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cêes par des fusées à la Congrève et par des bombes.

MALUÏOLUS (Félix Hammeri.bin, plus connu sous le nom latin de), théologien suisse, né h Zurich en 1383, mort vers 1460. fie retour d’un voyage à’Rome, il devint chanoine h Zolfingue (1421), prévôt de Soleure (1422) et chantre à Zurich. S’étant rendu au concile de Bàle, il demanda qu’on rétablît dans le clergé une discipline sévère, eo qui lui fit. de nombreux ennemis. Outre la haine des prêtres., il s’attira encore celle des Suisses, qu’il attaqua vivement pour avoir fait la guerre k sa ville natale en 1443. En 1454, ses ennemis s’emparèrent de lui, le jetèrent en prison à Constance et le firent condamner à une détention perpétuelle dans un couvent de Lucerne, où il termina obscurément sa vie. On a de lui un’assez grand nombre de dissertations et d’écrits qui ont été réunis et publiés sous le litre de : Varias oblectationis opuscuta et tractaius (Bàle, 1407, in-fol.).

MALLEOLUS (Thomas), moine de l’ordre de Saint-Augustin. V. Kempis (Thomas a).

MALLE-POSTE S. f. V..MALLK.

MALLER v. a. ou tr. (ma-lé). Agric. Couvrir d’engrais : MaLLER fin pré.

MALLEKY (Charles de), graveur belge, né à Anveri en 1576. On ignore l’époque de sa mort et l’on ne sait rien de sa vie. On conjecture, d’après sa manière, qu’il était l’élève d’Antoine Wierix, dont il imita l’exécution patiente, correcte, mais froide. Une se borna pas à exécuter un grand nombre de gravures (l’abbé de Marolles possédait 342 pièces de lui), il se fit marchand d’estampes et acquit dans ce commerce une jolie fortune. Van Dyck, avec qui il était en relations, a fait k deux l’éprises son portrait. Parmi ses estampes les plus estimées, nous citerons : l’Adoration des mages, da Samaritaine, ’Enfant Jésus entre deux anges, etc., d’après ses propres dessins ; l’Histoire du ver à soie, d’après Slradan, en six feuilles ; le Meunier, soit Fils et l’Ane, quatre sujets, d’après Franck ; Sainte Agnès, d après Urammaticu, etc. — Bon fils, Philippe vu Malusky, né k Anvers en 1000, mort k une époque inconnue, reçut de lui des leçons de gravure et s’attacha k la correction du dessin, k la finesse de l’exécution. Nous citerons ses illustrations du Typhus mundi (Anvers, 1G27) ; vingt-trois estampes intitulées Ara caili ; un Christ en croix, d’après Van der Horsh, etc. Ses gravures sont signées du monogramme P. D. M.

MALLES (Mlle de Beaulieu, dame), femme de lettres française, morte k Nontron (Dordogne) en 1815. Elle a écrit un assez grand nombre d’ouvrages pour l’instruction et l’amusement de la jeunesse. Nous citerons ; entre autres : Lucas et Claudine (1816, 2 vol. in-12) ; Contes d’une mère à sa fille (L817,

2 vol. in-12) ; le liobinson de douze ans (1818, in-12), qui a eu un grand nombre d’éditions ; Contes à ma jeune famille (1819, in-12) ; Quelgués scènes de ménage (1820, 2 vol. in-12) ; le La Bruyère des demoiselles (1821) ; Conversations amusantes et instructives sur l’histoire de France (1822, 2 vol.) ; la Jeune Parisienne au village (1824), etc.

MALLET s. m. (raa-lè). Econ. rur. Petit cochon d’un an, qu’on emploie, dans les Vosges, à féconder les truies, et que- l’on tue après.

MALLET (Antoine), historien et dominicain . français, né à Rennes en 1593, mort en 1G33. Il fut prieur de Saint-Jacques et provincial de son ordre en France. Mallet est l’auteur d’une Histoire des saints papes, cardinaux, patriarches, archevêques, éuêques, docteurs de toutes les Facultés de l’Université de Paris (Paris, 1634, in-8<>).

MALLET (Charles), théologien français, né à Montdidier en 1603, mort k Rouen en 1680. Docteur en Sorbonne, il devint grand vicaire de Fr. de Harlay, archevêque de Rouen, puis archidiacre du Vexin, et Se signala par son zèle contre les jansénistes. Ses principaux ouvrages sont : Examen de la traduction du Nouveau 2’estament imprimée à Mons (Rouen, 1GG7) ; Traité de la lecture de l’Écriture sainte (1G79)..

MALLET (Alain Manesson), ingénieur français, né à Paris en 1030, mort en 1706. Il fut ingénieur des camps et armées du roi de Portugal, puis, de retour en France, il fut nommé maître de mathématiques des pages de Louis XXV. On a de lui ; les Travaux de Mars ou l’Art de la guerre, avec un ample détail de la.milice des Turcs, tant pour t’attaque que pour la défense des places (Paris, 1671-1G85,

3 vol. in-8oj ; Description de l’univers, recherchée surtout pour les plans et les cartes géographiques (Paris, 1683, 5 vol. in-8o) ; la Géométrie pratique (Paris, 1702, 4 vol. in-8o).

MALLET (Pierre), écrivain français, né à Abbeville. U vivait au xvnc siècle, devint ingénieur ordinaire du roi, professa les mathématiques à Paris, résoluttle réformer l’orthographe et proposa d’écrire les mots tels qu’on les prononce, sans égard pour l’étymologie. On a de lui : l’Architecture militaire ou les Fortifications particulières, générales et universelles (Paris, 1666) ; le Jeu de dames et la méthode d’y bien jouer ; Ortografe nouvèle et tézanêe (Paris, 1068, in-12), où à expose son système orthographique.

MALLliT (Jean-Roland), économiste fran MAÏ.L

çais, 1VM* en 1736. Bien que fils d’un meunier, il fut nommé gentilhomme ordinaire de Louis XIV, et devint premier commis du contrôleur général Desmarets. Une ode, assez faible du reste, était le seul titre littéraire de Mallet lorsque, sur la demande de Desmarets, l’Académie française le reçut au nombre de ses membres en 1715. U renonça sagement k la poésie, et employa ses loisirs à composer un grand ouvrage, intitulé : Comptes rendus de l’administration des finances du royaume de France pendant les onze dernières années du règne de Henri IV, le rè.gne de Louis XIII'et soixante-cinq années du règne de Louis XIV, avec des recherches sur l’origine des impôts, etc. (Paris, 1720). Cet important travail, fruit de longues et patientes recherches, se distingue par la clarté et la simplicité, et, sur la proposition de Desmarets, Louis XV accorda à son auteur une pension de 10,000 livres.

MALLET (David), poiSte et littérateur anglais, né en Fcosse en 1700, mort eu 17G5. 11 joua le rôle d’intrigant littéraire, louant celui-ci, attaquant celui-là, suivant qu’on lui donnait ou qu’on lui refusait de l’argent. Il s’attacha a milord Bolingbroke, en qualité de secrétaire, et publia ses Œuvres (Londres, 1753-1754, 5 vol. in-4o). Par la suite, il devint sous-secrétaire du prince de Galles, se mit aux gages de la cour, publia contre l’amiral Byng un libelle qui lui fit accorder une pension considérable, et obtint enfin une riche sinécure comme contrôleur des navires dans le port de Londres. Johnson prétend que Mallet était le seul Écossais dont les Écossais ne disaient pas de bien. C’était un homme plein de vanité, grand amateur de la table et des plaisirs, et dont les manières, bien qu’élégantes, avaient moins d’agrément que de fatuité. Mallet versifiait avec élégance, et ne manquait pas d’imagination. On a de lui quelques œuvres dramatiques, entre autres : Mustapha, tragédie (1739), qui obtint beaucoup de succès ; Elvira, tragédie (1763) ; des poEines : l’Excursion (1758), le meilleur de ses écrits, traduit en français (1798) ; la Critique littéraire (1733) ; l’Ermite ou Amyntor et Théodora (1747), poeiue en deux chants et en vers blancs, traduit en français par Lecuy /.Paris, 1798) ; une Vie de Bacon, traduite en fiançais par Pouillot (Paris, 1755), travail agréablement écrit, mais superficiel, dans lequel Mallet a oublié une chose, dit Warhuiton, c’est que Maçon était philosophe. Les Œuvres complètes’de Mallet ont été publiées à Londres (1709, 3 vol. in-8o).

MALLET (Edme), littérateur français, né a Melun en 1713, mort k Paris en 1755. U prit le grade de docteur en théologie, puis devint curé près de Melun (1744), et professeur de théologie au collège de Navarre en 1751. Outre des articles de théologie et de littérature donnés k l’Encyclopédie, on a de lui : Essai sur l’étude des bettes-lettres (Paris, 1747) ; Essais sur les bienséances oratoires (1753) ; Principes pour la lecture des orateurs (1753), et une traduction de. l’Histoire des guerres civiles de-France de Davila (1757).

MALLET (Prévost-Henri), habile géographe suisse, né k Genève en 1727, mort en 1811. Il a laissé :.une Carte générale de la Suisse, en 18 cantons (1798) ; une Description de Genève ancienne et moderne (1807, in-12) ; un Manuel métrologique ou Répertoire général des mesures, poids et monnaies des différents peuples modernes et de quelques anciens comparés à ceux de la France (Genève, . 1802, in-4»), etc.

MALLET (Paul-Henri), historien et érudit Suisse, frère du précédent, associé de l’Académie des inscriptions, né à Genève en 1730, mort en 1807. U remplaça La Beaumelle dans la chaire de littérature française à Copenhague (1752), et, après s’être livré à des recherches sur l’origine, les antiquités et la mythologie des anciens peuples du Nord, il publia son Introduction à l’histoire du Danemark (Copenhague, 1755-1756, in- 4°), ouvrage qui commença sa réputation et le lit nommer professeur de langue et de littérature françaises du prince Christiern. De retour à Genève en 1760, il reçut une chaire d’histoire à l’Académie décette ville, devint membre du conseil des Deux, cents en 1764, visita ensuito l’Italie et l’Angleterre, fut présenté k la famille royale k Londres, et reçut le plus bienveillant accueil de la reine, qui le chargea d’écrire l’Histoire de la maison de Brunswick (1767). Invité par le landgrave de liesse a se rendre à Cassel, Mallet disait plaisamment que c’était pour prendre mesure d’une histoire de cette contrée. Ses liaisons avec le parti aristocratique l’obligèrent, en 1792, k quitter la Suisse, où il ne rentra qu’en- 1801. Parmi les autres ouvrages de cet écrivain, on remarque : Histoire du Danemark (Copenhague, 1758-1763-1777, 3 vol. in-4o), son ouvrage capital ; Mémoires sur la littérature du Nord (1759-1760, 6 vol. in-8o) ; Monuments de la mythologie et de ta poésie des Celtes (1756, in-4o) ; De la forme du gouvernement suédois (1750) ; Histoire de la maison de liesse (1767-1785, 4 vol. in-8") ; Histoire des Suisses ou Helvétiens depuis tes temps les plus reculés jusqu’à nos jours (Genève, 1803,4 vol. in-8o) ; De ta ligue hanséaiique jusqu’au xvr« siècle (1805, in-8"), etc. ; des traductions du Voyage en Pologne, Jtussie, etc., de Coxe (1783-1786) ; du Dictionnaire de la Suisse de Tscharuer

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(1788). Mallet était un travailleur infatigable, plein d’instruction, de finesse et de modestie. « Il avait dans l’esprit et le caractère, dit Sismondi, une qualité qui est plus essentielle aux historiens qu’on ne pense, c’est une crainte excessive de l’ennui. Il était meilleur juge que les lecteurs eux-mêmes de ce qui pouvait les rebuter ; il sentait quelles longueurs il fallait supprimer, quels détails trop arides il fallait vivifier ; comment on devait semer sur un sujet fatigant l’intérêt qui lient au développement du caractère, aux détails, à la vie humaine mise en scène. »

MALLET (Frédéric), mathématicien suédois, né en 1728, mort à Upsal en 1797. Il descendait d’une famille française réfugiée en Suède. Lie retour d’un voyage sur le continent, il devint astronome adjoint (1757), puis professeur de géométrie à l’université d’Upsal et membre de l’Académie de Stockholm. Outre des dissertatations et des mémoires, on lui doit : Description mathématique du globe (Upsal, 1766-1773, 2 part, in-8"), ouvrage qui obtint un grand succès, et fut traduit en allemand,

MALLET (Charles- François), ingénieur français, né à Paris en 1766, mort dans cette ville en 1853.11 fut successivement ingénieur des ponts et chaussées (1791), membre du conseil général des ponts et chaussées du roi Joseph à Naples (1805), ingénieur en chef dans les départements de la Doire (1808) et du Pô. Il bâtit un pont à Turin, un hospice au col de Sestrières, redressa le Pô près deMoncalier, fut chargé en 1814 de construire un pont de pierre à Rouen, et prit sa retraite en 1840. On a de lui, outre des articles et mémoires dans ■les Annales des ponts et chaussées, une Notice historique, sur le projet d’une distribution générale d’eau à domicile dans Paris (1830), et Mémoire sur la minéralogie du Boutonais (1793).

MALLET (Louis-Stanislas), marin français, né au Havre en 1770, mort en 1833. Entré comme mousse dans la marine, il était enseigne de vaisseau lorsqu’il tomba entre les mains des Anglais en 1795, puis en 1798. En 1800, il reçut le grade de lieutenant de vaisseau, en 1803 celui de capitaine de frégate, soutint en 1808, sur la Cornélie, un combat acharné contre des forces supérieures, fut de nouveau’conduit sur les pontons de l’Angleterre, d’où il parvint k s échapper, et devint capitaine de vaisseau en 1814. Sous la Restauration, Mallet fut successivement directeur des mouvements du port de Brest, contre-amiral (1829), major général de la marine k Brest, membre du conseil d’amirauté. Chargé en 1830 de surveiller k Toulon les préparatifs de l’expédition d’Alger, il lit opérer l’armement avec une remarquable rapidité, et concourut au débarquement des troupes sur la côte africaine. Il mourut pré’ fet maritime à Lorieut.

MALLET (Emilie Oberkampf, dame Jules), femme philanthrope française, née k Jouy, près de Versailles, en 1794, morte k Cauterets en 1856. Elle était fille de Christophe-Philippe Oberkampf, créateur en France de l’industrie des toiles peintes, et elle appartenait à la religion protestante. Douée d’une âme élevée, poussée par un ardent désir.de faire le bien, elle consacra sa vie au soulagement des malheureux et k l’instruction du peuple. Lors de la première invasion du choléra k Paris en 1832, elle improvisa un vaste hôpital, et tant que dura le liéau elle remplit les devoirs de garde-malade, de consolatrice et de bienfaitrice d’une foule de malheureux. La ville de Paris lui vota une médaille, éclatant témoignage de la reconnaissance publique envers celle qu’on appelait la HUm dci [uwvrci ; En 1849, le retour du choléra ia retrouva infatigable dans sou œuvre de dévouement. Après la disparition de l’épidémie, Muie Jules Mallet fonda diverses maisons pour les nombreux orphelins et pour les vieillards k qui le liéau avait enlevé leur famille. En mémo temps, elle s’occupa d’améliorer la condition des prisonniers. De concert avec quelques amies, elle fonda un comité de dames qui, depuis nombre d’années, visite régulièrement les femmes détenues k Saint-Lazare, s’efforçant de les instruire et de les faire rentrer dans la voie du bien. Malgré toute cette activité, M"1* Jules Mallet trouva encore du temps k consacrer aux écoles, aux salles d’asile, qu’elle propagea et qu’elle surveilla avec un intérêt constant. Ce fut sur sa demande que fut ouverte en 1S53, au sein de la Société protestante d’instruction primaire, une souscription pour fonder des salles d’asile ; ce fut aussi grâce k ses efforts et avec son concours actif que cette société fonda une des premières écoles normales pour la formation d’institutrices primaires et de directrices de salles d’asile. Mme Mallet a laissé deux ouvrages : les Prières chrétiennes d l’usage des familles, et les Citants pour les suites d’asile.

MALLET (Charles - Auguste), philosophe français, né k Lille en 1807. Élève de l’École normale, il en sortit le premier en 1828, se lit successivement recevoir agrégé des classes supérieures (1828), agrégé do philosophie, docteur es lettres (1830), puis professa l’histoire k Douai, et enseigna la philosophie dans divers collèges de province de 1833 k 1842, puis au collège Saint-Louis, k Paris, de 1842

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à 1848. Nommé en 1843 inspecteur de l’académie de Paris, il passa k Rouen en 1850 en qualité de recteur do l’académie de cette ville, et fut mis à la retraite en 1852. Outre des mémoires, insérés dans le recueil de l’Académie des sciences morales et politiques, et des articles publiés dans le Moniteur, la Revue de l’instruction publique, lu Dictionnaire des sciences philosophiques, la Nouvelle biographie générale, etc., il a publié : Manuel de philosophie (1835) ; Études philosophiques (1837-1838, 2 vol. in-S»), ouvrage couronné par l’Académie française ; Histoire de la philosophie ionienne (1842, in-8») ; Histoire de l’école de Mégare et des écoles d’Elis et d’Erêtrie (1845, in-8o) ; Éléments de morale (1804, in-18), etc. On lui doit aussi une traduction des Éléments de science morale de James Beattio (1840, 2 vol.).

MALLET (Alfred), savant et industriel français, frère du précédent, né en 1813. Il suivit d’abord la carrière de l’enseignement et professa, de 1835 à 1842, la philosophie et la physique au collège de Saint-Queiuin. Pris tout k coup d’enthousiasme pour les merveilles que produit la science appliquée aux arts et k l’industrie, il changea brusquement de carrière, pour pouvoir faire servir plus utilement au bien général son grand savoir et son esprit inventif.

Il débuta par un coup de maître. Jusqu’il lui on dépensait une quantité considérable d’acide sulfutique pour absorber l’ammoniaque volatile qui se dégage de la houille avec le gaz destiné à l’éclairage. M. Mallet proposa l’emploi des solutions de sulfate de fer, de chlorhydrate de manganèse et de fer, provenant de la préparation industrielle du chlorure de chaux. Outre l’absorption de l’ammoniaque, il se produit encore, entre les

réactifs et le carbonate d’ammoniaque et le sulfhydrate d’ammoniaque une double décoinposition, d’où résulte la production de chlorhydrate d’ammoniaque et de carbonates. Par surcroît, l’oxyde de fer mis en liberté absorbe une partie de l’acide sulfhydrique entraîné aussi avec le gaz.

Mais ce beau succès obtenu si simplement, au profit d’une industrie de premier ordre, no devait être qu’un des premiers pas de M. Mallet dans l’ordre de recherches qu’il avait entreprises. Sentant combien il serait utile à l’agriculture de recueillir en grand les sels ammoniacaux qu’on peut tirer en si grande abondance de la distillation de la houille, M. Mallet rêva de débarrasser d’abord les usines k gaz d’un résidu incommode et infect, l’eau de condensation, de les enrichir en même temp3 en rendant commercial ce résidu, et de l’utiliser pour le bien général. La méthode de M. Mallet consiste k distiller les eaux de condensation dont nous parlons. Le carbonate d’ammoniaque volatilisé est condensé dans un serpentin qu’entouro un filet de l’eau non encore employée, et qui ainsi s’échauffe déjk utilement. Ce carbonate et l’ammoniaque dissoute dans l’eau distillée sont ensuite transformés en sulfate que l’on fait cristalliser, et qui, sous un poids peu considérable, renferme des principes extrêmement fertilisants. V., pour plus de détails, l’art, gaz.

Depuis peu, M. Mallet, qui appartient comme administrateur k un grand nombre de nos plus importantes sociétés industrielles, joint a la distillation des eaux des usines à gaz celle des eaux vannes des dépôts de matières fécales.

M. Mallet a fondé k Belleville une importante usiue de produits chimiques, et a obtenu une médaille de première classe à l’Exposition de 1855.

MALLET-FAVRE (Jacques-André), astronome suisso, né k Genève en 1740, mort dans la même ville en 1790. De bonno heure, il montra un goût décidé pour les sciences exactes, suivit les leçons de Le Sage, puis du savant D. Bernouilli, k Baie, commença k so faire connaître en prenant part k des concours k Berlin, k Lyon, en publiant des recherches sur les jeux de hasard dans les Acta hetvetica, visita la France et l’Angleterre, et s’y lia avec les plus remarquables savants de l’époque. Sur la proposition de Lalande, co fut Mallet que l’Académie de Saint-Pétersbourg choisit, en 1709, pour aller examiner le passage de Vénus sur le disque du soleil. Dans ce but, il se rendit k Ponoï, près d’Arkhangel, y passa quatre mois, ne put, k causa des nuages, que très-imparfaitement observer le phénomène, qu’il était allé étudier sous un affreux climat, et fit un grand nombre d’observations de physique et de météorologie, dont deux ont servi k Laplace comme éléments du calcul de l’ellipticilé de la terre. De retour dans sa ville natale (1770), Mallet-Favre devint membre du grand conseil, entra à l’Académie, créa une chaire d’ustronomie et fonda k ses frais un observatoire, dans, lequel il lit de nombreuses et intéressantes observations. Il s’occupa beaucoup aussi d’histoire naturelle et d’agronomie. Ce savaut était membre des Académies de Paris, de Londres et de Saint-Pétersbourg. Il n’a laissé aucun graud ouvrage, mais on a de lui un asse» grand nombre de mémoires insérés dans divers recueils. Nous nous bornerons à citer : Lettre au docteur Devis sur le passage de l’enus sur le soleil, sur la gravité à Ponot et l’inclinaison de l’aiguille aimantée, dans les Philosopliieal transactions ; Tables pour Saturne,