Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 3, Lu-Marc.djvu/22

Cette page n’a pas encore été corrigée

LUGN

51 s’y tient tous les ans, du 8 au 14 octobre, une foire très-importante pour le bétail.

Lugano possède quelques beaux, édifices. L’église Saint-Laurent, qui couronne une éminence d’où l’on découvre roi admirable panorama, offre un portail orné de délicates sculptures attribuées à des artistes célèbres. La façade a été construite, dit-on, d’après les dessins de Bramante. L’église Sainte-Marie-aux-Anges (Santa-Maria degli Angeli)

est ornée d’une magnifique fresque de Bernardino Luini : Groupe des saintes Femmes soutenant là Vierge évanouie au pied de ta croix. Mentionnons aussi le palais du gouvernement, l’hôpital, . le théâtre, plusieurs palais et de belles maisons particulières ; entin, la statue de Guillaume Tell, par Vincent Veia.

Les environs de Lugano sont charmants et offrent de nombreux buts de promenade.

C’est dans cette petite ville que la Ligue internationale de la paix et de la liberté a tenu son cinquième congrès, du 23 au 28 septembre 1872.

LUGANO (lac de), le Ceresius lacus des Romains, lac de Suisse et d’Italie, situé dans le canton du Tessin et dans la province italienne de Coiuo. Sapins grande longueur, du N. au S., est de 2S kilom., et sa plus grande largeur de 3 kilom. ; superficie, 4,845 hectares. Sa plus grande profondeur est de 175 mètres. Il n’y tombe aucun cours d’eau important ; la Trésa, qui en sort à l’O., le met en communication’avec le lac Majeur. Les rives do ce lac offrent les scènes les plus variées : ici des rochers nus ; là une végétation dos plus luxuriantes, et des plaines charmantes et bien cultivées, dont la plus remarquable est celle de Porlezzo, dans la province de Como. Navigation active ; pèche abondante.

LUÇANSUAJA, gros bourg de Russie, dans le pays des Cosaques du Don ; 11,000 hab. Grandes foires annuelles.

LUGANSKI (Kosak), pseudonyme du littérateur russe Wladimir-Iwanovitch Dahl.

LUGARUON (Jean-Léonard), peintre suisse, né à Genève en 1801. Klève de Gros et d’Ingres, il fit à Paris ses études artistiques et débuta, en 1831, par un excellent tableau, le Criminel, qui rappelle à la fois le style d’Ingres, le coloris de Gros, et qui lui valut une deuxième médaille. Depuis lors cet artiste a exécuté et exposé un grand nombre de tableaux historiques et religieux, de sujets d’intérieur, de paysages, de portraits exécutés, pour la plupart, dans son pays natal. Nous citerons parmi ses œuvres : le Serment du Gruiïi, tableau un peu théâtral et qui a souvent été reproduit ; Guillaume Tell saunant Baumgarlner ; Arnold de Melchtal ; Itutli et Booz ; le Christ et la Vierge ; les Regrets ; la Dernier Jour d’un Condamné ; le Christ sur la Croix et Ilul/t, qui ont figuré à l’Exposition Universelle de 1855 ; ia Visite au couvent dévasté (1857) ; Vallée de Gruyère ; Au bord du lac ; Près de Villeneuve (1867), etc.

LUGAKESI (Pietro-Frunceseo), poète italien, né’ou 10S8, mort en 1757. Il était entré dans les ordres et consacrait, ses loisirs à la poésie. On lui doit : Corona di XII mistiche ■stelle (Bologne, 1723, in-12) ; Ragguaglio délia mta di S. Claro (Faenza, 1728, in-12).

LUGDË, ville de Prusse, province de Westphalie, régence et a 63 kilom. S. E. de Minden, sur l’ivmuer ; 2,140 hab. Fabrication de dentelles.

LUGDUNENS1S, nom latin d’une des provinces de la Gaule. V. Lyonnaise.

LUGDUMJM, ville de la Gaule, chez les Ségusiens, d’abord capitale de toute la Celtique, puis de la Lyonnaise 1". V. Lyon.

LUGDUNUMRATAVORUM.ville delà Gaule, dans la Germanie IIe, sur la partie septentrionale de l’île des Bâta ves. C’est aujourd’hui Leyoe.

LUGDUNUMCLAVATUM.nomlatindeLAON.

LUGDUMJM CONVENARUM. V. Convenes.

LUGENFELD, littéralement Champ du mensonge, localité de France (Haut-Rhin), aux environs de Colmar, célèbre par la désertion de l’armée de Louis le Débonnaire, qui fut abandonné des siens au moment où il était attaqué par ses fils, l’an 833. Le Lugenfeld est au N. de Colmar, près du village d’Ostheim.

LUGGAKUS, nom latin de Locarno.

LUGGUDE, district du gouvernement de Malmœhus, dans la Suède méridionale. Ii s’é. tend sur une longueur de 50 kilom. et une largeur de 20 kilom., sur les bords du Cattégat, où il projette un cap montagneux et extraordinairement aigu ; 75,000 hab., adonnés

ii l’agriculture et surtout à la pêche, qu’ils exploitent sur une plus grande échelle que dans toutes les autres parties du royaume. Aussi les paysans du Luggude sont-ils généralement uisés et se rapprochent-ils beaucoup des bourgeois par leur genre de vie et leur manière de s’habiller. C’est au Luggude que la prédication du christianisme a débuté on Suède et fait ses premiers prosélytes.

LUONOTTE s. f. (lu-gno-te ; gn mil.). Ichthyol. Nom vulgaire de l’ablette spirlin, en Bourgogne.

LUGNY, bourg de France (Saône-et-Loire), ch.-l. de canton, arrontl. et a 23 kilom. N. de

LUGO

Mâcon ; pop. aggl., 610 hab. — pop. tôt., 1,368 hab. Carrières de pierres à bâtir et à chaux, moulins, huileries. Commerce de bestiaux, chanvre et fil.

LUGO, la Lucus Augusti des Romains, ville d’Espagne, ch.-l. de la province de son nom, à 496 kilom. N.-O. de Madrid, 85 kilom. E. de Santiago, près de la rive gauche du Minho, par 430 5’ de latitude N., et 9° 54’ de longitude O. ; 9,350 hab. Evêché suffragant de Santiago ; résidence des autorités civiles et militaires de la province. Fabrication de draps communs, bas de fil, chapeaux, bonneterié de laine et maroquin ; élève considérable de bétail dans les environs. Tout près de la ville, on trouve une source minérale contenant du nitre et de l’antimoine. La ville est entourée de magnifiques murailles de 10 à 12 mètres de hauteur, flanquées de tours semi-circulaires dont l’aspect est imposant. Ces

remparts, qui ont un développement de 2,115 mètres, forment une belle promenade, doù l’on découvre.un immense horizon. La construction de ces murailles est attribuée aux Romains, La ville, est loin de remplir toute l’enceinte ; de vastes espaces, autrefois couverts d’habitations, sont devenus des jardins et des terrains cultivés. Le reste est bien construit ; les rues sont généralement larges, bien pavées et bordées de trottoirs.

IiUgo existait du temps des Romains qui l’appelaient Lucense et y avaient un légat gouverneur. Les Arabes la possédèrent pendant quelques années, mais Alphonse ie Chaste la leur enleva en 755. Durant la guerre de l’Indépendance, Lugo fut plusieurs fois occupée par les armées belligérantes, et notamment par celle du maréchal Soult.

Lugo a conservé quelques édifices dignes d’attention, à la tête desquels il faut placer la cathédrale, imposant édifice gothique dont les diverses parues forment un ensemble disparate, À l’intérieur, qui se divise en trois nefs, on remarque le maître-autel en marbre, tout étincelant.de dorures, et la boiserie du chœur sculptée par Alonso Moure. Le cloître se distingue par son élégance. Il nous reste a citer : le palais épiscopal, l’hôpital civil, la prison, la bibliothèque, qui compte près de 7,000 volumes et possède des manuscrits précieux, l’hôtel de ville, la plaza mayor et le bain minéral.

Les eaux thermales et sulfureuses de Lugo, dont Pline et d’autres écrivains ont parlé, jaillissent sur la rive gauche du Minho par plusieurs sources très-abondantes. Leur température s’élève à 38» centigrades. Elles sont efficaces contre la plupart des maladies de la peau, les affections scrofuleuses, les allée- ’ tiens chroniques de la poitrine, les blessures, les cardialgies. Elles attirent chaque année 1,100 à 1,200 baigneurs. Aux abords des sources se montrent des vestiges de constructions romaines, il La province de Lugo, division administrative de l’Espagne, formée de la partie N.-E. de l’ancienne Galice, est située entre l’océan Atlantique au N., les provinces de la Corogne a l’O., de Pontevedra au S.O., d’Orense au S., de la Vieille-Castille à TE. Superficie, 12,348 kilom. carrés. Elle comprend 64 municipalités, 1,244 paroisses et 446,567 hab. La partie centrale de la province de Lugo est traversée par les monts Cantabres et son territoire est arrosé par ie Minho et par le Sil. L’industrie agricole y est très-peu développée et s’y livre principalement à l’élève du bétail. On y fabrique quelques lainages grossiers, des bas et des toiles ; il s’y fait un commerce assez important de fromages et de jambons estimés.

LUGO, autrefois Lucus Dianm, Forum Lucium, ville du royaume d’Italie, province de Ravenne, ch.-l. du district, du mandement et de la circonscription électorale de son nom, à 50 kilom. S.-E. de Ferrare, sur leSenio ; 23,020 hab. Commerce important de chanvre, vins, eau-de-vie, riz. Celte ville fut prise par les Français en 1796. Vaste et élégant portique pour la tenue des foires.

LUGO (Jean de), jésuite et cardinal espagnol né à Madrid en 1583, mort en 1660. Entré chez les jésuites, malgré l’opposition de sa famille, il lit don à sa congrégation du patrimoine considérable qu’il avait recueilli à la mort de son père, et professa pendant vingt ans la théologie à Rome. Il reçut le chapeau de.cardinal en 1643. C’est dans son palais que les jésuites distribuèrent le premier quinquina qui leur fut envoyé d’Amérique ; de là le nom de poudre de Lugo qu’on donna d’abord à ce remède. Parmi ses ouvrages, on cite : De iucarnatione dominica (Lyon, 1633, iu-fol.) ; De sacramentis in génère (Lyon, 1635, in-fol.) ; De virtute et sacramento pœnitentix (Lyon, 1638, in-fol.) ; De justitiu et jure (Lyon, 1642, 2 vol. in-fol.) ; De virtute fidai divinat (Lyon, 1646, in-fol.) ; Desponsorum moralium libri V7 (Lyon, 1641, in-fol.) Ces divers traités et quelques autres dont les titres sont moins importants ont été réunis dans l’édition complète des œuvres de Jean de Lugo, publiée sous ce titre : Opéra omnia (Venise, 1751, 7 vol. in-fol.).

LUGOA s. m. (lu-go-a). Bot. Genre. do sous-arbrisseaux, de la famille des composées, tribu des sônôoionées, comprenant des espèces qui croissent aux Iles Canaries.

LUGOL (J.-G.-A.), médecin français, né en 1787, mort en 1853. Reçu docteur h Paris en 1812, il devint, quelques années plus tard ;

LUGU

médecin de l’hôpital Saint-Louis. Disciple d’Alibert, il s’occupa des maladies de la peau, principalement des affections scrofuleuses, et s’attacha a expérimenter l’iode comme base du traitement de ces affections. Lugol a consigné le résultat de ses recherches dans trois mémoires intitulés : Sur l’emploi ded’iode dans les maladies scrofuleuses (1S26) ; Sur l’emploi des bains iodurés (1829) ; Sur l’emploi de°l iode, suivi d’un précis de l’art de formuler les préparations iodurées (1831), Cet éminent spécialiste a publié, en outre, un ouvrage qui offré le résumé de ses opinions et de sa pratique sur les maladies scrofuleuses, considérées tout à la foi3 dans leurs formes générales et dans leurs nombreuses variétés, leurs causes, tant prédisposantes que directes, et leur traitement ; il a pour titre : Recherches sur les causes des maladies scrofuleuses (Paris, 1844, in-S°).

LUGOS, bourg de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, ch.-l. du comitatde Krassora, sur la rive gauche du Temès, à 280 kilom. S.-E. de Bude ; 7,000 hab. Élève ^de vers à soie ; récolte et commerce de vers à soie ; tanneries.

LUGUBRE adj. (lu-gu-bre —dulat. liigubris ; de tugere, pleurer, qui se rapporte à la racine sanscrite rug, blesser, affliger.). Qui inspire une sombre et profonde tristesse : Un événement LUOUBniî. Il Qui exprime une sombre tristesse, souvent mêlée d’effroi : Des cris, des plaintes lugubres, Il y a des flamboiements d’épouvante suprême d’où sort, comme une fumée lugubre, la colère. (V. Hugo.) Qui frappe l’air, bon Dieu ! de ces lugubres cris ?

Bon. EAU.

Il Qui est ou paraît plongé dans une sombre tristesse : Je vous trouve lugubre aujourd’hui.

— s. m. Ce qui a le caractère de la tristesse : Cet aspect dissimulait peu le lugubre de ses fonctions. (Th. Gaut.),

LUGUBREMENT adv. (lu-gu-bre-manrad. lugubre). D’une manière lugubre : Comme il cherchait à approfondir le sens lugubrement ironique de cette inscription, la porte s’ouvrit lentement. (V. Hugo.) lians les airs obscurcis d’un voile de ténèbres, Pour toi l’airain sacré sonnait lugubrement-

RouciiEit.

LUGl’ET (René), acteur français, né en 1819, d’une famille d’artistes ambulants. Son père dirigeait une petite troupe qui s’en allait maraudant de ville en ville en 1 absence.des directeurs privilégiés, et de laquelle sont sortis Paul et Allan. En 1830, il s’embarqua en qualité de mousse k bord du vaisseau la Vi7/ede-Murseille, assista à la prise d’Alger, parcourut ensuite la Grèce, alla en croisière dans le Levant et revint, au bout de trois ans, un peu refroidi dans son goût pour la vie maritime. En 1836, il débuta à Aptdans la troupe d’un certain M. Curet et reçut 16 francs par mois pour jouer les amoureux, les pères nobles au besoin et faire les affiches a la main. De tels appointements ne lui permettant pas d’augmentersa garde-robe, sa défroqué de marin fut ingénieusement utilisée, et tous les rôles qui lui échurent, il les joua en marin. Par exemple, faisait-il le fashionable dans ('Héritière, on disait avant son entrée. : « Ahl voici M. Gustave, cet original qui chasse toujours en marin sur les bords de la mer. » Engagé à Metz comme choriste et deuxième Colin, il eut le bonheur d’être remarqué par Mme Dorval. 11 passa ensuite à Nancy, puis à Nantes, à Gand et à Bruxelles où, en 1841, M">« Dorval le retrouva premier rôle de drame et de vaudeville. Cette fois elle le recommanda au directeur du Gymnase à Paris, où il débuta, sur ce dernier théâtre, en mai 1842, sous le nom do Jules Luguet, par le rôle d’Alfred dans Édouard et Clémentine. Il parut successivement dans le Château de la Roche-Noire, la Belle Amélie, Thomas le Rageur, le Serment de la Reine, Lucrèce à Poitiers, les Deux Saurs, l’Amour et le Hasard, Daniel le Tambour, la Tante Buxu, Zélia ta Danseuse, l’Amant malheureux, l’Ange gardien, Emma. Après un séjour de trois années au Gymnase, dans l’emploi des amoureux, il voulut aborder les rôles comiques et signa un engagement avec le Palais-Royal. Bon début sur cette scène eut lieu dans Un Vieux de la vieille, par le rôle d’Eugène. Accueilli très-chaleureuseraent, il se ut successivement remarquer dans la Marquise de Prétintaille, la Contrebasse, le Docteur Robin, le Pot aux roses, Mademoiselle ma femme, la Femme électrique, Un Corbeau rentier, l’Avocat pédicure, le Troitin de ia modiste, Un Père d’occasion, la Recherche de i’inconnu, Une Existence décolorée, l’Ange de ma tante, le Mobilier de Rosine, les Parades de nos pères, etc. À la réouverture du Vaudeville, en octobre 1848, il fit partie d’une troupe que dirigeait’ Bouffé et, pendant une période de quatre ans, il compta d’heureuses créations qui mirent le sceau à sa renommée d’excellent comédien, toiles que : le Chemin de traverse, l’Affaire Chaumontel, la Propriété c’est te vol, l’Ane à Baptiste, les Trois Dondons, le Père nourricier, les Gaietés champêtres (Hubert), la Corde sensible, la Dinde truffée, la Uame aux camellias, le bal de la Halte, la Course à la veuve, les Contes de Boccace, la Moustache grise. Revenu au Palais-Royal le 15 octobre 1853, il a animé de sa verve et de sa bonne humeur une foule de rôles dont les principaux sont :

LUI

775

Tivoli, dan3 IçTèlégrapke électrique ; Faribole, de l’Esprit frappeur ; de Vibrac, dans Une soubrette de qualité ; Germain, dans le Meunier, son fils et Jeanne ; La Pintade, de Sur laderre et sur l’onde ; Château-Margot, dans Espagnolas et Boyàrdinos ; Gaillard, dans Un drôle de pistolet, une de ses plus étourdissantes créations ; Robert, de la Mort du pêcheur ; la Lyonnaise, dans lo Roman che : la portière ; Salvator, de Pat ! Pst ! Pélican, de Henriette et Chariot ; Séraphin, du Monde camelotte ; Vilebrequin, dans les Suites d’un bai-masqué. Plus récemment, M. René Luguet s’est montré dans Cocarel, de la Cagnotte ; ChtUeaÙ-Brouillon, de Un Monsieur qui a perdu son mot ; Oscar, des Femmes sérieuses ; Montempoivre, des Ficelles de Montempoivre ; Bonsorbet, dans le Pifferaro.•Hector, dans lo Tailleur pour dames ; Puyseul, des Pommes du. voisin, etc. Du cœur, de l’esprit, de la gaieté, de la rondeur, du sentiment au besoin, telles sont les qualités do cet artiste, qui s’est révélé également supérieur dans la comédie légère et dans la grosse farce. Plein de verve et d’entrain, il est vif, léger, bon enfant, et Alexandre. Dumas l’a baptisé avec raison le joyeux Luguet. Il est le gendre d’une grande et regrettable actrice, celle-là même qui a protégé ses débuts, Mme Dorval, dont il a épousé l’une des trois filles, Caroline. On sait comment la mort de son petit-fils amona celte de Marie Dorval. Ce petit-fils était l’enfant de M. René Luguet.

LUGUET (Henri), acteur français, frère du précédent, né à Périgueux en 1S22, dunsun entr’acte, sa mère ayant été prise en scène des douleurs de l’enfantement. Élevé au théâtre, il fit partie à onze ans do la célèbre troupe d’enfants de Castelli, que l’on vit plus tard àTOdéon, et.parcourut avec elle Duhkerque, Nancy et Lunèville. Engagé ensuite comme troisième amoureux à Brest (il avait alors dix-sept ans), on le vit jouer les Emile Taigny et suppléer à l’absence d’une basse dans les Huguenots. De Brest, il alla à Genève, et de Genève à Rouen où il fut sauvé delà conscription par une soirée donnée a son bénéfice, et sans qu’il en fût prévenu, par Mlle Déjazec, alors en tournée de représentations. Après avoir paru à Lille, il Gand, il Bordeaux, puis à. Lyon, il fut appelé à J’Odéon en 1847. Son séjour à ce théâtre fut do peu de durée. Le Vaudeville lui fut ouvert, puis la Porte-Saint-Martin où il est resté jusqu’à la fin de 1864, époque à laquelle il est parti avec une troupe française pour Mexico. Les principales créations de cet artiste à la Porte-Saint-Martin sont : César Boigia, dans l’Imagier de Harlem ; François Ier, dans Benvenuto Cellini ; Romany, dans les iaits de la Seine ; André, de la. I>aridondaine ; le colonel, de l'Honneur- de la maison ; Athos, dans la Jeunesse des Mousquetaires ; le comte Karl, dans)a Via d’une comédienne ; Faliero, dans les Noces vénitiennes, etc. Doué d’un physique en harmonie avec les rôles qu’il a abordés, M. Henri Luguet s’est montré comédien coiir sciencieux. Il est de plus secondé par un organe puissant qui lui permet d’aborder lo drame avec succès.

La sœur de MM. René et Henri Luguet s’est également distinguée dans la carrière théâtrale sous le nom de Marie Laurent.

LUGUVALL1UM, ville de l’ancien ne Grande-Bretagne. C’est" aujourd’hui Carlislk.

LUHÉA s. ni. (lu-ô-a). Bot. Genre d’arbres, de la famille des tifiacées, tribu des grewiées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans 1 Amérique tropicale. Il Syn. de

STILBÉ.

LUI pron. pers. m. de la 3e pers. (lui — du lat. itle hic, celui-ci). Cette personne-là ; la personne en question. S’emploie comme sujet ou comme attribut : Je voulais sortir, mais lui a préféré rester à la maison. Sans la liberté, l’homme n’est pas lui ; t’(n’est plus qfte l’agent des choses, des hommes ou des passions. (Mesnard.) Le génie d’un peuple, cest ce gui fait que ce peuple est lui et non tel autre, (liullanche.)

Toujours fui, lui partout ! Ou brûlnnte ou glacée, Son imago sans cesse ébranle ma pensée.

V. Huao.

Il S’emploie aussi comme complément direct ou indirect d’un verbe actif : Vous ne regardez que lui. Je suis sorti avec lui. Je demeure chez lui. La fortune nous a persécutés, mwtf moi. (Fén.) L’âge change et les impressions changent avec LUI. (S. de. Sacy.) Il faut au pouvoir tout un monde à lui, capable de le défendre au besoin contre, l’insurgence populaire. (Proudh.)

— A lui seul, Sans l’aide ou l’adjonction d’aucun autre : L’ennui est inconnu dans -un pays où le repos est Ài.ui seul une jouissance. (Ue Custine.’)

Lui-même, La personne ou la chose même : La pensée est le discours que l’esprit se tient à lui-même. (J. de Malstre.) Le journaliste ne vit qu’à la condition de n’élre rien par lui-mê.mk. (E. de Gir.) L’homme façonne incessamment son argile, et est à lui-mèmb son Prométhée. (Miehelet.)

— Pron. m. ou f. À cette personne : Écri- uém-lui et il vous répondra. Maudez-ixi qu’elle nous attende. Quand un homme est devenu fameux, on lui compose des antécédents.

— Graitnn. pour désigner une, personne indéterminée, on emploie soi et non lui : Clia-