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On a de lui : le Triomphe du gouvernement et de l’antiquité belge ; Relation des poètes et des écrivains espagnols d’origine juive : Histoire universelle des Juifs ; Casa de Jacob ; Theologia natural, et enfin Coro de las musas (le Chœur des muses), son ouvrage le plus connu. M. José Amador de los Uios a consacré quelques pa° ; es à cet élégant écrivain. « Dans les œuvres de Daniel Lévi, dit-il, on trouve, à côiè de remarquables beaut’.-s, les plus blâmables défauts. Il est vrai que ces défauts proviennent en grande partie de l’état même des lettres et de la facilité avec laquelle il suivit l’école cullerana, imitant le langage boursouflé et excessivement hyperbolique des partisans de Gongora ; mais ce défaut, s’il fait tort a un grand nombre de beautés de style, s’il défigure bien des images simples et vraiment poétiques, ne parvient pas à obscurcir l’esprit de Barrios, qui réussit à arracher à sa lyre multiple des accents tour à tour pathétiques ou des traits épiques, des satires, et enfin de tendres accords qui nous retracent la félicité et la vie paisible de la campagne... Barrios, comme ie plus grand nombre des écrivains de sa race, ne se contenta pas des triomphes que pouvait lui offrir un genre déterminé ; il aspira à les cultiver tous, sans voir qu’ainsi il énervait ses forces et consumait inutilement les trésors de son imagination. Cependant, dans toutes ses poésies, il répandit une égale érudition, et dans toutes il laissa des traces de son incontestable talent. Il ne faut pas le confondre avec ces rimailleurs infatués d’eux-mêmes, qui assiégèrent si malheureusement le Parnasse espagnol au xvne siècle, et qui, sans talent et sans imagination, ne surent que se livrer à des variations et à des parodies, en parlant un langage extravagant qu’eux-mêmes ne pouvaientpas comprendre.» (h’studios sobre los Judios de Espaûa (Madrid, 1848, 1 vol. in-8o], traduction de don José Magnabal.) V. chœur des muses.

LEVI (Daniel), juif et écrivain anglais, né en 1740, mort en 1799. Tout en étant cordonnier, puis chapelier, il composa en anglais plusieurs ouvrages, entre autres : Exposé des rites et des cérémonies des juifs (Londres, 17S3) ; Liugua sacra (Londres, 17S9, 3 vol. in-8o) ; Dissertations sur les prophéties de l’Ancien Testament (Londres, 1796-1800, 3 vol.) ; Défense de ï Ancien Testament (Londres, 1797).

LEVI (Léon), économiste italien, né à Ancône en 1820. Il commença par se livrer au commerce dans sa ville natale, vint habiter Liverpool en 1844, et se fit naturaliser Anglais en 1847. Vers 1848, il publia une brochure dans laquelle il démontrait l’avantage que pourrait retirer le commerce anglais de 1 établissement de chambres et de tribunaux de commerce. Par ses soins, une chambre de commerce fut créée à Liverpool en 1849, et il en fut nommé secrétaire. Mis à même par ses relations de recueillir de précieux renseignements sur la statistique commerciale du monde entier, il publia de 1850 à 1852 un ouvrage capital sur le Droit commercial universel, qui parut à Édimbourg en quatre parties.

M. Levi fit ensuite sur ce sujet des conférences très-remarquables à Édimbourg et à Glascow, et fut nommé professeur de droit commercial à Londres en 18iî. Il a publié depuis un Manuel des lois commerciales du Royaume-Uni (1854), et un ouvrage de philosophie intitulé : la Loi dinine dans ses rapports avec la loi naturelle (1855), où il essaye d’établir une certaine relation entre la religion et la science sociale.

I.ÉV1 (Raphaël), oratorien. V. Byzance (Louis de).

LÉVI-ALVARÈS (David - Eugène), professeur français, né de parents juifs à Bordeaux en 1794, — mort en 1870. AprèsWvoir été soldat dans les derniers temps de l’Empire, il donna des leçons particulières, puis s’occupa exclusivement de l’éducation des femmes, trouva une méthode ingénieuse pour faciliter l’instruction des jeunes filles, et fit, à partir de 18Î5, à Paris, un cours d’éducation maternelle qui eut un très-grand succès. Ce fut également Lévi-Alvarès qui eut l’idée de "fonder à l’Hôtel de ville, en 1833, un cours normal hebdomadaire, que vinrent suivre chaque dimanche un nombre considérable de jeunes institutrices. Il fut puissamment secondé dans cette œuvre utile par M. Lourmand, qui la continua avec un zèle digne des plus grands éloges. Lévi-Alvarès a composé, d’après sa méthode, un assez grand nombre d’ouvrages élémentaires et de compilations d’une médiocre valeur, au point de vue d’une sérieuse critique, mais qui n’en ont pas moins ou du succès et ont été souvent réédités. Nous citerons de lui : Mnémosyne classique (1826, in-8u) ; Nouveaux éléments d’histoire générale (1829) ; Esquisses historiques (1830) ; Études géographiques (1832) ; la Mère institutrice (1834-1836, 3 vol.) ; lectures progressives (1838-1840) ; Manuel historique des peuples anciens (1854) ; Littérature française (185»), etc.

— Son neveu, Ernest Lévi-Alvarès, né à Bordeaux en 1823, s’est également adonné à l’enseignement en se servant de la même méthode, et il a publié, entre autres livres, la France (1852-1857, 4 vol. in-16), livre de lecture pour la jeunesse, en collaboration avec M. E. Manuel.

LÈVIATHAN s. m. (lé-vi-a-tan). Animal monstrueux, dont il est parlé dans la Livre de

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Job : Du sein des mers sortaient les baleines semblables à des îles, et les léviathans hideux rampant sur le sable avec des crocodiles de vingt brasses. (G. Sand.) L’homme est, devant la mer, comme un enfant devant la bauge d’un LÉviATHAN. (H. Taine.)

Il est, je croîs,

Plus aisé qu’un chameau passe au trou d’une aiguille, Ou le lèviathan au gosier de l’anguille. Qu’un riche et qu’un puissant par la porte des cieux.

V. Hugo.

— Par ext. Objet d’une grandeur monstrueuse : Vous apercevez bientôt l’Escurial, ce lèviathan a’architecture. (Th. Gaut.)

— Cabale. Un des quatre esprits qui président aux quatre points cardinaux et qui a le Midi sous sa dépendance. Il Grand amiral de l’enfer, gouverneur des contrées maritimes de l’empire de Belzébuth.

— Encycl. Le lèviathan est un monstre de l’Écriture, sur la nature duquel les auteurs sacrés ne sont pas d’accord. Voici la description toute négative, qu’on en trouve au chapitre xl du Livre de Job : « Pourras-tu tirer Lèviathan hors de l’eau avec l’hameçon, ou le prendre par la langue en jetant la ligne ? Passeras-tu un jonc dans ses narines, et lui perceras-tu la mâchoire avec une épine ? Te joueras-tu de lui comme d’un passereau, et le lieras-tu, afin qu’il serve de jouet à tes servantes ? Les pécheurs associés feront-ils festin à cause de sa prise, et le partageront-ils entre les marchands ? Mets les mains sur lui, si tu l’oses, et tu ne penseras pas une seconde fois à l’attaquer. On se trompe quand on espère le prendre, et on est renversé à sa seule vue. »

Quelques commentateurs veulent qu’ici le mot Lèviathan représente symboliquement l’innombrable famille des poissons ; d’autres veulent que ce soit la baleine ; plusieurs prétendent que c’est le crocodile, et Bochajrt a suivi ce dernier sentiment. Les interprètes ne s’accordent pas davantage sur l’origine du mot Lèviathan. Quelques-uns le dérivent de l’hébreu leviatà thannim, c’est-à-dire conjonction de dragons, comme si l’on avait voulu dire qu’il y avait plusieurs dragons dans le seul Lèviathan, Bochart le fait provenir de l’arabe lava, qui veut dire fléchir, plier. Cette étymologie convient très-bien au dragon, qu’on représente avec un corps fiexueux, mais ne convient guère au crocodile, lequel ne se plie qu’avec beaucoup de peine- Vossius croit que Lèviathan vient de l’hébreu lauah, qui signifie il a été ajouté, et que ce nom marque la grandeur de l’animal.

Dans lsaïe, il est dit : « En ce temps-là, le Seigneur avec son glaive dur, grand et fort, châtiera Lèviathan, le serpent perçant, Lèviathan, le serpent tortueux, et il immolera la baleine qui est dans la mer. » Ce serait donc un serpent, si l’on pouvait expliquer Job par lsaïe. Lèviathan, dans les temps modernes, a élu domicile au pôle. Péloppidan raconte que l’on croit si fortement à son existence en Norvège, que toutes les fois que, dans le manoir de Nordland, il s’avisait d’en parler dubitativement, il faisait sourire comme s’il eût douté de l’existence de l’anguille ou de tout autre poisson vulgaire. Sur les côtes de Norvège, Lèviathan prend les noms de Soc-Armer et d’Aletust. Les écrivains Scandinaves lui attribuent 100 toises de longueur avec une tête qui ressemble beaucoup à celle du cheval, des yeux noirs et une espèce de crinière blanche ; on ne le rencontréque dans l’Océan, où il se dresse tout à coup comme un inât de vaisseau, et pousse des sifflements plus épouvantables que ceux de la tempête.

Le mot Lèviathan a passé dans la langue, où il sert à désigner quelque chose de colossal, de monstrueux. C’est le nom que les Anglais ont donné dans ces derniers temps au navire le plus gigantesque qui ait été construit jusqu’à ce jour, et qui est devenu depuis le Oreat-Eastern.

« Par les chemins de fer qui sillonnent le sol, par les Léviathans qu’on voit bondir sur l’Océan, on aura bientôt touché barre aux quatre coins du monde, et l’univers, devenu trop petit, sera aussi connu que le boulevard des Italiens. •

Edmond Tbxier.

« Salut ! qui que tu sois, toi dont la blanche voile De’ce large horizon arrive en palpitant ! Heureux, quand tu reviens, si ton errante étoile T’a fait aimer la rive ! heureux si l’on t’attend ! D’où viens-tu, beau navire ? ù quel lointain rivage, Lèviathan superbe, as-tu lavé tes lianes ? ■

Alfred pb Musset.

« La Révolution vous plut toute petite ; Vous emboîtiez le pas derrière Talleyrand ;

Le monstre vous sembla d’abord fort transparent, Et vous l’aviez tenu survies fonts de baptême ; Joyeux, vous avez dit au nouveau-né : « Je t’aime !» Ligue ou Fronde, remède ou déficit, protêt, Vous ne saviez pas trop au fond ce que c’était ; Mais vous battiez des mains gatment, quand La Fit à Lèviathan sa première layette. [Fayette

Plus tard, la peur vous prit quand surgi t le flambeau. »

V. Huoo.

Lèviathan, traité de Hobbes, publié en anglais en 1651, pendant le séjour de l’auteur a, Paris, en latin en 166S. Dans ce traité se trouvent exposés et développés avec une puissance remarquable de logique les prin LEVI

cipes de Hobbes en psychologie, en morale, en politique. Selon HobDes, il y a continuellement en nous des images des choses qui sont hors de nous, et la représentation des qualités de ces êtres est ce que nous nommons concept, imagination, idée, connaissance ; la sensation engendre en nous toutes les pensées, et nous ne pensons que ce qui est corps ou composé de corps. Parler d’une substance incorporelle est absolument la même chose que si 1 on parlait d’un corps incorporel. L’intelligence n’est que la faculté de noter les sensations. Nos idées générales ne sont que des chilfres, des signes de convention. Tout raisonnement se réduit à chercher le tout par l’addition des parties, ou une partie par voie de soustraction ; en un mot, l’induction et la déduction ne sont que des formes de l’équation, qui est le procédé général de la raison. Les facultés de l’homme ne se distinguent de celles des animaux que par l’ordre appliqué, grâce à la parole, à la mémoire, à l’imagination et à la série des pensées éveillées les unes par les autres. La sensation, qui est la matièré de l’intelligence, devient aussi la force motrice de la volonté. La sensation donne naissance au plaisir et à la douleur, et par suite à l’appétit et à l’aversion. L’appétit, quand il s’applique à un objet particulier, se nomme désir ; quand il s’applique à un objet présent, il s’appelle amour. Le beau et le laid sont les signes apparents et probables du bien et du mal. Beauté, bien, plaisir, de même que laideur, mal, douleur, ne sont que les différents noms, les différents modes d’une même chose. Le bien spirituel, c’est le bien absent, éloigné ; le bien physique, c’est le bien présent, actuel. La délibération est le résultat naturel de nos passions contradictoires. L’action est déterminée par une passion qui, l’emportant dans la délibération, prend le nom de volonté. La liberté n’est pas autre chose que l’absence d’obstacle à la passion : c’est le pouvoir d’agir, la faculté de se mouvoir sans obstacles extérieurs. Les animaux délibèrent comme nous, sont libres comme nous. La jouissance étant l’objet unique des appétits, la douleur celui des aversions, tout homme est naturellement pour l’homme une limite, un obstacle, et par là même un ennemi : Homo homini lupus. On comprend, en effet, que chaque individu ayant droit d’acquérir tout ce qu’il désire, et ne pouvant s’emparer de tout, posséder tout qu’au détriment des autres, l’état de nature ne peut être qu’un état de guerre et d’anarchie. Hobbes conçoit l’anarchie, non comme un accident, un désordre transitoire, mais comme l’état normal de l’humanité, la conséquence de notre organisation physique et morale, un droit naturel et absolu. L’anarchie nous donne le despotisme ; car les hommes étant égaux en force, la guerre de tous contre tous est sans issue et sans fin, et tous doivent sentir que leur intérêt est de sortir promptement d’un état destructif de toute sécurité. De là le contrat social, par lequel chacun s’engage envers chacun et envers tous à céder de son droit naturel la part dont le sacrifice est nécessaire à la paix. Ainsi la société est l’œuvre artificielle d’une convention dictée par l’égoïsme et la peur. Ma’is il faut que ce contrat soit armé, devienne une force qui absorbe toutes les forces individuelles. Il est impossible d’instituer la société sans établir un souverain absolu, une volonté qui concentre en elle, c’est-à-dire qui domine ou plutôt qui supprime toutes les autres volontés. Ce souverain décrétera le juste et l’injuste, le vrai et le faux ; il aura les tables de la loi, la balance de la justice, l’épée de la guerre, les clefs du sanctuaire, c’est-à-dire tous les pouvoirs législatif et exécutif, judiciaire et spirituel ; car, dit Hobbes, toute séparation des pouvoirs ressusciterait l’état de nature, l’état de guerre. Enfin la monarchie sera la forme logique de cette souveraineté absolue dans son objet et dans ses attributions, car c’est celle qui s’éloigne le plus de l’anarchie primitive, et qui ferme le mieux la porte aux compétitions et aux luttes de l’état de nature. Quant à la religion, elle est, selon Hobbes, fille de l’imagination et de la peur. C’est l’imagination qui crée des causes invisibles, terribles et puissantes. Ces fantômes peuvent être l’œuvre de l’imagination personnelle, et alors c’est superstition ; quand ils sont le produit de l’imagination collective, ils constituent la vraie religion, qui est un moyen de paix et de gouvernement.

Hobbes a donné à l’ouvrage que nous venons d’analyser le titre bizarre de Lèviathan, parce qu’il voyait dans la société politique un corps artificiel, une sorte d’animal plus grand que l’homme. Le Lèviathan, c’est l’homme artificiel imaginé pour la protection et le salut de l’homme naturel. Un mot, celui de droit eût suffi pour éclairer, ou mieux pour dissiper cet ensemble monstrueux de déductions logiques ; mais il est plus facile de nier le droit que de le définir.

LÉVICARDE s. f. (lé-vi-kar-de — du lat. levis, lisse, et du gr, kardia, cœur). Moll. Genre de mollusques bivalves, formé aux dépens des bucardes, et comprenant les espèces à coquille lisse.

LÉVICAUDE adj. (lé-vi-kô-de — du lat. levis, lisse ; cauda, queue). Zool, Qui a la queue lisse.

■ LÉVICOLLE adj. (lé-vi-ko-le — du lat.

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levis, lisse ; colhtm, cou). Zool. Qui a le cou

lisse.

LÉVICOSTÉ, ÉE adj. (lé-vi-ko-stê — du lat. levis, lisse ; costa, côte). Zool. Qui est pourvu de côtes lisses.

LEV1E, bourg de France (Corse), ch.-l. de cant., arrond. et à SI kilom. N.-Ë. de Sartène ; pop. nggl., 1,537 hab. — flop, tôt., 1,747 hab. Récolte et commerce de blé, vin, huile, châtaignes.

LEVIEIL (Guillaume), peintre verrier français, né vers 1676, mort en 1731. Il appartenait à une famille qui s’occupait exclusivement de peinture sur verre, et il travailla pour son début aux vitraux de l’église Sainte-Croix d’Orléans ; puis il vint à Paris, et fut présenté par Jouvenet à Mansart, qui l’employa à la chapelle de Versailles. Levieil travailla ensuite à l’église des Invalides : son chef-d’œuvre était exposé dans l’église des Dominicains.

LEVIEIL (Pierre), artiste et écrivain, né à Paris en 1708, mort en 1772, fils du précédent. Il fut chargé de restaurer les vitraux du charnier de Saint-Étienne-du-Mont, de l’église Notre-Dame, de l’église Saint-Victor, et exécuta ces travaux avec une grande supériorité. En même temps, il s’attacha à faire une étude approfondie de la peinture sur verre, de la manière de composer et d’employer les couleurs, de recuire le verre peint, de préparer et de calciner les émaux, etc. On lui doit plusieurs ouvrages estimés : Essai sur la peinture en mosaïque (Paris, 1768, in-12), suivi d’une Dissertation sur la pierre spéculaire des anciens ; Traité historique et pratique de la peinture sur îiwe(Yverdui), 1772, in-4o), ouvrage fort remarquable, publié par l’Académie des sciences, et terminé par un traité de l’Art du vitrier. Levieil a laissé, en outre, quelques ouvrages manuscrits : un Essai sur la peinture ; Recherches sur l’art de la verrerie ; Mémoire sur la confrérie des peintres vitriers.

LEVIER s. m. Ce-vié — rad. lever). Mécan. Barre inflexible, basculant autour d’un point d’appui, et dont on se sert pour soulever des fardeaux : Connaissez-vous la machine toute simple qu’on appelle un levier ? (Mme de Sév.) Le paysan le plus ignorant sait partout remuer les plus gros fardeaux par le secours du levier. (Volt.) Il faut toujours proportionner les moyens à la chose et ne pas prendre un levier pour soulever une paille. (Cluueaub.) Borelli a vu le premier que les os sont des leviers. (L.-J. Larcher.) Il Levier du premier genre, Celui dans lequel le point d’appui est placé entre la résistance et la puissance : La balance appelée romaine est un levier du premier genre. Il Levier du deuxième genre, Celui dans lequel la résistance est entre le point d’appui et la puissance, il Levier du troisième genre, Celui dans lequel la puissance est entre le point d’appui et la résistance, l ! Levier hydraulique, Appareil qui sert à élever l’eau d’une rivière par le moyen de la force même du courant.

— Fig. Moyen d’action : N’oubliez’ pas que le levier de la puissance n’a d’autre appui que l’opinion. (Raynal.) Quoif vous avez une nation entière pour levier, la raison pour point d’appui, et vous n’avez pas encore bouleversé le monde ? (Danton.) Sans l’enthousiasme, ce puissant levier des grandes choses, les talents et la vertu resteraient au-dessous d’euxmêmes. (Sanial-Dubay.) La démocratie que nous servons n’a qu’un levier, le travail ; qu’un but, la liberté. (A. de La Forge.)

Que de gens vont se pendre au levier populaire Pour relever le Dieu qu’ils avaient souffleté ! A. de Musset.

— Artill. Levier de manœuvre, Levier de bois, non ferré, terminé par une pièce carrée, qui Sert à mouvoir les bouches à feu. Il Levier de pointage, Levier de bois, entièrement rond et muni d’un arrêtoir, d’un anneau et d’une maille de fer, qui sert à pointer le3 pièces de campagne. Il Levier poriereau, Levier de bois, muni au milieu d une boucle ou anneau en cordage, qui sert à manœuvrer les obusiers de montagne.

— Mar. Levier directeur, Levier dont on se sert pour manœuvrer les affûts des obusiers et des canons de 50 et de 30. il Clef à levier, Sorte de clef propre à retenir les mâts guindés à leur place.

— Chir, Tige d’acier recourbée à ses extrémités, dont on se sert pour soulever les portions d’os détachées par le trépan, ou enfoncées par une fracture du crâne, il Tige de fer ou d’acier, de forme et de longueur variables, ayant une ou plusieurs courbures, dont on se sert pour donner à la tête du fœtus une direction convenable. Il Levier droit, Instrument destiné à l’extraction des dents incisives.

— Encycl. Méc. Un levier est un corps solide dont un point est fixe. Lorsqu’un levier n’est soumis qu’à l’action de deux forces, qu’on désigne ordinairement sous les noms de puissance et de résistance, l’équilibre exige que ces forces aient une résultante unique, dirigée vers le point fixe, c’est-à-dire que ces forces soient dirigées dans un même plan passant par le point fixe, et que leurs distances à ce point soient inversement proportionnelles à leurs intensités. Lorsque le levier est soumis à l’action de forces eu nombre quelconque, l’équilibre exige que le moment résultant des moments de ces forces par rapport au point fixe soit nul, c’est-à-dire que