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rnière petite-fille de France, comme on s’étoit persuadé que Monsieur tout court était le nom distinctif du premier frère du roi. » Suint-Siioon raconte ensuite comment M. le Duc, pendant son ministère (17S3-1725), fit donner ce nom de Mademoiselle à une princesse de la maison de Condé. « Le monde criay murmura ; il n’en fut autre chose, et Mlle de Charolais est demeurée Mademoiselle tout court pur brevet. » — On donnait encore autrefois ce nom aux bourgeoises mariées. Le titre de Madame était réservé pour les femmes nobles, i

■ MADEMOISELLE (la Grande), on des noms sous lequel est connue la fille de Gaston d’Orléans. V. MONTPENSIER.

Mademoiselle de Ln Scipiioro, roman, par M.Jules Sandeau (lâ-IS). Le marquis de La Seiglière, le pèro de l’héroïne, est une des figures les plus originales, les plus intéressantes et en même temps les plus vraies qu’on puisse rencontrer. Tout ce qui s’est accompli en France, en Europe, depuis l’émigration jusqu’à la Restauration, est pour cet Epiménide politique, comme l’appelle Gustave Planche, absolument non avenu. Il s’est endormi eii quittant la France, et ne s’est réveillé qu’au retour de ses rois légitimes. Austerlitz et Marengo sont pour lui des batailles.au moins problématiques ; l’abolition des privilèges, 1 égalité devant la loi sont des billevesées auxquelles il n’ajoute pas foi. Aussi, bien que pendant son absence du territoire français ses biens aient été vendus comme biens nationaux, et achetés par son fermier, il trouve tout naturel qu’à son retour le pèro Stamply les lui restitue, et il croit faire acte de. grande bonté en lui accordant la jouissance d’un coin du château. Mais si le marquis n’a pas su profiter des leçons de l’exil, il n’en est pas de même de sa fille Hélène. Sérieuse avant l’âge, instruite à. la rude école de l’adversité, elle ne se méprend ni sur la révolution définitive qui s’est opérée en France, ni sur le dévouement, la loyauté et le désintéressement du brave Stamply, qui, elle le sait bien, n’était pas du tout obligé d’agir comme il l’a fait. Aussi l’entoure-t-elle digards et de soins, et fait-elle de son mieux pour le consoler de la perte de son fils Bernard, enseveli sous les glaces de la Bérézina. Mais le bonhomme succombe bientôt, usé par l’âge et la douleur. Au château sont venus habiter, avec le marquis de La Seiglière, une certaine comtesse, égoïste et rusée, Mm« de Paubôrt, qui nourrit l’espoir de marier son fils Raoul avec Hélène, et le type de l’avocat madré, ambitieux et retors, M Destournelles, qui, malgré sa roture, n’a pas craint de jeter les yeux sur ML’e de La Seiglière. Destournelles s’est fait dédaigneusement éconduire, et il a juré de se venger. L’occasion ne tarde pas à se présenter. Un beau matin, un jeune officier arrive au château et demande à parler au marquis. On l’introduit et on reconnaît Bernard, le fils du malheureux Stamply, qui raconte la manière miraculeuse dont il a échappé à la mort. Destournelles comprend aussitôt qu’il tient dans ses mains l’instrument de sa vengeance ; il raconte à Bernard la façon indigne dont le marquis a reconnu le désintéressement de son père, et il lui fait entendre que, par le seul fait de son existence, est annulée la donation fuite par Stamply à "M. de La Seiglière. Tant qu’il n’a pas vu Hélène, Bernard se prête docilement à tous les projets de Destournelles ; mais bientôt l’amour le plus sincère et le plus profond l’engage à ratifier la’conduite de son père. Mais Destournelles ne s’endort pas. Pendant que les deux jeunes gens se livrent pleins de candeur et de joie aux doux épauchements, aux charmes exquis de la plus tendre idylle, survient un homme de loi, qui. À la requête de Bernard, somme le marquis de La Seiglière d’avoir à quitter au plus tôt le château pour le livrer aux mains de son légitime propriétaire, le fils du père Stamply. Hélène eût préféré la mort à l’humiliation d’avoir pu aimer un seul instant le perfide auteur de cet acte do brutalité sauvage. C’en est fait ; son cœur est désormais mon à l’amour, et elle épousera Raoul de Paubert. Heureusement tout s’explique. Destournelles a abusé de l’ignorance de Bernard en matière judiciaire ; celui-ci court chez un notaire et signe un désistement complet de tous ses droits sur le château de La Seiglière. Dès lors Hélène lui rend son amour, et le vieux marquis est bien obligé de céder à la prièresde sa fille, qui lui demande de bénir son union avec Bernard. Nous avons esquissé la donnée principale de cette œuvre, qui compte parmi les plus brillants succès de 1 auteur ; ce que nous n’avons pu rendre, c’est la grâce, la vérité d’observation, l’exactitude et la fraîcheur des peintures, le piquant des détails, et enfin le parfum de jeunesse et d’amour répandu dans ces pages émouvantes et rapides. M. Jules Sandeau a tiré de son roman une comédie représentée sous le même titre (Théâtre-Français, 4 novembre lS5l). Chose rarel Le roman était bon, et tout le monde y avait applaudi ; l’auteur a substitué la forme dramatique à la forme narrative, et le public a redoublé ses bravos. Cette comédie, par laquelle M. Sandeau a débuté au théâtre, a été pour lui l’occasion d’un véritable triomphe ; on l’a souvent reprise au Théâtre-Français.

Mademoiselle Mariuui, roman de M. Arsène Houssaye (1S5S, in-goj. Luciana Mariani

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est la fille d’un Vénitien tué pendant la dernière république de Venise, et d’une Française qui a beaucoup voyagé, « une de ces mères aventureuses qui n ont ni maison ni patrie, parce qu’elles n’ont habité que la passion. » Digne fille de sa mère, Luciana se jette à corps perdu dans un amour effréné pour un jeune homme qu’elle connaît à peine. C’est à Bade, au milieu des filles qui viennent jeter leurs éclats de rire autour des tapis verts, que Luciana Mariani a rencontré pour la première fois le comte Horace, un viveur, perdu de dettes, et ostensiblement enchaîné a une drôlesse nommée Olympe. Elle veut l’arracher à ses honteuses amours, aux tripots, a l’orgie et devient sa maîtresse, pour le sauver. Mais la cure est impossible, et le comte Horace, tout en aimant beaucoup MUe Mariani, ne peut se déshabituer du jeu et des. filles. Alors la jalouse Vénitienne se rend dans la maison mal famée où son amant passe sa vie, ellés’habille comme les prétresses du lieu, dîne joyeusement de boudins truffés et de cailles aux confitures, s’arme d’un bouquet et d’un poignard et attend Horace. Celui-ci arrive et trouve Luciana en conversation galante avec un officier. « Certes, dit M. Cuvillier-Fleury, ce drame est effrayant, et

M. Arsènn Houssaye, en habile écrivain qu’il est, n’y épargne ni les contrastes ni les épouvantes. Mais après ?... Luciana se tue sous les yeux d’Horace, pour ne pas survivre à la honte d’être venue dans cette maison de malheur dont l’atmosphère l’a souillée. Et elle y était venue pour se venger 1 Singulière vengeance 1 Comprenne qui pourra ces subtilités perverses de la passion et ces raffinements du suicide I ■ M. E. Montégut est plus sévère : « Une femme, s’est dit M. Arsène Houssaye, qui, pour se venger d’un amant trop dédaigneux, se déshonorerait et se tuerait ensuite ferait une héroïne de roman tout à fait dans le goût du jour. Et aussitôt il s’est mis à l’œuvre et a exécuté le roman aussi froidement qu’il l’avait conçu. Malheureusement, la froideur de la conception première s’est étendue à l’œuvre entière, et M. Arsène Houssaye a prodigué en vain, pour l’échauffer, les épithètes rutilantes et les adjectifs rougis à blanc. Ce roman est une production hybride, qui porte la couleur de toutes les écoles littéraires qui se sont succédé depuis trente ans. Il n’a.aucun caractère qui lui soit propre, et cependant il est curieux à étudier pour qui tient à se rendre compte des dissonances singulières que peuvent, rendre certains instruments, lorsqu’ils se détraquent pour avoir voulu jouer une musique qui n’est pas faite pour eux. >

Mademoiselle de La Quintinie, roman de George Saud(i8G3). Ce livre, de l’aveu même de l’auteur, est destiné à servir de contrepartie à l’Histoire de Sibylle, de M. Octave Feuillet. L’adversaire de Mme Sand avait pris la femme telle que l’éducation des couvents la rend à nos salons, et il avait donné la victoire aux influences de religiosité sentimentale qu’elle représente. Il avait amené l’homme à abdiquer entre les mains d’une petite dévote toute la virilité de son esprit et de son cœur. George Sand a plaidé la thèse contraire. « Chose curieuse, fait observer M. Vupureau, le livre d’une douceur féminine et énervante a été écrit par la main d’un homme ; le livre viril et fortifiant est écrit de la main d’une femme. »

Mademoiselle de La Quintinie est non-seulement la contre - partie de Sibylle par les doctrines, mais elle l’est aussi par l’intrigue. Emile Lemontier, élevé par son père dans toutes les idées qui constituent l’esprit moderne, est devenu amoureux de Mlle Lucie de La Quintinie, jeune personne d’une nature supérieure, mais fortement attachée par sou éducation, par les traditions de son monde et de sa famille, par l’ascendant d’un directeur fanatique, l’abbé Moréali, aux idées diamétralement opposées. Leurs belles âmes sont faites l’une pour l’autre, et la sympathie rapide qui les rapproche se fortifie par une estime profonde ; mais le dissentiment religieux élève entre la jeune dévote et le libre penseur une barrière qui parait de prime abord’ infranchissable. Chacun, en ertet, prétend gagner l’autre à son parti, et le pauvre Emile se trouve seul à lutter contre les préventions de Lucie, l’obstination et le bigotisme du général La Quintinie, soutenu par le fanatisme de Moréali, qui, dans son aveuglement, croit agir pour le bien et ne recule devant aucun moyen pour sauver Lucie de ce qu’il regarde comme sa perdition. Emile se refuse nettement à condescendre aux exigences cléricales du général, qui jure de lui refuser éternellement sa fille. Moréali essaye d’épouvanter Lucie par de vaines frayeurs et dirige à son gré M. de La Quintinie. Il appelle à la rescousse un renfort sur lequel il fonde les plus grandes espérances, le Père Onorio, un capucin. Tout le roman roule sur la lutte entre ces diverses influences, jusqu’au moment où M. Lemontier père vient au secours de son fils, confesse et démasque Moréali, le réduit à 1 impuissance ou plutôt l’oblige à devenir un auxiliaire et à gagner le général en faveur de son fils. Quant à Lucie, la force de la vérité ne tarde pas à agir sur son esprit et à le dégager des ténèbres du fanatisme. La victoire reste donc au libre penseur, et le bonheur en sera le prix.

Comme roman, Mademoiselle de La Quin-

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finie e3t assez faible. C’est moins une lutte de passions qu’une lutte d’arguments ; on s’aime beaucoup, mais on raisonne davantage ; les personnages ressemblent plutôt à des docteurs en Sorbonne qu’à des êtres animés par les passions humaines. Seul, et c^est une maladresse de la part de l’auteur, Moréali est un personnage vivant de la double vie de l’homme et du prêtre, une âme de feu, à laquelle le lecteur est forcé de s’intéresser quand même. Lucie et Emile excitent l’admiration, Moréali excite l’émotion ; c’est lui qui a le beau rôle. Ce n’est donc pas au côté littéraire de l’œuvre qu’il faut attribuer son succès, c’est à la partie de polémique. Les idées de ce monde rétrograde, qui contrastent si.singulièrement avec les aspirations de notre siècle, sont exposées avec cette précision et cette sûreté de touche qui font due à chaque inslunt : « C’est bien cela. » C’est par son côté de protestation ardente que ce livre a plu et qu’il restera comme souvenir dans les esprits, U titre d’épisode particulier délaché d’une guerre générale entre le passé et l’avenir, entre le fanatisme et la raison. « On extrairait de Mademoiselle de La Quintinie, dit M. Vauereau, tout un manuel du philosophe, du libre penseur, de l’homme moderne apôtre du progrès, tout un code de conduite. «

Mademoiselle Merquem, l’Oman de George

Sand (1SSS). L’auteur a imaginé une fable touchante. Fille d’un ancien amiral, son héroïne habite, au bord de la mer, un village dont on dirait qu’elle est la souveraine. « C’est la demoiselle, disent ces bons et rudes marins dont elle partage les dangers lorsqu’il s’agit d’arracher un malheureux à la tempête. Elle a sauvé elle-même un jeune enfanc au péril de sa vie, et les bonnes langues de la haute société prétendent que cet enfant lui est venu tout autrement. Une partie du roman roule sur cette singulière situation. M"» Merquem, pour plaire à son père, s’est engagée à épouser un certain Montroger, qui l’aime à sa manière, égoïstement, pour lui-même. Il sent qu’elle n’a aucun penchant pour lui, et ils vivent comme amis, sans s’épouser. M1*0 Merquem (Célie), poussant la délicatesse à l’excès, ne pense pas pouvoir se marier si Montroger ne lui rend sa parole, et cependant elle est aimée par Armand du Blossay, qui a fait naître l’amour dans son cœur. Nous ne ferons pas l’analyse de l’ouvrage : c’est une série d’études psychologiques qu’il faut lire. Comment raconter la lutte de l’amour et de la fidélité à sa parole, qui mine M’e Merquem sans ébranler son âme ? Comment décrire la rivalité d’Armand et de Montroger ? Par ses obsessions égoïstes, Montroger conduit Célie à deux pas de la tombe, et il comprend enfin tout 1 odieux de sa conduite : il dégage de son serment Mlle Merquem, qui s’unira enfin à Armand, tandis que Montroger épousera Mllc du Blossay.

Tout le charme de ce roman consiste dans les détails ; c’est un des plus jolis qu’ait écrits George Sand, et certains critiques l’ont placé à, côté du Marquis de Villemer,

Madoiuoîsellu Giraud, ma renime, roman

de M. Adolphe Belot (LS70, iu-lS). Balzac, dans la Fille aux yeux d’or, avait traité le sujet scabreux de ce livre, et peut-être n’y avait-il pas un urgent besoin de le reprendre pour remplacer les féeriques peintures du maître par de bourgeoises et mesquines descriptions. Mademoiselle Giraud u. fait scandale ; le roman a eu vingt éditions, comme Faimy et comme Monsieur Auguste. Il en est toujours ainsi des livres qui mettent à nu quelque plaie honteuse ; notre société, prête à tomber en décomposition, s’amuse a contempler ses ulcères.

Analyserons-nous ce livre ? Nous éprouvons à cet égard un véritable scrupule, car nous serons obligé d’être plus clair que l’auteur, qui a tourné les choses de façon qu’on ne puisse rien comprendre, à moins d’être initié à toutes les dépravations féminines anciennes et modernes. Octave de C. rencontre une jeune fille, Paule Giraud, dont la beauté le séduit, et il l’épouse, malgré les conseils d’une amie, Mme de Biangy, et malgré Paule elle-même. La première nuit des noces, sa femme s’enferme dans sa chambre, et, par délicatesse, il respecte cette pudeur, qu’il croit être la dernière de la jeune fille ; mais la seconde nuit* même répétition ; la troisième, pas de changement, et ainsi de suite pendant une quinzaine. Le jour, Paule, pleine de prévenance et de grâce, est une femme adorable ; la nuit, le fatal verrou est toujours tiré sur la porte de sa chambre. Une scène assez risquée nous montre le mari dévissant un soir le verrou et tâchant de conquérir ses droits : la tentative reste infructueuse. Cependant Paule Giraud s’étiole, comme brûlée par une passion inconnue, par des excès dont le mari cherche en vain à deviner l’énigme, car sa femme lui est certainement fidèle ; elle ne voit qu’une femme, son amie, Mmc de Biangy. Octave l’épie, néanmoins, parvient à flairer une intrigue, à découvrir des sorties mystérieuses. Il se livre à un espionnage en règle et parvient enfin à savoir que Paule se rend, à certaines heures, dans une certaine maison ; il visite l’appartement, en se donnant comme un homme désireux de le louer, et reconnaît divers petits meubles à l’usage de sa femme. Ici l’auteur a montré l’indigence de son imagination : ce n’est plus le fameux salon de satin cerise, à

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torchères d’or et tout ruisselant de glaces de la Fille aux yeux d’or (v. Scbnes de la vib parisienne). Le luxe oriental de l’appartement réservé aux ardentes amours se compose d’une robe de chambre, que Mmo de Biangy revêt dans les grands moments ; car c’est M’»e de Biangy qui survient, et le doute n’est plus possible : c’est elle qui est l’amant de Paule. Octave, désespéré, quitte sa femme et voyage ; le hasard fait qu’il rencontra M. de Biangy, qui rit beaucoup de sa naïveté. Il a vu bien mieux que la robe de chambre, lui : il a surpris tout le secret ; aussi laisse-t-il Mme de Biangy parfaitement tranquille. L’amour d’Octave est plus robuste ; il voudrait sauver sa femme, et, de concert avec M. do Biangy, qu’il fuit sortir de sa cynique indolence, ils essayent une double cure. Peine perdue. Déjà Paule renaît à la vie, ses pâleurs morbides s’effacent, peut-être va-t-elle être enfin Mmo de C. Un beau jour, Octave rentre chez lui, plein d’espoir ; une femme était venue, M""» de Biangy, et avait enlevé Paule, qui lui laissait comme adieu ces seuls mots : « Pourquoi n’avoir pas renouvelé vos tentatives de Paris ? 11 ny avait plus de verrou à ma porte. » Six mois après, Paule expirait, victime de la meurtrière passion qu’elle avait inspirée. C’était aux bains de mer, où Octave l’avait rejointe ; Mmo de Biangy se baignait tranquillement, ayant déjà remplacé Paule par une belle et fraîche jeune fille dont elle venait d’ébaucher la connaissance. Prise d’une crampe et Se débattant dans l’eau, elle crie au secours. Octave se précipite ; on les voit quelques instants se débattre ; puis... Octave reparaît seul. « Justice est faite, » dit sentencieusement M. de Biangy.

Qu il y ait du talent et de l’audace dans le développement de cette thèse risquée, c’est incontestable ; mais pour reprendre, après Balzac, une telle donnée, il aurait fallu un talent d’une plus forte trempe que celui de M. Belot.

Mademoiselle de Mmipin, roman de Théophile Gautier. V. Maupin.

Mademoiselle de Gni»e, opéra-comique en trois actes, paroles de Dupaty, musique de Solié (théâtre de l’Opéra-Comique, 17 mars 1S08). Le roman de Mme de Genlis, intitulé Mademoiselle de Clermont (v. À Clermont le compte rendu de^cet ouvrage), a fourni le sujet de cet opéra ; mais en faisant passer l’action de la pièce à une autre époque que celle du roman, Dupaty s’est vu obligé de créer de nouveaux personnages et quelques incidents. Le poëme ne manque ni d’intérêt ni d’habileté. On y trouve des situations bien tranchées, un certain parfum his•prique et de sérieuses qualités littéraires. Les caractères sont bien tracés. Le plus grand défaut de l’ouvrage est de manquer complètement de gaieté. La partition est a la fois expressive et gracieuse, et plusieurs morceaux ont été populaires.

Mademoiselle de Méranges, Opéra-COmîqUe

en un acte, paroles de MM. de Leuveu et Brunswick, musique de Henri Potier, représenté à l’Opéra-Comique le 14 décembre 1811. La scène se passe à Fontainebleau. Un chevalier de Marcillac, assez mauvais sujet, parvient à se faire aimer si sérieusement d une des filles d’honneur de la reine, de M11" de Mérauges, qu’il ne peut éviter de l’épouser malgré lui, par ordre de la reine. Marcillac est donc marié et envoyé à la Bastille avec sa femme, qui sera sa compagne de captivité. La pureté des sentiments de M11" de Mérauges triomphe des instincts égoïstes de ce don Juan. Les auteurs ont introduit dans la pièce un personnage épisodique fort divertissant, un baron allemand du nom de Pompernick, qui chante des couplets assez bien tournés :

Sur son château de Pompernick,

Qu’on voit aux portes de Munich, etc.

La- romance de soprano, chantée à la fin de l’ouvrage et jouée dans l’ouverture, est distinguée et expressive. On a remarqué aussi un duettino entre l’héroïne et sa confidente, et l’adagio du duo entre Blanche et le chevalier. Ricquier, Couderc, M""> Potier et Descot ont interprété cette partition, le début du compositeur, dont la muse facile et légère a reçu de la presse l’accueil le plus flatteur.

Mademoiselle Sj’ivia, opéra-comique en un acte, paroles de M. Narcisse Fournier, musique de M. Samuel David ; représenté à.l’Opéra-Comique le 17 avril 1SGS. Le livret n’a pas intéressé le public. La musique est agréable. On a remarqué l’ouverture, un duetto de femmes dans un mouvement de valse, un air de soprano d’une bonne facture et un petit quatuor bien traité.

MADER (Joachim-Jean), historien et bibliographe allemand, né à Hanovre en 1626, mort en 1680. Il fut professeur d’histoire à l’Académi ede Helmstœdt, puis recteur du collège de Schœningen. Outre des éditions d’ouvrages des Pères et d’ouvrages historiques, on lui doit des écrits, dont les principaux sont : Centuria scriptorum insignium, gui in Academiis Lipsiensi, Wittembergensi et Francofortiana a fundatione ipsarum usque annum 1515 floruerunt (1660, in-4<>) ; Antiquitates Brunswicenses (1661) ; Vetustas domus Brunswicensis ac Luneburgensis (1661) ; De duello ut ordalis quondam specie (1679), etc. Mader » publié des opuscules de divers auteurs, sous le titre de De bibliothecis atque archivis libelli(l§ 66).