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avec le plus grand succès. Ils vont en Géorgie et en Circassie chercher des filles d’une grande beauté, mais qui sont d’une grande maigreur, due à une extrême misère. Aussitôt qu’elles sont en la possession de ces négociants, on les tient enfermées pendant un certain temps, on les plonge souvent dans des bains chauds, on les fait beaucoup boire, on leur donne à manger des pâtes qui les engraissent promptement. Lorsqu’une jeune Algérienne est sur le point de se marier, il est d’usage de l’engraisser pendant les quarante jours qui précèdent son mariage. Alors on l’empêche de sortir ; on la tient dans une chambre obscure et fraîche ; on lui donne beaucoup à boire et on la fait dormir le plus possible. À minuit, sa mère la fait lever et l’oblige à manger du couscoussou et des boulettes faites avec des graines de plantes oléagineuses, à peu près semblables à celles qu’on donne aux oies en Europe. Si son fiancé la trouve encore trop maigre au bout de quarante jours, les parents continuent le même régime pendant quinze autres jours.

MAIGRI, IE (mè-gri) part, passé du v. Maigrir : Une personne maigrik par les chagrins.

MAIGRIR v. n. ou intr. Cnè-grir — rad. maigre). Devenir maigre : Qui mange moins qu’il ne doit ne Sarde -point à souffrir, mais qui mange plus qu’il ne peut digérer se nourrit moins qu’il ne fout, et, par conséquent, doit maigrir. (Cruveilhier.) Les femmes ne méritent pus qu’on maigrisse pour elles. (Ch. de Bernard.)

Va maigrir, si tu veui, et sécher sur un livre, J.-B. Rousseau.

— v. a. ou tr. Rendre maigre l La maladie ne vous a pas maigri. Il Faire paraître maigre : Les longs cheveux maigrissent les joues. Les vêlements noirs maigrissent la taille. (Acad.)

— Techn. Amincir ; Maigrir des tenons. Maigrir une pierre de taille.

MA1GROT (Charles), missionnaire français, né Paris en 1652, mort à Rome en 1730. Il entra dans l’ordre des jésuites, fut envoyé en Chine en 1081, et nommé par le pape vicaire apostolique et évêque in partibus de Conon (169S). Ayant condamné plusieurs rites et cérémonies tolérés jusqu’alors chez les chrétiens chinois par les jésuites, une émeute éclata, fomentée par d’autres missionnaires, à la suite de laquelle il révoqua son mandement ; mais le pape Clément XI lui donna raison. L’empereur de Chine finit par se lasser de ces disputes qui agitaient les esprits et déclara qu’il avait laissé s’établir dans ses États la religion chrétienne, comme beaucoup d’autres sectes, mais sous condition de ne pas attaquer les pratiques enseignées dans l’Empire et les doctrines de Khoung-Tseu. Maigrot refusa de se soumettre et quitta la Chine. On a de lui : De sinica religions (4 vol. in-fol.).

MAIKOF (Apollon), poète russe, né à Moscou en 1820. Il suivit, à partir de 1833, les cours de l’université de Saint-Pétersbourg et s’adonna ensuite a l’étude de la peinture. Forcé de renoncer à cet art par suite de l’affaiblissement de sa vue, M. Maikof s’adonna dès lors à la poésie. En 1842, il publia un premier recueil, qui renfermait un pofime d’assez longue haleine, Olimhe et Esther, et 85 pièces de vers. En 1844, il partit pour l’Italie etypassaprès d’une année. (Je fut alors qu’il écrivit son poème intitulé : les Deux destinées, où l’on sent le souille d’inspirations nouvelles, et où l’on trouve les tableaux les plus gracieux qui aient peut-être jamais été tracés en langue russe. Parmi les autres œuvres de Maikof, nous citerons : Marina, poème (1846) ; Esquisses de Home (1847) ; un Pique-nique à Florence ; Promenade à travers Itome ; Krovlin et Samaryn, roman ; l’Année 1854, recueil de poésies, dans lesquelles il a essayé, mais avec peu de succès, de parodier le langage populaire ; un autre recueil de poésies (Saint-Pétersbourg, 1858, 2 vol.) ; les Trois morts, poëme. De 1847 à 1851, Maikof a été presque sans interruption le collaborateur des Mémoires de la patrie, et du Contemporain (Pom-emiennik), dans lesquels il a inséré des fragments de tes œuvres inédites, ainsi que les comptes rendus des expositions de l’Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg,

MA1KOW ou MAIKOFF (Basile - Ivanovitch), poète russe, né à Iaroslaf en 1725, mort en 1778. Il avait reçu une éducation très-négligée, mais son talent naturel pour la poésie suppléa aux connaissances qui lui manquaient, et il fit des vers avant même d’avoir la moindre idée des règles de la versification. Son œuvre la plus estimée est intitulée : Elisée ou Baccàus en colère, poëme burlesque en cinq chants, dont le héros est un certain Elisée, yamchtchik ou charretier de profession, que Bacchus prend sous sa protection. Ce poème est encore aujourd’hui très-populaire en Russie ; mais la fiction est en elle-même si extravagante, la narration parfois si embrouillée, que ces deux défauts nuisent beaucoup au plaisir causé par l’esprit et l’humour prodigués partout. On a encore du même auteur deux autres poèmes comiques, le Joueur d’hombre et le Défaut le plus honteux des poètes, tous les deux en trois chants ; deux tragédies, Agrippa et Thémiste ; les odeSj des récits et des fables. Mais quoi MAIL

qu’il ait placé en tête de ces dernières productionsVépithète «d’œuvres morales, » elles

sont loin de mériter ce titre, car il n’en est pas une où l’on ne rencontre des passages scandaleusement indécents. C’est surtout dans l’Elisée qu’abondent les gravelures et les obscénités. Le recueil complet des œuvres de Maikow ne fut publié que longtemps aprçs sa mort (Saint-Pétersbourg, 1809, in-8o).

MAIL s. m. (mail ; Il mil. —du lat. malteus, marteau, pour malteus, le même que mariulus, marcus, marculus, ancien slave mlata, russe molotu, persan mlot, illyrien mlal, kyra- rique myrt/iwyl, armoricain morzel, probablement du latin ; Scandinave mïolnir, le marteau du.dieu Thor ; laracine commune est mar, mal, broyer, proprement détruire, tuer, écraser). Jeux. Sorte de maillet en bois, de forme cylindrique, muni d’un cercle de fera chaque bout, emmanché d’un morceau de bois un peu flexible, dont on se sert pour chasser une boule : Un mail trop lourd. Un coup de mail bien donné, l] Jeu qui consiste à chasser une boule avec le mail : Jouer au mail. Le mail est !i« jeu presque oublié. Louis XIV, à Mari]/, s’amusait beaucoup à voir jouer au mail. (St-Sim.) Il Allée préparée pour jouer au mail : Votre château m’arrêtait maintenant les yeux ; les viuraitles de votre mail me déplaisent. (Mme de Sév.) Il Nom donné à certaines promenades publiques, dans un grand nombre de villes : Aller se promener sur le mail. Il Boule de mail, Boule avec laquelle on joue au mail.

— Art mil. anc. Arme contondante, en forme »de maillet ou de marteau : Anaxurchus fut

couché dans un vaisseau de pierre, et assommé à coups de mail de fer. (Montaigne.) On disait aussi maille.

— Techn. Gros marteau de carrier, servant à enfoncer des coins dans les entailles pratiquées dans la pierre. Il Espèce de ciment que l’on faisait en Italie avec de la chaux vive, du vin, de la graisse de porc et des figues.

— Encycl. Jeux. Pour jouer au mail, il faut avoir des boules et une espèce de petit maillet, appelé par abréviation mail, Le3 boules sont de racine de buis et de la grosseur des balles d’écolier. Quant au mail, il a la tête en bois dur et de forme cylindrique, et il est muni d’un manche un peu flexible dont la longueur ne dépasse guère l mètre. Le jeu consiste, pour chaque joueur, à pousser sa boule dans une direction déterminée, en la frappant avec son mail. Quand il n’existe pas un emplacement destiné à cet usage, on choisit une longue allée de parc ou de jardin, ou bien un chemin peu fréquenté. On joue, tantôt un contre un, tantôt plusieurs contre plusieurs. On distingue quatre sortes de parties. Jouer au rouet, c’est jouer chacun pour soi. Jouer plusieurs contre plusieurs, les joueurs de chaque groupe étant associés ensemble, c’est ce qu’on appelle jouer en partie. Dans ces deux parties, il s’agit non-seulement d’atteindre, mais encore de frapper avec sa boule le but convenu. Chaque joueur fait rouler sa boule à son tour, et il doit la pousser de manière qu’elle dépasse celle de l’adversaire, sinon il prend une inarque, tandis que, dans le cas contraire, c’est le propriétaire de la boule dépassée qui est marqué. Une marque est également prise par celui qui manque le but, quand il vise à le toucher. Enfin, trois marques sont la punition du joueur qui noie sa boule, c’est-à-dire qui l’envoie, à droite ou à gauche, hors des limites du jeu. Souvent, on place plusieurs buts, à d’assez grandes distances l’un de l’autre, et il faut les toucher successivement. On les nomme pierres de touche, parce qu’ils consistent en général en de grosses pierres. Le gagnant est celui qui, après le nombre des passes fixe au commencement de la partie, a pris le moins de marques. Dans la troisième manière de jouer, dite aux grands coups, les joueurs luttent à qui poussera sa boule le plus loin ; quand l’un des combattants est plus fort que l’autre, il lui accorde ordinairement un avantage, soit par distance de pas, soit par distance d’arbres. Reste ’la quatrième sorte^de partie, que l’on appelle chicane. Elle se joue en plein champ, et partout où l’on se trouve. On prend pour but un arbre, un mur, ou tout autre objet, qu’il faut toucher ou auquel il faut arriver après certaines passes ou certains détours convenus.

— Art mil. Il y avait plusieurs sortes de mails de guerre ; les uns, dont le manche était long, prenaient plus particulièrement le nom do mailloches ; d’autres plus courts étaient des mails. Le maillet différait du marteau d’armes en ce que son revers était carré ou un peu arrondi par les deux bouts, tandis que f un des bouts du marteau d’armes se terminait en pointe ou en forme de tranche. D’ailleurs le marteau d’armes ne servait guère qu’à la cavalerie, tandis que le mail ou maillet était « arme d’infanterie et de petites gens. » Ce n’était point d’un mail que se servait Charles Martel à la bataille où il défit les Sarrasins, mais d’un martea’u d’armes, dont il les martela. JeanV, duc de Bretagne, donna à ses soldats, entre autres armes, un mail de plomb. En 1351, dans le combat des Trente, si fameux dans les annales de la Bretagne, Billefort, qui combattait du côté des Anglais, frappait d’un mail de plomb pesant 25 livres. Jean Rousselet fut abattu d’un coup de mail et Tristan Pestivien, autre chevalier français, blessé d’un coup de marteau. Dans la chro MAIL

nique manuscrite de Du Guescjm, il est fréquemment fait mention de cette arme que l’on désignait sous le nom de martel. Au milieu du xiv» siècle, on employait des mailloches s. long manche pour briser les armures de fer et achever les blessés. Charles V avait eu soin de faire fabriquer une grande quantité de maillets et il les conservait dans l’Arsenal. Les mails de plomb ne servirent point contre les Anglais ; mais, le 1er mars 1381, les Parisiens, indignés qu’au mépris des-serments faits au sacre de Charles VI, on les surchargeât d’impôts forcèrent l’Arsenal, s’emparèrent d’une quantité de maillets et s’en servirent pour assommer les commis des douanes (1381). Cette circonstance fit donner aux révoltés le nom de maillotins. En 1382, les Flamands firent usage de mails à la bataille de Rosbecq ; on s’en servait encore près d’un demi-siècle plus tard, au siège d’Orléans. Enfin, nous voyons dans les mémoires manuscrits du maréchal de Fleurange que les archers anglais du temps de Louis XII portaient encore des maillets qui leur servaient d’armes blanches. Le maillet, dont le nom tire son origine du latin matleus, malleolus, a été conservé dans les armoiries comme meuble de blason.

MAILAND, nom allemand de Milan.

MAILATH DE SZEKELY (comte Jean-Népomucène-Joseph), historien et poëte hongrois,

né à Pesth en 1786, mort par suicide en 1855. Il fut chancelier aulique de la chancellerie hongroise, judex curis de sa ville natale, mais perdit ces emplois en 1848. Il se rendit alors à Munich, et se précipita, avec sa fille, dans" le lac de Starnberg, dans un accès de désespoir. On a de lui, entre autres ouvrages : Contes et légendes madgyars (1825) ; Histoire desMadgyars (1828-1831, 5 vol.), livre estimé ; Histoire de la maison impériale d’Autriche (1834-1850, 4 vol.) ; Y Histoire la plus récente des Madgyars (1854, 2 vol.), etc.

MAILATH DE SZEKELY (Georges de), homme d’État hongrois, mort en J862. Pendant les diètes hongroises de 1825 et de 1830, il remplit les fonctions de représentant de la personne du roi ou de président de la table de justice royale, et présida en cette qualité les séances de la Chambre des députés, où il fit preuve des qualités d’un homme d’État consommé. En 1839, il fut nommé judex curix, et fut encore appelé à la présidence de la Chambre haute pendant la difficile session de 1848.— Son fils, Georges de Mailath de Szekely, était devenu à cette dernière époque président du comitat de Tolna. l’artisan déclaré des principes conservateurs, il se retira des affaires en 1849, et, de concert avec ses amis politiques, le comte Apponyi, Georges Dessewffy et autres, il s’efforça de préserver la Hongrie d’une catastrophe imminente. Le décret d’octobre 1860 lui conféra la dignité de tavernicus (maître du trésor royal) de Hongrie et de président de la vice-royauté hongroise à Pesth ; mais il donna sa démission à la suite de la dissolution de la diète en 1861 et de la mise en état de siège du royaume. À la chute du ministère Schmerling en 1865, il a été nommé chancelier de la cour de Hongrie.

MA1LCOTTA, ville de l’Indoustan anglais, dans le royaume tributaire de Maïssour, à 26 kilom. N. de Seringapatam, sur une montagne d’où la vue s’étend dans une vallée arrosée par le Câvery ; ville sainte des Indous, occupée surtout par les brahmines, et renfermant un grand temple près duquel sont da nombreux bâtiments pour la réception des pèlerins. On "prétend que ce temple est rempli d’objets très-précieux. Victoire des Màhrattes (1772) sur llayder-Aly.

MAIL11E (Jean-Baptiste), homme politique français, né en 1754, mort à Paris en 1839. Avocat à Toulouse lorsque la Révolution éclata, il devint procureur général syndic de la Haute-Garonne, puis lit partie en 1791 de l’Assemblée législative, où il appuya la mise en accusation des ministres Bertraud de Molleville et de Lessart et généralement les mesures les plus hostiles à la royauté. Réélu à la Convention nationale, il fut chargé du rapport sur là mise en accusation de Louis XVI. « Louis peut être jugé, disait-il, il doit l’être parla Convention. » La procédure qu’il indiquait fut celle qui fut suivie. Il vota pour la mort, mais pour le sursis de l’exécution. Muet pendant la l’erreur, il fut, après le 9 thermidor, l’un des plus implacables contre Cartier. En 1795, envoyé à Dijon, il combattit les jacobins ; en mars 1796, au conseil des Cinq-Cents, il demanda la dissolution des asseigblèes populaires et des réunions religieuses ; le 30 octobre, il attaqua vivement le message du Directoire qui demandait la compression de la presse, puis il proposa que les parents d’émigrés ne fussent plus exclus des fonctions publiques. Il rédigeait à cette époque l’Ami de la Constitution, journal presque royaliste. Attaché au parti clichien, il fut enveloppé dans la proscription du 19 fructidor an V, et transporté a l’île d’Oléron. Rappelé en 1800, il fut nommé secrétaire général de la préfecture des Hautes-Pyrénées, puis exerça à Paris la profession d’avocat à la cour de cassation. En 1816, la loi dite d’amnistie la frappa comme ancien régicide, et le força de se retirer en Belgique. Il revint en Franco après 1830, et mourut un peu plus tard, éloigné des affaires publiques.

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MAILHÉE s. f. (ma-llé ; U ml !. — rad. maille). Art mil. anc. Partie quelconque de l’armure en tissu de mailles.

MAILIIER DE CHASSAT (Antoine), jurisconsulte français, né à Brive (Correze) en 1781. U était avocat à Paris depuis 1808 lorsqu’il devint secrétaire du comte de Nurbonne, qu’il accompagna dans ses missions en Allemagne et en Pologne. En 1844, il reprit à Paris l’exercice de sa profession et publia à partir de ce moment quelques ouvrages, dont les principaux sont ; lraitë de l’interprétation des lois (Paris, 1822, in-8o) ; Commentaire approfondi du code cioil (Paris, 1832, 2 vol. in-8o) ; Truite des statuts, d’après le droit ancien et le droit nouveau (Paris, 1845, in-S«).

MAIOIOL (Claude), érudit français, né a Carcassonne en 1700, mort en 1775. Il’fit partie de la congrégation de génovéfains et devint chanoine de Sainte-Geneviève de* Paris. Il est l’auteur d’un Mémoire sur w marbre des juifs que l’on voit à Béziers (1769, in-4o), où il s’attache à faire concorder la chronologie des Égyptiens et des Chinois avec celle de la Bible.

MAILHOL (Gabriel), littérateur % français, neveu du précédent, né à Carcassonne en 1725, mort en 1791. Il remporta à diverses reprises des prix à l’Académie des Jeux floraux et à celle de Pau et fut député aux étals du Languedoc. On a de lui des Lettres aux Gascons (Toulouse, 1771) ; des romans, entre autres : Chimnctu (1751) ; Anecdotes orientales (1752) ; le Cabriolet (1755) ; Aventures du prince de Mitombo (1764) ; le Philosophe nègre ou les Secrets des Grecs (1764, ï vol. in-12) ; et des pièces de théâtre : les Lacédémoniennes, comédie en trois actes (1754) ; Paroi, tragédie en cinq actes et en vers (1755) ; le Prix de ta beauté, comédie en un acte et en vers (1755) ; liamir, comédie héroïque en quatre actes et en vers (1757), etc.

MAILLA ou MAILLAC (Joseph-Anne-Marie de Moyria, de), missionnaire et jésuite frau çais, né au château de Maillât, près de Nantua, en 1679, mort à Pékin en 1748. Il acquit des arts et des lettres du Céleste-Empire des connaissances si profondes, qu’il étonna les érudits de ce pays. L’empereur Khang-Ki le chargea en 1708 de lever une carte générale de la Chine et de la Tartarie, et le nomma mandarin. Le Père du Maillât a mis en français le Thoung Kiang-Kanymou ou annales de la Chiner publié par l’abbé Grosier, sous ce titre : Histoire générale de la Chine (Paris, 1777-1783, 12 vol. in-4o), avec cartes et planches. Sa carte de la Chine et de la Tartarie a été gravée en France sous la direction de d’Anville (1729-1733).

MAILLADE s. f. (ma-lla-de ; U mil. — rad. maille). Pêche. Nom qu’on donne, sur les côtes de la Méditerranée, au tramail, filet à trois nappes appliquées l’une sur l’autre.

M AI LL AGE s. m. (ma-lla-je ; Il mil.). Min. Galerie de retour d air, c’est-à-dire établie pour recevoir le courant d’aèrage ot le conduire au dehors, quand il a circulé dans les ateliers,

MAILLAIS (Julien du), auteur dramatique français. V. Mallian.

MA1LLANE (Pierre-Toussaint Durand de), jurisconsulte et homme politique français. V. Durand de Maillane.

MAILLARD (Jean), l’un des chefs du parti royaliste à Paris pendant la captivité du roi Jean. Ce fut lui, suivant quelques auteurs, qui assassina le prévôt Étienne Marcel, chef du parti populaire, au moment où il allait ouvrir la porte Saint-Antoine à l’armée de Charles le Mauvais (135S).

De même que la feinte à l’aide de laquelle Jarnaû tua La Châieigneraio a ’donné naissance à l’expression proverbiale : Coup de Jarnac, ainsi le coup perfide dont usa Jean Maillard pour tuer le prévôt Étienne Marcel a donné lieu au mot, bien moins usité :. Coup de Jean Maillard, qui se dit d’un Coup perfide, d’une manière secrète de nuire à. quelqu’un.

MAILLARD (Olivier), célèbre cordelier et prédicateur français, né en Bretagne en 1440, mort en 1502, ou, selon d’autres, après 1508. Docteur en Sorbonne et professeur de théologie dans l’ordre des frères mineurs, il devint prédicateur de Louis XI et du duc de Bourgogne et fut chargé d’emplois importants par Innocent VIII, Charles VIII et Ferdinand de Castille. En 1501, il reçut du légat du papé la mission de réformer les couvents de Paris et il éprouva dans cette entreprise les plus grandes difficultés. Olivier Maillard s’est rendu célèbre par la bizarrerie de ses sermons pleins de bouffonneries, de traits satiriques, d’attaques virulentes et de mauvais goût, de trivialités et de grossièretés empruntées*aux mauvais lieux. Ayant un jour lancé des traits mordants contre Louis XI dans un de ses sermons, le roi lui fit dire que, s’il recommençait, il le ferait coudre dans, un sac et jeter a la Seine, à Allez dire au roi, répondit Maillard en faisant allusion aux relais de poste que Louis XE venait d’établir, allez dire au roi que j’arriverai plus tôt au paradis par eau qu’il n y arrivera avec ses chevaux de poste. » Et Louis XI désarmé le laissa tranquille. Parmi ses sermons, très-recherchés des curieux, nous citerons : Sermones de adveiitu (Paris, 1498) ; Quadragesi-