons légers comme de ta dentelle. On dirait que c’est l’œuvre d’un artiste qui l’a Créée, non pour les autres, mais pour lui, pour lui seul, par amour pour ce style ; et c’est un peu la vérité aussi, car Fra Manfredi est venu dormir dii sommeil éternel sous ses voûtes aimées.

MANFREDI (Bartolomeo), peintre de l’école romaine, né à Ustiano(Mantouan)en 1580, mort à Rome en 1G17. Il fut le meilleur élève de Cristofano Ronculli, dit le Pomarancio, puis il passa quelques mois dans l’atelier de Caravage, dont il derint promptement enthousiaste. De l’enthousiasme à l’imitation, la distance n’est pas grande. Elle fut bientôt franchie par Bartolomeo, qui se mit à luire le pastiche de la peinture de son maître, et y réussit à un point tel que ses imitations trompaient le Caravage lui-même. Aussi les amateurs éprouvent-ils de grandes difficultés à faire cette distinction difficile entre les originaux et les pastiches. Malgré leurs soins et leur peine, la plus grande confusion règne encore et régnera toujours entre ces deux peintres. Manfredi mourut tout jeune encore, usé par les excès de tout genre. Cet artiste s’attacha de préférence à représenter des rixes d’hommes du peuple, des réunions de soldats et de joueurs. Son dessin manque de correction, mais son coloris est vigoureux et ferme, et il a mis autant de mouvement que d’expression ’dans ses figures.

Citons, sur la foi des catalogues seulement, à l’avoir de Manfredi, les tableaux suivants, plus ou moins authentiquer : a. Bonne aventure, au palais Pitti (Florence) ; à Pérouse, galerie Cenci, JJiogéne ; à Madrid, un Soldat portant dans un plat la lële de saint Jean-Baptiste ; h Vienne, des Joueurs’ de cartes et un Saint Pierre reniant Jésus-Christ ; à Munich, le Couronnement d’épines ; à Darmstadt, des Musiciens à table ; au Louvre, une Assemblée de buveurs et une Diseuse de bonne aventure ; à Nantes, une Judith venant de couper la tête d’Rolopherne. Il y a encore dans quelques-uns de ces musées des toiles attribuées à Manfredi, mais qui ne sont que des ébauches de Caravage ou des tableaux mal commencés et abandonnés par l’auteur qui n’a pas voulu se donner la peine de les terminer.

MANFREDI (Eustachio), astronome italien,

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fondateur de l’Institut de Bologne, né dans cette ville en lG74, mort en 1739.11 fut nommé en 169S professeur à l’université de sa ville natale, puis chargé de la direction du collège de Montalte, qu’il laissa bientôt pour se livrer entièrement à ses travaux scientifiques. On a de lui  : Rime e prose (1700) ; Ephemerides motmtm cœlestium, etc. (1715-1725) ; De trunsitu Afercurii per solem, anno 1723 ; Liber de gnomone meridiani Bononiensis (1736) ; Elementa délia- cronologia (1744) ; Instilusioni astronomie/te (1749) ; plusieurs dissertations insérées dans le recueil de l’Académie de Bologne ; la Vie de Malpighi, etc. Il a publié le traité Délia nalura dé pumi de Guglielmi, et les Observations astronomiques et géographiques de Blanchini (1737).

Manfredi est surtout connu par ses Institutions astronomiques et par ses Ephemerides. Dans la préface de ses Institutions, qui n’ont paru que dix ans après sa mort, il indique encore des doutes sur la réalité du mouvement de la terre ; il reconnaît que les idées de Newton s’accordent avec les phénomènes, mais il n’en persiste pas moins dans ses hésitations Le voisinage de Rome lui impose probablement.

Il fait la parallaxe du soleil de 10 secondes, et la précession annuelle de 51 secondes ; il attribue les inégalités de Saturne et de Jupiter plutôt à des variations dans les durées de leurs révolutions qu’à des attractions mutuelles. Il ne prend parti ni pour Kœmer ni pour Cassini dans la question de la propagation de la lumière.

Ses Ephemerides donnaient pour chaque jour les lieux du soleil, de la lune et de toutes les planètes, et de cinq en cinq jours leurs déclinaisons et les heures de leurs passages au méridien (de Bologne) ; elles donnaient aussi les conjonctions et les éclipses, beaucoup plus exactement qu’on ne 1 avait fait jusqu’alors. Elles ont été continuées de 1738 a, 1750 par Zanotti et Brunelli.

MANFREDI (Gabriel), mathématicien italien, frère du précédent, né à Bologne en 1BS1, mort dans la même ville en 1761. Il devint en 1708 un des secrétaires du Sénat, prit part à la fondation de l’Institut de Bologne, puis fut successivement nommé professeur d’analyse (1720), chancelier de l’université (1726), et surintendant des eaux (1739). Outre plusieurs dissertations insérées dans le recueil de l’Institut de Bologne, ou lui doit : De coiistructione squalionwn differenliulium (l’ise, 1707, iii-4°) ; Considerazioni sopra alcuni dubii c/ie debbono esuminarsi nella congregazione dell’ acque (Rome, 1739, in-4o).

MANFREDINI (Tribaldino), noble italien, surnommé le Nouveau Catilina, qui vivait à Pérouse au xiv<i siècle. Attaché à la faction Maltraversa, opposée à celle des Raspanti, il résolut d anéantir cette dernière, alors au pouvoir, et devint le chef d’une conjuration qui devait éclater en 1301. À un jour donné, les conjurés devaient mettre le feu aux divers quartiers de la ville, ouvrir les portes aux gens de la campagne, avertis, massacrer tous les magistrats, tous les membres de la faction des Raspanti, et abandonner les biens des riches au pillage. Un des conjurés, Truieri de Montemellino, effrayé d’un tel attentat, se décida à révéler la conjuration ; mais Manfredi, prévenu à tempe, put s’enfuir, fut condamné à mort par contumace avec quarante-cinq gentilhommes, ses complices, et termina ses jours dans l’exil.

MANFREDINI (Frederigo), homme politique italien, né à Rovigo en 1743, mort en 1829. Précepteur des fils de Léopold, lorsque ce prince prit possession du trône impérial, il l’emmena à Vienne, et le créa magnai de Hongrie et conseiller intime. Il fut ensuite premier ministre de Ferdinand, grand-duc de Toscane. Lorsque les Français entrèrent en Italie, Maufredini, par son habileté, préserva la Toscane d’une invasion. Plus tard, Ferdinand ayant reçu de Napoléon le duché de Wurizbourg, en compensation de la Toscane, Manfredini eut auprès de lui le titre de ministre gouvernant l’État, avec les affaires étrangères et la presse dans ses attributions. Une chute de cheval l’ayant obligé à renoncer aux affaires, il se retira à Padoue.

MANFREDONIA (golfe de), le Sinus Urias des anciens, golfe formé par la mer Adriatique, dans la province de la Capitanate ; il tire son nom de la ville principale qui s’élève sur ses rives. Le promontoire de Gargano, formé par l’extrémité orientale de la montagne de ce nom, forme sa limite septentrionale, tandis qu’au S. il est fermé par une pointe qui s’avance dans la mer à l’E. de Barletta. Il mesure 60 kilom. dans sa plus grande largeur, et 35 kilom. de profondeur.

MANFREDONIA, ville du royaume d’Italie, province de la Capitanate, district et à 35 kilom. N.-E. de Foggia, chef-lieu de mandement et de circonscription électorale, sur le golfe de son nom-, 7,812 hab. Siège d’un archevêché ; place forte ; port de commerce. Exportation de sel et de grains. Cette ville, située au pied du mont Gargano, fut fondée en 1256, sur les ruines de Sipontum, par Manfred, fils naturel de l’empereur Frédéric II ; elle fut brûlée par-les Turcs en 1020. Le port, commode et sûr, exporte une quantité considérable de grains.

MANFHENIERs. m. (man-fre-nié).Comm.

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anc. Drap deLouviers et de Tours. Il On a dit

aussi MANFRONIER.

MANFROCE (Nicolo), compositeur italien, ne à Patma (Calabre) en 1791^ mort à Naples en 1813. Il est le seul des contemporains de Rossini qui eût peut-être balancé la réputation et la gloire de l’illustre maestro, si la mort ne fût venue couper ce génie en sa fleur à l’âge de vingt-deux ans. Il fit ses études musicales au collège royal de Naples, et à Rome sollicita quelques conseils de Zingarelli, qui s’empressa d’accéder aux vœux du jeune artiste. Dès sa quinzième année, il aborda résolument la composition, et montra une force de conception, une élévation d’idées, qui promettaient à l’Italie une illustration musicale de plus. Son premier opéra, Alzira, représenté à Rome en 1810, fut accueilli avec un enthousiasme qui s’accrut encore lorsque ce compositeur donna son chant du cygne Piranio e Tisbe. Ces deux partitions dramatiques, les seules qu’il ait écrites, révèlent des trésors de mélodie neuve et émouvante, une harmonie pleine et originale, une orchestration magistrale qui ne se rencontrent pas toujours dans l’heureux rival de Manfroce. On connaît encore de cet artiste regretté deux cantates, Armida et la Nascita d’Alcide, exécutées à Saint-Charles en 1S12, pour l’anniversaire de la naissance de Napoléon Ier ; trois messes, un Miserere à trois chœurs, six symphonies pour orchestre et un assez grand nombre d’airs détachés.

MANGA s. m. (man-ga). Manteau que portent les Mexicains : Le manga est une sorte de manteau fort usité au Mexique, non-seulement dans les basses classes, mais chez tes gens les plus aisés. (K. de La Bôdollière.)

— Bot. Syn. de mangifère.

MANGABEY s. m. (man-ga-bè), Mamm. Guenon d’Abyssinie.

— Encycl. Le mangabey est une espèce do guenon, de la taille du renard ; il a le museau gros et long ; les paupières nues, très-blanches ; les yeux entourés d’un bourrelet proéminent ; les sourcils formés par des poils très-roides : le pelage brun en dessus, blanchâtre en dessous ; quelquefois une sorte de collier blanc autour du cou et des joues ; les fesses nues et calleuses ; la queue longue. Cet animal est commun à Madagascar ; on croit qu’il habite aussi l’Ethiopie. Il présente plusieurs variétés de pelage ; il marche à quatre pattes, et porte la queue relevée. Le mangabey a des abajoues qui forment comme deux grandes poches, et dans lesquelles il peut conserver des provisions de bouche pendant un jour ou deux. Ses mœurs sont peu connues ; elles doivent être analogues à celles des makis et des guenons, entre lesquels ce singe forme un intermédiaire.

MANGAÏBA s. m. (man-ga-i-ba). Bot. Genre d’arbres du Brésil.

— Encycl. Le mangaîba est un arbre de moyenne grandeur, à feuilles opposées, petites, sinuées, d’un vert pâle ; les fleurs sont petites, blanches, étoilées, assez semblables à celles du jasmin et fort odorantes ; le fruit, pour la forme, la couleur et la saveur, ressemble à un abricot ; il contient une pulpe moelleuse, succulente, laiteuse, qui renferme six petits noyaux. Cet arbre, dont l’aspect rappelle un peu celui des palmiers, croît dans les forêts du Brésil, grâce à l’abondance do ses fruits et pariant de ses graines, il multiplie tellement, qu’il forme en peu de temps des massifs considérables. Il est en fleur pendant neuf mois de l’année. Son fruit, qui ne mûrit que lorsqu’il est tombe de l’arbre, a un goût exquis ; il a des propriétés rafraîchissantes ; mais, quand on en mange trop, il devient laxatif.

MANGALA s. m. (man-ga-la). Linguist. Idiome parlé à Ceylan.

MANGALA, dieu de la mythologie indienne, qui préside à la planète que nous appelons Mars. Le mardi se nomme mangalawara. On représente ce dieu monté sur un mouton. Il a un collier rouge, des vêtements de même couleur. Il a quatre bras ; une de ses mains bénit, de l’autre il interdit la crainte ; la troisième tient une arme appelée sacti, et la quatrième une massue. Celui qui naît sous cette planète vivra dans l’inquiétude ; il sera blessé d’armes offensives, emprisonné ; il craindra les voleurs, le feu, et perdra ses terres aussi bien que sa réputation.

MANGALACHTA s. m. (man-gft-la-chta). Cérémonie religieuse usitée dans l’Inde.

— Encycl. Cette cérémonie religieuse est l’une des plus importantes de toutes celles qui se célèbrent à l’occasion d’un mariage indou. Elle a pour but d’appeler la bénédiction des puissances divines sur les nouveaux mariés. Voici en quoi elle consiste. Les deux époux étant assis vis-à-vis l’un de l’autre, une pièce de soie déroulée devant eux, et soutenue par douze brahm.es, les dérobe à la vue de tous les convives. Ceux-ci invoquent alors successivement à haute voix Vichnou et sa femme Lakchimy, Brahma et Sarasvatty, Siva et Paravaty, le Soleil et sa femme Baya, la Lune et sa femme Rohiny, Indra et Satchy, Vachichta et Arundaty, Rama et Sitté, Krichna et Roukiny, et plusieurs autres couples de dieux et de déesses. Le mangalachta fini, on passe aux autres ce MANG

rémonies du mariage, qui ne durent pas moins de cinq jours, et quelquefois plus.

MANGALAWARA s. m. (man-ga-la-oua-ra). Jour du mardi, chez les Indous.

MANG ALI A, ville de la Turquie d’Europe (Silistrie), sur la mer Noire ; 3,000 hab. Commerce de blés. Mangalia présente un aspect désolant ; le sol est partout couvert de décombres. La guerre de 1S2S n’y u laissé que des ruines. On y remarque encore les vestiges submergés d’un ancien môle, des restes considérables de vieux murs, des tronçons de colonnes cannelées et des matériaux de tout genre. Dans les environs miroitent deslacs salés qui paraissent se dessécher de jouren jour.

MANGALIS s. m. (man-ga-liss). Metrol. Très-petit poids dont on se sert, dans l’Inde, pour peser les pierres fines.

MANGALOKE, ville de l’Indoustan anglais, présidence de Madras, chef-lieu du district de Manava, sur la côte de Malabar, à 745 kilom. S.-E. de Bombay ; par 12051’ 3S’de huit. S., et 720 18’ 32 de loiigit. E. ; 36,000 hab. Le port, qui communique avec la mer d’Oman, ne peut recevoir que des navires d’un faible tonnage. On en exporte principalement du riz, du poivre, du bois de sandal.de laçasse, du safran, etc. Les articles d’importation sont le sucre et le sel. Elle est au pouvoir des Anglais.

MANGAN s. m. (man-gan). Art milit. anc. Machine de guerre quelconque. Il Forte baliste.

MANGANATE s. m. (man-ga-na-te — rad. manganèse). Chini. Sel produit par la combinaison de l’acide manganique avec une base. Il On dit quelquefois manganésiate.

— Encycl. V. manganèse.

MANGANE s. m. (man-ga-ne). Chim. Ancien

nom du manganèse.

MANGANELLE s. f. (man-ga-nè-le — dimin. de manyonneau, qui se disait aussi manganeau). Art milit. anc. Petit mangonneau.

MANGANÈSE s. m. (man-ga-nè-ze.— Delâtre tire ce mot du grec manguneuâ, je trompe, de manganoii, prestige, tromperie, mystification. Le manganèse serait ainsi nommé, selon lui, parce que c’est un métal cassant et très-oxydable. Scheler propose l’allemand manganerz, sorte de minerai qui renferme ce métal, et, de son côté, Legoarant dit que l’oxyde de manganèse est employé depuis longtemps sous le nom de magnésie noire, appelée en latin magalxa, que Lémery traduit eu français par magalaize, maganaise et maguèse). Chim. Métal qui accompagne souvent le fer, avec lequel il présente de grandes analogies : Peroxyde de manganèse. Le manganèse ; ne se trouoe qu’à l’état d’oxyde on de sulfure, de carbonate, de silicate ou de phosphate. (A. Maury.)

— Encycl. Chiin. Le manganèse appartient au groupe des métaux tétratomiques. Il se rapproche beaucoup du fer par ses propriétés. Son équivalent est 27,5, son poids atomique 55 et son symbole Mn.

— I. Historique. On connaît depuis longtemps l’oxyde noir de manganèse. Cette substance était employée à décolorer le verre. On l’appelait magnesia nigra, et, à cause de sa ressemblance physique avec la pierre d’aimant, onja considérait comme un minerai de fer. Mais les recherches de Pott en 1740, de Kaini et de Winterl en 1770, du Scheele et de Bergmann en 1774 prouvèrent que le métal contenu dans ce minéral est distinct du fer et possède des caractères tout particuliers ; ce métal nouveau fut obtenu pour la première fois par Gahn. En 1818, Chevillot et Edwards montrèrent que le caméléon minéral, substance découverte quelque temps au- • paravant, dérive d’un acide du manganèse. iïnrtn, Forohlamer découvrit, -en 1820, deux acides du manganèse, découverte qui fut continuée par Mitscherlich en 1832.

— II. État naturel. Le manganèse se rencontre surtout sous la forme de peroxyde ou oxyde noir de manganèse. On le trouve aussi à l’état de sesquioxyde et d’oxyde rouge. Enfin il existe dans la nature du sulfure, du carbonate, du silicate et du titanate de manganèse. Le manganèse se trouve encore, mais eu quantité très-faible, dans les matières colorantes de certains minéraux et dans les cendres des végétaux et des os des animaux.

— III. Extraction du métal. On a fait connaître plusieurs méthodes d’extraction de ce inêtit ! :

1° L’hydrogène et le charbon réduisent au rouge les oxydes supérieurs de manganèse et les ramènent à l’état de protoxydes, mais n’en séparent pas le métal. À la chaleur blanche, au contraire, le charbon met le manganèse en liberté. Le procédé suivant, recommandé par John, est fréquemment employé pour l’extraction du manganèse. On prend de l’oxyde de manganèse en poudre fine, que l’on obtient en calcinant le carbonate en vase clos, on le pétrit avec de l’huile et l’on calcine la masse. L’huile se transforme alors en charbon, et celui-ci reste aussi entièrement mêlé que possible avec l’oxyde de manganèse. On répète plusieurs fois ce traitement afin que la proportion de charbon soit suffisante ; on réduit enfin la matière en poudre, on en fait une pâte ferme avec de l’huile et l’on introduit celle-ci dans la partie centrale d’un creuset