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corara. de France (Saône-et-Loire), cant. de Verdun, arrond. et à 24 kilom. de Chalon ; 1,079 hab. Minerai de f-r. L’église, beau monument du xive siècle, renferme un magnifique christ provenant d’un ancien couvent de bernardins, et le tombeau de Jean XI de Pouper, évêque de Chalon.

LOUP-SUR-SEMOUSE (SAINT-), bourg de. France (Haute-Saône), ch.-l. de cant., arrond. et à 30 kilom. N.-O. de Lure ; pop. aggl., 2,654 hab. — pop. tôt., 2,706 hab. Tisserandèries, fabriques de droguet, bonneterie, chapeaux de paille, toiles de crin, serrurerie, soufflets, kirsch ; tanneries, mégisseries.

LOUP-DE-VÀUENNES (SAINT-), village et comm. de France (Saône-et-Loire), cant. S., arrond. et à 9 kilom. de Chalon ; GGG hab. Vins blancs et fruits renommés. Les reliques de saint Loup conservées dans l’église et une fontaine que lu saint personnage lit jaillir, dit-on, pour désaltérer des moissonneurs qui lui demandaient à boire, attirent chaque année un grand nombre de pèlerins. Le cimetière renferme une belle croix, de^iierre, sculpture du moyen âge.

LOUP (saint), évêque de Troyes, né à Tou !, mort à Troyes en 479. Il avait épousé depuis sept ans Pimeniola, sœur de l’évêque d’Arles, lorsqu’il l’abandonna pour aller dans la solitude de Lérins se livrer à des pratiques de dévotion ascétique. En 426, il revint en France, vendit ses biens et fut élu, après la mort de saint Ours, évêque de Troyes en 427. Envoyé en mission pour combattre les pélagiens de la Grande-Bretagne, il se fît remarquer par son savoir et son éloquence. En 451, Attila venait de foudre sur les Gaules ; déjà

! avait dévasté un grand nombre de villes et

s’avançait sur Troyes, quand saint Loup alla au-devant de lui et obtint, à force de prières, jue le Fléau de Dieu respectât la cité. L’Eglise honore ce saint le 29 juillet.

LOUP (saint), évêque de Lyon, mort en 542. Ancien moine du monastère de l’île Sninte-Barbe, il devint supérieur de cet établissement religieux, puis succéda, en 523, à saint Viventiol sur le siège épiscopal de Lyon. C’est lui qui présida le troisième concile d’Orléans tenu en 538. Sa fête se célèbre le 25 septembre.

LOUP (saint), évêque de Sens. V. LeU (saint).

LOUP 1er, duc de Gascogne, mort en 774. 11 reçut de Charlemagne l’investiture du duché de Gascogne.

LOUP 11, petit-fils du précédent. Il extermina, dans la vallée de Roncevaux, l’arrièregarde de Charlemagne, qui le fit mettre à mort.

LOUP SANCHE, duc de Gascogne. Il succéda à son père, Loup II, en 778. Le duché de Gascogne fut réuni à la couronne après que Louis le Débonnaire eut dépouillé de ses États Loup Centule en 819.

LOCP DE FERU1ÈRES, en latin Lupus Scrtoio>, écrivain ecclésiastique français, né près de Sens vers 805, mort en 882. Il appartenait à une famille considérable des Gaules, et prit lui-même le nom de Servnoi», parce que, dit Mabillon, il avait été sauvé comme par miracle d’une grave maladie. À dix-huit ans, il entra à l’abbaye de Ferrières, qu’il quitta pour aller à Fulda, où il reçut les leçons de Ruban Maur. Là, il se lia avec Ëginhard, qui lui donna des conseils et, chose si précieuse à cette époque, des livres. En possession d’un vaste savoir, il revint en France en 836, et telle fut la réputation qu’il acquit en peu de temps, que Louis le Débonnaire l’appela à sa cour, où il devint un des familiers de ce prince, qui, en mourant, le recommanda à son fils Charles le Chauve. Ce prince ayant chassé, en 842, Odon, abbé de Ferrières, qui était en relation avec ses’ennemis, appela Loup à lui succéder. Deux ans plus tard, Loup assista au’concile de Verneuil-sur-Oise, dont il dressa les canons en

?ualité de secrétaire, puis à celui de Soiïsons,

ut chargé par le roi, en 849, d’une mission auprès du pape Léon IV, puis reçut celle de s’occuper de la réforme des monastères en France. Le célèbre abbé lit transcrire par des copistes, à Celle-Saint-Josse, les livres qui lui étaient envoyés d’Angleterre, et s’occupa beaucoup d’agriculture. Il était en relation épistolaire avec la plupart des souverains et des savants de l’Europe. Loup passe jour l’écrivain le plus poli, le plus élégant ftu’ait produit la France au ixo siècle. Ses écrits, recueillis par £. Baluze et publiés en 1664 et 1710 (in-8°), sont remarquables par un style clair, élégant et nerveux, et sont remplis de faits intéressants, relatifs aux événements et aux hommes distingués de son époque. Nous citerons de lui : 134 lettres, publiées pour la première fois à Paris en 1588 ; un traité intitulé : De tribus quzstionibus (1648, in-16) ; une Vie de saint Maximin ; des hymnes, des homélies, etc.

Loup-Béroux s. m. (lou-bé-rou). Ancien nom du loup-garou,

LOUP-CERVE s. f. (lou-sèr-ve). Mamm. Femelle du loup-cervier.

LOUP-CERV1ER s. m. (lou-sèr-vi-é — lat. lupus cervarius ; de lupus, loup, et de cervarius, qui attaque les cerfs). Mamm, Espèce de lynx : Les loups-cerviers du Canada sont

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plus petits et plus blancs Que ceux d’Europe. (BulT.)

— Par ext. Fourrure de loup-cervier : Manchon de loup-cervier. Les plus belles peaux de lynx viennent de Sibérie, sous le nom

de LOUP-CERVIER.

■*- Fam. Nom donné aux personnes qui spéculent sur les affaires politiques a la Bourse ou ailleurs, et qui fondent leurs bénéfices sur les embarras du commerce, sur la ruine publique : On a inventé de notre temps l’épitkète de loups-cerviers pour certains capitalistes. (P. Leroux.) Un gouvernement de loups-cerviers serait un gouvernement sans moralité et sans économie. (Cormen.)

LOUPE s. f. (lou-pe — du lat. lupa, louve, c’est-à-dire, suivant Covarruvias, tumeur semblable à celle qui est produite par la morsure d’un loup. Diez approuve.cette étymologie et compare l’allemand wolfgeschwulst, tumeur du loup, qui signifie une loupe. C’est par assimilation de rondeur, ainsi que le fait observer M. Littré, que le nom de loup a passé au verre grossissant et à la masse métallique). Pathol. Tumeur indolente, le plus sou- > vent enkystée, qui se développe sous la peau et est susceptible d’acquérir un volume considérable : Auo*> une loupe sur le fronts au cou, à la gorge. Extraire une loupe. Quant & sa bonne mine, il l’avait fort perdue. Boitait, avait sur l’œil une loupe étendue.

V. Huoo.

— Argot. Paresse, fainéantise, flânerie. Il Camp de la loupe, Réunion de paresseux.

— Physiq. Lentille convergente, verre convexe grossissant : Les horlogers travaillent fréquemment à la loupe. Prenez une loupe et voyez la nature redoubler, pour ainsi dire, de soins, à mesure que ses ouvrages diminuent de volume. (Boufflers.) Il Fig. Ce qui amplifie, ce qui fait attribuer à certains objets une importance exagérée : L’œil de la vanité est une loupe qui grossit les plus petits objets. (De Ségur.) Il Manière minutieuse, méticuleuse de faire quelque chose : Examiner à la loupe les défauts d’autrui. La Bruyère corrigeait beaucoup ; il revoyait son œuvre à la loupe. (S. de Sacy.)

— Techn. Masse de fer fondue et pétrie sous le marteau. Il Brique ou carreau de vieux fourneau ayant servi a la fonte de l’or et de l’argent. Il En terme de joaillier, Pierre brute : Une loupe d’émeraude.

— Moll. Extravasation de matière nacrée dans la coquille de l’huître periière.

— Bot. Excroissance ligneuse qui se produit sur le tronc et les branches de certains arbres : Les loupes d’orme servent à faire de jolis ouvrages de tabletterie. (Acad.) Les arbres sont exposés à des maladies, telles que les chancres, les loupes, etc. (L. Deslong.) Quelques plantes parasites donnent naissance à des loupes temporaires ou permanentes. (Bosc.)

— Encycl. Pathol. Parmi les tumeurs, les unes sont formées par un kyste contenant un fluide analogue, par sa consistance, à du blanc d’oeuf, ou une matière grumeleuse ressemblant à du miel, ou une substance que l’on compare à de la bouillie ; d’autres, dépourvues de kyste, n’ont qu’une enveloppe celluleuse très-mince. On les rencontre surtout dans les régions où le tissu adipeux est abondant, et on les rapporte à deux espèces, à cause de leur texture différente : les lipomes et les stéatômes."

Le lipome est caractérisé par -sa pesanteur spécifique peu considérable, les bosselures arrondies et nombreuses que l’on sent à travers les téguments sur sa surface, la mollesse de son tissu, la couleur jaune de la substance graisseuse qui le constitue, le peu de vaisseaux nourriciers qu’il renferme et qui le pénètrent ordinairement par sa surface profonde. Il adhère très-peu aux parties voisines, dont on peut l’isoler facilement avec le doigt : alors il parait circonscrit par une membrane celluleuse très-mince qui envoie des prolongements entre les différents lobes. Ces lobes sont formés de lobules qui sont eux-mêmes composés de cellules remplies de graisse et augmentées de volume.

Le stéatôme a plus de pesanteur spécifique que le lipome ; ses bosselures sont moins saillantes, et ses lobes moins distincts ; son tissu est plus dense, sa couleur et sa consistance se rapprochent de celle du suif ; les vaisseaux qu’il renferme sont plus développés ; les cloisons sont plus épaisses, et il est beaucoup plus susceptible que le lipome de devenir douloureux, de s’enflammer, de suppurer, de passer à l’état cancéreux.

Plusieurs auteurs, tels que Louis et Delpecb, n’admettent pas la distinction établie par Littré et conservée par Boyer entre le lipome et le stéatôme. Ils veulent que ce soient deux états différents de la-mêine affection, et, à l’appui de cette opinion, plusieurs autres anatomistes et chirurgiens ont observé assez fréquemment dans la même tumeur des portions qui offraient tous les caractères du lipome et d’autres plus denses qui étaient stéatomateusas. D’après Marjolin, qui se range volontiers à cette opinion, ce mélange des deux tissus dans une même tumeur pourrait être considéré comme une preuve que le stéatôme n’est qu’un lipome déjà altéré dans sa texture primitive.

Les lipomes et les stéatômes se forment le plus souvent sur la nuque, sur les côtés du

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cou, sur le dos, sous la peau des parois abdominales, sur les fesses, sur les cuisses. Ceux qui existent sous la peau du crâne sont plutôt considérés comme des loupes enkystées. Delpech range avec raison les hernies graisseuses au nombre des lipomes ; il considère aussi comme des lipomes les tumeurs lymphatiques et graisseuses énormes que l’on rencontre quelquefois dans les grandes lèvres de la vulve, plus souvent encore dans le scrotum, et au milieu desquelles le testicule se trouve plongé, tantôt encore sain, tantôt passé à l’état cancéreux. Ces tumeurs du scrotum, plus fréquentes dans les pays chauds que dans les régions tempérées, appartiennent à un genre d’affection différente du lipome et qui n’est autre que l’éléphantiasis.

Les loupes sont ovoïdes, arrondies ou pyriformes ; les unes sont à large base, d’autres sont soutenues par un pédicule qui n’est pas proportionné à. leur volume. Ce volume est très-variable ; on trouve des loupes qui égalent à peine un pois en grosseur, et d’autres qui ont plusieurs pieds de circonférence et si lourdes que les personnes qui les portent sont obligées de les soutenir avec des bandages. Plusieurs de ces tumeurs existent souvent sur le même individu. Les loupes croissent en général lentement ; elles peuvent rester stationnaires pendant des années, et prendre ensuite en quelques mois un accroissement considérable. Les causes qui les produisent sont peu connues ; cependant on les considère, dans la plupart des cas, comme originairement produites par des froissements répétés, des pressions, des contusions ; mais souvent leur cause reste ignorée. On peut les confondre avec les tumeurs enkystées, les tumeurs. fongueuses, sanguines ; l’erreur serait dangereuse pour ces dernières, si l’on y plongeait le bistouri.

Les loupes ne sont pas dangereuses par elles-mêmes ; mais elles peuvent devenir très-incommodes ou produire beaucoup de difformité. Comme elles ne se terminent pas par résolution et qu’on les voit conserver leur volume, même chez les individus qui perdent entièrement leur embonpoint, il n’est pas prudent d’attendre, pour en débarrasser les malades, qu’elles aient acquis un volume énorme, parce que, dans ce cas, elles ont aminci la peau, envahi les téguments des parties voisines, et qu’alors, en les enlevant, on met à découvert de grandes surfaces.

La cautérisation, la ligature, l’amputation, l’extirpation, sont les méthodes curatives employées contre les loupes.

La cautérisation consiste à introduire dans l’épaisseur de la tumeur des morceaux de potasse caustique. Ce procédé est peu employé, parce qu’il détermine une suppuration abondante et prolongée et qu’il peut faire dégénérer la tumeur.

La ligature convient pour les loupes pédiculées, lorsque les malades refusent l’emploi de l’instrument tranchant. Comme elle cause de vives douleurs, Boyer conseille de détruire d’abord la peau, dont la constriction est surtout douloureuse, au moyen de la cautérisation. On fend alors l’escarre qui comprend toute l’épaisseur de la peau, et on place la ligature au fond de l’incision. Le lien ne portant que sur le tissu cellulaire ne cause presque plus de douleur. La tumeur se sépare bientôt, et il ne reste plus qu’une plaie simple, facile à cicatriser.

L’amputation s’exécute en comprenant la loupe entre deux incisions semi-elliptiques terminées en angle aigu, et l’on réunit la plaie par première intention ; elle est bien préférable à la ligature pour les loupes pédiculées.

L’extirpation est la seule méthode opératoire qui convienne pour les loupes à base large ; lorsqu’elles sont aplaties, que la peau n’a point éprouvé une trop grande distension, on peut conserver les téguments en pratiquant une incision cruciale ou curviligne. Quand la tumeur est très-volumineuse, très-saillante, que la peau a été fortement distendue, il faut comprendre une portion de cette membrane entre deux incisions semi-elliptiques ; ou bient si dans ce cas on préfère pratiquer une incision cruciale, il faut, après l’extirpation de la tumeur, réséquer une portion de chacun des lambeaux pour ne leur laisser qu’une étendue convenable après qu’ils se seront rétractés.

— Artvétér. Lqs loupes des animaux domestiques sont dues à la dilatation morbide d’un follicule muqueux ou sébacé, par l’accumulation dans sa cavité de son produit de sécrétion et l’oblitération de son conduit. Les premières se montrent aux lèvres, à la vulve, sur le prépuce ; les secondes, beaucoup plus fréquentes, se développent dans les parties abondamment fournies de follicules sébacés, à la tête, sur le dos, les membres. On appelle loupes surtout celles de ces tumeurs qui sont éloignées de la peau ; c’est que, par la dilatation de la poche, celle-ci s’est éloignée de l’embouchure, laquelle s’est oblitérée ; le petit col aussi u été séparé de la peau, et la tumeur u marché vers les couches profondes. Ces tumeurs ne s’observent guère que dans l’espèce du cheval ; elles se font remarquer aux parties du corps sur lesquelles le hurnois appuie essentiellement, comme le pourtour des épaules et du poitrail ; elles ne se rencontrent d’ailleurs que chez les chevaux de

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race commune, qui fatiguent beaucoup, et dont les harnois sont mal confectionnés, mal adaptés aux formes et mal entretenus. Elles sont rares sur les autres parties du corps. Comme elles gênent les mouvements ou l’application des harnois, il est souvent indispensable d’y remédier. La tumeur débute ordinairement par quelques saillies ou rugosités rougeâtres dont on fait sortir, quand on les comprime, de petits cylindres de matière grasse. Au bout d un temps plus ou moins long, lorsqu’elle est constituée, la tumeur se présente sous deux formes connues sous les noms de tanne et de loupe. La seconde variété, fréquente à la tête, diffère de la précédente par 1 absence de l’ouverture du follicule, qui s’est oblitérée, par son plus grand volume, qui peut égaler celui d un œuf ou d’une orange. Elle est arrondie, quelquefois ovoïde ouaplatie, mais bien circonscrite ; quelquefois pédiculée, mobile, non douloureuse à la pression, sans changement de couleur à la peau, et de consistance molle. Ces tumeurs ont un développement lent, et lorsqu’elles ont atteint un certain volume, elles restent le plus souvent stationnaires. Elles ne sont pas susceptibles de résolution. Si elles s’enflamment, elles

Eeuvent s’ouvrir à l’extérieur, rejeter au deors le kyste frappé de mort, et guérir radicalement. Mais si la membrane du kyste persiste, la plaie reste fistuleuse, et des végétations fongueuses naissent de son fond. Ces tumeurs ont, en général, fort peu de gravité par elles-mêmes. Elles peuvent persister pendant toute la vie de l’animal sans dégénérer, à moins qu’elles ne soient soumises à des excitations répétées.

On guérit les loupes par la cautérisation et l’ablation. L’ablation est plus expéditive que la cautérisation. Elle se pratique en faisant sur la tumeur une incision d’étendue convenable et qui ne pénètre pas jusque dans la poche ; en disséquant ensuite les lèvres de ta plaie pour isoler le kyste de toutes parts, après quoi on extirpe ce dernier au moyen de pinces, à l’aide desquelles on en saisit les parois. Lorsqu’on a pénétré de prime abord dans l’intérieur de la poche, il faut en vider le contenu, séparer la membrane d’enveloppe du derme, et exercer des tractions sur cette membrane pour l’arracher. Enfin, dans le cas où la peau qui recouvre la tumeur est trop amincie ou altérée dans sa structure, il convient de cerner la base de la tumeur par deux incisions semi-elliptiques se regardant par leur concavité et se réunissant par leurs extrémités. La cautérisation se pratique en étendant à la surface de la tumeur une petite traînée de caustique de Vienne ramolli par l’alcool, au point de former une pâte de consistance detrii-solide ; en prenant la précaution de garantir les parties voisines au moyen d’une rondelle de sparadrap. On laisse le caustique en place pendant vingt minutes ; on enlève avec soin alors toutes les parcelles, et l’on recouvre l’escarre d’un emplâtre de diachylon gommé. Lorsque l’escarre est éliminée et qu’elle est remplacée par une plaie suppurante, on panse cette dernière par la méthode ordinaire, c’est-à-dire avec un plumasseau d’étoupe imbibé de teinture d’afoès. La cautérisation est plus longue que l’extirpation ; elle est aussi suivie d’une cicatrice plus apparente..

— Physiq. V. lentille.

— Métall. On réduit la gueuse en pâte en la chauffant dans un creuset d’afrinerie ; on la ramasse, on la broie et on la pétrit à l’aide de crochets et de ringards ; on la traîne ensuite entre la forge et le marteau, sur une plaque de fonte nommée refouloir ; là, on la bat en tous sens, avec des marteaux et des masses, ce qui eu fait sortir les âcories liquides et lui donne de la consistance. On la transporte alors sur l’enclume, en faisant lentement mouvoir le marteau pour donner à la masse une forme prismatique qui permette de la tenir plus ferme ; puis on fait aller je marteau à coups précipités, ce qui fait jaillir les scories, rapproche les parties et purifie le fer. Cette opération s’appelle cingler la loupe. Tandis que le marteau agit sur cette masse, un ciseau que l’on.place rapidement sous le marteau coupe la loupe, suivant son volume, en deux, quatre, six ou huit parties nommées lopins ou pièces.

Lorsque la loupe est trop volumineuse, elle retient du laitier qui se trouve dans sa masse, des gouttes de fonte qui existent vers son centre, et qui, n’ayant pas été assez longtemps en contact avec le charbon, n’ont pas perdu tout leur oxygène, ni par conséquent leur fusibilité ; et elle retient enfin toutes les matières hétérogènes que la percussion du marteau ne peut en exprimer. Il faut donc avoir grand soin de ne pas se servir de loupes trop considérables. On évalue le poids moyen qu’elles peuvent avoir à 25, 30 ou 35 kilogrammes au plus, et encore n’admet-on ces dernières que lorsqu’on a à son-service des martinets d’une grande puissance et pesant de 700 à 800 livres.

— Bot. Les loupes sont de grosses excroissances recouvertes d’écorce, qui se montrent

sur la tige et les branches des arbres. E.les peuvent être produites par diverses causes. Souvent, quand on examine leur intérieur, on voit qu’elles sont formées d’un bois très-dur, dont les fibres ont des directions très-bizarres, comme celles de l’écorce qui les recouvre. Duhamel attribue ces sortes de lou-