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machination, et l’histoire de sa vie est-elle plus intéressante que ses romans. La manie raisonneuse dont elle est possédée gâte ses meilleures pages. On sent la thèse dans les scènes les mieux, ménagées ; l’auteur ne perd pas une occasion d’établir une théorie. La plus fréquente sous sa [jlume, la plus chère à son esprit, c’est l’émancipation de la femme. Elle entend ce mot au sens où elle a pratiqué la chose ; c’est, pour la femme, le moyen de se créer une existence indépendante, de se suffire a elle-même, de n’être point à charge à sa famille, de choisir enfin en toute liberté la dsstinée qui lui convient. Il est incontestable que la situation reléguée faite en Allemagne à la plupart des femmes, le respect un peu dédaigneux dont on les entoure dans la bourgeoisie, la manière dont on les confine dans les soins purement domestiques, prêtent a la critique ; mais la pente est glissante, et de cette virilité d’éducation que réclame justement Mme Lewald à l’affranchissement, tel que l’entendent les héroïnes incomprises et les chercheuses d’aventures, il n’y a qu’un pas, bien court et bien scabreux. C’est le mauvais côté de la théorie, mais c’est peut-être aussi ce qui en assure le succès auprès de beaucoup d’esprits mécontents de la vie ou incapables de s’en contenter.

Les premières productions de Fanny Lewald sontdes nouvelles, qui parurent sous le voile de l’anonyme, de 1834 à 1845, dans l’Europe, que dirigeait son cousin, et dans YUrania. Celles qui attirèrent le plus l’attention de la critique furent : le Remplaçant, Clémentine, Une question de vie, Jenny et la Pauvre fille. À ces nouvelles succédèrent des romans de longue haleine, dans lesquels on remarque des peintures délicates du cœur humain, un esprit élevé et un style plein de charme. Nous mentionnerons, parmi ceux, qui ont obtenu le plus de succès : Tableau d’Italie (Berlin, 1847) ; le Prince Louis-Ferdinand (Breslau, 1849) ; Souvenirs de l’année 1849 (Brunswick, 1859) ; Lettres d’amour (1859) ; la Femme de chambre ; Récits de la dune et de la montagne (Brunswick, 1851) ; Impressions de voyage en Angleterre et en Écosse (Brunswick, 1852) ; Promenades (Brunswick, 1853) ; Esquisses allemandes (1855) : Nouveaux romans (Berlin, 1858-1861, 5 vol.) : De race en race (1863-1865, 8 vol.) ; Histoire de ma vie (1861, 6 vol.), long et intéressant récit autobiographique. Une de ses œuvres les plus intéressantes est le Prince Louis-Ferdinand, histoire à moitié romanesque de ce malheureux fils d’un prince de Prusse qui, fait pour être un héros ou un artiste, trouva dans sa vie un champ libre pour ses erreurs et ne trouva nul espace pour ce qu’il était capable de produire de grand et de noble. Le prince Louis nous "apparaît comme une silhouette de ce don Juan fantastique qu’Hoffmann voyait passer aux sons de la musique de Mozart. Mais c’est une silhouette taillée par une femme ;. le prince apporte des velléités humanitaires sur les marches du trône de Frédéric le Grand ; il rêve des rénovations sociales, il est méconnu, persécuté, il succombe à la peine ; une seule âme le comprend et le console : c est Rahel Levin, qui est en réalité la véritable héroïne du roman et à laquelle l’auteur paye ainsi une dette de reconnaissance. Le salon de Rahel est le cadre

du récit ; on y retrouve tout son petit monde : Gentz, Frédéric Schlegel, Dorothea, Mendelssohn et tant d’autres contemporains célèbres qui causent, marchent et intriguent dans ce roman, comme s’ils n’étaient pas morts la veille.

LEWARD— ISLAND, nom sous lequel les Anglais désignent les plus septentrionales des Petites Antilles, c’est-à-dire les îles Vierges, Sainte-Croix, Anguille, Saint-Martin, Barboude, Saint-Christophe, Antigoa, la Guadeloupe, la Dominique, et quelques autres environnantes et moins importantes ; ces lies sont du nombre de celles que nous distinguons par sous le nom d’îles Sous le Vent.

LEWCHINE (Alexis), voyageur et administrateur russe, né à Voronèze en 1799. Tout jeune encore, il obtint un emploi au ministère des affaires étrangères, puis il explora longuement l’Asie centrale, reçut, en 1826, la mission de visiter les lazarets du midi de l’Europe, et devint, en" 1831, gouverneur d’Odessa. Lewchine s’attacha à embellir cette ville, y fonda une bibliothèque et contribua à la création du Courrier d Odessa, journal franco-russe. En 1839, il cessa de remplir ces fonctions et se mit de nouveau à voyager. Depuis lors, il est devenu successivement directeur du département de l’agriculture (184-4), ■ ministre (1855), sénateur, président de la commission russe de l’Exposition universelle de Londres en 1832, etc. M. Lewchine s’est particulièrement occupé, comme administrateur, de réformes, de fondations agronomiques, et il fut un- des promoteurs des mesures qu’adopta Alexandre II pour l’émancipation « des paysans. Cet homme distingué est membre d’un grand nombre de sociétés savantes. Indépendamment de nombreux articles insérés dans les Annales des voyages, les Bulletins scientifiques de Férussac, ie Bulletin de la Société asiatique de Paris, etc., on lui doit : Description historique, statistique et géographique des hordes des Kirghises (1832), ouvrage traduit en français et en diverses au très langues ; Promenade d’un Russe à Pompéi (1843) ; Compte rendu du département de l’économie rurale (1854), etc.

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LEWENHAUPT (Adam-Louis, comte de), général suédois, né dans le camp de Charles-Gustave, devant Copenhague, en 1659, mort

en 1719. Après avoir été nommé, par Charles II, gouverneur de Riga, en 1706, il se distingua dans la guerre contre les Russes, remporta sur eux la victoire de Liesna(1708), et lit des prodiges de valeur à Pultawa, où, ayant rassemblé les débris de l’armée suédoise, il lutta pied à pied contre les vain- ?ueurs ; mais, voyant ses troupes épuisées de atigue et de faim, il se résigna à signer la capitulation du Borysthène, à la suite de laquelle il fut emmené prisonnier en Russie (1709). Après dix ans de captivité^ Lewenhaupt succomba, laissant des Mémoires pleins d’anecdotes intéressantes sur le chevaleresque monarque qu’il avait servi.

LEWENHAUPT (Charles-Émile, comte de), générai suédois, de la famille du précédent, né en 1692, mort en 1743. Il fit la guerre en Poméranie, et vit mourir Charles XII au siège de Frederikshall. Élu maréchal de la diète (1734 et 1740), il contribua activement à la déclaration de guerre contre la Russie, et fut nommé général en chef des troupes (1742). L’année suédoise, battue en plusieurs rencontres, fut obligée de capituler à Helsingfors, et Lewenhaupt, trahi par ses officiers, fut condamné a avoir la tête tranchée. La sentence reçut son exécution le 15 août 1743.

LEWENZ, en hongrois Leva, ville de l’empire d’Autriche, en Hongrie, dans le comitat et à 6 kilom. E. de Bars ; 4,600 hab. Gymnase catholique ; source saline. Ruines d’un ancien château fort. Les Autrichiens y battirent les Turcs en 166-4.

LEWES, la Mutuantonis des Romains, ville d’Angleterre, comté de Sussex, à 70 kilom. S. de Londres, sur l’Ouse ; 10,105 hab. Fonderie de canons, usines à fer, papeteries ; commerce de grains et de drèche. Cette ville est très-ancienne et très-pittoresque. Elle est dominée par les restes d un vieux château qui fut bâti par William de Warrenc, dont les successeurs le gardèrent jusqu’au xive siècle, époque à laquelle il passa, a défaut d’héritier mâle, dans la famille des Fitzalan, comtes d’Arundel. Les restes de ce château consistent en une porte à mâchicoulis, flanquée de deux tourelles, et en un donjon quadrangulaire, composé de deux tours couvertes de lierre, et dont l’une est occupée par un musée archéologique. Les ruines du prieuré de Saint-Pancrace sont peu importantes. On a découvert sur l’emplacement de l’église de ce prieuré les restes de William Warrenc, fondateur du château, et de sa femme Gundrada, fille de Guillaume le Conquérant. Leurs cercueils ont été déposés dans une église voisine. Dans la ville et les environs ont été découvertes de nombreuses antiquités, notamment des restes de l’art romain, des tombeaux celtiques et saxons. Sous le règne de Marie Tudor, les protestants furent à Lewes l’objet de persécutions sans nombre ; plusieurs même y périrent sur le bûcher. Les dunes qui avoisinent la ville nourrissent les célèbres races de brebisap

— pelées south-downs.

! LEWES (George-Harris), écrivain anglais,

né à Londres en 1817. Il débuta, en qualité de commis, chez un grand négociant russe, quitta bientôt le commerce, se mit à étudier la médecine et les sciences, et finit par se décider à suivre l’a carrière littéraire, au retour d’un voyage fait en Allemagne en 1839. Doué d’une instruction variée et solide et d’un esprit profondément philosophique, M. Lewes s’est livré depuis lors à des travaux critiques fort remarquables, et a écrit quelques romans fort goûtés en Angleterre. Parmi ses essais de critique, nous citerons : Lope de Vega et Calderon ; une Vie de Gcethe (1856, 2 vol. in-8o), œuvre très-soignée, qui a été traduite en français et en allemand ; 'Histoire biographique de la philosophie ; Physiologie de la vie commune (1860) ; Aristote (1864), importante étude ; une traduction de la Philosophie positive d’Auguste Comte ; la Vie de Robespierre. Ses romans les plus appréciés sont : Roset Blanche et Violette ; Ranthorpe. Citons aussi sa tragédie, intitulée le Noble cœur. M. Lewes, qui est un des journalistes les plus remarquables de notre époque, a collaboré aux principaux recueils périodiques de son pays : la Revue d’Édimbourg, cette de Westminster, le Foreign Quarterly, l’Atlas, et à divers autres recueils de Blackwood, de Fraser ; enfin au Monthly Chronicle. En 1849, M. Lewes a fondé un journal d’opposition, le Leader, qui a prospéré entre ses mains habiles ; depuis il a fondé un nouveau recueil, la Fortnightly, revue politique, paraissant deux fois par mois, et dont les opinions libérales commencent à faire loi dans le monde de la critique. M. Lewes termine en ce moment une édition de la Vie et des Œuvres de Spinosa, accompagnée de notes originales,

LEWIS, rivière des États-Unis, dans la Colombie. Elle se forme, vers -45<> 50’ de lat. N. et 118° de long. O., de deux cours d’eau qui descendent du flanc occidental des monts Rocheux, coule vers l’O., et se jette dans la Columbia vers 46» 10’ de lat. N. et 121" de longit. O., après un cours d’environ 1,000 kilom. Elle doit son nom. au voyageur Lewis, qui l’explora de 1804 à 1S06. il Ile de l’archipel Dampier, sur la côte N.-O. de la Nouvelle-Hollande, par 20° 35’ de lat. S. et 114" 13’de long. E., près de la terre de Witt. Elle a

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environ trois lieues de longueur du N. au S. LEWIS (John), théologien et archéologue anglais, né à Bristol en 1675, mort en 1746. Il obtint la cure de Margate, aussitôt après ses études terminées, et s absorba complètement dans le travail littéraire, se tenant à l’écart des luttes religieuses. Sa réserve scrupuleuse, sa haine des violentes controverses soulevèrent contre lui l’inimitié de ses confrères. L’archevêque Tenison conféra plusieurs bénéfices à Lewis, qui, en 1712, avait déjà été nommé membre du collège du Christ, à Cambridge. On a de lui ; Catéchisme de l’Église expliqué (1705, in-12) ; Apologie du clergé et de l’Église d’Angleterre (1711), où il prend la défense de l’Église d’Angleterre contre l’Histoire des non-conformistes de Calamy ; Histoire de J. Wiclef (1720, in-S°) ; Histoire et antiquités de Vile de Thanet, dans le comté de Kent (1723, in-4<>) ; le Nouveau Testament traduit de la Vulgale latine, etc. "(1731, in-fol,), et précédé d’une histoire des différentes traductions de la Bible ; Précis de la naissance et des progrès de Vanabaptisme (1738), etc.

LEWIS (William), médecin anglais, mort en 1781. Il exerça son art à Kingston, et devint membre de la Société royale de Londres. On lui doit plusieurs ouvrages de pharmacologie très-remarquables. Dans ses divers travaux, l’auteur s’est proposé de parler de toutes les substances qui se trouvent dans la liste des médicaments des pharmacopées de Londres et d’Édimbourg ; il a, en conséquence, introduit dans ses œuvres un grand nombre de remèdes qui n’y figurent plus aujourd’hui. Sauf cette réserve, ses traités sont des ouvrages très-judicieux et bons encore à consulter. Nous citerons de lui : Pharmacopœia Edimburgensis cum variis additamenlis (Londres, 1748, in-S°) ; Thenew dispensatory, containing the iheory and practice of pharmacy (Londres, 1753) ; Expérimental history of the matéria medica (Londres, 1761) ; Commercium philosophico - technicum or the philosophical commerce of the arts ; desigued as an attempt to improve arts, trade and manufactures (Londres, 1763-1766, in-4o).

LEWIS (William), chimiste anglais, mort en 1814. Il a composé plusieurs ouvrages estimés, dont un certain nombre ont été traduits en français sous les titres suivants : le Pharmacien moderne (Paris, 1749) ; Expériences physiques et chimiques sur plusieurs matières relatives au commerce et aux arts (Paris, 1769, 3 vol.) ; Connaissance des médicaments les plus salutaires (1771, 3 vol.).

LEWIS (Grégoire-Matthieu), ’romancier et auteur dramatique anglais, né en 1773, mort en 1818, connu en Angleterre sous le nom de MoniL-he-wi*’{Lewis le Moine, à cause du titre de son ouvrage le plus populaire). Après avoir fait ses premières études à Westminster, il alla visiter Paris (1792), et parcourut ensuite l’Allemagne, d’où il rapporta le goût du fantastique et des sombres créations, dont le Moine, publié en 1795 (3 vol. in-12), offre la réunion la plus complète. L’apparition de cet ouvrage fit scandale, et il fut un instant question de poursuivre l’auteur en justice, comme corrupteur de la morale publique. Du reste, Lewis fit, dans la seconde édition.de son roman, disparaître les scènes qui avaient provoqué ces protestations. En compensation de ces tracasseries mesquines, l’auteur se vit accueilli avec empressement et fêté par les cercles les plus aristocratiques ; il fut honoré de l’amitié de Byron et de Walter Scott ; en un mot son livre lui valut gloire, liaisons honorables, richesse, et jusqu’à un siège au Parlement. En 1814, son père, sous-secrétaire au département de la guerre, mourut en lui laissant une grande fortune, dont les princifiaux éléments consistaient en possessions à a Jamaïque, où Lewis fit deux voyages, dont il consigna les détails dans un journal fort intéressant. C’est au retour du second de ces voyages qu’il mourut en mer. Les autres ouvrages de Lewis se composent de : Contes d’hiver (1801, 2 vol. in-8o) ; le Bandit de Venise (1804, in-8o) ; les Tyrans féodaux (1806, 4 vol. in-12) ; les Contes effrayants (3 vol.) ; les Contes romanesques (4 vol. in-12) ; un poëme, l’Amour du gain (1799, in-l°), et des Poésies (1812), parmi lesquelles on cite deux ballades, Alonzo te Braue et Bill Jones, Ses pièces de théâtre sont : les Vertus de village, drame (1796J ; le Ministre, tragédie ; le Spectre du château, drame en musique (1797) ; Adelgitha, tragédie (1806) ; Rolla, tragédie (1799) ; Vin' dien (1800) ; Adelmorn, drame (1801) ; Alfonso, tragédie (1801) ; Rugantino, mélodrame (1805) ; Venoni, drame (1809) ; Une heure ou le Chevalier et le démon des bois, opéra romantique (18U) ; Timour le Tartare, mélodrame (1812) ; Riche et pauvre, opéra-comique (1812).

"LEWIS (Merïwether), voyageur américain, né dans l’État de Virginie en 1774, mort par suicide en 1809. Il était capitaine dans l’armée fédérale et secrétaire particulier de Jefferson, alors président des États-Unis, lorsque, en 1804, il fut mis, avec le capitaine Clarke, à la tête d’une expédition chargée

Îiar le gouvernement d’ajcplorer le Missouri, a rivière Rouge, l’Ouachita, etc. Lewis mit trois années à cette exploration et revint à Washington au mois de février 1807. Peu après son retour, il devint gouverneur de la Louisiane ; mais son esprit ne tarda pas à se déranger, et il se suicida. On a publié, d’après son journal et ceux de diverses personnes

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qui avaient pris part à son intéressant voyagOj une Histoire de l’expédition faite pendant les années 1804, 1805 et 1806, par ordre du gouvernement des États-Unis (Philadelphie, 1814, 2 vol. in-4o), avec cartes et plans. Quatre ans auparavant, Cass avait fait paraître le Voyage des capitaines Lewis et Clarke (Paris, 1808, in-S°).

LEWIS (Taylor), écrivain américain, né dans l’État de New-York en 1802. Lorsqu’il eut achevé ses études de droit, il suivit quelque temps la carrière du barreau, puis s’adonna avec ardeur à l’étude des lettres anciennes, de l’hébreu et de la philosophie. En 1833, il fonda un établissement d’éducation, et fut appelé, quatre ans plus tard, à occuper une chaire de grec à 1 université de New-York. Depuis il a été professeur au collège de l’Union, à Schenectady, dans sa province natale. Indépendamment de discours et de conférences, d’articles théologiques, philosophiques, politiques et littéraires, publiés dans diverses revues, notamment dans le Harper’s Magazine, on lui doit : Sur la vature et les bases de la pénalité (184-4) ; Plato contra athsos (1845) ; les Six jours de la création (1855) ; la Science et la Bible (1856), ouvrage dans lequel l’auteur cherche les rapports des traditions bibliques avec les découvertes scientifiques modernes.

LEWIS (Jean-Frédéric), peintre anglais, né en 1805. Cet artiste a fait de longs voj’ages pour perfectionner son talent et étendre le cadre de ses conceptions. Il a parcouru la France, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, l’Asie Mineure, l’Égypte, la, Nubie même, et a rapporté de ses excursions des aquarelles et des tableaux qui se distinguent par la variété de la composition, la largeur d’exécution, la vivacité de la lumière et la chaleur du coloris, qualités qui n’excluent, chez cet artiste, ni la délicatesse des détails, ni l’exactitude des figures et des costumes, ni la connaissance approfondie de la vie intime des milieux qu’il retrace. Lewis nous a fait connaître un Orienta lui, un Orient vrai et qui n’est cependant ni celui de Decamps, ni celui de Marilhat. On cite parmi ses principaux tableaux : le Harem d’un bey (1852) ; Manolas ; Toreros ; Paysans romains ; les Chameaux d’Égypte (1854) ; Dame arménienne au Caire (1855) ; le Scribe arabe ; le Jour de Pâques à.Rome ; la Halte au désert ; Espions christinos (1855), tableaux qui ont figuré à l’Exposition universelle ; École turque ; Cour de la maison du patriarche cophte au Caire (1867), etc. On a lithographie et publié en un volume in-folio les magnifiques dessins que M. Lewis a faits d’après les peintures et 1 ornementation de l’Alhambra.

LEWIS (sir John Cornwall), homme d’Etat et publiciste anglais, né en 1806, mort on 1863. Il étudia le droit à Oxford et fut admis au barreau en 1831, mais n’exerça jamais la’ profession d’avocat. Dès 1828, il était devenu le collaborateur du Classical journal et de la Foreign quarterly Review, dans lesquels il publia plusieurs études sur les œuvres d Hérodote et d’Aristote, et sur ta littérature allemande. Il s’occupa aussi de faire passer dans la langue anglaise quelques-uns des chefsd’œuvre de 1 érudition germanique, et traduisit, en collaboration avec Henri Tuffnell, l’ouvrage de Bœck sur l’Économie domestique des Athéniens, et celui de K.-O. Muller sur l’Histoire et les antiquités de la race dorique. Ces deux traductions furent publiées à Londres en 1830. Nommé, en 1836, membre de la commission chargée d’informer sur la situation religieuse de l’Irlande, Lewis publia, la même année, une brochure intitulée : Remarques sur tes troubles intérieurs de l’Irlande et sur la question irlandaise, dans laquelle il proposait la suppression de l’Église officielle comme le seul moyen de réconcilier l’Irlande avec la domination anglaise. Eu 1839, il devint commissaire du poor law et conserva ces fonctions jusqu’en 1847, où le comté d’Hereford l’envoya comme député au Parlement. Il devint ensuite secrétaire du Board of control (1847), sous-secrétaire d’État au ministère de l’intérieur, et secrétaire de la trésorerie, de mai 1850 jusqu’à la chute du cabinet Russell, en février 1852. N’ayant pas été réélu à cette époque au Parlement, il prit la direction de YEdinburgh Reuiew, et acheva son principal ouvrage : Recherche sur ie degré de confiance que mérite l’histoire des premiers temps de Rome (Londres, 1855, 2 vol.), où il a suivi les mêmes procédés d’investigation que Grote dans son appréciation de la valeur historique des légendes primitives de la Grèce.

En 1855, sir John Lewis hérita du titre de baronnet, par la mort de son père, et succéda la même année à Gladstone comme

chancelier de l’échiquier. Il administra, jusqu’à la dissolution du ministère Palmerston (février 1858), les finances de l’Angleterre pendant l’une des périodes les plus difficiles des annales de ce pays, car ce fut sous’ son administration qu’eurent lieu la guerre d’Orient, l’insurrection de l’Inde, et que commença la guerre de Chine. Au retour de lord Palmerston au pouvoir (juin 1859), il devint secrétaire d’État au ministère de l’intérieur, à la tête duquel il fut placé en juillet 1861 ; mais ses travaux politiques ne l’empêchèrent pas de poursuivre le cours de ses studietises et savantes recherches, et "ce fut peu après cette époque qu’il publia son remarquable