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GÔ6

LOUD

LOUCHER v. n. ou intr. (lou-ché — rad. louche). Avoir les yeux louches : Descartes aimait tes femmes gui louchaient, parce qu’il avait été bien soigné dans son enfance par une femme louche. (Virey.)

LOUCHET s. m. (lou-chè — dimin. de louche, cuj’ler). Agric. Sorte de bêche à fer long et étroit :

Bon villageois h qui, pour toute terre, Pour tout domaine et pour toua revenus, Dieu ne donna que les deus bras tous nus Et son louchet...

La Fontaine.

— Min. Outil de mineur, semblable au louchet des cultivateurs, il On dit aussi lochet.

~- Pèche. Sorte de pelle tranchante, dont on se sert pour dépecer la baleine.

— Techn. Grand godet de tôle, qui porte la chaîne sans fin d’une drague.

— Encycl. Agric. Le louchet, appelé aussi luchet ou liocket, est une sorte de bêche dont le fer se compose de deux plaques minces, tranchantes et réunies par Je bas, écartées par le haut pour permettre l’introduction d’un manche contre lequel elles sont clouées. Ce manche a environ un mètre de longueur ; quelquefois^ y ajoute un morceau de fer sur lequel l’ouvrier pose le pied pour enfoncer Toutii dans le sol ; la pelle a om,3.-> de hauteur suro™,25 de largeur. Cet instrument est fréquemment employé dans le bas Languedoc et le comtat d’Avignon ; il est usité surtout dans la culture maraîchère.

LOUCHET (Louis), conventionnel montagnard, né dans l’Aveyron, mort en 1815. Député de son département à la Convention nationale, il vota la mort du roi, fut envoyé en mission dans la Seine-Inférieure et la Somme et fit arrêter d’Eprémesnil. Son nom est surtout connu à cause du rôle décisif qu’il joua au 9 thermidor et de la part qu’il eut dans la chute de Robespierre. Dans cette séance mémorable et tragique, on luttait depuis plusieurs heures déjà, on avait décrété diverses mesures importantes, telles que l’arrestation d’Henriot ; mais personne ne semblait oser conclure. Du haut de la montagne, Louchet dit alors la parole suprême, demanda le décret d’arrestation, qui fut aussitôt rendu. Il appartenait à la fraction la plus radicale de ta montagne, au groupe des Billaud-Varenne, des Collot d’Herbois, etc. Le 19 août suivant, il prononça un long discours pour demander le maintien de la terreur à l’ordre du jour, en s’appuyant de l’autorité du « judicieux et profond Marat. » Il lutta contre la réaction thermidorienne, proposa en 1795 la substitution de la déportation à la peine de mort, accusa, lors des troubles de vendémiaire, le général Menou de favoriser les insurgés royalistes et fit prononcer sa mise en jugement. Après la session conventionnelle, il fut nommé commissaire du Directoire dans la Somme, puis receveur général dans le même département. Il garda cet emploi jusqu’à la Restauration.

LOUCHETÉ s. f. (lou-che-té —rad. louche). Défaut des louches, vice du regard produit par le défaut de parallélisme dans les yeux. H Peu usité,

LOUCHETTE s. f. (lou-ehè-te — rad. loucha-). Méd. Appareil destiné à empêcher de loucher.

LOUCHEOR, EUSE s. (lou-cheur, eu-zerad. loucher). Personne qui louche.

LOUCHON s. m. (lou-chon). Techn. Tronc de sapin sans nœuds, dans le langage des charpentiers.

LODCOUBÉ, point culminant de l’Ile de Nossi-Bô, situé à la partie sud de l’île. Sa hauteur est de 453 mètres au-dessus du niveau de la mer, et on l’aperçoit à une distance de 12 à 15 lieues. Ce sommet est couvert de forêts qui dominent tout la côté sud. Des défrichements par le feu ont mis à nu la partie ouest. Une aiguade très-abondante est située près de la pointe Loucoubè, mais elle ne peut être approchée qu’à marée basse.

LOUDÉAC, ville de France (Côtes-du-Nord), ch.-l. d’arrond. et de cant., à 50 kilom. S, de Saint-Brieuc ; pop. aggl., 2,066 hab. — pop. tôt., 5,993 hab. L’arrondissement comprend . 9 cantons, 60 communes et 88,635 hab. Tribunal de lr« instance, justice de paix, centre d’une fabrication très-étendue de toiles, dite3 ’ de Bretagne. Loudéac était au xe siècle un simple rendez-vous de chasse, appelé Loudiat. En 1591, les ligueurs et les royaux se livrèrent un combat acharné devant ses murs. L’église, bâtie de 1728 à 1759, et surmontée d’un clocher inachevé d’où l’on découvre un vaste horizon, possède un beau maitre-autel orné de colonnes et d’anges finement sculptés. Sur le territoire de Loudéac se voient les restes du manoir de la Ville-Audrain, flanqué d’une tour percée de meurtrières ; des retranchements de l’époque-gallo-romaine ; une enceinte fortifiée et une forêt d’une contenance de 2,700 hectares, peuplée de cerfs, de chevreuils, de loups et de renards.

LOUDES, bourg de France (Haute-Loire), ch.-l. de cant., arrond. et à 15 kilom. N.-O. tïïï Puy, dans une plaine entre deux petits cours d’eau ; pop. aggl., 448 hab. — pop. tôt., 1,550 hab. Commerce de bois da construction. Restes d’un château gothique.

LOÙD

LOUDIAfUH, ville forte de l’Indoustan.

V. LODIANAH.

LOUDON (Jean-Claude), botaniste anglais, né à Cambuslang (Lanarkshire) en 17S3, mort en 1S43. Il se destina de bonne heure à l’horticulture et se fit connaître, dès 1803, par un livre intitulé : Observations sur la manière de disposer les squares publics, que suivit deux ans plus tard un Traité sur les serres chaudes. En 1809, il prit la direction d’une ferme dans le comté d Oxford, mais renonça bientôt à l’agriculture, et, après avoir publié un Traité sur la culture du froment (1812), entreprit en Europe un voyage, pendant lequel il visita surtout la Pologne et la Russie. De retour en Angleterre, il se voua exclusivement S. l’étude de la botanique, et ses nombreux ouvrages n’ont pas médiocrement contribué à populariser cette science. Nous citerons comme les plus remarquables : Encyclopédie du jardinage (1822) ; le Compagnon de la serre ; Encyclopédie d’agriculture (1825) ; Encyclopédie 'te plantes (1829) ; Arboretum britannicum (1838, 8 vol.) ; Encyclopédie des arbres et des arbrisseaux (1842), etc. La publication de son Arboretum l’obligea à des dépenses considérables ; et ses embarras pécuniaires, joints aux souffrances d’une douloureuse maladie, attristèrent les dix dernières années de sa vie.

LOUDON (Jane "Webb), femme de lettres anglaise, épouse du précédent, née en lSOû, morte en 1858. Elle débuta, dans la littérature, en 1827, par un roman fantaisiste, la Momie, qui fit grand bruit dans la presse anglaise et souleva une foule de critiques, presque toutes favorables à l’auteur. Dans ce livre, où miss Webb avait placé la scène de son récit dans l’avenir, en l’an 2000, il était question de plusieurs choses, que l’on traitait alors de chimériques, telles que les chemins de fer, — le télégraphe électrique, l’éclairage des horloges, les charrues à vapeur, etc. Cette dernière idée attira surtout l’attention de Loudon, et donna lieu, entre lui et miss Webb, à des relations qui se terminèrent par un mariage. Mistress Loudon abandonna alors la carrière littéraire et s’adonna à l’étude de la botanique, où elle acquit bientôt des connaissances assez étendues pour pouvoir aider activement son mari dans ses travaux, et publier elle-même, a l’usage des dames, plu-Sieurs ouvrages qui obtinrent une publicité extraordinaire. Tels sont : la Botanique des dames (1842) ; les Sillons lumineux de la nature (1S44) ; l’Annuaire d’histoire naturelle pour les jeunes personnes (1844) ; les Fleurs sauvages de ta Grande-Bretagne (1846) ; le Jardinage des dames (1851, 8e édit.) et surtout le Parterre des dames (1849-1850, 4 vol.), qui se recommande autant par l’ordre remarquable des matières que par les magnifiques illustrations dont il est orné. Le gouvernement anglais faisait à mistress Loudon, depuis la mort de son mari, une pension de 100 livres sterling (2,500 fr.) par an.

LODDON (Charles), médecin anglais, né vers 1808. Chargé par le gouvernement de visiter les manufactures pour examiner l’état des enfants qu’on y emploie, il fut amené à s’occuper des questions relatives à la classe ouvrière, au paupérisme, à la population, et proposa, en s appuyant sur un fait physiologique, de remédier à l’excès de fécondité en amenant les mères à allaiter pendant trois ans leurs enfants. M. Loudon a consigné le résultat de ses recherches et de ses études dans un curieux ouvrage, intitulé : Solution du problème de ta population et de la subsistance, soumise à un médecin dans une série de lettres (1842, 2 vol. in-8<>).

LOUDON (Gédéon-Ernest, baron de), généralissime autrichien. V. Laudon.

LOUDUN, en latin Juliodunum, ville de France (Vienne), ch.-l. d’arrond. et de ennt, à 54 kilom. N.-O. de Poitiers, sur une colline dont la petite Maine baigne le pied ; pop. aggl., 3,912 hab.— pop. tôt., 4,493 hab. L’arrondissement comprend 4 cantons, 57 communes et 34,537 hab. Tribunal de ire instance ; justice de paix. Collège communal ; bibliothèque publique Fabrication de passementerie, chandelles, engrais, dentelles, tulles ; tanneries, fonderies de suif. Commerce de grains, cire, truffes, chanvre, huiles, farines.

Loudun doit son origine à un château fort bâti sous Hugues Capet, et autour duquel se groupèrent les premières maisons de la ville. Les anciennes fortifications ont disparu, sauf la porte du Martroi, protégée par deux tours rondes. Il ne subsiste du château fort qu’une grosse tour du xie siècle, dont les murs ont près de 2 mètres d’épaisseur ; l’emplacement de ce château est occupé par une belle promenade d’où l’on embrasse un ravissant panorama. L’église Saint-Pierre-du-Marché, qui a compté Urbain Grandier parmi ses curés, offre un beau portail et un clocher de 45 mètres de hauteur. L’église Saint-Jean date du xi» siècle et renferme de curieux chapiteaux historiés. Dans les environs de Loudun, on remarque la’ chapelle de Preugné, la chapelle et le château de Bois-Rogue ; la chapelle de Nouzilly et deux menhirs, dont l’un mesure 2 mètres de hauteur.

LOUDUN (Eugène Balleyguier, dit), littérateur français, né à Loudun (Vienne) en 1818. Après avoir enseigné l’histoire à Châ LOUÉ

tellorault et s’être fait recevoir licencié en droit à Poitiers, il se rendit, en 1843, à Paris pour y suivre la carrière des lettres. Il débuta d ; ms le Correspondant, où il donna des articles do critique, de philosophie et d’histoire, collabora à l’Ere nouvelle, dont Lacordaire était un des inspirateurs, devint employé à la bibliothèque de l’Arsenal en 1848, et fut secrétaire particulier de M. deFulloux pendant le temps que cet homme politique occupa le ministère de l’instruction publique. Lorsque M. de Falloux se démit de son portefeuille, M. Loudun fut nommé sous-bibliothécaire à l’Arsenal. Il collabora ensuite à l’î7mon(lS5G), journal légitimiste, au Journal général de l’instruction publique et au Journal des instituteurs, dont il rédigea, en 1858, la partie politique. Depuis lors, il a été nommé inspecteur des chemins de fer. Nous citerons de cet écrivain : la Vendée (1S49) ; les Trois races ou les Allemands, tes Anglais et les Français (1E52, in-S°) ; les Derniers orateurs (1S55), esquisses sur les principaux hommes politiques de 1848 à 1S52 ; le Salon de 1855 (1855) ; Études sur les œuvres de Napoléon III (1856) ; les Victoires de l’Empire (1859) ; la Bretagne, paysages et récits (1861), etc.

LOUDUNOIS, OISE s. et adj. (lou-du-noi, oi-ze). Géogr. Habitant de Loudun ; qui appartient à Loudun ou à ses habitants : Les Loodunois. Une Loudunoise. Coutumes lou-

DUiN’OISBS.

LOUE s. f. (loû — rad. louer). Pop. Action de louer, de mettre en location ; La loue d’une maison. Il Action de louer son travail, de le mettre au service de quelqu’un : Nous crûmes que véritablement il s’en allait à la loue comme les autres. (G. Sand.)

LOUE, rivière de France, dont la source est une des plus belles après celles de laSorgues et de la Tourre. Elle sort, dans le canton d’Ouhans (Doubs), d’une grotte ouverte dans un rocher de 110 mètres de hauteur perpendiculaire, forme plusieurs belles cascades, baigne Mouthier, Ornans, Châtillon, Château-Chay, traverse la vaste et fertile plaine nommée le Val-d’Amour, entre dans le département du Jura, arrose Chamblay et Ounans, et se jette dans le Doubs, après un cours de 140 kilom. il Autre rivière de France, qui sort de l’étang de Bouneilles, canton de Saint-Yrieix (Haute-Vienne), traverse une série de petits étangs, baigne Saint-Yrieix, forme pendant quelques kilom. la limite entre le département de la Haute-Vienne et celui de la Dordogne, entre dans ce dernier, arrose Sarlande, Excideuil, Saint-Pantnly, Coulaures, et se jette dans l’Isle, au-dessus du Pont-du-Vet, après un cours de 60 kilom.

LOUÉ, ÉE (lou-é) part, passé du v. Louer. Approuvé, vanté : Un ministre loué de tout le monde. Une personne louée de ce quelle a fait. On ne loue d’ordinaire que pour être loué. (La Rochef.) Nous louons ce qui est loué bien plus que ce qui est louable. (La Bruy.) L’éloge de Bousseau demande une raison supérieure : il ne peut être loué que par celui qui saura l’apprécier en bien et en mal. (Laharpe.) Ce jjue les femmes aiment le plus, c’est d’être louées pour des talents quelles n’ont pas. (Beaumarch.) La femme la mieux louée est celle dont on ne parle pas. (M100 de Puizieux.) il Remercié : Dieu doit être loué de tout ce qui nous arrive de bien.

t- Dieu soit loué.’ Sorte d’exclamation par laquelle on témoigne sa satisfaction : Dieu soit loué ! les voilà partis.

— AUuS. hist. O Allicnlcn. ! combien il en

coûte pour éiro iou« do von* 1 Exclamation d’Alexandre au milieu des dangers de toute espèce qu’il courut dans son expédition contre Porus, et qui atteste l’empire que la supériorité de lumière et de civilisation de la Grèce exerçait jusqu’au fond do l’Asie sur l’âme du conquérant. Dans nos temps modernes, c’est la France, c’est Paris surtout, qui semble avoir hérité de cette magnifique prérogativo d’ajouter un dernier éclat à la gloire elle-même.

« Mais c’est surtout entre deux plaisants de profession, quand ils se rencontrent, que la lutte est terrible et impitoyable. C’est quelque chose de comparable à un combat de coqs ou de taureaux, ou à celui de deux cochers de fiacre qui se sont heurtés l’un contre l’autre ; il y a sans doute plus de courtoisie, au moins en apparence, mais non moins d’acharnement. Ils se poursuivent le vertige dans les yeux et dans l’esprit, le gosier en feu, la voix éraillée, la langue épaissie, et les auditeurs ont la barbarie de rire, de les applaudir et de les exciter.

O Athéniens ! que de mal on se donne pour vous plaire ! >

Victor Fournel,

« Frédéric a besoin d’un bibliothécaire, et Delille est tout propre pour cet emploi. J’ai écrit à Frédéric dans cette idée ; je n’ai point encore de réponse, mais sûrement il vous répondra, car il est coquet, il veut vous plaire. Vous avez dans Paris une voix prépondérante, et Alexandre voulait plaire aux Athéniens, Je ne sais si c’est en donnant 1,200 fr. de pension qu’il s’écriait : i O gens d’Athènes,

LOUE

« Soyez ce qu’il m’en coûte pour être loué de vous ! n

Voltaire.

LOUÉ, ÉE (lou-é) part, passé du v. Louer-Donner a bail : Une maison louée à une famille. Une loge de théâtre louée pour la saison.

LOUÉ, bourg de France (Sarthe), chef-lieu de canton, arrond. et à 30 kilom. O. du Mans, sur la pente d’un coteau de la rive droite de laVègre ; pop. aggl.’1,273 hab.— pop. tôt. 1,806 hab. Fabrication de toiles communes, papeteries, ateliers de marbrerie, briqueteries et fours à chaux. Exploitation de marbre. On y remarque le château de Coulaines, construction du xve siècle, avec fossés et pont-levis.

LOLTÈCHE, bourg de Suisse, cant. du Valais, dans une situation pittoresque ; 1,042 hab. Jadis les diètes du Valais y siégèrent fréquemment. On y remarque encore les ruines de deux châteaux détruits par les Valaisans au xve siècle, deux églises et un hôtel de ville. Sur le territoire de ce bourg se trouve le petit village de Bains-de-Louèehe, encaissé au fond d’un vallon sauvage, que dominent : au N.-O., la Gommi ; à l’O., le Lamînerhorn et le Daubenhorn ; au N., le Plattenhorn, ! e Rinderhoni et l’Atels ; au S.-E., le Mainghorn et le Galmhorn. Les eaux minérales de ce village jouissent d’une réputation européenne et attirent chaque année un grand nombre de malades ; elles émergent par environ vingt sources et sont employées en boisson, en douches et surtout en bains. Leur température varie de 36°,9 à 50°,7. Les environs des bains offrent de nombreuses promenades et excursions intéressantes. Le cimetière de Louèche renferme un monument élevé à six chasseurs de chamois emportés, il y a quelques années, par une avalanche.

LOUER v. a. ou tr. (lou-é — lat. laudare, même sens. Prend un tréma sur l’i aux deux prein. peis. pi. do l’imp. do l’ind. et du prés. du subj. : Nous louions, que vous louiez). Donner des éloges à, vanter le mérite de : On courrait risque de décourager les enfants si on ne les louait jamais lorsqu’ils font bien. (Fénel.) Nous louons de bon cœur ceux gui nous admirent. (La Rochef.) Un homme dissimulé loue ouvertement ceux à qui il dresse de secrètes embûches, et il s’afflige avec eux s’il leur arrive quelque disgrâce. (La Bruy.) C’est se dégrader que de louer un homme qu’on méprise. (J.-J. Rouss.) Le sage disparait quand on le cherche pour le i.oueu ou pour en être loué. (Cœuilhé.) On ne loue jamais bien une femméquand on en loue deux. (Mm0 E. de Gir.) Aimez qu’on vous conseille et non pas qu’on vous loue.

Boileau. Femme qu’on loue est toujours indulgente.

CiUînisr. On ne peut trop louer trois sortes de personnes : Les dieux, sa maitresse et son roi.

La Fontaine.

il Approuver, applaudir à, en parlant des choses : Louer les belles actions, c’est encourager d en faire. Nous ne louons hautement que ce que nous pouvons critiquer de même. (Mm<= de Staël.) Ne louer que ce qui est bien, c’est donner du prix à ses éloges. (Deseuret.) On loue volontiers dans les autres les qualités qu’on peut avoir soi-même. (Ketit-Senn.) Il Célébrer, glorifier : La chaire est fuite pour louer Dieu et prêcher sa parole, non pour préconiser les hommes. (P. Lejeune.)

— Remercier : Je loue Dieu de m’avoir ouvert tes yeux. Louons la Providence de tout le mal auquel nous échappons.

— Absol. : On LOUE pour être loué. (Boss.) La meilleure façon de louer, c’est de louer avec les mains. (Mol.) Il y a des reproches qui louent et des louanges qui médisent. (La Rochef.) C’est le mérite de ceux qui louent qui fait le prix des louanges. (M1 le de L’Espinasse.)

L’art da louer commença l’art de plaire.

Voltaire.

Se louer v. pr. Se donner des éloges à soimême : Louer la personne qu’on aime est une manière de se louer. (Lamenn.)

Qui se loue irrite l’envie.

Malbeube.

— Se donner des éloges l’un à l’autre : Quand deux sots se louent, ils reçoivent i’un et l’autre les éloges qu’ils méritent.

Se louer de, Se montrer, se déclarer satisfait de : Je n’ai qu’à me louer dk vous. De vos soins généreux j’ai lieu de me louer.

Delille.

Il se loue et se remercie, Il est enchanté de ce qu’il a fait, il est en admiration devant lui-même.

— Syn. Louer, célébrer, exalter, etc. V.

CÉLÉBRER.

LOUER v. a. ou tr. (lou-é — lat. locare, même sens. Prend un tréma sur l’i aux deux prem. pers. pi. de l’imp. de l’ind. et du prés, du subj. : Nous louions, que vous louiez). Donner à louage : Louer sa maison. Louer sa loge 4 l’Opéra. Louer son cheval pour un mois. il Mettre au service d’un autre, moyennant un salaire : Louer ses enfants à des industriels. Les paysans étaient libres et louaient leurs bras selon une convention débattue de