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aussi remarquable par la fidélité que par l’harmonie des vers et lui assigna ’Un rang élevé parmi les écrivains de son temps. Lors de la guerre qui eut lieu ien 1747, au, sujet de l’union des duchés de Panne et de Plaisance, Manara voulut s’opposer aux ? exactions commises par, les troupes^ françaises. Pour ce fait, il fut conduit à Gênes en.otage. ; mais là : il ; plaida ■ la cause de sescompatriotes. aveu tantd’éjoquence, que le maréchal de Richelieu consentit à.faire remise des contributions de guerre qu’il avait exigées., À l’appel du duc Philippe, lamarquis de Manara s’établit à Panne en 1740. Il-fut, k partir de ce moment, nommé secrétaire de 1.Académie nouvellement fondée, chambellan, gouverneur du prince Ferdinand ; puis, du prince Louis, directeur du collège des Nobles, intendant général, conseiller d’État, et devint, en 1782, premier ministre^ Ses Œuvr.es ont été réunies et publiées à Parme (1801, i vol. in-8o).

MANARDI (Jean), médecin italien’, ; né à Ferrare en U62, mort en 1536.’ Élève du fameux François Benzi, il se, fit, recevoir docteur et professa la médecinéà Ferrare de 1482 k 1495.-À cette époque, il fut appelé auprès de Jean-François Pic de. La Mirandole, dont U devint le premier médecin etavec lequel il collabora à la publication de l’Astrologie judiciaire. En 1502, Manardi i revint à Ferrare, qu’il abandonna denouyeauen 1513, pour aller en Hongrie comme premier-méde ? cin de Latlislas ; mais celui-ci étant mort au bout de-deux ans, Manardi revint.-dans sa ville natale, .qu’il ne quitta plus. C’était un médecin très-estimé^ et ses contemporains parlent de lui avec éloge. Ses.principaux ouvrages sont : Médicinales epistole, recentiorum errata et antiquorum décréta, ’penitissime reserantes (Paris, 1528, in-8<>) ; />» primum «)> tis parus Galeni liàrum comment/irius (Bàle, 1536, in-4») ; Epistolarum medicinalium libri XX (Bûle, 1540, in-fol.) ; De morbo gallico epislolz dus : et de ligna indico tatidem (1535).

MANAS3AROVÀR, lac de l’empire chinois (Thibet), entre les monts Himalaya au S. et les monts Kaylasau N. ; El lieues de longueur de l’E. À l’O., et 4 lieues de largeur. Il reçoit le Grichna, petite rivière qui vient du S., et il s’écoule à l’O. dans le lac Navanhrad. Ce lac, regardé comme un lieu sacré par les Indous, est visité par un nombre considérable de pèlerins....., .<

MANASSÉ, patriarche juif, fils aîné de Joseph, né en Égypte (1712 av. J.-C.). Il fut béni par Jacou, devint chef de l’une dés douze tribus et mourut avant la fuitédes Hébreux de l’Égypte. Dans le partagé de la terre sainte, mie moitié dé la’tribu de Manass’é ’resta dû delà du Jourdain, et l’autre moitié obtint despossessionsdans le territoire de Samarie, de Siehem et de Béthanie.

MANASSÉ ou1 MANASSÈS, roi de Juda, né l’an 700 avant J.-C, mort à "Jérusalem en G39. Il succéda’(694 av.’J.’-C.)à’son pèreEzéchias. Les vingt-deux premières années de son règne lie furent signalées que par.des crimes et des s’a’criiéges. Le prophète Isaïe étant venu lui reprocher son impiété et ses cruautés, il le-fit scier en deux. En 672, le roi d’Assyrie, Assar-Haddon, s’empara de Jérusalem et emmena le roi captif, à Babylone. Pendant cette captivité, Manassé, condamné aux travaux les plus vils, rentra.en lui-même ; et.se repentit. :Le successeur^’ Assar-Haddon • lui permit de remonter sur le trône, et à em- ’ ploya la fin de son règne à réparer ses fautes, , détruisit l’idolâtrie, rétablit le culte hébraï- i que, fortifia Jérusalem et organisa des forces militaires/ Il eût pour, successeur son fils Ànion/, On a sous le nom de Manassé une prière que.ce prince^ passe pour avoir composée, durant sa captivité. " ’ ', ’

MANASSÉ ou MANASSÈS 1er, archevêque de Reims, mort vers la fin du xis siècle. Issu d’une famille noble, il parvint, par simonie, . à’Se, faire élire, bien que simple clerc, arehe-Nvéquer de Reims et à se faire sacrer vers 1070. . Malgré les moyens dont il s’était servi pour « son élévation, Grégoire VIMui accorda toute ’. sa confiance et le chargea de.missions délicates^ Mais bientôt, par son faste, insolent, par . sa vioieuce^ses déprédations, ’ ses tyrannies, son mépris’de toutes les règles établies, ilsouleva contre lùi, des clameurs universelles. Déposé dans.un concile tenu k Lyon eu i 080, il refusa de comparaître, fut excommunié solennellement par le pape en 1081, chassé de

Reims par le clergé et par les bourgeois, et se rendit alors’ en terré suinte ; où il tut fait prisonnier. Remis en liberté en 1099, il passa les dernières années dé sa-vie errant, proscrit et dans l’obscurité.. Suint Bruno, qu’il avait chassé de son diocèse et qui était allé porter les plaintes du-clergé k Rome, fonda alors, par dégoût du monde1, l’ordre des Chartreux et transporta dans son désert les cérémonies de l’Église de Reims, que ces pieux solitaires ont toujours conservées.

MANASSÉ ou MANASSÈS 11, archevêque déReims, mort en n’00. Il étudia à l’école de 1 Reims, dirigée par saint Bruno, devint prévôt et trésorier, et ; grâce k sa1 naissance (il appartenait k la maison’ de Châtilkm), il fat élu archevêque de Reims (1096), bien qu’il n’eût pas encore reçu le diaconat* Manassé eut plusieurs différends avec la saiul-siégc et avec les moines de. Saint-Remi ; toutefois il dirigea avec zélé les ulfàires de sou clergé et

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mourut chez les chanoines de Saint-Denis de Reims. On a de lui plusieurs lettres.

MANASSÈS (Constantin)j historien et poète byzantin du xne siècle. Il est l’auteur d’une Chronique en vers grecs, qui va du commencement.du monde k l’an 1081 et qui a été publiée avec une traduction latine à Leyde (1616, in-4»). Cet ouvrage est de quelque utilité pour l’histoire du Bas-Empire. On a encore du même auteur les fragments d’un roman en vers, Amours d Aristandre et de Callistèe, lesquels ont été insérés dans les Eroiici scriptores de Teubner (Leipzig, 1858-1859).

MANASSÈS DE RECANATI, rabbin italien, mort en 1290. Il a laissé plusieurs ouvrages qui attestent son grand, savoir, et dont les principaux sont : Coinmentarius cabalisticus in legem Moisis (Venise, 1523), devenu fort rare ; Zepher Làdinnius seu liber, judiciorum (Bologne, 1738, in-4<>) ; Tackmi Misvoth seu r.ationes prgeeptorum (Cônstantinople, 1544, in-8u).

MANASSÈS (Azaria-Mippano) ou BABB1 MENAHEM AZA1MAS M1PPANO, savant rabbin italien, né k Fano au xvie siècle, * mort à Mantoue en’ 1620. Il ouvrit une école, où il enseigna uvec un grand succès la théologie juive, et acquit une grande réputation de savoir. Ses principaux ouvrages sont : Asis rimmonim ou Suc des grenades, dont des extraits ont été ’ publiés k Venise en 1601, et Asara Maamarolh ou Dix traités sur la cabale. Les’ trois premiers traités : Scrutinium judicii, Mater omnis viventis, De altribuiis ûei, ont été publiés k Cracovie (1544) ; le quatrième, Columba obtumesetntix, a paru k Amsterdam (1619) ; le cinquième et le sixième, Mundus parvus, Exercitus Dei, à Hambourg (1653, in-4o) ; le septième, De temporibus, k Dynrenfurt (in-4°) ; quant aux trois derniers traités, ils sont restés manuscrits.

MANASSÈS BEN JE11UDA DE LONZANO,

rabbin italien qui vivait au xvie siècle. On lui" doit un ouvrage intitulé : Schne Jadotfi, id est Dus manus (Venise, 1618, in-8o), lequel est plein de subtilités rabbiniques. mais qui contient aussi de précieuses interprétations sur les livres1 de Moïse....’, ’

MANASSÈS, BEN JOSEPH BEN ISRAËL,

rabbin portugais, né à Lisbonne eu 1604, niort en 1659. Son père, contraint par l’inquisition de quitter le Portugal, se rendit avec sa famille k Amsterdam. Le jeune Manassès fit des progrès tellement rapides que, dès

!âge de dix-huit ans, il put succéder k son

maître, le savant Isaac Ûriel, comme directeur de la synagogue d’Amsterdam, et il y expliqua le Talmud avec le plus grand succès. Devenu pauvre, par suite de la confiscation des biens de son père, il s’adonna au commercé, tout en continuant ses travaux intellectuels, et fonda une imprimerie, d’où sortirent de bonnes éditions de différents auteurs. En 1656, il se rendit en Angleterre pour demander k Cronrwell le rappel dé ses coreligionnaires, fut très-bien accueilli parle Protecteur, mais néanmoins n’obtint-point ce qu’il désirait et revint en Hollande. Manassès était en relation avec les hommes les plus distingués de son temps, particulièrement avec Grotius, et il avait une haute idée de son savoir, qui, du reste, était fort grand. On a de lui plusieurs ouvrages en hébreu, en espagnol et en latin. Les principaux sont : El ; cuncitiador nel pentateucho (Amsterdam, 1632, iu-4°), trad. eu latin par Denis Vossius (1633, in-4o), travail qui a valu k Manassès la réputation d’un des plus, savants et des plus judicieux théologiens qu’aient eus les juifs ; De la fragilidud humana (Amsterdam, 1642) ; Tesauro dos dirirn, abrégé de la Mischna (Amsterdam, 1645-1647) ; iïsperanza de Israël (Amsterdam ; 1650), trad. eu, plusieurs langues ; , Vindicis Judsorum (Londres, 1656, in-4o), apologie des juifs ; Los oraciones dei anno (1650, 2 vol. iu-S°), etc.. MANATE s. m. (ma-na-te). Mamm. Syn. de

LAMENTIN..-, !

MANATIDE adj. (ma-na-ti-de — de manate, •et’dûgr. «idos, aspect). Mamm. Qui ressemble au lamantin.

. — s. m. pi. Famille de cétacés, ayant pour typé le genre lamantin. ’ ' ■

MANAT1ER s. m. (ma-na-tié — du lat. matière, rester). Jurispr. anc. Héritage donné k cens et à-rente, dans lequel le possesseur était tenu de résider, qu’il ne pouvait démembrer, et qui faisait retour au seigneur, si le possesseur mourait sans enfants.

Maua«a-dbariua-Nu*iru, recueil des lois de Manou, livre sacré bifrant, uvec les Védas, l’ensemble des principes philosophiques des ’ Indous.’V. Manou.,

MANBON, ville de l’archipel Indien, lie de Luçon. « Sa population, dit un, voyagcur, se compose de 5,000 âmes environ ; elle est affable, hospitalière et appartient k la même race que celle de Manille. Les seuls Européens qu’il y ait k Maubon sont les deux commandants et un prêtre, qui sont nés en Castille, On- y fait peu de commerce et ou y trouve principalement du coco et du nepa, deux préparations enivrantes faites avec la noix de coco et le fruit du nepa. Manbou et le pays environnant sont très-sains. La ville est entourée de hautes montagnes, et l’on n’y souf-fre jamais des exhalaisons malsaines des basses terres. ■

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MANBY (George-William), inventeur anglais, né dans le comté de Norfolk en 1765, mort en 1854. Il fut capitaine dans les milices, puis directeur des casernes d’Yarmouth. Manby est l’auteur d’inventions ayant toutes un but d’humanité. Il perfectionna l’appareil inventé en 1752 par Bell pour le sauvetage des navires ; il inventa aussi une sorte de pompe qui, mue par un seul homme et chargée d’une dissolution de chaux et de potasse, pouvait éteindre le feu le plus ardent. Ayant imaginé des procédés pour rendre la pêche de la baleine moins périlleuse et plus productive, il fit k l’âge de cinquante-six ans un voyage au Groenland ; mais ses expériences ne réussirent pas. Il a publié : Essais sur l’histoire naturelle (1S12) ; Journal of a voyage to Groenland in the year 1821 (Londres, 1822, in-fol.).

MANCALAH s. m. (man-ka-lâ). Jeu auquel on se livre en Orient, et dans lequel on emploie de petits cailloux ou de petites coquilles.

— Encycl. Ce jeu, connu déjà au temps de Mahomet et fort commun encore dans tous les pays du Levant, se joue k deux, voici de quelle façon : on prend soixante-douze petites coquilles, appelées porcelaines, ou autant de petites pierres, et on les met par six dans douze petites fosses rondes, creusées six k six sur deux lignes dans un morceau de bois long de om,33 sur environ om,15 de largeur.

Alors l’un des joueurs prend les six porcelaines de telle fosse qu’il lui plaît et, en commençant par la fosse qui la suit, il les distribue dans les autres, une à une, de sorte que celles d’où il les a prises demeurent vides. Le second joueur prend de même toutes les porcelaines d’une autre fosse k son choix, et il les distribue de même. Le premier fait encore la même chose, et ainsi l’un après l’autre successivement.

Par cette distribution, il arrive que les différentes fosses sont plus ou moins remplies ■ de porcelaines. Or, lorsque celui qui distribue finit par une des fosses où il y en a moins de six, si le nombre est impair après avoir distribué la dernière, il les enlève et les met de Son côté*comme les ayant gagnées. Ce nombre impair ne peut être que 3 ou 5, parce que, s’il n’y a qu’une porcelaine, îm ne peut pas l’enlever. D’un autre côté, la distribution étant faite, si les porcelaines sont en nombre impair au-dessous de dix, elles appartiennent au joueur. Enfin, en continuant k jouer ainsi, celui qui parvient k enlever trente-six porcelaines a gagné la partie.

Ce jeu, comme celui des échecs ou des dames, demande toute l’attention des partenaires et leur ordonne le mutisme.

MANGANA s. m. (man-ka-na). Casse-tête dont se servent certaines peuplades indiennes. Ii Jongleur des îles Mariannes.

MANÇANAREZ, rivière d’Espagne. V. Man" zanarez.

MANCANDO adv. (man-kan-do — mot Uni. formé de mancare, manquer). Mus. En affaiblissant les sons, en les éteignant graduellement.

MANCEAU, ELLE s. et adj. (man-sô). Géogr. Habitant du Mans ou du Maine ; qui appartient aufdans, au Maine ou k leurs habitants : Les Manceaux. La population man-

CBLLB.

Là deux plaideurs manceaux, de colère animés. En champ clos pour leurs droits plaident ù. poings fermés.

■ ■ G. Delaviome.

— Prov. Un Monceau vaut un Normand et -demi, Lés Manceaux sont plus chicaneurs encore que les Normands.

— s. f. Téchn. Chaîne ou courroie qui joint les attelles du collier d’un cheval avec chaque limon de la voiture.

— Encycl. Econ. rur. La race bovine mancelle ou du Mans était ainsi décrite en 1S43 par Leclerc-Thouin, dans son exposé de l’Agriculture de l’Ouest : « Sa couleur, dit-il, est tantôt d’un rouge blond uniforme, tirant plus ou inoins sur l’une ou l’autre teinte ; tantôt, et c’est le plus ordinaire, d’un rouge blond maculé de blanc. Les cornes, d’un blanc jaunâtre ou verdâtre, sont assez grosses k leur base, ouvertes régulièrement dans leur légère courbure et’ne dépassant pas d’ordinaire om,22 à oin,23 de longueur ; le front est large, ainsi que le poitrail ; les flancs sont développés ; la croupe est épaisse, carrée, formant, dans l’attitude du repos, une ligne plutôt droite que convexe ; les cuisses ne sont détachées qu’à une faible hauteur du jarret. On rencontre d’abord cette race au nord-est de l’arrondissement de Baugé, aux approches et aux alentours de Durtai, sur les bords du Loir, où elle est fort belle. De 1k, elle se propage au sud et au nord de Chàieauueuf, jusqu’au delà de Segré, tantôt pure ou k peu près, tantôt diversement modifiée par son croisement avec la race suisse, dont quelques beaux taureaux avaient été introduits vers la fin du siècl6 dernier. En traversant les terres fraîches et fécondes de La Chapelle kSaiti te-Geinmes-d’An-digne, on reconnaît encore facilement le type paternel k sa couleur noire ou rouge brun, k sa haute stature, aux membres plus usseux, plus gros, au corsage plus vigoureux des individus. Toutefois, les caractères manceaux l’emportent sur les caractères suisses, ou, du moins, si la première race a gagné en corpulence, ce qui peut être dû, par parenthèse.

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fout aussi bien k la richesse des herbages qu’au croisement, elle a gardé la disposition chnrnue qui fait son principal mérite. Il n’est pas rare de voir sortir de cette partie de la contrée des animaux maigres de cinq ans au prix de 800 fr, k 000 fr. la paire. À l’ouest de SegréjOn trouve encore des bœufs de race mancellebien caractérisée, sur quelques exploitations suffisamment affourragées, où elle prospère ; mais généralement elle décroît en taille et elle se perd dans ses croisements avec la race bretonne, jusqu’à ce que celle-ci domine k son tour dans le pays. Les bœufs manceaux ne sont pas ordinairement ardents au travail : par contre, ils engraissent facilement et assez promptenient, même dans la jeunesse. Les herbagers normands en font un cas particulier. Lorsque je parcourais la vallée d’Auge, j’ai pu me convaincre qu’ils y arrivent souvent les derniers et qu’ils sortent cependant les premiers pour l’alimentation de la capitale. Les engraisseurs de Maine-et-Loire sont persuadés que leurs bœufs s’engraissent moins bien k la crèche qu’au pâturage, et quelques-uns l’ont même, disent-iis, éprouvé. • Aucune race, même parmi les plus robustes travailleuses, n’a une charpente osseuse plus développée, et cependant le bœuf manceau est un médiocre travailleur. La vache est mauvaise laitière ; elle peut k peine nourrir son veau, et tarit de suite après-le sevrage. Avec de pareilles dispositions, l’aptitude k l’eugraissement constituait une spécialité des plus heureuses et offrait un moyen assuré de tirer parti d’une race qui ne présentait d’autre part aucun avantage. Aussi, lorsque les premiers essais de croisement par le durham eurent lieu en France, l’avenir de la race mancelle fut-il tout tracé. L’occasion était d’ailleurs on ne peut plus favorable. Les progrès de la culture alterne, l’usage des amendements calcaires, l’extension des prairies dans les départements de Maine-et-Loire, de la Mayenne et de la Sarthe avaient imprimé k l’économie rurale un mouvement dont la conséquence a été la suppression presque totale du bœuf de travail. Le cheval a été affecté spécialement aux travaux de la culture. L’élevage du bétail en vue de la boucherie est devenu dès lors une spéculation principale ; de grandes vacheries ont été établies et ont obtenu un succès toujours croissant ; aujourd’hui, les bœufs manceaux ne vont plus, comme par le passé, achever leur existence dans les embouches de la Normandie ; ils sont engraissés sur place et k un âge où jadis ils eussent k peine atteint k la moitié de leur développement. Les croisements par le durham,

préconisés tout d’abord par les comices agricoles, victorieusement démontrés ensuite par quelques grands propriétaires, n’ont pas tardé k prendre une large extension. Toutes les conditions propres k.assurer la conservation du type durham se trouvaient 1k réunies, soit au point de vue de la race k transformer, soit sous le rapport du sol et du climat. Aussi les métis n’eurent point de peine k se propager. Maintenant, l’évolution est k peu près complète. Les métis durham-mauceaiia ;, dont les qualités comme producteurs de viande ont été maintes fois constatées, remplacent dans la plupart des étables l’ancienne race mancelle, dont les derniers spécimens ne tarderont pas k disparaître. Sans doute la nouvelle ruce n’est pas encore fixée ; les retours en arrière sont assez fréquents pour qu’il soit encore souvent nécessaire d’avoir recours au type améliorateur. Néanmoins tout porte k croire que la fusion complète des deux races ne tardera pas k être définitive. Quant aux caractères de conformation et aux aptitudes des métis duchsmi-manceaux, ils reproduisent ceux du type anglais, avec un peu moins de finesse dans la charpente. Du reste, les métis sont supérieurs aux durham purs et k tous les métis provenant de la même souche, sous le rapport du rendement en viande, de la finesse du grain et de la répartition de la graisse et des sucs entre les fibres musculaires. Toutes ces circonstances feront bientôt du métis durham-maiiceau une race locale parfaite, dont . les produits pourront eux-inéiues servir de régénérateurs pour un grand nombre de nos départements de l’Ouest.

MANCEAU (Jacques-Élie), seigneur de BoisSoudan, écrivain cynégétique français, né . dans le Poitou. Il vivait au xvme siècle. Passiouné pour la chasse k l’oiseau, il se livra avec ardeur k cet exercice, qui bientôt n’eut plus pour lui de secrets, et il consigna en 1745 le résultat de ses observations et de son expérience dans un ouvrage en 47 chapitres, qu’il intitula : le Fauconnier parfait ou l’Art de bien exercer la fauconnerie. Manceau ne songea point k publier^on traité, qui resta manuscrit jusqu’en 1S64. À cette époque, l ; i Société des antiquaires de l’Ouest, k qui ce manuscrit appartient, autorisa les éditeurs de la Vénerie de Jacques du Fouilloux (édition Robin etFavre ; Niort, 1864) k le reproduire k la suite de cet ouvrage.

« Nous ne savons si l’on pratiquait encore la fauconnerie du temps de M. de Boissoudati, dit M. Pressac ; quoi qu’il en soit, l’auteur du Fauconnier parfait a laissé dans sou ouvrage de courts et faciles préceptes il ceux qui se livraient k ce noble exercice. U le fait brièvement, mais nettement et amo une grande intelligence da l’art.’ Sans l’embrasser dans toute son étendue, il borne se^ enseignements k la partie la plus usuelle, a