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nombre, qui finirent par amener sa mort. Un an auparavant, il avilit publié un poSme extrêmement remarquable, intitulé : Marie, récit de l’Ukraine (Varsovie, 1823), dans lequel il raconte, des faits excessivement dramatiques, bien qu’ils soient empruntés à la vie réelle : le fond du poëme est l’histoire de Gertrude Komorowska, enlevée et étouffée par l’ordre de Son père pour avoir épousé un comte Potocki. Cette œuvre, écrite dans un style qui rappelle celui de lord Byron, ne fit pas grand bruit à son apparition, et il fallut le triomphe de l’école romantique sur l’école classique pour que Malczewski prît rang à côté de Mickiewicz dans l’histoire de la littérature polonaise. Il lui a été élevé à Varsovie un tombeau, qui porte cette seule inscription : À l’auteur de Marie. Bielowski a publié ses poésies et ses autres écrits (Lemberg, 1838).

MALDA, ville da l’Indoustan anglais, présidence de Calcutta, dans l’ancien Bengale, à 140 kilom. N.-O. de Mourchidabad ; 22,000hab. C’était uutiefois une place de commerce importante ; elle est aujourd’hui bien déchue.

MALDAClIINletnonMAIDALCHIM (donna Olimpia PamI’ili, née), femme célèbre par la faveur dont elle a joui sous le pape Innocent X, née à Viterbe en 1594, morte à Orvieto en 1656. Issue d’une famille noble mais sans fortune, elle fut élevée dans un’couvent, où elle révéla do bonne heure ses goûts de domination, refusa d’embrasser la vie religieuse et épousa un membre de la famille Pamfili, presque aussi pauvre qu’elle. Cette position précaire n’était pas tolérable pour une femme avide do richesses, ambitieuse à l’excès. N’attendant rien de son mari, elle jeta les yeux sur son beau-frère, Jean-Baptiste Painfili, âgé de vingt ans de plus qu’elle, fort laid, mais qui étant prêtre pouvait arriver à tout dans les États de l’Église. Restée veuve au bout de quelques années avec plusieurs enfants, elle alla, sans crainte de scandale, malgré sa famille, habiter chez son beau-frère, s’empara complètement de son esprit, le dirigea dans toutes ses actions et, grâce à ses intrigues, à sa ténacité, elle parvint en peu de temps à le faire successivement nommer patriarche d’Antioche, nonce en Espagne, cardinal-prêtre (1629). Ce haut degré de fortune la rendit insatiable. Bien que Pamfili fût dépourvu de tout mérite personnel, bien qu’il fut complètement décrié •par le scandale de sa liaison avec elle, elle résolut de le faire parvenir au trône pontifical. Après la mort d’Urbain VIII, en 1G44, Olimpia intrigua tellement auprès du conclave, se livra à des menées tellement habiles que Jean-Baptiste Pamfili fut élu pape sous le nom d’Innocent X. Arrivée enfin au comble de la puissance, donna Olimpia usurpa toute l’autorité. Elle écarta du trône tous ceux qui, par leur mérite ou par leurs talents, pouvaient lui porter ombrage, reçut les ambassadeurs, traita les affaires de 1 Église, mit presque ouvertement à l’enchère les dignités et les bénéfices ecclésiastiques, vendit les grâces et les dispenses et amassa des sommes immenses. Pour faire cesser le scandale, le cardinal Panciroli conseilla à Innocent X de confier le soin des affaires au cardinal Camille Astalli, sans consulter Olimpia. t Panciroli, dit la JJiogvaphic Didot, osa mettre sous les yeux du pontife l’indigne conduite d’Olimpia et le mépris général qui en rejaillissait sur la dignité de la papauté. Il lui répéta les sarcasmes écrits chaque jour sur les statues de Pasquin et de Miirphorio et lui montra une médaille satirique qui venait d’être frappée ; elle représentait d’un côté Olimpia, coiffée de la tiare pontificale et tenant en main les clefs de saint Pierre ; sur l’autre on voyait Innocent X, la chevelure tressée à la manière des femmes ; un fuseau et une quenouille occupaient ses mains. Le pape sembla sortir de sa torpeur. » Il éloigna sa belle-sœur de la cour, mais il la reçut bientôt après en cachette et la rappela après la mort du cardinal Panciroli (1653). Olimpia reprit alors une autorité encore plus grande que par le passé et alla jusqu’à établir des impôts, qui étaient versés à son profit. Lorsque InnocentXmourut(lC55), donna Olimpia, désireuse de conserver son pouvoir, crut y parvenir en faisant élire par le sacré collège une de ses créatures, le cardinal Fabio Chigi. Mais à peine celui-ci fut-il monté sur le trône pontifical, sous le nom d’Alexandre VII, qu’il lui ordonna de se rendre à Orvieto pour y attendre le résultat d’une enquête qui allait être faite sur sa conduite. L’enquête n’était as encore terminée lorsque Olimpia périt de a peste. Une partie de son immense fortune passa à son fils, le prince Camille Pamfili, pendant que l’autre partie était confisquée pir le pape Alexandre VII, qui en fit don à sa propre famille.

MALDANIES s. f. pi. (mal-da-ni). Annél. Famille de serpules.

— Encycl. Cette famille^ d’annélides est caractérisée par une bouche à deux lèvres extérieures, sans tentacules ; l’absence de branchies ; des pieds dissemblables, ceux des trois premières paires ordinairement dépourvus de rames ventrales et de soies à crochets. Les maldanies ont un corps grêle, cylindrique, h segments peu nombreux ; leur intestin grêle est très-simple et ne présente ni cœcum ni renflement d’aucune sorte. Elles habitent des tubes fixés, membraneux, incrustés de

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fragments de coquilles et ouverts également aux deux extrémités ; le premier et le-dernier segment du corps jouent le rôle d’oper- " cules ; celui-ci a la forme d’un entonnoir dentelé et percé au fond par l’anus, qui est entouré d un cercle de papilles charnues.

MALDEGHEM, ville de Belgique, prov. de la Flandre orientale, arrond. et à-22 kilom. N.-O. de Gand ; 6.730 hab. Tanneries, imprimeries d’indiennes. Commerce de bois et do bestiaux. On y voit les ruines d’un vieux château.

MALDEGHEM (Philippe de), poëte belge, né a Blanckenberg en 1547, mort à Bruges en 1611. Il appartenait à une ancienne et noble famille de Flandre. Pour compléter une instruction des plus soignées, il visita la France, l’Allemagne, l’Italie ; ensuite il suivit la carrière des armes, qu’il abandonna pour ne pas servir sous le duc d’Albe, oppresseur de son pays. Forcé de s’expatrier, il se rendit auprès de l’électeur de Cologne, qui le nomma son écuyer tranchant et qu’il accompagna à Liège, lorsque ce prince fut devenu évêque de cette ville. Philippe de Maldeghem prit ensuite part au siège d’Os’tende, sous l’archiduc Albert, et représenta un grand nombre de fois, en qualité de.bourgmestre, le district de Bruges aux états généraux de Flandre. Ayant fait une chute de cheval dans une de ses campagnes, Maldeghem, contraint de garder le lit, employa ses loisirs forcés à cultiver la poésie. Il composa des élégies, des ballades, des épîtres, qui ne sont pas parvenues jusqu’à nous, et une traduction des sonnets de Pétrarque : Pétrarque, traduit enrime française (Bruxelles, 1600, in-8o). Ses vers n’ont ni la grâce ni le charme de ceux de Marot, ni l’élégante précision de Malherbe, mais on y trouve de la naïveté et du naturel.

MAL-DENTÉ, ÉE adj. Art yétér. Se dit d’un cheval dont lo mauvais état des dents empêche d’apprécier l’âge : Jument mal-dentée, il On dit aussi mal-bouché.

MALDER s. m. (mal-dèr). Métrol. Nom d’une mesure de capacité usitée en Hollande, principalement à Arnheim, où elle vaut 13611t,541.

MALDISANT, ANTE adj. (mal-di-zan, ante

— de mal et de dire)-. Médisant, il Vieux mot.

— Substantiv. Personne maldisante : Un

MALDISANT,

MALDIVES, longue chaîne d’Iles de l’océan Indien, située au S. de l’archipel des Laquedives et au S.-O. de l’Indoustan, entre 7« 6f de lat. N. et 0° 40’ de lat. S., et 70° 28’ et 71° 30’ de long. E., sur une longueur d’environ 880 kilom. L’archipel des Maldives est composé d’îles, d’îlots, d’écueils et de bancs de sable, dont le nombre dépasse 12,000 et qui sont rangés en groupes circulaires, appelés atolls ou atollons par les indigènes, et entourés de récifs de corail. L’atoll le plus septentrional est situé à environ 560 kilom. du cap Comorin, le point de l’Indoustan le plus rapproché de cet archipel. Les principaux

fiarmi ces groupes sont, en commençant par e N. : Malicoy, Tilla-Don-Matis, Milla-Doué-Madoué, Padipolo, Malos-Madou, Malé, Poulisdous, Moluques, Colomandous, Adoumatis, Souadive, Addon et Pona-Moluque.

Le nom de Maldives est formé du. mot malabar diva, île, corruption du sanscrit dwipa, et de Malé, la plus considérable des îles de cet archipel. Les atolls sont protégés contre la violence de la mer, qui, pendant la durée de la mousson du S.-O., est dans une agitation continuelle, par les récifs de corail qui le3 entourent comme un mur. Ce mur protecteur est presque partout de forme circufaire, et est coupé d’ouvertures qui forment d’excellents passages pour les vaisseaux et les bateaux. Ces atolls sont au nombre de quatorze, dont treize au N. de l’équateur. Les canaux qui les séparent sont presque partout profonds et sûrs, et servent au passage des bâtiments qui se rendent à Ceylan ou dans le golfe du Bengale, car les Maldives se trouvent placées sur la route directe qui conduit à ces deux points. Deux de ces canaux navigables sont situés au S. de l’équateur ; ce sont : YAddon ou Canal méridional, et le Canal équatorial, qui s’étendent respectivement au S. et au N. de l’île d’Addon. Au N. de l’équateur, on rencontre d’abord le Canal du premier degré et demi, qui est le plus profond et le plus sûr de tous, — et que les bâtiments prennent de préférence pendant les ■ mois de mousson ; puis viennent le canal de Colomandous et le canal de Cardiva, qui paraissent également offrir un passage très-sûr, mais dont le second n’est plus fréquenté aujourd’hui. Dans l’intérieur des atolls, la mer n’est jamais agitée par la tempête, et partout la sonde donne une profondeur de 20 à 30 brasses. Les îles sont, en général, situées le long du mur de corail- qui les entoure, et l’on n’en trouve qu’un petit nombre au centre. Elles sont presque toutes de peu d’étendue ; quelques-unes seulement ont plus do 2 kilom. en longueur et en largeur, et un certain nombre n’ont guère plus de 800 mètres do diamètre. Leur l’orme est celle d’une circonférence ou d’un losange, et beaucoup

d’entre elles ne sont qu’un anneau large de 50 à 100 mètres, dont le centre, fortement déprimé, consiste en rochers de corail, et est souvent couvert d’eau, à une profondeur de une à dix toises, de manière à former une véritable lagune. L’altitude de la plupart de

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ces îles varie de 2 à 5 mètres. Leur sol est formé, sur une épaisseur de 1 mètre environ, de sable, au-dessous duquel on rencontre du grès très-friable. En creusant ce grès à om, G0 ou om,70 seulement de profondeur, on fait presque partout jaillir de l’eau douce. Toutes les îles sont couvertes de jungles impénétrables, formés par des arbres gigantesques, tels que le figuier banian, l’arbre à pain et autres. Le bambou pousse dans quelques îles ; dans d’autres, on trouve des plantations de maïs et de cannes à sucre. On récolte aussi du coton, dont une partie est manufacturée sur place ; enfin on cultive deux espèces do millet. Mais les habitants vivent principalement du produit de leur pêche et des fruits du cocotier, qu’ils cultivent avec beaucoup de soin. On ne trouve de gros bétail qu’a Malé, mais il n’y a ni moutons ni chèvres ; la volaille abonde partout. On ne voit guère d’autre animal domestique que le chat, pour lequel les habitants ont presque un culte, car leurs maisons sont infestées de rats et de souris. Une chauve-souris delà grande espèce, connue dans l’Inde sous te nom de renard volant, se rencontre presque partout. Le poisson abonde le long des côtes, ainsi que les tortues et les requins de l’espèce la plus vorace et la plus dangereuse. Enfin les habitants recueillent et exportent en grande quantité les cauris, petites coquilles blanches qui servent de monnaié dans plusieurs contrées de l’Asie.

Les Maldiviens semblent être d’origine malaise ; quelques ethnographes les considèrent cependant comme un mélange d’Indous et d’Arabes, tandis que d’autres les identifient aux Cingalais (habitants de l’Ile de Ceylan). Ils professent le mahométisme. Deux idiomes sont en usage parmi eux : l’idiome populaire, qui se rapproche de celui qui est parlé à Ceylan, et l’arabe, qui est la langue des savants. Ils ont un alphabet particulier, qui s’écrit de droite à gauche et dans lequel les voyelles sont, comme dans l’arabe, indiquées par des points. On évalue la population totale des Maldives de 150,000 à 200,000 âmes. Ces îles sont gouvernées par un chef qui s’intitule ■ sultan des treize atolls et des douze mille îles, » et qui reconnaît la suzeraineté de l’Angleterre. Tous les six mois, il envoie des présents au gouverneur anglais de Point-de-Galles, dans l’tle de Ceylan, et en reçoit à son tour de ce dernier. Il réside à Malé, la plus grande de3 fies, et fait administrer chaque atoll par un gouverneur particulier.,

Les Maldiviens exportent des cauris, de l’huila de coco, des écailles de tortue, du poisson salé, des nattes de corde et autres articles, à Sumatra, au Bengale et dans les contrés avoisinantes, d’où ils rapportent du riz, du sucre, des étoffes de soie, du drap, des épices, de l’opium, de la quincaillerie et du tabac. Ils arrivent à Calcutta en juin ou en juillet avec la mousson du S.-O., et en repartent vers le milieu de décembre, avec celle du N.-E.

MALDON, ville d’Angleterre, comté d’Essex, à 13 kilom. E. de Chehrfèford, sur le Blackwater ; 4,900 hab. Pêche d’huîtres renommées ; navigation active. Les monuments de cette ville sont : l’église de Tous-les-Saints ; le vieil hôtel de ville, bâti par Henri VI ; l’hôtel des douanes ; les casernes ; la bibliothèque, fondée en 1680, et l’école de grammaire. Maldon possède un établissement de bains qui attire un nombre considérable de visiteurs pendant la saison d’été.

MALDONADO, ville de la république de l’Uruguay, à 115 kilom. E. de Montevideo, sur la petite rivière de son nom, à l’embouchure du Rio de la Plata, par 340 33’ de latit. S. et 570 19’ de longit. O. ; 5,400 hab. Port formé par l’échancrure peu profonde que présente fa côte entre la pointe de la Bollana et celle de la Guardia ; commerce de cuirs et viandes salées ; culture du froment et du maïs.

MALDONALDO (Laurent Ferrer), aventurier et géographe espagnol, mort en 1625. Il avait de l’instruction, était peintre et calligraphe habile. Son nom sortit pour la première fois de l’obscurité en 1600, au sujet d’un procès dans lequel il fut gravement compromis pour avoir proposé de fabriquer des pièces fausses. En 1609, il se rendit à Madrid, où il se fit passer pour un officier de marine et annonça qu’il avait découvert, en 1588, un détroit, au moyen duquel on pouvait en trois mois gagner les Philippines et les Moluques. En même temps, il se donna comme ayant trouvé la fixation de l’aiguille aimantée et une méthode pour déterminer la longitude en mer. Outre un ouvrage sans valeur scientifique, intitulé Imagen del mondo sobre la esfera, cosmografia, geografia y arte de navegar (Alcala, 1626, in-4o), il a laissé la relation d’un voyage qu’il prétendait avoir fait, en 1588, de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique, par le N.-O. Cette relation, dont on connaissait l’existence, a été retrouvée, par M. Amoretti, dans la bibliothèque Ambrosienne, à Milan, et traduite en italien (1811), puis en français (1812), sous le titre de Voyage de la mer Atlantique à l’océan Pacifique. On a contesté la réalité de ce voyage.

MALDONAT (Jean), jésuite, théologien et commentateur espagnol, ué dans l’Estramadure en 1534, mort en 1583. Il professa la philosophie et la théologie à Paris et se fit la plus brillante réputation. Accusé de soci MALD

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nlanisme et de captation d’héritage, il se retira à Romo, où il travailla à l’édition de la Bible des Septante et où il termina sa vie. On a de lui des Commentaires sur les Évangiles (1596-1597, 2 vol. in-fol.), sur Jérémie, Baruch, etc. (1010, in-4o) ; un Traité des sacrements ; Commentaires sur les principaux livres de l’Écriture sainte (1643, in-fol.) ; Opéra varia tlieologica (Paris, 1677, in-fol.) ; Traité des anges et des démons, trad. en français par Laborie (Paris, 1617), etc.

MALDONATA (la bonne de). Le père do Charlevoix, dans son Histoire du Paraguay, rapporte un fait extraordinaire, qui nous montre une lionne«non moins reconnaissante que le lion d’Androclès. Il va sans dire que nous ne nous portons nullement garant do son authenticité. En 1536, les Espagnols se trouvaient assiégés dans Buenos-Ayres par les Indiens. Le gouverneur avait défendu à tous ceux qui demeuraient dans la ville d’en sortir ; mais, craignant que la famine ne fît violer ses ordres, il mit des gardes de toutes 1 parts, avec ordre de tirer sur tous ceux qui chercheraient à passer l’enceinte désignée. Cette précaution retint les plus affamés, à l’exception d’une seule femme nommée Maldonata. Celle-ci trompa la vigilance des sentinelles, et, après avoir erré dans des champs déserts, découvrit une caverne qui lui parut une retraite sûre contre tous les dangers ; mais elle y trouva une bonne dont la vue la saisit de frayeur. Cependant les caresses de l’animal la rassurèrent un peu ; elle reconnut bientôt d’ailleurs que ces caresses étaient intéressées, car la bonne était pleine et né pouvait mettre bas ; elle semblait demander un service que Maldonata ne craignit point de lui rendre. Lorsqu’elle fut heureusement délivrée, sa reconnaissance ne se borna point à des témoignages stériles ; elle sortait chaque jour pour chercher sa nourriture, et elle ne Hlunquuit jamais de l’apporter aux pieds de sa bienfaitrice afin qu’elle en prît sa part. Ces soins durèrent aussi longtemps que ses petits la retinrent dans la caverne ; lorsqu’elle les en eut retirés, Maldonata cessa de la voir et fut réduite à chercher elle-même sa subsistance. Uu jour, elle fut rencontrée par des Indiens, qui la firent esclave, puis elle fut reprise par des Espagnols et ramenée à Buetios-Ayres. Le gouverneur avait quitté la ville ; un autre Espagnol, qui commandait en son absence, homme dur jusqu’à la cruauté, savait que cette femme avait violé une loi capitale ; il ne la crut pas assez punie par ses infortunes et donna ordre de la lier au tronc d’un arbre, en pleine campagne, pour qu’elle y mourût de faim, ou pour qu’elle fût dévorée par quelque bête féroce.

Deux jours après, il voulut savoir ce qu’elle était devenue. Quelques soldats, chargés de ce soin, " la trouvèrent pleine de vie, quoique environnée de tigres et.de lions qui n’osaient s’approcher d’elle, parce qu’une bonne accroupie à ses pieds avec plusieurs lionceaux semblait la défendre. À la vue des soldats, la bonne se retira un peu, comme pour leur laisser la liberté de délier sa bienfaitrice. Maldonata raconta alors aux soldats son aventure de la grotte et la reconnaissance persistante de la lionne, qui depuis deux jours encore la nourrissait et veillait sur elle. Au moment où, débarrassée de ses liens, Maldonata se mit à suivre les soldats pour retourner à Buenos-Ayres, la bonne la caressa beaucoup, en paraissant regretter de la voir partir. Le commandant de Buenos-Ayres, en apprenant cette étonnante histoire, comprit qu’il ne pouvait être plus féroce que les lions mêmes et s’empressa de l’aire grâce k Maldonata.

MALDONNE OU MAL-DONNE S. f. (maldo-ue— de mal et de donner). Jeux. Action de mal donner les cartes -, Il y a maldonne ; j’ai neuf cartes.

•MALDOUC, prince de Mossoul. V. Mau- DOUD 1er.

MALDRAS, roi des Suèves, conjointement avec son frère Frontan (457), qu’il fit périr. Lui-même fut assassiné en 460, et eut pour successeur Frumarius.

MALDRE s. m. (mal-dre). Métrol. Mesure de capacité usitée à Hambourg, et valant 16 boisseaux.

MALDUIN, roi d’Écosse, fils de Donald III. Il monta sur le trône en 664. Son règne fut troublé par des révoltes des tribus de 1 ouest. Sa femme le tua, par jalousie (6S4), et fut brûlée vive.

MÂLE adj. (mâ-le — lat. masculus, mot qui, d’après Lassen, est de la même famille que le zend mashya ou masJcya, qui, selon Pictet, signifierait mortel, d’après amesha, immortel. Burnouf et Lassen, avec plus de raison selon nous, le regardent comme une abréviation du sanscrit manushya, viril, de manu, homme, de la racine mon, penser, qui a fourni aux Aryas le nom principal de l’homme en général, considéré comme être ■ pensant). Qui est organisé pour féconder, dans l’acte de la génération : Unénfant màlh. Un domestique mâle. Un agneau MÀLii. Un Heure mâle. Un poisson màlk. Une vipère mâle. Le colimaçon est màlb et femelle. Il nait en Europe un seizième d’enfants malks de plus que de femelles. (Buff.) Il Qui sert à la fécondation, dans l’acte de la génération i Les organes mâXes.