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ces, tombe par les soins de Dalibard entre les mains de sir Miles, qui déshérite Lucretia au profit d’un cousin ruiné, Charles Vernon, et, s’il meurt sans postérité, au profit de Suzan. Pour se consoler, il reste à Lueretia 10,000 livres Sterling et l’amour de Mainwaring. Grâce à Dalibard, elle surprend une conversation amoureuse entre sa cousine et son amant, auquel elle rend sa parole, et se livre sans amour à son mauvais génie qui l’emmène en France.

Bientôt Dalibard l’ennuie prodigieusement et elle l’empoisonne, juste au moment où lui-même allait lui faire prendre l’arsenic : touchant ménage. Lucretia revient en Angleterre, se venge de Suzan et de Mainwaring en les ruinant, et épouse un révérend méthodiste, qu’elle ne tarde pas à empoisonner. Elle en a un fils, que le révérend a fait disparaître, et Lucretia va passer le reste de sa vie à rechercher cet entant. Après nombre d’aventures, elle croit le reconnaître dans un jeune avocat sans parents et sans fortune ; pour l’enrichir, elle songe à empoisonner l’héritière de Suzan, qui est morte, sa fille Helen ; surprise par un groom dans ses manipulations criminelles, elle commence par empoisonner ce pauvre diable, et alors elle découvre que ce groom était son propre fils. Elle meurt folle dans un asile d’aliénés.

Ce tissu d’horreurs épouvante plus qu’il n’intéresse ; un écrivain de la force de sir Bulwer avait mieux à faire qu’à ressusciter les types hideux, des Mystères de Paris.


LUCRETILIS MONS, montagne de l’Italie ancienne, dans le pays des Sabins, au r). de Varia, dominant une vallée où était la terre d Horace ; elle était consacrée k Faune. Elle porte aujourd’hui le nom de Gennaro ou de Zoppi.


Lucrezia Floriani, roman par G. Sand (1846). L’héroïne est une actrice qui, dégoûtée de la gloire et de la vie bruyante du théâtre, se retire dans une villa du lue de Corne. Un jour, un de ses anciens amis, Salvador, accompagné d’un étranger malade et mélancolique, le prince Karoi, vient lui demander 1 hospitalité. Tout le drame se passe entre ces trois personnages, ou plutôt entre deux Seulement, car Salvador n’est qu’un ami pour Lucrezia. Celle-ci, d’ailleurs, ne veut plus aimer ; elle est aussi lasse de l’amour que de tout le reste. Le prince Karol, nature délicate et maladive, est la timidité et la chasteté mêmes. D’abord le récit de la vie indépendante et des amours faciles de l’ancienne actrice l’avait rempli d’effroi, et ce n’était pas sans une hésitation proche de la répugnance qu’il s’était laissé conduire chez elle. Dire qu’il en devient amoureux est inutile : cela va de soi ; il l’aime malgré sa lutte violente contre lui-même, malgré ses désespoirs et ses remords ; et, , uant k Lucrezia, elle se laisse aller à l’aimer aussi, plutôt comme un entant que comme un amant, et surtout pour apaiser les violents transports qui le tueraient. Mais bientôt Karol devient jaloux à l’excès, et souffre cruellement de la familiarité pro- ’ saïque avec laquelle Salvador parle k celle qu’il voudrait voir entourée sans cesse d’une auréole et adorée à genoux comme les anges du ciel. Peu à peu le jeune prince s’exaspère au moindre mot, au geste le plus innocent ; son amour devient chaque jour plus égoïste et plus intolérant, et, en fin de compte, c’est lui, l’enfant timide, l’enfant malade et délicat, qui devient le tyran de Lucrezia ; celle-ci meurt des innombrable ; ? blessures que lui fait innocemment le prince* On voit le paradoxe développé par l’auteur : d’un côté, la courtisane qui a effeuillé toutes ses illusions sur tous les grands chemins ; de l’autre, un gentilhomme au cœur pur, noble et enthousiaste, qui estime la vertu au delà de toutes choses : et c est la courtisane qui sera la victime du gentilhomme 1

    1. LUCRIN (lac), le Lucrinus lacus des anciens,

lac de l’Italie ancienne ## LUCRIN (lac), le Lucrinus lacus des anciens, lac de l’Italie ancienne, dans la Campanie, près de l’Averné. On ne voit plus aujourd’hui que la place où fut le lac Lucrin. Sous les Romains, ce lac était célèbre par ses huîtres. Un tremblement de terre survenu en 1536 bouleversa tout ce terrain, et les éboulements du Monte Nuovo comblèrent à moitié le lac. Il est fort difficile aujourd’hui de se rendre compte de son étendue primitive. Ce qui en reste n’est plus qu’un marais hérissé de joncs. Le Lucrin était jadis uni à la mer, et ce n’est qu’au moyen de digues très-coûteuses qu’on parvint à l’en séparer et à y retenir les huîtres qu’on y engraissait. Jules César entreprit dy créer un port, mais il n’eut pas le temps de voir la réalisation de son projet. Auguste employa 20,000 hommes à 1 achèvement de l’œuvre commencée par César, et le port prit le nom de Portus Julius. Peu de temps après, la mer renversa tous les ouvrages qui avaient été faits, et détruisit la pêcherie, que l’on essaya de rétablir sous le jegue de Claude. Aujourd’hui, il ne reste aucune trace de ces ouvrages, ni du canal qui faisait communiquer le lac Lucrin et le lac Averne.


LUCS (LES), bourg et commune de France (Vendée), canton du Poiré-sur-Vie, arrond, et à 23 ltiloin. N.-O. de La Roche-sur-Yon ; pop. aggl., «6 hab. — pop. tôt., 2,477 hab. : Le territoire de cette commune possède un grand nombre de dolmens et de menhirs.


LUCTUEUX, EUSE adj. (lu-ktu-eu, eu-ze

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— lat luctuosus ; de luctus, deuil). Douloureux, triste, pénible : Mort luctukusk. La LUCTUiojsii journée d’Azincourt. (Et. Pasq.) tl Vieux mot.

— Pathol. Respiration luctueuse, Respiration entrecoupée de gémissements.

LUcubrateur s. m. (lu-ku-bra-teur ~rad. lucubrei-). Néol. Personne qui passe la nuit à travailler, il Personne qui produit quelque chose par son travail. Il On dit plutôt

KLUCUBRATKUR.

LUCUBRATION s. f. (lu-ku-bra-si-onrad. lucubrer). Forme peu usitée du mot klu-

CUBRATION.

LUCUBRER v. a. ou tr. (lu-ku-brô — lat. lucubrare, même sens). Forme peu usitée du

mot ÊLUCUBRER.

LUCULE s. f. (lu-ku-le — dimin. du lat. lux, lumière). Astron. Nom donné à des places plus lumineuses qu’o<i aperçoit sur la surface du Soleil : Les lucules donnent au Soleil l’aspect d’un nuage pommelé, et faisaient dire à Merschel que le soleil lui semblait irrégulier comme h peau d’une orange. (Arago.)

LUCUUB s. f. (lu-ku-lî — de luculi-swa, nom indien du végétal). Bot. Genre d’arbustes, de la famille des rubiacées, tribu des cinchonées, comprenant plusieurs espèces qui croissent au Népaul : La luculie à fleurs roses a des fleurs d’une odeur suave. (A. Dupuis.)

LUCULLIEN adj. m. (lu-kul-li-ain). Miner.

V. LUCULLttÈ.

LUÇULLITE s. f. (lu-kul-li-te). Miner. Variété de marbre noir très-fétide, 11 On l’appelle aussi MARBRE LUCULLIEN OU MARBRE NOIR ANTIQUE.

LUCULLUS, nom d’une famille plébéienne de la gens Licinia (v. Licinia). L’illustration véritable de cette famille ne date que du vainqueur de Mithridate. Les personnages de ce nom cités dans l’histoire sont les suivants :

LUCULLUS (L. Licinius), consul romain, qui vivait au ne siècle avant J.-C, Elu consul ■ avec Postumius Albinus en 151, il reçut le commandement de l’armée chargée d’opérer en Espagne, attaqua les Vaccéens sans attendre les ordres du Sénat, prit Cauca dont il lit massacrer les habitants, s’empara d’Intereantia, mais échoua devant Pallantia. Lucullus continua néanmoins à, rester en Espagne comme proconsul, puis revint à Rome avec d’énormes richesses qu’il avait pillées, et construisit à ses frais le temple de la bonne Fortune,

LUCULLUS (L. Licinius), fils du précédent, devint préteur en 103 av. J.-C, fut envoyé en Sicile pour y réprimer l’insurrection de3 esclaves, battit Tryphon, un de leurs chefs, puis ne fit plus rien contre eux. Accusé de trahison et remplacé, il ne céda son commandement qu’après avoir détruit ses provisions militaires, fut poursuivi comme coupable de s’être laissé corrompro et condamné à l’exil.

LUCULLUS (Lucius-Licinius), général romain, fils du précédent, né vers 109 av. J.-C., mort vers 57. Lucullus, dont le nom éveille dans l’esprit l’idée du plus riche et du plus magnifique amphitryon qui ait jamais existé, fut un des plus grands hommes de guerre, un des meilleurs orateurs, un des plus intègres administrateurs dont l’histoire romaine fasse mention ; si bien que Plutarque lui a accordé une place honorable parmi ses hommes illustres.

Le premier usage qu’il fit de son admirable talent oratoire fut de défendre la mémoire de son père, condamné pour péculat. Sylla, qui l’avait remarqué dans la guerre sociale (90), l’emmena avec lui, lorsqu’il partit pour combattre Mithridate, et l’éleva au grade de questeur (88). Lucullus, dans cette expédition, se distingua d’une manière toute particulière, en recrutant partout des auxiliaires, en faisant révolter les villes grecques contre Mithridate, et en battant la Hotte de ce dernier près de Ténédos. Grâce à cette victoire, les Romains furent maîtres de l’Hellespont (84) et peu après la paix fut conclue.

Chargé de répartir les contributions de guerre imposées aux vaincus, Lucullus se conduisit avec la plus grande modération et évita de se montrer agressif eu face de populations frémissantes.

De retour à Rome en 80, il y prit possession de l’édilité curule, à laquelle il avait été élu en son absence, et célébra son entrée en charge par des jeux magnifiques, où l’on vit, pour la première fois, des combats d’éléphants contre des taureaux. Telle était l’estime de Sylla pour Lucullus, qu’il lui laissa en mourant la tutelle de son fils, avec le soin de revoir et de publier les commentaires qu’il avait écrits. En outre, il l’autorisa par une loi spéciale à remplir les fonctions de préteur immédiatement après celles d’édile. Après avoir gouverné quelque temps l’Afrique et avoir donné la preuve d’une grande équité, Lucullus fut nommé consul (74), et obtint, par suite de la mort du proconsul Ocuwius, le commandement en chef do la nouvelle expédition contre Mithridate. . C’est alors que Lucullus se révéla comme un remarquable homme de guerre. À la tête de 30,000 fantassins et 2,500 cavaliers, il ose attaquer son adversaire dont l’armée s’élève k 150,000 soldats. Après avoir rétabli une se LUCU

vère discipline dans ses troupes, habituées à une extrême licence, il accourt secourir son collègue Cotta, gouverneur de Bithynie, qui, vaincu sur terre et sur mer, s’était enfermé dans Chalcédoine. Lucullus s’efforce d’abord d’affamer l’armée ennemie. Mithridate, pour se procurer des vivres, abandonne le siège de Chalcédoine et étend ses troupes jusque sous les murs de Cyzique. C’est alors que Lucullus, profitant de 1 éparpillement des forces ennemies, commence l’attaque, après avoir détruit un des corps d’armée de Mithridate au passage du Ryndacus ; il met le reste de.ses troupes en déroute aux passages de l’-^Ssopus et du Granique ; quelques jours après, il obtient un avantage non moins grand sur sa flotte, vers les côtes de la Troade, anéantissant, en lîhe seule campagne, les principales forces de son ennemi et donnant les preuves d’un véritable génie militaire (73).

Sans perdre une minute, Lucullus traverse la Bithynie et la Galatie, fond sur le royaume de Pont, et reçoit à composition les premières villes (fu’ïï rencontre et où i ! prend sas quartiers d hiver, en faisant régner dans ses troupes, et malgré leurs murmures, une discipline longtemps oubliée. Dès le printemps, il manœuvre de façon à détruire en détail les troupes de Mithridate, force le prince it une fuite honteuse (72), le poursuit jusqu’en Cappadoce, revient s’emparer du pays des Chaldéens, de l’Arménie, et emporto d’assaut Amisus, ville admirablement fortifiée, qui fut pillée et en partie détruite.

La conquête du royaume de Pont étant terminée, le général romain fond sur l’Arménie, qui avait offert un asile k. Mithridate (69). Tigrane, roi de ce pays, apprenant que 15,000 Romains osaient envahir ses États, s’écria, dit-ou : à S’ils viennent comme ambassadeurs, ils sont beaucoup ; mais pour conquérir, ils sont peu. • Cependant Lucullus avait franchi le Tigre et marchait sur Tigranocerte. Le roi ordonna k un de ses généraux, Mithroba’rzane, d’aller châtier les Romains et de lui amener leur chef vivant. Mais Mithrobarzaire fut battu et tué k la première rencontre, et, peu après, une nouvelle armée, forta de 200,000 hommes, subit une complote défaite (G octobre G9). Tigranocerte tomba alors au pouvoir des Romains, qui pillèrent cette ville pendant plusieurs jours et y firent un immense butin. Lucullus résolut alors de faire la guerre aux Panhes ; mais ses soldats, enrichis par le pillage, refusèrent de le suivre et se mutinèrent. Toutefois, il parvint, en 68, à entraîneras troupes contre Mithridate et Tigrane, qu’il battît dans l’Arménie centrale ; mais, encore une fois, il ne put vaincre la résistance de son année, lorsqu’il voulut la faire marcher contre la ville d Artaxata. Mithridate et Tigrane profitèrent de l’indiscipline des Romains pour rentrer dans le Pont. Sur ces entrefaites, les ennemis de Lucullus agirent contre lui à Rome et le firent rappeler, d’abord parGlabrio, puis par Pompée, qui eut la gloire facile d’achever la conquête de l’Asie.

De retour à Rome, Lucullus demanda les honneurs du triomphe ; mais ce ne fut qu’au bout de trois ans, en 63, qu’il parvint à les obtenir. Il s’était attiré a cette époque des ennemis nombreux : les troupes le haïssaient, parce qu’il avait voulu maintenir parmi elles une discipline sévère et parce que, paraît-il, il ne s’occupait pas assez du bien-être de ses soldats ; les receveurs d’impôts, les traitants de toute espèce, dont il avait réprimé les exactions, voyaient en lui un ennemi ; enfin il appartenait au parti de Sylla et avait contre lui lesmembresdu parti démocratique. Le jour du triomphe de Lucullus fut le dernier de ses beaux jours ; il dut répudier Clodia, son épouse déshonorée, et crut devoir épouser Servilie, sœur de Caton ; mais il ne gagna guère au change. Renonçant tout à coup a- toute idée d’ambition, après une courte opposition à Pompée, il abandonna complètement la vie publique. À partir de ce moment, l’histoire de sa vie n’est plus que celle de son luxe, de sa mollesse, de ses palais, de ses jardins, de ses canaux, de ses viviers, de ses festins, il ne s’occupa plus, au milieu des discordes civiles, que de se tenir à l’écart, que d’éviter avec soin tout ce qui pouvait troubler son existence molle et eiféminée. À force de prières humiliantes, il parvint k empêcher César d’incriminer ses actes en Asie, et il échappa, en 59, k une accusation de complot contre Pompée. Vers la fin de sa vie, il perdit en partie ses facultés mentales, et son frère Marcus dut être chargé de l’administration de sa fortune.

Possesseur d’une immense fortune, Lucullus l’employa à satisfaire sa passion pour le luxe et là bonne chère ; et c’est surtout à ce titre que son nom est resté célèbre. Nul gourmand n’a pu encore rivaliser avec lui pour la munificence, la manière admirable dont il avait réglé sa maison, la rapidité avec laquelle ses moindres ordres étaient exéculés, si bien que deux ou trois heures suffisaient à ses officiers de bouche pour préparer l’un de ces repas dont l’abondance et la délicatesse font l’étonnement de tous les siècles, après avoir fait celui de Rome : prèB de Naples, dit Varron, il avait fait ouvrir une montagne, dans le seul but d’introduire dans ses viviers l’eau de la mer.

Il s’était plu aussi a. embellir son palais de Tuscûlum, où il avait rassemblé un nombre prodigieux de statues, de tableaux, et où il forma une bibliothèque ouverte en tout temps

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aux curieux. C’est dans cette belle retraite, célébrée par Cicéron dans ses Tusculanes, qu’il passait l’été avec quelques amis des plus lettrés ; car ses immenses richesses n’étaient pas employées exclusivement k satisfaire une vanité puérile et des goûts plus ou moins grossiers ; il protégeait les lettres, et lui-même les cultivait avec passion.

On cite de lui un grand nombre d’anecdotes et de reparties : « La fortune, disait-il, a des bornes que le sage doit connaître, a Cicéron et Pompée, le trouvant un jour en ville, lu^demandèrent k souper, sous la condition d’être traités sans cérémonie : « Permettez au moins que je dise a mon maître d’hôtel de servir le souper dans la salle d’Apollon, » dit Lucullus. Le repas fut magnifique, et comme Pompée en témoignait sa surprise : « Chaque repas servi dans la salle d’Apollon, doit, d’après les ordres que j’ai donnés, coûter au moins 50,000 drachmes (25,000 fr.), » répondit Lucullus.

Outre Plutarque, qui mit la vie de Lucullus en parallèle avec celle de Nicias, le général Romain.a eu pour admirateurs Cicéron, Caton et les plus illustres personnages de Rome. ■Les excès voluptueux de ses dernières années ne peuvent faire oublier les services qu’il rendit à sa patrie, en dehors du métier des armes. La manière énergique avec laquelle il remédia, en Asie, a, tous les abus, à toutes les exactions des receveurs d’impôts, en lui attirant la haine implacable de ces derniers, lui gagna tellement l’affection des peuples qu’il protégeait, que ces peuples instituèrent, en lan 70 av. J.-C., des jeux publics appelés Luculliens, qui furent longtemps célébrés annuellement avec un grandé’pompo. On attribue k Lucullus l’introduction en. Europe du cerisier, rapporté de Cérasonte, en Asie.

■ Allus. htst. Lucullus soupe chez Lucnllu», Allusion k la réponse de Lucullus k son cuisinier, un jour que celui-ci ne lui avait préparé qu’un repas ordinaire, alléguant qu’il ne recevait pas ce jour-là. Se dit, dans l’application, d’un homme ami du luxe et de la bonne cbère, ou rempli d’égards pour lui-même.

« Ces dîners fins en prison faisaient grand bruit, et Ouvrard me raconta qu’un jour Sés guin, celui-là même qui l’avait fait incarcérer, lui demanda la faveur d’être de ses convives. Le dîner fut des plus gais et des plus magnifiques : « Seulement, dit Ouvrard, Lucullus est forcé de diner tous les jours ch’es Lucullus. »

LeDrVÉHON. «Si.M. Taine s’en va toujours seul, quel est donc cet interlocuteur nommé Paul, qui finit par devenir son compagnon inséparable ? M. Paul n’est autre que Yalter ego de M. Taine ; * dimidium mei, » pourrait l’appeler celui-ci. M. Taine, de son prénom, s’appelle flippolyte ; sans doute, enfant, par abréviation, ou l’appelait Pot. De là peut-être le nom qu’il a trouvé naturellement pour cet autre lui-même. M. Taine, d’ailleurs, a autant d’égards pour M. Paul que Lucullus en avait pour Lucullus. » (Bévue de l’Instruction publique.)

«Après ces déductions, après celle des sommes que coûtaient k Mirabeau, depuis deux ans, l’entretien do sa maison, et son faste de Lucullus, et ses repas de quinze mille libres donnés k sa section, des personnes bien instruites élèvent la somme qui reste à son légataire k plus d’un million. »

Camille Desjioulins.

LUCULLUS (Marcus Licinius), frère du précédent, mort vers l’an 50 av. J.-C. Attaché à la fortune de Sylla, dont il fut un des lieutenants, il devint successivement édile curule, préteur, consul, et, au sortir de sa charge, il prit possession de la province de Macédoine. (I semble que, à ce moment, il ait voulu rivaliser de gloire avec son frère ; car on le vit combattre avec acharnement le3 peuplades barbares qui entouraient la Macédoine, dévaster le pays jusqu’au Danube ; et même attaquer les villes grecques du Pont-Euxin. De retour k Rome, u se mit, après avoir obtenu les hqnneurs du triomphe, k la tête du parti aristocratique, et une mort inattendue 1 empêcha de voir la ruine complète de la cause qu’il avait embrassée,

LUCUMA s. m. (lu-ku-ma). Bot. Genre d’ar^ bres, de la famille des sapotacées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’Amérique du Sud. Il On dit aussi lucume.

— Encycl. Le lucuma est un grand et bel arbre, k feuilles ovales, très-amples et d’un vert foncé, et à fleurs blanches. Lo fruit est de la forme et du volume d’une grosse prune ; sous une enveloppe blanche, fort mince, il renferme une sorte de noyau pulpeux, ovoïde, jaunâtre, succulent, d’une saveur douce, auquel sa forme et sa couleur ont vulu le nom vulgaire du jaune d’œuf. Cet arbre croît aux Antilles, dans les montagnes ou mornes. Son fruit a la propriété de faire tomber la peau de la bouche, quand on en mange pour la première fois ; mais, par suite de l’habitude, il ne produit plus le même effet. Il passe pour très-nourrissant ; on raconte que deux- per-