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MADÈ’

avons dit tissez pour donner a tous ceux qui n’ont pas lu Madeleine l’idée dé la lire..

Madeleine Dcriin, roman de M. Jules Claretie (i£C9). L’œuvre se ressent des tâtonnements d’un esprit qui cherche sa voie et te succès en touchant à tous les genres. On croit d’abord avoir affaire à un roman politique, puis les affaires d’État cèdent la place au drame le plus violent.

M. de Bussières, la loyauté incarnée, est arraché de son banc de représentant du peuple le 2 décembre 1S51 et jeté sur la terre d’exil, où il meurt frappé au cœur par la perte de ses espérances, après avoir refusé de profiter d’une amnistie, car on n’amnistie que les coupables. M. Puyrénier, légitimiste sceptique, se rallié au pouvoir par ambition, et, homme taré dans sa vie privée, prêche, comme candidat-officiel, la morale, la religion, la famille et la propriété. Il obtient dès succès et des honneurs, mais il ne peut parvenir à conquérir l’estime des honnêtes gens.

Ces sentiments sont développés dans un cadre romanesque. Du temps qu’il étuit jeune, M. de Puyrénier a enlevé a un mari qui spéculait sur sa honte une belle et digne femme, Louise Bertin, qui n’avait pas voulu s’avilir à servir l’ambition et les calculs de son époux ;’ Elle a emmené avec elle sa fille Madeleine, malheureusement tout le portrait de son père ’ Comme caractère. Régis, le fils du martyr de la liberté Bussières, élevé avec Madeleine, s’en éprend et veut l’épouser ; mais la jeune fille ne consent qu’à être sa maitresse. Nature dépravée : ■ Ce n’était pas mon amour, dit Régis, c’était l’amour qui la poussait vers ce roman que nous lisions a nous deux. » Sa curiosité satisfaite, Madeleine dut rechercher d’autres émotions et un ambassadeur, M. Bem, succéda bientôt à Régis. Ce n’était rien encore ; si Madeleine avait refusé sa main à celui-ci, c’est qu’il n’avait ni nom ni fortune. Une idée monstrueuse germe dans ce cerveau corrompu : remplacer, sa mère dans les bras de M. de Puyrénier, en se faisant épouser légitimement. Elle la nourrit, cette idée, et se met à en préparer l’exécution avec une volonté ferme et froide. Bientôt, abandonnant toute pudeur, Madeleine ose avouer ses prétentions et dire insolemment à sa mère : « Eh bien, après tout ? Et quand cela serait ? M. de Puyrénier n’est-il pas libre ? » C’est le coup de mort pour la malheureuse Louise ; Régis accourt à son chevet. Un soir qu’il veille la malade, Madeleine entre, et comme il lui reproche un assassinat à coups tj’épingles, elle lui répond en l’accusant d’être l’amant de sa mère. Louise entend et s’empoisonne dans la nuit. Madeleine épouse M. de Puyrénier, et, riche, titrée, devient dame patronnesse de sa paroisse. Il y a d’excellentes parties dans ce roman qui pèche surtout par la violence exubérante de l’action,

Madeleine l’émi, roman de M. Emile Zola (1809, in-18). Une théorie médicale qui n’est encore qu’une hypothèse, la théorie de l’imprégnation, est la thèse qui sert de fond à cette étude originale. Ceux qui seraient curieux de savoir à quel point précis en est la science, au sujet de cette théorie, peuvent consulter le livre de Biïchner, Science et nature. Ils y verront que, dans les animaux, il est probable que la première fécondation a une influence marquée sur les fécondations postérieures ; par exemple, qu’une jument couverte d’abord par un baudet donnera ensuite des produits qui se rapprocheront du mulet, quoiqu’on la fasse couvrir par un cheval ; c’est-ii-dire qu’il y a imprégnation de la femelle parle premier mâle qu’elle reçoit. On conçoit a quels résultats on arriverait en appliquant la même théorie à l’espèce humaine : une veuve remariée donnerait à son second époux dés enfants qui seraient, en partie, l’œuvre du premier.

C’est la thèse que soutient, avec talent, M. E. Zola. Une pauvre jeune fille, Madeleine Férat, s’échappe de chez son tuteur, qui a voulu la violer, et accepte, .sans hésiter, l’hospitalité que lui offre un beau jeune homme inconnu. Jacques devient son amant. « Quand il sut que l’histoire1 qu’elle lui avait racontée n’était pas un conte, il fut bien surpris. « Les deux jeunes gens s’aiment tendrement ; mais Jacques, chirurgien militaire, se voit forcé de quitter sa maîtresse. Quelques mois après, Madeleine fait la connaissance de Guillaume de Viargue ; pendant deux ansils oublient le inonde et ses règles inflexibles, ils vivent heureux, sans rien rechercher dans le passé. Un jour Madeleine, feuilletant un album de son nouvel amant, trouve un portrait de Jacques : elle apprend qu’il était rami intime, presque le frère de Guillaume, et, naïve, se reproche son second amour comme une sorte d’inceste. Guillaume, dont le père vient de mourir, l’emmène dans son château, lui fait habiter une petite retraite au fond des bois. Bientôt cette contrainte le gêne et il épouse la jeune fille, qui n’y consent que parce que, sur une fausse nouvelle, elle croit, comme Guillaume, que Jacques est mort. Quatreannées se cassent dans une entière félicité. Un beau jour, Jacques revient et Guillaume le reçoit au ichâteau. Madeleine éperdue confesse alors la vérité à son mari. Elle avait près d’elle leur fille, Lucie, et pour la première fois ils s’aperçoivent qu’elle ressemble Jacques ; du reste, Madeleine avoue en pleurant qu’elle est obsédée du souvenir de son premier amant, qui l’a eue vierge et

MADÈ ’

qu’elle est toujours pleine de lui. ’Voici là ■{ page caractéristique du livre, au point de vue de la thèse qui y est soutenue : «Lorsque Madeleine s’était• oubliée dans les bras de1 Jacques, sa chair vierge avait pris l’empreinte ineffaçable du jeune homme. Il y eut alors un mariage intime, indestructible. Elle se trouvait en pleine sève, à cet âge où l’organisme de la femme se mûrit et se. féconde au contact de l’homme ; son corps’ puissant, ’ son tempérament mesuré se laissa pénétrer d’autant plus facileinentét profondénientqu’il était riche en sang et sain d’hu’mêûrs ; elle s’abandonna avec tout son calme, toute sa franchise, à cette transmissioii’chai’hèlle établie entrè’son aniant et elle, si bien que sa nature froide devint une cause nouvelle qui rendit plus complète et plus durable la possession de son être entier. On eût dit’que Jacqués ; en la serrant contre sa poitrine, la moulait à son imagé, lui donnait de ses muscles et dé ses os, la faisait sienne pour là vie. Un hasard-l’avait jètéé a cet homme, iiri hasard la retenait dans son étreinte, et pendant qu’elle était, là, ’ par aventure, toujours sur le point’de devenir veuve, des fatalités’ physiologiques la liaient étroitement à lui, l’emplissaient de lui. Lorsque, après une année de ce travail secret du sang et des nerfs, le chirurgien s’éloigna, il laissa, la jeune femme éternellement frappéé à la marque de ses baisers ; possédée à ce point qu’elle n’était plus seule maîtresse de son corps ; elle avait en elle un autre être, des éléments virils qui la ’■ complétaient. C’était la un phénomène purement physique. Maintenant le lien dé tendresse était rompu, mais le lien de chair restait tout aussi profondément noué. La petite Lucie ressemblait à Jacques. Fécondé par Guillaume, le sein dé la jeune femme donnait à l’enfant les traits de l’homme dont il gardait l’empreinte. L’empreinte sautait par-dessus le mari pour remonter à l’amant. »

Ainsi Madeleine, quoique toutison amour soit pour Guillaume, appartient à Jacques, malgré elle ; c’est de lui qu’elle rêve, c’est’à lui qu’elle se livre, en imagination, et revoyant son ancien amant, par un mouvement tout machinal, elle tombe dans ses bras. Rentrée chez elle, épouvantée de son ignominie, elle veut s’empoisonner ; Guillaume cherche a lui enlever le poison, mais l’infortunée s’écrie : « Je suis allée voir Jacques ; je voulais l’éloigner de nous et je suis tombée sur sa poitrine comme une catin. Entends-tu, Guillaume, je sors des bras de Jacques. » Guillaume la lâche, elle boit la flacon d’un trait et tombe foudroyée ; son amant devient fou et danse autour du cadavre.

Telle est, dans toute sa brutalité, la thèse de Madeleine Féràt. Elle est présentée d’une façon vigoureuse, et ce qu’on ne peut dénier à l’auteur, c’est d’avoir fait preuve d’uno grande puissance de conception et d’exposition.... i

MADELENET et non MAC.DELENET (Gabriel), poète français, né à Saint-Martin-du-Puy (Bourgogne) vers 1587, mort à Auxerre en 1661. Il fut pendant quelque temps avocat au Parlement de Paris, puis quitta le barreau pour suivre son goût pour les lettres, et trouva un protecteur dans le cardinal du Perron, qui l’employa à la rédaction de ses écrits et lui fit obtenir une place de secrétaire du cabinet. Le cardinal de Richelieu, on l’honneur de qui il composa une ode sur la prise de La Rochelle, le nomma conseiller interprète du roi pour la langue latine, et des pensions, que lui firent Louis XIII, Richelieu et Mazarin, lui permirent de mener à la cour une existence heureuse et paisible. Il a composé des poésies françaises, et latines. Les premières n’ont point été publiées, céque l’on ne doit point regretter, d’après le jugement qu’en porte Balzac. Quant à ses poésies latines, qui ont été publiées sous le titre de G. Madeteni carmimtm libeilus (Paris, 1CG2, in-12), elles ont joui dans leur temps d’une réputation très-grande et fort exagérée. On y trouve de la correction et de l’élégance ; mais elles manquent de chaleur et d^lôvation.

MADELEY, ville d’Angleterre, comté de Shrop, à 21 kilom. E. de Shrewsbury, sur la Severn ; 8,953 hab. Hauts fournaux, fonderies importantes, riches houillères aux environs. On y remarque un beau pont en fer fondu d’une seule arche de 30 mètres d’ouverture, le premier de ce genre construit en Angleterre. L’église est un bel édifice gothique. Madeley est célèbre pour avoir donné refuge à Charles II, après la bataille de Vorcester.

MADELGAHDE ou MAT1IALÇAKDE, concubine de Charlemagne. Elle vivait au ix° siècle de notre ère. « À la mort de sa cinquième femme, dit Michelet, l’empereur ne se remaria plus et se choisit quatre concubines dont il se contenta désormais. » Madelgarde fut une des quatre élues par le Salomon des Francs : voilà tout ce qu’on sait d’elle. Elle eut une fille, Rothildé ou Rotrude, une des huit dont Michelet dit : « Elles étaient fort belles et fort légères. On assure que leur père les aimait fort et ne voulut jamais les marier. C’était plaisir de les voir cavalcader derrière lui dans ses guerres et dans ses voyages. • •

À son avènement au trône, Louis le Débonnaire chassa de son palais toutes ces concubines et leurs filles, les amants de celles-ci

MÀDE

et les amants’décelles-là,1 dit’le chroniqueur" de l’époque. ’ ’ ' ■ ’ ; ’ '

MADELIN s. m. (ma-’de-lain).’Syn. de MA-, drin. " ■ ’, ; ’ : *, ., ’ " ’ ',

MADEL1NIER s. m. (ma-de-li-nié). Syn. de :

MADKIN11SR. ••......, |, ,•, ■■■ 11, ■ >.|.

Mndeion, roman, par M. Edmond About (1863, in-go). Lés partisans de la vieille rho,rale classiqùe^ceux qui. yëùierit’quë’ le.vicé soit-pùni et lavértu récompensééau dën.oû-’ ment ne trouveront pas leur compte dans ce livre. ’ L’héroïne, qui est fine drôlessë1, ’ àrriy’éj ’ à forcéd’iiifamie, à la plus brillante position ’ et meurt dans la. peau (l’une rlrincesse ailemande. Son point de iiépaït| était cependant bien infime. L’auteur nous le fait connaître à l’aide d’une note dé police.qu’il supposé^, adressée à l’un de ses rimants : ;■ ;’ , ’, "’.""’, '

« Madeleine, dite Madèlbn.’dite Bordeaux, l( dite Schottisch1, dite Çlbndihç’, dite... (nous en passons), ’née à Bordeaux’entré.1810’ et’^ 1815, ’ dé père et îhèrê inconnus ;’engagéé comme figurante ail Grand-Théâtre de c’ètte ville, condamnée à six mois d’emprisonner ! ment le 11 janvier’liJ33 pour vol d’unémon- ’ tre ; arrivée à Paris en 1834 ; bientôt célèbre, dans les bals de la rive gauche, tombe dans ’

  • une profonde misère... Inscrite le 22’ août

183G ; détenue six semaines pour ihfra’çtion. aux’règlements ; recueilliépar le sieur Po-,teau, qu’elle entraîne à la banqueroute^’ laii’- ; cée par le baron napolitain Tôsti, mort.rèh’ duel....» C’est cotte r.eiriéde carrefour, qu’il’ se plaît à combler de toutes les grâces, et de toutes les séductions. Son’histoire, " nous hé la connaissons que trop, et aux premiers mots on’est tenté dé répondre cpmméFranck à Beleoldr : ’ ' ’ ' ’

Je miîiferai conter le reste pac Julie J, .’ ■.’ i.i Au premier carrefour où je la trouverai.

Si encore l’auteur, après nous avoir montré-Madèlon se faisant entretenir par’lé.’

prince Astolphe d’Armagne ; si, après nous avoir fait voir’ h. l’aide desquelles ruses, dé ’• quelle habileté, .dé quels hideux manèges elle finit par déshonorer un grave et savant professeur du Collège de France ; si enfin, après nous avoir fait assister a toutes" les dégradations, à toutes les hontes quéles [ séductions irrésistibles de cette fille, de joie ’ font subir à un’ Honnête gentilhomme de provinée, M. About n’avait pas, en fin de compte, accordé l’impunité à cette drôlesse, son livre eût pu avoir quelque utilité.’Mais lorsqu’il nous fait quitter son héroïne, il a soin de nous la montrer parvenue au sommet de ses aspirations : elle a’conquis le cœur d’un prince allemand qui a mis à ses pieds son nom, s’a fortune et son État I

Dé piquants récits, des détails pleins de verve, dês’pbrtraits d’hommes assez réussis, mais trop copiés sur des personnages, contemporains, ’ rendent toutefois attrayante la lecture de ce livre. Il est certain !qu’il y a bieii de l’esprit et de la malice dans les meilleures pages ; mais M. About croit trop à son esprit’ pour le surveiller. Est-ce bien spirituel ce qu’il fait dire à l’un de ses hommes à bonnes.fortunes : « J’ai efi’aeé avec mes lèvres, des kilogrammes de rouge végétal ; j’ai avalé • de la farine de riz autant qu’il en faudrait pour ravitailler dix places fortes ; si l’on mettait bout à bout ces fausses nattes où j’ai plongé mes mains avec admiration, elles feraient deux fois le tour du monde... »

Mudciou (le dîner de), comédie de Déàaugiers. V. dîner. ’ '

MÀDELONNETTES s. f. pi. (ma-de-lo-në-te ’

— rad. Madeleine). Nom donné primitivement aux femmes de mauvaise vie, qui étaient, renfermées de leur plein gré, ou par ordre supérieur, dans un couvent consacré à sainte Madeleine. ’, ’,

— Par ext. Prison qui était spécialement consacrée aux femmes de mauvaise vie, pré-, venues ou convaincues de quelque délit  : Les Madelonnettes de Paris sont aujourd’hui une prison d’hommes, ",

— Encycl. Ce nom a été porté par plusieurs couvents qui servaient d’asile aux lillés repenties. Les plus importantes de ces’maisons furent les monastères de la Madeleine et de Sainte-Marie-Égyptienne de Naples, les Madelotmettes de Metz et lès Madelonnet les de Paris. Les deux couvents dé Naples datent du commencement du xive siècle ; ils furent destinés à recevoir des femmes et des filles repenties. Le couvent de la Madeleine, fondé en 1324, fut doté par là reine Sanche d’Aragon, femme de Robert, roi de Naples. La chronique rapporte que cette princesse allait tous les jours au monastère, avec son confesseur, visiter les pécheresses pour leur faire des exhortations qui furent si efficaces que, sur 182 pénitentes entrées dans la maison lors de sa fondation, il y en eut 16G qui, au bout de dix ans, firent des vœux solennels entre les mains de l’archevêque de Naples ; en 1341, le nombre des pénitentes s’élevait à 300. Cependant, ce, monastère étant devenu insuffisant pour toutes les femmes qui voulaient expier une vie de désordres dans les pratiques de la piété, la reine Sanche créa, avec la même destination, le couvent de Sainte-Marie-Égyptienne ; ces deux maisons furent

placées sous la haute direction des religieux de l’ordre de Saint-François.

Le monastère des sœurs pénitentiaires’de

MABËl’V ;

893 >'*

Saiiite-Madelefne do Metz fut" érigé",1 Versie d milieu du XV’siècle, par l’évêque1Conrad. ; ! ■

La maison des Madelonnet les do Paris fut 1 fondée au commencement dûfxvno siècle : En ’ 1018, un riche marchand de vin de Paris, ’ Robert do Montry, rencontra deux filles débauchées qui’lui’témoignèrent’lé plus vif désir de se convertir ; il leur donna asile dans sa maison, située au faubourg Sa’int-Gérinain, î près de la ^ Croix-Rougé ; Trois ’personnes’Ier bienfaisantes, un curé de Saint-Nicolas’-dès» ’ Champs, un capucin et un officier des gardes du corps/ séjoignirent ’a' Roberfde Montry’i’* pour faire les premiers fraisdn refuge ; bientôt-un ’certain-nombre •dé : pêmtehtes, suivit l’exemple des deux premières, et la maison" de Robert’ dé Môhtry devint insuffisante. En 1620, .la-inarquise de Maignelny, sceurdu’car- ’ ' dinal de Gondy ; les recueillit dans uriémai-’ison qu’elle acheta !rue1’des^Fontaines’, dans ’ le quartier du Temple, et> leur fit un don dé-101,600 livres, que Louis XUI augmenta d’une pension de 300’livrès. ’ ' ’ ' ’ h

Le 20ijuillet 1629- eût lieu’l’inauguration ■ solennelle dû couvent : quatre Teligieûsês de" la Visitation-Saint-Anioine furent’chargées dé1 ’ diriger la nouvelle maison qui, "dans’la suité ; se divisa en’trois-cltis’Ses de ’filles. La ^re*-’4 ! mièrej la plus nombreuse, comprenait les hlles v mises enu-eciusion pour faire pénitence :’elles ; î gardaient l’habit séculier. ’La secondes© com-1"’ posait dé filles éprouvêes’par la pénitence ; on ’nommait cette classe la congrégation’ et’ les’ membres- portaient l’habit’gris ; la’troisième"classe, enfin, renfermait les vraies ’é’onvér- lies, ^celles qui avaient dqnné des^preuyes certaines de retour au bien. Ce couvent, qui n’était à l’origine qu’un refuge, devint par la suite une maison de retraite foroèe-ci déreclusion pour les filles débauehées.’Les par ’ ' rents y faisaient fréquemment renfermer1" leurs filles coupables de libertinage" :’c’était, sous l’ancien régime ; ce qu’est aujourd’hui la ’T maison de correction, ’avec l’organisation religiétise en plus. L’église dés Madelonnèttes • datait de 1680 ; on y voyait une chapellécbn- ; struite sur le plan de Notre-Daméde-Lorette.’ "

En 1793, le cduvêntMès Madelonnet les^de- ’ ' vint une prison politique ; la furent ’incarné1— ’ rés, entre autres ’personnages marquants’ ; MM. de La Tour du Pin.de Saint-Priest, de. Laval-Mohtmbrency, de ’Sombretlil’, l’abbé1 ’ ■ Barthélémy, la princesse1 de Monaco, ’ etc. ;’lèi ’ '. aussi fut consigné tout le personrièrrévolté ’ de-la Comédie-Française, Fleury, ’ Dàzin-" ’ court ; etc.^En 1795, ’ cette prison ’fut spécià- ’.' lement destinée à la détention des femmes’ prévenues de délits. En 1830, on’ y plaça les ; jeunes’détenus ; plus tard, ôh’y aménagea un1 ’ quartier pour les adultes.’Quand les enfants furent transférés à la1 maison déLa Roquette, ’ les Madelonneites furent exclusivement ré- servées uux’ hommes. Cette prisonj où’ les évasions étaient fréquentes, à été démolie en l86G, ’pôur le percement de la rue de Ttirbigb, et une vaste ihaison’pénitentiâire a été construite rue de la Santé (XPVo arrondissement) pour la remplacer. " >

MADEMOISELLE, pi. MESDEMOISELLES

s. f., (’ma-de-mqi-zè-le, .mé-de-’moi-zè-le — ; de i nia ei do, demoiselle). Personne, du sexe féminin non mariée1 : Mademoiselle de Murçay se fait et danse des mieux. (Mpio de Maint.), . ...... Ëh bien, mademoiselle, •

C’est donc vous qui tantôt braviez notre officier ? ■V :.■’.-■•■ i Racine.

— Fam. Personne adulte du sexe féminin, non mariée : Une grande mademoiselle.

— I-Iist. Titre que Ton donnait autrefois à ’ toute femme mariée bu non, qui n’était.pas/ noble, n Titre que l’on a donné aussi- aux femmes nobles dont le mari n’était pas armé’ chevalier. Il Fille aînée déMonsieur, frère du roi. Il Première princesse du sang, taiit qu’elle étuit encore fille. ’ ' ’

— Encycl. Le nom ’de Mademoisellé tout court était réservé aux petites-filles’de ’, France. Cet usage ne remonte pas. au delài, du xviio siècle. La fille du premier lit dû, Gaston, frère de Louis XIII, est la première princesse qui se fit appeler Mademoiselle.

  • Elle voulut ; dit Saint-Simon (VII, 148-149),

une distinction au-dessus de sa belie-inèrë et de ses sœurs, bien que dû rang égal, et à. " l’exemple du’ singulier nom de Monsieur et de Madame tout court, elle voulut être nommée tout court Mademoiselle. Cela n’ajoutoit rien à son rang ; elle étoit bien l’aînée ; point d’autres filles de France que les filles de Gaston ;. ce prince étoit chef des conseils, lieutenant. général de l’État pendant la minorité’ de Louis XIV, et alors craint et ménagé de tous. les partis. Cénom unique et nouveau passa donc avec la même facilité que les autres dont on vient de parler ; et comme elle né semaria point, à son grami regret, elléfut tout ’" court Mademoiselle toute sa1 vie, quoique, Monsieur, frère^dé Louis XIV, eût des filles. Ce n’est pas qu’il ne le trouvât fort’maùvais, et qu’il ne fît appeler tarit ’qu’il’ put l’aînée dé ses filles l’une après l’autre Mademoiselle tout court. Mais jamais cela ne prévalut, et tout ce qu’il pût obtenir 3e l’usage fut que peu à peu, pour distinguer la ’fille de Gaston de la sienne, on se mît à dire Mademoiselle de la sienne, et la Grande Mademoiselle de l’autre, dont la taille était en effet fort haute. Juinais Monsieur n’osa proposer qu’elle ajoutât un nom k celui de Mademoiselle. Ce nom de Ma- " demoiselle tout court passa ainsi dans’l’esprit de tout le monde pour être affecté à la ure-> '